2c-I ou la lucidité des psychés

Catégorie : Trip Report
10 février 2014 à  22:39

Février 2010 :

Cela fait maintenant 7 mois que j'ai découvert le DxM, je commence à  être rodé avec ce prod, mais l'effet commence à  me lasser, même si chaque trip est vécu différemment avec cette molécule si particulière.
Étant maintenant habitué à  la défonce autre que le cannabis et l'alcool, je me sens prêt à  me lancer dans l'aventure psychédélique, je vais vous raconter ma première perche qui s'est faite avec une dose de 16mg de 2c-I.



Chapitre 1 : La montée



Pour resituer le contexte il est 14h30 quand je gobe mon para dans une petite maison pseudo abandonnée dans un très grand parc, le lieu est entouré de hauts murs isolants le jardinet qui doit quand même faire dans les 600 m².

A l'époque j'étais jeune, bon ok je n'ai que 23 ans et c'était il y a 4 ans, mais j'ai l'impression que ça remonte à  une dizaine d'année voir plus si ce n'était pas dans une autre vie...à  l'époque mes potes m'avait surnommé Toucassé au lycée.
Effectivement ce jour là  on a passé près de 3 heures à  exploser tout ce qu'on trouvait avec mes potes, on a brisé une porte en bois pour faire du feu, et on s'est défoulé contre un mur avec une barre à  mine, ensuite on a explosé pas mal d'étagères en bois aussi, et on a finit par se caler au coin du feu, disons qu'on était calmé.

Quand je repense à  tout ce besoin de destruction j'en ai limite honte, on était quand même sacrément con avec mes potes, des clichés adolescents quoi.

Bref après plus de 2h d'attente il a fallu un joint pour déclencher le "high" : les 3 premières lattes tirées m'ont fait l'effet d'une douille, violent mais efficace. A partir de là  ma sensation du toucher change, écrire sur le tactile de mon portable me fait croire que mes doigts sont légèrement humides mais ça reste très soft, sinon je me sens lourd, tout est lourd autour de moi, c'est la petite phase de bâillement juste avant que le trip ne démarre.

  Et c'est vrai d'un coup je suis plus léger que l'air, je sens mon esprit s'ouvrir, je ferme les yeux en écoutant de la musique, de très légères trainées de lumières apparaissent, je m'amuse à  les suivre tout en continuant à  dialoguer avec mes amis, mon instinct me fait savoir quand une phrase m'aie destinée, en fait c'est comme si j'avais les yeux ouverts...je visualisais tout simplement la scène avec les yeux fermés.
On décide de bouger l'unique table de la pièce pour la décaler d'un mètre seulement, l'effet est incroyable : les murs sont là , le décor est le même mais je suis dans une autre pièce, bouger la table à  entièrement modifiée mes repères spatiaux et j'ai vraiment l'impression d'être dans une autre pièce, sur le moment c'est dingue !

Une heure passe mais le trip semble timide, j'en veux plus donc je décide de rouler un autre joint, il faut que ça décolle vraiment, je suis entre deux états et je ne trouve pas ça agréable d'être un coup comme sobre et un coup sentir mon esprit décrocher, je veux un trip linéaire, pas me retrouver dans des vagues de défonce à  la con.
A la fin du joint la réalité m'échappe, ça devient dur à  tenir le temps que mon esprit se cale (état comparable au DxM, je ne suis plus en phase avec la réalité, je suis déboussolé, un peu perdu). Le gout du shit est atroce, c'est vraiment dégueulasse, je regrette de ne pas avoir pris de weed. On vient de finir d'éclater à  coup de pieds les restes de la porte pour faire du feu dans la cheminée de la petite maison. C'est à  ce moment que mon pote met un briquet dedans et me dit que ça va péter de ouf, "meu non ça va pas exploser", j'oublie le briquet et 30 secondes après "BOUM", je suis assis juste à  côté de la cheminée quand la boule de feu qui en jaillit me lèche la jambe, je me lève à  une de ces vitesses : "ouaaaaaaaah mais c'est un truc de ouuuuf !"
J'y croyais pas ahah, je me suis bien fait fait surprendre, on remet un second briquet dans le foyer incandescent et vu l'explosion, il devait être bien plus rempli en gaz, des morceaux de cendre vole à  travers toute la pièce, je suis bien content de m'être réfugié à  côté de la cheminée et non devant comme tout à  l'heure.

