La différence des genres en 2014.

Catégorie : Paroles de femmes
25 mars 2014 à  09:49

Pour beaucoup le sujet est quelque peu désuet, voire d'un autre temps.
Un temps, certes, inoubliable et marqué à  l'encre rouge par tous ces combats menés, mais un temps, presque démodé et bel et bien révolu.

J'entends bien trop souvent que le féminisme n'a plus lieu d'être, qu'à  notre époque avancée la femme est l'égale de l'homme et qu'il faut être, un tant soit peu, casse-couille ou cherche-embrouille (ça rime en plus) pour vouloir défendre cette cause de nos jours.

Alors pourquoi du haut de mes 34 ans, moi qui est grandie dans une société moderne et, soi-disant, avancée suis-je si mal à  l'aise face aux regards que l'on pose, bien trop souvent, sur moi en tant que femme ?
Pourquoi suis-je si sensible à  la différence de ton que mon oreille entend lorsque l'on parle d'un homme ou d'une femme et que ce soit l'un ou l'autre qui les posent ces mots.
Il suffit de voir la joie d'une femme enceinte qui annonce fièrement qu'elle va avoir un mâle.

Les traditions restent ancrées en nous, quoi qu'on en dise, et résonnent encore en nos êtres sans que nous ne le décidions consciemment.

C'est parfois avec effarement que je me surprends moi-même, lorsqu'une voiture me coupe la route ou fait une erreur de conduite, que, comme par hasard, une femme est au volant !

Et pour le sujet dont il est question les idées reçues n'ont rien à  envier aux vieilles traditions.

Moi, ce sujet me touche profondément et m'affecte au plus haut point. Certainement parce que j'ai grandi avec un grand frère dans une famille méditerranéenne et autant du côté de mon père que celui de ma mère. Toute ma vie j'ai ressenti cette différence des genres. Et cette différence a eu des répercussions directes sur mon avenir, sur mon trajet de vie, sur mon parcours de toxicomane.

Je me souviens, clairement, étant petite, que ma mère m'apprenait à  tenir un balai, à  faire à  manger pour la famille et être une femme d'intérieur au top !
Pendant que mon frère révisait, faisait ses devoirs ou vivait sa vie de petit homme tranquille.
Je n'en veux pas à  ma mère qui n'a fait que m'inculquer ce qu'elle-même avait appris.
Elle devait penser et, certainement à  juste titre, que moi j'avais plus de chance qu'elle de ce côté-là .

Je me souviens d'une discussion que j'ai eu avec mon père, il y a de cela cinq ou six ans. Voyant que j'étais affecté par le peu de lien que j'avais avec mon frère, il a voulu me remonter le moral et me dit :
« Ton frère te défend, puisqu'il m'a appris que lorsque vous étiez petits, tu travaillais mieux que lui à  l'école ».
Je vois encore le regard de mon père, fier de m'annoncer que mon frère était capable de voir que j'avais de meilleures qualités que lui.
Moi la seule chose que j'ai retenue de cette conversation est que mon père n'avait jamais su que j'étais bonne à  l'école ou peut-être l'avait-il oublié ? Pour moi, cela ne faisait pas de grandes différences. Comment peut-on oublier que sa fille était première, voire deuxième de sa classe ?
Et bien, tout simplement, parce que c'est sur son garçon que l'on a tout misé.

Ce n'est pourtant pas dans les années 50 que j'ai grandi…

Le malheur dans tout ça est que j'ai fini par croire tout ce qu'on me disait. J'ai fini par croire que je ne valais rien et à  rater tout ce que j'entreprenais.
Puis, entre les propos de ma mère qui me disait de vivre ma vie, de ne dépendre de personnes et encore moins d'un homme et son comportement contradictoire envers moi qui m'incitait à  faire le contraire, j'avais un mal fou à  trouver ma place.

Place que j'ai fini par trouver dans la came et dans des comportements à  risque qui inciter mes parents à  me regarder enfin.

Sois belle et tais-toi.

Je vais venir au point qui me tient le plus à  cœur au sujet des femmes.
Je me rends compte que nous avons une pression phénoménale lorsqu'il s'agit de notre physique. Combien de fois ai-je entendu des personnes en voyant une femme à  la télévision, qu'elle n'est pas mal à  part son nez qui est trop crochu, ses jambes trop courtes etc. Ou en voyant une fille dans la rue : «  Regarde ce cul qu'elle se paye » ou autre réflexions du genre qu'une fois de plus, même nous les femmes faisons.

J'ai pris conscience de ça, il n'y a pas très longtemps. Peut-être parce que je vieillis et que ma grossesse à  changer mon corps  que je n'aime pas du tout ?
En tout cas,  mon oreille ne supporte plus ce genre de commentaires. D'autant que l'on ne les fait pas lorsqu'il s'agit d'un homme.

Il suffit que je regarde mes copines, pour me rendre compte que nous sommes toutes complexées ! Toutes sans exception à  courir après la perfection car on ne nous fait pas de cadeau et que le moindre de nos défauts (si t'en soit peu qu'ils en soient) sont scrutés, analysés et critiqués.  Oubliant que nous sommes des personnes à  part entière.
J'ai le sentiment amer qu'une femme diminue avec l'âge pour finir par disparaÎtre à  la cinquantaine.

