Nous sommes sur le periph. R conduit son X9, je suis à l'arrière. Le siège arrière est surélevé. Je me prends donc plus de vent dans la tête, et en cas d'accident je saute généralement au dessus du conducteur pour me retrouver étalée sur le bitume. Finie l'époque où je conduisais mon scout, rebaptisé Cercueil par mes potes.
La dernière fois , une smart nous a attaqués sur le rond point de l'étoile. Oui, une pauvre smart blanche dont la conductrice espérait un règlement à l'amiable. La loose absolue. Un pot de yaourt a failli nous tuer. J'ai fait quelques mètres en l'air avant de retomber sur mon casque en premier. Perte de conscience, puis instinct de survie, j'étais au milieu de l'avenue de Wagram que j'ai traversée à quatre pattes. Ma tête était sonnée, douloureuse comme jamais, ma vision était modifiée, ma robe en lambeaux, mes sous-vêtements à demi exposés.
On avait un vol le soir même pour passer les vacances d'été dans ma famille Nous partions faire les derniers achats, là on allait chercher le shampooing de ma grand mere qui n'est trouvable qu'aux Galeries Haussman. Nana est exigente, mais elle m'a élevée, moi et 16 gosses en tout. Nana est sacrée. Ce coup ci, pas de shampoing, elle se contentera de son pote Johnny Walker. Oui, j'attends le SAMU au centre de badaux curieux, une allemande et une chinoise bien urbaines m'ont passées de l'eau et ont épongé ce qu'elles ont pu avec des kleenex. Et moi je pensais encore au shampoing, et surtout à mes vacances.
On s'est fait voler le scout le jour même. Les urgences m'ont gardée pendant 8h. Dont plusieurs passées seules attachée à un brancard, la tete bloquée par une minerve. Il y avait un risque que je vomisse suite au choc à la tête mais je suis restée bloquée la les yeux rivés au plafond. Là je n'ai pas compris. En vomissant j'aurais pu m'étouffer…
Je suis partie, après scanner, mais contre avis médical, avec une commotion cérébrale et pelée à vif sur 30-40% de mon corps. Tata est dermato, on verra là bas. Même pas eu droit à un bandage ici. Nous avions interdiction de nous baigner en piscine pour ne pas contaminer l'eau avec les bactéries ou je ne sais quoi qui suintait de nos membres à vif, interdiction également de se mettre au Soleil. . Nous sommes logés dans un bungalow en face de la piscine de mon enfance. Ca s'annonce bien niveau frustration.
En panique de devoir gérer les derniers préparatifs, mon copain a laissé les clefs sur sa moto, volée le jour même donc.Lui était tombé sur les fesses, avait refusé de partir avec le SAMU pour boucler les valises, il a gardé un cul couleur babouin (Bleu vert rouge violacé) pendant des mois. .
On a eu notre vol qui avait 2h de retard. Ayant des enfants à surveiller, je ne me suis pas permis de prendre le risque d'infecter les piscinespuisque les petites étaient également dedans.Nous avons passés nos vacances entre la clim et la BM à tirer des freins à main ou à balader ma petite soeur et ses copines. Elle aussi, pourrie gâtée est exigeante, une peste miniature. Elle a fait toutes les conneries du monde pour attirer l'attention de ses parents, ça n'a pas marché. Elle aussi, ma grand mère l'a élevée. Elle prend ma route, et je ne peux rien y faire. Je l'ai vu venir, mais chez nous la psychiatrie est une science inutile, dégradante et honteuse à exercer, encore plus la Hashouma à consulter.
Il y a des jours comme ceux là où la loi des séries prend le contrôle et les déconvenues s'enchaÎnent. C'était une de ces journées. Une sale journée de février. Un froid humide, un ciel gris, un orage silencieux gronde dans mon coeur. Mes yeux sont deux fontaines taries.
Comme toujours en moto, surtout en février, le nez coule, mon maquillage fond, mais je ne compte pas fermer la visière tout de suite, je veux finir ma clope d'abord. Je suis en pause, la fontaine de larmes s'est tarie et le vide m'imprègne. Je m'en fous de ressembler à un koala, je m'en fous du vent, je m'en fous que mon copain slalome à 3cm des voiture sur le periph. Comme d'hab sauf que là je ne m'accroche même pas, je ne ferme pas les yeux. Je m'en fous, je m'en branle si on doit rajouter un étage au caveau familial. Je suis un zombie qui sniffe ce qu'il trouve. On va pecho. Qu'est ce que j'en ai à foutre de mon compte en banque ou de mon découvert. Qu'est ce que j'en ai à foutre de ma vie. Demain sera aussi gris.
Je viens de perdre en 15 jours mes deux grands parents maternels. Ils avaient tous les deux 82ans
Mon grand père était truffé de cicatrices de guerre. Un cancer généralisé l'a emporté. C'est le foie qui a lâché. Il s'appelle Wolfgang. C'est une montagne d'1m90, beau comme un Dieu, les cheveux blonds, les yeux de la couleur d'un ciel d'été. Je parle de lui au présent car il reste vivant en moi, en ma mère, à travers son chien, Mon héros ne quittera jamais ma mémoire. Il est Né à Liverkusen, Deutchland. Papy est un chleu, il a toujours gardé son accent, même après 50ans d'exil. Il a été enrôlé dans les jeunesses hitlériennes à 12 ans. Pas le choix, à douze ans ils sont venus le chercher.
Avant il volait des patates en traversant le Rhin gelé sous la glace, vendait des journaux, fumait des maïs pour stopper la faim. Puis Il a sauvé sa famille communiste qui partait pour les premiers camps. Il les a sortis du train grâce à son brassard Sa mère crachera sur la télé et dans le téléphone à l'évocation du nom d'Hitler jusqu'à la tombe.Elle était peu discrète face à ses convictions politiques, C'était une femme forte, avec 5 enfants à charge, elle avait mis son mari alcoolique à la porte (dans les années 30, donc). Elle faisait des ménages pour nourrir sa nichée. Ils passeront la guerre planqués dans une ferme russe. C'était une rouge, ceux qu'on embarquait en premier avec les malades mentaux et les homos.
Tout le monde a survécu. Mon grand père s'est retrouvé prisonnier des russes. Il passera 4ans de 16 à 20 ans dans les mines de Silésie, aux travaux forcés, peine à vie, sans jamais voir la lumière du jour. Ils seront trois à préparer une évasion. Il sera le seul à ne pas être fusillé dans la fuite. Il était déjà un guerrier. De la vie, de l'armée, de la résilience, il a fait un détour par Liverkusen, et a rejoint la France et la Légion étrangère. Il a fait toutes les guerres et a rencontré ma grand mère en Algérie.
C'était un gueulard, presque invivable, il méprisait les hommes, et sauvait chaque animal en détresse qu'il trouvait. Il nourrissait 30chats dans le jardin et quelques uns dormaient dans le garage. Ordnung und Sauberkeit, ordre et propreté étaient sa devise. Ca et dans la vie c'est chacun pour sa gueule. Marche ou crève. Toi, tu seras debout. J'ai été le seul bébé qu'il ait changé, je m'endormais collée à lui et il disait à tout le monde de se taire « La ferme. La petite dort". Il avait enregistré mes arreu sur cassette. Le jour de ma naissance, il était là , à Tunis, mon père, malgré un père, des oncles, des frères et soeur et cousins médecins, et deux années en fac de médecine, ne supportait pas la vue du sang. Il a paniqué, au point d'emmerder tout l'hôpital, c'était un jour férié aussi.. L'ascensceur était en panne, il faisait 40 degrés et mon père était dingue que ma mère accouche dans ces conditions. Impossible de joindre son frère pour surveiller les opérations. Mon grand père l'a amené se balader sur la plage.
