La Condition Pavillonnaire 



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Lieu sinistre, immense et brûlant, bâtiment gris noirci par le temps. Sans fenêtre. Des gens aux discussions légères dans une lourde atmosphère. Odeur âpre chimique, boucan à vous en crever les tympans. La trotteuse déjà a de l’avance, d’aller pisser j’ai perdu ma chance, je fonce vers ma cage il le faut bien, parce que le temps c’est de l’argent… mais pas le mien.
La machine tourne, je dois accélérer.

Neuf-cent pièces en huit heures, cinq-mille fois le même mouvement. Cette cadence personne ne la tient, mais faudrait pas qu’on en fasse moins demain. Campée sur mes jambes, protections anti-bruit à mes frais, je demeure là, statique, comme si ma bouffe en dépendait. Formelle interdiction de s’asseoir, effrayés qu’ils sont d’un hypothétique retard.
Au début je prends sur moi, ça semble plutôt facile. Mais demain, dans deux semaines, dix, douze mois… Le dos noué, je ne pensais pas une nuque si fragile, je ne sens plus mes jambes, je souffre, tout mon corps est fébrile. Le vacarme de la bécane me tanne le crâne, pneumatique, les particules plastique la poitrine m’irritent, je crache mes tripes, mécanique.
La machine tourne, je dois accélérer. 

A la longue le temps alanguit s’effiloche et s’étiole, je ne me sens plus dans la vie, putain, qu’est-ce que c’est que cette bestiole ? Plus rien n’existe que mon automate et son roulis, un hole de kétamine, oui, quelque chose de ressemblant. Je me perds, boucle spatio-temporelle infinie, ce trip est un bad, il n’a vraiment rien d’élégant. Serait-ce donc cela, que ressent un hamster dans sa roue ? Y penser je ne préfère pas, il doit devenir fou !
Par les seules ouvertures levant les yeux, j’aperçois un oiseau courir sur le ciel bleu. M’évader par cette lucarne, rejoindre cet heureux, chérir sa liberté : en cet instant mon vœu le plus pieux.
Trait de poudre, sniff rapide, discret. Mon joker, ma morphine, mon secret. Mes membres enfin se décrispent, quel soulagement ; en échange ce soir l’inquiétude, le flip : dépendance approchant. Mais combien de temps tiendrais-je, sans ?…
La machine tourne, je dois accélérer.

Les inserts qu’on clippe coupent, cassent la pulpe des mains, dont le jus parfois coule, je vois du vermillon sur mon voisin.
Ils sont tous là à deux pas de moi, dans leur propre cage, blaguant et souriant, serait-ce un mirage ?! Nous sommes aussi nombreux qu’une armée, assez pour renverser ce système dépravé. Pourtant trop peu osent se lever, on s’est laissé anesthésier. Faut dire que ce travail est une lobotomie, comment alors conserver de l’autonomie ? Comble de l’ironie, parlons écologie : moi qui voudrais préserver la vie, voilà que je la détruis avec énergie !
Par réchauffement au moins s’allongera l’été, mais jamais n’aurais-je cru un jour tant le détester. Debout, entre deux immenses presses d’un hangar métallisé, par moments en plein soleil, putain de toit vitré. Un aprèm’, ils ont enregistré cinquante degrés. Les uns les autres on s’est dévisagés, ce serait à qui tomberait le premier.
La machine tourne, je dois accélérer.

Sinon c’est sûr, je serais remplacée. Vulgaire outil bon à jeter quand usagé, sans un au revoir un merci, pas même après toute une année. On nous narre une société juste, où chacun a à y gagner. Loin du moyen-âge, des comtes, de l’esclavage. Mais des millions contre un millier, ce n’est pas ce que j’appelle du partage. La chaîne permet d’augmenter la productivité, cette sur-fabrication de biens dont le besoin, l’utilité, par des gens avides a de toutes pièces été créé. La publicité.
« C’est pas moi qui fixe les règles », récite seul celui asservissant ses semblables. Sourire faussement contrit et cigare aux commissures des lèvres, vrai scélérat qui jamais la vraie Justice n’affrontera. Oui, c’est tout ce qu’on est ! On est des roues des rouages, des objets loués et employés. Pour faire tourner LEUR business. LEUR bonheur. Leur vie. Leur… monde.
On est des oubliés.

Dire qu’à l’autre bout du globe un gamin vit deux fois plus lourd, au péril de sa vie car sans protections, tout ça pour moins d’un dollar par jour, lui c’est sur, est né en prison. Ce gamin, c’est la moitié de la population. Dont plus d’un milliard vit dans des villes bidons. En mon cœur quel choc de comprendre que dans mon propre malheur, je reste sur cette Terre un des plus heureux serviteurs. Comment font-ils, comment font-ils ? Comment sont-ils parvenus à adopter cette résignation, de vivre toute une vie de robot, de sujétion ? De mensonges on nous a bercés, et par reproduction sociale nous avons intégré notre place comme étant méritée, et leur domination légitimée. Manipulés. Mais ces réflexions, je dois les laisser…
La machine tourne, je dois accélérer.

Prendre une pièce. La poser sous le capteur. Ajouter des inserts. Presser le commutateur.
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Il est tard ça y est, le soir tant attendu, la délivrance. On va pouvoir rentrer chez nous, d’autant diront que c’est une chance ! Mais pas d’illusion pas d’espoir, non. Demain… tout recommence.
C’est à ce prix que vous autres vivez de sérénité. Ici certains s’y feront, d’autres seront aliénés.
A la fin, j’aimerais pouvoir crier que ma vie aura compté, que j’aurai été heureuse, épanouie et sans reproches. Que j’aurai rendu fiers mes proches. Que les nouveaux pourront considérer comme un cadeau le lègue de la génération passée. Voir si j’osais, que mon empreinte sur le monde l’aura un tant soi peu… amélioré ? Mais on n’est pas dans un monde de fées.
Pour que cette société tourne, il faut des sacrifiés.


Catégorie : Tranche de vie - 06 décembre 2020 à  16:26

Reputation de ce commentaire
 
Criant de vérité ! Et puis on se demande pourquoi on a besoin de prod pour tenir
 
Chapeau bas / Zizanie.
 
Une impression d'etre une machine et de devoir avoir un coeur en acier. portos75
 
Droite lignée de "L'Etabli" de Robert Linhart, respect!
 
Tkt on les aura :) trolalol
 
Bien écrit, courage à toi ! SplinK



Commentaires
#1 Posté par : Morning Glory 06 décembre 2020 à  16:24
(J'ai emprunté le titre à un livre de Sophie Divry (qui lui ne parle pas spécifiquement d'usine, plutôt selon moi de la vacuité humaine). Je l'ai trouvé juste parfait pour ce texte.)

 
#2 Posté par : cependant 06 décembre 2020 à  18:38
Salut,

je trouve ton texte très percutant...

je crois que tu n'as pas à te culpabiliser d'avoir envie de prendre du sken dans une situation comme ça. Moi non plus je ne pourrais pas sans..!
Après ça me pose grave question ce besoin qui devient dépendance.


Du courage

 
#3 Posté par : Morning Glory 07 décembre 2020 à  00:13
Merci pour ton retour et ton encouragement ^_^ C'est pas le texte le plus lumineux que j'aurais écrit, mais j'ai été inspirée.
C'est les milliardaires les vrais cancers du monde, on va botter le cul de gens en situation de précarité qui grugent pour avoir des allocs de quelques centaines d'euros par mois, mais eux pour des milliards retenus sur leurs comptes en banque, qui pourraient sauver des millions voire milliards de personnes de la famine easy, on les érige en héros, on les applaudit lors de conférences!!! Ca me donne la nausée, c'est quoi ce merdier à la fin...

Je suis en arrêt de travail jusqu'au 31, je profite au max ^^ Notamment pour écrire, et participer à fond au forum ^_^


Le besoin qui devient dépendance, bein... Au départ j'ai débuté avec du tramadol, son côté séroto était même plus intéressant que la morphine pour ça, pis pallier 2, moins risqué bref. A des doses minimes genre 25 à 75mg/jour^^ Juste assez pour être ok quoi.
Sauf que la toléraaance monte lentement mais sûrement, et ne baisse pas même lors d'arrêt quasi total durant trois mois (lors du confinement). Donc les doses augmentent aussi eeet...
Maintenant que j'ai des antideps le tram faut pas que je le prenne à la légère, je suis donc passée à Murphy et étizolam. Ca commençait à être glissant dernièrement, après plusieurs péripéties une psychiatre m'a arrêtée en octobre, j'ai pu en profiter pour me passer de poppys une semaine (bon, 150mg de tram sur la semaine ok, mais rien à voir avec les doses quotidiennes de l'usine), eeeet ensuite y a eu ma rupture et depuis beiiin x__x
Y a deux semaines j'arrivais encore à arrêter plusieurs jours de suite, maintenant c'est chaud chaud chaud me faut au moins une minidose chaque jour et l'envie de retaper revient malgré tout ><

Voilà voilà, je pense que j'aurais fini dépendante de toute façon, avec les années de tolérance forcément, au moins physiquement ça allait finir par arriver, c'est juste que là psychologiquement ça s'est pas mal précipité quoi.

 
#4 Posté par : Malaparte 08 décembre 2020 à  11:35
Texte excellent et très inspiré, j'ai particulièrement apprécié le choix du titre aussi.
Ça m'a rappelé mon père, ouvrier depuis l'âge de 16 ans dans une sidérurgie et certaines de ces réflexions sur l'aliénation qui y découle.

