avec les dernières traces, buvons des coronas ?

Catégorie : No comment
16 mars 2020 à  16:42

#approvisionnement #covid19 #manque
l'anticipation n'est pas mon fort, mais je suis assez forte en parano et angoisse.


https://images.theconversation.com/files/318015/original/file-20200302-18275-76l1lv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=790%2C0%2C5200%2C3997&q=45&auto=format&w=926&fit=clip

par ces temps-ci, pas besoin d'être Orwell pour imaginer des scènarios-catastrophe.

Tout le monde cloitré chez soi (malgré les violences domestiques, malgré ceux qu'un chez eux ne l'ont pas, malgré l'urgence de se réapprovisionner), commerces, bars et lieux de socialité scellés, des patrouilles qui patrouillent, flip général envers les autres humains potentiellement infects et infectés.

pourtant, je flotte presque insouciante au-dessous de la panique générale.
incapable de dormir certaines nuits, j'arrive à m'angoisser - terreur des contaminations imminent - mais la crainte s'en va avec le jour, elle disparait dès que j'ai dans les oreilles le bruit doux de mes traces qui se préparent et le son des voix qui me caressent.

et je reste incroyablement légère, même si je n'arrive pas à avoir de réponse pour refaire mes stocks qui sont pratiquement épuisés. j'ai presque plus rien. d'habitude ce genre d'information me fait tordre le boyeaux à l'avance. j'anticipe, je prévois large. le bonheur éphémère du week-end n'est pas encore complètement redescendu. alors je m'en fous. puis même il semblerait qu'en Italie les dealeurs sont les derniers à sillonner les rues, avec leurs clients habitués depuis toujours à rester dans l'illégalité et franchir le danger de la contamination (pour l'instant VHI et VHC
font encore plus de victimes dans le monde que le covid19, je ne sais pas vraiment s'il y a de quoi se réjouir).

Là, j'ai quelques benzo, très peu de codéine, quelques miettes d'op éparses, quelques pastilles de dxm, un fond de sachet de kratom...pas de quoi me mettre la tête, pas de quoi me rassurer.

ça fera une pause peut-être. même si c'est pas de bon augure en ce moment avoir le nez qui coule dans les éterneuments et les frissons...je ne serais pas la seule, et puis, au pire, pour se mettre la tête, les supermarchés ouverts auront encore quelques packs de corona qui personne ne veut boire !

et, entre-temps, je jette un coup d'oeil au téléphone, j'attends quand même qu'on me rappelle...

du courage à tous !!



Commentaires
#1
Rick
Adhérent Psychoactif
16 mars 2020 à  17:42
Je te jure, si les boomers me sortes encore qu'on est des "ingrats" alors qu'on se cloître littéralement chez nous pour LEURS santés (et ceux des gens fragiles) je rigole.


Rick a écrit

Je te jure, si les boomers me sortes encore qu'on est des "ingrats" alors qu'on se cloître littéralement chez nous pour LEURS santés (et ceux des gens fragiles) je rigole.

Oui, faut juste esperer que les sevrages forcés ne font pas baisser les défences immunitaires en flèche !!
quoique que sans contacts aucun on risque plus rien (enfin...)
moral en baisse pour ce qui me concerne, c'est sûr, mais ça va le faire


Confinement J+7


Bon, quand j'avais écrit ça, il n'y avait pas encore de confinement...

Là, ça me pèse bien plus de ce que je pouvais pressentir...j'ai la sentation d'être plongée dans un mauvais film de dictature et hécatombe. J'ai du mal à croire que tout cela est vrai.

C'est quand qui descend ce trip froid, sans couleurs ni visuels ?
Une benzo ne suffit pas cette fois,

Je crois que je suis restée bloquée sous réalité !!!

Finalment, je ne sais pas si c'est un bien pour un mal, mais j'ai l'impression d'être bien plus accro aux intéractions sociales qu'à la came...dommage parce que j'ai même réussi à trouver un petit soulagement temporaire, quelques grammes d'opiacés. mais impossible de sortir sans se faire contrôler par des zelés fonctionnaires masqués. Je rêve la nuit des personnes que je ne peux pas voir, des caresses et des traces partagées dans un dimanche d'insouciance.

