Ode à l'alcool

Catégorie : Opinion
13 novembre 2019 à  19:12

Pourquoi ode à l’alcool ? Pas parce que je veux faire l’apologie d’un produit. Quoi que, pourquoi ne le ferais-je pas… Si ce texte s’était appelé “ode au cannabis” ou “ode à l’opium”, est-ce que cela m’aurait paru choquant ? En toute honnêteté, non. Mais ode à l’alcool, tout de suite, je tique. Alors, oui, j’ai une dent contre lui (tiens, je remarque que c’est la seule drogue dont je parle au masculin), je lui en veux de parfois prendre possession de moi et me faire faire n’importe quoi, d’annihiler mon esprit, mon identité, de me transformer en plante verte. Mais, comme si je n’avais aucun rôle dans tout ça, il ne manquerait plus que je me mette à donner aux substances une identité, le pourvoir de me faire faire des choses que je ne ferais pas seule !

Alors pourquoi “ode à l’alcool” ? Parce que j’ai redécouvert il y a quelque jours l’ivresse alcoolique. Un soir, j’ai bu de manière un peu compulsive, je dois l’avouer, et j’ai dû m’arrêter pour des raisons que je n’expliquerais pas car elles sont sans importance. Je vais omettre aussi de creuser le point : me serais-je arrêtée si j’avais eu l’occasion de continuer ? En réalité, probablement pas, mais ça ne change rien au fait que j’ai arrêté. Quelques dizaines de minutes plus tard, j’ai pensé (je l’ai dit et j’ai vu l’incrédulité sur le visage de mon interlocuteur mais le fait que j’essaye d’être le plus transparente possible sur mes pensées au sujet des drogues pour éviter de partir dans la spirale de l’obsession et du secret n’est pas le sujet ce soir), quelques minutes plus tard donc j’ai pensé que, si l’effet si agréable que je ressentais était dû à une prise de codéine, je serais simplement en train de kiffer. Cette légère euphorie, cette douce sensation de planer, cette spontanéité sincère vis à vis des autres… Tout ce que j’aime en réalité. Un petit nuage violet qui m’entoure mais qui ne me coupe pas du monde, qui me permet simplement d’y être à mon aise et d’y évoluer avec joie et confort.
Ce nuage, avec l’alcool, je ne me souviens pas de la dernière fois qu’il avait fait son apparition. J’ignore d’ailleurs si un jour il a existé, je bois depuis tellement longtemps, je consolide ma résistance à l’alcool depuis tellement d’années, comment se souvenir d’un plaisir si éphémère…

J’ai eu envie d’écrire ce petit bonheur fugace parce que j’ai la sensation que je considère l’alcool comme une sous-drogue, comme une drogue vulgaire. Et cette catégorisation des drogues, je ne pense pas qu’elle vienne de moi vraiment. Alors oui, elle vient de la société : à partir du moment où l’alcool est accepté, légal de toute évidence, il est difficile de ne pas en faire un cas à part. Mais j’aimerais pouvoir aller au-delà de la dichotomie légal/illégal, car finalement elle est complètement dépendante de l’époque dans laquelle on vit. J’ai la sensation que la place spéciale de l’alcool dans l’imaginaire, dans notre imaginaire, n’est pas seulement liée au fait que c’est une drogue légale et parfaitement acceptée (voire obligatoire) dans nos société. Cette place est-elle lié à ses effets et à la multitude de gens bourrés qu’on voit devenir violents ( devenir… hum, je suis peut-être bête quand j’ai bu mais jamais je fous sur la gueule des gens, mais c’est un autre sujet…ou pas…) ou devenir cons parce qu’ils ont bu ? Ou est-elle simplement liée au fait que c’est accepté, que c’est légal, et qu’il y a moins de travail à faire pour faire avancer les choses quand à la compréhension de son usage et au statut de ses usagers dans la société ? En réalité, pour moi, ce soir, ce n’est pas le sujet. Le sujet c’est que je me rends compte que je suis la première à hiérarchiser, à rabâcher aux gens, s’ils parlent des autres drogues en des termes qui me dérangent, que l’alcool ce n’est pas mieux, que l’alcool fait ci ou ça, que l’alcool c’est pire parce que… Alors qu’en réalité, ce n’est pas le problème, ce n’est pas parce que l’alcool est bien toléré, voir valorisé, que les autres drogues restent incomprises, stigmatisées…

