Rationnaliser sa consommation : peut-on être plus fort que le produit

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Mellony
Banni
Inscrit le 03 Jun 2015
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Hello à  tous !
J'ai goûté la C. il y a quelques mois et depuis je tape de temps à  autres, jusqu'à  présent toujours de manière récréative (soirées, événements...).
Il m'arrive d'en avoir envie parfois, mais rien de méchant, je passe vite à  autre chose et je peux tout à  fait passer une bonne soirée sans cela.

Sauf que ces temps-ci, je suis sur un gros projet de travail, et au delà  de ça, depuis une rupture je me traîne une bonne dizaine de kilos en trop : pour ces deux points, je me dis que la C. pourrait être une sorte de starter, qui m'aide à  atteindre mes buts.

Ma question est la suivante. Si je "m'autorise" la C. durant cette période où elle peut m'apporter l'énergie requise, pourrais-je stopper et reprendre une conso occasionnelle par la suite ?

Je cherche en fait surtout des témoignages sur des personnes qui arrivent tout à  fait à  maîtriser leur conso, car je me demande si "l'engrenage" est vraiment réel ou si le fait d'en prendre pour une raison précise et sur un temps que l'on a définit par avance peut enrayer le phénomène. Dans la vie "réelle" je n'en ai pas besoin, j'ai confiance en moi, je suis équilibrée, donc j'aurai tendance à  dire que je suis capable de respecter les limites fixées et de ne pas me laisser dépasser.

J'ai acheté mon 1er meug solo hier, j'ai pris une petite trace dans la soirée (équivalent à  1 cure dent) et je me suis dit que c'était tout car cela m'a donné un coup de boost suffisant pour avancer.
Ce matin, l'équivalent d'un 1/2 cure dent et à  midi également. Je pense en refaire un autre (1/2 ou 1 trace) ce soir.
Je me fixe à  peu près ce rythme pour consommer : est-ce beaucoup, pas beaucoup ? Entre les prises, j'y pense un petit peu, mais pas d'effet "descente" désagréable (juste l'énergie qui retombe petit à  petit) et donc légère impatience à  reprendre ma 1/2 trace (mais pas du tout une impatience marquée, juste une envie progressive).
Pour info, je n'emmène pas avec moi de quoi taper (la c. reste chez moi) donc la journée de toute façon, je ne peux pas dévier car je suis au boulot. Le soir une fois rentrée j'évite d'en reprendre car je sais que ça peut m'empêcher de dormir. Adorant dormir, je fais toujours passer cela avant une envie de taper, surtout que bon, je suis toute seule dans mon appart, pas dans un contexte festif, taper pour taper ne me séduit pas plus que ça.

=> En bref tout cela me semble assez imparable et j'aimerai vraiment vos avis !

Merci à  tous !!!

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psychonautilus
Nouveau Psycho
Inscrit le 17 Mar 2015
83 messages
Bonjour Mellony,

Ah, la maîtrise de sa consommation, vaste sujet ! wink En préambule, il ne s'agit pas vraiment d'être plus fort que le produit, mais plus forte que toi ! Savoir si tu vas réussir à  contrôler ta consommation et repartir sur une conso plus occasionnelle par la suite, c'est difficile à  dire, pour ne pas dire impossible... Personnellement j'ai commencé comme toi à  consommer de l'alcool, et du cannabis. Je me suis dit un petit joint par ci, un petit verre par là , ça ne peut pas faire de mal, j'arrêterai avant d'être dépendant !
Mauvaise pioche, je suis tombé dans l'alcool pendant un an et le cannabis, même si j'ai largement freiné ma conso, je le consomme toujours. Je m'imposais également des quotas : cette bouteille doit me tenir la semaine, ce pochon doit me durer 3 jours etc. et si cela marche au début, on trouve vite des excuses pour dépasser : "Ah mais ça c'était en soirée, ça ne compte pas" ou "Aujourd'hui j'ai eu une journée de merde, je mérite un petit verre/joint de plus".
Après ce n'est que mon expérience et certaines personnes arrivent très bien à  gérer leur conso, mais ces gens-là  sont rares dans mon entourage, surtout avec un produit comme la coke et son craving monstrueux... Moi même qui n'en prends que très occasionnellement je trouve que l'envie de retaper arrive à  une vitesse et avec une force phénoménales.
Le problème c'est qu'on ne perçoit pas vraiment le point où on passe d'une conso maîtrisée et rationnelle à  une conso plus raisonnable du tout, je l'ai vu de mes yeux dans le cas d'un ami qui gérait plutôt pas mal sa conso et puis qui s'est retrouvé à  taper de plus en plus souvent, de manière imperceptible au début et puis d'un coup tu te rends compte que tu es dedans...
A mon avis le frein efficace pour la coke c'est le prix ! 80-100€ le g pour une bonne C faut dire que ça refroidit...