J'ai appris à sa mort, seulement, en parlant à ses connaissances, que j'étais son trésor (sa seule petite fille aussi), j'avais 26ans, malgré mes errances, j'étais « son trésor ». Il n'a jamais su que je me droguais. Mais je déconnais déjà grave à marcher à côté des routes qu'on m'avait tracées. Je croyais l'avoir tellement déçu. Il m'aimait donc, la montagne froide et inaccessible, m'aimait, et je m'en suis voulue de tant d'absences. Je m'en veux toujours d'ailleurs. La culpabilité me colle à la peau..
Papy a obtenu la Légion d'honneur à 22ans. Son unité devait garder une colline pendant la guerre d'Indochine, lui était un troufffion, comme il dirait, tous les gradés sont morts. Il a pris le commandement. 4 jours éveillé avec 4éclats d obus dans le ventre. Refus du doc. Ils ont gardé leur colline. Et papy a commencé à faire « carrière ». A 37ans il était colonel. Puis a intégré la sécurité d'un ministère pour contenter ma grand mère. Il est devenu français au prix du sang versé. Il était un des plus médaillés de France, 26 décorations et autres palmes.et souvent sollicité pour ouvrir le défilé du 14juillet. Il l'a fait une fois. Plus jamais je joue le couillon avec un drapeau devant une caméra et des excités derrière une barrière et ces connards de sociales Je suis pas danseuse."
Mamie est née en Agérie. Elle était le clerc de notaire de son père. Elle a élevé ses frères car sa mère est morte, trop jeune, amputée des deux jambes depuis quelques années. Elle rencontre papy pendant la guerre. Ils se marieront et feront deux enfants. Mamie est la seule à être douce de ce côté, elle ne comprend pas notre violence verbale, et répète régulièrement qu'elle veut divorcer. Elle adore son fils, mais il le lui rend très mal. Jusqu'à l'avant dernier jour des siens elle parlera encore de son déchirement de n'avoir jamais pu revoir la tombe de sa mère, là bas à Alger, où les horreurs vécues pendant la guerre l'ont toujours dissuadé d'y retourner.
Elle travaillait, pour une femme de son époque elle avait fait des études longues, jusqu'au baccalauréat. Elle était la secrétaire d'un sous préfet. Elle est brune aux yeux noisette. Dans sa jeunesse elle ressemblait à une lady des années 40. Les gants, la voilière, les robes à corolle. Elle était fière d'avoir fait deux enfants blonds aux yeux bleus. Elle était d'une extrême gentillesse, je lui caressais ses cheveux teints en blond depuis sa cinquantaine quand les cris fusaient et quelle en était toute secouée et chevrotante. C'est a première personne à m'avoir pris dans les bras à ma naissance.
Mon père est arabe, son père a batti des mosquées, sa mère a du sang perse et mongol, nous sommes maures en fait, des exilés d'Andalousie en 1492 (Isabelle de Castille, elle est mal vue chez nous) ma mère est à moitié allemande, moitié pied-noir (mais elle refuse cette épithète. « Je suis partie à 3ans, d'où je suis pied noir??? »), d'origine espagnole par sa mère, et mon grand père a fait partie de la Wermarth. Le compagnon de 25ans de ma mère est juif. Mon mec est normand et faisait la sieste avec ma grand mère arbia, et discutait pendant des heures avec mon grand pere, pourtant il est né autour des plages du débarquement. J'ai une cousine germaine à moitié paki, l'autre mi chinoise.
Parlez moi de racisme….
Je suis descendue dans le sud, comme chaque année pour Noël, je savais que ce serait le dernier "tous" ensemble. Elle est pas large ma famille en France, à force d'exils, on était 4 en France. Il en reste 2, et le vide. Après, au bout du couloir il n'y aura plus sa chaise, lui, son chien et son journal et « Ooh, où tu te crois? Ferme la porte putain de merde. Les courants d'air ».
Premier réflexe chez mes grands parents : salle de bains du bas, inspection de l'armoire à pharmacie, je me sers. Ma mère m'apprend que papy refusait ses patchs de morphine, parce que ça le mettait trop à l'ouest. Ma mère les a tous jetés il y a quelques jours. J'étais folle de rage. En silence bien sûr. Tout ce trésor à la poubelle.
La montagne s'était effondrée mais continuait à assurer les taches du quotidien, malgré sa peau fine comme du papier à cigarette, sa carrure perdue, e fait qu'il ne pouvait dormir qu'assis, car sinon allongé il lui aurait été impossible de se redresser, ses pieds étaient enflés, noirs et souvent sanglants et suintants. Toute cette eau que j'ai épongée, agenouillée à ses pieds. Toujours assis sur cette chaise où il dormait. Papy avait déjà subi 20 opérations. Il avait vécu plus longtemps qu'il ne l'aurait jamais pensé. II ne s'est jais plaint, jamais. C'est un guerrier. 82ans. Le jour de mon arrivée, ou Papy m'a hurlé dessus comme rarement je suis partie en claquant la porte. Moi aussi je suis une gueularde. Ca a toujours clashé entre ma mère lui et moi.
Le lendemain, il s'est excusé, pour la première fois. « Ma fille, ne m'en veux pas, c'est la maladie qui parle. Tu sais que je t'aime » « Moi aussi papy, tellement. » mais je ne l'ai jamais su… Qu'il me considérait comme sa fille non plus.
Moi je tapais du matin au soir, depuis 4ans. Je shootais depuis trois. Depuis que je croyais que tout le monde m'avait lâchée, lui compris qu'il avait honte de ma chute, que la perfection m‘ait quitté, que j'ai été internée, qu'il ait compris que je ne ferais jamais l'ENA, qu'en secret j'étais une pute toxicomane, que j'aimais comme une dingue ce type avec une gueule de tox et des jeans branlants… Ouais, j'étais un bon cheval à une époque. La balle de flipper voulait leur prouver à tous que seule et boursière, elle ferait mieux que tous. Et ce jour là elle leur crachera à la gueule. Marche ou crève. Je voulais courir. La Cocaïne a passé la ligne d'arrivée avant moi.
La mort, j'y pense depuis que j'ai 8ans, la mienne, pas celle des autres.. Je n'y avais jamais réfléchi. Personne n'est jamais mort dans mon entourage, pas encore.
J'ai raté la dernière occasion de le voir. Restée plus longtemps que prévu je n'avais plus de TSO, j'y allais en mode homéopathique depuis 4jours, et là j'étais au bout. Rien. Je me suis allongée en haut, j'étais épuisée, je me suis endormie, elle ne m'a pas réveillée pour retourner à l'hôpital après le déjeuner. J'y étais déjà allée le matin. Elle m'a laissée dormir. J'étais aussi sous traitement psychiatrique lourd (et inapproprié au passage)
Rentrée à Paris je l'appelais tous les jours, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus parler, puis décrocher le téléphone. Il m'assurait qu'il était mieux ici que nulle part ailleurs. J'avais rempli sa chambre de toutes ses sucreries préférées, décortiqué1kg de noisette et autant de pistaches parce qu'il ne pouvait plus, sinon sa peau se déchirait. Et un stock de canettes de perrier. Une épicerie sa chambre d'hôpital.
