Blogs » ismael77 » 

J'ai retrouvé des lettres de ma cure en 2004! 



Une lettre du passé, comme une capsule temporaire. D’une cure au pavillon thérapeutique de Clamart. Les images, plus ou moins en relation me reviennent.

J’écris beaucoup en hospit’et en CTR, etc. Les psychiatres parlent de graphomanie (maniaque…). Presque tous les auteurs sont comme ça, ils écrivent car il ne peuvent faire autrement. Et mettre des idées sur papier est long.
8h par jour est peu.
Les bipolaires sont surreprésentés dans ce métier.
C’est un dérivatif, une passion, de l’introspection et du soin.
Par contre il faut un certain cadre. Dans l’éducation, souvent.

J’ai toujours été déçu par l’absence de cet outil (récit de vie) dans tous les lieux que j’ai connu. Il y a des ateliers, comme à EGO.

A Soissons, il basent tout dessus. Tu dois écrire ta vie, la  lire devant tout le monde. Après ils te travaillent comme des flics, et jusqu’à ce que tu chiales. Il ne s’arrêteront pas avant. Si t’es en manque, tu vient en atelier, avec ta couverture (en manque, je serais parti direct), j’ai failli y aller APTES, mais il faut tout arrêtter, métha, benzo, aspirine, tout.  Je n'y suis pas allé.

Puis le gars, le« parrain » ancien buveur avait l’air tellement mal… La créatrice, fille de Birkin je crois, s’est tuée.

Après, il y en avait des CTR adaptés. Mais on ne m’a pas aiguillé du tout au bon endroit.
On est peu informé. Quand bien même nos choix…ne sont pas accueillis.
Quand je dis aux Cspas que ce serait, puisqu’ils en parlent, bien de mettre de l’acide citrique, et de la nalaxone, on dirait que ma parole n’est pas légitime. Au début je gardais les capotes, mais quand tu fais ce que je faisais, tu ne souhaites pas faire l’amour, et tu ne peux pas. Sauf Viagra. Magique.

A Paris 93, il disent «rappelez dans 2 mois, pour voir si vous êtes motivé ». On parle de quelqu’un qui se shoote deux g de H et de 2 à 4 de bonne C (j’ignore comment je faisais, ah si, OD!). Danger de mort quotidien. Mais ils me font le coup de la volonté (au standard) !p

J’ai atterri à Sevran, René Muret au dessus des fins de vie.
Au milieu de tout les plans. Peut-être Aulnay/Sevran est-il le plus gros spot de Paris. En tout cas, c’est pas cher, bon et le temps de l’échange mano a mano. Je me suis fait viré, trop tentant.

Comme le dit Lowenstein, la volonté, la seule c’est d’être aidé, parce qu’aucune personne une salle d’attente de Csapa, n’est volontairement dans cette aliénation. Sinon ils restent chez eux et kiffent.

La psychanalyse, contemporaine et liée profondément à l’ IV de cocaïne Freud, et héroïne (soins) a prédit les découvertes ultérieures.
Par contre le plus réputé des analystes, dit, tout en étant pro actif (intervention et aide 24/24) , Fernando Geberovitch ne s’occupe pas du soin, mais de réussir une analyse, dit-il franchement ! Mais il en sauvé, et oui sans pognon...

Je crois que pour en faire une, d'analyse, il faut être bien dans sa peau, ça remue et provoque de mauvaises décisions.

Et c’est 100e la séance ! Ce type, qui ressemble à Scorsese, s’est occupé de Guillaume Depardieu, je peux le dire car il est mort) que des très riches. Il a téléphoné à ma famille, pour leur soutirer du flouze ! Derrière mon dos.

Dans la cure, en Catalogne, j’étais l’unique a payer de ses propres deniers. La fille de l'accueil m'a avoué qu'ils s'enfichaient complètement. Ils te pompent jusqu'au bout et te jettes.
Ah Fernando !
Intelligent, bon auteur, mais aussi un obsédé (je ris). Il voit ma femme, et puis me dit « waw vous avez de la chance d’avoir une telle femme », elle m’a dit qu’il l’a draguée et la désirait grave !