 
#5 Posté par : Lolla 08 décembre 2020 à  13:25
Si dur mais tellement vrai...
Merci pour ce témoignage qui nous rappelle combien certaines conditions de la vie humaine ont tellement besoin de stimulants et d'anesthésiants tant elles sont plus que difficiles à supporter.

 
#6 Posté par : krakra 08 décembre 2020 à  17:51
Tà consommation d’opiace à l’air d'être lié à un travail toxique,
tu n’a pas un projet de formation?
Quand on est heureux d'aller au travail le besoin de consommer s'évapore

 
#7 Posté par : cependant 08 décembre 2020 à  18:26
Salut,

Anonyme813 a écrit

Quand on est heureux d'aller au travail le besoin de consommer s'évapore

je te trouve bien optimiste wink

Mais, l'inverse est vrai aussi : je ne peux pas arrêter avec un taf de merde.
Cet automne dans les recoltes, je n'aurais pas pu tenir sans opiacés...Et encore j'avais le ciel au dessous de ma tête (même quand il pleuvait, mais bref).

Par contre ça m'arrive aussi de bosser très mal payé pour des trucs plus passionnants que remplir un pallocks de pommes, même si c'est plus facile et intéressant, c'est dur de complètement se passer d'opis pour moi. Et si ce n'est pas pour bosser c'est au moins pour décompresser après.

Mais à la chaine sans opiacés c'est surhumain...c'est pas pour rien qui qui dit Révolution Indutrielle dit opium et laudanum (ou, alcool ++), ça n'aurait pas  pu être possible de bosser pour moi dans ces conditons atroces sans avoir un truc pour tenir.

Bref...encore du courage, c'est quand qui finit ton contrat ?
T'auras droit au chomage ?


 
#8 Posté par : Morning Glory 08 décembre 2020 à  22:57

Malaparte a écrit

Texte excellent et très inspiré, j'ai particulièrement apprécié le choix du titre aussi.
Ça m'a rappelé mon père, ouvrier depuis l'âge de 16 ans dans une sidérurgie et certaines de ces réflexions sur l'aliénation qui y découle.

Wouuuh merci pour ta réponse, en plus je voyais le thread enseveli avant d'avoir pu être un peu lu lol, jsuis happy ^_^
Force à ton père alors, j'espère qu'il a pu trouver d'autres choses plus intéressantes même à côté de son taff ><


Lolla a écrit

Si dur mais tellement vrai...
Merci pour ce témoignage qui nous rappelle combien certaines conditions de la vie humaine ont tellement besoin de stimulants et d'anesthésiants tant elles sont plus que difficiles à supporter.

Merci beaucoup pour ton retour :) En vrai la plupart des gens ne consomment pas autre chose que de la clope à ma connaissance dans celleux que j'ai croisés (par contre ça y va presque tout le monde fume, une jeune mère nouvellement arrivée a augmenté sa conso jusqu'à 300€/mois, presque le tiers du salaire>< Même moi non fumeuse, j'ai fini par m'y mettre et pour arrêter c'était limite). Certaines étaient même à faire des messes basses contre quelqu'un qui apparemment une fois aurait picolé un peu. C'est des gens je sais pas, je pense que par reproduction sociale ils doivent avoir intégré que c'était ça la vie et que ça leur allait... Je sais pas. Des gens qui ne se posent pas trop de questions sûrement. Mais moi je comprends pas du tout comment la plupart fait pour sourire blaguer et tout, moi avec les antideps je les suis pour faire bonne figure mais c'est une façade tu vois, pour certains d'entre eux j'arrive pas à dire si s'en est une ou pas.


Krakra a écrit

Tà consommation d’opiace à l’air d'être lié à un travail toxique,
tu n’a pas un projet de formation?
Quand on est heureux d'aller au travail le besoin de consommer s'évapore

Yep en effet c'est un peu plus compliqué malheureusement. A la base j'ai un niveau bac+4, mais j'ai des problèmes de santé qui font que trouver une orientation qui me plaise... C'est impossible. Dépression chronique résistante et phobie sociale carabinée (un peu plus complexe que ça en vrai mais bref), tu aimes quasi rien, tout est fade, tu as peur de l'ombre de tout inconnu qu'il faudrait aborder, surtout dans une situation où on attend quelque chose de toi, est ton supérieur etc...
Déjà plus dur dans ces conditions hein? wink Donc je suis arrivée à l'usine, parce que faut de l'argent et c'est ce qu'on attend de moi, que je travaille peu importe que ce soit en adéquation avec mes valeurs, que j'en sois réellement capable ou autre. De la survie^^" Du coup ouai sur 8h de taff y en a bien 6 de pensées suicidaires pour parler crûment, j'espère moins avec mes multiples antidépresseurs quand je reprendrais.
Comme je suis du coup AAAABSOLUMENT PAS débrouillarde, ni dégourdie, ni aventurière, ni vaillante, ni friponne, ni futée, trouver un autre truc comme simplement cueillir des pommes comme Cependant c'est chaud x) Je suis pas adaptée à ce monde ^^"

Cependant a écrit

Et encore j'avais le ciel au dessous de ma tête (même quand il pleuvait, mais bref).

T'avais la tête à l'envers? yikes

ça n'aurait pas  pu être possible de bosser pour moi dans ces conditons atroces sans avoir un truc pour tenir.

Ha je savais pas que tu étais passée par là aussi, contente que tu t'en sois sortie!

Bref...encore du courage, c'est quand qui finit ton contrat ?
T'auras droit au chomage

C'est même pas un CDD, c'est de l'interim^^ J'ai déjà eu droit au chômage heureusement j'ai pas bossé plus de quatre mois d'affilés du coup, et déjà comme ça c'était chaud l'année dernière >_> Parce qu'en rentrant avec ma dépré, j'avais plus aucune énergie nada, même le week-end bref. Je faisais plus que bosser: parfois jdormais 12h donc à peine le temps de manger douche re-bosser xD, même la nuit je rêvais de l'usine, un truc de taré jte jure je la quittais jamais, jamaaaaiiiiis! O___O"
Mais le chomage ça me stresse faut chercher activement du taff et ils peuvent vérifier... Du coup je me sens obligée de relancer les interims en mode jveuxuntaaaff, eux se disent "hum, quelle petite ouvrière motivée!" et jfinis par en décrocher un merci-1 fume_une_joint

Apparemment vu mon parcours je devrais avoir droit à des allocs type AAH d'après une psychiatre et psychologue, mais pas d'après une assistante sociale, c'est flou, bon jvais essayer hein... Ca changerait genre toute ma vie, moins de pression financière pour survivre => moins de stress => possibilité de bosser moins => plus de temps et moins fatiguée => re-moins de stress => possibilité de bosser dans l'associatif *_*
J'essaye de pas me faire de faux espoir mais ce serait vraiment un énorme poids en moins dans ma vie.


 
#9 Posté par : Anonyme2021 09 décembre 2020 à  01:22

krakra a écrit

Tà consommation d’opiace à l’air d'être lié à un travail toxique,
tu n’a pas un projet de formation?
Quand on est heureux d'aller au travail le besoin de consommer s'évapore

Certes, mais le problème est que c'est pas si facile malheureusement. Perso ça fait 8 ans que j'essaye de sortir d'un taf guère épanouissant. J'ai même repris des études universitaires en parallèle, moi qui n'avait même pas le bac (grâce à la VAE). Mais force est de constater que l'envie, l'obtention d'un diplôme, de l'expérience (bénévole) et une certaine expertise ne suffisent pas. Dans le même temps, j'ai vu des portes s'ouvrir pour des personnes bien moins compétentes dans mon domaine spécifique...la différence se résume en 6 lettres : piston.

Et tu peux rien faire contre ça. Quand t'as pas d'appuis politiques ou autres, c'est mort. Et ce pays est gangréné par ce genre de pratiques, c'était d'ailleurs aussi un des ras le bol exprimé (la corruption) dans les mouvements sociaux de fin 2018/ 2019.

cependant a écrit

Mais à la chaine sans opiacés c'est surhumain...c'est pas pour rien qui qui dit Révolution Indutrielle dit opium et laudanum (ou, alcool ++), ça n'aurait pas  pu être possible de bosser pour moi dans ces conditons atroces sans avoir un truc pour tenir.

Et les stimulants ! Comme le suggère Terrence Mc Kenna, les propriétés
stimulantes du thé et surtout du café en faisaient des
drogues idéales pour la révolution industrielle : ils fournissent une poussée d'énergie, permettant aux gens de continuer à travailler à des tâches répétitives qui exigent de la concentration. En effet, la pause thé et café sont les seuls "rituels de drogues" qui n'ont jamais été critiqués par ceux qui profitent de l'état industriel moderne.

Morning Glory a écrit

Je suis pas adaptée à ce monde ^^"

T'es pas la seule ^^
En même temps, je crois que c'est Krishnamurti qui disait que "ce n’est pas un signe de bonne santé mentale que d’être adapté à une société malade"...


 
#10 Posté par : Morning Glory 09 décembre 2020 à  21:05
Ouaip. Mais du coup... La société malade te bouffe tout.e cru.e tongue
Remarque c'est ptet toujours moins pire que la sélection naturelle pure et dure roll Question de point de vue.

