Auto-mutilations et addiction

Catégorie : Témoignages
11 février 2018 à  01:33

Comme je ne savais pas trop où mettre ça, j'en fais un post sur mon blog.

J'ai toujours été proche de certains milieux underground classés comme dérangeants voir dérangés. La drogue y circule mais ce n'est pas ce que j'y cherchais. Plutôt des sensations extrêmes. La douleur jusqu'à l'abandon, le lâcher prise. La maîtrise de la douleur physique, le contrôle.
Je n'ai jamais eu peur du sang, ça me fascine, m'hypnotise. En tant qu'artiste j'ai toujours eu envie de faire une performance autour du sang menstruel pour expliquer que ce n'est pas sale, expliquer la signification parfois rituellement de la chose.
Et un jour pendant une soirée, une homme posait des aiguilles sur sa partenaire. Tant comme décoration qu'instrument de torture.
Je suis restée fascinée par la technique et les expressions de la femme.
J'ai voulu comprendre et essayer. J'ai pris un trip monstrueux avec une installation très simple à la périphérie d'une zone erogene. J'ai donc suivi un peu le milieu du needle play de loin, mon compagnon de l'époque tournait de l'oeil en se coupant. Donc impossible de vivre ça avec lui.
J'ai donc attendu de longues années avant de rencontrer le maître en la matière. Un pierceur punk très connu de Lyon qui fait des performances à la maison du chaos. Et après une initiation très chouette j'ai commencé à poser des aiguilles sur des cobayes volontaires et heureux.
Et un jour j'ai essayé sur moi divers techniques. Jusqu'à la mise en place d'une aiguille dans la veine du plis du coude gauche après garotage. Je voulais savoir si j'en étais capable. Réussite du premier coup. Mais le flot avec la petite aiguille verte était trop lent et le trou se bouchait trop vite. Je voulais voir mon sang couler. Je suis donc passée à un plus gros calibre une grosse aiguille à iv ... la taille qui sert au don du sang... C'est vraiment gros, c'est entré et le sang a jailli comme une giclée. J'ai pris un verre doseur et regarder le rouge remplir la chose. J'ai arrêté à un demi litre.
J'étais en transe, défoncée à la codeine et l'alcool, j'ai fait un malaise, j'ai repris connaissance il y avait du sang partout mais j'étais en extase totale.
J'ai nettoyé. J'ai dormi.
J'ai attendu la totale cicatrisation et j'ai recommencé. Je me suis peint le visage et le torse avec le sang et j'ai dansé dans mon jardin pendant une heure totalement en transe.
Je voyais mon sang couler et ça me rendait heureuse.
À raison d'un demi litre par mois.
Je pique toujours des aiguilles dans ma peau pour faire joli, ou sur d'autres pour faire joli ou pour faire mal. Mais j'ai arrêté les tirages de sang consciente que je me tuais très lentement. Mais parfois ça me manque. Je bénis l'arrêt de la vente de codeine libre... sinon je crois que je serai morte.
Merci pour votre lecture.
P



Commentaires
Bon.
Tu es fascinante.
Écris écris écris...
J'aimerai tant te comprendre.
Peut être c'est possible ... Continues stp.


Me comprendre ?
Me con prendre ? Prendre avec moi ?
Mais ça n'existe pas.

Je rêve de quelqu'un qui pourrait.... mais je crois que c'est impossible. Le dernier qui a essayé s'est barré avec ma meilleure amie.

Go figure


Salut salut

Je partage ta fascination pour le sang mais mon rapport à l'automutilation est très différent du tien... Pour moi c'est "privé" et pas érotique pour un sou...

Depuis un mois, je me remets à jouer avec des seringues (pour injecter de la came); vendredi dernier mon addicto, qui ignorait mon passif d'injectrice, m'a demandé de lui parler de mes débuts avec cette pratique; aujourd'hui je me connecte et je lis le titre de ton blog "Automutilation et addiction" : tout me replonge dans mon passé...

Je devais avoir à peu près 12 ans quand j'ai joué avec des seringues pour la première fois et même si je consommais déjà des opis, je ne cherchais pas à m'injecter quoi que ce soit... Je découvrais les plaisirs de l'automutilation :)

Bon au final, les aiguilles n'ont jamais été mon instrument de prédilection pour cette pratique car voir le sang couler ne me suffisais pas. J'ai préféré les lames pour voir mes chaires s'ouvrir, voir le sang perler dans mes blessures et puis sentir ce liquide chaud couler sur ma peau. La morsure de mes lames, une extase solitaire qui m'a marquée à vie (dans ma tête mais surtout sur mon corps big_smile)

Au début, j'étais dans l'expérimentation mais bon après l'automutilation est devenue une addiction: c'était une pratique quotidienne et souvent ça se mettais à déraper (je me blessais trop sérieusement pour pouvoir me soigner seule, alors que j'adore m'occuper de mes blessures). J'ai mis un peu près un an à me sortir de cette addiction (avec pas mal de rechutes) mais parfois j'y pense encore...

Il y a 3 ou 4 ans, je me suis refais quelques blessures sur une de mes zones favorites, alors que ça faisait pas loin de 10 ans que j'avais arrêté. C'est con mais je voulais voir si je ressentirais toujours le même soulagement. J'ai pas osé y aller trop fort car j'avais peur que ça reparte comme avant. Au final, j'ai pas ressenti ce que je ressentais quand j'étais à fond dans l'automutilation, mais après c'est peut-être parce que je ne m'étais jamais blessée aussi légèrement thinking

Quand je me shootais cet aprèm, je me suis mise à repenser à mes débuts dans l'automutilation, je sais pas pourquoi. J'injectais quelques millilitres et je faisais une tirette puis je réinjectais quelques mililitres et je refaisais une tirette, etc... à la fin je crois que j'injectais presque plus que du sang. Je ne sais pas pourquoi, j'ai fait ça comme ça, mais en tout cas, je reste toujours aussi fascinée par mon sang :)

Désolée de polluer ton blog avec mes histoires qui n'ont peut-être pas grand chose à voir avec les performances dont tu parles... Pour ma défense, le titre de ton blog m'a inspiré roll

Prends soin de toi :)

Amicalement


PS: Quand je me suis inscrite sur ce forum, j'ai ouvert un thread sur les drogues et l'automutilation parce que c'est un sujet qui me parle :)

PS2: Moi, par contre, je ne béni pas du tout la fin de la vente libre de codéine. Cet arrêté a bien foutu la merde dans ma vie sad


Salut,

J'ai aussi tendance a me faire et refaire des tirettes pour voir le sang monter dans le corps de la seringe !
A la fin, comme tu le dit Dreamyn, il ne doit rester que du sang mais j'men fais encore une ou deux histoire d'assouvir ce besoin qui me vient de je ne sait où !
Je me susi deja mutilé étant ado, mais rien de bien méchant, c'est le geste qui importait pas la taille de la "blesure".
Le pire que j'ai pu faire c de me trancher au niveau du poignet (j'ai pas touché l'artère mais on voyaient bien les tendonts!) une pseudo tentative de suicide, je pense que c'étais un moment de détresse d'appel a l'aide si je peu le dire comme ça !

Continue a écrire pignoufette, je suis tes écris avec intéret, tu n'est pas seul ici !
Désolé si je suis HS !


#5
Cusco
Stand bye régulier
12 février 2018 à  03:40
Certains artistes comme Pete Doherty, Jimmy Hendrix et d'autres faisaient des "peintures" sur toile ou sur les murs de chambre d'hôtel par exemple à la seringue avec leur sang...

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