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Alise 



Voilà , c'est parti.
Je fonce, je me jette à  l'eau.

Abilify me crame l'estomac mais d'ici trois cafés ça ira mieux.

Je le prends "pour mon bien", ce neuroleptique, depuis plus de cinq ans. Quinze mg/j en deux prises, la première (2x5 mg) me booste pour que j'atteigne l'après-midi sans trop de prise de tête, sans couler au fond du lit pour une seconde nuit. La seconde doit être faite avant 17h sinon je ne dors pas, je suis trop excitée le soir ou je passe une nuit agitée.
Pour ceux qui ne connaissent pas Abilify (aripiprazole) c'est un neuroleptique anti-dépresseur. Comme je suis bipolaire avec un fond de base dépressif, je prends cette molécule. Elle me permet de border mes délires quand je suis en état d'en vivre et elle contribue à  anesthésier mes peurs (je suis un peu parano et bourrée de phobies). C'est ma béquille.

Je ne prends pas qu'Aripiprazole comme molécule psycho active.
Je connais quatre classes de médicaments : les thymorégulateurs (dépamide), les antidépresseurs (deroxat, effexor, seroplex), les anxiolytiques (atarax, valium, lexomil, seresta, rivotril) et les neuroleptiques (abilify, sulpiride, orap, loxapac, tercian.)
Pour ceux qui ont des questions sur les molécules ou les produits pharmaceutiques cités, je répondrai dans la mesure de mon expérience, qui n'est que celle d'une usagère car je n'ai pas fait d'études médicales. J'ai fréquenté d'autres forums cependant et j'ai quelques connaissances à  partager, le cas échéant.

Outre aripiprazole qui est là  pour border ma psychose, je prends atarax et valium sur prescription médicale. J'avais réussi à  passer au travers des addictions aux anxios mais aujourd'hui, je dois reconnaÎtre une dépendance à  atarax et valium. Je prends le premier (atarax) le matin avec abilify et valium le soir pour être en état de dormir quand je ne fume pas de joints.

Le cannabis est la quatrième des substances que je consomme. Progressivement, j'ai augmenté ma consommation jusqu'à  atteindre la capacité de fumer quasi 3 g/j.
Je sais que je dois arrêter (j'en ai marre, ça ne me fait plus grand chose, je perds la mémoire etc) mais seulement progressivement car un arrêt brutal s'accompagnera d'une décompensation psychotique. Même les psychiatres me déconseillent d'arrêter brutalement...

... Pourquoi ne pas aller se sevrer en lieu dédié ? Parce que je fuis les espaces clos, les situations où ma liberté est niée, contrôlée me placent dans un état de désespoir qui peut m'être funeste. Des idées suicidaires me hantent depuis l'adolescence. l'hôpital doit rester un refuge, un recours, pas une prison.

Je sors d'une hospitalisation forcée (on dit sous contrainte) et abusive. Le psy des urgences se demandait ce que je foutais là . Je n'y ai passé qu'une nuit mais cette nuit a des retentissements psychologiques encore aujourd'hui. Il est désormais exclu que je confie avant un moment le soin et l'accompagnement du sevrage à  une équipe de lieu fermé...

Je vais me débrouiller seule et je vous propose de lire et de réagir au récit que je ferai de ma progression sur une année.

Je n'attends rien d'autre que de la bienveillance.



J'ai relu mes posts de présentation et je réalise combien ils sont tristes.
J'en suis à  la fois responsable et désolée. Je ne peux rien changer au fond de dépression sur lequel ma vie se détache. Je n'ai pas d'autre espoir que d'en sortir une nouvelle fois. Cela peut aller vite, quelques semaines. C'est l'été. Il suffit que j'arrête de me cogner au mur pour aller voir ce qu'il se passe de l'autre côté de la fenêtre...

Catégorie : Présentation - 28 juillet 2016 à  19:49



Commentaires
#1 Posté par : Alise 28 juillet 2016 à  19:59

 
#2 Posté par : Alise 28 juillet 2016 à  20:01

 
#3 Posté par : Alise 28 juillet 2016 à  20:03

Alise a écrit

et puis merde je renonce;;;;;,,,,,,,,,,,,,,:::::::::!!!!!!!!!!


 
#4 Posté par : bighorsse 29 juillet 2016 à  02:04
si tu fais un copier coller de l url de ta video on pourrait la voir

je suis touchée par ta tristesse et la panade dans laquelle tu vis avec un traitement lourd , aux multiples conséquences; le probleme c est que tu n'as pas le choix , à  cause d une psychose, si je te suis bien ?
tu n'as jamais consommé autre chose comme drogue alors? bien que celles que tu prends sont déjà  de sacrés drogues!

pour le cannabis :pas la peine d aller te faire enfermer pour l'arrêter; tu n'as pas besoin de vivre des choses moches dans ces lieux similaires à  des prisons ! et encore parfois je préfère la prison à  l hp (ma tête s en sort bien mieux !) car l hp distribue les cachets comme des cachous ! la camisole chimique pour se sevrer du cannabis est à  mes yeux un terrible abus de pouvoir exercé par l autorité pour écraser le désir de défonce!

tu peux gérer une descente progressive de ton dosage de cannabis , et ne fumer que quand vraiment ça te parait nécessaire ; un peu comme avec les clopes quand on veut réduire sa conso quoi

prends ton temps, aller piano afin de ne pas te déséquilibrer sur le plan mental est fondamental pour toi

saches que je suis de tout c œur avec toi ; j ai aussi connu ces lieux d enfermement, l abus d usage de cachets de toute classe de la part du psychiatre prescripteur ; la prise de  30 kg grâce au tercian , à  un neuroleptique alors que je ne suis pas touchée par une psychose ; bref j avais tellement de cachets qu il m a fallu trois années pour me sortir de ce tunnel, véritable dépossession de soi
et on appelle ça du soin....