J'appelais mamie, je vérifiais tous les soirs ce qu'elle avait mangé, même si je n'y croyais pas vraiment. Elle était déjà tellement maigre. Maman passait ses journées collée à elle, de 8h du matin à 20h 30. Comme depuis les 10 dernières années, elle voue sa vie à s'occuper de ses parents. Quitte à ne pas bosser. Papy nous aurait jamais laissées tomber, alors elle a considéré qu'elle n'avait rien de mieux à faire. Elle était là tous les jours. A chaque SAMU, à chaque opération depuis 20ans. Mon oncle… Il nous a désertés depuis longtemps. Je ne connais presque pas mon cousin. Il avait 16ans et son père le trouvait « trop jeune » pour vivre ça. J'ai souvent été « délaissée » à leur avantage, mais c'est de ma faute, pourquoi je n'ai jamais compris que papy allait si mal. C'était juste impossible à envisager. Il a été ma figure paternelle 14ans durant. Jusqu'à ce que je retrouve mon vrai père, deux ans plus tôt. Et encore, à l'heure actuelle on ne se parle pas depuis un an. Moi je comptais bêtement sur les statistiques. La durée de vie moyenne se situant à 87ans, morts récuses comprises, j'avais le temps. J'en était certaine.
J'aurais dû, j'aurais pu y aller plus souvent, avec maman le soir, mais ado j'étais trop occupée à lui faire croire que vu mes horaires de cours je ne pouvais pas attendre 21h ou 22 pour manger.; Quand elle était chez ses parents je jetais la nourriture dans les toilettes. Et c'était le principal pour moi, nourrir ma psychose, ne pas grossir à tout prix. On déjeunait chez mes grands parents tous les dimanches. Dès le repas avalé je rentrais le plus vite possible. Vomir avant que mon corps n'absorbe les calories.
Si vous voyiez mes deux grands mères, ou serriez leurs frêles silhouettes contre vous, vous vous demanderiez pourquoi je me suis emmerdée à m'affamer depuis mes 12ans. Par peur de grossir. La bouffe était ma première drogue, l'année d'après je buvais déjà . J'ai vite compris qu'alcool et nourriture étaient incompatibles. Je me nourrissais du sucre du get 27, le Baileys c'était déjà trop calorique.Le plus souvent je v-buvais on thé rocks, fuir les calories du jus de fruit. J'étas grave, à vivre avec des haltères de cheville de 2kg pour éliminer en toute discrétion. Et avec ça je ne suis jamais tombée dans les pommes d'inanition. J'ai compris depuis que ça devait être dans mes gênes. J'ai réalisé qu'en avalant deux tablettes de chocolat par jour, et tout le sucre que je peux trouver, je n'arrive pas à dépasser les 52 kg.
Combien je me suis compliqué la vie inutilement. A éviter des tranches de vie pour trouver un moyen d'éviter les repas ou un endroit où vomir discrètement. C'est on secret. Ma mère le découvrira à mes 17ans. Premier internement.
J'essaye deconvaincre ma soeur et ma cousine que leur constitution les empchera de grossir, leur éviter mes cicatrices, qu'elles restent miennes,, leur éviter la perte de leur molaires, et une ostéoporose précoce, mais l'expérience ne se transmet pas. Anorexiques boulimiques vomisseuses, troubles de la personnalité, bipolarité (à tendance schyzo pour ma soeur), anxiété, hypersensibilité, on partage au moins ça à défaut de se voir régulièrement. On souffre sûrement aussi fort. Surtout que nous voyons toutes nos psys en « cachette de la famille », nos parents ont tous fini par nous interner, mais nos parents ne le disent même pas entre frères et soeurs, alors qu'ils ont tous traversé la même épreuve à nous imaginer 6pieds sous terre dès nos 20ans.
Et là je m'en fous de tout, je ne m'en doutais pas. Pas les deux d'un coup.
J'ai passé un mois dans le sud à Noël, à la fin on a hôspatilisé mon Wolfgang, enieme chute contre un radait-eur, marre de sang, impossible de le relever pour ma grand mère, dernier SAMU: il est décédé 12 jours après mon départ.
« Nanou. Il était temps. Papa est parti ce matin. On l'a débranché. Il s'est éteint lentement. Il n'a pas souffert. Il ne souffre plus. Il avait l'air en paix. Toujours aussi beau.«
"Il a parlé avant de partir, trouvé cette force ultime, ils lui ont tous pris la main tour à tour, il a demandé à David de s'occuper de moi, et de dire à R qu'il te protège. Il a peur pour mamie, elle est complètement dépendante de lui, la laisser lui a arraché des larmes discrètes," c'était la première fois qu'il flanchait. Ils étaient deux perruches, perchées sur la même branche depuis 52ans. Elle ne sort plus et ne sais plus rien faire sans lui qui gère tout.
« Non, je lui parlais encore il y a une semaine. Non maman non. J'étais même pas là . Comment il est parti sans moi? Comment maman, pourquoi je n'état pas là ? »
« Arrète de te frapper So, on n'avait plus le choix, c'était son heure » Sa voix était chevrotante. Son père était tout pour elle, sa raison de vivre, autant que moi sûrement, et réciproquement, ils étaient l'alter ego de l'autre.elle essayait d'être calme, pour moi, elle savait que je ne supporterais pas. Elle se doutait que j'allais sombrer encore plus bas. Et pourtant elle croyait que j'avais touché le fond depuis que j'ai failli me faire amputer d'un bras et quand elle a du m'interner de force pour la deuxième fois. Quand elle a vu mes bras, quand elle m'a vue pleurer devant la meurtrière de ma porte. La porte était fermée. Les infirmiers nous ont ignorées 20 minutes, chacune à pleurer d'un côté de la porte, plaquant sa main face à celle de l'autre séparées par une porte indolente. Plus tard ma psy m'appellera « la call girl » devant elle. Si elle voulait l'achever, elle n'aurait pas pu mieux s'y prendre. Elle la convainc de la nécessité de m'enfermer. Second internement.
D'abord sous le choc, tétanisée. Dès le téléphone raccroché, j'ai hurlé, me suis mise en boule sur le carrelage, et j'ai hurlé. Mon copain a préparé mes médocs et m'a conduite à la gare. Je suis partie les mains vides, juste mes médocs dans le sac. Et les photos de mes 4grands parents dans le porte feuilles qui ne me quitteront plus. Mes grands mères sont chacune amputées de leur âme soeur. .Ce porte feuilles j'y planque trois grammes de coke. Désolée, aussi fort que je vous aime, je blasphème.. Mon copain m'a laissé la c avant de partir. Mais je ne sais plus vivre autrement. Et il faudra que je soutienne ma mère. Nous ne sommes plus que deux, le prochain Noël et les autres, je les hais depuis encore plus que quand ma famille paternelle fut absence. J'avais leur amour à eux, je n'étais pas seule, je les avais, et je ne les voyais pas, imbibée de drogues, médocs, et autres psychoses aveuglantes. Je n'ai même pas pris mon chat, j'ai pris le premier train quand j'ai appris « la nouvelle ».
J'ai raté la dernière occasion de le voir, j'aurais dû rester plus longtemps, être là le dernier jour, au moins. Je suis obsédée par le remords dans ce train qui se traÎne. Je prends la décision d'arrêter tous mes médocs. A la dure, tout de suite. Pour le TSO on verra plus tard. En HP j'ai été mise sous traitement lourd. J'ai presque oublié deux ans de ma vie. C'est fini, je jetterais tout à mon arrivée, sauf la coke, le shit et le TSO. J'ai tenu, et pas avalé un neuroleptique depuis, ni anti psychotique, ni substance trop « cassante » . je n accepte que le Lamictal qui est un régulateur d'humeur, un anti D depuis 3 mois, et des benzos, parce que j ai un sérieux problème d anxiété.
