le jeu vaut-il d'être joué?

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Dr. Faustus
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A vrai dire, je sais pas vraiment par où commencer.

De plus, je ne sais pas si je suis vraiment ici à  ma place ; j'ai toujours eu vis à  vis des produits un rapport ambivalent et au final assez distant.

Non pas que j'estime avoir une vie trépidante, je me permets de vous faire part de mon parcours dans l'espoir que peut être vous pourriez me venir en aide.

j'ai grandi dans une petite ville de province. Ado, on s'emmerdait sec alors avec les copains on tuaient le temps en fumant pétard sur pétard. On prenait juste un peu de bon temps et on faisait de mal à  personne.
Évidement, on étaient tous bien jeunes et bien cons et on trouvaient cool le groupe de punks à  chien qui zonaient la place du centre ville et qui dans nos rêves de boutonneux de provinces représentaient le nec plus ultra de la coolitude dépravée.

Alors bien évidement, on a sympathisé et on a été initié : s'en suit le schéma classique, les premiers extas, les premières traces de speed, les soirées champis/rosés sur les bords de Loire.. Du bon temps quoi...

Après la bande s'est tourné vers le milieu de la teuf. De mon coté, j'ai commencé à  prendre un peu mes distances. Pour la simple et bonne raison qu'on était encore à  la fin des années 90 et que mon truc à  moi c'était (et c'est encore) le bon vieux rock à  guitare. La techno hardcore, l'uniforme kaki, la surenchère dans la défonce, ça m'a en fait toujours un peu emmerdé. Autant je cautionne à  100% le concept (la fête libre, l'autogestion etc...), le problème étant que dans les peu de free auxquelles j'ai participé, je trouvais pas le concept à  la hauteur du concret et je trouvais ça même un peu triste cette défonce à  tout va..


J'ai d'autant pris mes distances, que avec les pilules que je bouffaient comme des smarties, j'ai eu une remontée assez violente de MD en fumant un pétard : mais vraiment un bon trip paranoïaque avec l'impression de devenir psychotique, de plus contrôler mes pensées, de crever en fait. Par la suite, même plus moyen de fumer un pétard sans me mettre à  psychoter. C'est assez dure à  décrire comme sensation, mais sachez juste ma propension à  la schizophrénie m'a permis de stopper net toute conso de cannabis et de prods.

Après j'ai déménagé vers la capitale pour les études et le taf. Par la même occasion, je m'embourgeoise un peu et me mets à  la coke. Très vite, je m'envois deux à  trois grammes chaque week-end et parfois un peu en semaine. Bizarrement, je me rend compte assez rapidement qu'avec la coke, mon seul plaisir consiste en fait à  en reprendre : c'est pas l'effet du produit en soit qui me séduit, mais juste cette sensation d'exitation qui vient juste après la trace qui te fais dire "putain, je m'en remettrai bien une autre là , tout de suite". C'est un peu comme perdre du jeu, le véritable intérêt du truc. Néanmoins, j'ai l'impression que toutes les soirées se ressemblent et arrive toujours un moment dans la soirée ou je me sens comme un con et je me dis que ça n'a rien de fun au final la coke et que je ferais mieux de claquer mon fric ailleurs. Bref, au bout d'un an et demi/ deux ans de week-end cocaïné, je décide de stopper tout ça net et du jour au lendemain, je stop sans aucun problème totalement ma conso.

Pendant ces années Parisiennes, je redescends fréquemment dans ma province natale et je revois régulièrement ma vielle bande de potes.  Et au fil du temps - et finalement assez rapidement en quelques années- tout est partie en couille. Tous mes copains ont le nez dans la came et l'ambiance a radicalement changé. Autant il y a quelques années, on était des boutonneux débiles et innocents qui prenaient du bon temps avec les extas/amphés, mais on rigolaient bien et je garde un souvenir ému de ces soirées adolescentes. Reste qu'avec la marron, l'ambiance avait tournée. Et moi qui était du coup, un peu extérieur au groupe, je me rendais d'autant plus compte que la camaraderie avait tourné au vinaigre avec toutes ces embrouilles, ses histoires de frics, de flics etc..
J'étais quant même bien content de profiter du groupe pour me payer un peu de came de temps à  autre. Généralement, je payais un trait ou deux aux copains et je repartais à  Paris avec un ou deux grammes que je m'envoyais seul, bien au chaud la semaine après le taf. Mon grand plaisir, c'était de m'envoyer trois/quatre traits d'hero devant une merde à  la télé en fumant clope sur clope et me grattant bien peinard les couilles . Avec la came, je pouvais même fumer des joints sans psychoter. Rien foutre, juste être bien, en paix..

Bon après sachez juste que suis je parti vivre 3 ans à  l'étranger et que depuis un an je suis de retour à  Paris avec un vie un peu plan plan mais agréable et heureuse.

J'ai rien touché depuis depuis 4 ans (mais alors absolument rien). Je suis bien un peu alcoolo mais rien de bien méchant.