Quel degré d’ironie y’a-t-il dans le fait que j’écrive ce texte un verre de vin à la main, et que, là où je me trouve, il serait impossible de consommer, à la vue de tous, une autre drogue… C’est une question sans réponse. Pour aujourd’hui. Pour moi, ce soir, l’important est mon ode à l’alcool, à la tolérance, et à la bienveillance, les vraies…

Reputation de ce commentaire
 
BIEN!...j'ai rép, mais le chat à marché sur le clavier! éffacé ma rép!
 
Je comprends cette reconnaissance vis-à-vis des drogues qui font du bien. Lena.
 
Ça me touche Cusco
 
Un texte superbe. Bettina



Commentaires
Très beau texte, tu pourrais en faire de même avec le Tabac :)


Merci Escape:)

C'est vrai qu'au niveau de sa représentation sociale et aussi symboliquement il y a beaucoup à dire sur le tabac...mais c'est différent, c'est une drogue à part, on ne s'en sert pas pour la comparer aux autres drogues, sûrement parce que son potentiel psychoactif n'a quand même rien à voir, plus de l'ordre du café que du reste...AMHA

Ceci dit, la dernière clope que j'ai fumée m'a complètement retourné la tête (enfin j'avais bu aussi) et m'a rendue super malade...


#3
Hilde
Adhérent PsychoACTIF
19 novembre 2019 à  19:01

Isoretemple a écrit

J’ai eu envie d’écrire ce petit bonheur fugace

Oui.

Isoretemple a écrit

Cette légère euphorie, cette douce sensation de planer, cette spontanéité sincère vis à vis des autres… Tout ce que j’aime en réalité.

Cet extrait m'a particulièrement parlé.

Finalement je me demande aussi si ce que j'aime avec l'alcool ne serait pas sa capacité à soumettre mes interlocuteurs au test de l'écart de côté par rapport à leur zone de confort habituelle, voir s'ils vont plier avec souplesse ou rompre... Peut-être parce qu'on s'en fout alors un peu plus s'ils rompent...

Je pourrais même ajouter cette spontanéité sincère vis-à-vis de moi-même, parce que l'alcool a pu favoriser le dialogue avec moi-même, d'autant plus que la réalité était perturbante et difficile à affronter, me permettant de la sublimer dans le plaisir de la lucidité.


Hilde a écrit

Je pourrais même ajouter cette spontanéité sincère vis-à-vis de moi-même, parce que l'alcool a pu favoriser le dialogue avec moi-même, d'autant plus que la réalité était perturbante et difficile à affronter, me permettant de la sublimer dans le plaisir de la lucidité.

Pour ma part, l'alcool ne permet pas vraiment ce dialogue, ou pas tellement. C'est plutôt avec le cannabis que je me sens plus lucide et que j'ai très souvent de grandes révélations sur ma vie (qui continuent de me paraitre vraies quand je suis redescendue). Il y a peu, j'ai dû passer un contrat avec moi-même, me promettant de réfléchir sur le sujet important que j'avais à l'esprit à un autre moment, pour que je me laisse profiter du trip (particulièrement sympa d'ailleurs), que je me foute la paix trois minutes quoi...
Pour moi, avec l'alcool tout est plus simple et léger, mais aussi beaucoup moins profond.


