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Cannabidiol (CBD) as an Adjunctive Therapy in Schizophrenia: A Multicenter Randomized Controlled Trial.
Abstract
OBJECTIVE:
Research in both animals and humans indicates that cannabidiol (CBD) has antipsychotic properties. The authors assessed the safety and effectiveness of CBD in patients with schizophrenia.
METHOD:
In an exploratory double-blind parallel-group trial, patients with schizophrenia were randomized in a 1:1 ratio to receive CBD (1000 mg/day; N=43) or placebo (N=45) alongside their existing antipsychotic medication. Participants were assessed before and after treatment using the Positive and Negative Syndrome Scale (PANSS), the Brief Assessment of Cognition in Schizophrenia (BACS), the Global Assessment of Functioning scale (GAF), and the improvement and severity scales of the Clinical Global Impressions Scale (CGI-I and CGI-S).
RESULTS:
After 6 weeks of treatment, compared with the placebo group, the CBD group had lower levels of positive psychotic symptoms (PANSS: treatment difference=-1.4, 95% CI=-2.5, -0.2) and were more likely to have been rated as improved (CGI-I: treatment difference=-0.5, 95% CI=-0.8, -0.1) and as not severely unwell (CGI-S: treatment difference=-0.3, 95% CI=-0.5, 0.0) by the treating clinician. Patients who received CBD also showed greater improvements that fell short of statistical significance in cognitive performance (BACS: treatment difference=1.31, 95% CI=-0.10, 2.72) and in overall functioning (GAF: treatment difference=3.0, 95% CI=-0.4, 6.4). CBD was well tolerated, and rates of adverse events were similar between the CBD and placebo groups.
CONCLUSIONS:
These findings suggest that CBD has beneficial effects in patients with schizophrenia. As CBD's effects do not appear to depend on dopamine receptor antagonism, this agent may represent a new class of treatment for the disorder.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29241357
Des chercheurs français impliqués (Jacques Leca fait partie du pôle scientifique de L'UFCM)
Peux-tu nous présenter ton travail actuel ?
Nous étudions le potentiel du CBD sur les différents symptômes de la schizophrénie, que l’on induit chez le rat. On investit cela via des électroencéphalogrammes et des stimuli sonores. On étudie également ce paradigme sonore, établi chez les humains, chez les rats. L’enjeu de l’étude est de pouvoir transposer un meilleur modèle schizophrénique chez l’animal, permettant donc d’étudier de manière plus translationnelle/complète la maladie et ses traitements chez l’animal.
Comment expliques-tu le fait que certains pays soit si ouvert aux recherches sur les cannabinoïdes(et même d’autre « drogue ») et qu’en France cela soit si rare, quasi tabou ?
En France, je pense que le cannabis est moins dans la culture : cela à été prohibé depuis longtemps, diabolisé, et il y a eu beaucoup ‘d’études’ prouvant sa dangerosité. Cela peut être vrai pour la schizophrénie, pour des personnes ayant des prédispositions, tout comme son utilisation avant l’âge adulte est dangereuse, mais pas pour l’ensemble de la population arrivée à maturité neurodéveloppementale.
En plus de son image néfaste, le cannabis souffre d’une maigre connaissance du sujet de la part des professionnels de santé français : pas de formations, peu d’information et beaucoup de scepticisme. Cependant, j’ai eu des cours en master sur le système endocannabinoïde et je sens un certain intérêt actuellement sur le sujet. Ceci étant dit, il est très difficile d’utiliser les molécules issus de la plante pour des études sur le territoire, du à son illégalité. On utilise donc des ‘drogues de labo’ donc de synthèse, comme des « génériques de synthèse », pour la recherche (JW, Win,…). Afin de faire de la prévention, certaines études sont commandées pour prouver sa dangerosité sur les jeunes personnes par exemple… Mais quelques équipes en France s’intéresse au sujet, comme à Marseille et à Bordeaux, et font un travail exceptionnel.
