J'ai testé la salle de shoot à Bilbao!

Catégorie : Road trip
05 avril 2019 à  14:17

#cocaïne #Espagne #IV #pays basque #quartier de la came
J’ai testé la salle de shoot à Bilbao!

Ceci n’est pas un guide de narco-tourisme, mais un partage d’expérience.
Même si, je l’avoue, le smartphone m’a permis de savoir où aller, à Porto (je le raconterai plus tard), et en l’occurrence, au pays basque espagnol.
C’est important de savoir qu’à l’étranger, on est plus vulnérable, on ne connaît ni les pratiques ni la police. A Bilbao, ils, police basque et guardia civil, attendent la plaque française et le sac à dos au tournant. Et pourtant…
Sur le plan google map, la salle de shoot se trouve à côté de la gare, enfin d’une gare, Santander. De toute façon, si peu connaissent, tout le monde sait la réputation du barrio. Dans cette vile vivante, on dort pour 30e dans un hôtel et la suite au Carlton est à 100e! Très bourge d'un côté, moins de ce côté.
De toute mùanière, je suis blacklisté dans tous les Carlton, Ibis, et tous les Hilton de la terre (ou plutôt formule 1…).  Il suffit d’une tache de sang et, pire, d’une seringue planqué dans le speed et pas ramassée.
Je choisis un hôtel moyenne gamme avec salle de bain. Sans jamais défaire le lit c'est pas pour dormir.
Bon à savoir, les hôtels pas chers en Espagne sont souvent dans le centre ville, parce qu’ils n’ont pas l’appellation hôtel mais pension. Finalement ça devient du guide touristique, pardon ce fut mon métier! Je reviens au sujet.

C’est une maison bleue...au dessus de la colline.
Ce quartier, au lieu de l’habituelle «calle de mierda», se nomme San Francisco, de la rue du même nom, et oui on se croirait à Haight Ashburry en 67...en plus africain. Bien sûr la coke est reine mais tous les dealers vendent H et C. La H est brune, moche et juste bonne à enlever le manque, et encore.
La C par contre, est servie au poids et la qualité varie, mais une fois arrivé dans le quartier vous en avez pour dix minutes, allez toujours vers les darons subsahariens, et vous aurez les poches pleines selon vos moyens. Pour moi c’est fini tout ça.
Le premier contact (je déconseille tout contact!) doit se faire de manière amicale, et on doit pouvoir tester dans les toilettes d’un café. Demander son nom et son tel au gars, qui à chaque fois s’appelle Ismaël! Mieux, vous allez chez lui, ou lui à votre hôtel (éviter les voitures). Le mec, souvent (choisir un caractère doux, ça se sent) africain de quarante ans, honnête, va te livrer quand tu veux, 24/24 à ton hôtel ou dans un bar. Toujours faire miroiter de futures affaires, de toute façon ça risque de se faire, et assure la qualité des premières. En fait tu as vite trop de plans! Donc les consommateurs sont en position de force, vu l’offre. Et là tu ne vérifies plus la qualité, c’est en confiance. Pour la C jamais de problème et la H ferait l’affaire, pour un néophyte peut-être.
Voilà, t’as ton «képa», enfin, bombe bonne, et tu peux soit la prendre dans la rue, à l’hôtel ou dans les toilettes chez ton dealer ou dans son bar. Un jour le gars, voyant que je ne sortais pas, j’enchaînais mon troisième d’affilé…, a flippé et m’a viré, j’ai passé un sale quart d’heure dehors en angoisse. J’ai des histoires sur Barcelone où certains offrent la jouissance de la cuisine pour...cuisiner, et en jouir, beaucoup à dire aussi sur cette belle ville.

Restons à Bilbao, on vient d’arriver.
J’ai toujours rêvé d’un endroit où être sans crainte, et stress, qui font rater les veines et avorter le kif. Même à l’hôtel, une fois le flash passé, je planque tout dans une parano de fou, entend des gens derrière la porte, persuadé que la «sécurité» ou le FBI va arriver! J’entends déjà les sirènes et elles ne viennent pas de Copenhague mais de Colombie. Je me douche et sort, tout transpirant, me griller en causant au veilleur, comme un mec chelou, que je ne suis pas du tout (hum).

Donc la salle de shoot me paraît offrir cela, l’IV sans la peur.

Comment cela se passe t-il là-bas?