J'avoue que la caféine n'a pas les inconvénients des autres stims avec descente et tout. Moi ça me stresse juste mais ouai avant de bosser la plupart des gens que j'ai connus prenaient un café effectivement

 
#11 Posté par : Dragonflyy 09 décembre 2020 à  21:20
J'ai adoré !
Comme dit plus haut, c'est criant de vérité, bravo ! Mais si triste aussi...

 
#12 Posté par : LeDoc86 11 avril 2021 à  23:28
une bonne montée de "mélancolie" suivi d'une petite goute de pluis le long de mon nez j'aurais tellement voulu danser sous la pluit mais mon coeur de poudre bloke mes émotions ! belle que tu est. heart

 
#13 Posté par : trolalol 12 avril 2021 à  01:51

krakra a écrit

Tà consommation d’opiace à l’air d'être lié à un travail toxique,
tu n’a pas un projet de formation?
Quand on est heureux d'aller au travail le besoin de consommer s'évapore

Ben là où le texte est percutant, c'est qu'il montre bien (MG corrige moi si je me plante :)) que c'est pas seulement un problème individuel; étant donné l'organisation actuelle du travail, tout le monde ne peut pas échapper à ça et trouver un job épanouissant, justement... :)


 
#14 Posté par : Morning Glory 12 avril 2021 à  22:55
Merci beaucoup à vous trois! o/ <3

En effet c'est systémique. Tu te dois de bosser, et si tu ne trouves pas ta place assez vite... Il faut des gens en usine. Y a de la place en usine...

Après, récemment j'ai compris que certaines personnes pouvaient être épanouies dans ce genre de travail! Ca existe, vraiment. Quel soulagement! Ca veut dire que tout le monde ne vit pas, là-bas, l'enfer que je décris.

Pour ma part j'en suis sortie avec arrêt de travail (vraiment pas simulé) et j'ai la chance d'avoir ma famille derrière moi, qui ne veut pas non plus que je recommence à me détruire là-dedans. Pour l'instant pour éroder ma phobie sociale qui me bloque partout où je vais, je fais de l'associatif en CAARUD :) et qui sait, peut-être un jour réussirais-je à en vivre...

 
#15 Posté par : ethanol 13 avril 2021 à  11:09
hello

bon décidément j'adore ta façon d'écrire :-)

je ne connais pas ce milieu la , je viens donc juste te souhaiter que ça aille mieux dans le future , et beaucoup de courage .

 
#16 Posté par : Bambou91 13 avril 2021 à  11:33
Salut Morning,

J avais déjà lu ton texte y a qlq temps et je confirme, c'est super bien tourné. On s'y croirait...

Tu es douée. Contente pour toi que tu sois sortie de cette usine. J'espère que ton prochain taf sera plus cool. Je te comprends moi non plus je ne suis pas adaptée a ce monde...

Je suis certaine que tu es plus débrouillarde, dégourdie, aventurière, vaillante, friponne et futée que tu le dis.

Prends soin de toi

 
#17 Posté par : Morning Glory 14 avril 2021 à  09:53
<3
J'avoue que ce texte doit être un des (sinon le) meilleur.s que j'ai écrit. Quel dommage que j'aie si peu d'inspiration en général, j'en sors un tous les deux ans xD M'enfin bon

Courage à toi aussi Bambou dans ce cas, on va finir par le conquérir ce fichu monde! tongue

 
#18 Posté par : anonyme784532 14 avril 2021 à  20:15
Il m'a fait de la peine ton texte sad

Donc si j'ai bien saisis tu boss dans une usine...

Je compatis, j'ai fait une petite semaine dans une usine agroalimentaire et j'ai pas tenu, il faisait terriblement froid, le poste était assourdissant malgré le casque anti bruit, en 3X8 (du coup je n'ai été que d'après midi)

C'est une ambiance de mort dans les usines.

Sinon le reste de mon temps je bossais pour des prestataires de service essentiellement à mis temps ou moins, j'ai aussi du multi emploi parfois, c'est-à-dire que je bossais pour deux société parallèlement.

Et après des années et des années de galère j'étais enfin tombé il y a peu sur un boulot au sein de la fonction publique, une opportunité en OR ! vraiment  ! je ne veux pas attiser le feu critique sur la fonction publique mais pour le coup c'était une planque mais faute à pas de chance mon binôme (un collègue de travail) était l'archétype du pervers narcissique. J'ai tenu un mois, cela à été la plus grande déception et désillusion pro de ma vie jusqu'ici. J'y croyais, j'étais à deux doigt de me sortir de la précarité, c'était un poste d'autant plus vacant (catégorie C), ce qui est rare dans la fonction publique et qui dit vacant dit potentiellement devenir fonctionnaire à terme mais finalement ça n'a pas du tout été le cas x)

Tu n'as jamais songé à faire une reconversion ?, difficile tu me diras avec le contexte actuel où on garde coûte que coûte son job.

Je compatis avec toi MG.

 
#19 Posté par : Morning Glory 15 avril 2021 à  22:12
T'inquiète pour le moment j'en suis sortie de l'usine^^
C'est très gentil en tout cas :)

Je compatis pour toi aussi. Les pervers narcissiques c'est le cancer de ce monde sérieux. Comment des gens à ce point infectes peuvent exister? Tu as bien fait de partir amha, ça a dû être une décision horrible mais un PN, ça te détruit brique par brique pour son simple plaisir...

Perso je suis en CAARUD bénévolement comme dit plus haut, pour reprendre du service tout doucement. Je cherche un mi-temps dans l'associatif, en CAARUD ce serait le pied total. Mais bon je verrais bien ce que je trouve. Pôle emploi n'est pas trop méchant avec moi du fait de ma liste de problèmes psys longue comme le bras^^"

Beaucoup de courage à toi. Tu vas t'en sortir, si tu as trouvé un bon poste un jour tu devrais tomber sur un autre sympa plus tard, y a pas de raison. Garde les yeux ouverts, tu as l'air de bien gérer pour chercher et trouver des emplois intéressants.

Prends soin de toi autant que possible,

Xoxo

 
#20 Posté par : marvin rouge 16 avril 2021 à  12:11
Sef ormer à l'heure actuelle peut coûter pas grd chose voir quedal.

Ya plein de possibilité d'aides, dont on est pas forcément en connaissance

Peu de gens utilisent également leur cpf (cpte personnel de formation), il peut servir pr plein de trucs

Si tu as moins de 25 ans la aucun soucis

Si plus, faut batailler un peu plus, ms ça se fait, qd bien orienté et avc un projet précis
(je pense à toi MG pr ton envie d'intégrer un caarud,)
ça pourrait être une opportunité, car ss formation d'aide al a personne, médicale, tu est cantonnée à des trucs, moins. Fun on va dire..
(même avc m'a 1ere année de médecine, jte bloque, ç dire..)
Sauf si tu veux intervenir en milieux festif, s avc le covid, c'est calme les teuf, trop peur de faire saisir et defoncer par les juges et les loi
(ça m'fait pas peur, ç mon fils, ma bataille !!. Houla ça dérape sérieux là)

J'ai eu des super bons postes, chef de service en communauté de communes, technicien qualifiés ds le privé, bureaux d'études. Et j'ai merde grave à cause de la came, et de ce viol dont je n'avait pas encore réussi à parler, et qui me pourris ait littéralement la vie
J.ai tjours été bon niveau technique, ms arrivaient pas à m'organiser, cte un tel bordel ds ma tête, et j'ai mis lgtps à me stabiliser niveau organisionnel, émotionnel...
Bref j'ai paume des job en or !! Ms j'en ouvais plus de l'administratif, orga des réunions avc des élus qu'en ont rien à battre, clairement !!

Et c'est site à une mission en intérim (pris en cdi au bout de 3 mois... Plutôt rare.. Vite à cause de l'alcool, shame on me, ms ça été un déclic pr son arrêt, et c'est long l'arrêt de l'alcool.. Et dur sur le long terme, qu'elle drogue pas cool)

C'est la j'ai réalisé que je kiff ait bosser avc mes mains

J'ai passe des licences de soudeurs
Je retourne en formation ds qqs mois pr acquérir de nivelles licences, et élargir mes recherches
(et les salaires sont bueno..)


Tt ce Ave pr dire qu'on peut se réorienter, ya pas d'age(même un vieux schlock comme moi!!)
Et c'est une vrai bouffée d'oxygène, ça te redonne la patate
(3615 ma vie lol.)

Dsl pr les fautes de frappes, j'en peux plus de cette écriture auto, et ce protège écran, jmet plus de tps à corriger qu'à écrire, quelle merde !

 
#21 Posté par : Morning Glory 16 avril 2021 à  23:37
Ca en fait un parcours :) Comme quoi...  Trop cool que tu continues à te former oui, tant de gens restent statiques une fois un boulot trouvé, ce qui peut être bien hein mais tellement monotone...

Nice je vais essayer de me faire payer un DU dans le social ou les addictions, ce sera fun!! Merci beaucoup ^_^ J'ai plus de 25 ans mais jsuis sure que ça peut le faire

Merciiii

 
#22 Posté par : Lise-Ergique 17 avril 2021 à  02:17
Je m'incruste dans la convers' car :
1) j'adore ce texte, je le trouve merveilleusement bien écrit (c'est moi qui champignonné en vert et ai fait référence à "L'Etabli")
2) comme dit marvin rouge, je pense que vu la conjoncture économique, c'est LE bon moment pour se former. Il t'a déjà bien détaillé les dispositifs, aussi si je puis me permettre de poursuivre dans les conseils relatifs à la formation... (Attention pavé en vue)

- Si tu veux savoir à quelles aides tu peux prétendre, il y a le site CLARA proposé par Pôle Emploi : grâce à un algo plutôt bien fichu, ça te donne accès à tout ce à quoi tu peux prétendre en termes d'aides à la formation, à la recherche d'emploi, d'aide à la mobilité, etc... Honnêtement en moins de 10 questions (âge, situation actuelle, montant de l'allocation journalière si tu en perçois une, lieu de résidence, dernier diplôme obtenu) et sans avoir à donner ton numéro DE, tu as déjà masse de réponses qui te sont proposées.