L'alcool, en tant que drogue à fort potentiel psychotrope, on en parle finalement assez peu souvent. "Il". Comme toi je ne peux m'empêcher de remarquer ce masculin, moins courant que le féminin dans la personnification des substances, ce qui n'est sans doute pas innocent (j'en ai déjà causé un peu avec Psychotropeur : ça semble futile, ça ressemble à une taquinerie très commune, mais je pense qu'en réalité, ce féminin affectueux à propos de nos chères alliées, et d'usage plus généralisé, possède une signification profonde, peut-être psychanalytique, ne cherchons pas plus loin). Marcel Proust nomme "sommeils" - tiens, hé hé, au masculin toujours - un certain nombre de drogues et plantes somnifères, dans ce passage à la beauté transcendante (il n'est pas exclu que je l'aie déjà cité) :

Marcel Proust a écrit

Non loin de là est le jardin réservé où croissent comme des fleurs inconnues les sommeils si différents les uns des autres, sommeil du datura, du chanvre indien, des multiples extraits de l’éther, sommeil de la belladone, de l’opium, de la valériane, fleurs qui restent closes jusqu’au jour où l’inconnu prédestiné viendra les toucher, les épanouir, et pour de longues heures dégager l’arôme de leurs rêves particuliers en un être émerveillé et surpris.

Là ! Là, il a fait fort, très fort, le gars ! Je crois n'avoir jamais rien lu de plus beau, c'est du génie, je ne trouve pas d'autre mot. Toujours est-il que je serais tentée d'appliquer ces vers aux différents alcools, pourtant si dénigrés et de basse condition. Ces derniers semblent en effet avoir été déchus de la qualité de noblesse, à cause des sommets de stupidité grasse et vulgaire auxquels ils peuvent nous abaisser.

Je garde en mémoire quelques souvenirs de mes expériences passées avec l'alcool, ou les alcools. Car, si il s'agit toujours fondamentalement d'éthanol, les "trips" (appréciatif) ou "cuites" (péjoratif) ne sont toutefois pas les mêmes, en fonction des distillats employés. Je me rappelle d'effets raffinés, aériens et fugaces, en montée, bercés d'une douce, généreuse euphorie, et d'une désinhibition libératrice. Dans ces moments-là, le transport pouvait sembler extraordinaire, surtout lors des premières expérimentations, quand on découvre qu'il existe un monde magique où tout devient possible. Un nuage, toujours au masculin, que tu dépeints agréablement, Isore. Hélas, cet envol dure peu de temps, et on sombre assez vite dans une ivresse et une perte de conscience regrettables. L'alcool appartient à ces drogues imprévisibles qui, passé un stade, ne vous laissent plus maîtresses de vous; bizarrement, elles prennent le contrôle, chose plaisante au début, quel délice de se laisser faire, mais épreuve très embarrassante aussi à cause de cette sottise et de cette médiocrité qui infusent inexorablement (l'alcool rend con, c'est un fait admis). Ne plus être timide, c'est cool, mais devenir idiot en contrepartie, tu parles d'un marché foireux !!

Alcool. Sommeil. Nuage.

Je me souviens aussi de l'amitié fraternelle, de la touchante complicité entre soulard(e)s qui n'en finissent pas de se servir et de se resservir à boire, comme pour consolider un lien fort, celui des personnes en pleine et béate communion, laquelle sympathie s'évanouira dès le lendemain, dans l'odeur de vomi, les draps chiffonnés, et un mal de crâne évoquant un malicieux pivert occupé à cogner à l'intérieur des têtes peu fières des acolytes trahis par l'ébriété. L'alcool est traitre, c'est son principal défaut. Peu de drogues font état d'une telle traitrise, en dehors de l'addiction qu'elles suscitent.

