J’ai 30 ans, 2024 commence. Ça y est, j’ai décidé d’arrêter l’héroïne, que je consomme en fume depuis 5 ans. Je pars au
Mexique dans quelques semaines et me suis donc dit que je serai obligée de me sevrer avant de partir. J’ai donc décidé de continuer le
sevrage après le voyage.
J’ai commencé un traitement de
subutex dans un
CSAPA à Paris. J’y vais tous les jours afin d’ajuster le dosage. Je pense que ça devrait tourner entre 6 et 8mg.
Physiquement, ça va. Mais moralement non. Je n’ai pas un énorme
craving mais je ne pense qu’à la défonce. Je n’ai qu’une envie c’est de consommer. Je prie chaque matin pour que le sub me fasse un peu planer (ce qui est légèrement le cas pour l’instant - mais ça ne le sera plus bientôt non ?). La vie n’a plus trop de saveur. Je sais que c’est normal, ça ne fait que quelques jours que j’ai arrêté l’héroïne et cela fait plus de dix ans que je traîne des addictions (cannabis,
coke,
hero…).
J’ai tellement de mal à concevoir que l’on puisse être heureux sans produit. Comment font les gens pour apprécier un lever de soleil, un paysage de campagne, un repas entre amis, une soirée seul chez soi ? Évidemment que cela est possible, tous les ex-UD en sont la preuve. Mais comment faire ? Le temps, me direz-vous, un bon accompagnement avec un bon thérapeute.
Je ne sais pas trop ce que j’attends en postant cet article. Raconter mon histoire, rechercher des témoignages sur comment la vie finit par reprendre ses couleurs d’origine, qui ont été biaisées par le produit. Un peu de lecture positive et compatissante de gens qui auraient pu traverser cela.
Merci à tous :)
J’aimerais pouvoir dire « vive la vie » mais pour l’instant c’est un peu tôt…
Dernière modification par Groschacha (24 janvier 2024 à 15:54)