4-MEC, effets, risques, témoignages
La 4-MEC, ou 4-methylethylcathinone (4-methyl-N-ethylcathinone), est une molécule de synthèse de la famille des cathinones, proche de la méphédrone. C'est une drogue psychostimulante et entactogène[1].
La 4-MEC est un research chemical (RC). Elle est apparue au cours de l'année 2010 pour remplacer la méphédrone[2].
Présentation
La 4-MEC purifiée se présente sous la forme d'une poudre. Parfois, certains fournisseurs de RC en vendent sous la forme de préparations commerciales de composition incertaine. La 4-MEC aurait ainsi été identifiée dans certains échantillons dénommés NRG-2[2].
Chimie
Comme la méphédrone, la 4-MEC est dérivée de la cathinone (alcaloïde du khat).
Les modifications par rapport à la cathinone concernent :
- Le rajout d'un groupement méthyle en position 4 sur le cycle phényl. Cette modification est commune à toutes les 4-méthylcathinones (aussi bien la 4-MEC que la 4-MMC ou méphédrone)
- La substitution de l'amine par un groupement alkyle, de type éthyle dans le cas de la 4-MEC (et de type méthyle dans le cas de la méphédrone).
La seule différence chimique entre la méphédrone et la 4-MEC réside donc dans la longueur du substituant alkyle au niveau de l'amine : un méthyle (1 carbone) pour la méphédrone, un éthyle (2 carbones) pour la 4-MEC.
Modes et contextes de consommation
La 4-MEC peut-être consommée par voie orale, nasale et injectable. Par analogie avec la méphédrone, une consommation par voie fumée devrait être possible (à confirmer).
La 4-MEC peut-être utilisée à des fins stimulantes dans un contexte festif mais aussi dans un contexte sexuel.
Il semblerait que, pour la 4-MEC, cet usage en contexte sexuel soit plutôt fréquent, notamment dans le cadre de la pratique appelée slam[3] (usage de psychostimulants, par voie injectable, dans un contexte sexuel, chez des hommes ayant des pratiques homosexuelles).
Sur 20 usagers de 4-MEC traités à l'hôpital Beaujon, tous étaient des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et 18 s'étaient initiés à ces produits à des fins sexuelles[3].
De plus, le phénomène d'injection de 4-MEC semble relativement important. En effet, cette molécule a été retrouvée dans 25% des 3200 seringues franciliennes analysées par l'association Safe en 2012[4].
Effets
Le site Erowid répertorie les effets suivants[2] :
- Effets recherchés :
- stimulation mentale et physique
- euphorie
- sensation d'empathie et d'ouverture
- augmentation de sociabilité
- rush agréable
- sensation de détente intermittentes
- meilleure perception de la musique
- Autres effets :
- perte d'appétit
- mydriase (dilatation de la pupille)
- trouble de la thermorégulation (température corporelle)
- transpiration
- tachycardie et hypertension
- nystagmus (mouvements saccadés et involontaires de l’œil)
- trismus (contraction involontaire de la mâchoire) et bruxisme (grincement des dents)
- tremblements
- craving avec forte envie de redropper
- perturbation de la mémoire à court-terme
- insomnie
- contractures musculaires
- vertiges, étourdissement
« | Niveau effets, la 4-MEC est moins "potent" que la 3-MMC. On ressent certes une bonne stimulation mais celle ci est plus subtile. Les premiers effets interviennent après une quinzaine de minutes, la monté (si on peu appeler ça une montée) est légère. Même après plusieurs traces ou paras, les pupilles restent normales et on a pas l'air défoncé. Le craving est également moindre qu'avec le 3-MMC et encore davantage par rapport à la 4-MMC. | » |
-(Source, L'alchimiste, Psychoactif) |
Le craving serait assez marqué, ce qui ferait de la 4-MEC un composé particulièrement addictogène. Ainsi, un usager aurait décrit une session de 72 injections en 48h[3]. D'autres témoignages vont également dans ce sens :
« | J'ai pour la première fois testé le 4-mec pas mal speed, sans la sale descente de la mephedrone, j'ai tapé le G [gramme] dans la soirée. Dès que G 1 il faut qu'il y pass | » |
-(Source, cker79, Psychonaut) |
Réduction des risques
En l'absence de données spécifiques, on suppose que les précautions à prendre sont comparables à celles concernant la méphédrone.