Enfin, mon dernier souvenir d'alcoolisation, modérée cette fois-ci, gravité du moment oblige, ce fut ce face à face avec mon père, un soir, qui avait un message important à me délivrer, au sens propre de ce mésusage. Je savais bien ce qu'il voulait me dire. Il n’arrêtait pas de remplir nos verres, le sien surtout, pour se donner du courage. Le cran de m'avouer qu'il reconnaissait avoir fort mal agit en nous quittant, ma mère, moi qui venait de naître, et mon frangin de 4 ans, mais que tout cela n'était pas si simple, qu'il y avait un contexte, des raisons, des explications, chose que je savais. Mes beaux parents avaient été les témoins directs de ce divorce, avant, pendant, et après, cette partie manquante de mon histoire personnelle, la mienne, ils m'en avaient parlé, s'étaient confiés à moi, et j'avais fini par comprendre qu'effectivement, tout n'était pas si simple... Le pardon, je lui avais déjà donné. En revanche, je ne me souviens pas avoir eu la force de lui dire clairement. Pas assez picolé pour être libérée de toutes les entraves. Il aurait fallu que je sois complètement bourrée pour tomber en larmes dans ses bras. Cela dit, nos rapports se sont apaisés, et c'est l'essentiel. Une ode à l'alcool, un hommage à ce trait d'union ? Pourquoi pas.


Isore
Helena
Vous m'avez fait pleurer au bureau ce matin en lisant votre échange.
Vos styles sont si différents mais les liens sous jacents, cachés, m'éblouissent.
.
La relation au père ... on en parlait toutes les deux B*** et moi dans le bus samedi qui nous emmenait d une soirée à l'autre.
Une jeune fille assise non loin de nous a fait irruption dans notre conversation... jamais ça ne m'était arrivé.... c était fort, c'était beau. Le sujet l'avait absorbée. (Toute cette soirée nous avons été abordées B*** et moi... étonnant).

Helena, tu te rappelles...  l'alcool c'est le sang mystique... le lien vers Dieu. "Prenez et buvez ceci est mon sang. Le sang de l Alliance nouvelle et éternelle versé pour vous en rémission des péchés. Faites cela en mémoire de moi".

Vous êtes vos textes. Nous sommes nos mots. Vous lisant, nous devenons vous mêmes.


Merci Helena pour ce beau texte (comme toujours)… Mon blog est heureux d’en être l’hôte. Avec l’intervention de Marcel Proust en plus. Ce passage est vraiment beau. D’où est-il extrait ? Ça me donne envie de lire ce qu’il y a autour.

Anonyme Acculée a écrit

Hélas, cet envol dure peu de temps, et on sombre assez vite dans une ivresse et une perte de conscience regrettables.

Je crois que c’est ces aspect éphémère qui fait qu’on passe souvent à côté de cette douce ivresse. On ne prend assez le temps de sentir la montée, on enchaîne les verres et on ne sent rien jusqu’à ce qu’il soit trop tard et qu’il n’y ait plus aucune finesse. Rien qu’un gros machin un peu brouillon qui ne révèle pas le meilleur de nous-même. Comme il semblerait que je ne sois pas prête à ne plus boire du tout, j’essaye aujourd’hui d’être attentive à lui (l’alcool), de prendre mon temps. Ce n’est pas toujours réussi, mais c’est mon approche de ces dernières semaines. Je ne sais pas si ce revirement de situation (l’alcool devient un allié possible et plus seulement mon ennemi) est bénéfique pour moi parce qu’il me permet de redécouvrir l’alcool et de voir ma consommation sensiblement augmenter. J’avais pourtant fait des progrès gigantesques depuis quelques mois. Le temps me dira s’il est possible de concilier les deux approches.


Bootspoppers a écrit

La relation au père ... on en parlait toutes les deux B*** et moi dans le bus samedi qui nous emmenait d une soirée à l'autre.
Une jeune fille assise non loin de nous a fait irruption dans notre conversation... jamais ça ne m'était arrivé.... c était fort, c'était beau. Le sujet l'avait absorbée. (Toute cette soirée nous avons été abordées B*** et moi... étonnant).

