« Psilocybe, effets, risques, témoignages » : différence entre les versions

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==Historique==
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L’usage de champignons hallucinogènes, en particulier les psilocybes, remonterait aux débuts de l’humanité.
L’usage de champignons hallucinogènes, en particulier les psilocybes, remonterait aux débuts de l’humanité.


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Ils seront interdits dans plusieurs pays mais un usage marginal persistera.
Ils seront interdits dans plusieurs pays mais un usage marginal persistera.


==Botanique==
==Botanique==

Version du 11 juin 2013 à 13:00

Growkit de P. cubensis McKennaii

Les psilocybes sont des champignons appartenant à la division des basidiomycètes, à l’ordre des Agaricales et à la famille des Strophariacées.


Ils sont particulièrement connus pour regrouper plusieurs espèces dont certaines sont hallucinogènes de par leur teneur en psilocine et en psilocybine.


Seuls les psilocybes hallucinogènes seront traités ici.


Champignons hallucinogènes VS Psilocybes

Tous les champignons hallucinogènes ne sont pas des psilocybes.

En mycotoxicologie, on distingue[1][2][3]  :

  • le syndrome panthérinien (ou muscarien), qui s’apparente plus à une sorte d’ébriété au cours de laquelle des hallucinations sont possibles.

Ce syndrome est lié à l’ingestion de champignon de type amanite tue-mouche (Amanita muscaria) ou amanite panthère (A. pantherina) qui contiennent de l’acide iboténique et du muscimol.

  • le syndrome narcotinien (ou psilocybien), qui constitue lui une expérience franchement hallucinatoire.

Ce syndrome est lié à l’ingestion de certains champignons du genre Psilocybe, Panaeolus ou Stropharia, qui contiennent de la psilocine et de la psilocybine.


Ainsi, tous les champignons potentiellement hallucinogènes ne sont pas des champignons dits « à psilocybine ». De plus, tous les champignons à psilocybine ne sont pas des psilocybes.


Historique

thumb|200px|Une récolte de psylocibes dans nos champs L’usage de champignons hallucinogènes, en particulier les psilocybes, remonterait aux débuts de l’humanité.

Selon Terence McKenna, l’apparition de psilocybes dans le régime alimentaire de certaines tribus d’hominidés leur aurait donné un avantage évolutif en améliorant les performances de leurs chasseurs et cueilleurs, en favorisant la reproduction de leur individus et aurait également joué un rôle dans l’apparition du langage[4].

Les civilisations précolombiennes, notamment les Aztèques, faisaient une utilisation rituelle des psilocybes. Les Aztèques l’appelaient « téonanácatl », ce qui veut dire « chair des dieux ».

Lors de la colonisation espagnole, les missionnaires catholiques s’opposent à ces pratiques mais l’usage des champignons persiste. Les cultes évoluent néanmoins en intégrant des éléments de la religion catholique[5].

En 1955, un mycologue américain, Robert Gordon Wasson, est autorisé à participer à une cérémonie chamanique, organisée par la guérisseuse Maria Sabina, au cours de laquelle il consommera des champignons. Il en collectera quelques échantillons et les identifiera avec l’aide d’un mycologue français, Roger Heim. Ce champignon sera nommé : Psilocybe mexicana. Albert Hofmann (déjà connu pour avoir découvert le LSD) se verra confier l’analyse chimique de ces champignons et en isolera deux substances qu’il nommera psilocine et psilocybine. La structure de ces molécules sera publiée en 1958 et Hofmann en réalisera la synthèse complète. En 1969, il ira au Mexique avec Wasson et rencontrera Maria Sabina. Il lui donnera des pilules de psilocybine en les présentant comme équivalentes au champignon. Maria Sabina, initialement sceptique, conclura finalement que l’effet est le même que celui du champignon[5].

Les écrits de Wasson ont popularisé les champignons hallucinogènes à travers le monde, suscitant l’intérêt de beaucoup de personnes. Leur consommation est devenue un phénomène de mode dans les années 1960 en contribuant au développement du mouvement psychédélique.

Ils seront interdits dans plusieurs pays mais un usage marginal persistera.

Botanique

Psilocybe semilanceata

Il existerait dans le monde plus de 100 espèces du genre Psilocybe dont environ 80 seraient hallucinogènes[5]. Les plus connues sont : Psilocybe mexicana, P. semilanceata, P. cyanescens et P. cubensis [6].