- Si tu as déjà identifié une formation qui t'intéresse, va sur le site LaBonne Formation et inscris l'intitulé dans la barre de recherche. Active le filtre "Gratuite pour les demandeurs d'emploi : 100% financée par Pôle Emploi" : ça signifie que s'afficheront uniquement les formations prises en charge par PE, et que tu peux donc intégrer gratuitement, voire bénéficier de la RFPE (Pôle Emploi t'indemnise pendant la formation, que tu aies des droits ou non) ou de l'AREF (maintien de tes droits ARE pendant la durée totale de la formation).

- Pour découvrir le montant de ton CPF, c'est très simple : munis-toi de ton n° de S.Sociale et rdv sur MonCompteFormation, rubrique "Créer un compte" . Mais, petit conseil de radine, cherche avant ça toutes les aides auxquelles tu peux prétendre sans avoir à taper dans ton pécule formation !

- J'ai cru comprendre que tu avais des soucis de santé : franchement oublie ce que t'a dit l'assistante sociale, parles-en à ton médecin et ou à ton psy si tu en as un, et tente de monter un dossier auprès de la MDPH de ton département de résidence. Tu peux même solliciter un rdv avec la médecine du travail à titre volontaire, explique-leur ta situation, eux aussi te diront s'ils pensent qu'un dossier de demande d'AAH/RQTH peut sembler envisageable.
C'est long à obtenir une réponse de la CDAPH (la commission qui examine les dossiers), genre trèèès long (8 mois minimum en région parisienne de ce que j'en sais) mais ça vaut le coup d'essayer. En plus tu as l'air de bien t'exprimer, et soyons honnêtes, ça aide beaucoup de savoir rédiger correctement une demande pareille : à l'instar des notes sur les copies du bac, qui pâtissent parfois de la graphie désastreuse de certains élèves...
Au "pire" tu bénéficieras très certainement d'une RQTH (reconnaissance qualité travailleur handicapé), au mieux d'une AAH (Allocation aux Adultes Handicapés, qui peut aller jusqu'à 900€ par mois). Tout ça dépendra du taux d'incapacité qu'ils calculeront. Autant blinder donc le dossier, avec force de compte rendus médicaux, ordonnances, avis de professionnels qui te suivent (plus ils sont nombreux et mieux c'est).
Sachant que la RQTH, si elle ne permet pas de bénéficier d'une indemnisation, t'offre toutefois la possibilité de te faire financer bien plus facilement des formations : en effet tu peux solliciter le fond AGEFIPH, qui est moins regardant que Pôle Emploi lorsqu'il s'agit de permettre une entrée en formation.

Si tu veux échanger sur le sujet, n'hésite pas à m'écrire un MP, je suis pas mal calée dans le domaine : à fortiori parce que je me dirige précisément vers une formation Chargée d'Accompagnement Socio-Professionnel en septembre, que je suis allocataire de l'AAH [que j'ai réussi à obtenir alors que j'ai rempli le dossier et fait ma demande seule, sans assistante sociale, tant elle était nullissime] et que j'ai travaillé en structure d'insertion six mois en 2019 wink
Reputation de ce commentaire
 
Merci infiniment! ~MG

 
#23 Posté par : Morning Glory 17 avril 2021 à  17:40
C'est vraiment trop gentil d'avoir prit le temps de m'expliquer tout ça!!!! <3 Gratitude gratitude!

Franchement je sais pas pourquoi mais mon psychiatre ne veut absolument pas me faire une demande d'AAH. Il dit que j'ai pas de possibilité de l'avoir, que mes symptômes ne sont pas assez problématiques. Pourtant je compte quatre à six pathologies différentes pouvant motiver la demande de RQTH...... Un petit passage en HP aussi. Ca commence à faire! Mais je sais pas il veut pas. Ca m'éneeeeerve T_T Il pourrait au moins essayer!
Au moins j'aurais la RQTH ouai... Mais et encore, si j'arrive à monter le dossier parce que j'ai beau avoir un éclat en écriture une fois tous les deux ans, je me sens complètement démunie face au dossier. Genre... Syndrôme de l'imposteur +++, ça me donne l'impression de me plaindre et de faire la grosse flemmarde qui veut pas travailler (vient de mon milieu social et familial, peut-être) je sais même pas quoi leur dire hahaha. Je dis pas ça pour qu'on me donne 15 idées, ni aucune d'ailleurs, vous en faites tou.te.s déjà énormément pour moi alors arigato gozaimasu <3 Mais juste ouai je suis une poule devant un couteau, avec un médecin pas disposé à faire la demande d'AAH en sus. Et je vais avoir du mal à en changer dans un désert médical et quitter ce médecin qui est quand même bien souple pour mes traitements... Donc ce sera la RQTH je crois sad L'AAH aurait changé ma vie quand même, tant pis. Si ça se trouve j'y aurais vraiment pas droit je sais pas, je m'y connais rien.

J'ai regardé les possibilités de financement de formations grace à tes liens, pour les DU que je voudrais (soit sur les addictions soit sur la santé solidarité précarité) apparemment y en a pas, même si j'étais déjà reconnue travailleuse handicapée. Du coup je peux piocher dans le CPF pour n'importe quelle formation, ou ils sélectionnent quand même celles auquelles on a droit? S'ils sélectionnent je pense que je n'aurais pas droit à ça non plus, enfin pas d'après ce que j'ai compris. Après... Si c'est 700€ genre, je peux la financer moi-même. C'est juste dommage lol. Mais en plus je crois que c'est plutôt le double fufu, je pousserais plus avant les recherches. Y a plusieurs tarifs en fonction de si c'est une formation "initiale" ou "continue" en fait.

 
#24 Posté par : Abracabrantesque 17 avril 2021 à  20:25
Avec un doc compatissant tu pourrais éventuellement avoir un arrêt de travail sur une longue duree.
Au bout de 3 ans d'arrêt maladie la sécu regarde si tu peux avoir une pension d'invalidité correspondant à 1/3 de la moyenne de tes 10 meilleurs années de salaire, cumulable avec un mi temps.

Encore avec un doc compatissant et un certificat médical qui recommande la délivrance d'une pension d'invalidité en listant tous tes troubles et en expliquant pourquoi c'est  un handicap pour toi dans le travail, que tu as besoin d'un travail sans stress dans des conditions souples et à temps partiel, le médecin conseil de la sécu te l'accorde.

C'est pas grand chose mais ça permet de vivre dignement avec un mi temps pour objectif.

Sinon sans arrêt maladie c'est possible aussi de faire la demande toi-même mais je pense que c'est mieux aussi d'avoir d'abord la rqth pour justifier la demande.

 
#25 Posté par : Lise-Ergique 18 avril 2021 à  20:10
{Pour te répondre au mieux et éviter le pavé indigeste, je vais déjà rédiger un premier chapitre de réponse : "Chapitre 1 : CPF & projet de formation:"}

Ah oui, j'ai pas précisé, pour le CPF. Il y a des restrictions, effectivement.
Le CPF peut être mobilisé pour :
-Les certifications enregistrées dans le répertoire national des certifications professionnelles (RNCP)
-Les attestations de validation de blocs de compétences correspondant à une partie de certification inscrite au RNCP
-Les certifications et habilitations enregistrées dans le répertoire spécifique correspondant à des compétences professionnelles complémentaires aux certifications professionnelles.
-Les actions permettant de faire valider les acquis de l’expérience (VAE)
-Les bilans de compétences
-Les permis B et poids lourds (préparation aux épreuves théoriques et pratiques)
-Les formations destinées aux repreneurs et créateurs d’entreprises
-Les formations destinées aux sapeurs-pompiers volontaires pour qu’ils acquièrent les compétences nécessaires à l’exercice des missions mentionnées à l’article L1424-2 du code général des collectivités locales
-Les formations destinées aux bénévoles et volontaires en service civique pour qu’ils acquièrent les compétences nécessaires à l’exercice de leurs missions.

Par conséquent, si tu souhaites intégrer un DU, délivré par une université par exemple, c'est cuit, effectivement, tu ne peux pas mobiliser ton CPF.

C'est dû, en partie, à la différence entre formation initiale et formation continue.

Si tu veux vraiment ce DU et pas un autre, sache que globalement, les statuts "Etudiant" et "Demandeur d'emploi" ne sont généralement pas cumulables :
- tu ne peux pas toucher de bourse du CROUS et une indemnité chômage (sauf conditions) *
- tu ne peux être au RSA et être étudiant (sauf conditions) *

Mais je te conseille quand même d'envoyer un mail à ton conseiller Pôle Emploi, en lui détaillant bien l'intitulé du diplôme qui t'intéresse, ta situation actuelle (indemnisée, ou pas, jusque quand, avec quelle allocation : ARE, ASS....), pour savoir si tu es éligible à une aide pour l'intégrer, et si toutefois tu l'intègres, il faut savoir quelles ressources te seront allouées pendant la durée de celle-ci.
En effet, Pôle Emploi peut financer des formations. Mais généralement, c'est sur les mêmes critères que le CPF (donc pas les études universitaires classiques). Idem pour les financements de la Région, ils sont un peu plus souples mais restent restrictifs.



