Le traitement prophylactique post exposition (TPE) au VIH

"Un préservatif qui se déchire ou qui glisse, un rapport sexuel non protégé, du matériel d´injection de drogue échangé, une piqûre accidentelle. Autant de situations où chacun peut risquer d´être exposé au VIH. Pour évaluer et limiter le risque de contamination, il existe depuis 1998 un dispositif d´urgence de prise en charge prophylactique. Pourtant, peu de gens en connaissent l´existence, ou mal.

Les études épidémiologiques ont montré que la probabilité d'être infecté par le VIH après une piqûre avec une aiguille contaminée était du même ordre que celle d'être contaminé après un rapport sexuel réceptif non protégé, anal ou vaginal, avec un partenaire infecté ou après une injection de drogue avec du matériel contaminé.

Les modalités de prise en charge des accidents d´exposition au VIH sont
définies par la circulaire DGS/DH/DRT/DSS n° 98/228 du 9 avril 1998, toujours en
vigueur. (http://www.sante.gouv.fr/adm/dagpb/bo/2 … 231611.htm et http://www.chu-rouen.fr/mtph/Circulaire … 8_91t0.pdf )

En cas d'AES, Accident d'exposition au sang, d´un rapport non protégé, de rupture de préservatif ou tout autre prise de risque suivant le statut sérologique du patient source, et le type de blessure à  l'origine de l'accident, un traitement prophylactique antirétroviral doit être mis en place. Ce traitement doit être débuté au mieux dans les 4 heures qui suivent l'accident d'exposition au sang, au plus tard jusqu'à  48 Heures. Depuis avril 1998, toute personne ayant été en contact de façon accidentelle ou ayant pris un risque d´exposition au VIH, peut consulter, dans les heures qui suivent, les services d´urgences hospitalières pour bénéficier, si le risque est avéré, d´un traitement prophylactique d´urgence.

En cas de prise de risque en journée, rendez-vous à  l´hôpital, dans le service consacré aux maladies infectieuses, où sont suivies les personnes vivant avec le VIH. Il est possible que l´on vous oriente vers le CDAG (centre de dépistage anonyme et gratuit) hospitalier qui peut avoir pour mission de gérer ces situations d´urgence. La nuit ou en dehors des heures ouvrables, rendez vous aux urgences hospitalières et indiquez clairement les raisons de votre venue afin de ne pas perdre de temps. Le TPE fait partie des urgences prioritaires.

Toute personne confrontée à  un risque de transmission du VIH peut disposer de ce traitement d´urgence, quelle que soit la raison de l´exposition accidentelle au VIH : le personnel soignant n´a pas à  faire de distinction et doit délivrer le TPE, lorsque c´est nécessaire, sans aucune discrimination. Le traitement est accessible aux mineurs sans accord parental. La circulaire encadrant le dispositif impose également l´accès des détenus aux services d´urgence pour bénéficier d´un TPE. Ces traitements doivent être systématiquement proposés aux victimes de viol.

L'indication du traitement tient compte du bénéfice lié à  la possibilité d'une réduction du risque de transmission du VIH et du risque d'effets indésirables graves liés au traitement.
La personne exposée doit être avertie que la prophylaxie antirétrovirale, même administrée dans les suites immédiates d'une exposition est susceptible de réduire le risque de séroconversion, sans toutefois totalement le supprimer.

Le TPE consiste en un traitement antirétroviral, couvert à  100 % par la Sécurité sociale et délivré par la pharmacie de l´hôpital. Il est d´abord prescrit pour deux ou trois jours, puis réévalué après une nouvelle visite médicale. Pour être efficace, la prise du traitement doit durer 28 jours, avec au moins deux visites de suivi pour surveiller leur tolérance. Il s´agit des mêmes médicaments que ceux pris par les personnes vivant avec le VIH. Le traitement recommandé actuellement se compose de deux analogues nucléosidiques et d´une antiprotéase.

