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Continuer à danser et mourir s'il le faut 



C'est vendredi soir. Ca y est. Je vais enfin pouvoir boire et m'amuser.
Je suis impatiente d'y aller, à travers ce nouveau groupe d'amis, je me sens appréciée, reconnue, j'ai le sentiment d'avoir une place, d'appartenir à un clan. C'est le début, tout est beau, tout est rose, j'ai l'impression d'être attendue.

Dans ma petite vie rangée, j'ai l'impression de vivre enfin pleinement. Le monde de la nuit me plaît, j'aime danser, j'aime les fortes basses de la musique techno. Je peux monter très haut, les sensations sont décuplées.

Couchée à 4h du matin, on remet ça le lendemain, je pressens que quelque chose ne tourne pas bien...

Moi qui ne consommais pas, j'ai commencé à sniffer.
Je buvais déjà, mais les quantités augmentent de soirée en soirée.
Mon corps s'épuise, il voudrait arrêter de dormir en décalé.
Ma psyché me fait souffrir, je commence à déprimer.

Au coeur de l'euphorie, quelque chose en moi est en train de se briser.
Au fil du temps, c'est l'ivresse que je recherche et non plus l'amusement.
Lorsque je sniff, c'est pour être seule dans mon monde et hors du temps.

Pourtant les autres tiennent le rythme. Je ne sais pas comment. Tandis que je m'effrite, eux me regardent bizarrement.

J'ai désormais peur des fins de soirées, peur du retour à la réalité. Je voudrais que jamais cela ne cesse, je voudrais rester coincée là haut. Laisser les lumières allumées, mettre un casque audio. Continuer à danser et mourir s'il le faut.

La descente me submerge.

C'est là que je rencontre l'héro.

Catégorie : Tranche de vie - 27 août 2023 à  10:17

#cocaïne #descente



Commentaires
#1 Posté par : cependant 27 août 2023 à  16:50

aaeel a écrit

c'est là que je rencontre l'héro

Salut,

Moi aussi j'ai commencé à utiliser les opis pour les longues descentes prolongées !
D'ailleurs, ça me faisait sourir qu'avant de lire la chute de ton billet je me disais "un peu d'opis ça pourrait faire l'affaire" :)

Ce qui par contre ne me fais pas sourire c'est la culpabilisation que je lis dans tes lignes.

Tu décris quelque chose d'assez naturel je trouve...

En vrai bien peu de gens arrivent à assurer des rythmes effrénés sur le long-terme (manque de repos, épuisement des stocks de sérotonine, remises en questions existentielles...), surtout sans trouver d'autres moyens qui permettent de trouver du calme et du repos parfois.

Perso, mes week-end du jeudi au mardi n'auraient pas pu être possible sans speed-alcool-cannabis-opium. Et j'en suis infinemment reconnaissante à l'opium de pouvoir équilibré mes soirées, adoucis mes lendemain, éclairé et réchauffée mes gueules de bois et les petits matins qui s'éternisent.

Certes à un moment j'ai un peu eu l'impression de prendre des stims juste pour avoir le prétexte de prendre de l'opium après...car finalement c'est quelque chose qui me berce, booste, accompagne et m'a permis de prendre le recul nécessaire pour ne pas tomber dans le gouffre de mon existence.

Ta dernière phrase tombe comme un couperet...comme si c'était une étape ultime de déchéance prendre de la came. Je ne suis pas d'accord. Ça fait des siècles que c'est un remède "héroïque" pour beaucoup de gens, t'as pas à y voir une chute, quelque chose de négatif. Même si je peux comprend que le regard des autres peu renvoyer à ça et ce n'est pas facile, toutes les drogues ne sont que des molécules...d'où on serait plus "tox" si on prend de la came que des stims/keta/LSD ?
La réputation sulfureuse pour moi est due à un passé où n'existaient pas des TSO et ne pas pouvoir s'approvisionner d'un produit qui finit pas provoquer une dépendance c'est compliqué pour tout le monde. Mais à certains endroits du monde où la conso d'opis est plus dans les coutumes, j'ai vu des vieilles dames boire de la tisane de pavot chaque jour, sans jamais s'inquiéter du manque ou de la dépendance car elles allaient à en acheter au marché comme elle faisaient pour le khobz quotidien...