Après tout cela n'est que mon expérience, si ça se trouve beaucoup de gens arrivent à  bien gérer sur des périodes courtes, mais de ce que j'ai vu cela tient plus de l'exception que de la règle !

Stay safe wink

psychonautilus.

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finzzz
Nouveau Psycho
Inscrit le 29 Nov 2014
106 messages
pour moi la C ne m'a jamais accroché  psycologiquement j'ai une grosse session mais apres un bon repos s'imposé apres c'est la parti financiere y joue mais pour moi j accroche plus avec l'hero par exemple tandis que j'ai des amis c'est la C , apres sur des periodes courtes je ne pense pas que  tu est des soucis mais sois c''est ta drogue ou pas . un petit gramme de temps en temps ne va pas t'acrocher si ca devient tous le jours la ya probleme

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nokkloom
Psycho junior
Inscrit le 27 May 2015
358 messages
Si tu prends de la drogue pour réduire un souci, l'écarter ou l'oublier et que ça fonctionne (et ça fonctionnera), tu accrocheras pour (presque) sûr.

Là  est le danger de la drogue : ça fonctionne. Et quand ça fonctionne, on en re-veut.

Attention à  la conso solo, c'est là  que ça commence à  s'orienter vers la conso habituelle. La devise de la conso solo c'est "Pourquoi pas." Et cette devise fonctionne n'importe quand, dans n'importe quelle situation et finit souvent en effet par devenir habituelle et on banalise le geste, le produit, ses effets et on oublie ses dangers. Et dans les dangers, outre les dangers qu'on fait courir à  son corps, il y a aussi l'addiction et le danger d'en arriver à  penser qu'on n'peut plus vivre sans le produit en question.

C'est possible de s'autoriser un produit pendant un moment et ce n'est jamais le produit qui décide. Le produit, il a pas son petit cerveau et ses petites mains et il te force à  rien du tout. Alors tu peux en effet t'autoriser la coke et rester lucide tout au long de ta consommation.
Mais ça veut dire respecter le "régime à  la coke" que tu t'autorises.

Tu t'autorises une certaine dérive (consommation utile ok) mais si tu ne t'imposes pas de certaine rigueur, tu risques de laisser la dérive aller n'importe où. Alors je te conseille de garder la tête sur les épaules, les pieds sur terre, du moins suffisamment pour savoir où t'arrêter.

Bon courage à  toi et n'hésite pas s'il te reste des questions.

Ne pas s'éterniser dans la même merde, car même si la merde est une bonne école, on en connaît qu'elle a engloutis pour toujours. | Bukowski.

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splinK
PsychoHead
Inscrit le 31 Oct 2014
1116 messages
Alors moi je vais te parler de RC: J'ai tapé du 3MMC quotidiennement pendant quelques mois, avant d'arrêter difficilement et de réussir à  reprendre une conso occasionnelle.
J'ai passé un exam à  la fin de cette année, et je vais pas mentir, j'ai pas mal pris de 3MMC vers la fin et ça m'a vraiment aidé, pour les rapports, pour mon projet, etc ...
Après cela, j'ai repris une conso occasionnelle, sans me refaire piéger, donc oui c'est possible, bien qu'en ayant été dépendant à  ce prod, de s'autoriser d'en user pour donner des coups de fouets, s'agit de pas avoir "la tête dans le guidon", de savoir pourquoi tu en prends, mais c'est toujours un risque de replonger (ou de plonger).
Ca dépend vraiment de chacun (en plus  la C est plus addictive que le 3MMC), et tu prends un risque, à  toi de voir, on est pas égaux face à  la drogue.