Nous sommes faites de tout ce qui nous caractérisent, à  nous d'en être fière et de le revendiquer.

L'autre jour en discutant avec un ancien dealeur (mais toxico aussi), il disait en parlant de certaines filles qui se servaient la came chez lui : des putes à  came.
Des putes à  came, je rêve !!! il n'a pas dû la faire la pute lui à  un certain moment de sa vie !!
Comment peut-on être si insensible et violent fasse à  la détresse de certaines ?

J'accuse

Que ce texte ne vous induise pas en erreur : je n'ai pas de haine envers les hommes, bien au contraire.
C'est  la société que je condamne.
Société qui laisse les média nous afficher comme des objets parce que ça rapporte des gros nichons. Cette société qui nous met en vitrine et nous expose à  la moindre occasion, à  l'arrière d'un plateau télé, à  côté de champions mâles sur les podiums, à  poil dans beaucoup de film ou publicité et qui laisse bien trop souvent entendre que nous n'avons pas de cerveau…. Mais des corps de rêve qui ne représentent pas la majorité.
Cette société qui sait garder les hommes indispensables pour nous qui ne pouvons quasiment pas nous en sortir sans une aide masculine avec nos si petits salaires.  Cette société de consommation qui nous oblige presque à  choisir un homme qui gagne bien sa vie pour vivre comme tout un chacun. Société qui finit par nous traiter insidieusement de vénales !
Et enfin, société qui est bien trop ancrée dans des résidus de traditions judéo-chrétiennes.


Alors d'accord nous ne vivons pas dans des pays tel que l'inde qui tue les filles à  la naissance, nous ne sommes pas contrainte de porter la burka mais le chemin est loin d'être fini.

les filles s'il vous plait, essayez, comme j'essaie de le faire, de penser à  cela. Respectez-vous pour ce que vous êtes afin que le reste du monde le fasse aussi.

Comme l'a si bien dit la Lie je crois dans un post, surveillons nos mots et corrigeons-les pour que la femme est la place qu'elle mérite et parce que c'est en commençant par changer de petites choses que le reste suivra.

Moi, Cristaline, je ne suis pas lesbienne, je ne suis pas moche, je ne suis pas masculine, je me maquille parfois, j'aime les hommes et je suis fièrement et indiscutablement FE MI NI STE.



Commentaires
Je suis d'accord avec ce que tu as écris, mais je tiens à  préciser que les jugements de valeurs sur le physique ou même l'esprit du sexe opposé ne sont pas à  sens unique.

Je pense que dans la vie il y a les personnes ouvertes d'esprit et celles qui ne le sont pas, les personnes ouvertes d'esprit comme toi font la part des choses, ne s'arrêtent aux jugements les plus bas comme le physique, et cherchent à  aller de l'avant...tu as un bon sens critique que les personnes peu ouvertes d'esprit n'ont pas.

En gros les hommes taillent autant les femmes que les femmes taillent les hommes, quand on a que ça, on fait malheureusement avec...c'est une question d'éducation.

Sinon les hommes sont aussi complexés par leur physique faut pas croire, ok ce n'est pas autant que les femmes qui n'ont pas vraiment la possibilité de se mettre en valeur autrement qu'avec du maquillage ou de la chirurgie esthétique, mais lorsqu'un homme passe devant une affiche où tu vois un mec bronzé avec un corps de rêves...ba ça fait rêver oui.

Enfin tout ça c'est des "conneries", on répond juste à  un modèle de beauté, du made in Photoshop, suffit de voir 99F pour comprendre que la pub nous mène à  la baguette, enfin je crois que t'apprécies pas trop non plus cet aspect là  de la société arf....on est conditionné malgré nous !

Enfin depuis 60 ans on a fait un énOrme pas en avant par rapport à  l'égalité des sexes, et je pense que dans 4 ou 5 générations on aura encore fait un grand pas ! faut juste que les consciences changent, et ça ne se fait pas aussi rapidement qu'on le veut.

Après il y a aura toujours des moqueries sur les différences Homme/Femme, ça c'est sur que ça ne changera pas...


#2
away
Adhérent PsychoACTIF
25 mars 2014 à  11:13
Cristalline BRAVO,

Pour ma part, j'ai une petite fille de 7 ans à  qui je dis souvent (ainsi que sa maman car nous sommes séparés) : ma fille, étudie et soit plus tard une femme libre et indépendante ; tu peux tout réussir dans la vie si tu y mets réellement les moyens d'y parvenir ; ne laisse jamais personne te dire que tu n'es pas capable de faire une chose, même pas moi ton papa.

J'espère que ton post trouvera de bons échos.

Bon courage.

Amicalement

Away


#3
pierre
Web-Administrateur
25 mars 2014 à  15:57
Bravo ! C'est une revendication de Psychoactif aussi ! Le genre a aussi a voir avec l'usage de drogue : les femmes usagères de drogues sont plus stigmatisé, elles souffrent de la domination masculine (cf putes à  came...)....