Il a eu droit à un enterrement "militaire", médailles et drapeau sur le cercueil. Ensuite tou le monde a jeté une rose jaune sur son cercueil. Sa couleur préférée. Moi, j'ai glissé une lettre dans e caveau, écrit son dernier hômmage, et fait une composition de fleurs beu blanc rouge. Au moins ça 'aurait fait se marrer. Après on s'est retrouvées comme trois donnes, une fois la famille allemande partie.
Je prenais la voiture de ma mère et partait me défoncer en faisant le tour du bled, la radio à fond, comme pour m'empêcher d'écouter mes pensées.. Trace sur trace sur le tableau de bord. Ca me donnait le courage de fréquenter ses endroits habituels. De faire les courses dans la galerie commerciale où il allait tous les jours. D'expliquer pourquoi papy ne vient plus tous les jours, sans m'effondrer.
Mais tous les matins c'est la même. Je me réveille dans la même réalité. Ce n'était pas un cauchemar. C'est ma nouvelle réalité. La solitude s'agrandit, comme une falaise qui se creuse sous mes pieds. Je n'ai plus grand chose à quoi me raccrocher. Et je me casse vite fait. J'ai un plan c à trouver, et je ne veux pas en rajouter à ma mère, elle souffre assez pour ne pas avoir à m'entendre sangloter tous les matins. Elle a vite compris que je tapais, mais ne me l'a dit que des années plus tard, elle même ne savait comment passer cette épreuve. Et je crois qu'elle aussi s'en foutait de tout. De tout sauf de mamie.
Je resterais deux semaines. Le dernier dimanche, on a déjeuné au restaurant avec ma grand mère, où je passais encore mon temps à faire des allers retours suspects dans les chiottes. J'ai pris mon train le lendemain. Le sur lendemain ma mere et mamie devaient se rendre chez le notaire, vendre la maison de ma mere où vivaient mes grands parents. En attendant de trouver une maison de plein pieds, ma mère devait emménager avec mamie le lendemain. Le jour de mon départ, Le david de ma mère, le Dieu des connards et des machos, en a pété les plombs, papy mort, il jouait au mac, il hurlait refusant que ma mère privilégie la sienne à lui. Ma grand mère tremblait comme une feuille. Déjà que nos rapports étaient tendus et violents, je lui en veux à mort. Jr hais deux personnes, le mec de ma mère, et la copine « gold digger » de mon père, une suisse polonaise, pour persévérer dans le melting pot.
J'ai pris mon train, mon copain m'attendait à la sortie du wagon, mes membres sautaient déjà , mes os étaient douloureux, mon nez ruisselant. Le soulagement m'attend, avant de prendre mon sac rempli de souvenirs de mon grand père, il m'a mis mes subs, un lexo et un bout d'imovane dans le bec. C'est une pharmacie ambulante, un Vidal sur pattes qui croit tout régler avec des médocs. Vu la coupe qu'on se fout dans le sang, c'est pas des produits de laboratoire qui me font peur. Ouais mais qu'est ce qu'l avale comme médocs, il a trois toubibs.
En rentrant, j'espère trouver un meuge de c. Rien. « Tu déconnes, j'en ai besoin. Putain, à toutes les saisons y a de la coke dans cet appart et là t'es sérieux, t'as rien? » « Il est minuit, dors, on ira demain » « Y'a personne à appeler ce soir? » « Non » « Et si je descends acheter du crack et du citron. J'ai des jetons pour les stéris. Tu sais que j'évite de shooter chez ma mère, elle calcule tout. Là je veux oublier, même 5minutes ». « T'y penses à la descente? » « Pourquoi, t'es à cours de médocs? » « Non, j'ai ce qu'il faut pour redescendre ». « J'y vais » Je sors manteau, écharpe et carte bleue. » « Laisse tomber, j'y vais moi"
Pour la première fois il se décide à aller à Château Rouge à ma place. Sous prétexte que je parle arabe, je suis toujours de corvée de dépannage. Et pourtant il se fait moins arnaquer que moi…
J'irais chercher les steris et le citron, au passage ils doivent avoir l'habitude dans le quartier, 30 centimes le citron, c'est le seul fruit qu'ils ne pèsent pas et vous vaut un regard noir.
J'avais préservé mes bras en prévision de ma visite familiale, mais là rien à foutre de l'état de mes cicatrices et autres « track marks" .
On dissout, on shoote. Je me vois malgré moi dans le miroir de ma penderie et je m'excuse, en levant les yeux au ciel, j'espère qu'il y a un au-delà , que je retrouverais ceux que j'ai aimé, j'espère comme jamais. Il doit me voir de là haut. J'ai honte d'être devenue cette coquille vide. Obsédée par la shooteuse. Maintenant, il sait. Peut-être, peut-etre pas. Je m'endors à grand renfort d'imovanes, de seresta 50, de lexomils et de théralène. Je me réveille vers midi. Mon grand-père est toujours mort, évidemment.
On contacte notre contact le lendemain, à peine levés.
« J'appelle » « Déjà » « Délà "
Une douche et on s'en va. Notre dealer est dans le 92 mais il vaut le coup. A cette époque les shoots valaient le coup. Même si je ne vendais plus rien, un ancien « fournisseur » a gardé les tarifs qu'il me faisait, même pour des quantités bien inférieures. Un peu de chance dans mon malheur. La chance me fuit pourtant, d'habitude.
Aujourd'hui encore, la chance nous fait faux bond. Sur la route du retour, mon copain a dû pÎler pour éviter que l'on ne s'encastre dans une voiture « qui ne nous avait pas vus », encore une. R. a le reflexe de poser les deux pieds au sol, pour que je ne vole pas à nouveau, sur le périph, ça aurait été dangereux. Mais ça m'aurait glu moins d'emmerdes si moi aussi, j'étais partie. Le scout n'a rien, R non plus. Il est prêt à en découdre avec le chauffard mais il se barricade dans sa voiture avant de filer. J'ai mal aux reins. J'ai un souci de sciatiques à répétition depuis 4ou5ans. Une hyperlordose aussi. Seuls les homéopathes, et encore pas tous, m'apaisent, mais ils ne peuvent travailler à chaud.
Nos pénates retrouvées, le deuxième shoot envoyé, R me dit de regarder mon téléphone. Pliée en deux à chercher la bonne veine, j'ai encore plus mal au dos. Mais qu'est ce que je m'en fous. Ma mère a essayé de me joindre une douzaine de fois. Je la rappelle.
La veille alors que m'acharnais à me piquer entre 2 crises de larmes, mamie a fait un anévrisme cérébral. Dès huit heures du mat ma mère essayait de la joindre, au téléphone. Personne pour décrocher. Elle a débarqué en trombe pour trouver sa mère étendue par terre à côte de son lit, complètement paralysée du côté gauche, hémiplégique donc et immobile. On ne saura jamais si elle était déjà partie où si ça servait à chose de la garder dans une institution adaptée. On ne savait pas si elle était consciente ou non, si elle était enfermée dans son corps, si elle voyait, si elle était déjà partie, ça les médecins ne le savent pas. Dans le doute, on voulait la garder près de nous. Quitte à vendre les bijoux de ma mère pour le lui payer.
Je n'arrive toujours pas à intégrer. Ils sont partis tous les deux. Ou c'est tout comme. Et on répète depuis des années à ma grand mère qu'elle n'a rien, d'arrêter de se plaindre et de bouger un peu plus. Son osthéoporose en aurait senti les effets positifs, elle n'avait rien, qu'elle arrête de se laindre et regarde l'état de papy. C'est de lui dont elle devrait mieux s'occuper. Mamie n'a plus envie de vivre depuis longtemps, elle ne regarde même plus le tennis ou ses séries policières. Ellle lit encore des polars.