Ensuite je fais des petites expériences en laissant ma converse dans la cheminée jusqu'à  ce que celle-ci commence à  fumer, je m'amuse quoi, puis je me rends compte que la défonce m'a anesthésié et que je n'ai pas senti la chaleur montée dans ma chaussure...ah ba oui ça chauffe fort arf..



Chapitre 2 : le trip



18H00, on bouge, là  mes potes m'apprennent qu'ils rentrent tous chez eux, ok, cette sensation de solitude ressenti depuis le début se confirme : je vais tripper seul. Après tout pourquoi pas, la solitude ne m'a jamais trop dérangé, surtout que j'ai avec moi mon meilleur et mon pire ennemi réuni en quelques composants électroniques : mon ipod Shuffle.

Le 2c-I commence à  vraiment faire effet, mes potes me disent au revoir et, je vais donc écouter de la sik, le kiffe ! J'ai justement besoin de me libérer, d'évacuer de l'énergie ---> lecture, Pink Floyd in my mind, c'est juste trop bon.

La musique est lancée, je m'oublie l'espace d'un instant, je décide de marcher les yeux fermés pendant au moins 30 secondes, c'est excellent j'arrive à  me voir de dos en train de marcher, j'adore mon imagination, j'ouvre les yeux des fois pour voir si je suis toujours sur le trottoir, niquel je trace tout droit, je suis comme monté sur deux rails. Jusque là  je connaissais la dissociation d'esprit avec le cannabis et l'alcool, avec le DxM aussi, mais jamais je ne l'avais vécu avec autant de réalisme. En fait c'est ce que j'ai tout de suite apprécié avec les psychédéliques, cet état de lucidité transformant une simple pensée en image quasi réaliste. Bon c'est la seule vrai hallu que je me suis tapé lors de ce premier trip, mais elle m'a quand même marqué contrairement au DxM où je vivais des milliers de sensations extraordinaires pendant mon trip, pour au final ne me souvenir que de 5 passages où c'était juste "fort", "intense"...bref décrire une émotion relève de l'impossible alors que décrire une image ou expliquer une pensée est tout de suite plus facile (je précise que j'ai une mémoire visuelle, ça aide pas mal, depuis tout petit j'ai construit ma pensée en visualisant mes "idées").

Au bout d'une bonne grosse demi heure de phase musicale et de découverte psychédélique, un vrai dialogue commence alors à  se former au sein de mon esprit, la phase introspective du trip débute...mon inconscient ramène à  ma conscience tout un tas de pensées que celle-ci analyse et juge, l'auto-critique a déjà  commencé.

Puis un moment de lucidité me traverse l'esprit au détour d'un souvenir que je revis intensément, et alors je ressens comme un déclic, ce moment restera graver à  tout jamais en moi, depuis ma mémoire s'est comme décoincée. Désormais je me souviens de tas de petits événements anodins qui me permettent de reconstituer mes soirées ou même mes journées, c'est comme-ci j'avais débloquer le flash qui imprègne les souvenirs dans mon inconscient. Je flashe la réalité au travers d'une émotion et celle-ci s'imprègne dans ma matière grise, et ce que je kiffe le plus c'est que depuis ce trip j'arrive à  "visualiser" ces flashs et donc de me remémorer tous ces souvenirs qu'avant ça je ne me serais jamais souvenu, ou alors très peu. En fait cette forme de lucidité d'esprit m'a juste permit de rendre plus conscient ce que j'avais dans mon inconscient, au lieu d'avoir les choses enfouie en moi et de les survoler sans les comprendre, je pouvais désormais les faire remonter à  la surface et donc les raisonner en les analysant.

Après cette phase je décide d'aller triper dans les bois, et en chemin je me demande "Quelle heure est-il ? ---> 19H03....je phase sur la musique puis "Quelle heure est-il ?" ---> 19H04...ouaille il s'est écoulé seulement une minute depuis que j'ai regardé mon portable...ok après la phase de lucidité que je viens de me taper je me retrouve dans une phase de délire, perte totale de la notion du temps.

Je continue à  marcher quand j'arrive devant la forêt sombre et gadouilleuse, bref pas du tout attirante..."euh ba en fait je vais continuer sur le trottoir sous la lumière des lampadaires".
Une vague d'ennui m'envahit, je commence à  appeler des amis, personne n'est chaud pour manger dehors, ah si, une amie rentre de paris d'ici une heure et demi, je vais l'attendre à  la gare. La musique transporte mon esprit, elle cogne fort là , ça me fait kiffer parce que j'aime bien quand "ça sature et c'est pas mal" donc je me dis que je vais aller couler une douille dans un coin peinard. Puis sur la musique suivante qui est plus calme je me raisonne en me disant que je ne vais pas couler de douille, je vais juste rouler un spliff tranquilou, ça fera amplement l'affaire.

