Salut,
J’ai testé le 3-MeO-PCE ; comme il y a pas beaucoup de
trip report dessus et que en plus mon trip a été un peu étrange, je fais un témoignage qui se voulait petit mais qui a fini longuet, en espérant que certains veuillent bien prendre le temps de répondre à mes interrogations. Au pire, ça rajoutera un témoignage sur cette substance sur le web.
Pour mon expérience, je consomme des psychédéliques depuis seulement un an, par contre en quantité clairement non négligeable - disons que pendant un an j’ai consommé des psychédéliques très divers environ deux à cinq fois par semaine… M’engueulez pas, j’ai commencé à réduire il y a quatre mois et j’en suis à une fois par semaine, j’avance petit à petit, j’ai bien conscience que c’est pas responsable de faire ça. Mais je suis pas capable de réduire d’un coup, c’est devenu mon mode de vie. Par contre je n’ai jamais consommé de
dissociatifs autres que le 3-MeO-Pce.
J’avais donc testé deux fois le 3-MeO-Pce, mais ma balance ne pesait pas en dessous de 50 mg… J’étais obligée d’évaluer à peu près ce que je pensais être moins de 10mg et sniffer quasiment grains par grains en attendant la mon,tée à chaque fois pour être sure de rester
safe. Je n’arrivais pas à grand-chose de plus qu’être bourrée et stimulée, alors j’ai acheter une balance 0,001g, ce que j’aurais du faire dés le début.
Autre détail important ; je peux avoir des hallucinoses sobre. Par hallucinoses j’entends des hallucinations, mais à la différence des dites hallucinations, je sais qu’elles ne sont pas réelles, ou du moins, pas de ce monde. On ne m’a jamais diagnostiqué aucune maladie, et j’ai toujours vécu dans un environnement plutôt athéiste voir anti-spiritualité. Cela date de bien avant les drogues, de ma petite enfance en fait. Rien à voir avec ce que fait la drogue, c’est bien plus réaliste. C’est un détail qui a pas mal joué dans ce trip, auquel sont liées mes interrogations.
Donc je me lance pour le raconter ; j’ai pesé 10 mg, je l’ai séparée en quatre traces, et j’ai attendu 15/30 minutes entre chaque prise. Première trace vers 21h.
Les trois premières n’ont fait que me rendre un peu ivre, stimulée, avec de légères déformations visuelles. Le trip a vraiment commencé à partir de la quatrième – prise vers 22h.
Je me souviens que le changement d’état a été très très rapide ; en cinq minutes, je suis passée d’un état plutôt festif, hédoniste, à quelque chose de bien plus introspectif, comme si le monde avait changé brusquement de texture. Il y avait de nombreuses déformations visuelles ; c’était devenu difficile de regarder le monde. C’était même épuisant, comme si les déformations étaient des agressions. Il y avait quelque chose de trop actif, l’image était devenue une sorte de télévision clignotante dont je me décrochais.
D’ailleurs, il y a eu une poussée d’énergie que j’ai trouvé très désagréable ; il faut dire que je ne suis pas très stimulant de
base, étant d’un naturel plutôt « stressé ». Mais le coté stimulant donnait envie de bouger, danser, alors que j'avais beaucoup de mal à bouger mon corps ; je commençais à m’en dissocier, et quand j’essayais de le contrôler à nouveau, je me retrouvais avec de grosses nausées.
J’aurais pu me mettre à bader, mais finalement j'ai rapidement pu retrouver mon calme; il m'a fallu intérioriser la stimulation, et résister le moins possible au trip. Il fallait vraiment que je me laisse porter, que je me laisse emmener loin de ce monde, sinon la drogue devenait agressive. . Je me souviens vaguement de m’être allongée et d’avoir fermé les yeux, acceptant de décrocher de cette fameuse « télévision ».
C’est là que l’expérience est devenue assez étrange. J’ai l’habitude d’avoir des hallucinations assez impressionnantes les yeux fermés, mais là c’était vraiment particulier. Elles ressemblaient bien plus à ces voyages que me faisais faire les hallucinoses de mon cerveau depuis l’enfance, qu’à des hallucinations de drogues. J’étais d’ailleurs complètement projetée dans ces visuels, qui étaient incroyablement réalistes. C’était de véritables mondes à part entière, qui aurait pu exister dans notre monde (je veux dire qu’il n’y avait pas de déformation, pas de couleurs exagérées, pas de choses complètement abracadantesques ou de créatures bizarres). Je les voyais mais je les sentais aussi. J’avais d’ailleurs perdu conscience du temps, mais pas complètement de mon corps ou de mon statut « réel ».
