Amis du jour, bonjour
Je viens modestement faire un retour d’expérience sur plusieurs substances après avoir fait quelques tests cet été avec des copains, au regard d’un diagnostic schizophrénique.
Avant de consommer j’avais grave galerer à trouver des informations fiables sur la consommation de substances avec un background schizophrène, donc je me dis que ça pourra peut-être en aider certain.e.s.
On le précisera jamais assez, prendre des trucs c’est prendre un risque, et encore plus quand on a un certain bagage psychique, ça empêche pas de se faire plaisir, juste raisonnablement, pas prendre n’importe quoi, n’importe quand, connaître ses limites, son état mental, jauger selon soi-même, et mon expérience ne vaut que pour moi, mais si elle peut vous donner des indications c’est good. Loin de moi l’idée d’encourager à la consommation, plutôt à faire particulièrement gaffe concernant l’interaction psychose et substances, sans blâmer celleux qui ont envie de tenter des trucs dans un cadre sain. Un trip sitter sur les nouvelles substances et des directives anticipées avec vos médocs, traitements favoris et quoi faire si vous partez en crise c’est une bonne précaution à prendre.
Et pour préciser à nouveau le contexte, j’ai eu une crise psychotique majeure, délire, hallu, démence, un diagnostic schizo affectif jugé ”lourd”, j’ai passé 1 an et demi sous grosse dose de
neuroleptique (300 mg/jour de
quetiapine) et je me suis sevré il y a 8 mois, je prends plus rien. Mon état psychique est plutôt stable, hallucinations auditives et visuelles légères au quotidien, anxiété, changements d’humeurs prononcés mais supportable.
(A mon sens, c’est sûrement pas raisonnable de prendre des trucs si l’état psychique n’est pas stabilisé ou si vous êtes actuellement sous
neuroleptiques, mais je suis pas médecin et je me suis pas amusé à tester) Bref, voilà le contexte.
Cannabis:
Je consomme sans problème un peu de vert, seul le soir ou en cadre festif, de manière irrégulière. Prendre régulièrement, en particulier du brun (je supporte mal, nausées), a tendance à pas me faire du bien, donc je reste sur de l’occasionnel, également pour éviter le risque d’addiction. Je privilégie des variétés relaxantes ou thérapeutiques, les festives me donnant trop d’effets secondaires le lendemain (somnolence, mal dans sa peau, déprime) et de potentiel d’addiction. La relaxante et la thérapeutique pour le soir ou la journée, c’est pas mal, ça aide à dormir, calme l’anxiété, ça m’a déjà calmé des hallucinations un peu envahissante, tant que ça reste occasionnel et contrôlé (mes amis m’aident à surveiller ma conso)
Lotus bleu: A fumer seul: petit effet, comme une sensation de flotter sur l’eau, un peu somnolent, sympa avant d’aller dormir. Avec du
cannabis, renforce les effets du pétard. Rien de transcendant mais agréable, on en met dans tous nos pétards maintenant
Champignons:
Testé les
truffes utopia et des
psylocibe venant d’un
grow kit. D’abord en demi dose, puis en dose moyenne. Quasiment pas d’effet. Sur les mêmes produits, des amis ont eu des bonnes vagues d’euphories, mais moi et un pote quasiment rien, notre point commun: des traitements forts en
neuroleptiques / thymo régulateur. Bref, à mon sens, soit mes anciens traitements m’ont accoutumé à ces substances faisant que j’ai besoin d’une forte dose pour ressentir un truc (vaguement effet sur la perception et sensations rigolotes, petite euphorie) soit, ayant déjà des hallucinations, y a un truc dans le cerveau qui fait doublon et qui fait que j’ai pas grand chose? Aucune idée, je suis pas médecin. En tout cas, les effets sont plutôt très faibles sur moi.
Salvia (sauge des sages): Testé hier soir en infusion, somnolence, à nouveau rien de transcendant. Reveillé au milieu de la nuit, sueur, insomnie, légère panique, rythme cardiaque un peu élevé, hyperactivité. Étrange. J’ai pas aimé, je retenterais pas.
Bref, voilà mon retour, j’espère que ça pourra aider des gens. A nouveau, schizo ou pas on réagit tous différemment, donc ça vaut que pour moi, mais ces petites expériences me font penser que la schizophrénie et/ou les traitements
neuroleptiques passés ont tendance à minimiser les effets de ces substances plutôt que de les renforcer. Et du fait de mon background, je m’amuserais pas de si tôt à tenter des trucs plus puissants en terme de prod etc (j’ai testé que ce qui est noté là + une mini dose d’ecstasy, mais rien à noter là dessus, j’ai eu la même expérience que les autres à la soirée, plutôt normale).
A la prochaine!