parcours TSO Skenan d'un non injecteur.

Catégorie : Carnet de bord
08 avril 2022 à  16:36

Bonjour à toi cher lecteur,

Sur ce carnet de bord, je détaillerais du mieux que je peux comment se passe mon TSO qui devrais se tourner en sevrage à la morphine ! Beaucoup de question sur le TSO skenan, peu de cas, donc peu d'informationce, je me suis dis que le partage de mon expériences pourrait en aider plus d'un, ou simplement satisfaire la curiosité des amoureux d'opiacés qui se demande si la méthode est viable ! Cela fais actuellement 5 jours que je l'ai commencé.

Pour ce premier post, je vais rapidement expliquer pourquoi et comment j'en suit arrivé à être suivit professionnellement pour ce projet de substitution à la morphine.

Je pars de loin car j'ai eu une consommation quotidienne sur plusieurs années (je dirais 25-30 mois) de Tramadol L.P(départ vers 600mg puis jusqu'à 2g8 voir 3g2) et de benzos (environs 4mg de Clonazepam ou 40 - 60mg de valium).
à coté de ça, j'étais assoiffé d'expériences j'ai donc tester un peu toutes les drogues et eu des périodes plus ou moins longue avec certaines. Suite a plusieurs crise S.S, deux addictologue différents on tenté de me passer sous Suboxone, cette molécule n'a jamais calmé mon manque et me rendais irritable voir méchant. Les deux tentatives ont été un échecs. Solution décidée par mon addicto, le Durogésic. Pendant 1 ans je mets un patch de 75µg et rapidement j'en consomme en sublinguale. La situation était insoutenable à cause de la prise en sublinguale comme la demi-vie du fentanyl est courte. Je rencontre un médecin généraliste qui s'est spécialisé dans les addictions en "autodidacte" dans un hôpital de jour. Ensemble nous décidons d'essayer la méthadone, avec une prise d'uniquement 10mg (en continuant mes patchs en parallèles) je fais une crise d'angoisse qui me rappelle les syndromes sérotoninergique que je faisais TRES régulièrement avec le tramadol (a de tel dosage en même temps...). Nous étions bloqués aucun TSO ne fonctionnais, je n'arrivais pas à contrôler la conso des patchs et en Belgique le Dicodin et la codéine n'existe pas seule sans paracétamol (ou en trèèès petite quantitée). D'abord nous voulions tenter l'oxycodone comme TSO seulement j'avais du mal à supporter a nouveau son effet sur la sérotonine. C'est la qu'a force de discution, nous parlons de la morphine en L.P (merci à prescripteur de m'avoir parlé du produit, qu'il n'agissait pas sur la sérotonine et qu'il le trouvais adapté a mon cas ce qui m'a donné la "force" de le proposé au médecin). C'est partis, Moscontin L.P, il veut que je commence avec des gellules de 10mg.


La mise en place de la stabilisation;

Vendredi 1 mars : je récupère ma boite de 30x10mg de Moscontin. J'en prend 60 le premier jour, je ne me sens pas trop mal, mais pas vraiment bien non plus, du coup je continue à mâcher des patchs Durogésic en parallèle.
Samedi 2 mars : Cette fois je prend 90mg, je me sens mieux je décide de continuer la dessus et je reprend 90mg pour la prise du soir aussi. (en mâchant le dernier patch qu'il me restait)
Dimanche 3 mars : je finis la boite, 80mg de mémoire, une seule prise sur la journée, je me sens vraiment pas top top ...
Lundi 4 mars : J'appel le doc, je lui explique la situation, 10mg n'étais clairement pas suffisant il faut absolument que je le vois. Le soir je le vois, il me prescrit une boite de 10mg et 3 boites de 30mg, il aimerait que je consomme 70mg  2x par jour et que petit a petit je "casse" un peu les cachets de 10mg pour déjà débuter mon sevrage. Je rentre chez moi, je veux me faire plaisir je prend 270mg et 30 mg en sniff
Mardi 5 mars : cela m'a tellement fais de bien que je réitère, 240mg espacé d'une paire d'heure, et 30mg en sniff
Mercredi 6 : Bon, l'objectif de mon parcours est de me servir du Sken comme TSO, pas comme produit récréatif. Je me calme un peu, je tente une prise 90mg au matin, je me sens bof je reprend 30mg une heure après. même situation le soir donc 120mg 2X
Jeudi 7 : Je prends directement 120mg le matin, je me disais que c'était la dose qui me convenait. Mais pas sûr, ce jour la j'avais surtout envie de me défoncer. J'ai sniffer 120mg sur la journée et puis au soir j'ai fais ma prise de 120mg soit 2x 120mg + 120mg en sniff
Aujourd'hui : Je me suis levé suite a une terrible douleur dentaire, mais surtout avec la conscience que j'ai bien profiter et qu'il est temps de faire les choses bien. Je prend donc 90mg au matin, je me sens bien, mais mi aprèm je me sens moyen et je reprends donc 30mg. Ce soir je suis bien fatigué je compte ne prendre que 90mg. J'aimerais que 90mg soit ma dose de confort et donc j'aimerais m'y habituer.