Cependant, vu ce que tu dis dans ton message tu sembles maitriser ta conso, et tu as bien raison de pas utiliser ça "dans la vie réelle" (en général c'est comme ça que a dérape, enfin moi ça a été comme ça, allez une petite trace avant les cours, allez une petite avant d'aller voir une meuf, avant d'aller faire du shopping, etc ...), par exemple aux oraux j'allais 100% clean, et j'ai obtenu des supers notes.
C'est vraiment toi, et toi seul qui doit le sentir.

N'oublie pas qu'on ne ressent les effets positifs de la drogue (et surtout les stims) que lorsqu'on en abuse pas.

Peace fume_une_joint

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Snoop'
Modératrice à  la retraite
Inscrit le 09 Jul 2012
2280 messages
salut mellony,

pour moi, tu es deja dans l'engrenage, car tu planifies certes tes consos, mais les planifier veux dire les attendre, et attrendre sa poudre=craving !!

tu ne le sens pas encore parce que tu ne t'autorise que pour l'instant de petites doses, mais plus tes projets vont avancer, plus tu vas devoir taper, ne croyant pas suffisement en tes capacités "sans coke"......

bon nombre d'entre nous sont arrivés dans une conso reguliere de coke (ou autre) en se disant je maitrise le produit et non l'inverse, mais c'est faux, comme au casino, la maison l'emporte toujours, et toi tu vas repartir peut etre avec un diplome, mais plus rien d'autre comme interet que la cc, elle te tiendra, et te tiendra bien, ne te lacheras pas !! WARNING !!

mon conseil serait peut etre plutot d'en prendre quand tu as reussi un projet, ou passé ton diplome, en mode recompense c'est beaucoup moins accrocheur qu'en "boostant" pour travailler (mais ce n'est que mon avis perso, d'une personne qui a été dans la coke plus de 10 ans......)

quoi qu'il en soit, prends bien soin de toi (qui a deja pecho solo (là  encore WARNING)), et reviens vite nous donner de tes nouvelles,

amicalement,

snoop'

Born by accident, Bastard by choice, just...Bad seed...

"Si chaque personne savait ce que les uns disaient sur les autres, il n'y aurait pas deux amis au monde"

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finzzz
Nouveau Psycho
Inscrit le 29 Nov 2014
106 messages
serieux j'ai eu une grande periode  avec  la C et aucune dependance j'ai pu m'arreter alors certes c'est un site de sensibilisation et c'est sur qu'il faut faire gaffe et pas taper tous les jours ca va de soi. mais c'est pas parceque des personnes ont un lourd passé wink qu'il faut le projeter sur les autres

Dernière modification par finzzz (23 juillet 2015 à  19:13)

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Syam
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
Inscrit le 26 May 2015
3358 messages
finzzz : "c'est pas parce que des personnes ont un lourd passé qu'il faut le projeter sur les autres"

C'est pas non plus parce qu'un y a échappé qu'il faut projeter sur les autres wink
Je veux dire les deux témoignages sont aussi importants l'un que l'autre!

Psychoactif propose l'analyse de vos produits (effets indésirables ou inhabituels) de manière anonyme, gratuite et par courrier (dispositif SINTES). psychoactif.org/sintes

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Ricoson
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 28 Jun 2012
1820 messages
En voilà  une discussion de qualité.

Du factuel, du vécu, des questions ouvertes, des réflexions, dans un langage courtois et sans préjugé.
Vous posez des questions que je suis justement en train de me poser.

Alors, je vous lis avec attention et je m'abonne a ce fil passionnant.

Rico

Ps0: Il y a tellement d étoiles vertes à  mettre que étant limité en nombre, j en met aucune.

Dernière modification par Ricoson (23 juillet 2015 à  20:28)


Soyons réalistes, exigeons l'impossible !!

La majorité des imbéciles reste invincible et satisfaite en toute circonstance. La terreur provoquée par leur tyrannie se dissipe simplement par leur divertissement et leur inconséquence.