En parallèle si tu veux, je peux tenter une recherche : mais pour ça il faut que je sache quel(s) est/sont le(s) intitulé(s) exact(s) du/des DU que tu souhaites intégrer, et dans quel(s) coin(s) ?
(NB : c'est pas que de l'altruisme, je m'entraîne pour mon futur job en faisant ça big_smile )

Car j'ai cru lire que tu avais déjà un diplôme de niveau II (licence/M1). Dans ces cas-là, il existe des formations dites "professionnelles", c'est-à-dire fonctionnant sur le système de l'alternance : tu intègres la formation gratuitement & une boîte t'embauche, te rémunère en parallèle. Nouvelles conditions toutefois, certains sont en apprentissage, et d'autres en contrat de professionnalisation.




* Tout ça est susceptible d'être modifié à la rentrée universitaire de 2021, puisqu'au 1er juillet 2021, va entrer en vigueur l'immonde réforme du chômage fomentée par Macron.
Ca va être un massacre, clairement : je vous suggère de regarder
l'émission de Mediapart du 15 avril sur le sujet 

 
#26 Posté par : Lise-Ergique 18 avril 2021 à  21:09
{"Chapitre 2 : STORYTIME - AAH & "syndrome de l'imposteur" :"}


C'est un biais cognitif récurrent, de se dire qu'il y a plus grave, plus précaire, plus atteint, plus maigre ou plus frâlé que soi.
Il y a toujours pire.
Mais en quoi le fait qu'il y ait pire interdirait de vouloir aller mieux, de souhaiter améliorer son sort ?
C'est quand le plus élémentaire des droits que de vouloir vivre sans souffrir !

Mais je dis ça alors que ce syndrome de l’imposteur…. Je le connais plutôt bien. Fille unique élevée par des parents instits, passée par hypokhâgne, diplômée de l'enseignement supérieur...
En plus, ma pathologie étant majoritairement d'ordre névrotique, il y a toujours cette voix dans ma tête qui me dit : "Arrête de faire ta chialeuse, c'est toi-même qui construis les barreaux de ta prison."
N'était-ce pas clairement abuser du système que de demander une allocation au titre de ma santé défaillante ? Comme en plus, n’étant pas psychotique, je me sens finalement un peu « responsable » de ma pathologie (qu’on résumera très sommairement par de « graves troubles de la personnalité limite avec conduites auto-destructrices et addictives auxquelles s’ajoute un syndrome anxio-dépressif présent depuis plus de 15 ans »).

J'ai eu la chance de tomber sur des psychiatres compétents : certes, la névrose n'est pas une psychose. Certes, c'est moi et moi seule qui ait l'emprise nécessaire sur une partie de ma guérison.
Mais si on extrapole ce raisonnement fallacieux et absurde, il n'y a guère que les maladies génétiques de l'enfant qui passent entre les mailles du filet ! Cela fait partie des réactions extrêmement dérangeante qu'ont "les gens" à juger leurs congénères à la santé défaillante : même les cancéreux n'y échappent pas ("Il avait qu'à pas fumer comme un pompier s'il voulait pas un mésothéliome !"), encore moins les personnes touchées par le VIH ("Ils avaient qu'à mettre des capotes, qu'à pas se droguer.")...
El famoso Yakafokon.
C'est d'ailleurs une tendance qui s'accentue dangereusement depuis la crise Covid : si t'es malade, quelle que soit la maladie finalement, c'est quand même que tu l'as un peu choisi dans le fond...

C'est occulter bien vite que ce n'est pas un comportement normal que de sciemment s'abîmer la santé. Si responsable soit-on, cela révèle un dysfonctionnement, qui légitime tout à fait que l'on aille consulter dès lors que ça finit par entraver notre fonctionnement/notre équilibre.

Aussi, même après avoir perdu trois boulots à cause de mes arrêts-maladies répétés et de la menace d'un rendu d'avis d'inaptitude émanant de la Médecine du Travail, je n'osais pas même envisager de demander une reconnaissance de l'aspect handicapant de ma maladie.
J'ai fini par initier la démarche un mois après avoir enterré l'une de mes meilleures amies - que j'avais rencontrée en HP, et avec qui je partageais un amour immodéré pour les randos, les bouquins... Et une tendance pathologique à l'autodestruction. C'est d'ailleurs en HP que nous sommes devenues amies.
Alors que je sortais du cimetière, un affreux et glacial jeudi de février 2017, sa maman, qui avait clairement fait un transfert sur moi, m'a serrée dans ses bras et m'a dit : "Promets-moi de ne pas la rejoindre. Promets-moi de prendre soin de toi. Promets-moi de demander de l'aide et d’accepter les mains tendues. Ne reste pas seule, et bon sang fais-la ta demande d'AAH !".
Je dis pas ça pour verser dans le pathos. Ca m'a vraiment fait méditer.

En parallèle j'ai demandé à rencontrer une assistante sociale, qui avait l'air au bout du rouleau et n'était jamais dispo ; j'ai donc vite pigé qu'il fallait que je me démerde seule.
Alors je me suis armée de courage, j'en ai parlé à mes médecins (sur les 3, de trois spécialités différentes, pas un seul ne m'a dissuadée, au contraire). J'ai repris rdv à la médecine du travail, avec une toubib et pas l'infirmière de base, qui a attesté d'un état de santé "rendant complexe l'exercice d'une pratique professionnelle". Pressentant toutefois que ça ne serait pas suffisant pour étayer ma demande, j'ai envoyé des lettres avec A/R à tous les services dans lesquels j'ai été hospitalisée afin d'avoir des comptes rendus détaillés, à tous les toubibs que j'avais consultés.
Inutile de préciser que ça a pris un temps dingue.
A la base, je n'espérais même pas l'AAH, je voulais "juste" être protégée professionnellement. J'étais en arrêt-maladie régulièrement, et je sentais bien que ça commençait à faire jaser.

Alors que mon dossier était en examen à la MDPH, j'ai perdu mon ancien taf. Et ce dernier job qui m'a échappé, c'est celui...d'accompagnante d'élèves en situation de handicap. Alors que j'avais passé 3 ans en contrat aidé à accompagner une jeune fille déficiente visuelle dans son quotidien au lycée, que j'avais appris à utiliser des outils de transcription braille pour qu'elle ait l'intégralité de ses cours, que je me suis auto-formée dans le domaine du handicap visuel pour faire mon job au mieux, on m'a tout bonnement refusé un passage en statut AESH parce que j'avais été trop souvent en arrêt-maladie.
Bel exemple à donner aux mômes à qui tu essayes de faire croire qu'en dépit du fait qu'ils se retrouvent avec la carte "Santé moisie" dans leur jeu, ils pourront malgré tout, "s'ils s'accrochent et travaillent bien à l'école, être assurés d'avoir un emploi grâce aux merveilleux dispositifs mis en place grâce à la loi de 2005 sur l'inclusion & le handicap".
Buuullshit.

 
#27 Posté par : Morning Glory 19 avril 2021 à  18:32

Abraca a écrit

Avec un doc compatissant tu pourrais éventuellement avoir un arrêt de travail sur une longue duree.
Au bout de 3 ans d'arrêt maladie la sécu regarde si tu peux avoir une pension d'invalidité correspondant à 1/3 de la moyenne de tes 10 meilleurs années de salaire, cumulable avec un mi temps.

Il veut pas, snif... ouai ptetre voir avec un autre mais bouarf... Ca va être vraiment compliqué, en tout cas pour l'instant.

Lise a écrit

En parallèle si tu veux, je peux tenter une recherche : mais pour ça il faut que je sache quel(s) est/sont le(s) intitulé(s) exact(s) du/des DU que tu souhaites intégrer, et dans quel(s) coin(s) ?

Te casse pas trop la tête va, ce sont vraiment des DUs... 'tin j'ai presque 700€ de CPF et jpeux pas les utiliser je suis archi deg xD

Université Grenoble Alpes: Santé solidarité précarité
Université Grenoble Alpes: diplôme inter-universitaire Pratiques addictives
Université Claude Bernard Lyon 1: diplôme inter-universitaire  Parcours pratiques addictives
Université Paris 8: Prise en charge des addictions

La première serait classe car j'ai déjà de relatives bonnes bases en addicto, tandis qu'en social pfuit, pas grand chose...
Maiiiis bon.
Franchement si je peux pas toucher le RSA tout en apprenant... Non mais... Ils sont débiles c'est pas vraiii ToT Comment on fait pour s'instruire à l'âge adulte dans ce cas, bande d'enfoirééés è__é

Je demanderai à mes conseillers mais là je suis en train d'être redirigée sur une branche de Pole emploi avec un psychologue du travail et tout, ma conseillère très sympa préfère ça que continuer à me suivre elle-même en personne ""normale"" donc j'attends patiemment qu'on me recontacte.


« graves troubles de la personnalité limite avec conduites auto-destructrices et addictives auxquelles s’ajoute un syndrome anxio-dépressif présent depuis plus de 15 ans »

Ouai ba on est à peu près dans le même délire hmm Juste moi ça fait onze ans pas quinze, et je suis pas vraiment état limite, enfin si maiiiis c'est compliqué, je suis à cheval entre trois troubles de la personnalité différents, les médecins s'accordent pas sur lequel prédomine xD Du coup le diagnostic est pas clair -_-' Ca va pas aider pour la demande.