Parmi la douzaine d’espèces hallucinogènes présentes dans les contrées européennes, la plus courante et plus recherchée est le psilocybe lancéolé (Psilocybe semilanceata)[5]. Il possède les caractéristiques suivantes[7][8][9][5] :

  • Chapeau : 1 à 3cm, brun à gris olive, conique ou en cloche, avec un mamelon très pointu, recouvert d’une pellicule visqueuse, marge plissée et finement striée.
  • Lames : Lames adnées larges, de couleur noire ou violet foncé (spores) et avec des arrêtes claires.
  • Stipe (pied) : long (jusqu’à 12 cm), fin, sinueux, lisse, de la même couleur que le chapeau, pouvant présenter des nuances bleutées à la base.
  • Habitat : en groupe, sur terrain acide, dans les prairies, les pâturages, fin de l’été et automne.


Obtention

Les psilocybes peuvent être directement obtenus auprès d’un tiers ou ramassés dans la nature mais aussi cultivés par le consommateur. Pour cette dernière option, certains smartshops proposent le matériel nécessaire (substrats de culture, seringues ou empreintes de spores, voire même growkits prêts à l’usage).


Statut légal

En France, les champignons hallucinogènes du genre psilocybe sont inscrit sur la liste des stupéfiants[10]. Sont donc interdites toutes les activités les impliquant (consommation, détention, production, distribution…), y compris la cueillette dans la nature.


Chimie

psilocybine et psilocine

La principale substance active des psilocybes, et plus généralement des champignons dits « à psilocybine », est la psilocybine. Ils contiennent également de la psilocine mais à l’état de traces[11]. La psilocybine est l’ester phosphorique de la psilocine.

Hofmann a aussi isolé à partir de psilocybes 2 autres composés, la baeocystine et la norbaeocystine[5].


Toutes les espèces n’ont pas la même concentration en principes actifs. Ainsi, P. mexicana serait modérément puissante alors que P. semilanceata contiendrait très peu de psilocine mais des quantités importantes de psilocybine (environ 1% du poids sec). P. cubensis contiendrait une quantité moyenne des 2 molécules (psilocine + psilocybine : de 0,1 à 0,8% du poids sec). Quant à P. cyanescens, les quantités seraient plus élevées (psilocine + psilocybine : 1% du poids sec)[12].

D’autre part, pour une même espèce, ces concentrations peuvent varier d’une souche à l’autre ou selon l’origine du champignon (les champignons cultivés présentant des concentrations supérieures à celles des champignons récoltés dans la nature)[12].


Doses

Les concentrations en principes actifs variant d’une espèce/souche à l’autre, il n’est pas possible ici de donner des dosages précis. Nous invitons donc chaque usager à se renseigner sur la puissance de l’espèce/souche en sa possession et à garder à l’esprit que les champignons cultivés sont généralement plus forts que ceux ramassés.


D’une manière générale, on peut on peut quand même donner les indications suivantes :

  • Il y a un facteur 10 entre les doses de champignons secs et celles de champignons frais[13]. Ainsi, 1 g de champignons secs correspond à 10 g de champignons frais.
  • En fonction des espèces/souches et de leur puissance, la dose usuelle se situe entre 1 et 5g de champignons secs.

Par exemple, pour P. cubensis, Erowid[14] propose les dosages suivants (exprimés en champignons secs) :

  • Seuil d’effet : 0.25 g
  • Effet léger : 0.25 – 1 g
  • Effet moyen : 1 – 2.5 g
  • Effet fort : 2.5 – 5 g
  • Effet très fort : > 5 g


Pharmacologie

La psilocybine est hydrolysée in vivo en psilocine par déphosphorylation. Cette transformation a lieu au niveau hépatique par effet de premier passage. La psilocine serait donc le composé psychotrope principal, et la psilocybine serait minoritaire voire même une prodrogue[15].


La psilocine agit comme agoniste sur plusieurs récepteurs sérotoninergiques parmi lesquels les 5-HT1A, les 5-HT1D, les 5-HT2A et les 5-HT2C[15][13]. L’affinité pour les récepteurs 5-HT2 est forte et se retrouve pour de nombreux autres hallucinogènes, suggérant que ces récepteur 5-HT2 participent grandement aux effets de ces substances[13]. Néanmoins, des différences existent. Par exemple, la psilocine n’a pas affinité pour les récepteurs dopaminergiques D2, contrairement au LSD[15].