Avant hier on déjeunait dans une crêperie toutes les trois. C'est la dernière photo que j'ai prise d'elle, dans sa robe bleue électrique, toujours soignée et élégante. Elle était attablée en face de moi. Elle était bien. « God has a sick sense of humour » comme le chantent les Depeche mode, Bashemous Rumors. J'écouterais cette chanson en boucle pendant des mois, avec sister morphine par Marianne Faithfull. C'est la version qui m'émeut le plus. Désolée Mick.
Je veux repartir, ma mère me dit que ça ne sert à rien. Qu'elle va sûrement rester un moment dans cet état. J'ai le temps. Si je suis sûre que je veux la voir comme ça. Il vaut mieux que je garde une image d'elle dans son intégrité physique et cérébrale.
Je ne veux pas y croire. Pas les deux en même temps. J'ai promis à Dieu, aux saints, à la vierge, que j'arrêtais mes conneries s'ils me la rendait. Mais on ne revient pas de là où elle est partie.
Et bien sûr, j'ai réservé un train pour ka fin de la semaine. Je dois attendre de pouvoir renouveler mon traitement. Je passe mon temps au téléphone, avec ma mère au chevet de la sienne.
Medocs, semi dodo, réveil de merde. Ma tête décroche. C'est trop pour moi. Trop d'irrémédiable. Trop d'amour perdu et non exprimé, tellement de temps gâché. Et tous mes mauvais choix. Ils méritaient tellement mieux que moi.
J'essaye de basculer sur le côté pour me lever du lit. Et je hurle. Une douleur s'est installée dans chacun de mes os, ou du moins elle se diffuse. Qu'est ce qu'il m'arrive? Je suis coincée dans ma carcasse. Je ne pensais pas avoir le dos foutu à ce point. Avec mes x déménagements pour mes études et stages, en train, à tirer tv, micro ondes etc dans trois valises, j'ai développé des problèmes de dos.Ma mère a une scoliose, c'est peut être accentué par mes gênes.
R. se lève à mes cris. Son kiff dans la vie, c'est dormir. On est collés l'un à l'autre depuis 3ans, malgré la drogue et ses conséquences, mes bouffées délirantes, mes crises de bipolaire mal traitée, mes veines inshootables. Il m'a initié malgré lui aux shoots de coke.
« Ton matos est trop, bon, j'ai pas résisté ». J'ai passé 3mois à réclamer un shoot, un seul. Et puis ce fut le début de la nouvelle donne. On fera encore n'importe quoi 8ans plus tard, pas plus tard qu'il y a un mois et demi, où une énième OD nous a vraiment fait réfléchir. Et mon cerveau qui a déraillé total, lui non plus était pas mal pour arriver à croire mes délires de caméras, micros, complot etc.
« Ca va aller bébé, tu n'oublieras pas, mais tu apprendras à vivre avec. Je suis là moi, je donnerais ma vie pour toi. Pas énorme comme consolation, mais tu nous a encore nous, et ta mère. » R. Ne connait que ça depuis qu'il est tout petit, la mort… C'est ça son traumatisme à lui. C'est ça qui l'a rendu aussi indolent. C'est ça qui a fait de lui un junkie modèle, un punk et un guitariste. Il est nihiliste depuis longtemps, il fait ce que bon lui semble car il n'a personne à impressionner, il doit juste vivre avec des souvenirs macabres. Amplifiés par l'hécatombe des années sida. Ses potes continuent à mourir.
« Non, je suis bloquée » « Tu refais une sciatique? » « Non, c'est partout, je ne peux plus bouger, rien juste les bras et les yeux »,. Tout autre mouvement m'est impossible.
R. Saute du lit.
"J'appelle Vidard", c'est notre généraliste commun. Après 20 minutes de Vivaldi, il joint notre doc qui lui de m'amener tout de suite. « Mais elle ne peut pas bouger » « Je ne fais pas de visites à domicile, et elle est trop jeune pour faire une hernie discale. » « C'est quoi alors, le syndrome de la momie? » « Non, sûrement les conneries que vous vous fourrez dans les veines. Je vous l'ai dit cent fois, la coke ce n'est pas pour elle. Elle n'a pas votre résistance et c'est incompatible avec ses troubles » « Elle vient de perdre ses deux grands parents, c'est peut être une somme des deux, mais ce n'est pas dans sa tête, elle hurle de douleur » « Ca, vous avez l'habitude » « C'est différent, elle souffre le martyre, vous entendez crier derrière?" « Je ne fais pas de visites à domicile » « Alors on en fait quoi de Sofia? » « SOS médecins » « Vous êtes à 800 mètres, elle vous consulte depuis 3ans, moi depuis 10, et vous nous laissez comme ça? C'est votre patiente. Je ne suis pas médecin, elle en chie là et je ne sais pas quoi faire. » « Je peux essayer de vous envoyer mon interne » « Le blond? » « Après les consultations, à 20 h30 » « Vous notez le code et l'étage » « Oui, ça serait bienvenu ». « Appartement 4D, code 24B18 » « Il viendra «
Et l'Enfer commença. D'habitude c'est les autres, l'Enfer, mais là c'est mon corps, je me demande si je ne préfère pas le manque. A ce point.
R. essaye de jauger l'étendue des dégâts. Il essaye de me faire bouger de quelques millimètres. Je sanglote, je hurle, je ne peux même plus respirer. Jamais je n'ai eu aussi mal. Et pourtant, j'ai l'habitude … de la douleur physique.
Je me réveille, mon premier besoin est de rejoindre les toilettes. Même si j'ai ‘air congelée, ma vessie fonctionne. On se rend vite compte que c'est impossible de me p. R. essaye de me porter, mais la douleur est insupportable. La position assise m'est impossible. On ne eut pas me plier en deux pour me porter. Je ‘accroche en mode ouistiti, face à lui. On ne trouvera rien de mieux.
On ne sait pas quoi faire, où je vais bien pouvoir pisser?
On vient d'acheter une nouvelle caisse pour la litière du chat. L'autre était trop petite et trop haute. R. La ramène. Il a trouvé une solution.
« Tu t'accroches à moi, tu te tiens le dos contre les barreaux du lit, et … tu me bippes quand tu as fini »
L'humiliation absolue. Je refuse de faire on affaire devant lui et l'appelle pour qu'il vide la bassine une fois de plus. J'ai une petite vessie et ce restera mon plus gros calvaire pendant toute la maladie.
J'ai la « chance » d'être une constipée chronique, donc il faudra « vraiment" me porter aux toilettes une fois seulement par semaine.
Dès qu'il s'agit de bouger mon bassin un tant soi peu mon corps je hurle à la mort. Ils doivent être ravis les voisins.
On a essayé la baignoire, pour la douche, forcément. Impossible. C'est encore mon copain qui me lavera avec une bassine et du gel douche et un gant. Je passerais quelques fois dans la salle de bains, j'insistais, mais c'était des souffrances atroces et je devais rester accrochée à mon copain.
De toutes façons je ne bouge pas par définition, je risque pas de me salir ni de suer des masses.
Manger, fumer, me laver les dents, me changer de position. J'avais besoin de lui tous les quarts d' d heures. Je pouvais juste tourner ls yeux pour regarder la TV. Pour fumer une clope ou un joint je les coinçais au bec, je ne pouvais pas bouger les bras dans tous les bras dans toutes les positions que j'aurais souhaité, ou douloureusement, c'était plus simple comme ça.