Tant pis pour sa saleté de réforme à manu', le RSA c'est déjà bien ><


Moi aussi j'ai deux parents profs, c'est marrant :3


Ouaip je pense que je vais essayer d'avoir l'AAH même si mon médecin ne la mentionne pas dans sa partie du formulaire alors... Amha j'ai vraiment très peu de chances de l'avoir si le médecin ne la demande pas mais bon. Sait-on jamais.
Mais si c'est refusé une fois, je peux la redemander genre deux ans plus tard ou c'est un refus définitif? Si c'est définitif je vais avoir pas mal de scrupules à me lancer

Je suis désolée pour ton amie sad J'espère ne pas finir comme elle... On verra. Allez, je suis sur une bonne pente en vrai, ça devrait aller...

J'espère que l'AAH t'aide toi en tout cas, et que tu réussis à sortir la tête de l'eau de manière générale <3 Tu peux pas récupérer ce taff d'accompagnante maintenant que tu as la RQTH? Enfin si tu en as trouvé un nouveau et que tu penses qu'il va te plaire, c'est super nice, fonce! J'avoue que c'est vachement ironique ce qu'il s'est passé n'empêche, même pour l'image donnée aux mômes ouai tu m'étonnes ça fait tâche...


 
#28 Posté par : Lise-Ergique 19 avril 2021 à  20:22
Haha j'le savais ! J'étais sûre que t'étais de la team "Parents France Inter, Télérama, CAMIF et convictions vaguement post-soixanthuitardes" ! xD
Bourdieu avait raison, on se départit jamais vraiment de son habitus culturel ; ça transparaît bien malgré nous, ne serait-ce juste que dans nos mots, c'est ouf !

- Alors effectivement, ça me paraissait ahurissant de pas pouvoir bénéficier d'un petit pécule de survie si on veut reprendre ses études universitaires... J'avais bien écrit "sauf conditions", et voici ce qu'en dit l'Assemblée Nationale très précisément :
L'article L. 262-8 du code de l'action sociale et des familles (...) prévoit la possibilité pour le président du conseil départemental d'accorder des dérogations individuelles aux élèves, étudiants et stagiaires dont la situation le justifie. Ainsi, les personnes de plus de 25 ans souhaitant reprendre leurs études pour prétendre à des métiers qualifiés peuvent bénéficier de cette dérogation et continuer de percevoir le RSA.

Donc en résumé, au delà de 25 ans, c'est bel et bien compliqué de reprendre ses études universitaires.
Les formations professionnalisantes en revanche, c'est nettement plus jouable : c'est d'ailleurs l'option que j'ai choisie, je suis précisément en phase de réorientation vers une formation au CNAM Chargée d'Accompagnement Social et Professionnel - mon master en développement de projets culturels ne m'étant pas d'une grande utilité en ces temps que nous traversons *grincement de dents*

J'ai guetté le DU Santé Solidarité Précarité, tu as vu que c'était principalement destiné à des professionnels, de la santé en particulier....? hmm
Je pense que c'est pour ça que y a que 88 heures de cours sur 6 mois...

- La demande d'AAH/RQTH (c'est le même CERFA pour les deux) est composée de deux parties : le "certificat médical", qui est rempli par le médecin (lequel peut être ton psy, c'est même à privilégier ; et puis va jeter un coup d'oeil au formulaire, ils n'exigent pas "un" diagnostic ! Les situations sont souvent polymorphes et complexes) et le "formulaire de demande", que tu remplis toi-même. La CDAPH a légalement 4 mois pour te rendre un avis, passé ce délai, il faut estimer que la demande a été refusée et demander un recours amiable. Théoriquement, le certif' étant valable six mois, je pense que tu peux redemander un examen une fois passés ces délais.

- Dans mon cas, je vais pas mentir, heureusement que j'ai l'AAH. A fortiori parce que j'ai encore perdu mon job à cause de ma santé de merde. Après 6 mois d'arrêt-maladie, mon CDD n'a pas été reconduit, et faute de visite médicale (ma directrice l'a annulée, ce qui est parfaitement illégal), j'étais dans une zone grise. Mon employeur ne me donnait pas mon attestation Unedic, j'avais plus d'IJ de la Sécu, c'était la merde intégrale... Sans ma petite AAH de 400€ (comme elle est calculée en fonction de tes revenus et réajustée tous les 3 mois), j'aurais été encore plus dans le purin.
Cela étant (et ça sera mon chapitre 3 !) c'est pas la panacée non plus.

 
#29 Posté par : Morning Glory 20 avril 2021 à  18:38
Moi il me va bien mon habitus en vrai smile(pour une fois qu'un truc me va dans ma vie alors là franchement jsuis happy xD)

Tant pis pour les études universitaires alors... Après en travail à temps plein (et sans personne à charge) y a toujours moyen de mettre de l'argent de côté pour se payer une licence plus tard, même si ça prend du temps. C'est toujours ça je me dis.

J'ai guetté le DU Santé Solidarité Précarité, tu as vu que c'était principalement destiné à des professionnels, de la santé en particulier....? hmm
Je pense que c'est pour ça que y a que 88 heures de cours sur 6 mois...

Yes mais je me disais que soit en tant que bénévole, soit en tant que pro (plus tard quand je me serais décidée à postuler), ça pourrait passer. Pis j'ai une licence de psycho aussi :)

Après l'AAH c'est à la place du RSA par exemple ou en plus? Parce que tu dis 400€ mais le RSA est à 450 je crois donc... thinking


 
#30 Posté par : Lise-Ergique 20 avril 2021 à  19:44
{Chapitre 3 : Intérêts & limites de l'AAH}

Si elle assure un revenu de base supérieur au RSA (900€ en moyenne), l'AAH c'est loin d'être la panacée :
  - Alors qu’on est censés être protégé de tout licenciement abusif, on est en fait rarement préservé.
La preuve, alors que je croyais sottement ne plus être confrontée à ce genre de tuile une fois après avoir été "reconnue" (soit après mes trois ans à travailler comme AVS dans un lycée), c’est un boulot dans une mairie qui m'a échappé fin 2020. Comble de l'absurde, c'est précisément en invoquant mon statut RQTH que la mairie pour laquelle je travaillais a pu me jarter sans trop de difficultés... "Vous comprenez, vous êtes fragile, on ne peut pas prendre le risque de vous garder, eu égard à la pandémie..."
Ah ça, elle a eu bon dos, la pandémie. Alors que ma pathologie n'a rien à voir avec le Covid, je ne suis ni hypertendue, ni obèse (j'ai un IMC de 14...), ni même atteinte d'une comorbidité quelconque, on m'a d'abord "mise en congés" (non rémunérés, se dispensant bien de m'informer du statut des travailleurs vulnérables à qui l'on octroie théoriquement "l'ASA"), puis une fois mes congés écoulés, on n'a tout bonnement pas renouvelé mon contrat.
Quel recours j'ai ? Aucun. Le Défenseur des Droits lui-même s'est écrasé quand je lui ai expliqué que je bossais dans une mairie... "Aors eeeuh oui, techniquement oui, il y a eu faute, ils ne vous ont pas fait passer de visite médicale à temps en plus.. Mais vous voulez vraiment vous mettre le maire à dos, mademoiselle ?"... Fabuleux. C'était bien la peine d'être bénéficiaire d'une obligation d'emploi, tiens.
  - Impossible de vivre en couple. En tout cas, pas avec un SMICard.
A croire que dès que tu te poses avec quelqu’un, d’emblée tu partages tout y compris les thunes. Aussi l’allocataire de l’AAH doit-il inclure dans « ses » revenus trimestriellement déclarés à la CAF ceux de son conjoint, et ce même s’ils ne sont pas mariés. Dès lors, son allocation va être recalculée en fonction du revenu des deux personnes. Et si les revenus annuels dépassent un certain montant, l’AAH peut être tout bonnement sucrée.
La personne est non seulement handicapée (par sa santé), mais aussi handicapante car devient une charge financière. Comme si on était d'éternels mineurs aux yeux de l'Etat... Comme si l’amoureux(se) accomplissait un acte social en daignant s’enticher d’une personne à la santé défaillante ! «  T’as pécho une gonzesse qui a une sclérose en plaques ? Tu tringles un séropo? Assume ta déviance, pauvre bougre, à toi d’assumer sa subsistance.  »
  - Lorsque comme moi, l'objectif, c’est pas de vivre sur l'AAH mais de bosser en ayant un filet de sécurité, il faut opérer un savant dosage de mensonge par omission lors des entretiens d'embauche.
Techniquement, on n’est pas obligé de le dire à son employeur, qu’on a un statut TH. Sauf que comme souvent, il y a la loi, et il y a la réalité. Si tu dissimules ce genre d’info, ton employeur risque de mal le prendre et de se sentir truandé. Ca rajoute un stress terrible lors des entretiens d’embauche (exercice déjà parmi les moins anxiogènes qui soient comme chacun sait…). Dire ou pas qu'on est "TH", jauger comme on peut de l'aptitude du type en face de vous à recevoir pareille information, miser sur le côté "avantage pécuniaire pour tout employeur qui embauche 5% de TH dans sa boîte"… Et garantir sottement que « non non je ne retomberai pas malade six mois comme l’an dernier Monsieur le Directeur, soyez-en assuré », c’est là pour le coup un pur coup de poker.
  - En plus quand c’est une AAH liée à un handicap invisible, c’est presque pire : ça ne se voit pas, donc l’employeur va être hyper suspicieux.
De fait, encore une fois et alors qu’il n’a pas à être au courant de ton état de santé (d’ailleurs on notera à quel point depuis le Covid, tout le monde se torche bien sur cet article de loi… A croire que le secret médical a tout bonnement disparu, jeté en même temps que les premiers stocks de masques à mon avis). Tu te sens obligé d’évoquer le sujet. Et dire qu'on est "atteint de handicap psychique" c’est presque pire, car d'emblée ça génère tout un tas de fantasmes dans l’esprit des gens à qui tu en parles : soit tu truandes le système (encore ce réflexe méritocratique de merde), soit tu es "un fou", dangereux, instable, voire un peu débile sur les bords.
  - Dans la très grande majorité des cas, l'AAH n'est pas allouée à vie. Dans mon cas, les deux fois, ça a été pour deux ans (je la touche depuis 2018), je dois remonter mon dossier, refaire les papiers, attester de l’aggravation de ma pathologie.
Tout ça te place dans une position de soumission terrible vis-à-vis des soignants, et de la société dans son entier finalement. Encore et toujours, tu dois « prouver que tu es bien malade », et un malade comme on les aime, qui se soigne et ne cherche pas à se complaire dans sa maladie.
Néanmoins, comme de ta maladie dépend ton pécule, ça te pousse presque à ne pas te soigner (c’est ahurissant mais il faut bien le dire, rester malade sécurise ton compte en banque) ! Pernicieusement aussi, tu finis par n’être défini que par ta pathologie. Ca peut vite devenir obsessionnel : car après tout, c’est presque comme le handicap devenait ton job.
  - Et comme il n’y a pas de dégressivité dans l’AAH sitôt que tu n’en bénéficies plus, tu passes donc de l’AAH au RSA – maigre consolation dans l’histoire, tu peux à nouveau bénéficier de la CSS (ex-CMU Complémentaire).
  - Car fun fact, quand tu touches l’AAH, tu ne bénéficies plus de la CMU-C ! Ben oui, ton « revenu », fût-il une allocation liée à ton état de santé, te fait dépasser le plafond ! Du coup, alors que tu as forcément des frais de santé élevés, tu n’es pas même exempté de franchises médicales ou de dépassement d’honoraires chez les toubib de secteur 2.
Reputation de ce commentaire
 