Mon problème étant le suivant (pour ceux qui n'ont pas décroché de mon long monologue). Je fréquente depuis peu un collègue qui découvre les joies de l’héroïne. Je sens bien que l'idée de reprendre une petite conso récréative et occasionnelle me travaille. J'ai l'impression d'avoir toujours réussi à  relativement bien gérer ma conso de produits (dans le sens ou jamais cela n'a empiété sur ma vie perso, sociale ou professionnel, un peu sur mon portefeuille quant même). Je n'ai absolument aucune envie de retaper de la C ou autres, reste que la marron me laisse depuis ces 4 ans un petit goût de reviens-y. A l'étranger, c'était pas compliqué pour la bonne et simple raison que je n'avais aucun plan.
Je revois parfois mes vieux copains (et oui c'est sacré), et je sais à  quoi m'en tenir : un en HP, un qui souffre d'une hépatite C, la plupart essayant de décrocher avec la substitution sans grands succès, d'autres je sais pas trop. Je vois bien les séquelles physiques et mentales et le prix du jeu.
C'est pourquoi je suis bien conscient d'être un bleu, j'ai tapé tout au plus 15/20 gr d'héro dans ma vie. Je sais bien qu'avec le coup du "je gére", le coup de la conso récréatif, peut être que je me ment à  moi même.
Mais je peux pas m’empêcher de penser que je peux quant même gérer et j'ai tellement envie de pouvoir me gratter encore une fois la couille en ressentant ces bonnes vielles bouffées opioïdes de bien être.

Je n'attend pas votre approbation ou au contraire vos avertissements mais peut être juste quelques témoignages.

Le jeu vaut il d'être joué?

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filousky
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Dr. Faustus a écrit

Le jeu vaut il d'être joué?

Bienvenue Dr Faust

Cette question est un vrai puits sans fond. Comment te répondre sans déraper dans un moralisme à  trois sous. Tu nous raconte tes tranches de vie qui se suivent sans que tu n'ai rencontré de "problèmes" avec tes consommations".

On ne peut préjuger de l'évolution de ta pensée et de ton comportement en se basant juste sur les généralités connues de l'usage de l'héroïne. Tu as sûrement lu de nombreux témoignages sur ton questionnement. Je dirai que les problèmes que tu rencontreras seront du même ordre que ceux rencontrés par tous les consommateurs récréatifs qui auraient aimé gérer.

Moi, j'y ai cru aussi quand j'avais 28 ans. Pas plus d'une fois par semaine, que j'affirmais sans sourciller alors que mon rêve était d'aller de suite me chercher 5g de plus. Le résultat a été mon parcours de vie et qu'aujourd'hui, à  presque 60 ans, je ne regrette rien du tout.

J'en ai chié, mais qu'est ce que j'ai appris !

Parmi ma propre bande de potes de départ, je suis resté le seul vivant et pas malheureux de l'être. J'ai refait un cercle d'amis venant du monde de la défonce et, chose surprenante, ceux qui sont passés à  travers sont des gens riches d'expériences et de connaissance de soi.

Voilà  ce que tes réflexions ont engendré chez moi. Tu parais faire partie des anxieux qui veulent contrôler puisque tu poses cette question. Et l'héroïne, c'est super bon quand on est dans les anxieux, bon mais éphémère. 

Est-ce que ça vaut le coup ? Seul, le faire t'apportera ta vraie réponse.

C'est comme les montagnes russes ou le goût de la fraise, tant que t'as pas fait tu ne sais pas.

Fil


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LLoigor
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Salut Dr. Faustus salut

Filou a très bien répondu ... C'est une question que seul toi pourra y répondre, ou alors on devra te répondre "non n'en prend pas, ca rend plus vite accro qu'on ne le pense" ou des trucs comme ça, mais j'imagine que cela tu le sais déjà .

Concernant le fait d'arriver a te lire, ce fut facile, quand un texte est bien aéré et pas en langage SMS ca passe tout seul wink

Sinon pour ton parcours, les pétards ou alcool a fond avec les potes d'enfance, puis ceux qui partent en free (ou en concert punk, etc) pour d'autres drogues, et ceux qui n'y vont pas.

Puis ceux qui en ras le bol de cette défonce hebdomadaire, puis quotidienne qui du coup s'en vont, et retrouve ses potes d'enfances ou pas d'enfance mais bon pote quand même (qui eux y étaient resté) a fond dans la came.

Puis souvent le groupe qui tourne a la came, fini exploser, embrouille pour du fric, les flics, etc ...

Ce genre de schéma, je l'ai vu énormément de fois autour de moi. (Je m'y retrouve d'ailleurs moi je suis plutôt celui qui est resté dans la défonce jusqu’à  la came, quand des potes a moi par exemple n'ont jamais voulu continuer a me suivre au delà  de la grosse cuite 3 fois par semaines.)

Après concernant l’héroïne, et la capacité de gestion du produit, je vais pas être bien original mais je pense qu'on c'est tous cru plus ou moins plus fort que la came, et certain ont soit était plus fort, soit en ont prit pas dans les mêmes circonstance que d'autres, et c'est ce qui aura fait la différence.

Ca fait un peu philo de comptoir mais je développe :

Perso j'ai réussi a gérer mes conso pendant plusieurs mois (souvenir, souvenir, ou c'était juste le petit plaisir de l'after pour la descente)

Sauf que cela n'as pas durée longtemps, après très sincèrement j'ai eu dans mon entourage des gens qui prenais de l'héro avec moi au début et qui ne sont pas tombé dedans (une minorité je le concède).