Je me suis retrouvé en face de moi du futur proche; les deux premières étaient très positives, dans des paysages assez sobres et très réalistes ( l'une face à la mer, l'autre dans une grande pièce de bois). Elles diffusaient une paix, un enthousiasme et un espoir complètement euphorique.
Il y eut ensuite un troisième moi du futur, cette fois-ci sur une falaise. C’était bizarre, car elle était aussi positive et heureuse que les autres, et pourtant je me souviens de choses assez sombres. Elle m’a dit par exemple que je mourrais prématurément – donc qu’elle allait mourir très bientôt. La falaise était haute, elle semblait avoir quelque chose de suicidaire, d’abîmée.
Puis, il y eut une nouvelle créature, cette fois-ci près d’un bureau, dans une pièce noire, qui écrivait. Elle disait ne pas être complètement moi, avoir quelque chose qui tenait d’une sorte de diable. Elle était moins amicale. Mais elle ne me faisait pas peur. Elle me disait que si je lui résistais je me ferais souffrir, mais en même temps, elle ne m’interdisait pas directement d’essayer.
Ce qui m’a beaucoup marquée dans tout ça, c’est que je n’avais aucun recul par rapport à ce que je voyais. Tout était réel, c’était bien des moi du futur, on aurait presque dit que je « délirais ». J’étais assez chanceuse d’ailleurs de ne pas pouvoir bouger, parce que franchement j’avais une conscience du monde tellement fragmentée ( genre de temps en temps un petit " ah oui c'est vrai j'ai un corps dans un autre monde, suis-je bête") que je me serais sans doute blessée.
La redescente a à peu pèrs commencer vers 1h ( soit 3h de gros trip, mais je suis encore restée défoncée un sacré moment dans la nuit ) ; je ne me souviens pas de quand j’ai effectivement complètement repris pied avec la réalité, car je me suis endormie vers 4h. Le lendemain je me suis sentie guérie de nombreuses blessures, avec une bonne humeur assez incroyable. Ces effets secondaires sont encore assez vivaces - une semaine après. Il y a eu vraiment une forme de "guérison" psychologique, de mon point de vue.
Conclusion ; moi, la stimulation, je la trouve désagréable. Je trouve qu’elle rentre trop en contradiction avec les effets
dissociatifs du truc – certains seront probablement en désaccord, c’est un peu subjectif.
J’ai lu beaucoup de
trip report dire que c’était plutôt un truc de fête, je pense que ça dépend vraiment du dosage, moi une fête dans cet état je trouve pas ça top, surtout que ça m’a donné l’impression que la limite entre le dosage ’ivresse + stimulation et le dosage
dissociatif + hallucinations était sacrément fine.
Après bon, je suis pas habituée aux
dissociatifs, il faut le dire…
J’ai vraiment un doute sur ces mondes où je me suis retrouvée projetée. Tout était si réel. J’ai l’impression que mes « hallucinoses » naturelles se sont mêlées à la drogue. Je suis un peu surprise et je pense la réessayer bientôt pour voir si je peux encore reproduire ce type d’hallucinose/ hallucination ( dans ce cas la limite n’est pas très claire). Ou alors je me suis posée la question d’une sorte de
k-hole, ou je crois qu’on dit plutôt m-hole dans ce cas précis. Mais bon, à voir tous les témoignages, je ne suis pas sure de me reconnaître dedans.
Si il y a des gens qui ont l’expérience de provoquer des visualisations internes / externestrès intenses -volontairement ou involontairement – sans prendre de drogue – type projection astrale ou auto-hypnose – et qui l’ont déjà fait en même temps qu’ils étaient drogués, je suis assez intéressée pour savoir comment vous faîtes pour gérer le truc, et savoir jusqu’où ça peut aller en terme d’amplification / modification des effets. Si par contre vous pensez plutôt que c’est juste la drogue elle-même qui a fait ça, et beh je veux bien l’entendre aussi…