Le lendemain entre midi et deux, le stagiaire est venu, enfin. Je l'aime bien. Je préfère que ce soit lui qui voit le bordel de l'appartement que Vidard de toutes façons.Il me fait penser au Dr Chase de Dr House,boucles et regard compris. On discute souvent, il est payé une misère en tant qu'interne et comprend les soucis d'argent, il est compétent surtout. Il portait un vieux sac rempli de ses affaire médicales. Lui est très jeune et le cuir est très abÎmé, d'une teinte noisette craquelée. Sûrement l'héritage de son père ou grand père, médecins avant lui. C'était une tradition dans ma famille. Ma tante à le dernier Chloé de la saison, conduit une porsche, mais se balade avec la trousse de dr pourrie de son père datant des années 50
J'ai bien une hernie discale, et il n'y a pas grand chose à faire. On ne m'a rien proposé, pas d'opiacés, pas de benzo, juste de l'Acupan et mes subs. Je suis une tox, je le mérite de souffrir. Je suppose que Vidard lui a laissé comme consigne de ne rien me filer « d'addictif ». Parce qu'il était pas pire que tout mon traitement HP suceur de moëlle? Il a vaguement été question d'infiltrations, de kiné, mais rien n'a abouti. Ils m'ont vite oubliée mes docs. Je suis encore dégoûtée qu'on ne m'ait pas prescrit de morph ou de cortisone ou je ne sais quoi d'efficace.
Et j'ai autant souffert ce jour là que les jours d'après, l'acupan n'ayant pas trop d'effet. Ainsi qu'au vu de « mon jeune âge » on voulait me préserver de dépendances futures et complémentaires. Ils ne comprennent pas, j'ai arrêté d'un coup tous mes médoc en étant active tous les jours. Je suis déjà foute avac les opis. J'ai trop mal. Je ne fais pas semblant, je ne gratte rien. J'etais sous TSO, mais pas encore accrochée à la dope.
Je ne peux rien faire, mon copain s'est mis en arrêt maladie après la première journée de reprise, à son retour j'étais par terre, j'essayais désespérément de me suspendre à ma bassine, là j'avais trop envie. Mal ou pas il fallait faire quelque chose. Il est solide, a pratiqué beaucoup d'arts martiaux, et me soulève comme une plume. Si cela m'était arrivé chez ma mère ç'aurait été le drame ultime,
On ne m'a pas proposé de « soins à domicile », faut dire qu'il est dur de chercher des renseignements dans ma condition, même mon ordi m'était inaccessible.
R. Est parti travailler aujourd'hui. Je ne suis pas arrivée à grand chose en essayant de faire pipi seule. Pourtant je e suis retenue le plus longtemps possible. J'ai fini affalée au sol à fixer le mur en attendant qu'il rentre. Mon copain m'a ramassée, adossée, accroupie et laissée au dessus de ma caisse à chats, avant de la vider, et de décider de passer en arrêt maladie.
Au moins il était là , lui, . On en était à trois ans de relation, je crois, certes fusionnelle, mais il y a des limites. Je m'en voulais vraiment de lui infliger ça, surtout le pot de chambre improvisé. On était amoureux comme jamais, à l'époque la coke jouait son rôle d'aphrodisiaque. On se sautait dessus des jours entiers durant, je perdais d'un coup tout glamour, sex appeal et mystère réunis… Il me nourrira, et prendra tout en charge jusqu'à ce que je puisse remuer.
Et les gens continuent à nous prendre pour une association de camés vouée à l'échec, à la séparation. Combien parient sur notre chute. La prochaine fois que j'appellerais mon pere, ses premiers mots furent pour m'exprimer son étonnement d'entendre ma voix. "Je m'attendais plutôt à recevoir un appel comme quoi R et toi étaiet morts la pompe au bras dans un caniveau." « Non, je suis vivante et clean. » Mentir contre un peu d'acceptation… « Et toi, tu as arrêté de boire? Elles en sont où tes analyses?"
Combien auraient tenu, des mois, enfermés dans un 2pièces de 36m2, renoncé à travaillé, et joué les infirmiers 24/24, 7/7j, pour une nana en chômage technique, lugubre, souffrante, hurlante, désagréable, inerte et seule, irrémédiablement. Je ne vois pas ceux qui restent, je prends conscience du vide qui s'élargit au lieu d'entendre ceux qui restent.
Dr Chase vient de nous quitter. Il es bientôt 14h.
J'essaye Acupan, dolipranes, imos et lexos de mon copain. Rien n'y fait, 1h plus tard j'ai toujours aussi mal.
Une incitation au commerce de rue, mes docs. Surtout connaissant nos vies et notre nombre de dealers au téléphone enregistré, ils pensaient vraiment « à ce qu'il y avait de mieux pour moi ». Je reste dubitative.
« Ca va un peu mieux » « Euh.. pas vraiment. Un peu d'énergie avec les ampoules, mais pas de miracle. »
Il restait le regard perdu, qui aime voir un être aimé I ne supporte pas de ne pas savoir quoi faire. On dirait qu'il tire a gueule, mais je sais que c'est son impuissance qui le mine .
Voilà où nous en étions, à sniffer notre sub et shooter notre coke. A cette époque, avant les décès, j'ai aussi essayé de shooter tout médoc « intéressant" qui se présentait à moi.
« Shoote moi, je t'en supplie shoote moi. » « Te shooter quoi pour commencer? » « Je voudrais de la dope, ou de la morph. » « Tu es sous sub, je te rappelle, ça sert à rien,il ve te falloir une dose de cheval. M'oblige pas à t'aider à te détruire, j'ai trop souffert avec le came pour t'aider à te mettre dedans à fond, tu fais tout à fond ». « Tu crois me protéger de quoi, t'as changé ma vie. Tu voulais peut être pas, mais tu l'as fait, ce premier shoot. Et depuis tout à changé. Pour moi du moins, si tu m'aimais tant que ça t'avais qu'à te retenir de shooter mon matos. »
Et aujourd'hui je comprends, bien sûr, moi aussi je n'aurais pas pu m'empêcher de « tester » en shoot, puis j aurais shooté, arrêté de sniffer, serait devenue odieuse en descente, je me serais comme lui détachée de de l'autre pour faire mon affaire. Par peur qu'il ne comprenne pas, où que je l'influence. Mais de deux on ne faisait plus qu'un rapidement, chacun a embrassé les dépendances et les psychoses de l'autre. Ses emmerdes deviendront les miennes et inversement. Ce ne sont pas les sentiments qui nous aveuglent sur la réalité de l'autre, c'est un regard en miroir, « Je t'en veux pas, je le voulais, me laisse pas comme ça je suis épuisée, je peux même plus dormir plus de 4h. » « Je n'ai plus de plan depuis des lustres» « Traïne autour d'un distribox, toi ils te sauteront dessus pour te proposer quelque chose. Appelle Mike ou Arnaud » « Elisa a pondu pour commencer. Je veux pas qu'ils croient que j'ai replongé, encore moins leur dire que c'est pour toi, et que forcément on me reproche de t'avoir foutue dedans, et c'est pas des dealers, c'est des potes héroïnomanes. « Ca les dérange pas de taper en loosedé dans nos chiottes. » "C'est fini tout ça pour moi, tu comprends pas combien j'en ai chié pour me sortir de cette merde. Je veux pas te shooter de la dope, je peux même plus sentir le vinaigre. J'ai passé 20ans le bras dedans. « "Assume, merde, c'est toi qui me fournissait mes premiers subs pour « me calmer ». Je suis déjà dans la merde. Je vais exploser de douleur entre mon corps et ma tête, je ne suis plus obligée de faire semblant pour ma mère. Je veux juste un peu de calme, dans mes os, dans mon deuil, dans ma douleur. ». « Tu veux pas des lex ou de l'imo ou tes gouttes? » « En shoot??? » « Non. T'es pas déjà assez mal? Imagine une poussière avec, ou un abcès, ou je ne sais quoi? Tu es impossible à déplacer." Je vois à son regard désemparé et au silence qui s'installe qu'il flanche. « Et du sub, on en a? » « Reprendre ton traitement ce serait pas mieux? Tu veux finir avec les bras de Popeye, les mains gonflées ? Quoi d'autre? « . « Tu t'es mis à la came quand tu t'es pété les cervicales , faute d'anti douleurs, et moi tu vas me laisser comme ça? Me redis plus que tu m'aimes. Shoote moi je t'en supplie, shoote moi. Je peux faire quoi d'autre? Je peux pas bouger, encore moins descendre les escaliers, ni pecho, ni me shooter. T'es sadique bordel » et là , un flash, j'aurais pu faire le rapprochement avant d'y voir de la psychosomatisation.. « C'est l'accident qui m'a fait ça, moi aussi. Ou c'est le choc, réunis. J'ai rien demandé, je ne m'injecte pas le sub, tu le sais. Q» « C'est pas de ma faute non plus. C'est lui qui a voulu me rentrer dedans J'ai encore les pattes en compote de t'avoir retenu. C'est pas possible,j'ai tout pris dans les bras et les jambes. » « J'ai mal au dos depuis, mais c'est une coïncidence. »
Il souffle, exaspéré, il rend les armes, craque, sort notre réserve de subs. Je prends peu, 2mg par jour à l'époque. Il les compte, je connais ses principes, quitte à accepter mon caprice, il mettra la dose. Par contre le manque lui fait trop peur.