Risques et RDR

  • Avant le trip :
    • Le risque de confusion en cas de ramassage n’est pas à négliger. Demander confirmation auprès de connaisseurs. Ne pas consommer en cas de doute sur l’identification.
    • Ne pas consommer de champignons moisis.
    • Se renseigner sur les doses (toutes les espèces ou les souches ne sont pas aussi puissantes).
    • Attention, les doses varient selon qu’elles sont exprimées en champignons secs ou frais !
  • Lors du trip :
    • Accidents : la présence d’un « gardien » sobre est une précaution souhaitable.
    • Conduite : la nature des effets contre-indique la conduite automobile.
    • Bad trip, crise d’angoisse : possible avec tous les hallucinogènes. La présence d’un « gardien » peut-être favorable. Les benzodiazépines peuvent calmer les choses, sans mettre un terme aux effets. Ne pas hésiter à se rendre aux urgences si cela devient ingérable (appeler les secours si besoin, ne pas s’y rendre en véhicule).
    • Autre troubles psychiatriques : dépersonnalisation, troubles psychotiques, état paranoïde… Nécessite une prise en charge médicale.
    • Troubles somatiques : nausées, vomissements, diarrhées, tachycardie, hypertension…
    • Auraient été décrits des troubles cardiaques et des cas d’insuffisance rénale[16].
  • Après le trip :
    • Risque de flashback ou de syndrome post-hallucinatoire persistant : nécessite une prise en charge médicale.


Témoignages

« La pièce en elle même n'a plus du tout la forme de pièce, tout devient hyper confus, je ne distingue plus les mur les uns des autres, je me sent comme dans une espèce de boule perdu dans l'univers qui me protège de l'extérieur, les hallus devinent encore plus intense et prononcéss, il n'y a pas la moindre chose que je perçoit normalement, le studio prend des dimensions pas croyable et le moindre déplacement demande un effort intense mais je reste très actif et je me déplace pas mal en exploration dans le studio, je parle également beaucoup tout seul pour des dires des choses en boucle comme "t'es là ? ah bah non t'es pas là ... t'es là ? ah bah non t'es pas là...." tout le contraire de L. qui est toujours assise contre son armoire le sourire bloqué en plein trip nature/relfexion.

Je m'assois devant l'ordi, le live in pompei des pink floyd passe toujours en boucle, je le voit d'une manière comme je l'ai jamais vu, tout prend une dimension géante, chaque note est si profonde... Je commence à avoir envie de danser, que "ça bouge", j'essaye d'aller sur youtube pour mettre un mix de Psy Trance avec visu, c'est d'une galère incroyable, toute les fenêtres de l'ordi se confondent, l'écran est de toute les couleurs, et en plus de ça, le bureau n'arrête pas de se déplacer donc j'ai a chaque foi l'impression que l'écran "s'en va" sur les cotés et je tend ma main pour essayer de le faire "revenir" j'arrive quand même à lancer la trance, je me lève de la chaise et commence à danser tout seul comme je n'ai jamais dansé. C'est seulement après 10 minutes en retournant sur l'ordi que je remarque que en démarrant la vidéo trance je n'ai pas arrêté Pink Floyd et que pendant 10 minutes les 2 musiques tournaient en même temps, je met une autre vidéo sur youtube, mais je ne comprend plus rien à rien, il y a je sais pas combien de sons en même temps, je n'arrive plus à contrôler quoi que se soit sue l'ordi "Wah mais je comprends rien ! je comprend vraiment rien du tout !! y a rien que je comprends dans tout ce bordel !"

»
-(Source, clem, Lucid-state)


« Je ferme les yeux, des patterns de couleurs me remplissent l’esprit c’est agréable sans compter l’état meurtri de mon esprit, quelque chose y avait pénétré, quelque chose qui me force à voir, ressentir, penser, quelque chose qui captive tout mon être sur une chose : moi, ou plutôt mon âme, mon esprit, mon essence. Toujours les yeux fermés je ressent une présence « face » a moi, je la vois, une espèce de lumière autour de laquelle gravite des « trucs », ces « trucs » m’assaillent, de questions du genre « mais quel est le sens a tout ça ? ».