Ah, la relation au père… C’est un sujet tellement universel qu’on se retrouve à en parler parfois avec une étonnante facilité, qui n’existe pas pour tous les sujets si “intimes” je trouve. Jusqu’avec de jeunes inconnues dans le bus… Quoi que ça, ça n’arrive pas souvent tout de même, c’est un moment à garder précieusement dans son esprit pour qui l’a vécu.

Bootspoppers a écrit

Vous êtes vos textes. Nous sommes nos mots. Vous lisant, nous devenons vous mêmes.

J’aime beaucoup cette belle phrase, elle me parle.

Je ne sais pas si c’est Proust, Boots ou Lena, ou vous trois, mais vos écrits m’ont inspirée et donné envie d'écrire...


Anonyme813 a écrit

Je ne sais pas si c’est Proust, Boots ou Lena, ou vous trois, mais vos écrits m’ont inspirée et donné envie d'écrire...

Le compliment suprême :)

Mon addicto a essayé de me sevrer.

Anonyme813 a écrit

Je crois que c’est ces aspect éphémère qui fait qu’on passe souvent à côté de cette douce ivresse. On ne prend assez le temps de sentir la montée, on enchaîne les verres et on ne sent rien jusqu’à ce qu’il soit trop tard et qu’il n’y ait plus aucune finesse. Rien qu’un gros machin un peu brouillon qui ne révèle pas le meilleur de nous-même

Devant l'échec de la prohibition il m a autorisé un verre par ci par là. Pour optimiser la sensation il m a recommandé de laisser les gorgées quelques instants en sub lingual. Ainsi le cerveau a le temps d enregistrer la prise de stupéfiant et d être attentif à l ivresse plus subtile.


#9
Cusco
Stand bye régulier
27 novembre 2019 à  16:35
Salut Isortemple,
Si tu savais à quel point ton blog me touche et me rappelle des années de traversée du désert...
Rien que de te lire j'ai envie d'aller acheter une bouteille mais je n'irai pas.
Et cette tentation je l ai tous les jours à moi de faire face.
Je ne vois pas trop d amis le week-end sinon je ne saurais pas m arrêter.
Parfois je m autorise une bière où 2 mais la machine est rée armée donc 1 valium 1 zolpidem et dodo.
La plupart de mes nuits sont blanches.
J ai essayé plusieurs cures, traitement l élément déclencheur à été le baclofene à haute dose puis maintenant ritaline valium zolpidem.
Ne désespère pas. Bon courage
Cusco


#10
Bettina
La perche de service
27 novembre 2019 à  16:57
Je suis bouleversée à la lecture de ton ode. Et pourtant, l'alcool, j'ai la chance de ne pas aimer ça. Donc je n'ai jamais été dépendante à la boisson. Mais bon, pas de bol, je suis addict à des poudres. J'adore ton style d'écriture et ta façon d'appréhender les choses, la vie. Je suis sensible à tes maux. Tu nous offres là un texte splendide qui donne à réfléchir. Merci de l'avoir posté ici.
merci-1


#11
Cusco
Stand bye régulier
27 novembre 2019 à  18:55
Bettina n'a pas tort et son post est très sympa.
Peut-être que la solution est là : écrire.
C est vrai que tu as une belle plume...


Bonsoir Isore,

Le passage de Marcel Proust provient d'À la recherche du temps perdu - Le Côté de Guermantes. Lire ce qu'il y a autour, avec une vie devant soi, ça doit être possible. Je n'ai pour ma part jamais réussi à m'atteler à la lecture de cette œuvre littéraire majeure, trop dense et trop vaste, un peu comme le corpus musical de certains compositeurs particulièrement prolixes. Mais j'ai vu qu'il existait des livres audio gratuits sur http://www.litteratureaudio.com/livres- … emps-perdu : une solution à envisager...


Anonyme813 a écrit

: une solution à envisager...

Durée 145 heures!!! Mourir !

big_smile


Merci beaucoup Bettina et Cusco pour vos compliments et commentaires, je suis touchée que vous me lisiez et que mes mots aient un sens pour vous.