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Mellony
Banni
Inscrit le 03 Jun 2015
14 messages
Merci à  tous pour vos réponses. Ce qui ressort de tout ça, c'est que sans être impossible c'est toutefois très difficile.
Je me doute que la plupart des personnes qui sont tombées dedans n'avaient pas prévu que les choses allaient se passer ainsi. De mon côté, j'ai eu des addictions (tout à  fait légales ! j'ai été boulimique pendant des années), et je sais que les choses ne dépendent pas que de sa volonté propre : d'autant plus si la chimie n'est pas de notre côté.
En revanche, je suis du genre à  conscientiser un maximum et à  m'être préparée à  tout ça. Je me dis pas "non, ça ne m'arrivera jamais, je ne serai jamais junkie, je pourrai m'arrêter". Je me dis simplement "il y a des chances pour que ça arrive, je le sais, restons prudent. Ma conso me semble pour le moment raisonnable, elle est "justifiée", après cette période il faudra sincèrement me forcer à  me poser des questions". Je ne m'empêcherai pas d'en reprendre de temps à  autre, donc ça me rassure aussi de me dire : tout plaisir est bon tant qu'il est dans la modération.
En comparaison, je me sens plus en danger face à  un pot de nutella pour le moment qu'à  un rail de C !

Quelque part, mon addiction à  la bouffe me semblait plus insurmontable, car on est OBLIGES de manger. La tentation est également partout. Or là , pour la C., je peux m'en passer pour vivre, et en obtenir est cher et pas toujours évident, donc quoi qu'il en soit, ce sera toujours plus simple de ne pas craquer. J'ai un entourage qui consomme très peu, donc je me sens "protégée" par tout ça.
Je me suis sortie de ma boulimie par ma seule force de volonté (je ne dis pas ça pour insister sur le fait que je suis plus forte que les autres, mais parce que je cogite énormément, je médite, et que je crois beaucoup au fait d'être bienveillante avec moi même et agir en pleine conscience). Je me demande simplement si c'est faisable pour la C. ou si même avec toute la volonté du monde on finit inexorablement par être rattrapé.

En sachant, je ne sais pas si ça joue, que je n'ai pas l'impression que la C; me fait un effet mirobolant. Sensation de bien-être, énergie, mais pas de modification de perception de moi-même (je me sens égale à  moi-même, pas plus belle ni plus intelligente). Peut être qu'ainsi je ne me sentirai pas dépendante car cela agit seulement sur mes sensations et pas sur mon état d'esprit ?!
Je tape très peu, cela vient peut être de là  aussi ?

Mon bilan d'hier : une trace matin, midi et soir mais en infime quantité (lignes ultra fines). En rentrant après être sortie chez une copine, je n'avais pas spécialement envie d'en reprendre, je suis allée me coucher tranquille.
Ce matin, j'en ai pris une minuscule aussi. Je suis très fatiguée avec la pression, donc cela me requinque. Comme un café mais en mieux smile
A midi je ne sais pas encore. J'ai effectivement peur qu'à  trop planifier, je sois dans l'expectative permanente de la prochaine...

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Syam
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
Inscrit le 26 May 2015
3358 messages
Molly : "je suis sur un gros projet de travail, et au delà  de ça, depuis une rupture je me traîne une bonne dizaine de kilos en trop : pour ces deux points, je me dis que la C. pourrait être une sorte de starter, qui m'aide à  atteindre mes buts."

On peut maigrir et travailler sans coke jusqu'à  preuve du contraire. Donc...
La question est la recherche du plaisir et elle seule : c'est se faire plaisir et rien d'autre de maigrir sans faire effort, ou de faire le boulot sans faire effort grâce à  la C, ça a RIEN A VOIR mais alors RIEN A VOIR avec de la conscience professionnelle ou des soins du corps!!
Que ceci soit bien clair une fois pour toute, ensuite on peut discuter de tes questions :

Molly : "Je me demande simplement si c'est faisable pour la C. ou si même avec toute la volonté du monde on finit inexorablement par être rattrapé."

Question inconpréhensible : il est évidemment *possible* de sauter du 6ieme sans se faire une seule égratignure. Il est tout aussi *possible* de prendre beaucoup de coke sans devenir dépendant. Ce n'est même pas une question d'être difficile ou pas. En quoi connaître ce genre de réponse constitue une aide? Tout cela est évident et tu connaissais déjà  très bien les réponses, donc à  quoi joues-tu? La réponse à  cette dernière question en revanche, elle, est évidente.