Dans d’autres pays, ou cela à été accepté par le corps médical, il y a donc beaucoup plus opportunités pour faire de la recherche sur le sujet, comme ici à Prague, oùl’on travaille avec du THC, du CBD, du CBG. C’est beaucoup plus naturel de le réaliser ici, et la législation française est toujours un frein à la recherche sur le territoire. Il est également très difficile d’obtenir des fonds de la part des investisseurs pour étudier le sujet, dû à son classement en tant que drogue.
On passe donc à côté de certaines choses : ici on étudie le micro-dosage de psylosibine, pour ses effets anxiolytique et anti-dépressant, et les résultats se présentent comme positifs. On est donc face à un certain bridage du corps médical français sur le sujet, au détriment des patients.
Comment les tchèques voient le chanvre dans leur vie de tous les jours ?
Ici, on peut trouver des produits issus du chanvre dans de nombreux magasins divers et variés : protéines, graines, vêtements, etc…. Leur culture sur le sujet est plus grande et les tchèques connaissent ses multiples utilisations : complément alimentaire, cosmétiques, construction, etc…. Beaucoup plus accepté dans la société, ils sont plus éduqués et plus renseignés sur le sujet.
Concernant le cannabis, les tchèques consomment de façon récréative et médicale.
Que penses-tu des capacités des cannabinoïdes dans notre médecine ?
Je pense que si justement on arrive, comme disait le Professeur Meiri au colloque l’année dernière, à lister et référencer les effets des milliers d’association possibles de cannabinoÏdes/terpènes/méthodes d’extractions/ méthodes d’utilisations, les possibilités seront multiples. On manque encore d’études sur les autres cannabinoïdes moins connu (CBG,CBN,…) et leur différentes association avec les multiples terpènes.
On est donc face à une ressource quasi infinie de possibilités d’utilisation et d’application, grâce aux multiples associations possibles. Cela représente énormément de travail, et c’est une des sources de ma motivation à étudier le sujet. Derrière cette plante interdite, se cache un énorme potentiel.
Que penses-tu des capacités des cannabinoïdes dans les maladies mentales ?
Les maladies mentales sont comme des maladies physiques, mais au lieu de proposer des douleurs physiques et émotionnelles, elle propose des douleurs avec une dimension ‘émotionnelle et comportementale anormale’. Ces maladies peuvent se déclencher le plus souvent durant l’enfance et à l’adolescence, mais également à n’importe quel âge. Leurs symptômes sont beaucoup plus compliqués à traiter mais il existe de nombreuses possibilités d’améliorations. Et particulièrement grâce aux cannabinoïdes, comme le CBD, qui permettrait de diminuer les crises psychotique, alors que de l’autre cote son cousin le THC peut les déclencher.
C’est un sujet très compliqué, avec des nombreux facteurs : environnementaux, génétiques, etc… Les médicaments actuels, comme certains cannabinoïdes, permettent de traiter une partie des symptômes, mais pas tous : on parle surtout d’amélioration. Je pense que les cannabinoides pourront améliorer certains symptômes, et la qualité de vie des personnes concernées.
Toutes les molécules contenues dans le cannabis et l’aire de recherche scientifique actuelle est assez nouvelle, grâce à l’arrivée d’internet et l’émancipation des technologies : nous n’en sommes qu’au commencement. A cote de cela, les progrès de la génétique récents (années 2000) permettent d’accélérer les recherches sur toutes les maladies. Le cannabis, comme d’autres plantes avec des effets thérapeutiques ont encore peu eu la chance de s’exprimer en tant qu’alternative pour améliorer les symptômes de ces pathologies.
Le système endocannabinoïde a souvent été oublié dans la recherche en général, et cela est bien dommage car il est impliqué dans de nombreux mécanismes physiologiques, qu’on maitrise peu actuellement, et qui peuvent être la clé de nombreuses énigmes médicales. On commence à découvrir des récepteurs qui pourraient avoir des affinités avec les cannabnoïdes, ce qui permettrait de mettre en place des applications très intéressantes sur des sujets importants, comme le cancer.