D'ou le forum "Femmes et conso"

Pierre


Merci Pierre car j'avais peur d'être HS, j'ai hésité un moment avant de le poster.

POur moi le regard que les autres ont eu sur moi en tant que fille m'a mené, directement, à  la came. Puis ce manque de confiance qui m'empêche de me voir autrement que comme une toxico.

Ce sujet me tient vraiment vraiment beaucoup à  coeur et c'est vraiment ici que j'avais envie , voire besoin de partager tout ça.

Laura Zerty tu as raison pour les hommes, mais je trouve que nous accordons moins d'intérêt au physique. Je parle de généralité. Nous même en tant que femme nous ne nous faisons pas de cadeau de ce côté là , je trouve.
Merci d'avoir pris le temps de me répondre.

Away j'espère que grâce à  toi, ta fille trouvera la confiance en elle en tant que femme que j'ai mis longtemps à  avoir.... même pas sur que je l'ai en fait.


Bravo cristalline,
Tout ce que tu dis est tellement vrai... Je me souviens, que quand j'étais petite et qu'il n'y avait pas assez de viande pour tout le monde, ma mère a toujours d'abord servi de la viande à  ses fils, et s'il en restait ses filles pouvaient en avoir.
Quand j'ai annoncé à  ma mère après mon bac que je voulais aller en fac, elle était étonnée "pourquoi faire puisque tu feras la popote pour ton mari ?"...
Moi non plus je n'ai pas grandi dans les années 50, mais ma mère ayant grandi dans les années 1940, dans un milieu hyper catho, elle nous a éduqué comme elle même l'a été...
Une femme n'élevera jamais un fils, comme elle élèverait une fille, c'est ainsi...
Merci cristalline.


Salut Pouéty,

je suis choquée pour la viande!! Mais ta maman ne faisait certainement que suivre, comme tu le dis si bien, ce que elle-même avait vécu!

Merci pour ton commentaire car ça montre qu'il y a encore une sacré route à  faire!

Je n'ai plus envie d'avoir honte d'être femme! C'est tellement bon de l'être, je ne changerais ma place pour rien au monde, maintenant!!


#7
snoopy
Modératrice à  la retraite
26 mars 2014 à  14:44
Cristalline : bravo


Idem pour moi
smiley-gen013


ouaissssss les girls !!!!!!


#10
ziggy
Michel HAmBurger avec nous
28 mars 2014 à  09:40
Texte fabuleux ,

qui mérite vraiment sa place d'être BEST-OF;

Merci pour cette réactualisation de la lutte des femmes, une des luttes les plus importantes qu'ils soient puisqu'elle concerne plus d' 1 personne sur 2 - et même plus car si on étend la question à  l'égalité des genres - qui concerne... 100% des humains.

Et oui, dans ce domaine, les vieux démons ressurgissent rapidement et c'est clair que même si il y a eu des avancées importantes grâce à  des femmes remarquables qui ont mis leur peau sur la table comme De Beauvoir et toutes les premières militantes du MLF des premières vagues...il est certain que le combat continue et que le féminisme contemporain, dans la plupart des pays occidentaux, se diversifie et change de visage, davantage centrée sur l'analyse critique des pratiques sociales mais oui, bien sur, la lutte des femmes doit se maintenir :  c'est un leurre de croire que la partie est gagnée... loin de la ! Le patriarcat est toujours en pleine forme hélas...

J’entends bien trop souvent que le féminisme n’a plus lieu d’être, qu’à  notre époque avancée la femme est l’égale de l’homme et qu’il faut être, un tant soit peu, casse-couille ou cherche-embrouille (ça rime en plus) pour vouloir défendre cette cause de nos jours.

+1000. Effectivement, on entend dire dans beaucoup de bouche que le féminisme serait passée de mode, que les femmes ont achevé leur lutte etc... Pourtant, il faudra m'expliquer pourquoi à  qualifications-compétences égales les femmes ont des salaires 25% inférieurs aux hommes ? Oui, il reste du boulot ! Merci, ça met du beaume au c œur de voir qu'il reste des personnes concernées ! smile

Aujourdhui, on ne parle peut-être plus de "féminisme au sens pur" du fait que les principales revendications initiales ont été traduites juridiquement et appartiennent désormais au périmètre des droits de l'homme - c'est pourquoi les revendications actuelles tiennent compte de la résurgence des questions ethniques, communautaires ou religieuses —  aussi la lutte des femmes rejoint pleinement la lutte contre le racisme, contre le fascisme, contre les stigmatisations et tout cela se couple. Toutes les minorités oppressées marchent ensemble ne doivent pas lâcher l'affaire et absolument continuer maintenant plus que jamais et quel que soit l'origine de la revendication, il faut s'acharner - que ce soit pour les questions liées au genre, les usages de conso de drogue, les pratiques comme les travail du sexe, les minorités ethniques, l'orientation sexuelle et LGBT, les revendications sociales, la lutte des intérimaires, la lutte des détenus etc... -

Ces revendications sont aujourdhui de nouveau vraiment capitales et ton texte est excellent et tu montres et expliques bien comment la modernité essaie de balayer d'un revers de main les revendications en les faisant passer "soi-disant" pour désuètes, déjà  acquises et donc d'arrière garde....