Je voudrais passer au moins les 5,6 prochains jours sans faire d'excès, donc a 90mg 2x per os voir 120mg si ça ne va vraiment pas. J'espère être plus fort que le produit, et je le sens plutôt bien.

Niveau psychologique, depuis le début du traitements je revis totalement. Et même les jours soft ! Je récupère des relations sociale avec ma famille et mes proches, je me lave, me rase, fais du sport, réfléchis, m'investis dans des projets, je fais des choses et je m'y implique, et j'aime ça. Après 4,5 ans à phaser dans mon lit 18h par jour ça fais un bien FOU. La seule molécule m'ayant autant été "bénéfique" dans la vie de tout les jours a été le tramadol, mais j'ai exagéré et en plus les nombres d'effets différents du tramadol empêche de trouver une stabilité (nuit blanche, dans la lune, etc ..). Ici pour le moment aucun effets négatifs à déplorer mis a part les effets secondaire classique des opi (constipation, coupe l'appétit et l'appétit sexuel, ..). Mais a ceux là je suis habitué.

La molécule m'a vraiment bien stabilisé, ce qui me permets de reconstruire un monde autour de moi que j'ai laissé s'éffondrer pendant plusieurs années. Je ne compte pas commencer le sevrage dégressif de ces prochains jours. J'en parlerais avec le médecin, mais je préfèrerais d'abord bien me stabiliser et le rester, reprendre ma vie en main et ensuite commencer tout doucement la diminution.


Voilà j'ai essayé d'être le plus complet possible, si vous avez des questions n'hésitez pas, j'essaierais de compléter au moins une fois par semaine !


Peace !



Commentaires
Salut,

je suis assez surprise par les doses proposés par ton médecin par rapport à ton parcours.

Déjà quand on t'avais mis sous 10mg de méthadone ça ne faisait pas beaucoup, mais croire que 10mg de morphine suffisent c'est juste de l’incompétence pour moi surpris

En termes analgésiques ça correspond à 60mg de codéine, trois néocodion ou codoliprane...

Au vu des tes conso précédentes, c'est tout à fait normale pour moi que ta dose de confort soit bien plus élevée...même 120mg ne me semble pas ouf, avec ma "petite" tolérance je crois que 50mg c'est le minimum pour avoir un effet...

Et sur la diminution tu as parfaitement raison !

Il me semble bien (pas le temps de trouver les réf, mais il y en a plein) toutes les études d'addictologie prouvent que :

1) une diminution sans accord/envie/décision du patient c'est niet
2) une diminution sans stabilisation préalable c'est voué à l’échec

Voilà, insiste bien avec les arguments que tu cites auprès de ton médecin...et n'hésite pas à un trouver un plus compétent dans la matière au besoin...


#2
kaneda
Animateur PsychoACTIF
08 avril 2022 à  21:48
Salut, clairement 10mg de metha ou 10 mg de morphine pour compenser 75µg de Durogésic c'est sad Certains médecins ne sont pas compétent c'est clair...

D'apres les tableaux de conversion que j'ai lu 75µg = + ou - 180mg de morphine.

Idem que cependant, avant de penser à baisser son traitement je pense qu'il faut être bien stabiliser (pas stabiliser uniquement 2 mois quoi...) Moi je suis resté stabiliser plusieurs années avant de commencer à baisser ma méthadone.


#3
Faust08
Pour vos défenses naturelles
08 avril 2022 à  22:22

je suis assez surprise par les doses proposés par ton médecin par rapport à ton parcours.