 
#5 Posté par : fake_valaisan 29 juillet 2016 à  06:58
selon mes psys, il n y a pas de dependance physique ..... mythos ! ce que j ai remarqué c est que tant que t as pas fais quelques jours sans tu peux pas reflechir a la question, en fait c est pas toi qui y réfléchis, mais l abilify ( ABILIFY et toi vite fait )... perso on m a prescrit ca pour des angoisses qui n en étaient surement pas, ou juste la pour me reveilller, a la place on m a endormi, pour moi une prise de al52 ou california sunshine m'a aidé a tout arreter une premiere fois, et a reveiller mon c œur qui avait disparu
courage a toi
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#6 Posté par : Alise 29 juillet 2016 à  19:58

bighorsse a écrit

si tu fais un copier coller de l url de ta video on pourrait la voir

Je retenterai quand j'aurai envie de me prendre la tête ! wink


je suis touchée par ta tristesse et la panade dans laquelle tu vis avec un traitement lourd , aux multiples conséquences; le probleme c est que tu n'as pas le choix , à  cause d une psychose, si je te suis bien ?
tu n'as jamais consommé autre chose comme drogue alors? bien que celles que tu prends sont déjà  de sacrés drogues!

Oui, je borde une PMD avec Abilify et des anxiolytiques.
Non pas d'autre drogues. Pas d'attirance particulière non plus.
Testé : la cocaïne (2 sniffs) M'intéresse pas.

Je suis venue au cannabis pour me relaxer "naturellement" (avant les anxios)

pour le cannabis :pas la peine d aller te faire enfermer pour l'arrêter; tu n'as pas besoin de vivre des choses moches dans ces lieux similaires à  des prisons ! et encore parfois je préfère la prison à  l hp (ma tête s en sort bien mieux !) car l hp distribue les cachets comme des cachous ! la camisole chimique pour se sevrer du cannabis est à  mes yeux un terrible abus de pouvoir exercé par l autorité pour écraser le désir de défonce!

tu peux gérer une descente progressive de ton dosage de cannabis , et ne fumer que quand vraiment ça te parait nécessaire ; un peu comme avec les clopes quand on veut réduire sa conso quoi

prends ton temps, aller piano afin de ne pas te déséquilibrer sur le plan mental est fondamental pour toi

Oui, c'est exactement ce que je pense ...

saches que je suis de tout c œur avec toi ; j ai aussi connu ces lieux d enfermement, l abus d usage de cachets de toute classe de la part du psychiatre prescripteur ; la prise de  30 kg grâce au tercian , à  un neuroleptique alors que je ne suis pas touchée par une psychose ; bref j avais tellement de cachets qu il m a fallu trois années pour me sortir de ce tunnel, véritable dépossession de soi
et on appelle ça du soin....

Je n'ai pas connu de violences telles. Ma première hospitalisation date de l'an dernier. La deuxième n'avait pas lieu d'être et n'a duré que quelques heures.
Tant mieux si tu as réussi à  t'en sortir. Oui, c'est une dépossession de soi, j'entends bien ce que tu dis j'ai vécu ça deux fois, la négation de ma parole et de ma liberté. C'est terrible.

Je prends abilify volontairement à  la dose efficace. Mais je vais apprendre à  me passer du reste et me réapproprier ma vie.

Merci enfin de la gentillesse qui est la tienne.
Elle fait du bien.

Alise


 
#7 Posté par : Alise 29 juillet 2016 à  20:01

fake_valaisan a écrit

selon mes psys, il n y a pas de dependance physique ..... mythos ! ce que j ai remarqué c est que tant que t as pas fais quelques jours sans tu peux pas reflechir a la question, en fait c est pas toi qui y réfléchis, mais l abilify ( ABILIFY et toi vite fait )... perso on m a prescrit ca pour des angoisses qui n en étaient surement pas, ou juste la pour me reveilller, a la place on m a endormi, pour moi une prise de al52 ou california sunshine m'a aidé a tout arreter une premiere fois, et a reveiller mon c œur qui avait disparu
courage a toi

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Merci de ton message fake_valaisan.
Les psys ne sont pas mythos. Ils n'ont pas l'expérience de la prise d'un neuro au long cours...
Je garderai courage.


 
#8 Posté par : bighorsse 30 juillet 2016 à  00:03
Les psys ne sont pas mythos. Ils n'ont pas l'expérience de la prise d'un neuro au long cours....(alise)

bien sûr qu ils ont le recul necessaire pour le savoir: plus de 50 ans...ça compte non?
ils le savent mais ne considèrent pas cela comme important par rapport aux benefices supposés des neuro, anxio etc...

c est vrai si on considère qu il vaut mieux être aidé par ces medocs que de rester dans la psychose, la peur, la terreur etc....mais ça ne devrait pas les empêcher de le dire quand la personne veut arrêter...au lieu de cela ils disent "n arrêtez pas" car il y a de gros effets secondaires lors d arrêt brutal après un traitement au long cours

 
#9 Posté par : Alise 30 juillet 2016 à  09:34
Ce que je voulais dire c'est qu'ils n'ont qu'une expérience livresque, pas empirique. Ils ont les infos que les patients donnent, par retour d'expérience réelle...

Rares sont les psys ayant pris des neuros...


Bonne journée !

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