La fois d’avant il disait que ma femme devait être baba cool pour rester avec moi. Elle ignorait.
Un jour il me propose une semaine en famille d’accueil dans...l’Hérault !
100e par jour, ce que je claquais en poudre.
Je reviens avec un craving d’ IV alors que j’ai arrêté depuis quinze mois.

Je reviens, et lui raconte que dans le wagon bar, j’ai rencontré une femme, et j’ai lu son désir dans ses yeux. Je lui ai dit « on va aux toilettes » « oui »    .
« Mais comment faites-vous ça, apprenez-moi! »
En entrant on s’emboîte en 2 sec. Et en le faisant, je me dis qu’elle est 100 fois moins bien que mon épouse. J’arrête. Et je regrette, pas de l’avoir trompé, mais de ne pas être en accord avec moi même.

« Mais comment vous faîtes, dit Fernando (tous les psychanalystes sont des Argentins d’origine juive ashkénaze), les yeux pétillant et admiratifs. Je lui dis que j’en souffre, et il me jalouse. Depuis je ne vois plus d’homme, ni de lacanien.
Il a l’air d’aimer les bondes à forte poitrine (comme ma femme, jeune en plus). Mais c’est vrai que j’avais une super meuf.
Mais moi aussi j’étais super !

        Après cette parenthèse sur deux psys de luxe, mais doués, la lettre :

Je fais le ménage (j’ai du prendre de la coke), et je vois un dossier « Ismaël, personnel »

Des relevés de notes. Pas mal. Et le CAP Cuisine 17,5 de moyenne ! Ca rigole pas !

Et je saisi une milieu de cahier arraché. Adressé à mon père. L’ai-je envoyé, ou l’ai-je trouvé à sa mort, chez lui ?

Je lui en dit beaucoup, franc et sans détour. Même que je n’y arriverai pas.
Je raconte le pavillon. Tout dépend des gens présents. Un black au crack, un gars tecno, et un vieux bandit. Les éducs s’en battent de toi. Télé, l’équipe…

La directrice est superbe, italienne, brillante.

Bref, je n’étais pas prêt, en manque toutes les nuits. J’appelle ma mère, elle est défoncée.
Le mec plus vieux, qui a fait un braquage en mob, et prison, a stoppé l’héro. Mais a pris la coco.
Il dit s’injecter un g par fix.
Pour mois la C c''était toujours mélangé en speed ball. Et quand j'ai découvert la cheb', je n'ai plus shooté la marron.
Cera
Quand même, si c’est de la bonne, t’es mort. J’ai failli en mettant le tout dans peu d’eau, bam, et le pire, douloureux, flippant et mortel moment vécu depuis longtemps.

Mais c’est vrai les anciens UD de H en IV sous TSO (incompréhensible pour un néophyte!), parlent de la C en IV comme une friandise. Et se font une tolérance.

Je dis que je me rends compte, que la drogue remplace l’affectivité, et la relation avec l’autre.
Trop dangereux.
Alors que là, tu payes, et ça va. C’est maîtrisable. Une femme ou qu’importe, va te rendre dépendant. Mais tu ne contrôle rien, elle peut partir, enfin tu va souffrir. Avec la brown aussi. Mais j’ai pas de meuf...(à l’époque, et maintenant) .
Mais avec elle tu n’as besoin de rien. Tu cherches en vain la fusion impossible, tu la trouves dans la came
Plus tard  ça a changé.

C’était en 2004,
Depuis j’ai du faire 25 cures au moins.

Catégorie : Tranche de vie - 12 août 2019 à  15:46

#analyse #cure #récit de vie



Commentaires
#1 Posté par : ismael77 09 septembre 2019 à  21:32
Les papiers sur le soin marchent moins. Pourtant celui-ci est pas mal, court, informatif, vivant..personnel et voulu profond.