Et ça m'étouffe, ça m'étouffe d'autant plus quand je vois pharmaciens et toubib sans masques ni gels hydroalcoliques, un système sanitaire qui se casse la gueule après les restrictions budgetaires , peu de tests et des mesures à l'aveuglette. Esperons au moins que ça va servir à quelque chose. Mais se ressents la crise se préparer, avec des années non proprement joyeuses en perspective.

Je bois pour oublier, seule drogue disponible au supermarché du coin où on est obligés à aller faire nos courses. Mais je n'oublie pas que je n'ai pas droit de franchir ma porte. Je n'oublie pas les milliers de morts, je n'oublie pas la galère en ces durs temps de tous les précaires...

J'étouffe dans un cubi de rouge vide, qui pendouille comme une poche de sang épuisée.


cependant a écrit

Confinement J+7


Bon, quand j'avais écrit ça, il n'y avait pas encore de confinement...

Là, ça me pèse bien plus de ce que je pouvais pressentir...j'ai la sentation d'être plongée dans un mauvais film de dictature et hécatombe. J'ai du mal à croire que tout cela est vrai.

C'est quand qui descend ce trip froid, sans couleurs ni visuels ?
Une benzo ne suffit pas cette fois,

Je crois que je suis restée bloquée sous réalité !!!

Finalment, je ne sais pas si c'est un bien pour un mal, mais j'ai l'impression d'être bien plus accro aux intéractions sociales qu'à la came...dommage parce que j'ai même réussi à trouver un petit soulagement temporaire, quelques grammes d'opiacés. mais impossible de sortir sans se faire contrôler par des zelés fonctionnaires masqués. Je rêve la nuit des personnes que je ne peux pas voir, des caresses et des traces partagées dans un dimanche d'insouciance.

Et ça m'étouffe, ça m'étouffe d'autant plus quand je vois pharmaciens et toubib sans masques ni gels hydroalcoliques, un système sanitaire qui se casse la gueule après les restrictions budgetaires , peu de tests et des mesures à l'aveuglette. Esperons au moins que ça va servir à quelque chose. Mais se ressents la crise se préparer, avec des années non proprement joyeuses en perspective.

Je bois pour oublier, seule drogue disponible au supermarché du coin où on est obligés à aller faire nos courses. Mais je n'oublie pas que je n'ai pas droit de franchir ma porte. Je n'oublie pas les milliers de morts, je n'oublie pas la galère en ces durs temps de tous les précaires...

J'étouffe dans un cubi de rouge vide, qui pendouille comme une poche de sang épuisée.

Cc toi,
Je te souhaite vraiment un bon courage même si c'est pas assez mais tu n'es pas seule.
Moi j'avais réussi a piquer du lamaline en suppos a ma mère, je te laisse imaginer l'état de mon c** lol
Mais vu le nombre de suppos que je m'enfonce je n'en pouvais plus.
Donc vu que je devais faire une écho pour ma grossesse, alors j'en ai profité pour appeler le médecin époux de ma médecin généraliste qui lui est plutôt sympa, je lui ai tout expliqué et donc il m'a envoyé par mail une ordonnance pour 40jours de tramadol que je passerai chercher demain sur le chemin pour la gynéco.
Donc ça va m'éviter le lamaline qui me flingue le c** et dont les effets sur mes intestins je n'en peux plus.
Mais en même temps je suis un peu déçu de moi même j'ai envie de dire parce que j'ai pas réussi à tenir mon sevrage.
Même si je reprend du tramadol en partie pour éviter la fausse couche qu'un sevrage sec peut provoquer mais voilà je culpabilise un peu quand même.

Maintenant concernant tout ce qui se passe, tu n'y es pas seule, je suis tellement heureuse de pouvoir sortir demain je sauté de partout de joie, en même temps j'ai aussi peur, peur de la contamination, peur des flics et de leur excès de zèle, peur du vide qu'il y a dans la rue, c'est tellement terrible.

On n'arrête pas de penser a tous ces morts, a tous ces malades, au DR Raoult, on se met a leur place puis ya maman qui se met a faire des prières pour nous protéger, c'est une croyante elle, elle croit bien plus que nous.

Enfin bon on croise du bois et on touche les doigts en espérant qu'un jour proche on va se réveiller pour nous rendre compte que tout ça n'est qu'un cauchemar.