Mais j'avais remarqué qu'il ne prenais pas autant de plaisir que moi a en prendre, pour eux il aimais bien l'effet, mais on l'aurai proposé de la putain de beuh il aurais prit la beuh (c'est un exemple).

D'autres en prenais pour faire comme le groupe (cela arrive souvent).

D'autres ne supportais avoir la gerbe et on vite décroché (enfin pas accroché justement ^^)

Et d'autres qui direct on adorai l'effet, et on très vite fini par délaissé les autres drogues pour l’héroïne (moi par exemple ^^), si on la consommais pépère dans un canapé, et bien l'effet était celui que rapportera n'importe quel consommateur d'héro qui commence, la jambes qui s'allonge, sensation d'être assis sur un nuage, les soucis envolés, un plaisir incommensurable a piquer du nez et a tenir des discussions, ou comme toi a coller la téloche ou un film et comater devant wink  (j'en aurai presque la larmichette en repensant a tout ces bons moments big_smile ).

Et pour un pote et moi, alors que les autres du groupe pas du tout, eux la came avais toujours cette effet "downer".
Et bien nous on pouvais aussi bien prendre de l'héro en pleine soirée, pendant qu'on tracé a droite a gauche, discutions avec plein de monde, et bien ça nous filais la patate, la tchatche a fond, le bonheur (bien sur), bref encore une fois on était super bien. :)

Après j'ai aussi vu des types qui aimai bien l'héro, qui avais les contacts pour en avoir, de la tune pour en avoir, et qui n'en sont jamais tombé accro, ils sont beaucoup moins nombreux que ceux qui auront dégringolé jusqu’à  l'addiction cela va sans dire.

Et enfin des gens qui avais tout la liberté de pouvoir en prendre tout la journée, qui adoraient en prendre, et qui ne sont jamais tombé dedans, mais tu t'en doute ils ne sont pas légions. hmm

Et bien avec le recul, pour ces anciennes connaissance qui aimai malgré tout la came, et dont certaines avais tout pour plonger avec nous, et n'ont jamais était addict et ont réussi a s'en passer.

Et bien aujourd'hui quand j'y repense, je me rend compte qu'il y avais peut être comme un "obstacle" une sorte de "paramètre" invisible, qui a ce moment la était présent entre ces personnes et la came.

Pour certain cela pouvais être le manque de fric en ce moment la, pour d'autres le manque de connaissance pour en choper, ne pas vouloir consommer une drogue tout seul, une copine très catégorique avec son mec et inversement bien sur (et oui :p )

Et bien entendu, le fait que chaque individu ai sa propre personnalité, et que certains sont plus raisonnés que d'autres.

Si je prend mon cas, si j'ai essayé toutes ces drogues en quantités et si j'en suis a ma 10eme année de méthadone, c'est uniquement de mon fait !!

J'ai toujours eu un caractère "jusqueboutiste" et rien ni personne n'aurai pu m'empêcher de quitter mes potes d'enfances qui ne voulais pas voir plus loin que la défonce a l'alcool, du coup j'ai quitté la cote, et suis parti dans une grande ville pour passer a une étape supérieure, et ce fut toujours ma ligne de conduite; certes aujourd'hui j'envie le fait qu'il soit tous bien installer, père de famille, etc ...

Mais je ne regrette rien de cette expérience de vie, même si le TSO y a des jours ont en a ras le bol, c'est con a dire mais la richesse d'expériences de ces années font que si j'aurai la possibilité de retourner dans le passé, je pense que je referait surement le même choix.


Toute façon on a je pense était nombreux dans ce cas a s'être pensais imbattable.

Niveau conso avant d'arriver a l’héroïne, personnellement je me pensais imbattable !
Les exta au bout d'un moment je ne les compté même plus, comme des bonbons, je passais mes teuf complètement a bloc de MD a parler a tout le monde, je finissais les mâchoires bloqué par la mastication du au amphét.

Le LSD idem on avais un plan béton (ça incluais aussi la kétamine), c'était en 2001 si ma mémoire est bonne et ce plan est tombé pile dans une période de pénurie de LSD, ou tout le monde cherchais du LSD et lui se faisais de plus en plus rare, nous ont en était blindé et on était comme les rois du pétroles du coup on nous offrais de la coke (etc) a tour de bras. (désolé je suis très nostalgique ce matin ^^)

La coke justement a cette époque aussi quand les exta et la MD et le speed m'ont gonflé, je suis parti a fond dans la coke (en sniff au début) entre ma conso, et les traces récoltais sur mon passages par d'autres groupes de potes (tout le monde, en teuf tout les monde est copain, enfin copain ... mon cul oui, c'est juste parce que tu as toujours des bon produits a refourguer), autant dire que je m'en foutais plein le pif toute la soirée et chaque week-end.

Toutes ces quantités, cette fréquences, le fait que je me sentais plus tolérant au produit que d'autres ont fait que pendant longtemps je me suis senti intouchables, et plus fort que tout, du coup j'ai poussé parfois le vice a faire n'importe quoi et aujourd'hui avec le recul a sérieusement mettre ma vie en danger roll

Et puis on a testais la came, avec la bonne phrase du pote de teuf (le genre de pote qu'on ne voit que le samedi, bref des connaissances comme ont en par 10aines)

"la came n'y touchez pas, c'est trop bon !"