Traitement Post Exposition préconisé:
Le TPE doit être préférentiellement une trithérapie : 2 INTI (inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse) et un IP (inhibiteur de protéase).
Une bithérapie par 2 INTI ne sera prescrite que s'il existe un risque important de mauvaise observance d'une trithérapie, souvent plus difficile à  supporter."

extraits tirés des sources suivantes:
http://www.caducee.net/DossierSpecialis … on-vih.asp
http://www.atousante.com/risques_profes … sition_tpe
http://www.lecrips-idf.net/lettre-info/ … 7/1472.htm
http://www.pistes.fr/transcriptases/56_797.htm
http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/delfraissy/chap27.pdf
http://www.arcat-sante.org/176/ArticleJ … cal167.php
http://www.infectiologie.com/site/media … 020403.pdf
http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/36_vih14.htm
http://www.actupparis.org/spip.php?article3030

Dernière modification par supersego (18 août 2009 à  09:32)


" Le respect de la loi vient après celui du droit. La seule obligation que j'ai le droit d'adopter, c'est d'agir à  tout moment selon ce qui me paraît être juste. " H.D. Thoreau

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Premiers soins à  réaliser immédiatement

En cas de piqûre, blessure, contact avec une peau lésée :
• stopper l´activité en cours, laisser saigner, nettoyer à  l´eau et au savon, rincer abondamment, sécher;
• réaliser l´antisepsie de la plaie par trempage 10 minutes dans du Dakin, ou alcool à  70°;
• en cas de projection sur les muqueuses ou l´œil, rincer abondamment à  l´eau ou au sérum physiologique durant 10 minutes.

Rechercher activement le statut sérologique de la personne source
Les tests suivants devront être réalisés :
• tests rapides de dépistage du VIH;
• sérologie VIH;
• sérologie VHC;
• sérologie VHB complète si la personne source n'est pas vaccinée.

Si la personne source est porteur du VIH, avec son accord, contacter son médecin pour adapter le traitement post-exposition (TPE) de la personne exposée, si nécessaire.

Contacter immédiatement un médecin référent pour la prophylaxie du sida.

Donner les éléments suivants au médecin référent afin qu´il évalue le risque infectieux :
• type d´exposition;
• profondeur de la blessure;
• type d´aiguille ou de matériel en cause;
• nature du liquide biologique;
• statut sérologique et clinique du patient source.

http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/36_vih14.htm

http://www.atousante.com/risques_profes … on_au_sang

Dernière modification par supersego (17 août 2009 à  23:16)


" Le respect de la loi vient après celui du droit. La seule obligation que j'ai le droit d'adopter, c'est d'agir à  tout moment selon ce qui me paraît être juste. " H.D. Thoreau

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#3 
filipe
Psycho sénior
18 août 2009 à  10:37
Que celui qui a quelques choses a rajouter lève la main ..... personne ...repos !!

Enfin d'ailleurs si j'ai assister une fois aux urgences a Paris (je me rappelle plus bien ou )a une scène ou les soignant disais ne pas connaitre de protocole spéciale pour une erreur de manip (un pote c'étais piqué avec une pompe assez douteuses ...ils ont rien voulu savoir il a fallut que nous allions ailleurs (hôpital pompidou je crois)Pour que un traitement sois démarré ... en encore parce que nous savions pertinemment que ce traitement existais sinon nous serions repartis sans aucun conseil ... a part le "ho il y as peu de risque de toute façon .... ben tiens!!!!

Donc si vous arrivez aux urgences avec ce genre de galère accrochez vous et ne les laissez pas dire "ben non ça existe que pour le personnel hospitaliers hein sinon ... on arrêterais plus " ....

Dernière modification par filipe (18 août 2009 à  10:40)

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il y a encore de nombreuses choses à  rajouter, je continuerai à  mon retour de wouacances. là  c'est des extraits de sites déjà  tout fait, j'ai juste fait un arrangement à  ma sauce.

j'ai accompagné quelqu'un dans le cadre de mon travail, suite à  un rapport sexuel non protégé avec une personne atteinte du VIH.
comme les 2 personnes étaient suivies chez nous (un sur le csst l'autre sur les act) j'ai pu donner le traitement de la personne source et les antécédents médicaux.

j'ai été sidéré en arrivant aux urgences de voir que le personnel hospitalier n'était pas informé du protocole.

j'ai donc pris mes petites jambes pour aller chercher le médecin avec lequel nous travaillons dans son service et il a de suite reçu le monsieur et mis en place le traitement délivré par la pharmacie de l'hopital (en prenant en compte les infos délivrées par l'autre personne).
pendant un mois, le monsieur a eu un suivi, par ce médecin, avec prise de sang chaque semaine et entretien médical.

avec du recul je me suis dit que si le monsieur y avait été seul, il n'aurait sans doute pas pu bénéficier de cette prise en charge étant donné la non information du personnel soignant.
il est pourtant primordial de débuter ce traitement au maximum dans les 48h qui suivent la prise de risques (au mieux dans les 4h). le manque d'information/formation était flagrant dans ce cas et j'ose espérer que ce n'est pas le cas partout...