Si tu peux continuer ton sevrage forcé fais le sinon ne te fais pas du mal alors qu'on est dans cette situation qui n'arrange rien.

N'hésite pas à papoter ici si ça peut aider.

drogue-peace


selmita1307 a écrit

Salut Selmita,

merci de ton message et de ton soutien. Je te retourne la force et le courage que tu m'envoie pour que toi aussi tu peux faire face à ce moment assez rude au mieux !

Je pense que tu n'as pas du tout à t'en vouloir d'avoir continué ton traitement, des fois c'est  tout simplement pas le moment pour arrêter...et une grossesse et les fobies générales du confinement ne sont pas les meilleures conditions (avis perso pour les deuxièmes, mais avis médical pour la première !).
Tant qu'il y a un médécin qui te préscrit ce dont t'as besoin et vous êtes bien, toi et ton bébé, c'est ça qui compte...pour le reste, tu verras plus tard !

Avec calme et en prenant les choix que tu veux comme tu le souhaite (arrêter doucement ? switcher vers un TSO ? cure hospitalière ? Suivi pour continuer ? etc). Penses juste à parler de ton traitement à la gynéco/sage famme pour éviter des galères lors de l'accouchement. Et pas de peur d'en parler comme un traitement comme un autre. Je sais pas, comme si tu prenais des medocs pour une allérgie admetons. Il y a des médecins cons, mais des fois quand on arrive et on a nous même peur de la réaction en face, bah, le médécin trouve ça louche, considère qu'on a des trucs à cacher, etc etc. Mais bon après je sais que c'est pas facile !!

Si tu as le temps en ce moment et t'as envie de lire, je te met le lien d'un texte sur PA qui explique exactement ça, le sens de culpabilité quand on consomme des « toxiques ». Et cette culpabilité c'est de la violence illégitime qu'on nous fait, qu'on se fait nous-mêmes. J'espère ça pourrait te donner quelques pistes pour mieux vivre ta situation !!

https://www.psychoactif.org/blogs/La-vi … 804_1.html

Bon en vrai pour moi pas de sevrage forcé non plus...même si à la fin d'une bonne session, j'ai quelques symptomes de manque, pour l'instant je suis beaucoup plus accro psychiquement que physiquement. Alors j'angoisse à l'avance de savoir que je ne pourrais plus consommer quand j'en ressens le besoin (ce qui arrête la diarrhé en effet au passage wink Mon problème c'est que je n'arrive pas à voir la vie sans une échappatoire opiacé, c'est trop dur sinon (une chaleur rassurante qui arondi les angles écorchés de la vie). Et encore plus en ce moment....Je ne sais même pas si je me le souhaite, d'arrêter un jour. Certes, d'en avoir plus envie, d'être tellement bien dans ma tête que je n'ai plus l'utilité d'un cocon doux et temporaire...pourquoi pas, mais c'est pas demain la veille (surtout là).

Et puis j'ai trouvé une solution temporaire....du coup pour l'instant ça va. On verra d'ici là ! Mais c'est clair que je bois plus que la normale et ça ce n'est pas forcément bien...l'alcool c'est quand même une drogue bien dure (effets négatifs sur le foie, sur le cerveau, dépendance mortelle) alors que les opiacés ne détruisent pas ni foie ni neurones et la dépendence même si peut être bien rude, ne te tue pas (enfin si la répression, le manque d'RdR etc ne s'en melent pas).

Ahh et au passage, fais gaffe au paracetamol dans le lamaline...https://eurekasante.vidal.fr/actualites/23519-paracetamol-et-risque-hepatique-ajout-d-un-message-d-alerte-sur-les-boites.html
Il y a quand même 500mg par suppositoire...j'espère vraiment que tu auras ton ordo pour ne pas risquer inutilement ta santé...

Un bon enorme courage à toi aussi :)


cependant a écrit

selmita1307 a écrit

Salut Selmita,

merci de ton message et de ton soutien. Je te retourne la force et le courage que tu m'envoie pour que toi aussi tu peux faire face à ce moment assez rude au mieux !