Et en quoi est-ce une utilisation raisonnable de prendre de la C pour pouvoir travailler? En quoi travailler plus est-il si important que cela légitime n'importe quoi? La même chose partout, "je travaille moi" donc j'ai raison quoi que je fasse : passer devant, piquer la place de parking...

Je suis désolé mais tes questions tiennent pas debout.  Si tu es venue ici chercher une licence à  consommer, ce n'est pas le but de ce forum, bien au contraire, personne ici à  moins d'être inconscient ne va te dire "ok toi tu peux consommer vas-y". Donc tu cherches quoi exactement?

Je serais toi j'essayerai d'être plus claire avec moi-même, par exemple commencer par me demander simplement : "Est-ce que j'ai envie de consommer de la C pour me donner du plaisir?" (en sachant que c'est éphémère et trompeur au lieu d'y mettre des justifications bidons). Ne pas être capable de se poser la vraie question est quand même inquiétant!
Ensuite si la réponse est "oui je veux me donner du plaisir avec la C", alors tu sais pourquoi tu le fais et tu assumes la suite de l'histoire, qui peut être idyllique ou dramatique, et cela, personne ni toi ni moi ne peut le prédire car nous n'avons pas de boule de cristal.

Mais t'as pas besoin de licence pour te faire plaisir! Se faire plaisir est une aspiration de l'être humain, il a pas besoin de se cacher derrière des excuses bidons! Aller il faut se désinhiber un peu, juste être soi-même et toutes ces fausses questions vont disparaître!

Ceci dit à  tout prendre, puisque tu guettes avec avidité le moindre signe positif pour prévoir l'imprévisible et bonimenter sur ton avenir de cocaïnomane heureuse, parmi tous les signes qui sont plutôt négatifs et augmentent les risques que ca finisse mal... Celui de chercher des prétextes est un signe hautement inauspicieux. Ceux qui commencent ainsi ont beaucoup plus de chance de mal tourner. C'est aussi pour ça que je prends la peine de te montrer tes contradictions : elles sont un danger beaucoup plus sérieux que la cocaïne elle-même.

Molly : "En sachant, je ne sais pas si ça joue, que je n'ai pas l'impression que la C; me fait un effet mirobolant."

Non mais lol quoi! Vous en avez pas marre de nous la sortir celle-la? Je croyais qu'après le premier pétard à  14 ans où on a tous dit "ça me fait rien" en faisant rire tout le monde, ensuite, on était vaccinés.

Maintenant je m'excuse si c'est un peu cavalier comme ton, mais d'autres personnes comme Snoop ou Bijord ont essayé de te l'expliquer tout en douceur, avec leurs expériences personnelles ou avec des études scientifiques. Mais tu n'as rien écouté. Donc je dois faire quoi? Aussi je sais bien que la vie en société jusqu'à  aujourd'hui ne t'a pas aidée. La mauvaise foi sur la drogue n'est pas née de ta plume, mais elle est une longue tradition, dans un camp comme dans l'autre. Donc je te pardonne, mais à  ton tour, observe que l'idée quand on vient sur un forum d'information, c'est justement de franchir une marche vers plus de maturité et de réalisme. Moins de désinformation et de faux semblants, mais plus de rigueur dans notre approche du problème.

Maintenant si tu choisis le chemin de la coke, et bien bonne route, amuse toi bien sans culpabiliser, prends ton pied quoi, éclate-toi sans honte. Au moins si jamais tu sombres, tu n'auras jamais de regrets et peut-être même que tu me remercieras d'avoir appris à  jouir sans te justifier. Parce que figure-toi qu'on peut être un drogué heureux et qu'on peut aussi être un abstinent malheureux wink

Dernière modification par Syam (24 juillet 2015 à  15:00)


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Mellony
Banni
Inscrit le 03 Jun 2015
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En fait, au delà  du fait de savoir si c'est difficile ou pas, je cherchais avant tout à  me rassurer sur le fait qu'on puisse, vraisemblablement, "vaincre" ses envies lorsqu'elles/avant qu'elles ne deviennent problématiques. Je cherchais surtout à  savoir, si justement, on pouvait taper un peu, beaucoup ou pas, sans passer par la case "addiction".
Je suis navrée si mes questions sont ridicules, ou semblent déplacées, ce n'est vraiment pas mon but.


