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des jours avec, des jours sans (opiacés) 



une journée qui commence comme une nuit
sous la pluie
il pleut des cordes autour de mon cou
je m'en fous

sans opiacés, sans sûreté
je m'en vais

et je reviens.

je zigzague encore en titubant dans les artères de l'Europe malade, presque sans crainte d'attraper de virus. Pas besoin de tomber contaminée, j'ai échu par choix accro et amoureuse.

malade de vie jusqu'aux os. qui ne feront pas vieux, mais limite ça me soulage.

boucle incessante, je suis à nouveau sur un siège qui perce les frontières.

j'enfante des traces, où les autres tracent des lignes adroites de vies en devenir.

ce n'est pas la chatte déchirée à m'en empêcher, c'est milles angoisses et responsabilités que je ne peux pas assouvir.

et des berceaux criants, je passe par les barreaux qui craignent. des potes encore en cage, victimes d'une répression qui m'enrage.

la vie qui se range me déprime, je préfère les chaussettes dépareillées à l'ennui morne d'une armoire ordonnée.

puis l'irréalité réelle re-arrive.

la coke en trace et en bouteille, les verres d'alcool à remplir mes vides existentiels.

techno qui rythme les bribes de mes souvenirs débridés. j'ai du mal à suivre le fil d'une soirée qui s'étale sur des heures dépourvues de temps. les quarts d'MD qui fusent, les rails de speed qui s'enchainent et me portent. sur les vagues des paroles et les flots des corps qui bougent. Les gouttes d'LSD qui pleuvent du plafond troué et me scotchent aux lumières.

et, cette fois, même pour la descente, aucun réconfort marron. alors, j'expérimente qu'alcool et benzo ne font pas bon ménage dans mes relations.

je troue ma mémoire, mais je m'aperçois que je n'ai pas senti le manque d'opiacés.

j'avais depuis une semaine réduit par la force de chose, les stocks s'anéantissant. j'en garde un bide en vrac par moments, mais j'exulte de m'être défaite de l'angoisse de m'en priver.

certes ça ne va pas mieux au retour. le détour m'a coûté une descente où je remets tout en cause. ma vie y compris.

mais j'ai compris que je vis pour moi. que la peur de l'exclusion et de l'abandon ne peuvent pas être le moteur de mes gestes. la honte du jugement de mes choix, n'empêche pas la fierté de les faire.

et je me prépare à en parler, à échanger pour construire ensemble ou séparément. les œillères d'une angoisse binaire je les ai laissés le long de cette route pluvieuse.

dehors, l'orage se déchaine encore. de l'intérieur je tâche de couper mes chaines.


Catégorie : Road trip - 02 octobre 2020 à  12:48

#choix #trip introspectif

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dehors, l'orage se déchaine. de l'intérieur je tâche de couper mes chaine.. N.S



Commentaires
#1 Posté par : cependant 05 octobre 2020 à  13:37
Et les mots échangés laissent en suspens mes envies.
Doutes de vie.
Je ne sais pas comment m'en sortir, pour l'instant je me limite à sortir.