Bref, je ne sais pas si t'as envie d'en dire plus sur t conso...mais soulage toi du poids de la diabolisation de ce produit, c'est possible de trouver des stratégies de consos pour ne pas développer de la dépendance (car oui, je ne vais pas dire ça n'existe pas, mais bon ce n'est pas un problème pour tout le monde), pour en traire le maximum de bénéfices.

Croire que "t'as fait de la merde"/" t'es tombée bien bas" (des mots que j'ai pu entendre à l'égard de ma conso) ne fait pas avancer les choses pour moi, au contraire alimente un serpent qui se mord la queue un créant une prophétie auto-réalisatrice de déchéance que je refuse.

Hâte de te lire (je ne te l'avais pas dit mais j'aime l'écriture de tes billets) :)


 
#2 Posté par : aaeel 27 août 2023 à  19:43

cependant a écrit

aaeel a écrit

c'est là que je rencontre l'héro

Salut,

Moi aussi j'ai commencé à utiliser les opis pour les longues descentes prolongées !
D'ailleurs, ça me faisait sourir qu'avant de lire la chute de ton billet je me disais "un peu d'opis ça pourrait faire l'affaire" :)

Ce qui par contre ne me fais pas sourire c'est la culpabilisation que je lis dans tes lignes.

Tu décris quelque chose d'assez naturel je trouve...

En vrai bien peu de gens arrivent à assurer des rythmes effrénés sur le long-terme (manque de repos, épuisement des stocks de sérotonine, remises en questions existentielles...), surtout sans trouver d'autres moyens qui permettent de trouver du calme et du repos parfois.

Perso, mes week-end du jeudi au mardi n'auraient pas pu être possible sans speed-alcool-cannabis-opium. Et j'en suis infinemment reconnaissante à l'opium de pouvoir équilibré mes soirées, adoucis mes lendemain, éclairé et réchauffée mes gueules de bois et les petits matins qui s'éternisent.

Certes à un moment j'ai un peu eu l'impression de prendre des stims juste pour avoir le prétexte de prendre de l'opium après...car finalement c'est quelque chose qui me berce, booste, accompagne et m'a permis de prendre le recul nécessaire pour ne pas tomber dans le gouffre de mon existence.

Ta dernière phrase tombe comme un couperet...comme si c'était une étape ultime de déchéance prendre de la came. Je ne suis pas d'accord. Ça fait des siècles que c'est un remède "héroïque" pour beaucoup de gens, t'as pas à y voir une chute, quelque chose de négatif. Même si je peux comprend que le regard des autres peu renvoyer à ça et ce n'est pas facile, toutes les drogues ne sont que des molécules...d'où on serait plus "tox" si on prend de la came que des stims/keta/LSD ?
La réputation sulfureuse pour moi est due à un passé où n'existaient pas des TSO et ne pas pouvoir s'approvisionner d'un produit qui finit pas provoquer une dépendance c'est compliqué pour tout le monde. Mais à certains endroits du monde où la conso d'opis est plus dans les coutumes, j'ai vu des vieilles dames boire de la tisane de pavot chaque jour, sans jamais s'inquiéter du manque ou de la dépendance car elles allaient à en acheter au marché comme elle faisaient pour le khobz quotidien...

Bref, je ne sais pas si t'as envie d'en dire plus sur t conso...mais soulage toi du poids de la diabolisation de ce produit, c'est possible de trouver des stratégies de consos pour ne pas développer de la dépendance (car oui, je ne vais pas dire ça n'existe pas, mais bon ce n'est pas un problème pour tout le monde), pour en traire le maximum de bénéfices.

Croire que "t'as fait de la merde"/" t'es tombée bien bas" (des mots que j'ai pu entendre à l'égard de ma conso) ne fait pas avancer les choses pour moi, au contraire alimente un serpent qui se mord la queue un créant une prophétie auto-réalisatrice de déchéance que je refuse.

Hâte de te lire (je ne te l'avais pas dit mais j'aime l'écriture de tes billets) :)

Merci tu me remontes le moral :), tu as raison je suis à fond dans la culpabilité. On m'a appris que c'était mal alors je culpabilise, mais moi aussi au fond je me dis....quand même y a autre chose... Tout n'est pas que négatif.

Merci pour ton commentaire ça m'encourage à continuer d'écrire. smile


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