Coucou ?
Ca me fait plaisir de lire ce témoignage, car moi actuellement j'ai l'impression que je ne vais jamais m'en sortir...
Je regrette même d'en avoir parlé au médecin traitant et d'être allée chez l'addicto...
Car si au début ils m'ont paru "sympas" et plutôt compréhensifs, maintenant j'ai les "nerfs" de ne plus avoir accès si facilement aux
opiacés qu'avant.
Chez moi, c'était à la
base une addiction à la
codéine, à la (belle) époque en vente libre à la pharmacie, sans ordonnance...
Je précise que l'on m'a diagnostiquée
TDAH réellement il y'a seulement 3 ans, même si les médecins évoquaient le diagnostic déjà depuis longtemps, et 2 ans que je suis sous traitement : d'abord
Ritaline, et à présent
Concerta 54 mg LP.
J'ai toujours été plutôt dans les "nuages", depuis petite j'ai du mal à aller vers les gens, alors que seule je suis une vraie pile électrique...
A l'adolescence et jeune adulte, je prenais de l'
alcool pour me "désinhiber", et du coup me sentais plus à l'aise, puis pour une douleur j'avais eu du simple dafalgan codéiné, et j'ai apprécié les effets... Du coup, je cherchais régulièrement du codoliprane à l'époque où il était en vente libre, et bien sûr j'ai dû vite grimper en doses pour retrouver "l'effet que j'aimais tant". Je faisais parfois plusieurs pharmacies pour avoir 2 ou 3 boites qui me tenaient 1 ou 2 jours...
J'ai aussi réussi à me faire prescrire pendant plus de 10 ans du
Tramadol à raison de 400 mg par jour, au départ pour de vraies douleurs, mais ensuite je mentais et simulait des douleurs pour justifier ma dose quotidienne... Je faisais aussi le tour de la famille / amis, quand j'avais vraiment mal, et allait mentir et simuler des douleurs pour obtenir des antalgiques du moment que c'était des
opiacés (codéine,
tramadol,
lamaline, actiskenan ou
skenan simple,
oxycodone... bref, tout ce qui est
opiacés), et je n'ai jamais éveillé les soupçons... Et quand je mentais, je m'en voulais de mentir à mon entourage, mais l'envie du produit était plus forte, pour moi ça valait bien un petit mensonge...
Là où j'ai augmenté les prescriptions, c'est quand la
codéine a été retiré de la vente libre, en juillet 2017... Pendant quelques mois, y'avais encore moyen d'en obtenir en pharmacie, en faisant genre "ah bon ? j suis pas au courant que c'est sur ordo, je prends celui-là pour dépanner quand le doliprane ne marche pas et comme je vois le médecin dans 2 jours, ça dépanne", mais après plus moyen...
Du coup, il y'a 2 ans 1/2 j'ai changé de médecin traitant, au départ il insistait sur "les douleurs sont si fortes, vous voulez pas diminuer", et au bout d'un moment il a dit qu'il croit que j'ai un soucis avec le
tramadol, et qu'il préférerait que je lui dise la vérité, et de m'en prescrire, disant qu'il valait plutôt mieux le dire, que de me mentir à moi-même, et que c'est pas pour autant qu'il arrêterait la prescription, du coup j'allais 2 fois par semaine m'en faire prescrire, avec une leçon de morale à chaque fois, mais essayais quand même a avoir en plus a droite à gauche.
En 2018, j'ai été hospitalisée en médecine / addicto, car je refusais net la psychiatrie où j'ai déjà été une fois pour dépression et pour anorexie mentale, et pas supporté d'être infantilisée, de me faire prendre mon téléphone, et pire dans le service pour l'anorexie : chantage au poids, à chaque fois que je perdais, ils allaient jusqu à m enlever livres et tout, du coup j'ai mangé mes plateaux pour sortir et ai tout reperdu en 1 mois, et les troubles physiques du
sevrage m'ont pas dérangée : tremblements, diarrhée, yeux qui coulent, sueurs la nuit, mais c est l'effet du produit qui me manquait : j'étais "nostalgique" de l'effet...
J'ai tenu 3/4 mois sans rien prendre et ai recommencé.