 
#2 Posté par : ismael77 07 novembre 2020 à  12:16
J'adore cette chanson, et tout l'album dont elle est issue.
Toujours un plaisir de te lire, mais là j'avoue c'est pas du plaisir, on se sent perdu avec toi. Et j'imagine que comme moi, il y a beaucoup de gens à qui tes mots font écho à l'intérieur de leur vide transportée par leur carcasse d&sarticulée de pantin sans marionnettiste.
Oui c'est ça quand on arrêtte on est en vrac, on ses sent comme si on avait été la main qui fait bouger la bouche de la poupée du ventriloque, et permet à ceet interface corporelle, de communiquer et d'être pleine, la parole et l'acte, sont ce que dieu a utilisé pour créer le monde. Enfin selon la Bible, je ne suis pas croyant mais quand je perd le fil de mon récit personnel, vidé, au présent et au futur de toute substance. Je me raccroche à ses lettres hébraïques de la génèse, au ùmoins savoir non pas d'où l'on vient mais qu'est-ce qu'on a transmis sur ce mythe, récit des origines.
En hébreu dire et faire, c'est acter, similaire, davar,dieu dit que la lumière soit et la lumière fut...
Et bien quand la dépendance aux opiacés montre son pire, en fait le seul problème après la proihibition, du produit, c'est d'abord le fait d'en avoir besoin (que ce soit pour le kif ou pour ne pas être mal) et ce en dépit des sevrages. S'il suffisait d'arrêter, non puisque qu'on a commencé c'est qu'il y avait de la place pour, un vide à combler, pur moi un manque affective, une solitude à supporter. Malheureusement l'héroïne ne fait de mal au corps à part le risque d'OD et la vie que tu as pu mener, la mort ne se rapproche pas comme avec l'alcool ou la cigarette. Oui on a été jusqu'à interdire une substance qui n'est pas mauvaise pour la santé, elle a même des application irremplaçables, dans l'antalgie, la toux, le sommeil, la dépression, la colique, et les maux de la vie. 10 000 ans au moins que nos ancêtres ont représenté des têtes de pavot, et pas pour faire beau, parce qu'il pensait que la forme de tête de cette magnifique fleur, (au jardin des plantes à Paris il y a une belle collection de différents et multicolores pavots, et j'adore voir les coquelicots sauvages pousser en juin, entre les rail désaffectés des voies du PC, de ce train de petite ceinture qui faisait le tour de Paris. Un Paris ouvrier dont j'ai eu la chance de connaître les restes fumants, agonisants, avant de partir en banlieue. Il enfumait les carreaux des appartements que le grondement et le sifflement de la locomotive faisait trembler, ces gens qui habitaient les immeubles insalubres der Paris, comme les tenements du Lower East Side à New York City, où là aussi, dans des taudis qu'on appelait sweat shops parce que les immigrés d'Europe y suaient et vibvaient, travaillant à la lampe dans l'obscurité de leur deux pièces exigu, où vivait et dormait à tour de rôle deux générations parlant deux langues, le yiddish ou le sicilien, et l'américain.
A l'époque de cette révolution industrielle, qui fut contemporaine de la révolution qui eu lieu en chimie. On avait une main d'oeuvre qui venait ders campagnes pour s'entasser à Paris, une époque sans dimanches, on travaille en famille dès 8 ans, et dans ce monde de fer et de feu, de vapeur et de machines. C'est le corps et l'esprit humain  qui s'aliène.
Au début du siècle dernier il y avait 200 fumeries d'opium à Paris, et à NY on retrouvait des fioles d'Héroïne pour adultes ou pour faire dormir les enfants, malgré le bruit du travail. Dans ce qui était l'atelier de confection de la nation.
Pour son labeur l'ouvrier avait l'absynthe pour oublier sa condition noyer la révolution. Mais il y avait aussi l'héroïne qui était en vente libre comme la cocaïne.
C'est la société, cette société inhumaine qui a créé les remèdes, plus purs, plus scientifiques, alcaloïdes isolés, solutions injectables, sirops, tablettes, sodas, vins à la coca. Tout l'occident, comme la Chine forcée par les canons anglais à accepter la loi du commerce et l'opium produit par les colonisés indiens pour le marché chinois.
Quelle idée est venue aux américains de vouloir supprimer ce qui soulage la souffrance des masses, l'opium du peuple c'est l'opium, sans chercher ou réussir ni vouloir, agir sur la cause de ses souffrances, autrefois limitées aux maladies, maintenant on invente des mots, pour ce mode de vie, qu'oblige à mener pour sa survie le capitalisme. Qui transforme la chambre en atelier, abime les mains et les yeux des piqueurs et coupeurs de tissus. Tous les Juifs persécuté de Russie sont ailleurs, d'ailleurs, tailleurs,  immigrés à NY ils forment comme les noirs l'ont fait pour le blanc coton, le moteur humain (aujourd'hui le lumpen prolétariat mondial est asiatique et non qualifié, au moins à cette époque on avait un métier...à tisser, on était esclave à la tache, son propre bourreau, avant que les usines se développent. Le travail lui tue, mes parents en sont mort avant de savoir si l'alcool et le tabac les aurait tué, l'amiante l'a fait à coup sur.
Qu'est-ce qui prend au peuple de se laisser imposer sans cesse, un processus productif qui l'écrase, et acceptant que l'Etat lui interdise ou l'autorise à prendre qui un remontant qui un apaisant, pour affronter cette vie moderne, qui ne semble pas faite pour l'humain. L'usine ressemble à une machine qui engloutie les hommes pour produire. Broie les os, casse les dos, et courbature les muscles, pollue les poumons, même dans une scierie.
Quand on a par une loi au départ américaine puritaine (ils iront jusqu'à, la prohibition de l'alcool mais ne comprenne toujours pas que c'est le même problème pour les drogues, qu'on ne lutte pas contre une substance, ces consommateurs, (s'il y a un problème alors il faut y penser comme un problème de santé publique, et les candidats à la dépendance aux opiacés ne sont pas plus nombreux quand c'est autorisé, les USA sont les plus gros copnsommateurs du monde de tout, et de loin la plus grosse demande de produits qui pour prendre l'exemple de l'opoium et de la coke ne sont pas chers, mais deviennent un biz par le seul fait d'être illégal, 'combien de fois faudra t-il que vous vous bruliez avant de comprendre que le feu brule?' disait   qui
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Great commentaire...mais manque la fin ? cimer Cependant