Ce qu'il est important d'ajouter aussi c'est pourquoi et comment le féminisme et la lutte des femmes s'étend en ce moment à  une question plus vaste qui est en fait celle du GENRE et la notion de TROUBLES DANS LE GENRE et TROUBLE DE L'IDENTITE (Judith Butler, superbe) - et là  c'est fort car on comprend que les revendications féministes rejoignent les revendications gays, transex mais aussi celle des hommes - dont nombreux sont aussi ceux qui refusent aussi cette étiquette de masculinité qu'on leur impose...

Aussi actuellement ces mouvements sont en train de grossir - et on se rend compte comment les féministes avaient mis le doigt sur quelque chose de fondamentale qu'est la question de l'égalité du genre qui abolit dans la revendication la frontière homme-femme mais abolit aussi la frontière hétéro-homo, et là  ça devient explosif, ça devient de la TNT, puisque tout les mouvements de revendications éparpillés des uns et des autres fusionnent sur cette notion de "trouble dans le genre", et peu importe que l'on soit une femme, un homme, que l'on sait gay, lesb, trans ou hetero, c'est une lutte de tous contre le conditionnement et l'aliénation de l'apprentissage des genres qu'on nous impose dès la naissance et dont il est extrêmement difficile ensuite de se départir.

Ajouter à  cela, la deuxième décennie du 21eme siècle reste une époque bien pourrie ou les retours des tendances xéno-facho-traditionnalistes sont bel et bien de retour.

On se croyait débarrasser de ce type d'idéologie au 21eme siecle ?

A la vue des votes de dimanche dernier, on voit que... NON .... et que le front national avance peu à  peu, année après année, et gangrène toujours un peu plus la réalité politique en avançant doucement avec un visage banalisé dangereux.... car derrière, on sait très bien ce qu'il y a : tout ce qui nous fait dégueuler depuis toujours est inscrit dans leur programme de merde : retour de la peine de mort, pénalisation totale des usagers, stigmatisation des immigrés, valeur sexiste dégueulasse centré sur le retour de valeurs tradis insupportables (autorité paternelle, patrie, état policier...). De quoi flipper et revenir aux années trente ???


@ Ziggy
Montée du FN en puissance ma seconde révolte Tu oublies dans ta liste qu'ils veulent supprimer les avortements dit de "confort"! C'est vrai que se faire avorter et très confortable!

Je suis très très touchée par ta réponse Un parce qu'elle vient de toi et que j'aime la plupart de tes interventions et parce que tu es un homme

Je te répondrais plus longuement car là  je n'ai pas le temps


J'ai bien aimé, c'est si vrai! Les "valeurs" in culquées, les garçons qui jouent à  la guerre, les filles à  la poupée, apparemment ça continue...

Juste un truc en tant que mec: Gamin, on me disait toujours "les hommes ça ne pleure pas"...

Ben si, ça pleure aussi, même si c'est parfois honteux, à  preuve cette expression enfantine quand un garçon pleurait: "Hou la fille"!

Sinon, je retiens le "putes à  came", c'est sordide gerbe


#13
ziggy
Michel HAmBurger avec nous
29 mars 2014 à  23:52

ZombyWoof a écrit

Sinon, je retiens le "putes à  came", c'est sordide gerbe

grave et je l'ai souvent entendu dans la bouche de pas mal de gens ... par contre des gars qui se faisait largement payer toute leur conso par leur meuf, parce que monsieur foutait rien et que madame se faddait 40h d'entreprise chaque semaine, il y en a pléthore et bizarement eux n'ont jamais été traité de "puta came"... sexisme tox..

Reputation de ce commentaire
 
MERCI ! ROCK


#14
snoopy
Modératrice à  la retraite
30 mars 2014 à  05:03
@ cristalline :

merci d'avoir ajouté le probleme (gerbant) de l'avortement dit "de confort" !!

a quand une bonne vieille revolte/revolution comme en espagne en ce moment, où ce qui etait consideré comme "acquis" redevient une lutte pour que ca reste acquis ??

merci aux extremes de tous poils, qu'ils soient politiques, religieux, ou simples connards bas de plafond !!

ps : moi je jouais aux ptites voitures et me perchait dans les arbres (avant de me percher autrement tongue ) , jamais kiffé cette **** de barbie, pouff par excellence !!

suis je donc a cataloguer dans les troubles du genre pour autant ?? je pense pas....

pis, ce mot, "genre", encore une invention des extremistes pour nommer et stigmatiser plus facilement une minorité qu'on voudrait eradiquer....qui fait son apparition quelques mois avant les elections (bizarre non??)

bref, oui, ne jamais se reposer sur ce qu'on croit etre un "acquis", car rien n'est acquis en ce bas monde, et vu la memoire extremement courte de bon nombres de personnes, la lutte aux inegalités de tous poils reste tres loin de se finir !!

aux armes les gens !! revendiquons !! ne lachons rien !! une cause oubliée est une cause perdue !!

punk-headbang


Il y a une personne politique que j'aime beaucoup c'est Mme Simone Veil!!!! A l'époque où elle fait adopter sa loi la France était déjà  une grande hypocrite, on savait que les plus "chanceuses" allaient en Suisse (tout près de là  où je vis) ça ne dérangeait pas grand monde (tant que ça ne se passe pas en France)!