Tant d'infos précieuses ~MG

 
#31 Posté par : Lise-Ergique 20 avril 2021 à  19:58
PFIOU ça y est, j'â fini big_smile
J'suis fière comme une gosse qui est allée pour la première fois sur le pot didonc xD

...Plus sérieusement je te suggère dans un premier temps, et avant toute chose :
- de regarder à quoi ressemble le dossier de demande (le site de la MDPH de la Gironde détaille bien le truc)
- faire le point sur les éléments médicaux en ta possession qui pourraient attester de la nécessité de demande une RQTH/AAH (comptes rendus d'hospit, dossiers médicaux, ordonnances)
  - solliciter ta conseillère Pôle Emploi (surtout si tu dis qu'elle est bien smile) et lui poser clairement les choses : à quoi tu peux prétendre dans ta situation sachant que tu souhaites t'orienter vers le médico-social / la prévention !

Garde la foi, c'est dur, et c'est particulièrement dur en ce moment je ne le sais que trop bien... *tapoti-tapota-dans-le-dos-à-distance*

 
#32 Posté par : Lise-Ergique 20 avril 2021 à  20:05

Morning Glory a écrit

Moi il me va bien mon habitus en vrai smile(pour une fois qu'un truc me va dans ma vie alors là franchement jsuis happy xD)

Tant pis pour les études universitaires alors... Après en travail à temps plein (et sans personne à charge) y a toujours moyen de mettre de l'argent de côté pour se payer une licence plus tard, même si ça prend du temps. C'est toujours ça je me dis.

J'ai guetté le DU Santé Solidarité Précarité, tu as vu que c'était principalement destiné à des professionnels, de la santé en particulier....? hmm
Je pense que c'est pour ça que y a que 88 heures de cours sur 6 mois...

Yes mais je me disais que soit en tant que bénévole, soit en tant que pro (plus tard quand je me serais décidée à postuler), ça pourrait passer. Pis j'ai une licence de psycho aussi :)

Après l'AAH c'est à la place du RSA par exemple ou en plus? Parce que tu dis 400€ mais le RSA est à 450 je crois donc... thinking

Je charriais, pour l'habitus wink Je me suis juste émue de mon aptitude à identifier mes congénères simplement à travers leur vocabulaire !

Effectivement, si un projet te tient à coeur, peu importe le temps pour y arriver : avoir un objectif c'est déjà un putain de bon point. C'est la p'tite lueur qui vacille au bout du tunnel, et ça donne envie d'avancer - genre vraiment.
Et du coup, je me dis, pourquoi ne pas tout simplement envoyer un mail au responsable du DU ? Au moins tu serais fixée ! Non ? :)

Ah l'AAH à 400€ c'est parce que j'avais un job à côté (tu peux cumuler AAH et autre revenu, dans une certaine mesure, et selon un calcul excessivement chelou que la CAF n'a jamais su me détailler...) ! Sinon, si tu bosses pas du tout, c'est 900€ !


 
#33 Posté par : Morning Glory 22 avril 2021 à  15:08
Je réponds un peu tard sorry.

Effectivemment l'AAH ça a pas l'air magique du tout en fin de compte...

- Impossible de vivre en couple. En tout cas, pas avec un SMICard.
A croire que dès que tu te poses avec quelqu’un, d’emblée tu partages tout y compris les thunes. Aussi l’allocataire de l’AAH doit-il inclure dans « ses » revenus trimestriellement déclarés à la CAF ceux de son conjoint, et ce même s’ils ne sont pas mariés. Dès lors, son allocation va être recalculée en fonction du revenu des deux personnes. Et si les revenus annuels dépassent un certain montant, l’AAH peut être tout bonnement sucrée.
La personne est non seulement handicapée (par sa santé), mais aussi handicapante car devient une charge financière. Comme si on était d'éternels mineurs aux yeux de l'Etat... Comme si l’amoureux(se) accomplissait un acte social en daignant s’enticher d’une personne à la santé défaillante ! «  T’as pécho une gonzesse qui a une sclérose en plaques ? Tu tringles un séropo? Assume ta déviance, pauvre bougre, à toi d’assumer sa subsistance.  »

Ce passage est particulièrement choquant. Du coup si tu vis sous le même toit que quelqu'un d'autre ça fait forcément ça? Comment ils savent que t'es en couple si t'es pas mariée, ça peut aussi bien être une simple coloc


"Aors eeeuh oui, techniquement oui, il y a eu faute, ils ne vous ont pas fait passer de visite médicale à temps en plus.. Mais vous voulez vraiment vous mettre le maire à dos, mademoiselle ?"

Quant à ça ba tu avais déjà la amairie à dos concrètement, c'était pas toi qui l'attaquais...


Concenrnant le fait de dire ou pas qu'on a la RQTH lors d'un entretient, une fois que tu es prise tu es prise, ils ont un moyen eux de le savoir sans que tu le leur dise? Si tu veux le cacher de A à Z ils ne risquent pas de mal le prendre en théorie, comme ils sauront jamais? Mais oui du coup ça sert à rien d'avoir la RQTH à ce niveau, big lol quoi. J'avoue que je sais même pas si j'oserais le dire en postulant dans l'associatif, où ils devraient être normalement compréhensifs mais comme tu l'as dit pour toi, des fois on pense être dans un milieu open et en fait...


T'es trop cool encore encore merci! ^_^/


 
#34 Posté par : anonyme784532 22 avril 2021 à  15:37
C'est pourquoi pas mal de monde déclare célibataire au yeux de la CAF pour ne pas voir leur droit sucrer, certes, c'est pas légal au yeux de la lois et si la CAF découvre le poteau rose il peut y avoir des répercussions (suspension des droits par-exmeple).

Mais oui le système me paraît également débile. Dans un monde normal chacun aurait le droit d'avoir son propre petit pécule pour vivre indépendamment de la situation financière de son conjoint.

Le système actuel favorise la soumis financière et certain homme toxique savent très bien en profiter de ce type de cas de figure.

 
#35 Posté par : Lise-Ergique 26 avril 2021 à  05:19
(J'vais encore pondre un pavé découpé en 3 parties, avec des liens, des hors-sujets - tout ça à une heure indécente en plus ! Ma chère "Ipomée bleue" je suis décidément navrée de pourrir la section com de ton si bel article... roll )

Partie 1 : AAH & vie maritale

Eh oui c'est dégueulasse hein ? Les militants de défense des personnes en situation de handicap appelle ça "le prix de l'amour"... Et effectivement comme le dit supermario64, c'est le terreau idéal pour une relation abusive.
Cela étant, c'est peut-être en train de bouger. Une pétition a été créée pour, justement, sensibiliser l'opinion publique sur ce sujet trop méconnu :

Savez-vous qu’une personne handicapée vivant en couple doit demander l’accord et le financement de son conjoint pour payer chacune de ses dépenses de la vie quotidienne ? En effet, une loi française calcule le versement de l’Allocation Adulte Handicapée (AAH) sur les revenus du ménage.