Ca virevolte, ça fuse : Je n’ai pas le temps d’examiner une question qu’une autre m’attaque violemment, cet entretien avec la « lumière » mise a nu en moi est cru, peu de gens aimeraient ce genre de réunion avec soi-même il me semble… Puis vient la grrrrrande question que tout drogué se pose un jour : « Vais-je devenir fou ? » puis s’ensuit l’éternelle boucle « Vais-je finir en HP (comme certains de mes amis) ? Ca finit quand les effets ? Mais au fait, il est quelle heure ? C’est un truc a devenir fou ! HAAAAAN !!!! Vais-je devenir fou ?! » etc… C’est terrible tout ces « trucs » qui vous assaillent dans cet état, c’est extrêmement anxiogène […] Je souffre mentalement j’ai envie d’exploser en sanglotes tellement je suis perdu a coté de cette torture psychique mon corps se tord de douleur sous l’effet si imposant de la douleur présente dans ma tête. Je revis des expériences dont je vais taire la nature et dont je n’ai jamais réussi a poser de mots sur la portée douloureuse [ …] Puis me vient une idée qu’aujourd’hui j’arrive a comprendre après un certain travail sur moi bien que a la première lecture de ces lignes, cela semblerait un peu exagéré : « Mais, enfaite la seule façon d’arrêter tout ça serait d’arrêter de vivre » me disant en même temps que mourir ne changerait rien, je resterai sous cette même forme de petite lumière bien noirâtre, mais la douleur liée a cette vie disparaîtrai une fois pour toutes… Durant cet entretien avec « moi » j’ai été le témoin d’un genre de renouveau, une séparation de moi-même en milliards de petits morceaux, j’ai constaté la puissance de notre esprit (passer d’une douleur mentale a une abomination physique) sur notre corps, sa dangerosité, de même pour les drogues dites psychédéliques. Je suis intimement convaincu que ce trip était « vrai » naturellement j’étais sous l’emprise de drogue mais franchement, l’état de conscience abordé avec ces molécules peuvent être ressenties sous l’effet de la méditation, c’est donc selon moi quelque chose qui existe, je sais que suis allé trop loin cette fois-ci. D’ailleurs si j’avais su ce que ç’aurait impliqué, je m’en serai détourné MAIS ce fut pour moi une expérience certes terrifiante mais aussi qui m’a ouvert les yeux sur moi, certaines choses vécues etc…

»
-(Source, Shuu, Psychonaut)


« Une fois arrivé, nous avons trouver un coin très beau avec une perspective sur un immense plan d'eau bordé d'arbres, je me suis jeté sur la pelouse et me suis allongé...c'est là que commencent les premières hallucinations, d'abord les couleurs étaient plus belles, les différentes couleurs de feuillage commençaient à se fondre entre elles au point de ne former qu'une masse colorée et vibrante, les ondulations et les reflets de l'eau se détachaient et scintillaient...

Ensuite j'ai commencé à regarder le ciel, là il se produisit deux choses, d'un coté une pixellisation de mon champ visuel (c'était même des petits hexagones, comme les nids d'abeilles) et de l'autre un visage qui commençait à se détacher et qui me semblait n'avoir rien à voir avec le monde reel, mais qui englobé la totalité des éléments qui m'entouraient, comme si j'avais une image à 2 plans (là aussi c'est très dur à expliquer avec des mots). Puis après quelques fou rires avec mon pote, ya eu le trip sur le chien, déjà en jouant avec lui j'ai eu l'impression à plusieurs reprises qu'il etait super vif, très adroit, ultra précis, puis j'ai commencé à scotcher sur ça tête, ça gueule semblait très violette, ça langue pendante était énorme. Après il y eu d'autres hallus, comme la vibration de la pelouse, des sortes de trainés verticales dans mon champs visuel, des confusions optiques...puis comme le parc fermait nous somme rentrés, et on a entamé la phase de descente devant un film (je m'amusais plus à étudier le jeu des acteurs et les plans qu'à suivre l'histoire). Je suis rentré chez moi quasiment comme j'étais parti, frais et heureux d'avoir diverti mon esprit.

»
-(Source, Guigolo, Lucid-state)


« Renaissance, respect, expérience de vie-mort, acceptation de la mort, renaissance, jouissance, renouveau. Tellement de choses physiques, psychiques, une alchimie sonore et un paroxisme des sens. Je n ai jamais atteins un degré de plénitude totale, tellement perché que je n'voulais jamais en descendre (quitte à rester kéblo, c'est grave), mon corps a été une véritable bombe de sens.

Mon psy dissocié, ma brachycardie atteignait limite le 0 pulsation, j’me sentais plus respirer, je mourais dans une forme de plénitude et acceptation totale. J'avais l'impression de vivre tout ce que je n'avais pas pu en une vie, cette mort presque physique ne m'a jamais semblée aussi "plaisante, enivrante" à vivre et à accepter. Je n'aurai jamais pu me sentir aussi bien, délivré, un nirvana presque macabre. Les échos de la musique m'ont réveillé intérieurement. En ouvrant les yeux , les couleurs flashaient de mille feux et tout semblait crystal. Mais mes yeux fermés, je ressentais de + en + cette fusion, cette renaissance, cette forme d’orgasme continue. Quand mon souffle revint, j’le sentais nouveau, différent, chaque respiration lente m'enivrait de plaisir. Je ne voulais pas que çà s'arrête, jamais. J'étais même prêt a rester percher à vie tellement le trip était intense. Au fond de moi, j'avais cette peur mais j'acceptais tout ce qui était en train d'm'arriver.

»
-(Source, Onicks, Psychoactif)


Références