Bonjour l'ami,
Je sais que je vais être un peu hors sujet, mais bon, le coeur à ses raisons, que la raison ne connait pas. Et puis cela faisait au moins deux semaines que je n'avais pas mis les pieds sur P.A.
Je ne me ferai jamais confiance en ce qui concerne l'
oxycodone, je ne me ferai jamais confiance quant à être capable de renoncer au bien-être ou même à la "normalité", si je suis en manque et que je ressens de profonde angoisse injustifiée.
Je consomme 150 mg (j'étais à 170) par jour et depuis plus de trois ans ou bien quatre, je ne sais même plus exactement tant mon cerveau devient stupide, avec une mémoire de poisson rouge divisé par deux (pardon aux poissons).
J'ai de la réserve, même pas mal de réserve mais je ne consomme pas plus, je n'ai que très peu de plaisir, voir même pas du tout, mais je ne veux plus augmenter ce produit, car il est tellement addictogène que rien ne le compare. L'
héroïne n'est pas plus forte, je pense même qu'elle peut-être moins forte vue le nombre de
coupes existantes qui la composent (ou décompose).
L'
oxycodone est pure, c'est de la
came de première qualité et le manque peut-être terriblement terrible.
Faire un switch avec un produit de
substitution n'apporte aucun plaisir (pour ma part) et au contraire, cela à tendance à me plonger aussitôt dans l'angoisse, étrange réaction physicochimique, qui ma toujours empêché de substituer.
Baisser les doses ? Mais qui à inventer cette molécule bon sang ? C'est incroyablement difficile de redescendre de cette montagne escarpée, malgré le vertige et la peur de continuer l'escalade.
Entre la culpabilité, l'impuissance, le dégoût et l'envie parfois d'en finir, les aspects secondaires du produit sont nombreux et déstabilisants. Impossible de baisser sans en avoir l'envie. Si cela se résume pour toi, juste à un besoin d'échapper à la culpabilité ou je ne sais quelle autre illusion, tu peux ramer longtemps et finir par accepter que les montagnes Russes ne fassent que commencer.
Ce produit endort pleinement la raison et toutes les bonnes résolutions sans assises, finissent toujours par s'effondrer.
Si tu trouves un médecin qui à la stupidité de t'en prescrire sans un suivi dans le but d'un
sevrage, tu ne feras rien dans ce sens.
Après si ton envie est de consommer quelques mois ou années et faire une expérience complète de l'addiction, c'est possible.
La seule solution viable à mon humble petit avis qui manque de lumière, c'est de voir un docteur et de lui exprimer la réalité pour toi, sans cacher ton appétence pour cette drogue et lui demander de t'aider à mettre en place un protocole d'arrêt définitif, constitué de divers paliers. Comme pour une plongée sous marine en grande profondeur qui nécessite des paliers de décompression obligatoires. A partir de là , tu te fixe une ligne de conduite qui interdit toute déviance (ou alors limitées) et tout doucement tu remontes, pas à pas ou palme à palme. Mais tout cela demande de la sagesse et la sagesse s'acquiert par le vécu (pas par l'âge, mais bien par le vécu, même si cela demande le facteur temps).
Si j'avais la sagesse d'aujourd'hui avec ta "faible" ancienneté dans la consommation, je referai correctement mes lacets et je me tiendrai fermement à garder le sérieux pour ne pas m'illusionner et faire ce qu'il faut pour revenir à l'abstinence totale. Car je sais maintenant que la souffrance peut-être puissante en cas de manque ou de
substitution inadéquate.
Il vaut mieux prendre vraiment son temps et y aller paisiblement dès maintenant.
Je ressens une forme d'urgence pour des raisons personnelles et je sais que je ne peux y aller en courant et que les alternatives ne s'offrent pas à moi.
Passer de l'
oxy à la
méthadone, n'apporte pas de plaisir, la
méthadone n'est pas un opiacé plaisir (sauf pour certaines personnes le temps de la lune de miel). Le
subutex c'est pareil, rare sont ceux qui trouvent le high dedans. Pour moi, même la
morphine ne me comble pas. J'en ai encore des boîtes qui resteront à jamais là où elles sont, car elles ne m'appellent pas plus que des boîtes de
paracétamol.
Pour moi, l'
oxycodone plaisir est substituable uniquement par l'
héroïne, ce qui donne une équation impossible !
Je ne sais pas où tu en es avec le plaisir, la lune de miel, mais il faut connaitre la vérité sur les
opiacés : ils ne donnent du plaisir que durant un court moment, passé ce délai, qui varie d'une personne à l'autre, c'est le besoin impérieux de consommer en augmentant les doses, pour ne pas être malade et malgré cela, il est difficile d'être stable physiologiquement et psychologiquement.
Si tu voyais ma pharmacie, je pense que tu pourrais avoir une érection, mais elle s'accompagne pour moi, de la connaissance sur la dure loi des
opiacés. Si j'augmente la dose pour le plaisir, il me faudra tôt ou tard, redescendre, mais sans perdre l'équilibre pour ne pas me fracasser dans les escaliers. Ce qui fait que le plaisir à un prix, celui d'accepter les effets indésirables.
Je te souhaite tout l'amour du monde (intérieur) et comme te le disent les autres sur ce fil, ne te mens pas, cela ne sert à rien, sauf si ce n'est de faire exploser ta consommation.
Juste au cas ou tu ne serais pas conscient de tes vraies actuelles envies, je peux te les dire : tu aimerais vraiment trouver de quoi assouvir ta forte envie de te défoncer à l'
oxy, sans penser au lendemain, car tu préfères le remettre à jamais. Tu rêverais qu'un médecin te délivre des ordonnances sans aucune question.
Alors saches que c'est possible, si tu cherches tu finiras par trouver, mais je te souhaite du fond du coeur, que tu puisses avoir la chance de ne pas avoir besoin de passer par tout cela, ou alors intelligemment, en conscience, mais cela demande une sacré maturité mental et un mental défoncé aux
opiacés, n'est bon que pour penser à en reprendre...
Bien à toi, Amarnath