Du coup, en mars 2019 j'ai été mise sous
méthadone, pour changer en juin 2019 pour de la
suboxone (l'addicto ne voulait pas me donner le
subutex a cause d'antécédents de
sniff), et la
méthadone me faisait direct "gonfler", ce que j'avais énormément de mal à accepter étant donné que j'ai des antécédents d'anorexie où je suis plus dedans comme quand j'étais en sous poids, mais me maintient à un minimum pour ne pas retourner dans cet hosto...
J'ai commencé à 4 mg de
suboxone, que j'ai fini par sniffer car le mélange citron/amer pendant 15 minutes ne me convenait pas, au début je trouvais l'effet plutôt bien 2/3 mois, puis j'ai dis à l'addicto que je gardais pas ça sous la langue, qu'à la limite citron tout court ou amer, mais pas les 2 mélangés (encore une excuse pour me débarrasser du
naloxone), et il est passé a la
buprénorphine générique à 6, puis à 6.8 car en début d'après-midi j'étais en nage, et il a pensé que je métabolisai vite, puis à 8 car toujours envie de consommer, jusqu'à arriver à 12 mg au jour d'aujourd'hui, et qui finalement ne me fait aucun effet à part le manque physique (qui serait pourtant supportable, comparé à mon état psychologique d'aujourd'hui...).
En gros, depuis début d'année, ils ont dit que la façon dont j'ai augmenté était énorme, qu'ils ne m'augmenteraient pas plus, que je devais essayer la relaxation dirigée, en mars j'ai en plus eu de grosses douleurs au genou, je dois faire une irm pour voir d'où ça provient prochainement (j avais les ligaments croisés déchirés il y a 6 ans), et entre temps, ils ont dit " pour vous c'est doliprane, et rien d'autre), et depuis j'y pense encore plus, et regrette la "belle époque" où j'avais ce qu'il faut, facilement, alors que maintenant ils passent leur temps à me fliquer...
Actuellement je suis même jalouse des personnes ayant une maladie physique et qu'on soulage, alors que la douleur psycho ils s'en tapent...
J'ai essayé de leur expliquer ça, ils s'en foutent !!!
Pour eux, tout ce qui compte c'est les dégâts que ça cause aux autres organes, qu'en gros ça va nous bousiller plus tôt que prévu, alors que moi je préfère vivre moins longtemps, sans ces fichues angoisses qui me bouffent du matin au soir, j'oublie tout, car je pense à tout en même temps, je ne vais plus du tout vers les gens, m'isole de plus en plus, et je me dis qu'entre vivre moins longtemps, et en me sentant bien, et de vivre hyper longtemps en bonne santé "physique", mais état psychologique actuel : y a pas photo !!! Meme pas 1 an j'espère encore vivre comme ça, a passer ma vie à chercher partout où y a du produit...
En gros, actuellement, je ne vis pas, je "survis", la vie je la "subis", j'ai honte de dire ça, car y'a des gens qui eux ont l'inverse, mais ça me fout les nerfs les médecins qui ne prennent pas en compte le psychique, et pourtant je fais tout pour ne pas y penser, en essayant de m'occuper a autre chose, mais pas moyen...
Du coup, ça m'arrive de shooter la
buprénorphine, dernièrement ça m'avait un peu refroidie car j'ai eu des douleurs atroces dans le bras, j'arrivais quasiment plus à plier le bras pendant des jours, j etais angoissée, mais je preferai encore avoir mal que d'avoir le médecin traitant qui me gueule dessus...
Je vois un psy aussi, ça fait des mois que je lui en parle, j'ai toujours les mêmes réponses : "vous avez 54 mg de
concerta LP, je ne peux pas faire plus"...
En gros, j'ai juste l'impression d'être un cas désespéré, un boulet, qu'ils se refourguent entre eux, et que je dois continuer à vivre comme ça, fumer le moins possible aussi, car c est pas bon, et vivre le plus longtemps possible avec une bonne santé physique, mais moral à 0, et me taire et rentrer dans les normes...
J'espère en tout cas avoir comme toi, vivre bien sans penser aux
opiacés...