Et paf, il en fallait pas plus pour me motiver ... tongue

Comme je l'ai dit plus haut, au début c'était surtout pour les after au ptit matin le week end, on achetai quelques grammes avant de quitter la soirée.

Et puis c'est devenu en début de soirée en semaine, puis la journée, le groupe a explosé a cause d'histoire de fric, et moi dans mon coin je me suis enfoncé a fond dedans, et dans la base histoire de faire bon mélange.

Et bien même a cette époque je n'était même pas conscient que j'étais dedans, car je n'avais jamais eu de privation, puis forcement ça viens un jour, et la on se dit : "merde je suis dedans", et un peu plus tard pareil pour la coke.

Bref .... alors te dire, arrivera tu a gérer ? thinking

Déjà  au vu de ce que tu as décrit, tu semble aimer l’héroïne, mais peut être que je me trompe, mais tu semble ne pas avoir eu "le coup de foudre" non plus.

Et quand je parlais "d'obstacles" ou de "paramètre", toi par exemple tu as quitter la France est la tu a vécu tu n'avais pas de plan.

Mais que ce serait il passé, si tu serai resté en France ? Personne ne le saura jamais :)

Peut être que tu aurai plongé comme tant d'autres, peut être que tu aimai l'héro mais que tu aurai réussi a un moment (et peut être en voyant comment cela avais tourné avec tes amis d'enfance) cela aurai freiné tes hardeurs, peut être que tu aurai réussi a gérer ... Peut être que tu aimai l'effet de l'héro mais pas au point de continuer a t'y enfoncer ... Bref qui peu le dire ...

Comme l'as dit Filou, y a de toute que toi qui pourra le savoir, après c'est pas comme si tu avais envie de commencer et venais poser la question, tu as déjà  goutté, tu doit donc je pense savoir si c'est un produit que tu adore, ou si c'est un produit dont tu pourra arriver a espacer les prises. :)

En tout cas tu as un avantage, tu en as consommé, tu as vu sur tes proches la ou cela peu conduire, tu aussi vu que tu avais réussi a y résister une fois.

Donc que dire, si ce n'est la même chose :  y a que toi qui puisse le savoir et qui le saura si jamais tu en retape :)

PS : Cette section étant la section des "présentation" (et du coup c'est plus pour se présenter en 2 mots et pas pour poser des questions ni pour y répondre) ce que je vais faire c'est déplacer ton sujet dans la rubrique adéquat, et je te propose de nous faire un ptit post de présentation plus formel wink

Ceci afin que d'autres lecteurs puissent profiter de ta question, et des réponses, quand ils liront la rubrique "héroïnes" merci-1

LLoigor

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Disturb
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Tu as eu de superbes réponses Dr Faustus ,

du haut de mes 30 ans , je n'essaierai pas de surrenchir , et nous risquons de tomber dans la redondance...

  Saches juste que ce genre de question appelle surtout à  une introspection de ta part , car toi seul détiens la réponse...

Tchuss
Disturb

Tout ce qui monte doit redescendre...

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cristaline
Psycho junior
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Moi je vais essayer de te dire ce que je pense de ton post.

Il me semble que si tu poses cette question c'est, peut-être, parce que tu sens que cette fois-ci tu pourrais aller plus loin dans ta conso. A cause de ta vie que tu trouves peut-être moins passionnante ou je ne sais quoi mais j'entends quelque part un mini appel au secours.

La réponse tu la connais et je te souhaite de réussir à  trouver la force de choisir le chemin qui sera le meilleur pour toi!

Courage.

Mais qu'importe l'éternité de la damnation à  qui a trouvé dans une seconde l'infini de la jouissance

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Dr. Faustus
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2 messages
Effectivement Disturb, ce sont de belles réponses! J'ai presque envie de dire, pleines des sagesse.
L' usage confère le savoir, n'est ce pas?

Quoi qu'il en soit, Illoigor, tu parles pas mal de nostalgie et sans vouloir faire pleurer dans les chaumières, je crois que tu as saisi une bonne part du problème. Le problème avec les drogues, c'est qu'on court tous après nos premières fois. On voudrait rester éternellement puceaux et revivre et revivre encore la découverte. Je me souviens des premiers pétards et notamment du fait  que la musique ne m'avait jamais semblaient alors aussi belle que sous l'effet du produit. Et ces sensations, pas moyens de les retrouver avec l'accoutumance.
Je sais qu'il y a un animateur sur ce forum qui  a pour avatar une photo de Deleuze qui a bien théorisé le problème : la répétition crée de la différence, ce n'est pas le même qui est répété.

J'avoue être séduit par le programme "être saoul à  l'eau claire". Le problème, c'est que ça reste un absolu et qu'au XXIème siècle, c'est difficile de retrouver le naturel d'un cro-magnon sans une béquille chimique.

Quoi qu'il en soi, je pendrais le temps de prendre ma décision. C'est parfois un fardeaux le libre arbitre!

Et comme la bien saisi Cristaline, je n'aime pas l'idée de me savoir vulnérable et de pouvoir déraper.

Allez portez vous bien et merci pour vos "non-conseils" bienveillants
.

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LLoigor
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10035 messages

Dr. Faustus a écrit

Le problème avec les drogues, c'est qu'on court tous après nos premières fois.