Que penses-tu de l’état actuel du cannabis en France ?
J’étais content sur le lancement des débats sur le cannabis d’octobre-novembre dernier, qui se sont en fait transformés en contraventionalisation… Il est important de faire prendre conscience au corps politique qu’il est impensable de mettre des amendes à des patients utilisant le cannabis pour se soulager ou se soigner. J’invite d’ailleurs l’Assemblé Nationale à monter un consortium de scientifiques afin de proposer un rapport sur l’état préclinique et cliniques des recherches sur le système endocannabinoïde et les cannabinoïdes. Le livre du Dr Franjo Grotenhermen est d’ailleurs pour moi une très bonne base de travail pour ce genre de sujet.
En France, le décret de Juin 2013 autorisant la mise à disposition des cannabinoïdes en pharmacie, n’est pas appliqué : le Sativex par exemple n’est toujours pas, et aucune perspective d’évolution ne semble exister sur le sujet. C’est assez navrant, car pour moi ce décret est un des leviers à l’avancée sur le sujet, qui je pensai m’aurai permis d’étudier le sujet en France….
Il est vraiment dommage que les personnes pouvant en bénéficier n’y accède pas, et c’est également une des bases de mes motivations sur le sujet, cela me pousse à militer. Je suis maintenant très engagé avec l’association UFCM et engage tous mes sujets professionnels sur le cannabis thérapeutique.
Comment verrais-tu la mise à disposition du cannabis médical en France ?
Pour moi le système canadien était vraiment bon : autoculture, bureau d’étude pour les dossiers des malades. C’est un système qui me plairait : permettre à ceux qui en ont besoin de pouvoir autoproduire, mais également d’avoir accès à des produits issus de culture contrôlées et réglementées. Tout cela doit bien sur passer par des normes de qualités et de contrôles importants. Il serait intéressant de mettre en place des dispensaires, et des formations obligatoires sur le sujet pour tous les corps prescripteurs et distributeurs. Tout cela sous le contrôle d’un bureau, règlementant et régulant le domaine, en collaboration avec le gouvernement, afin d’accréditer médecins, pharmaciens et professionnels de santé à distribuer du cannabis médical.
Le modèle californien, me plait moins, car l’aspect médical à été bafoué pour autoriser le récréatif. Je pense que cela serait contre-productif en France.
https://www.les-schizophrenies.fr/les-s … ets-sur-la
Dernière modification par Mister No (04 mars 2019 à 08:42)
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Par peur du manque d'efficacité du CBD ?
Oula, je crois qu'il faut envisager l'usage des cannabinoides en complément d'autres. Surtout dans le cas présent avec juste du CBD à haut dosage qui non seulement montre une garantie d'efficacité supplémentaire, mais à mon avis et là c'est nouveau permettrait un "gain cognitif" altéré à la fois par la maladie et les effets secondaires de certains traitements.
Sans compter que d'un point de vue purement scientifique, un seul cannabinoide est testé et tous les chercheurs, y compris ceux en France forcés d'avancer avec des synthétiques savent que l'usage d'un sceptre complet d'une plante sera bien plus efficace et permet même la modulation des effets.
Les benzos peuvent plus ou moins anxyo, plus ou moins efficaces pour la tension musculaire, plus ou moins efficaces pour le sommeil etc...
Les cannabinoides, c'est un peu pareil, suivant la concentration d'une plante, tu peux obtenir des effets apaisants sans mettre dans le pâté et le soir opter pour une plante plus efficace sur le sommeil.
Dernière modification par Mister No (04 mars 2019 à 14:42)
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Dernière modification par filousky (08 mars 2019 à 14:51)
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Dernière modification par Mister No (08 mars 2019 à 16:01)
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