D’abord, et c’est l’un des points faibles, les horaires sont contraignants, pas le soir ni le week-end!
Moi j’ai des habitudes diurnes, mais le soir le risque est grand à cause de l’accumulation et des massacres à la tronche shooteuse. Mais pour un français, c’est déjà bien!
En Espagne il n’y a pas de steribox, qui est pratique, il y a tout et on peut poser dessus son matos pour ne pas le mettre sur le sol des waters. Il y a des kits en sachet, avec une pompe démontée à tête amovible, de longues aiguilles, et 1 ou 2cc, le réservoir se détache parfois par erreur (pas bon). Il y a le sterifilt ou autre filtre hyper serré, chez mdm, mais pour le kit en fait non il n’y a pas de filtre du tout, les  injecteurs reviennent aux filtres de cigarette, on en perd trop autrement ou pas le choix.  C’est vrai que c’est beaucoup plus fort. Pas de petit coton à la salle (parfois oui). On touche la limite entre réduction des risques et recherche de la maximisation de l’effet, mais le problème n’en serait plus un si c’était légal, un produit pur.
Bon, après m’être fait arnaquer une première fois, comme il se doit, j’ai trouvé un gars pour profiter de mon ignorance, c’est le jeu. Mais, quand on sait, on a toujours ce qu’on veut, et tout de suite, pas dans une demie heure. Quelques dizaines d’euros et j’ai ce qu’il faut. Pas de la balle, on dirait donc je dois savoir la bonne dose à mettre. C’est le moment, je frappe à la porte discrète de cette rue en pente. Qui se trouve vraiment en bas de la colline depuis la rue San Francisco, 500 mètres plus haut.

Arrivée à la salle.
La porte de la salle passe inaperçue, quand j’y étais il n’y avait pas l’autocollant médecin du monde dont parle Le monde, dans son excellent article (lien en bas de page). Je suis repassé devant trois fois, avant de frapper à la seule porte de la Calle Bailen correspondant à la localisation.
Je suis accueilli par un colosse, puis on me présente à Pierre, un genre d’éduc, français, une chance. A part ces deux là il y a deux infirmières.
Pierre m’explique le fonctionnement, tu n’as droit qu’à un seul shoot par demie heure. Ce qui a des effets pervers. D’un côté cela évite la compulsion et la surdose par accumulation, de l’autre cela incite à mettre le maximum, à faire un speed-ball plutôt que l’un des deux seul.
Bonne ambiance, je m’apprête, impatient comme il se doit, à entrer dans le saint des saint, la salle de consommation. Mais en pénétrant dans le local, un type de 40 ans est en pleine OD d’opiacé (pour faire une OD avec la came du coin faut être vierge ou sevré). On lui envoie de l’oxygène, il a pas l’air bien derrière son masque, il serait mort s’il avait été dans des toilettes publiques.
On me dit d’attendre. Non, ça me dérange pas du tout (il peut mourir ça changera rien pour mon fix), on me laisse entrer, ils sont étonnés par mon absence de compassion. Pour moi c’est un inconnu, un con, ou une victime du «un seul shoot», soyons honnête, je voulais mon kif. Vite. C’est ça l’addiction.

Voilà comment ça se passe :
Le matériel est varié, on a la choix de sa pompe et de son filtre, même si les plus filtrants sont recommandés. On nous dit partout de ne pas aspirer trop vite, liquide dans la seringue mais pourquoi? Surtout, il y a une demi-douzaine de «plans de travail», avec champs stériles. De l’acide citrique en poudre, garrot, et la lumière du jour pénétrant par les fenêtres et complétée par les néons. Ca change de la lumière bleutée anti-teshou des mac donalds de Rotterdam. Tiens, un autre sujet de récit de voyage!
Je met ma poudre, Pierre dit «tu es sûr de vouloir mettre tout ça?», «oui». Effectivement, c’est parfait. Et je me sens en sécurité. Je tchatche le pauvre agent d’accueil français pendant ma phase euphorique. Il flippe un peu! Pourtant je suis pas véner comme garçon.
Voilà il faut attendre en chill, mais ce n’est pas un coffee non plus. Le côté médical peut rebuter, mais pas moi, au contraire. En fait j’aurais aimé qu’ils me fassent l’injection, mais ça n’est pas possible…On comprend pourquoi.
En vérité pas grand-chose à dire, tant cela devrait être normal, et il reste du chemin.
Ici on parle de pays de coke. Pour la frontière et le trafic, mais autrement ce n’est pas mieux qu’à Paris. Enfin c’est moins cher.