Effectivement, c'est bien très/trop souvent le cas ... merci-1

LLoigor


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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
Inscrit le 21 Jul 2008
1935 messages
La question que tu poses est légitime.... et intéressante.  A défaut de te dire quoi faire, car cela n'appartient qu'à  toi, je peux témoigner de mon vécu - en espérant que cela puisse t'aider à  éclairer ta lanterne.

Je remercie au passage ceux qui ont pris de leur temps pour t'apporter des éléments de réponse. Big UP, les gars !!!

Contrairement aux "idées reçues", il existe beaucoup de personnes dans mon entourage qui ont fait, font et feront usage de la came avec parcimonie.

La pensée morale hygiéniste de notre époque est fondamentalement anti-usage de drogues et beaucoup de mensonges ont circulé et circulent encore par tout les canaux possibles et imaginables. Par exemple, qui n'a pas entendu au moins une fois que "le crack rend dépendant à  la première prise?" De même sur l'héroïne, qu'est ce qu'on a pu lire comme conneries... allant toujours dans le sens d'une diabolisation totale et le mot est faible... propagande immense tant le mass-media est saturé en permanence de mensonges et/ou approximation sur la question : à  ce stade, on peut légitimement parler de lavage de cerveau. On baigne dedans en permanence, de façon quasi subliminal...

Et pas plus tard qu'hier, dans un film américain à  la con, un vieux  Junk ultra caricatural qui se prépare un shoot sur fond de bande-son Velvet underground morceau "Heroin"( que d'originalité!) expliquant à  la jeune fumeuse de wheed que "la came c'est l'horreur puissance 10" que le "flash c'est uniquement la première fois" et qu'ensuite les toxicomanes deviennent des vampires livides assoiffés de came, des mutants dégénérés prêt à  tuer père et voler mère pour une demi-dose... on se marre doucement !

Pourtant mêmes si je n'ai pas encore le recul d'une vie sur la question, juste dix ans et des poussières de conso, je remarque que sur les dizaines de dizaines d'usagers croisés au fil du temps, une bonne majorité sont restés maitre à  bord et n'ont, à  ce jour, toujours pas amorcé la moindre problématique de dépendance. Mais attention soyons clairs, il s'agit là  de personnes consommant grand maximum 3 ou 4 fois par an.

Si j'essaie de faire le compte de personnes différentes avec qui j'ai pu tapé de l'héroïne dans un cadre festif, ça fait du monde au balcon - en commençant par la famille (cousins, frangin, ami de familles) et les potes et les réseaux de potes... à  la louche je tombe sur un chiffre de 10-15% qui ont accroché avec la came... une prévalence qui d'ailleurs revient souvent dans la littérature scientifique.

Tout cela pour dire qu'il n y a aucune fatalité dans l'héroïne, pas plus que dans l'alcool.

J'ai passé plusieurs années de ma vie à  prendre occasionnellement de l'héroïne sans me prendre la tête et sans la moindre sujétion. J'ai ensuite dérapé dedans, et là  encore, j'ai pu arrêté bon nombre de fois... et c'est à  tête reposée que plusieurs fois, j'ai décidé de reprendre la conso - et je ne suis pas dupe - ce n'est pas l'héroïne qui m'a rendu dépendant, c'est moi qui me suit rendu dépendant de l'héroïne. Nuance importante car pour moi, la dépendance n'est pas un processus passif. On est biens souvent acteur de sa dépendance - même si bien souvent, il faut des années de recul pour s'en rendre compte.

Tout cela pour dire qu'il ne suffit pas de consommer par ci par là  pour devenir accro : il faut avoir un terrain favorable (l'anxiété en est un), il faut répéter l'expérience encore et encore (ce qui implique d'être motivé), dans un contexte favorisant (pour moi ce fut le chômage...) et un environnement adéquat (pour moi ce fut le célibat).

L'exemple des personnes hospitalisés sous morphine ou le fameux exemples des soldats héroïnomanes au VietNam qui ont arrêté net leur consommation en changeant de contexte -  montre bien que la dépendance n'est pas dans le produit - mais fait état d'une équation plus complexe combinant contexte/environnement/prédisposition.

Dans mon cas, je vois bien comment ma dépendance peut s'évanouir d'elle-même dans certains contextes ou comment elle s'hyper-dynamise dans d'autres... c'est même parfois spectaculaire, sachant qu'il est possible de se réadapter sur le plan biologique assez rapidement. Si les premiers jours à  la suite d'un arrêt sont difficiles, c'est surtout le résidus de dépendance mentale qui nous complique la vie.

On entend souvent dire aussi que c'est "la pire des dépendances", que l'état de manque est le pire du pire... c'est un peu de foutre de la gueule du monde quand on sait ce que représente vraiment un sevrage de l'alcool (DT), de benzos (convulsions, choc, crise épileptique...), ou encore de barbituriques (état de manque pouvant engager le pronostic vital) etc..

Voila ceci étant dit, si gérer l'héroïne n'est pas un mythe loin de là , il ne faut pas oublier que c'est impossible pour 1 personnes sur 5  et que meme si cela semble possible pour une majorité d'individus, cela doit se faire au prix d'une gestion drastique conduite avec avec attention soutenue : ne jamais taper deux soirs de suite (règle 1) et toujours laisser une fenêtre de temps d'au minimum 15 jours entre deux sessions (règle 2). Déroger à  ces règles revient à  déréguler son métabolisme et s'exposer à  un risque réel d'accroche.