J'y ai mis beaucoup dedans, des parts de privé d'intimité, que j'évite souvent...

Les billets ont une deuxième vie, celui-ci aura une minute par ci, par là, et ce sera bien.
A moins que les retours vécus de soin, vraiment, attirent moins.

Pourtant au moindre signe de curiosité, je sors le guide Michelin des cures de France de Navarre et d'Euskadi, jusqu'en Catalogne...
et mon côté le plus pitoyable. C'est moche la souffrance, moins sexy que la défonce et a baston, la baise et les biffetons.

Combat contre l'addiction, avant qu'ils sachent soigner, nommer, ce que nous savions pourtant, déjà, et l'analyse, ou la chimie nous le disaient.

Le problème est la verticalité des structures, locales, nationales, pour l'ANPA, par exemple. Association, ministère, politique nationale, dévoués travailleurs de la cause, soignants, sont concernés maintenant pour ne pas s'enfermer, dans une façon de soigner. De fonctionner.
Continuer le dialogue, dont la rdr, était d'abord le résultat, et non la cause première. 
La diffusion pyramidale du savoir, est un progrès pour patients et surtout soignants, limités parla loi. Mais créé une  estrade je, soignant, sait ce que tu ne sais pas me dire...

Et pour certains l'impossibilité d'accès à ceux qui peuvent peu s'exprimer, comme à ceux qui peuvent tout décrire de leur état. Fait que le dialogue n'est pas, le ien fragile, guidé parfois, par la dépendance aux TSO, traitements divers, plus ils soulagent et plus c'est culpabilisé

Ayant besoin d'un cadre théorique opérant, comme nous.

C'est formidable, mais pour en arriver là, c'est l'humain qui a pressenti les besoins psychiques, et même chimiques, parfois de façon empirique, ce qu'on prend comme su, acquis. En fait tout est venu d'en bas, ou d'en haut à la fin du XIX chez Freud. Ce sont les toxicos de Bagneux qui ont appris à l'équipe d'Anne Copel, comme les autres à Marmottan ou ailleurs, leur métier, de soigner les toxicomanes.
Et c'est un privilège de thérapeute, car on ne prend jamais, jusque là,le problème seul sans sa dimension existencielle, humaine et expérimentale. Malheureusement l'homme, le voyou, toxico flamboyant, s'efface, pour le meilleur, et pour le pire quand il n'est pus que patient désabusé, encorre plus dépendant, aliéné qu'avant.
Mais le problème pour le système de collection des faits, l'idéologie, on est loin d'Olive et même de Copel) pour l'échange, comme avec "le site de drogué", de la centralité de la RDR, nationale, et locale, comme méthode à  appliquer, d'en haut, par science infuse, avec ses dogmes.

Qui, scientifiques, mécaniques, nous excluent, de notre propre vécu. Car c'est ce qui compte, nos vies, avec, malgré, à travers l'addiction. Comment vivre mieux, quelle que soit la solution, la liste des stupéfiants, les effets opposés sur les autres patients. Et écoutez nous notre parole disparaît derrière ceux qui savent. Avab=nt il n'y avait que nous (toujours, comment expliquer le manque de l'intérieur et séparer le malheur de la maladie?
Sans PA et certains nombreux CSAPA et CAARUD, ASSUD, il y a un problème.
Effet secondaire mineur face au bénéfice, mais dangereux, et psychiatrisant, dogmes des médicaments. Neuroleptiques flambants neufs, retard sur le THCN et les CBD, la vapokéta, et le TSO sans S, à l'héro (contre deux dépressions, trois hospit', trois phases maniaques, manque quotidien à 360mg, et des injections, pipes de C qui ont commencé après la fin de l'héro, début d'un état, sous metha, sans plaisir. Retour à la vie mais, laquelle, en vaut la chandelle?

Remonter

Pied de page des forums