Salut Ismael.
Pour te répondre, je suis effectivement libre d'opioïdes comme tu le dis. J'ai cette chance. Je suis très vite repu, je n'ai pas de craving, les descentes durent plusieurs jours, j'arrive à reconstituer mentalement les effets opiacés.
Mon vrai problème c'est les stim. Là je suis beaucoup plus fragile. Il y a les stim dont je me souviens essentiellement les cathinones, et ça c'est redoutable en craving. Et puis il y a ceux qui me rendent amnésique, comme le crack ou l'injection de cocaïne, je sais que c'est génial, mais j'oublie dès que c'est fini.
De façon générale en effet, j'ai pour pratique de consommer plutôt accompagné, car pour moi la consommation est un moyen de relationnel et pas forcément un but en soi. J'ai le sentiment de me trahir si je consomme tout seul.
Et oui, j'habite Paris, mais comme tout est simple, la plupart des personnes qui occupent mon esprit sont à plusieurs centaines de kilomètres.
Et toi qui habites à Biarritz, et qui mentionnes souvent la solitude dans ton blog, j apprécierais que tu puisses y revenir. C'est quoi, ta solitude ?
Amitiés
ismael77 a écrit
d'ailleurs je viens au psychohead).
Ça c'est une information très importante. On va donc se voir. Comment ça va se passer ? Deux fauves qui font se regarder dans les yeux....
J ai hâte
Pour dire que tu viens c'est ici
https://www.psychoactif.org/forum/viewt … 08#p433108
Hilde a écrit
J'ai également aimé ce texte, plus spontané et moins cérébral ou énigmatique que d'autres. :)
Merci Hilde. :)
Les autres c est simple. Voici une clef:
Amitié toujours .
câlins souvent .
amour parfois.
chagrin de temps en temps...
et drogue par ci par là pour décoincer....
Mais avec l héro c est pas si simple en effet ... donc on peut être plus clair!
Anonyme813 a écrit
Les autres c est simple. Voici une clef:
Amitié toujours .
câlins souvent .
amour parfois.
chagrin de temps en temps...
et drogue par ci par là pour décoincer....
wink
Mais avec l héro c est pas si simple en effet ... donc on peut être plus clair!
C'est une justification élégante aux particularités de ton style d'écriture, qui m'arrache un large sourire. En effet, une œuvre à clés, dont certaines me font défaut pour être en mesure de déchiffrer... :)
Ce qui te distingue au-delà du style c'est que tu es à peu près le seul dont le personnage principal n'est ni une drogue ou un UD mais la RdR... Et c'est un vrai exercice de style car la RdR n'est pas franchement l'approche la plus sexy.
Hilde a écrit
dont le personnage principal n'est ni une drogue ou un UD mais la RdR
allez Hilde, là c'est différent...
Comment j’ai flirté avec l’héroïne
« Cette soirée où la foule fut belle, où le vice apparaît, et où la bonté tapine... Le frémissement dans le creux de nos dos Qui monte en éclairant au cœur de nos cerveaux. C’est l’instinct qui nous guide où la magie culmine. »
hier je vais à une réunion à l’école pour une soutenance de doctorat. Je mange un jus d’orange et des framboises dans un petit café à côté, j’écris à Elle que je suis très heureuse, la nature en ville me paraît sublimement belle et les couleurs magnifiques. C’était tout près du lieu de l’assemblée générale de psychoactif en avril dernier. Et je me rappelle cette séance mémorable ….
Le soir, je boucle mes impôts vers 21 heures. C’est une journée de jeûne, le premier jeudi du mois, pour mon école de yoga. Je décide de cheminer à pied pour rentrer à la maison, puisque j’ai remarqué que j’ai très peu mangé également pendant le raid de trois jours avec Elle, la marche apparemment calme la faim. Je sens peu à peu une ivresse qui me gagne, j’ai une longue conversation téléphonique avec ma chérie N***. Je passe par derrière la Gare Montparnasse, j’arrive rue de la Gaîté. Et là la vie me prend à la gorge, j’admire la beauté des gens aux terrasses des cafés, la beauté des couleurs, et du coup, je ne résiste plus à rompre le jeûne et à manger une soupe Pho. Je prends une soupe aux légumes pour huit euros. Je m’assieds à la terrasse j’admire les gens qui passent, les filles toutes belles, je remarque un petit groupe de jeunes qui m’ont l’air un peu trop délurés pour être honnêtes. Ils attendent quelqu’un. Tout à coup, je vois passer trois Reubeus, courant à une vitesse considérable poursuivie par des Chinois non moins véloces. Apparemment ils étaient dans le restaurant asiatique d’à côté et n’avaient pas payer leur dîner. En mangeant la soupe Pho je me rappelle mes potes de psychoactif et notamment M*** avec qui j’en ai mangé de nombreuses après nos réunions Psychohead du mardi. La poésie me gagne, j’écris quelques vers en rentrant, je pousse des portes d’immeubles qui s’ouvrent pour moi et l’art déco m’enivre. Je susi défoncé e comme cela m’arrive parfois, spontanément, plein e de vie, de couleur, d’énergie, de poésie. Ivre aussi du souvenir de toustes mes potes de PA, pour moi c'est hyper efficace...
La nuit devient comme une comédie musicale.
Arrivé près de la maison, je vois un groupe d’une dizaine de jeunes sérieux en bottes vertes qui rentrent dans les catacombes. Je sais qu’ils ont besoin de moi, même en costume cravate, je referme la trappe sur le dernier cataphile. La plaque est un triangle, je note qu’à ce moment-là il faut soulever la trappe pour la refermer, ils avaient en effet besoin de moi à l’extérieur. Puis je croise mon fils qui va voir nocturnement un ami, nous cheminons un petit peu ensemble.
Je rentre chez moi, il est minuit déjà... et je suis totalement excité e. Je décide de fumer, c'est le parfait set and setting. Je fumerai 75 mg d’héroïne, tout mon stock. Je suis d’excellente humeur je n’ai aucun scrupule. Ça ne fait pas grand-chose, mes lèvres se font caresser oar la fumée que le tube aspire, la came flirte avec moi, c’est mon évidence de cette nuit. J’aime juste le parfum un peu acre et pas du tout désagréable que cela fait lorsqu’on réussit à choper la fumée. Je ris parce que malgré tout je suis encore très maladroit à chasser le dragon.
Je vais ensuite me coucher, je me réveille deux heures après, j’ai écouté de la musique évidemment qui amplifie les effets. Cette came fait que je ne dors pas. Je suis en pleine forme et je pars à la campagne dès 6h00 du matin, déposer la voiture .
Mes descentes d’héroïne me donnent plein d’énergie, une sensibilité artistique plus forte et plus de recul par rapport à la situation, je travaille également mieux. Là il est 16 heures, la prise s’est passé vers 0h30, cela fait donc 15 heures. Je n’ai évidemment pas faim. Et les sons sont bizarres, ainsi dans le métro j’entendais des bruits de mer … Mon mal au genou a magiquement disparu. Plus tard le soir je tomberai de sommeil à ma réunion du soir, à tomber par terre de mon banc. Et le lendemain le mal de genou reviendra…
Et je souris parce que pour la première fois je ne me sens pas coupable d’avoir consommé seule. Mais l'étais-je vraiment ?
Anonyme813 a écrit
allez Hilde, là c'est différent...
Exact.
L'approche est différente, ton texte est plus accessible et me parle.