Je pense que tu n'as pas du tout à t'en vouloir d'avoir continué ton traitement, des fois c'est  tout simplement pas le moment pour arrêter...et une grossesse et les fobies générales du confinement ne sont pas les meilleures conditions (avis perso pour les deuxièmes, mais avis médical pour la première !).
Tant qu'il y a un médécin qui te préscrit ce dont t'as besoin et vous êtes bien, toi et ton bébé, c'est ça qui compte...pour le reste, tu verras plus tard !

Avec calme et en prenant les choix que tu veux comme tu le souhaite (arrêter doucement ? switcher vers un TSO ? cure hospitalière ? Suivi pour continuer ? etc). Penses juste à parler de ton traitement à la gynéco/sage famme pour éviter des galères lors de l'accouchement. Et pas de peur d'en parler comme un traitement comme un autre. Je sais pas, comme si tu prenais des medocs pour une allérgie admetons. Il y a des médecins cons, mais des fois quand on arrive et on a nous même peur de la réaction en face, bah, le médécin trouve ça louche, considère qu'on a des trucs à cacher, etc etc. Mais bon après je sais que c'est pas facile !!

Si tu as le temps en ce moment et t'as envie de lire, je te met le lien d'un texte sur PA qui explique exactement ça, le sens de culpabilité quand on consomme des « toxiques ». Et cette culpabilité c'est de la violence illégitime qu'on nous fait, qu'on se fait nous-mêmes. J'espère ça pourrait te donner quelques pistes pour mieux vivre ta situation !!

https://www.psychoactif.org/blogs/La-vi … 804_1.html

Bon en vrai pour moi pas de sevrage forcé non plus...même si à la fin d'une bonne session, j'ai quelques symptomes de manque, pour l'instant je suis beaucoup plus accro psychiquement que physiquement. Alors j'angoisse à l'avance de savoir que je ne pourrais plus consommer quand j'en ressens le besoin (ce qui arrête la diarrhé en effet au passage wink Mon problème c'est que je n'arrive pas à voir la vie sans une échappatoire opiacé, c'est trop dur sinon (une chaleur rassurante qui arondi les angles écorchés de la vie). Et encore plus en ce moment....Je ne sais même pas si je me le souhaite, d'arrêter un jour. Certes, d'en avoir plus envie, d'être tellement bien dans ma tête que je n'ai plus l'utilité d'un cocon doux et temporaire...pourquoi pas, mais c'est pas demain la veille (surtout là).

Et puis j'ai trouvé une solution temporaire....du coup pour l'instant ça va. On verra d'ici là ! Mais c'est clair que je bois plus que la normale et ça ce n'est pas forcément bien...l'alcool c'est quand même une drogue bien dure (effets négatifs sur le foie, sur le cerveau, dépendance mortelle) alors que les opiacés ne détruisent pas ni foie ni neurones et la dépendence même si peut être bien rude, ne te tue pas (enfin si la répression, le manque d'RdR etc ne s'en melent pas).

Ahh et au passage, fais gaffe au paracetamol dans le lamaline...https://eurekasante.vidal.fr/actualites/23519-paracetamol-et-risque-hepatique-ajout-d-un-message-d-alerte-sur-les-boites.html
Il y a quand même 500mg par suppositoire...j'espère vraiment que tu auras ton ordo pour ne pas risquer inutilement ta santé...

Un bon enorme courage à toi aussi :)

Un grand merci pour ton soutien, franchement sans le soutien de la communauté PA j'aurais pété un câble, tant mieux pour toi, moi j'ai eu le doc au tel j'ai eu une ordonnance je la récupère demain et oui mes gynéco sont bien au courant et si ce n'est pas a cause de ce confinement j'aurai déjà eu mon premier rdv en csapa mais ils ont annulé vu la situation.

Donc là pour les prochains 40 jours j'ai normalement ce qu'il faut a condition de me contrôler et faire gaffe a ne pas surconsommer .

Pour le paracétamol je sais bien que c'est mauvais pour le foie, j'en ai déjà fais l'expérience et finis sous solution NAC pendant 3-4 jours en vomissant mes tripes y compris ma salive, mais quand on va trop mal surtout mentalement on ne réfléchis pas dans le bon sens, en tout cas c'est mon cas.

Enfin bon maintenant c'est fini, aujourd'hui c'était la dernière dose de lamaline, demain est un autre jour et une autre molécule.

Merci encore une fois et fais attention a toi-même, et prévois toujours un plan B.

drogue-peace

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