Dernière modification par ziggy (04 septembre 2013 à  01:40)


Life on Mars ..........................................

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La lie
Banni
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1945 messages

ziggy a écrit

Pourtant mêmes si je n'ai pas encore le recul d'une vie sur la question, juste dix ans et des poussières de conso, je remarque que sur les dizaines de dizaines d'usagers croisés au fil du temps, une bonne majorité sont restés maitre à  bord et n'ont, à  ce jour, toujours pas amorcé la moindre problématique de dépendance. Mais attention soyons clairs, il s'agit là  de personnes consommant grand maximum 3 ou 4 fois par an.Si j'essaie de faire le compte de personnes différentes avec qui j'ai pu tapé de l'héroïne dans un cadre festif, ça fait du monde au balcon - en commençant par la famille (cousins, frangin, ami de familles) et les potes et les réseaux de potes... à  la louche je tombe sur un chiffre de 10-15% qui ont accroché avec la came... une prévalence qui d'ailleurs revient souvent dans la littérature scientifique.

MERCI  ziggy !!!!

J'veux pas faire de léchouille , mais comme dab avec toi : "Boom-Boom , Clac-Clac !! " , et v'la un message qu'a de l'allure !
Mais sur , ça va pas plaire à  tout le monde ...

Moi , ça fait une quinzaine d'années que je prends de l'héro (en sniff et chasse de dragons ) , et ce , par sessions de 2-3 jours environ , une dizaine de fois dans l'année , histoire de donner un ordre d'idée . + un trait par ci  par là  , à  l'occase .
Bon , la vérité ça m'est arrivé d'en chier un petit peu à  la fin de certaines grosses sessions , mais comparé à  certains potos vraiment dedans , mon queutard n'a rien à  voir . Une nuit à  "souffrir" des guiboles , des bonnes grosses suées , l'insomnie , et puis ça passe .
Pour diverses raisons , en une quinzaines de piges , il m'est arrivé de rien prendre pendant des mois entiers .
Et comme le dit ziggy , des gens qui en prennent que quelques fois l'année , il y'en a une tripoté dans mon entourage . (Tout comme il y'en à   , bien accros  ou en TSO sad ... )
Sinon , un exemple à  la con , mon frangin , lui , s'injecte 3 ou 4 fois par an lors de certaines occases un demi voir un gramme de bonne rabla (et ce depuis 8 ans ) . C'est vrai il me fait un peu peur , mais il fait pas portnawak , il  teste déja la qualité de la poudre en trace et en dragon , et il est toujours entouré de personnes connaissant le prod . (il fait la même chose avec la coke , et la kéta . ) .

Mon intervention n'était pas là  pour faire de l'apologie inconsciente de la came . Non et non , loin de là  ! Mais je trouve la diabolisation à  l'extrême de la came en terme de RDR inutile voire même contre-productive !
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Pour le Docteur Faustus :
Je te dirais , essayes de suivre ces préceptes emplis de sagesse , et tout devrais bien se passer :

ziggy a écrit

ne jamais taper deux soirs de suite (règle 1) et toujours laisser une fenêtre de temps d'au minimum 15 jours entre deux sessions (règle 2). Déroger à  ces règles revient à  déréguler son métabolisme et s'exposer à  un risque réel d'accroche.

Allez l'ami faits gaffe à  toi , faîtes gaffe à  vous !
A +
Amicalement ,
La lie


Par delà les miens et les balles ...

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cristaline
Psycho junior
Inscrit le 25 Mar 2013
219 messages
C'est vrai que pour mon cas, on était toute une bande à  avoir essayé l'héro.
Qu'une poignée, avec moi dedans, n'est vraiment tombé dedans.
Certains ont eu quelques dérapages mais sans sérieuse conséquence, d'autres n'ont pas aimé, d'autres sont sous tso, d'autres encore le nez dedans, d'autres se sont shooté à  mort mais pas longtemps, d'autres qui n'en prenait pas mais qui ont fini par avoir la tête jusqu'au pied dedans....

Enfin, comme le dit Ziggy il n'y a pas de réalité...

juste une vie à  supporter.

Mais qu'importe l'éternité de la damnation à  qui a trouvé dans une seconde l'infini de la jouissance

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ziggy
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1935 messages
C'était pas l'ancienne signature de Filousky plutôt ?

Life on Mars ..........................................

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LLoigor
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10035 messages
Petit HS :

ziggy a écrit

Par exemple, qui n'a pas entendu au moins une fois que "le crack rend dépendant à  la première prise?" De même sur l'héroïne, qu'est ce qu'on a pu lire comme conneries...

fut un temps j'avais entreprit de faire comme une sorte d'autobiographie de ma progression dans la défonce.