Cusco a écrit

Parfois je m autorise une bière où 2 mais la machine est rée armée donc 1 valium 1 zolpidem et dodo.

"La machine est réarmée"... comme je comprends ce que tu veux dire. C'est tellement compliqué.
Et comme tu dis, il y a une partie de la solution dans l'écriture (si seulement elle pouvait y être en entier, la solution...). Mais parfois elle a l'effet inverse sur moi. Quand je retravaille certains textes où je parle de drogues, quelles qu'elles soient, l'envie d'en prendre est terrible, alors même que cinq minutes avant j'étais complètement dans autre chose je ne pense plus qu'à ça.


Bootspoppers a écrit

Devant l'échec de la prohibition il m a autorisé un verre par ci par là. Pour optimiser la sensation il m a recommandé de laisser les gorgées quelques instants en sub lingual. Ainsi le cerveau a le temps d enregistrer la prise de stupéfiant et d être attentif à l ivresse plus subtile.

Tiens, c'est intéressant ça, c'est à essayer !

Anonyme Acculée a écrit

Bonsoir Isore,

Le passage de Marcel Proust provient d'À la recherche du temps perdu - Le Côté de Guermantes. Lire ce qu'il y a autour, avec une vie devant soi, ça doit être possible. Je n'ai pour ma part jamais réussi à m'atteler à la lecture de cette œuvre littéraire majeure, trop dense et trop vaste, un peu comme le corpus musical de certains compositeurs particulièrement prolixes.

Je me souviens avoir eu à lire A l'ombre des jeunes filles en fleur pendant mes études, je n'arrivais pas à rentrer dedans, c'est la lecture de Deleuze et de son livre Proust et les signes qui m'avait donné la clef. Après ça la lecture de Proust était facile et agréable... Après, ça fait longtemps, je ne sais pas si aujourd'hui ça se passerait pareil.


Moi l'éthanol pour moi c'est de la faute de goût. C'est une technologie brouillonne, une molécule qui tape n'importe tout et qui dérègle n'importe quoi. On l'utilisais déjà y'a 3500 ans. C'est la molécule des illettrés de la défonce...

Mais cela dit en arrêtant le ton condescendant (je dis ça mais chacun sa came et grand bien vous en fasse), c'est entièrement subjectif ce que je viens de raconter. Et aussi, je le reconnais : C'est une vraie drogue. Je sais pas comment dire, mais t'as des "vraies" drogues, et t'as les drogues de merdes. Même si je déteste cette molécule, tu capte que c'est de la vrai came. Le 4MMC c'est de la vraie came. La méthamphétamine c'est de la vraie came. L'héroïne, la vrai coke aussi. Tout comme la MXE ou la kétamine. Une vulgaire cathinone trop substituée pour te filer autre chose que des effets secondaires c'est de la merde sans personnalité. L'éthanol, il a sa personnalité bien particulière à lui. Sa signature bien particulière d'une ivresse unique parmi les autres drogues. C'est une drogue de caractère, même si j'aime pas vraiment son caractère.

Y'a des drogues, tu les aimes pas, mais tu ne peux que reconnaître leur caractère, leur charisme. J'aimerai bien savoir qu'est-ce qu'il fait qu'une drogue, pharmacologiquement, a une réelle "personnalité". Comprenne qui pourra.

Edit :

Magnifique la citation de Proust. Bien mieux que son délire avec sa madeleine.
Et je voulais repréciser que je ne juge aucunement la consommation d'éthanol ou n'importe quelle recherche d'ivresse quelle quelle soit, mais plutôt mon rapport avec cette molécule, que je n'aime pas, mais qui a malgré tout selon moi sa personnalité unique.


#16
Cusco
Stand bye régulier
29 novembre 2019 à  22:28
Reputation de ce commentaire
 
Tiens un Sètois :) - MM


#17
Cusco
Stand bye régulier
01 décembre 2019 à  04:51
Comment te sens tu Isortemple ?