Je me souviens bien que j'étais petite (9 ans) de la violence des débats sur l'avortement, dans ma famille italienne où la religion tenait un grand rôle, où une femme se devait d'élever sa marmaille, j'ai vu la déception "face à  cette loi"....

Des fois on aimerait se défaire de son éducation, mais c'est pas si facile! Ai toujours vu ma mère prendre soin de sa famille pendant que mon ère allait au travail à  l'extérieur, j'ai toujours vu ma maman faire ce qu'on lui demandait, j'ai toujours vu ma maman faire passer les autres en premier et elle en dernier..... Mais tout cela date: Marina était née en 1920, une autre époque...... Pourtant aujourd'hui dans certaines contrées au nom d'une soi disant religion on contraint les femmes à  se taire, à  cacher leur corps .... Un siècle plus tard et rien a changé, triste constat non?!

Il faut lutter encore et toujours pour que les droits acquis le restent, pour que nos revendications soient entendues.....


@ Mariemeuh : Gisèle Halimi aussi a fait pas mal bouger les choses, il me semble.


Tu as entièrement raison cristaline, mais j'ai un affect particulier pour Smone Veil et son parcours....

Et je sais que rien qu'en réfléchissant un tout petit peu on pourra trouver d'autres noms à  ajouter à  la liste pour le combat en faveur de l'égalité Homme/ Femme.... Tiens me vient à  l'esprit Olympe de Gouge à  l'époque révolutionnaire......

Mais il y a surtout des anonymes qui ne baissent pas les bras.....
Reputation de ce commentaire
 
en + simone veil a été 1 des moteurs silencieux de la RDR pr les guédro...ouioui


POUR APPORTER DE L EAU AU MOULIN SI C ETAIT ENCORE NECESSAIRE


L'histoire secrète du manifeste des 343 "salopes"

Sophie Des Deserts
Par Sophie Des Deserts
KVoir tous ses articles

Publié le 26-11-2012 à  12h45

A+A-I

313 femmes déclarent dans "l'Obs" avoir été violées. En 1971, dans nos colonnes, elles étaient 343 à  reconnaître avoir avorté. Retour sur leur combat.


En couverture du "Nouvel Observateur" du 5 avril 1971, 343 femmes reconnaissent "Je me suis fait avorter". (Le Nouvel Observateur) En couverture du "Nouvel Observateur" du 5 avril 1971, 343 femmes reconnaissent "Je me suis fait avorter". (Le Nouvel Observateur)

 








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(Article publié dans "le Nouvel Observateur" du 30 mars 2006)

Au risque de décevoir, il faut bien l'avouer : les "343 salopes" doivent leur succès à  un homme. Un sacré salaud qui, en douce, a fomenté la révolte, un mec sans qui rien n'aurait été possible. Jean Moreau, ancien de "l'Obs", est le père oublié du manifeste sur l'avortement.

Trente-cinq ans après, il en rigole au téléphone : tout ça, c'est loin, il n'a jamais aimé la gloriole. On vient déranger sa paisible retraite, au milieu des livres et des tableaux. C'est un petit bonhomme en jean, des yeux bleus délavés. Le sourire espiègle qui ne s'éteint jamais. "J'en ai fait des conneries dans ma vie, celle-là , j'en suis pas trop mécontent."

La peur du ventre qui enfle

Jean Moreau, c'était la grande gueule de "l'Obs", l'éternel révolté. Un journaliste comme on n'en fait plus, ce fils de garagiste avait débuté à  la documentation de "l'Express", avant de diriger celle du journal de Jean Daniel. Un drôle de zébulon, ami de Sartre et Glucksmann, un cégétiste apprécié de ses patrons, qui passait sa vie dans les usines, les manifs, sur les grands boulevards à  distribuer "la Cause du peuple".

Jean, c'était celui avec qui on aimait refaire le monde, celui à  qui on venait raconter sa vie. Les filles surtout. Elles se savaient en confiance, cet homme-là  avait lu et relu "le Deuxième Sexe". Elles pouvaient tout lui dire : l'amour souvent gâché par le manque d'insouciance, le plaisir surveillé, la peur obsessionnelle du ventre qui enfle.

Garder l'enfant ou braver la loi

De la préhistoire pour les jeunes générations... Pourtant, ce n'est pas si loin. Fin des années 1960, début des années 1970, on prônait l'amour libre sans en avoir les moyens. Malgré la loi Neuwirth sur la contraception et les campagnes d'information du Planning familial, seules 6% des femmes prenaient la pilule. "Ici Paris" et "France Dimanche" la disaient alors dangereuse et inefficace. On baisait, en priant le ciel que ça n'arrive pas... Celles qui "tombaient" enceintes n'avaient qu'un choix : garder l'enfant ou braver la loi.

