Concrete X 



Je les regarde, leur souris, et gobe le mien.

Le début est long et difficile. La musique me brusque. Elle sonne trop fort, trop violemment, me désarticule. Elle rentre dans mon corps, soulève mes entrailles, pour finalement m'envoyer vomir par dessus bord. Les couleurs et les lumières se déconstruisent sur ma rétine, se mélangent et clignotent.

Mais il est là , lui, derrière, en dessous de moi, au dessus, partout. Il prend soin de moi, me serre et m'apaise. Je réapprends à  respirer, à  assimiler la toute nouvelle acuité de mes sens. Je saute sur mes pieds, lui adresse un sourire reconnaissant, puis lui propose de descendre un étage plus bas.
En bas, tout est plus sombre, même si, à  intervalles réguliers, la salle s'éclaire une fraction de seconde. Quant à  la musique, pourtant plus forte qu'en haut, elle ne m'agresse plus. Au contraire.

Au fil de la soirée, mes yeux deviennent comme des billes noires, de plus en plus rondes, de plus en plus brillantes. Mes pupilles recouvrent intégralement mon iris. Elles sont dilatées, et sans cesse en mouvement. Du chat, j'ai le regard fou et la démarche lascive. Je les dévisage tous, les déshabille dans mon esprit, touche les dos et les épaules autour de moi.
Je surprends les hommes et femmes me regarder, remplis d'émotions exacerbées. Un voudra me caresser, d'autres désireront m'agresser, me frapper, se blottir dans mes bras, ou prendre soin de moi. Leurs yeux à  eux ne parlent plus, ils hurlent, comme je le fais de même à  chaque nouvelle basse qui retentit.
Mon corps ne pèse plus grand-chose. Je tourne, je danse. Je ris. Nous nous regardons, nous serrons, nous prenons dans les bras l'un l'autre. Mes veines et mon cœur n'ont jamais travaillé aussi vite. Ils battent dans toute mon anatomie, sont les causes des frissons constants qui traversent mon épiderme. Il faut que j'y reste plus longtemps, il n'est pas encore le moment de partir. Afin d'avoir le temps d'autoriser les boucles de dub à  pénétrer encore un peu plus dans mes organes pulsants, à  prendre leur possession sans une seule once de réflexion de ma part.

Mon corps survit, confondu au rythme des basses et des regards extérieurs.

Je lâche prise. Je déteste, et adore ça.

Catégorie : Trip Report - 29 mai 2016 à  21:56



Commentaires
#1 Posté par : Amaranthe 29 mai 2016 à  22:41
Un texte court mais bien écrit smile! Merci pour ce TR bien sympa à  lire ^^.

C'était ta première expérience à  la MD ou juste une fois parmi d'autres qui t'a plus marqué(e) ? :)

 
#2 Posté par : sheerandsteep 29 mai 2016 à  22:56

Amaranthe a écrit

Un texte court mais bien écrit smile! Merci pour ce TR bien sympa à  lire ^^.

C'était ta première expérience à  la MD ou juste une fois parmi d'autres qui t'a plus marqué(e) ? :)

Merci :) Non, une parmi d'autres, la seule que j'aie jamais reportée par écrit
C'était hier

J'ai fait un tour sur ton blog
Tes textes sont très touchants et intenses


 
#3 Posté par : Amaranthe 29 mai 2016 à  23:57
Ah ? Merci x). Mais bon, c'est pas moi le sujet là  !

J'ai beaucoup aimé ta description des mydriases, des frissons qui parcourent le corps avec le produit et des sensations qui s'exacerbent, un bon rappel de mes moments magiques sous MD, merci pour ce petit voyage wink. Poste des blogs plus souvent ! big_smile

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