Pour toi 

Bon, j’ai décidé de mettre ici, et partager pour ceux qui ça peut intéresser un texte de William Blake que j’affectionne particulièrement.

C’est un texte que j’ai choisi et lu à la cérémonie lorsque j’ai perdu mon père, j’avais alors 22 ans, il y a 3 ans maintenant.
Je le relis souvent, je l’ai choisi d’abord par ce que mon père était marin, la mer et les bateaux c’était un peu toute sa vie. Il avait d’ailleurs habité à Papeete, et Tahiti où il s’était fait tatouer une grosse ancre marine sur l’épaule gauche. Ce texte est aussi plein d’espoir pour moi. Car malheureusement je vis avec énormément de regrets à ce jour, puisque je n’ai jamais réussi à le sauver, de son desepoir, de son addiction. Voir mon père mourir et le voir dans tout ce qu’on peut imaginer de plus horrible, car je vous assure que de voir mourir quelqu’un de cette manière est vraiment insupportable. En passant par la rue, les services en réanimation jusqu’à le voir agonir et souffrir et ne rien pouvoir faire. Sauf que la petite jeune fille, adolescente que j’etais netais pas prête à assumer tout ça, seule. Mais cela m’a changer a jamais, d’un côté meurtri et de l’autre plus forte. Peut être que j’en ferais un post, plus tard... je ne sais pas.

Voici le texte,

Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin,
et part vers l'océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.
Quelqu'un à mon côté dit : « il est parti !»

Parti vers où ?
Parti de mon regard, c'est tout !
Son mât est toujours aussi haut,
sa coque a toujours la force de porter
sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi,
pas en lui.

Et juste au moment où quelqu'un prés de moi
dit : «il est parti !»
il en est d'autres qui le voyant poindre à l'horizon
et venir vers eux s'exclament avec joie :
«Le voilà !»

C'est ça la mort !
Il n'y a pas de morts.
Il y a des vivants sur les deux rives.

(Photo prise lors d’un de mes voyages, en pleine mer, là où je me sens le mieux)

J’ai du mal à imaginer que plus jamais je ne te reverrai. Mais la vie continue