Les privilégiées partaient en Grande-Bretagne ou en Suisse, trouvaient dans leurs relations un médecin qui, moyennant finance, acceptait de faire le sale boulot. Les autres bricolaient, des aiguilles à  tricoter, une sonde, des pastilles d'eau de Javel... Beaucoup y perdaient leur fécondité et, dans 1 cas sur 1.000, leur vie. Après des années de silence, l'opinion publique découvrait l'horreur des avortements clandestins grâce notamment aux féministes.

Le MLF voulait tout foutre en l'air

Elles n'étaient au départ qu'une poignée, de jeunes profs, étudiantes, réunies dans l'élan de Mai-68. Au MLF, on voulait tout foutre en l'air, le capitalisme, le patriarcat... A cette époque, les "soeurs" américaines brûlaient leurs soutiens-gorges dans les rues de New York. Elles balbutiaient, mais leurs actions commençaient à  faire du bruit : une gerbe déposée en août 1970 à  la mémoire de la femme du soldat inconnu, des batailles rangées contre les troupes antiavortement du professeur Lejeune, un célèbre lancer de mou de veau lors des Etats généraux de la Femme du magazine "Elle".



"D'inquiétantes amazones à  la nuque rasée et aux larges épaules ont envahi le cocktail", écrivait alors "le Figaro". Distribution de questionnaires, puisque l'avortement n'était pas au programme de la journée : "Quand vous êtes enceinte et que vous ne voulez pas garder votre enfant, préférez-vous : les aiguilles à  tricoter, la branche de vigne, le fil de fer barbelé, le cuivre, le laiton?" Elles y allaient fort au MLF, elles parlaient de la maternité comme d'un esclavage, de la grossesse comme d'une tumeur.

"Il se passe quelque chose dans mon ventre"

Personne ne pourrait aujourd'hui entendre ces filles qui hurlaient : "Il se passe quelque chose dans mon corps, une croissance, un processus biologique qui m'est intolérable. Je veux donc l'enlever de là ... malheureusement, me dit-on, c'est un futur être humain, il appartient à  la collectivité. Que la collectivité fasse des oeufs, qu'elle les féconde, qu'elle vomisse le matin..."

Il fallait bien ça pour lutter contre tous ces cathos, ces salauds, ces machos... En face, on ne faisait pas non plus dans la dentelle. A Assas, les militants de Laissez-les vivre ! faisaient monter une jeune handicapée sur une estrade et demandaient : "Alors tu n'es pas heureuse de vivre?" Une centaine de personnalités révoltées par le projet de loi Peyret (qui proposait de légaliser l'avortement dans certaines conditions, en cas de viol ou d'inceste, notamment) dénonçaient, à  l'automne 1970, "cette tentative de légalisation du meurtre, premier pas dans la voie de l'extermination idéologique qui, après les bébés mal aimés, prendra pour cibles les infirmes et les impotents, les débiles mentaux et les clochards...".

"A l'époque, tout était possible, on changeait le monde."

A l'été 1970, la France s'étripe et Jean Moreau ronge son frein. Selon les sondages, deux tiers des femmes sont déjà  favorables à  l'avortement, il faut trouver un moyen pour les faire triompher. Le chef de la doc a vu, avec Sartre et "la Cause du peuple", les pouvoirs publics plier devant les célébrités... "Mettez-vous ça dans la tête, insiste-t-il aujourd'hui. A l'époque, tout était possible, on changeait le monde." L'idée, géniale, lui vient un soir de juin : et si des femmes connues avouaient publiquement qu'elles ont avorté... "Qui oserait les poursuivre? On mettait les autorités au pied du mur."

Jean Moreau monte son coup en douce, avec une amie de la rédaction, Nicole Muchnik. Rendez-vous au café de la rue d'Aboukir avec des filles du MLF. "L'idée nous parut bonne, se souvient l'une des fondatrices du mouvement, Anne Zelensky, alors jeune agrégée d'espagnol ("Histoire de vivre. Mémoires d'une féministe", Calmann-Lévy, 2005). Mais il fallait en débattre entre nous." Des heures de discussions... la majorité des filles du MLF ne veulent ni d'un appel de stars ni d'une collaboration avec "la presse bourgeoise". Pas question de se compromettre.

Simone de Beauvoir : "Je vais vous aider"

"Sales connes, hurle Mafra, la complice d'Anne Zelensky, je vous dégueule dessus, tas de bourgeoises, vous, vous pouvez toujours vous payer un avortement!" Un petit groupe décide quand même de tester l'idée auprès de Simone de Beauvoir. L'icône du féminisme français les reçoit dans son duplex de la rue Schoelcher. Le Castor, avec ses petits yeux bleus, son chignon impeccable, va, comme toujours, droit au but : "Eh bien, je trouve l'idée très bonne. Et je vais vous aider."