Le piège. La Police guette.
L’histoire de cette salle, remonte à l’épidémie des 80’s et 90’s, l’Espagne a connu beaucoup de Sida et d’OD. Et la côte basque est le lieu de passage de la coke. Là où je vis, Biarritz, les surfers locaux , ou plutôt loco ont trouvé des kilos de coco, en ballots, dans l’eau. Pure. Voir le film «surf gang» génération héro, héroïque des vagues à l’âme, champions d’un surf marginal, fonsdés à la came.  Ces trouvailles, pêches à la noix (de coco), sont devenues des motos neuves, des morts et de lourdes peines.

De l’autre côté des montagnes, en Espagne (en France il n’y a rien), les mecs consommaient dans la rue, comme à Séville où les mères défilaient avec les photos de leur fils mort. Pas pour les disparus de la dictature, contre la came qui accompagna la movida.

La salle n’a pas été seulement un lieu d’aide, mais une façon d’empêcher les gars de choquer les voisins (quand on achète un appart pas cher grâce la mauvaise fréquentation du quartier, comme les nouveaux bobos de Barbès, ou de Brooklyn, on ne doit pas être surpris!). Comme à Paris avec les «non à la boutique» en banderole rue Beaurepaire. Not in my backyard. Pourtant ça marche, dans les limites de la loi. Et des préjugés.

La police ne joue pas le jeu.
Après avoir fait mon fix, je quitte la salle où j’ai rencontré une fille. Elle a de la bonne C et pas chère, dit-elle. Son logement est au coin, en haut au croisement de haight et Ashburry, non San Francisco/Bailen. Je l’attends dans le hall. Elle redescend en un instant avec, bizarrement, le sachet ouvert dans la main. Le temps de la voir sur les dernières marches, cinq policiers font leur entrée.
Je me retrouve vite seul dans ce hall, totalement nu, devant des hommes et des femmes en uniforme. Et puis les baffes pleuvent, je ne sais même pas pourquoi, bam bam bam. Je commence à avoir les larmes au yeux, espérant pleurer pour les amadouer. Car, en Français que je suis, avec quatre grammes d’héro, je pense aller en garde à vue ou en prison. J’en suis sur. Je préfère les coups!

Une autre fois, sans coups, ce coup-ci, les flics m’ont saisi le matos, pas l’argent (jamais). Sur mon portable le dernier numéro, le seul espagnol, le papier sur moi aussi, indiquent le nom du vendeur, Ismaël, et son 06. Pourtant (j’ai appris l’espagnol entre temps) ils me font faire un tour en voiture de la police basque. «Tu donnes ton dealer et on te rend le matos». Il n’y a pas à hésiter, ne JAMAIS balancer, même si l’autre l’aurait fait, question de mentalité. Et j’aurai pu accuser n’importe qui et peut-être récupérer mon truc. Mais je sais déjà qu’ils vont me laisser partir, grâce à l’expérience précédente.     


Si on descendait voir comment c’est à Porto? Avec la politique de dépénalisation de la consommation?
Après j’ai aussi Paname, la banlieue de Paris, la Bretagne, Brooklyn, et Rotterdam. Et ma narration du macadam, les putes et la came...
L’addiction au sexe, est-ce que cela rentre dans ce cadre psychoactif? Du gonzo, du vécu, du profond et du marrant.
Dîtes-moi si c’est trop long, trop de digressions, enfin s’il y a des choses qui vous intéressent plus que d’autres.
Merci.

Je n’écris que ce qui se trouve dans ma tête, pas de copié collé ou d’internet, ou alors après la rédaction, pour vérifier. Mais vérifier quoi? Ma mémoire?
J’ai l’impression (parfois désagréable) de me souvenir de tout, et de vivre avec en permanence.
C’est lourd à porter, c’est ma vie, mais pas toute ma vie. Sauf que tomber de sa hauteur fait moins mal que du 7ème ciel! La marche est une succession de chutes, rattrapées, et la blanche de rechutes, l’essentiel est de se relever. Et apprendre à tenir, en équilibre. On plane sur son thermique, se laisse aller au vertige de la chute, et on s’écrase en catastrophe. Down on the ground.