Je continue ma route jusqu'à  un endroit poser pour rouler, j'ôte mes écouteurs, mes oreilles commencent à  morfler. Les questions existentiellalopersonnelles affluent de nouveau, je suis devant le fait accompli :"pourquoi je fais ça ? pourquoi je me défonce comme ça ?"

- je me répond inconsciemment : "ba rappel toi l'état d'esprit dans lequel tu étais avant d'avaler le para...t'avais envie que de ça, tu étais sobre et tu voulais être high"
- ma conscience rétorque : "pourquoi avoir envie de ça si c'est pour être dans un état pourri comme maintenant, là  je suis encore défoncé alors que j'ai envie d'arrêter mes conneries parce que je sais bien que c'est pas bien ?..."
- inconscient : "et ba rappel toi tout ce que tu vient de vivre depuis 3h !!!"

Là  le trip repart de plus belle, gros smile, je remet la musique, oua en plus c'est une bonne chanson de foncedé qui passe, stop la raison vazi l'émotion !!! la musique me claque la tête, c'est vraiment excellent, finit la dualité intérieure, je suis calé dans un état d'esprit et ça m'évite bien des contradictions néfastes à  mon bien être dans le moment présent, quitte à  avoir fait le choix d'être défoncé autant kiffer hey..

Je viens de finir de rouler quand je me rend compte que la descente ne va pas tarder, va falloir acheter du mousseux...les premières lattes du joint me remettent une balle, puis je marche vers le monop'. Grosse fatigue d'un coup..."oua faut changer de sik là "....hop une sik qui peps, et c'est reparti. C'est ce que j'adore avec l'esprit humain, c'est qu'il est facilement modulable, suffit d'y croire pour ressentir sans penser, et une fois lancer il n'y a plus qu'à  kiffer...même si lorsque la descente s'amorce et que le trip diminue part vague ça n'est pas des plus évidents de rester dans le good mood...les artifices tombent un à  un pour laisser place à  une réalité parfois un peu trop amer à  mon goût.

Bon je vous passe les détails du supermarché (complètement paumé dedans, je croise des potes mais j'ai quand même réussi à  leur parler (d'ailleurs ça m'a étonné, mais c'est vrai que j'étais super lucide)), la caissière à  l'air de croire que je suis pressé, pffff pas du tout, elle me rend un tas de pièce, putain que faire de tout ça, je suis encore trop défoncé pour ré-intégré les valeurs de l'argent, ça me parait factice vu de là  haut..., bon allez hop dans la poche et c'est règlé, j'ai ma teille de mousseux c'est l'essentiel.



Chapitre 3 : La descente :



21h j'ai retrouvé ma pote avec qui je vais manger au DoMac, l'attente dans la queue est horrible je ne parle pas et me sens juste oppresser, en fait je n'ai pas vraiment faim, une petite frite et un hamburger me suffissent amplement. Puis je retrouve d'autres amis vers 22h, je bois mon mousseux, on fume des pet', la descente se fait tranquillement, dès que je me sens lourd je bois quelques gorgées en fumant un pétou et j'amortis ainsi le bordel tout en restant social avec l'effet euphorisant de l'alcool. Ce que j'apprécie c'est que je reste toujours bien lucide, c'est cool cette drogue quand même, ça change du zbeul du DxM et des bégaiements arf. 

Pour conclure ce fut un trip plutôt mental (très peu de visuel), j'étais effectivement très lucide et j'ai carrément apprécié ça même si je pense qu'à  trop penser je n'ai au final pas pu contemplé de déformations ou autres figures psychédéliques comme j'ai pu le lire sur d'autres Tr.
Je m'attendais plus à  délirer, moi qui ne connaissait que le DxM et surtout son plateau 2 bien brouillon, là  j'ai vraiment été impressionné par la lucidité du produit...mais c'est vrai que j'étais seul et que sans pote ou autre animation pour m'exciter l'esprit. C'est difficile de se taper des grosses barres tout seul quand même.
Musicalement j'ai grave kiffé mais ça ne m'a pas non plus transcendé, je n'ai pas passé la frontière où je suis submergé par mon émotion...ça sera pour la prochaine fois !



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