 
#3 Posté par : Morning Glory 07 novembre 2020 à  22:47
Et bein, jsuis pas revenue faire un tour pour rien smile

Merci beaucoup pour ces textes sinon sombres, plus qu'inspirants.

Ismael a écrit

j'imagine que comme moi, il y a beaucoup de gens à qui tes mots font écho à l'intérieur de leur vide transportée par leur carcasse d&sarticulée de pantin sans marionnettiste.

Présente. Et les tiens me parlent encore plus


 
#4 Posté par : cependant 08 novembre 2020 à  14:23
Salut,

merci Ismael pour ton commentaire super riche !!

ismael77 a écrit

Toujours un plaisir de te lire, mais là j'avoue c'est pas du plaisir, on se sent perdu avec toi.

C'est presque marrant, mais même en ayant traversé des moments pas évidents, je ne trouvais pas ces bouleversements si négatifs, des remises en question qui m'ont permis d'avancer...
Ça fait à peine un mois que j'avais écrit ce billet, mais j'ai l'impression qu'un temps de ouf c'est écoulé.

Difficile imaginer maintenant cette liberté de vadrouiller que je me suis donné toute cette été, difficile imaginer que j'avais arrêté pour recommencer. Et que j'ai à nouveau froid, ma peau frissonne, je me réveille à 6h du mat, j'éternue, mal aux muscles et aux boyaux.


ismael77 a écrit

Et bien quand la dépendance aux opiacés montre son pire, en fait le seul problème après la proihibition, du produit, c'est d'abord le fait d'en avoir besoin (que ce soit pour le kif ou pour ne pas être mal) et ce en dépit des sevrages. S'il suffisait d'arrêter, non puisque qu'on a commencé c'est qu'il y avait de la place pour, un vide à combler, pur moi un manque affective, une solitude à supporter.

Oui, c'est tellement bien dit, « puisque qu'on a commencé c'est qu'il y avait de la place pour »

Et ton historique resonne tellement de vérité...ça fait plaisir à lire !

Bonne continuation à toi, malgré tout !!


 
#5 Posté par : cependant 08 novembre 2020 à  14:27

Morning Glory a écrit

Merci beaucoup pour ces textes sinon sombres, plus qu'inspirants.

Merci à toi de faire un tour ici et de t'y attarder...

En quoi trouves-tu inspirante la sombritude de ces billets (enfin "ces"...j'imagine tu parles des derniers) ?

J'espère ça va bien pour toi, malgré l'echo des mots obscurs !


 
#6 Posté par : Morning Glory 09 novembre 2020 à  22:53
C'est pas parce qu'ils sont sombres directement. Déjà, je crois qu'on te l'a déjà dit hein mais: c'est bien écrit smileJ'aime bien quand c'est bien écrit.

Et puis ça fait écho à des trucs que je ressens moi aussi, alors je m'y retrouve parfois.