«If you want to get down, down on the ground, cocaïne» Eric Clapton

On pense que cette chanson fait l’apologie du produit, c’est le contraire.

Pour de vraies informations il y a ce lien :

/www.lemonde.fr/societe/article/2010/09/24/a-bilbao-une-salle-de-consommation-accueille-depuis-sept-ans-les-toxicomanes_1411811_3224.html

Dernière modification par ismael77 (07 avril 2019 à  08:42)



Commentaires
Bien écrit, on s'y croit,

Je suis bien intéressé de lire ce qui se passe à Porto, d'où une partie de ma famille vient,

Merci du partage et bon week-end


#2
ismael77
Adhérent PsychoACTIF
07 avril 2019 à  08:40
Obrigado! Va pour Porto!


Salut,

Merci pour les partages, tes textes sont cools et bien écrits, c'est très appréciable, et pour les newbies comme moi, ça me permet d'en apprendre beaucoup.


On me dit d’attendre. Non, ça me dérange pas du tout (il peut mourir ça changera rien pour mon fix), on me laisse entrer, ils sont étonnés par mon absence de compassion. Pour moi c’est un inconnu, un con, ou une victime du «un seul shoot», soyons honnête, je voulais mon kif. Vite. C’est ça l’addiction.

heu... mouais

Je peux quand même pas m'empêcher d'avoir un gros problème avec cette phrase... je trouve ça étonnant que personne n'ait réagit d'ailleurs..

Que ça soit un inconnu, un con ou une victime du "un seul shoot par demie heure", dans tous les cas c'est assez bancale de dire que "c'est ça l'addiction"... Après, j'ai jamais pris d'héro ni même n'ai jamais shooté quoique ce soit.. Alors peut-être que tu te transformes en humain sans compassion quand t'es à 2 minutes du shoot qui va te soulager, mais il me semble que c'est pas trop ce que j'ai appris comme mentalité sur PA... j'veux dire, tu peux être méga refait parce que tu sais pertinemment que ton shoot va arriver, mais est-ce que ça t'empêche d'éprouver une quelconque compassion pour ensuite dire pépouze "c'est ça l'addiction"???

surtout qu'après, tu écris

Je met ma poudre, Pierre dit «tu es sûr de vouloir mettre tout ça?», «oui». Effectivement, c’est parfait. Et je me sens en sécurité.

Et si le mec qui tapait une OD s'était dit exactement la même chose avant d'OD??!
Se sentir en sécurité ≠ être en sécurité, et c'est peut-être cet exact biais qui a fait faire une OD au monsieur que t'as vu avant de rentrer. A moins que toi, tu te connaisses parfaitement et que tu savais très pertinemment que t'allais pas faire d'OD, pcq t'es trop fort! (roflmao+top kek)


enfin j’interprète peut-être très mal et je mets dans ta bouche des mots qui ne sont pas, m'enfin... si c'est le cas tu m'en vois désolé!

Bonne continuation, la longueur du texte est top. A titre perso, même si c'était + long, ça m'aurait pas dérange^^ Et oui pour d'autres histoires!


#4
ismael77
Adhérent PsychoACTIF
07 avril 2019 à  14:41
Merci,
en fait c'est fait exprès, et pas cynique, quand même honnête.
La sécurité c'est pour lui et moi, on ne mourra pas ici.
Mais si, dans la rue je vois une victime, je l'aide, je suis secouriste. Malheureusement c'est moi qu'on ramasse aussi.
Ce mépris apparent de la vie d'autrui fait écran à celui qu' on a avec sa propre vie
.
En tout cas, ceux qui disent que c'est la came qui les a rendu voleurs ou arnaqueurs l'étaient souvent avant.  Pour moi prendre un franc à ma mère était impensable.
Par contre oui, tout ce quoi compte juste avant le shoot, c'est le shoot, on est en roue libre et là oui, si le gars meurt devant moi et qu'il y a déjà des pros pour l'aider, j'envoie sans aucune pitié, j'en ai déjà pas beaucoup pour moi.
A ce moment.
Reputation de ce commentaire
 
Sentimts/raisonnemts probablemt idem.L'appel du taquet ds ce cadre, primera !