« Je reviens, on tiendra pas à deux avec ce qu'on a. »
R descend chercher une plaquette de 8mg en bas, en bas de l'avenue et des insulines à 80centimes l'unité. Et encore, autour de cette place ouverte, seule cette pharmacie accepte de vendre des seringues. Ils restent ouverts jusqu'à 4h du matin, le filon doit rapporter.
Il revient
"Quitte à te flaire des trous, autant que ça serve à quelque chose.»
Je ne connaissais ni les sterifilts ni les toupies. Shoot laiteux, il le prépare, me l'envoie direct en deux essais dans la veine. Il le fait contre son gré, mais il m'aime, et comprend que j'en ai marre de souffrir. Lui aussi considère que la came lui a sauvé la vie, avant de s'en emparer. Il sort de la chambre, apparemment ça le dégoûte plus que de devoir s'occuper de ce qui devrait rester mon intimité, ma sueur, ma pisse, mes abcès, mon pus et ma chair infectée. Il finira par tendre mon bras, me garroter et me shooter tous les matins au réveil.
Ma tolérance est basse, je le sens bien mon huit.
Mon cerveau connaÎt un répit. J'appelle ma mère, espérant lui remonter le moral. Elle passe ses soirées à errer dans le froid humide de cet hiver , cette nouvelle année qui lui transperce le coeur et les os. Elle promene le chien de mon grand père. Des heures durant. Que ça passe vite et que je puisse prendre mon train.
Ma mère se débat seule, essaye de récupérer le chat, vient le nourrir tous les jours, mais il a mis trois mois à se laisser approcher par ma mère, puis le caïd du quartier est devenu un vrai pantouflard d'appartement. On l'a gardé jusqu'au bout, quitte à lui faire deux piqures d insuline par jour. Et c'etait un molosse de 8kg, baptisé Moustique, habitué à se bastonner, il fallait le piquer à 2 ou 3 personnes avec des gants de jardinage. Mais c'était le chat de papy, et on aura un mal de chien à s'en séparer en 2014.
Elle se tue à astiquer, trier, ranger, la maison qui était déjà un espace immaculé. Ordnung und Sauberkeit, c'est sûrement sa manière de rendre un dernier hômmage à son père. « Papa tes valeurs restent en moi, elles restent en moi ». J'ai mal pour elle, d'être seule dans cette maison vide, dans ce quartier où tout le monde lui demande où est passé son père. Sn univers s'est effondré, moi encore ils ne faisaient plus partie de mon quotidien.
La glauquerie n'est pas finie pour elle, mon oncle essaiera de s accaparer en justice une part de la maison de ma mère, ses bijoux tant qu'à faire, et les médailles de papy, qu'il voulait que ma ère « en fasse ce qu'elle veut, ou les jette, c'est les vieilles reliques d'un vieux débris», Tonton a aussi volé les deux armes de service de mon grand père, de la maroquinerie, des tableaux, les clés. Et pourtant cela faisait 7ans qu'on ne l'avait pas vu.
Et de mon côté, les vieilles habitudes reprennent. De devoir me piquer au réveil, donne envie à mon compagnon de consommer. Mais seule la coke l'intéresse, voire du speed ou des extas. Il a quand même de la volonté, il ne boit pas et ne touche plus à l'héroïne.
Je le suis des yeux, je ne peux pas tourner la tête, ma fenêtre sur le monde se limite à mon champs de vision : Une tv, une fenêtre qui s'ouvre sur un balcon dont seul le chat a un gabarit qui lui permette d'en profiter. La semaine prochaine je déciderais de vivre dans le noir. Ouvrir les volets? Pour quoi faire, me rappeler qu'il y a une vie, dehors, Ma chambre me sort par les yeux, la grisaille et l'éternel immeuble grisonnant d'en face encore plus. La lumière m'agresse. Seule la TV reste allumée... Jour et nuit.
Il prépare des traces. Bien évidemment après 2 lignes, je veux qu'il sorte les pompes. Il préférerait que je sniffe et garde un effet euphorisant un peu plus longtemps putôt qu'un flash intense et un craving presqu'immédiat. Il sait que demain je serais encore plus mal. Il a raison.
« Là , non. Si tes convulsions te reprennent, ça va mal finir. » « C'est un anesthésiant.. Au pire, j'aurais moins mal, non?» « Arrête, on est bien là à parler. » « Ouais » Après tout ce qu'il fait pour moi, je me sens ingrate. J'arrête d'insister. « J'en peux plus de te faire mal, de savoir que maintenant je suis la cause directe de tes cicatrices. De te regarder crever un peu plus chaque jour. Je t'envoie déjà le subutex?"
C'est lui qui m'avait fait le shoot responsable de l'abcès qui a failli me faire perdre un bras. Depuis, il ne veut plus toucher à mes veines. Mais ma nouvelle condition végétale, voire minérale, m'empêche de me débrouiller toute seule. Je ne peux atteindre quoi que ce soit qui ne soit pas à la portée de ma main
Il écrase à nouveau de la poudre dans une enveloppe pliée en deux. On a pas mal de cailloux, comme ça il est sûr qu'ils ne sauteront pas. Il me met le papier sous le nez, la paille dedans, et je renifle.
Je n'ai même pas pensé à demander le remboursement de mon billet de train. Un mois passe. J'aimerais être près de ma mère et de ma grand mère, alors que suis coincée dans mon corps. Il n'y a pas d'amélioration.
Ma mère m'appelle tous les jours pour me rassurer sur l'état de ma grand mère.
Jusqu'au jour où elle n'arrive plus à me mentir. Ma grand-mère est décédée il y a trois semaines. En concertation avec R., ils ont décidé de ne pas me le dire. J'étais assez mal comme ça.
