Sumika

Catégorie : Poèmes
04 mars 2018 à  19:47

Sumika aimait l’air du vent qui passait dans ses cheveux. Sumika était une grande jeune fille, blonde, aux yeux violets et profonds. Grande amatrice de fraises, elle aimait tous les plats raffinés à base de fromage fondu. Son âme était pourtant torturée, maltraitée par ses propres sentiments. Sentiments d’amour non partagés et pourtant si passionnés. La personne qu’elle aimait était inaccessible. Une fille qui aime une autre fille, cela ne se faisait pas dans le pays où elle vivait. Et cela la minait jusqu’au plus profond de son être.

- Hé, Sumika !

C’était Arhi, son amie, qui lui faisait signe au loin.

- Tu viens avec nous ? demanda Arhi. On va rejoindre notre bande de pote et se fumer quelques joints, ça nous fera du bien !
- J’arrive ! répondit Sumika.

Sumika emboîta le pas d’Arhi, son amie d’enfance. Arhi n’avait pas grandi sous de bons auspices, ce qui en résultait une petite taille et une petite voix. Mais elle faisait fit de son éducation bafouée par ses parents et prenait la vie comme elle venait. Quelques minutes plus tard, les deux copines se retrouvaient dans un vieux squat abandonné aux abords de la ville, presque à la campagne. Rejoignant deux autres potes, Lucas et Tamir, les quatre compères s’assirent autour d’une vieille table de pique-nique et commencèrent à rouler des joints.

Lorsque Sumika tira sa première bouffée, elle ne pût s’empêcher de penser à son amour inavouable, ce qui la rendit tout de suite très lasse. Ses amis pensèrent que c’était les effets du cannabis qui commençaient à prendre possession de leur amie. Sumika, après avoir tiré deux ou trois lattes, tendit le joint à Arhi, qui se laissa totalement aller sur le dos, s’allongeant de tout son long sur la table.

- Arhi, ne prends pas toute la table ! s’écria Tamir. J’ai besoin de place. Aujourd’hui je vous ai amené quelque chose de spécial.

Arhi se leva aussitôt et demanda, suspicieuse :

- Ah oui, c’est quoi ? J’espère que ce n’est pas encore de la beuh pleine de verre comme l’autre fois !
- Non, cette fois, c’est bien mieux. Regardez.

Tamir sortit un petit pochon de sa poche et commença à l’ouvrir précautionneusement. A l’intérieur une poudre blanche composée de petits cailloux se mouvait doucement. L’odeur du feutre indélébile sauta tout de suite au nez des quatre amis.

- De la cocaïne les gars, dit Tamir. Regardez, j’ai même amené de quoi la travailler et se faire quelques traces. Je vous l’offre et si elle vous plaît je vous donnerai l’adresse de mon gros.

Une heure plus tard, les quatre amis, sous l’effet de la cocaïne, discutaient de tout et n’importe quoi, sautaient dans tous les sens, prêts à faire la fête jusqu’au lendemain matin. Sumika, elle, n’avait toujours pas oublié la femme à qui elle pensait à chaque minute, mais elle se sentait plus légère, comme si elle était prête à avouer ses sentiments. Cependant, une petite voix au fond d’elle lui disait de se taire. Elle l’écouta, mais ce fût à contre cœur.

Arhi dansait, elle avait mis de la musique sur son téléphone. Elle aussi pensait à la personne qu’elle aimait. Elle n’était pas loin. Elle était même tout près.

- Tamir, je me refais une trace, dit-elle. Qui en veut une ?

Tout le monde leva la main. Une fois la trace enfilée, Arhi attendit quelques instants. Sumika était juste là. Lorsqu’elle sentit que la cocaïne faisait son effet, elle s’avança vers son amie, lui prit la main et plongea son regard dans le sien.

- Arhi ? Tout va bien ? demanda Sumika.

Sumika tremblait de tous ses membres. Celle qu’elle aimait était juste là devant elle, elle lui avait pris la main et la regardait maintenant intensément.

- Allez les filles, on s’en fiche de ce que pensent les autres, ça restera entre nous, dit Lucas.

Sur ces mots Sumika et Arhi s’embrassèrent, pour la première fois. Leurs lèvres étaient douces et pulpeuses, chaudes et froides à la fois. Un sentiment de joie d’accomplissement les envahirent toutes les deux. Elles étaient heureuses.



Commentaires
magnifique!
par curiosité tu avais une idée du pays en question en tête quand tu l'as écrit?
J'ai tout de suite pensé à l'Iran mais je me trompe surement.
continue d'écrire des histoires comme ca, je trouve que ca manque un peu sur PA.
amicalement
TechnoG


Pour répondre à ta question, je n'ai pas pensé à un pays en particulier, j'ai plutôt pensé à une société. :)

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