Merci Pour l'explication de ton pdv, bien que je te disais pas t'aider le mec dans la salle ou quoi hein, mais plutôt d'avoir un peu de compassion, vu c'que tu disais après comme quoi toi aussi tu t'envoyais de bons gros fix.
Bref j'ai tjrs du mal à comprendre, mais pourquoi pas, peut-être qu'il faudrait que je m'envoie de l'hero en fix pour comprendre "ce que c'est que l'addiction" alors roll


A+


#6
ismael77
Adhérent PsychoACTIF
08 avril 2019 à  08:30
NON FAIS PAS CA TU VAS MOURIR!!! Je plaisante (pas), on va tous mourir, mais pense à ton joli corps! Et à ton capital plaisir-naturel, la virginité ne se perd qu'une fois, et gare au mariage forcé qui suit. On peut revenir en arrière mais bon...
L'addiction est un comportement, pas une substance ou un mode de conso (même si cela est le symptôme, rarement la cause). C'est le cerveau reptilien, qui s'occupe de la faim et la soif, et de la survie, la volonté est loin d'avoir accès aux commandes.
L'addiction c'est quand ton cerveau te fait faire ce qu'il croit être bon, alors que tu ne le veux pas, car ce comportement t'apporte plus d'emmerdements que de plaisir. Parfois il n'y a que quelques secondes d'apothéose, ou pire, la psychose de la dose (pour la coke c'est un enfer sur terre et tu continues, pourquoi?) Circuit de la récompense ça s'appelle.

Quand je raconte ça, c'est pas la lune de miel, c'est la fin, la centième. Je suis un rat dans une roue. Argent, poudre, pharmacie, WC, taquet. Ou comment se mettre 20 euro dans la tête en 20 minutes. La durée du craving.
C'est pour ça que je n'ai jamais eu d'ami tox, tu peux pas tourner le dos. Suis-je le seul à être incapable de voler mon prochain? Il y a pitié et il y a solidarité, gardez la première, par pitié laissez la deuxième exister.

Tu sais quand j'étais petit, ma mère buvait et se vautrait sur le sol, et bien à la fin, je ne me levais plus pour l'aider. Je la regardais essayer de se relever en riant, essayant de mettre un filtre de dérision entre mon petit frère et ça. En fait j'avais espéré trop pour ne pas m'insensibiliser, à la souffrance d'autrui, et vis à vis de la vie, qui, de toute façon semblait partir avec mon insouciance.

Après, quand c'est de la coke, ou de l'héro, souvent, c'est un peu comme avoir soif dans le désert.
Ca n'excuse rien, ça explique un peu.
Merci
Tout ça j'en reparlerai c'est essentiel. C'est trop long comme réponse, à plus.


#7
Mascarpone
Vieux clacos corse pas coulant
13 avril 2019 à  12:19

ismael77 a écrit

En tout cas, ceux qui disent que c'est la came qui les a rendu voleurs ou arnaqueurs l'étaient souvent avant.  Pour moi prendre un franc à ma mère était impensable.

80000% d'accord avec ça! Perso, contrairement à beaucoup qui clament que c'est la came qui les a changés (et pas en bien), j'ai toujours clamé, moi, que bien au contraire, c'est la came (et les situations de crise qu'elle engendre souvent, vu, entre autres, la prohibition et les prix qui vont avec)qui révèle la vraie personnalité des gens et qui démontre les limites morales et étiques qu'ils se donnent.

Personne ne peut être sûr à 100% de ce qu'il serait capable de faire ou de supporter avant d'avoir été confronté, en vrac : à la torture, au viol, à la guerre, à la faim etc etc, et tout le monde, se voit au minimum en "humain" et parfois même en héros...Mais, il n'y a qu'à regarder ce qui s'est passé sous l'occupation nazi, ou durant toutes les périodes de crises extrêmes à travers le monde et on voit bien, que la majorité des gens ne sont pas tant attachés que ça à la morale et encore moins des héros....Bah, avec la came, c'est pareil...

Amicalement

Remonter

Psychoactif
Psychoactif est une communauté dédiée à l'information, l'entraide, l'échange d'expériences et la construction de savoirs sur les drogues, dans une démarche de réduction des risques.


logo Don Soutenez PsychoACTIF

Droit d'auteur : les textes de Psychoactif de https://www.psychoactif.org sont sous licence CC by NC SA 3.0 sauf mention contraire.


Affichage Bureau - A propos de Psychoactif - Politique de confidentialité - CGU - Contact - Propulsé par FluxBB - flux rss Flux RSS