Première étape : écrire le "Manifeste". Dans le petit groupe fondateur, l'écrivain Christiane Rochefort et la comédienne Christiane Dancourt plaident pour une phrase unique : "Je me suis fait avorter." Faut-il être plus revendicative, faut-il inclure les hommes ? Une version commençant par : "Je déclare avoir été complice de l'avortement d'une femme...", signée par François Truffaut et Sami Frey, circule. Mais c'est Simone de Beauvoir qui rédige la version finale. En quelques phrases, tout est dit : "Un million de femmes se font avorter chaque année en France. Elles le font dans des conditions dangereuses... On fait le silence sur ces millions de femmes. Je déclare que je suis l'une d'elles, je déclare avoir avorté."

Marguerite Duras, Françoise Sagan, Jeanne Moreau, mais pas Françoise Giroud

La récolte des signatures commence. Le Castor, Christiane Rochefort, qui s'était longtemps chargée des relations publiques du Festival de Cannes, et Christiane Dancourt ouvrent leurs carnets d'adresses. "J'ai contacté Micheline Presle qui a tout de suite signé et m'a donné le numéro de Françoise Fabian, se rappelle la comédienne. J'ai appelé Loleh Bellon, qui, à  son tour, s'est démenée..." A chaque fois, des heures au téléphone, l'histoire douloureuse d'une soeur, d'une amie, d'une voisine...

Les signataires affluent, celles qui ont connu le calvaire et celles qui s'engagent par simple solidarité. Des noms prestigieux : Delphine Seyrig, Marguerite Duras, Françoise Sagan, Bulle Ogier... Jeanne Moreau, l'avocate Gisèle Halimi, mais pas Françoise Giroud, souvent fâchée avec le milieu féministe, toutes les maîtresses de Sartre et du Castor, et des dizaines d'inconnues, profs, artistes, journalistes...



"L'Obs" se mobilise

Des femmes dans l'ensemble cultivées, aisées, des "bourgeoises", râlent encore les filles du MLF qui refuseront jusqu'au dernier moment de pactiser avec ces "sales vedettes". Mais voilà , elles seules peuvent alors parler sans crainte et interpeller réellement l'opinion.

Toutes ces signatures... Jean Moreau n'en revient pas. Il monte voir Jean Daniel. "J'ai attendu le dernier moment, que les carottes soient cuites, raconte-t-il. Il a immédiatement adhéré, il a toujours eu un flair incroyable."

A part quelques bons mots d'Olivier Todd, sur "le gotha de l'avortement du Tout-Paris", la rédaction paraît enthousiaste. Chacun apporte sa signature, celle d'une amie, d'une épouse. "L'Obs" se mobilise, mais les filles du "Manifeste" ne sont pas encore sûres de confier leur trésor de guerre au journal. On parle du "Monde", de "Politique Hebdo"... Simone de Beauvoir contacte Pierre Lazareff, le patron de " France Soir ", qui décline l'offre. Va pour "l'Obs", à  condition de le tenir sous contrôle. Les filles du MLF ne veulent pas "se faire caviarder".

Jean Daniel : "Je devais affronter cette meute. Elles me voyaient comme un réac"

"Je craignais un peu que les copines mettent le bordel", s'amuse Jean Moreau. Comme d'habitude, elles font leur numéro : provoc, cris, debout sur les tables, elles veulent tout le journal à  elles. "Je devais affronter cette meute, se souvient Jean Daniel. Certaines étaient insultantes. Elles me voyaient comme un réac au service du système capitaliste masculin. Moi qui ai toujours pensé que la révolution féministe était la plus importante de toutes..." Après des heures de négociation, le directeur de "l'Obs" s'engage à  publier les noms et prénoms de toutes les signataires, et cède au MLF une tribune d'une page, qu'elles titreront : "Notre ventre nous appartient".



Le 5 avril 1971, "le Nouvel Observateur" publie en une "La liste des 343 Françaises qui ont le courage de signer le manifeste" : 'Je me suis fait avorter'". 343, parce qu'il fallait un moment s'arrêter. "En réalité 342, confesse une ancienne maîtresse de Sartre, Liliane Siegel. J'apparais deux fois dans la liste. A l'époque, j'étais prof de yoga, et on m'avait conseillé de garder mon nom de jeune fille, pour ne pas risquer de perdre ma clientèle." Jean Moreau a passé des heures à  vérifier pour déjouer les pièges des copines du MLF, qui ont fait signer sans le leur demander Françoise Hardy et Sheila.

Catherine Deneuve menace le journal d'un procès

Le lendemain, l'avocat de Catherine Deneuve menace le journal d'un procès. L'actrice, alors en tournage à  Hollywood, a découvert, en une du "Los Angeles Times", sa photo accolée au texte du "Manifeste". Elle l'avait finalement bien signé au cours d'une soirée chez Nadine Trintignant.

La presse du monde entier parle de "l'Obs" et des "343 salopes", selon l'expression restée célèbre de Cabu dans "Charlie Hebdo". Au Japon, en Italie, en Allemagne où le magazine "Stern" reprend l'idée, deux mois plus tard, avec l'aide de Romy Schneider. En France, les journaux de droite tirent sur le manifeste "des culs ensanglantés". "Le Monde", lui, titre en une, le 6 avril, "Une date", malgré les tiraillements d'André Fontaine qui "au risque de paraître sentimental ou vieux jeu" juge "inhumaine l'idée qu'on puisse en venir, un jour, à  trouver aussi banal de retirer à  une femme l'enfant qu'elle porte que la dent qui la fait souffrir"...