Je ne veux pas y croire. Je suis folle de rage. Comment ils ont pu me cacher ça? Je me convaincs qu'avec une chaise roulante j'aurais pu être déplacée. J'ai déjà raté l'enterrement de mon grand père paternel, maintenant, mamie. Quelques années plus tard, je ne pourrais pas assister aux funérailles de Nana non plus. Quand je parle de malchance… ou d'acharnement céleste.
Qu'est ce que je lui ai fait à Dieu? Je n'ai jamais fait de mal à une mouche. Il n'y a que moi que je détruis. Je n'arrive même pas à supporter l'idée qu'on tue un animal pour le manger. Si Dieu n'existe pas alors, il n'y a pas d'au-delà et ne reverrais jamais ceux qui m'ont apporté le plus d'amour et d'affection. Je décide de croire. Je lis tout ce que je trouve sur les témoignages de Near Death Experience, les fantômes, les spirits, Il le faut, je n'ai dit au revoir à personne, que je les aimais non plus, il faut que tout cela soit temporaire. je veux bien supporter toutes les embuches sur ma route, si on m'assure qu'un jour j'aurais une famille à nouveau.
Je hurle, je pleure, mes glandes lacrymales sont apparemment rechargées. Je m'acharne à leur dire qu'ils n'avaient pas le droit de mes mettre à l'écart. Ils n'avaient pas le droit de e priver d'elle, une dernière fois. « Nanou, tu ne peux pas bouger. On a attendu que tu te remettes un peu du décès de papy. »
J'appuie sur la touche haut parleur du téléphone et les insulte tous les deux. Copieusement. Odieusement. Egoïstement.
R. Finira par aller chercher de la coke. Réflexe conditionné.
« Shoote moi bébé, je t'en supplie shoote moi ».
Ce coup ci et les suivants, il acceptera de shooter ce qu'elle veut à sa momie.
Les volets sont restés fermés 6mois.
Puis, telle Moïse, j'ai pu emprunter la route devant moi, derrière la porte, pour atteindre les eaux de ma salle bains. Un peu plus abÎmée, un peu plus seule…Bientôt un peu plus défoncée.
Blasphemous Rumours
I don't want to start Any blasphemous rumors But I think that God's Got a sick sense of humor And when I die I expect to find Him laughing
ça se lit comme un bon Jean-Bernard Pouy. Spinoza encule Hegel si tu connais pas et mon preferé Nous avons brûlé une sainte le style m'y fais penser. a vif
@ Sud Je n'aurais même pas pensé à l époque que c'était le traitement logique.... Mais qu'est ce que j ai eu mal. C'est inhumain quand tu sais que c'est tout ce qu'y avait à faire...
@JeRe, merci pour les conseils de lecture. Ca tombe bien, je n'avais plus rien sous la main, plus exactement sur la table de chevet.
Je pousse le raffinement parfois, j'ai une table de chevet! (Une, mais le lit est collé au mur à gauche)
Une fois de plus ça se lit super bien, même si j'aurai préféré pour toi que ce soit une fiction. Je serais là pour lire la suite si il devait y en avoir une, amicalement.
@WASTEDREAMER: quelle différence entre shooter du crack et shooter de la coke?? shootiez vous le crack juste parce qu'il était compliqué (ou impossible quasiment) de choper de la vraie CC ? Oui en tout cas je vois ce que tu veux dire quand tu dis "les shoots valaient le coup à cette époque"; j'ai vu 3 fois en deux ans de la "coke" qui venait de Paris et ben laisses tomber j'aurai eu ça je l'aurai foutu au chiottes...ou alors faut allonger 100, 120€ pour qquechose de correct...de ce coté là on est pas trop mal dans le Sud....Enfin perso ça fait pas mon bonheur; je préfèrerai que l'on ait de la CC merdik et de la bonne héro...au lieu de l'inverse....
J'ai shooter du crack a un moment ou j'etais vraiment dans ma periode je me mets tout dans les veines. Ben c'est pas mal ok mais le fumer c'est beaucoup mieux en fait tu perds le truc propre au crack je trouve en plus faut le diluer avec du citron pur ( tu peux rajouter un peu de flotte une fois fondu. Sinon la difference avec la coke en fait y'en a pas vraiment c'est un peu plus fort le flash mais ca redescebd bien plus vite aussi je trouve. Bref vaut lieux le fumer.
Quel niveau d'écriture!!!C'est du grand délire, je ne sais pas ou tu as appris à écrire, si il s'agit d'un talent innée ou d'un gros travail de fond,mais franchement, il y a un truc...
Ca fait des années que j'éponge le net (en fait j'ai commencé avec un modem 56 K), donc ça date ... Et je n'ai jamais croisé un niveau pareil d’écriture..... Il va peut être falloir songer à écrire un bouquin, histoire de faire profiter le monde de cet heureux don du ciel .
C'est en effet super bien écrit. Je lis ton blog en mode lurker depuis plusieurs mois et je ne m'en lasse pas, ça me donne même vraiment envie d'écrire même si j'ai l'impression que je n'arrive pas à la cheville de ton vécu (avec les drogues, la famille, etc...).
J'espère que tu as réussi à rebondir après la mort de tes grands parents, ton hernie et que tu arrives à t'en sortir dans tes dépendances en tout cas. Le fait que tu sois toujours là à écrire après avoir vécu tout ça et avoir peut-être touché le fond atteste de ta volonté et je pense que les choses ne peuvent qu'aller mieux, même si c'est pas à pas ; surtout que tu sembles avoir la chance d'avoir réellement trouvé ton âme s œur en la personne de ton copain, ce qui est extrêmement rare, vous vous avez l'un l'autre, c'est le plus important.
c'est ce que je lui ai dit, et d'autres personnes aussi... non apparemment il a ffallu qu'elle "vienne" ici pour en prendre conscience....comme quoi PA ça a du bon...
Quel niveau d'écriture!!!C'est du grand délire, je ne sais pas ou tu as appris à écrire, si il s'agit d'un talent innée ou d'un gros travail de fond,mais franchement, il y a un truc...
Ca fait des années que j'éponge le net (en fait j'ai commencé avec un modem 56 K), donc ça date ... Et je n'ai jamais croisé un niveau pareil d’écriture..... Il va peut être falloir songer à écrire un bouquin, histoire de faire profiter le monde de cet heureux don du ciel .
amicalement et avec beaucoup d'admiration. :d
de faire profiter le monde, et que tu profites aussi de ce don d'écriture qui ne fait aucun doute. Perso, et ma main a couper que je ne suis pas la seule, je paierai volontier pour lire cette qualité d'écriture. Beaucoup de publications romanesques ou autobiographique n'ont pas cette qualité.
c'est ce que je lui ai dit; quand je vois de pauvres connasses écrire sur "l'enfer de la drogue" alors qu'elles savent pas écrire, qu'heureusement elles ont un correcteur d'orthographe et que leur "enfer" se résume à qques grammes sniffés par semaine (ex: "la face noire de la poudre blanche"), et qu'hormis la CC, de l'alcool et UN PEU de MD ben on se dit que WD a TOUTES ses chances non???
Bah oui, la madame derrière son ordi, elle écrit comme une bête!
Garde ça, continue à sublimer tout ce beau merdier! Et si ce n'est penser à publier, pour le moment, continue d'écrire. J'ai l'impression d'être dans un Irvine Welsh au féminin, avec beaucoup moins de vulgarités verbales, et beaucoup plus de subtilités. De l'or à l'encre noire !
Psychoactif est une communauté dédiée à l'information, l'entraide, l'échange d'expériences et la construction de savoirs sur les drogues, dans une démarche de réduction des risques.