Merci Cusco, ça va. (Je n’arrive pas à te citer sur mon tel) Comme tu l’as bien senti je me pose à nouveau des questions sur la place de l’alcool dans ma vie. Je me dis parfois que ce serait plus simple de l’en éliminer définitivement, mais d’une ce n’est pas vraiment ce que je souhaite et de deux je sais que je compenserais avec d’autres substances. Je préfère mettre les choses en perspective à un niveau plus global et ne pas me focaliser uniquement sur lui... Ça prend de la place toutes ces réflexions (un peu répétitives j’avoue mais je dois être quelqu’un qui a besoin de temps...)

“Être assoiffé d’eau c’est triste mais faut bien dire que l’être de vin c’est encore vingt fois pire...
Hélas il ne pleut jamais du gros bleu qui tâche. Qu’elles donnent du vin j’irai traire enfin les vaches. Que vienne le temps du vin coulant dans la Seine, les gens par milliers pourront y noyer leur peine...”

Quel poète ce Brassens. On est bien loin de l’image de la personne bourrée titubante et gerbant sur ses pompes là...


#19
Cusco
Stand bye régulier
01 décembre 2019 à  20:57
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Reputation de ce commentaire
 
C'es tellement vrai ! (J'ai ri). Bettina


#20
Rick
Adhérent Psychoactif
02 décembre 2019 à  16:01
/forum/uploads/images/1575/77214258_158825235492105_3606581276510781440_n.jpg
oc anonyme et dédicace à ocram (et me met pas de champi oh)


Anonyme813 a écrit

dédicace à ocram

Je suis affreusement bon public... j y peux rien!

Ocram

Ps: le rosé c est de la merde!


Anonyme813 a écrit

Je me dis parfois que ce serait plus simple de l’en éliminer définitivement, mais d’une ce n’est pas vraiment ce que je souhaite et de deux je sais que je compenserais avec d’autres substances.

Tu as totalement raison .... 


Prends soin de toi


MM


meumeuh a écrit

Anonyme813 a écrit

Je me dis parfois que ce serait plus simple de l’en éliminer définitivement, mais d’une ce n’est pas vraiment ce que je souhaite et de deux je sais que je compenserais avec d’autres substances.

Tu as totalement raison ....

Oui, s'interroger, vouloir protéger (comme on peut) sa santé, c'est très bien mais il faut aussi être réaliste.

Hier soir, alors que je lui disais que pour mieux gérer ses consommations, je pensais qu'il fallait trouver un moyen de négocier avec soi-même, mon amie m'a répondu qu'elle était bien embêtée parce qu'elle ne négociait pas avec les terroristes et qu'étant elle-même une terroriste de l'alcool il n'y avait pas de dialogue possible...
Je n'ai pas encore trouvé de réponse à lui apporter sur le moment mais ses mots me laissent songeuse.


Pour moi, en tant que phobique social (bien que j’essaye et j’ai fait des efforts ces derniers temps que j’expliquerai sans m’étaler ici dans mon blog^^) avec trouble de la personnalité schyzotipique (en gros c’est quelqu’un qui a des moments de manie, de délire, qui n’est pas à l’aise avec les autres et qui aime se créer des mondes imaginaires)

Du coup bien que je déteste le goût de l’alcool sauf celui du vin à la limite ^^ mais vu que quand j’en prends mon objectif n’est pas de déguster mais plutôt de planer, à défaut d’avoir accès pour le moment au cannabis, quand je me retrouve à court de tranquillisants (principalement les benzos,Z-drugs et quelques antipsychotique ou AD sédatif type Miansérine ou Mirtazapine par exemple)

Je me sert de l’alcool fort (que de la vodka principalement) comme ça quelques gorgées et mon mal être disparaît quelques heures, mais pour moi c’est déjà ça..:)

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