La justice reste muette

Mais pour "l'Obs" et pour les féministes, le pari est gagné. La justice reste muette : ni le journal ni les signataires ne sont poursuivis. Dans la foulée, des filles du MLF avec Gisèle Halimi créent l'association Choisir et écrivent de plus belle sur "le pouvoir du con" ou les recettes d'une bonne masturbation.

Le journal, lui, croule sous les lettres. Des félicitations, de nouvelles signatures, comme celle de Simone Signoret, des médecins, nombreux, qui, publient, le 3 mai dans l'Obs", leur propre manifeste. Des témoignages poignants d'hommes et de femmes sur le commerce des faiseuses d'anges, "la ferraille improvisée à  la hâte", la douleur de toutes ces grossesses non désirées.

Manifeste de la honte

"J'attends un huitième enfant, je le déteste. On me bourre de calmants, mais je n'en peux plus. Je ne crois plus en Dieu", écrit une lectrice. Une autre : "J'ai deux filles et je ne leur souhaite pas la jeunesse que j'ai eue." Des plumes crachent aussi leur écoeurement contre "l'Obs", ennemi de la France, "ami des putes" et des assassins. Et la morale, et le "tu ne tueras point" ? Manifeste de la honte, "défi à  la morale et à  la famille", dénonce une gynéco d'Aix. "Naïvement, je croyais qu'il fallait être deux pour faire un enfant. Que c'est bête, ironise l'abbé Marc Oraison. Avec un bon godemiché, une réserve spermatique et une seringue... La femme sera enfin libérée!"

Il restait du chemin, Jean Moreau, durant plus d'un an, a été assailli d'appels de lectrices désespérées. Elles demandaient de l'écoute et des adresses pour avorter. "J'ai rempli chaque semaine l'avion de Londres", confesse l'ancien chef de la doc. Un jour, une voix britannique lui a téléphoné : "Merci, vous nous envoyez beaucoup de monde. Où vous fait-on parvenir l'argent?" Jean Moreau a décliné l'offre, d'autres n'ont pas eu de ces scrupules. Le juteux trafic durera encore quelques années.

1974 : le Parlement vote la légalisation de l'avortement

Après le "Manifeste des 343" et le retentissement médiatique du procès de Bobigny, le Parlement vote en décembre 1974 la légalisation de l'avortement. Depuis cette date, le nombre d'avortements s'est stabilisé, autour de 200.000 par an, preuve que l'IVG, malgré toutes les prédictions apocalyptiques de l'époque, n'est pas considérée comme un moyen de contraception, mais qu'il reste de nombreux progrès à  faire en matière d'éducation sexuelle. Les temps changent.



Aujourd'hui, ironie de l'histoire, de jeunes féministes font circuler une pétition pour qu'on cesse d'appeler les signataires, les "343 salopes" ! "Des foutaises", se désespère Jeanne Moreau qui tient, coûte que coûte, à  "en rester une". Les petites nouvelles se trompent parfois de combat, leur voix ne porte guère. Pour les filles d'aujourd'hui, le féminisme, c'est ringard, ou dépassé. Enfants gâtées qui ont la pilule du lendemain à  l'infirmerie du collège... Leurs aînées observent, intriguées, cette jeune génération qui paraît trouver son bonheur dans la maternité.

Dire aux petites qu'il faut continuer

"C'est bien, soupire la photographe Catherine Deudon. C'était pour ça qu'on luttait, la maternité choisie, et donc la maternité heureuse... Mais on luttait aussi pour le droit d'être femme sans être mère. Et ça, c'est indicible aujourd'hui." Les anciennes rêvent d'autres manifestes pour l'égalité des sexes et la construction de crèches ouvertes 24 heures sur 24. Elles voudraient dire aux petites qu'il faut continuer. Rien n'est jamais joué. Là -bas, dans le Dakota, des fous de Dieu refusent de nouveau aux femmes le droit d'avorter. Un jour peut-être, ils convertiront toute l'Amérique... Le monde aura toujours besoin de salopes pour ne pas régresser.

Sophie des Déserts - Le Nouvel Observateur

(Article publié dans "le Nouvel Observateur" du 30 mars 2006


#19
ziggy
Michel HAmBurger avec nous
05 avril 2014 à  15:31
merci pour ces infos :)


oui c'est clair, merci Mairemeuh,  je vais m'y pencher sérieusement car ça m'intéressé beaucoup tout ça.


#21
Niglo
Adhérent PsychoACTIF
07 avril 2014 à  03:56
Merci Cristaline pour ton beau message!


Merci à  vous tous d'avoir pris le temps de le lire. Ce sujet me tient beaucoup à  coeur et ça me ravi de voir que je ne suis pas la seule.


Magnifique mais suis comme toi mais en mec j'arrive à  voir des choses incroyable je ressens complètement la personne ! Et j'aimerais en faire un boulot tu ne pourrais pas me donner quelques truc et Astuces en mp si tu veux bien ;-)

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