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#5 
filipe
Psycho sénior
18 août 2009 à  11:54
tu confirme alors hein ... ce n'étais pas simplement "un raté"... surtout que ça date déjà  pas mal pour moi alors c'est rien de le dire que l'info passe mal ...

ps: heureusement que t'avais tes "petites jambes " et que tu ne les a pas pris a ton cou sinon c'étais mort pour le mec !!!

Dernière modification par filipe (18 août 2009 à  11:55)

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c'était en 2007, donc il y a deux ans, pas si vieux que ça et 9 ans après la mise en place des TPE... ça laisse à  réfléchir!

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#7 
avatar
Alain Will homme
ancien Vice-Président
19 août 2009 à  12:10

filipe a écrit

Que celui qui a quelques choses a rajouter lève la main ..... personne ...repos !!

Enfin d'ailleurs si j'ai assister une fois aux urgences a Paris (je me rappelle plus bien ou )a une scène ou les soignant disai[ent]...

...Donc si vous arrivez aux urgences avec ce genre de galère accrochez vous et ne les laissez pas dire "ben non ça existe que pour le personnel hospitaliers hein sinon ... on arrêterais plus " ....

Si, j'ai quelque chose à  ajouter...

supersego a écrit

...
j'ai été sidéré en arrivant aux urgences de voir que le personnel hospitalier n'était pas informé du protocole...

Sidérée peut-être mais encore faut-il savoir ce qui s'est passé exactement... Lorsque vous parlez du personnel soignant hospitalier, j'aimerais bien savoir de "qui" il s'agit. Parce que je pense que tous les *médecins* urgentistes sont au courant du TPE du VIH. Qu'un(e) infirmier(e) ne sache pas quel est "le protocole" est une chose, (et encore...), mais  de toute manière c'est l'entretien avec un médecin qualifié qui compte. C'est lui qui sera à  même de décider si oui ou non le TPE est indiqué, si c'est trop tard, etc...

Le temps presse dans le cas présent (c'est bien ce pourquoi il s'agit d'une vraie urgence. Mais avis perso, ça ne sert à  rien de s'énerver.

Ségo a parlé de la chose dans le thread : il est parfois judicieux de s'adresser directement au un service des Maladies Infectieuses en expliquant clairement la situation (même une secrétaire est compétente dans ces cas-là  pour prévenir le praticien en consultation). Quitte à  ce que celui-ci renvoie la personne aux urgences, mais cela aura pu fait accélerer les choses car ils auront sûrement pris le temps de prévenir les urgences...

ps +/- HS  : c'est un sujet sérieux ; c'est pas moi qui plaisanterait avec ça... Mais quand même big_smile

Demandez à  un urgentiste ou autre le nombre de cas où une personne se présente en disant "Ouh la la, j'ai pris un risque, j'ai choppé le Sida"... Et vous avez fait quoi ? "Bah, euh... j'ai honte mais ma femme m'a fait pipi dessus..."

No comment... roll


Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade [i](Le ma

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oya!

je ne me suis pas énervée, loin de là  wink je suis bien trop zen pour ça big_smile

quand tu arrives aux urgences tu as une infirmière accueillante qui est chargée d'orienter les gens, là  elle ne voyait pas l'urgence... c'est tout juste si il fallait pas que le monsieur reprenne rdv avec son médecin traitant.

de plus nous avons bien expliqué qu'il s'agissait d'un rapport sexuel sans préservatif alors qu'une des deux personnes était séropositive au VIH...

et c'est ce que j'ai fait, je suis de moi-même allée chercher le médecin dans son service, car elle ne l'appelait pas...

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#9 
avatar
pierre
Web-Administrateur
09 septembre 2009 à  18:25
Super le post, je vais l'ajouter au wiki sur l'injection

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