Autres témoignages
« | Personnellement, j'ai commencé par une première trace de 200 mg environ. J'ai eu un flash saisissant. Une grosse montée de chaleur, mes sens développés d'un coup (la musique est devenue plus claire avec un sentiment de symbiose avec elle). Je dirais aussi une perception visuelle modifiée. J'ai du mal à le définir, c'était comme un voile un peu lumineux. Grosse tchatche et hyper empathie avec mon entourage, enveloppé d'une énergie love love quand même. Je confirme un craving assez prégnant au bout d'une heure. Dans toute la soirée j'ai du me faire 800 mg. Toutes les autres traces m'ont redonné un petit coup de chaud (sauf la quatrième et dernière) et surtout entretenu le plateau. Durée du kiff: 8 heures environ. Pas spécialement de bruxisme centré, ni de gros coup de speed. Par contre, la descente à été un peu pénible. La tachycardie est restée 10 bonnes heures. 100 mg de seresta n'ont pas été suffisant pour me faire dormir correctement et petite humeur dépressive les deux jours suivant. Globalement très bonne première expérience d'un RC. | » |
-(Source, Yasko, Psychoactif) |
« |
Sniff 200mg : 5min: Légère confusion avec un début de body high 10min: Désorientation, nervosité, vomissement et body high assez marqué 15min: Forte confusion, désorientation, capacités motrices altérées (il est assez difficile de boire une gorgée à la bouteille), body high décrit comme étant le même que celui de la méphédrone 30min: sniff de 100mg supplémentaires 45min: Désorientation, confusion, incapacité de parler (marmonnements incompréhensibles), nystagmus (rapides mouvements oculaires de gauche à droite), trismus (grincement de dents ?) 60min: Pareil avec de nouveaux vomissements 90min: Pareil mais avec encore de nouveaux vomissements 100min: Endormissement |
» |
-(Source, nanashiRei, Drugs-forum) |
« | Chez un ami, on est cinq, on a deux teilles de mousseux et une de pastis, de la weed et le MEC. Je commence par un verre de mousseux puis j'enchaine sur une trace "normale". La défonce ressemble à la méphédrone mais il manque quelque chose, le high met 10 minutes à arriver. Il y a cette petite gène qui est relou, une appréhension par rapport aux gens, je sais que j'en ai pour dix minutes après ça va passer, mais c'est pas très agréable. Deuxième trace, ça commence à pousser, la première bouteille de mousseux est finie, tout le monde parle fort et à envie de dire quelque chose, on est bien stimulé quand même
Bon c'est quand même plat comme défonce, au bout de quatre trace je me fais un gros para, je commence à m'enfumer la tête, il n'y a presque plus de mousseux et la teille de pastis a pris une grosse claque. On est bien éclaté, un pote va même super mal finir, il a déglingué trop vite le pastis, la suite est faite de trébuchement et d'un ko. Le para me réchauffe bien, mais il manque juste le côté euphorisant de la meph', je ne sors pas de moi même, je reste calme mais à donf comme avec la coke. On termine la soirée avec un film, la descente déjà entamé et retardé avec une grosse trace est hard core, plus soft qu'avec la meph' quand même, mais je ressent un bon mal être que j'arrive partiellement à oublier en me concentrant sur le film. Heureusement que j'avais un somnifère sinon j'aurais bien douillé, pendant la nuit j'ai fais des rêves de fou portant sur la drogue et sur les variations du temps, très réalistes en tout cas. Lever 16h30, en forme, bon le lendemain est effectivement clean comparé à la meph', mais la descente pas glop. Par contre j'ai plus de mâchoire depuis, ça craque, ça coince, ça serre bien... Avis global : pour commencer dans les stims c'est un bon aperçu, si t'as rien trouvé de mieux pour te défoncer niveau prix c'est très abordable, sinon c'est plat et vide comme stimulation, il en faut beaucoup pour être vraiment défoncé, j'ai aussi trouvé que c'était cool au niveau du snif, et les aliments avaient du goût le lendemain. |
» |
-(Source, Laura Zerty, psychonaut) |
Références
- ↑ Wikipedia : 4-MEC (en anglais)
- ↑ 2,0 2,1 et 2,2 Erowid : 4-MEC (en anglais)
- ↑ 3,0 3,1 et 3,2 Batel P. Drogues de synthèse : la préoccupante «mode». Novembre 2012. Vih.org
- ↑ Safe. Étude longitudinale des résidus de drogues dans les seringues usagées : apport à la connaissance des pratiques des usagers. 2013 (en cours de publication). Quelques résultats dans cet article du Monde