Mouai franchement j'ai connu mieux moi aussi kof, je suis certainement à un pivot de ma vie, c'est douloureux... mais je sais pas encore si ça va déboucher sur une issue aussi mince soit-elle, ou finalement juste lentement m'enterrer. Let's fight and see roll

 
#7 Posté par : ismael77 10 novembre 2020 à  11:30
Merci pour ton texte et merci pour le commentaire sur mon commentaire (...), en fait je voulais écrire un truc mais n'ayant plus le temps, pardon j'ai pensé l'avoir effacé, car je voulais le refaire et j'avais pas le temps de relire, donc je ne voulais pas le publier! Bon et bien tant pis...ou tant mieux.
Du coup je suis pas allé au bout, je ferai un billet sur mon blog, ou reviendrai.
Je n'écris plus beaucoup.
J'en avais marre de parler de drogues. Mais il y a tellement de sujets liés entre le témoignage la critique de la prohibition.

Après avoir tout perdu à cause d'une consommation de cocaïne j'ai fini par m'exiler à 800km (je n'avais de toute façon nulle part où aller, passer de marié attendant un enfant, vivant en pavillon, avec de l'argent et du taf à SDF vivant dans sa voiture, puis sans voiture...). Je n'ai pas retrouvé 'la vie' comme quand j'avais arrêté l'héro sous TSO, la C ou plutôt la stigmatisation, l'auto stigmatisation aussi, violence symbolique, ont fait de moi quelqu'un à qui on ne fait pas confiance et que je ne prenne plus de drogue ne change rien, je me retrouve complètement seul. La famille, les amis, s'éloignent ou font leur vie, et toi après ses cures et ce travail tu retrouve les problèmes qui ont fait que tu es tombé dedans, la solitude, mais tu n' a plus de deuxième chance, à part ne pas être en prison. Mais on ne peut se réjouir de limiter la casse, il faut un progrès dans les têtes, la drogue ce n'est ni bien ni mal, ça dépend.
Là, aujourd'hui prendre de l'héro et de la coke ( surtout pour des cas comme moi cela pourrait être de la maintenance à l'héroïne comme au UK et en Suisse, ou au moins dépénalisé comme au Portugals) serait presque un moindre mal par rapport à la marginalisation, la souffrance, le sentiment de rejet que j'ai, et l'isolement social que je vis avec cette exclusion qui s'est mise en place, au fur et à mesure que j'enchainais les cures et les rechutes, mais aussi les périodes d'abstinence.
Tout cela a pris du temps, j'ai tout perdu en chemin alors que le but était de garder ce que j'avais réussi à construire après l'héro. Mais la cocaïne injectée fut pire, overdoses (je n'en ai jamais fait avec l'héro), arrestations, argent (c'est beaucoup plus cher). Et pas de substitut.
Beaucoup de gens sous TSO (ce qui ne représente pas beaucoup de monde et le nombre de personne qui se piquent n'augmenta pas avec la vente de seringue et n'augmente pas quand on dépénalise, et même on a de meilleurs résultats en donnant un demi g de pure héro à un panel de 200 personnes au UK, il s'avère que la plupart a demandé au bout d'un moment, (le temps de récupérer une vie sociale ne tournant plus autour de la recherche du produit par exemple, une vie plus stable) la limitation de leur dose journalière (en plusieurs fois, vu que l'héroïne ne dure pas 24h ils vont au centre et se shootent ou comme ils veulent puis partent chez eux avec de quoi tenir jusqu'au lendemain) à O,5 g (de pure...) mais on peut en avoir plus (au début le problème de la

Le reconfinement va peut-être me ramener à mon blog.
En tout cas je suis abonné à celui de Cependant, donc je peux tous les lire. Même si parfois j'ai envie de poser des questions pour mieux comprendre.
Je le ferai.

 
#8 Posté par : Dragonflyy 29 novembre 2020 à  17:55
Encore merci pour tes textes, ils sont fabuleux,
je me reconnais et reconnait des proches dedans.. une histoire universelle et tellement individuelle, pourtant..
et ça : " la vie qui se range me déprime, je préfère les chaussettes dépareillées à l'ennui morne d'une armoire ordonnée. " Génial !

 
#9 Posté par : cependant 29 novembre 2020 à  22:19

Dragonflyy a écrit

Encore merci pour tes textes, ils sont fabuleux,
je me reconnais et reconnait des proches dedans.. une histoire universelle et tellement individuelle, pourtant..

De rien, ça fait plaise que ça parle aussi à d'autres personnes...oui je pense que l'individuel a tout à gagner à ne pas s'arrêter à soi-même !

@Ismael : carrément pose les questions que tu veux...


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