Salut Jaimima,
En gros, je plussoie ce qu'a écrit Romain.
L'avantage d'un traitement de
substitution est qu'il te permet de couper les ponts avec le milieu de la
came, sous tous ses angles.
D'abord, tu ne fréquente plus les gens qui consomment et qui te permettent de trouver de la
came. C'est, à MON avis, le premier pas à faire. C'est super dur d'arrêter quand les gens autour de toi continuent à consommer (quelque soit la drogue à MON avis :
came,
tabac,
alcool...)
Ensuite, une fois que tu as stoppé ces relations, tu te retrouves avec beaucoup de temps libre. Et c'est là qu'il faut être fort.
Ce temps libre, tu le passais avant à rechercher du produit, à consommer et à tripper.
Sous
TSO, il faut l'occuper différemment. Si tu as une passion, autre que la drogue, c'est le moment de l'assouvir et de la laisser éclater.
Si avant tu peignais un peu, alors peints à fond. Si tu faisais un peu de sport, alors fais en beaucoup... Tu saisis le concept j'imagine. Le sport en plus, permet de réapprendre à ton corps à sécréter des endorphines, ce que l'
héro lui avais fais oublier.
Souvent, la conso d'
héro fait perdre de vue des gens qui ne consomment pas. Les fréquentations se resserrent et tendent à tourner autour de consommateurs (les gens qui comprennent ce que l'on fait, ce que l'on vit...). Bien sûr, ce n'est pas une généralité ni une règle et heureusement que l'on ne s'éloigne pas obligatoirement de tous ses potes.
Mais s'il y a des gens que tu ne vois plus trop depuis que ta consommation est devenue quotidienne, c'est le bon moment pour reprendre contact avec eux. Déjà , ça fait du bien de revoir ses anciens potes, et en plus, eux te montrent comment mener une vie sans
came. Parfois, ils ne savent même pas qu'ils servent d'exemple. Tu n'es pas obligée de leur dire ce que tu as vécu et traversé.
Au bout d'un moment, les envies de
came se feront de moins en moins fortes, de moins en moins souvent et là , après en avoir discuté avec ton
doc, tu pourras commencer à baisser le dosage de ta
substitution.
Un autre point qui me parait essentiel, c'est le suivi médical. Si tu vas voir un généraliste, il te prescrira de la
buprénorphine et basta, on se revoit dans 28 jours et ça vous fait 23€ s'il vous plaît madame.
J’exagère à peine. Même s'il est compréhensif, les salles d'attentes sont très souvent pleines et les généralistes n'ont pas beaucoup de temps pour discuter avec leurs patients, toxs ou pas.
D'où l'importance d'aller voir un psychologue en plus du médecin. Par contre, ça coûte cher... Tu peux aussi aller dans un
CSAPA où sont réunis médecin addictologue, infirmières, psychologue, éducateur... Ça a l'avantage d'avoir en face du personnel compétent (normalement), spécialisé (normalement) et d'être gratuit.
Tout ce que je te dis là n'est que MON analyse mais en gros, j'étais à peu près dans la même situation que toi il y a peu.
Le jour où c'est devenu quasi ingérable, je suis allé voir un généraliste qui m'a prescrit du
Subutex. Ça a fonctionné pendant quelques temps puis j'ai replongé... J'ai alterné les consos de
came quotidiennes et les périodes sous sub car plus d'argent, plus de plans pour choper...etc.
Il y a quelques semaines, j'ai enfin décidé d'aller au
CSAPA de ma petite ville pour entamer le protocole métha. C'est vrai que c'est contraignant mais je ne le regrette absolument pas. Je peux à nouveau profiter de la vie, voir ma fille grandir sereinement, faire des projets pour la famille que l'on vient de créer... Et c'est vraiment génial!
J'ai pris de la drogue (beaucoup et pleins de différentes) pour me singulariser, ne pas être comme tout le monde autour de moi. J'ai commencé jeune et continué longtemps. Aujourd'hui, je paye et bosse pour essayer de devenir un "Monsieur Tout le Monde", car c'est de ça que j'ai envie maintenant.
J'espère que l'aide et le soutient que tu trouves sur Psychoactif t'épargnera bien des galères et t'évitera les pièges dans lesquels nombre de nous sont tombés.
Voilà , désolé pour le pavé, je ne sais pas faire court. J'espère que ce que nous t'avons écrit, les uns et les autres, te servira et que tu prendras la décision qui te convient le mieux.
N'hésite pas si tu as d'autres questions, nous sommes tous là pour nous entraider.
Courage à toi, à vous tous,
Manolo