J'ai encore le document .doc qui doit bien faire 30 pages, j'avais commencé par mes premiers excès avec l'alcool, ma première trace de coke, mon première exta, puis ma première freeparty et comment je m'y suis jeté a corps perdus, ainsi que dans toutes les drogues trouvable dans l’hexagone, de la plus banale, a la plus exotique, le tout écrit de la facon la plus détaillé possible, (oé je me prenais pour un écrivain roll)

Étant quelqu'un de très nostalgique, écrire tout cela ma donnaient beaucoup de joie, et me permetté de remémorer tout ces bons moments :)

Et je me souviens j'avais fait un petit interlude sur les "légendes urbaines de la teuf" big_smile

Et bien sur celle que tu viens de dire Ziggy, était dans les premières que j'avais écrite, car c'est une que j'avais surement du le plus entendre : "Le crack t'en prend une fois, t'est accro, l'héroine pareil"

(c'était l'époque ou aucun vendeur de came ne circulaient en teuf, et encore moins de type dans sa voiture a baser a l'ammo, cela ne mit pas longtemps a venir).

Faudrait que je reprenne l'écriture, mais avec le temps qui a passé et qui passe chaque jours, j'ai peur d'oublier des choses. (bien que j'ai encore une très bonne mémoire de cette époque)

En tout cas mon coin "légendes urbaines de la teuf et des drogues" était bien fourni, faudrait que je remette la main dessus (l'augmentation de la taille des disque de dur, poussant au stockage de tout et n'importe quoi n'aide pas vraiment ^^)

Fin du HS merci-1

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cristaline
Psycho junior
Inscrit le 25 Mar 2013
219 messages
Si c'est à  moi que tu demandes Ziggy, je reprends :

comme dis Ziggy il n'y a pas de réalité...

et moi, Cristaline je rajoute :   qu'une vie à  supporter!

Je ne sais pas si c'est la signature de Filousky mais c'était l'inspiration du moment pour moi!!! lol

Mais qu'importe l'éternité de la damnation à  qui a trouvé dans une seconde l'infini de la jouissance

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seba59
Banni
Inscrit le 21 Aug 2012
959 messages
Salut et bienvenue Dr Faustus,

Je suis d'accord avec Filou, mais LA grande question de mon point de vue, c'est "As-tu envie de faire un rejeton sur cette planète, faire un PEL avec bobonne et bosser pour un patron (ou des clients) qui se foutent royalement de toi jusqu'à  minimum 75 ans, si t'as pas de cancer avant?" ou bien tu vas à  Chiang-Maï ou Ruilu "Tu fais un trafic de stéroïdes ou autre chose et tu vis ta vie...". Moi, après avoir vu un reportage sur le Spitzpark à  Zurich, j'ai vu des vieux toxs et je les ai bien observés et j'ai commencé à  shooter en connaissance de cause (et on ne parlais pas encore de métha ou TSO, c'était marche ou crève, bien qu'à  cette époque il y avait une certaine solidarité entre toxs qui a complètement disparue).

C'est pas l'usage qui fait la sagesse, c'est l'expérience qui fait la sagesse, les situations incroyables qui t'ont fait mûrir, les deuils, etc. Une fois qu'on a plus peur de la mort, on a plus peur de rien!

Seba59

"Ils ont cru s'enivrer des Chants de Maldoror, et maintenant ils s'écroulent dans leur ombre animale." H.F. Thiéfaine

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Disturb
Anim' à  la retraite
Inscrit le 21 Aug 2013
1363 messages
@ Séba59 :

Quelle genre de solidarité ??? Parce qu'etant plus jeune, je n'ai effectivement pas connue cette époque et ai bien du mal à  imaginer cette fameuse solidarité ...???

Tout ce qui monte doit redescendre...

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seba59
Banni
Inscrit le 21 Aug 2012
959 messages
Ben, je fais un petit HS pour repartir en 1987 (je sais, je suis un "très vieux con"): à  cette époque-là  pas de portable, pas de beeper, le téléphone fixe (partout). Quand tu donnais un RDV tu devais être là , sinon les mecs continuaient leur "tournée" et t'étais jamais sûr de les revoir avant des heures/jours. Tous les toxicos d'un gros patelin/arrondissement se connaissaient et quand l'un d'entre eux partait à  Rottercame (avec douane et change obligatoires), il faisait la tournée des gens intéressés, prenait leur blé et passait quelques heures là -bas pour l'invite et revenait et tous les intéressés se retrouvaient discrètement chez lui et c'était épique & pique. En ce temps-là , on ne laissait JAMAIS un pote blanc sur le pas de la porte si on avait quelque chose. C'était une économie basée sur la confiance ou le solide pétage de gueule et surtout, le troc, ce qui fait que tu pouvais prendre 10 drogues différentes en dix jours rien qu'en échangeant ce que t'avais. Mais tu te retrouvais des semaines en taule pour une cicatrice qui avait l'air louche. J'ai l'impression d'être un Cro-magnon qui sort de sa grotte STOP!!!!!!

seba59

"Ils ont cru s'enivrer des Chants de Maldoror, et maintenant ils s'écroulent dans leur ombre animale." H.F. Thiéfaine

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filousky
Modérateur
Inscrit le 14 Dec 2008
11530 messages

ziggy a écrit

ce n'est pas l'héroïne qui m'a rendu dépendant, c'est moi qui me suit rendu dépendant de l'héroïne.

Nuance importante car pour moi, la dépendance n'est pas un processus passif.

On est biens souvent acteur de sa dépendance - même si bien souvent, il faut des années de recul pour s'en rendre compte.