Ainsi, si le plafond des revenus du couple dépasse 19 607 euros, en 2020, l’AAH n’est plus versée à la personne conjointe handicapée. (...) Dès le dépassement de ce seuil, la personne conjointe handicapée n’apporte plus au revenu mensuel du couple ses 902,70 € d'AAH.

Comme elle a reçu le nombre de signatures demandées (108 627 sur les 100 000 demandées), ce qui se nomme désormais "Projet de déconjugalisation de l'AAH" fait actuellement la navette législative entre le Sénat et l'Assemblée, et ce depuis le 9 mars 2021, alors affaire à suivre.

Mais je sais pas pourquoi, je pressens que si c'est accepté, on va nous retirer quelque chose d'autre en contrepartie...

---

Partie 2 : petit aparté sur les aides dans le cadre d'une colocation & la famosa "fraude aux prestations sociales"

C'est vrai qu'on peut toujours se déclarer en coloc. Sauf qu'une "colocation entre personnes de sexe opposé vivant dans un studio de 25m²" ça attire tout de suite l'attention de la CAF, de l'aveu même de ma voisine qui y est conseillère...
Etant donné que c'est, en fonction des situations, parfois plus avantageux d'être en coloc (pour les APL ou l'AAH en l'occurrence) que d'être en couple...
Et dès qu'on soupçonne des situations "un peu trop idéales pour être crédibles", ça accroît le risque de se faire contrôler. Et si tu ne parviens pas à démonter que vous ne vivez pas en couple (même si ce n'est effectivement pas le cas ! Genre colocs de précaires en studio avec 1 seul lit, ça c'est considéré comme pas hyper recevable aux yeux de la CAF) tu peux te retrouver :
- débouté de tes droits CAF
- devant rembourser le trop-perçu des aides touchées "illégalement"
- voir être contraint de payer une amende, puisqu'il s'agit d'un délit de fraudes aux prestations sociales

Parce que c'est bien plus simple de sanctionner les pauvres qui grugent le RSA que de récupérer les millions d'euros qui dorment dans les paradis fiscaux....

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Un flippant rapport sénatorial a d'ailleurs été déposé le 11 mars 2021 pour "lutter contre la fraude sociale".
Première mesure annoncée : "'expérimentation, pendant 3 ans, de la collecte des données des usagers sur les réseaux sociaux." surpris !
Suite des réjouissances, déconventionnement des médecins jugés trop complaisants tant du point de vue des arrêts que des prescriptions, lutte contre le trafic de médocs et les fausses ordonnances, facilitation de l'accès et du couplage de données entre les DGFiP, CAF et CPAM...
Le lobby iFrap aux idéaux puants et ultralibéraux, s'en félicite (tout en regrettant je cite, "manquent encore les deux mesures essentielles pour en finir avec la fraude sociale massive qui sévit : la carte vitale biométrique et l'allocation sociale unique plafonnée, imposable, délivrée et contrôlée par Bercy."...Ben voyons.).
Assez peu de médias ont évoqué le sujet, alors que c'est brûlant. Surtout si on met ça en perspective avec les autres réformes de merde qui se trament :
- Flicage des ménages les plus précaires + réforme de l'Unedic + loi de sécurité globale + plan Arthuis sur la dette + remise sur le tapis de la réforme des retraites...
2021, on aura tellement faim qu'on va finir par manger du bourgeois.

---

Partie 3 : RQTH & emploi


- Quant à la RQTH, effectivement tu n'es pas obligée d'en parler lors de l'entretien, ni d'en parler tout court, c'est la loi. Mais dans ce cas, quel est l'intérêt, on est bien d'accord !
Sachant que la RQTH offre droit à des aménagements de poste (achat de matériel adapté, adaptation du poste de travail, etc....) pour le salarié, et que pour l'employeur, c'est financièrement avantageux : s'il embauche plus de 20 salariés, 6% d'entre eux doivent être reconnus TH. Sans ça, il doit déclarer à l'URSSAF le fait que son OETH (obligation d'emploi de travailleurs handicapés) n'est pas ou pas totalement remplie, et donc s'acquitter d'une cotisation qui financera l'AGEFIPH (un organisme de financement d'aides compensatoires destinées à l'aide, au maintien et à l'inclusion des travailleurs handicapés dans le privé). Somme qui, disons-le, peut aller "les entreprises de vingt salariés et plus n'ayant réalisé aucune action handicap, verront leur contribution passer à 1 500 fois le SMIC horaire."

Minute culture : l'AGEFIPH, qui récupère donc des cotisations auprès du secteur privé et pour les salariés TH dudit secteur, a été créée en 1987. Alors que la FIPHFP, son équivalent pour le secteur public au nom imprononçable (FIPHFP...sérieux...on dirait l'onomatopée d'un pet de fouf, non ? neutral ),a lui été créé... En 2005.
Les structures publiques n'étaient donc pas concernées par la mesure, et pas sanctionnées lorsqu'elles n'employaient pas le minimum de 6% TH dans leurs rangs ! C'est ahurissant quoi... Devoir d'exemplarité de l'Etat mon cul (ça c'est mon côté "contractuelle vénère d'avoir été jartée de la Fonction Publique en parfaite illégalité et sans humanité" qui s'exprime, pardon demon1 )

 
#36 Posté par : Anonyme2021 27 avril 2021 à  19:14

Lise-Ergique a écrit

Surtout si on met ça en perspective avec les autres réformes de merde qui se trament :
- Flicage des ménages les plus précaires + réforme de l'Unedic + loi de sécurité globale + plan Arthuis sur la dette + remise sur le tapis de la réforme des retraites...
2021, on aura tellement faim qu'on va finir par manger du bourgeois.



C'est bientôt le 1er mai au fait (un bon moment pour contester toutes ces réformes merdiques). Et les vendredis de la colère contre la réforme de l'assurance chômage...


 
#37 Posté par : Morning Glory 27 avril 2021 à  19:29

Ma chère "Ipomée bleue" je suis décidément navrée de pourrir la section com de ton si bel article... roll )

non t'inquiète tu l'enrichies je trouve^^

Je sais pas exactement à quoi correspondent toutes les nouvelles lois auxquelles vous faites allusion, j'hévite de trop mettre mon nez dans la politique pour pas finir complètement déprimée^^'

Et ouai la fraude au fisc je savais ça, truc de fou, mais eux risquent rien c'est eux les puissants donc c'est ceux qui ont déjà rien qu'on va oppresser. Je les hais. Non mais ce monde, quoi...

J'espère que la pétition pour l'AAH portera ses fruits ouai. Après dans le contexte économique actuel... Mais bon, soyons positifs au moins c'est déjà pris au sérieux.


 
#38 Posté par : Anonyme5461 27 avril 2021 à  19:41
Joli ton texte smiley-gen013

 
#39 Posté par : Anonyme2021 28 avril 2021 à  19:12

Morning Glory a écrit

Je sais pas exactement à quoi correspondent toutes les nouvelles lois auxquelles vous faites allusion, j'hévite de trop mettre mon nez dans la politique pour pas finir complètement déprimée^^'

Tu connais l'adage :
"si tu ne t'occupes pas de politique...la politique s'occupe de toi !"  fume_une_joint

Mais en fait, si t'es adhérente de PA, c'est déjà de la politique...(car les lois actuelles qui régissent les drogues SONT une décision politique, donc militer contre c'est un acte politique).

Ces nouvelles lois vont en gros, réduire l'allocation des chômeurs d'1/3 (quel ministre ou même smicard accepterait ça ? thinking) et refonder ce principe même, du jamais vu depuis 1948 ; précariser encore plus ceux qui sont déjà précaires, continuer de détruire le système de retraite et permettre un pouvoir de contrôle inédit avec les lois de sécurité globale...

Pour cette dernière, un bon reportage à voir pour se faire une idée :

Reputation de ce commentaire
 
Très intéressant ce doc, merci ! Lise-Ergique

 
#40 Posté par : anonyme784532 28 avril 2021 à  19:41
C'est la casse du système  que veut mettre en place l'europe. La France ne fait que  suivre un calendrier prévu par l'union européen.

Ils pensaient à Bruxelle qu'ouvir l'électricité par-exemple au privé allait faire déscendre les prix et bah ça n'a pas été le cas en fin de compte x).

La casse est en cours depuis belle lurette, casse des droits chômage, RSA, casse des droits des fonctionnaires, toujours plus de contractuel en lieu et place des fonctionnaires dans l'avenir et ainsi de suite.

 
#41 Posté par : Anonyme2021 29 avril 2021 à  01:24

anonyme784532 a écrit

Ils pensaient à Bruxelle qu'ouvir l'électricité par-exemple au privé allait faire déscendre les prix et bah ça n'a pas été le cas en fin de compte x).

La casse est en cours depuis belle lurette, casse des droits chômage, RSA, casse des droits des fonctionnaires, toujours plus de contractuel en lieu et place des fonctionnaires dans l'avenir et ainsi de suite.

A mon avis, il y a surtout eu du lobbying à Bruxelles pour l'ouverture au privé...de toute façon, tout est privatisé à tour de bras (un moyen pour les états de se désengager).

Et oui, la casse a déjà commencé y'a un moment, mais là ça s'accélère à vitesse grand V (et la pandémie a bon dos pour empêcher les gens de manifester - en plein air avec des masques où est le problème ? C'est pas pire que dans le métro)...


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