Déjà quand on t'avais mis sous 10mg de méthadone ça ne faisait pas beaucoup, mais croire que 10mg de morphine suffisent c'est juste de l’incompétence pour moi surpris

J'ai 27 ans, je consomme des produits dis dur depuis "seulement" 7 ans, mais surtout, j'ai toujours été ULTRA RdR, même jeune lors de mes premières expériences. Je n'ai injecté que deux fois, et je ne le ferais plus jamais. Si je précise ça, c'est pour expliquer que de l'extérieur j'ai l'air d'un bon jeune bien en forme. En plus je me débrouille bien pour communiquer. La conclusion est que beaucoup de médecin n'ont jamais cru à mes conso excessive, la plupart pensait que je cherchais à les flouer pour obtenir quelques cachets pour "m'amuser avec les copains".
Le médecin qui me suit et qui m'a initié à la métha et à la morphine s'occupe principalement de personne plus agée, d'injecteur quotidien de longue date, donc un jeune tout frais qui arrive et qui prétends avoir des consommation si élevée il voulait probablement pas me préscrire trop afin de ne pas taper une O.D le soir même car je mentais sur mes consos. doutais énormément de cette théorie, souvent encore il me dit que ce n'est pas mon monde que je n'avais pas tomber la dedans ... Ses paroles sont dure à entendre et elle ne sont pas super pour un professionnel de santé, mais sur les autres points nous sommes en concordance donc je n'en fais pas une affaire.

Au vu des tes conso précédentes, c'est tout à fait normale pour moi que ta dose de confort soit bien plus élevée...même 120mg ne me semble pas ouf

C'est pas ouf du tout hmm . A ce dosage je ne ressent AUCUN effet récréatif, léger apaisement tout au plus. Mais je ne suis pas en manque ! J'aimerais essayer de m'y tenir afin de ne pas commencer mon futur sevrage a 200mg mais au 120, ça ferais un gain de temps tongue . Par contre si je me rend compte qu'au dosage de 120mg je ne peux m'empêcher de sniffer chaque jour ou de faire des extras alcool, ou autres, alors oui, j'envisagerais d'augmenter.


Salut, clairement 10mg de metha ou 10 mg de morphine pour compenser 75µg de Durogésic c'est sad Certains médecins ne sont pas compétent c'est clair...

D'apres les tableaux de conversion que j'ai lu 75µg = + ou - 180mg de morphine.

De plus je n'ai pas trop été précis, mais je me collais un patch de 75µg pour 3 jour et j'en mangeais un autre 75 ... par jour ... Ce passage au durogésic a bien explosé ma tolérance ca c'est sur ...

Pour le départ de traitements de métha il m'a dit de continuer a me coller des patch et a manger un peu moins.

Pour le départ de traitements de morphine il m'a dit de continuer a me coller 75µg mais a arréter complètement a mâcher les patchs. (la décision d'arrêter de coller aussi venais de moi, je me sens tellement mieux uniquement sous morphine, en plus ma peau commençait à avoir des réactions pas agréable a la colle des patchs.


Idem que cependant, avant de penser à baisser son traitement je pense qu'il faut être bien stabiliser (pas stabiliser uniquement 2 mois quoi...) Moi je suis resté stabiliser plusieurs années avant de commencer à baisser ma méthadone.

Ah oui ... Plusieurs années ... Mes proches sont très pressé que j'en finisse avec cette addiction, moi aussi, même si je sais que temps est sine qua non à un sevrage réussis. De toutes façon, on verras le temps que ça prends je pense ne pas y réfléchir et le faire au feeling, ça viendra quand ça viendra rasta . Je pense que ne pas se mettre de deadline ou d'objectif trop précis empêche en partis l'anxiété, la culpabilité ou l'échec du sevrage !


Merci beaucoup pour vos réponse, et oui cependant je ne me laisserais plus faire par les professionnel de la santé décidant tout à notre place qui m'a enfoncé dans la dépression et l'addiction bien plus qu'autres choses, au prochain rendez-vous je serais clair avec lui et avec ma vision de mon sevrage !

Encore merci pour la force merci-1


Salut,

oui, je vois...j'avais l'impression que chez l'addicto je ne faisais pas « assez tox » pour lui sad

Si on gère, si on garde un minimum d'insertion etc...bah on est pas vraiment des addicts au fond du caniveau dans la vision stéréotypée, du coup paradoxalement on ne mérite pas des vrais médocs et une vraie considération

Mais c'est justement ça le problème pour moi dans l'addicto : d'une part on ne considère pas assez la composante sociale et culturelle des drogues, mais de l'autre on sous-estime des phénomènes physiologiques comme la tolérance etc si on ne rentre pas dans les cases de déchéance qu'ils s'attendent.
Parfois ça peut être un avantage, d'autres bien moins comme dans un sous dosage évident pour toi sad

En tout cas, si on regarde du coté positif, tu as trouvé un traitement qui te convient, avec lequel tu te trouves bien et tu peux vivre ta vie...il ne reste qu'à trouver le bon dosage ! :)


j'ai lu ton parcours , je ne peux que te souhaiter courage et force à toi c'est très dure ce combat entre guillemet car les opioïdes c'est le plus dure des drogues a arrêter selon moi super

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