Je viens de passer 20 minutes à  faire le bûcheron pour déplacer un post sans aucun intérêt quand, pour me faire plaisir je viens ici aux nouvelles lire quelques bonnes choses. Et pan ! Comme d'hab, sur ce genre de sujet, de grand pans entiers du bourrage de crâne que l'on subit depuis le jour de notre naissance sont abordés.

Là , c'est Ziggy qui soulève, l'air de rien une réelle réflexion de fond  avec : "la dépendance n'est pas un processus passif"..

Avoir conscience de cette réalité est déjà  une bonne partie du processus de reprise de sa liberté qui est joué. Fin de la victimisation, fini de gober les préconçus, etc....................
Ne pas en avoir conscience est simplement surréaliste mais malheureusement, les croyances "victimisantes " ont la peau dure. 

J'ai toujours su au fond de moi, que je m'étais bien consciemment rendu dépendant des opiacés et clamé sur tous les toits que le processus de dépendance à  l'héroïne que j'ai connu n'a vraiment commencé à  devenir un vrai problème qu'au bout de 6 mois de va et vient permanent entre le dealer de blanche et mon domicile. La succession des pannes et des petits manques à  été suffisante pour que je sache parfaitement où j'allais et ce à  une époque où l'information sur les drogues était censurée.

On ne devient dépendant de rien d'un coup, il est évident, pour moi, que c'est un choix délibéré.

Sinon, quand à  la fameuse solidarité évoquée par Seba59, je ne l'ai pas connue dans les années 80 mais dans les années 70 qui ont vu fleurir des expériences diverses de communautarisation qui font penser à  la solidarité.

Et oui, on est toujours plus vieux-con que l'autre ................ Pour ma part, je le vois côté âge. Côté con, je le laisse bien volontiers à  qui en voudra. Pas besoin de te coller une telle étiquette Seb59. L'âge n'a rien à  faire dans nos échanges, enfin en ce qui me concerne.

Fil


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LLoigor
Modérateur
Inscrit le 08 Aug 2008
10035 messages
On ne peu plus d'accord avec vous deux :)

Personnellement, dès le moment ou j'ai commencé l’héroïne, on m'avais déjà  prévenu en long en large et en travers des conséquences, du manque, bref de tout ce qui arriverai surement, j'ai continuai, jusqu’à  la première crise de manque, et quelque part la première prise de conscience.

A l'époque j'hébergeai mon deal qui était parti voir son père a l'autre bout de la France et également faire un détour chez son "grossiste", du coup je me suis retrouvé en dèche ...

Et ce jour la j'ai compris que j'étais dedans ... Quand le lendemain de son départ j'ai commencé a sentir le manque, et n'ayant pas une tunes pour en prendre ailleurs.

Du coup 3eme jours , je me souviens l'avoir appelé et lui avoir demandé si il revenais bientôt, que je n'en pouvais plus, il m'as dit qu'il avais une boite de subutex a lui dans le tiroir d'un de mes meuble et m'as conseillé d'en prendre un peu.

J'ai catégoriquement refusé ... et aussi bizarre (enfin surtout aujourd'hui) que ca puisse paraitre je n'en ai pas prit, j'ai enduré le manque alors que j'avais de quoi le faire totalement disparaitre jusqu'au retour de mon pote.

Et c'est la ou quelque part c'est "idiot" car ça m'aurai évité de souffrir, Car je savais pertinemment que j'allais re-consommer en quantité dès son retour. demon1

Mais a l'époque j'ai surement pensé que prendre du sub, c'était surement s'avouer a soit même qu'on était "dépendant" ... Ou que sais-je ...

Bref j'ai tenu plus de 5 jours, mon pote est rentré, ça commencé a aller vachement mieux, lui même plus expérimenté, je lui ai parlé des jours passé, de comment j'en avais chié, et du fait que j'étais accro etc ... Et il m'as dit je m'en souviens encore :

"Mais alors si tu as tenu 5 jours et que la tu me dit que ça va mieux, pourquoi tu veux retaper ? Profite en pour arrêter, tu as vu ce dont je te parlai, comment c'est galère, moi je doit prendre un traitement, franchement tu as fait le plus dur, profite en pour arrêter, même si plus tard tu en reprend, au moins arrête quelque temps, tu verra bien dans le futur ..."

Voila typiquement le moment, ou j'ai clairement eu "le choix" (comme on l'as toujours eu auparavant), et bien non, j'avais envie de continuer !!

Limite a l'époque avec la jeunesse et quelque part un peu de bêtise, je pense que j'avais surement envie d'être dépendant ... roll (C'est du moins comme cela que je l’interprète avec le recul)

Bref tout cela pour dire, que ma dépendance c'est moi qui suis aller la chercher ! Et puis pas qu'un peu ! J'ai eu pleins d'occasions de ne pas en prendre, de pas vouloir continuer d'en prendre, de voir vis a vis de mon entourage ce que ca engendrer (manque, TSO, etc), j'ai eu une occasion alors que je m'étais rendu compte que j'étais "accro" et de la douleur que ça occasionné, de ne pas continuer : J'ai ignoré ce fait la ...

Je suis a 200% responsable, et comme l'as dit Filousky, pour moi aussi "aujourd'hui" je me rend compte que c'était clairement un choix délibéré !

LLoigor merci-1

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