Tu touches quelque chose de vrai, mes prétextes ne sont sûrement qu'une façade, je le reconnais : car en vrai j'en ai plus ENVIE que BESOIN.
Une partie de moi aime ça forcément. Si j'avais besoin de café pour démarrer la journée mais que je détestais ça et que ça me faisait vomir illico, je n'irai pas me forcer à  en prendre...
Je le fais en ce moment pour des raisons qui à  mon sens "légitiment" un peu tout cela car pour tout avouer, c'est justement ce que tu définis comme une conso plaisir qui m'effraie.
Parce que le plaisir ne pose pas de limite, pas de délai dans le temps, pas de restrictions.
Le plaisir c'est "oh, c'est bon", donc j'y retourne...
Au fond je me méfie de moi-même, et mes ""excuses"" sont plutôt un moyen d'encadrer ma conso. Le plaisir, je veux le garder pour des soirées entre amis, des événements particuliers. Mais le plaisir de taper seule est là  quand même. Simplement ça me fait "plaisir" de commencer ma journée avec une trace qui me donne du peps et me dire que je vais performer par rapport au boulot.
En revanche, dans mon esprit, si je commence à  me dire, tiens, je vais m'en taper une petite avant d'aller bosser car j'aime ça et sans aucun objectif (en plus toute seule, dans mon coin), ça me fait appréhender.
Après peut-être que je suis à  côté de la plaque sur ma façon de voir les choses, honnêtement je n'en sais rien, et c'est important pour moi de me confronter à  moi-même mais également à  d'autres usagers pour cela. Peut être parce que j'ai toujours eu une vision de plaisir = culpabilité ? (

Et je regrette de passer à  tes yeux pour quelqu'un qui lit sans comprendre ou sans se remettre en question car réellement, ce n'est pas le cas. Je ne cherche pas une license à  consommer, je souhaitais simplement savoir si d'autres personnes avaient été dans le même cas.
Je vais raconter un peu ma vie mais j'ai toujours été l'archétype de la fille ultra sage  et depuis que je suis gamine on me ressasse que les drogues c'est le MAL ABSOLU, qu'y toucher c'est faire une croix sur sa vie... Et je me demandais s'il existait des témoignages de personnes qui ont une conso raisonnable, ponctuelle et qui le vivent bien.
Mais en écrivant cela, je me rends compte qu'effectivement, cela rejoint la notion de plaisir... et pas de "tel truc se prépare/tel obstacle sur ma route, donc je tape" : j'ai sûrement tort dans ma manière initiale d'avoir considéré les choses.


Concernant les effets : là  encore je pense que c'est parce qu'on m'a toujours parlé de la drogue comme un truc en mode éléphant rose et compagnie, il est possible que je minimise puisque oui, j'ai des effets certes. Mais quand je lis des trucs  en mode "les consommateurs de C. se sentent surpuissants, les plus beaux les plus ceci ou cela après un rail..." Bof, je ne m'y reconnais pas plus que ça. Je n'ai pas l'impression d'avoir soudain méga confiance en moi ni rien du tout (alors qu'avec l'alcool si, par contre, et je me méfie davantage de la bouteille car elle "m'aide" vraiment à  être quelqu'un d'autre).

Voilà  merci pour ton message en tout cas et d'avoir pris le temps de me donner ton avis.

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Syam
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
Inscrit le 26 May 2015
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Mellony : "En revanche, dans mon esprit, si je commence à  me dire, tiens, je vais m'en taper une petite avant d'aller bosser car j'aime ça et sans aucun objectif (en plus toute seule, dans mon coin), ça me fait appréhender."

T'en taper "parce que tu aimes ça sans objectif", c'est DEJA ce que tu fais, le fait d'y mettre un prétexte n'est pas une protection contre l'addiction, c'est une protection contre ton propre sens critique!
C'est pourquoi je te dis, chercher des prétextes du genre le boulot ou les 10 kilos, c'est bien plus dangereux que la coco elle-même. Ca t'enlève ta capacité de réfléchir à  ce que tu fais, tu te prive toi-même de ton sens critique en croyant de protéger contre les risques, tu te prives de ta bouée de sauvetage! Car après ton gros projet il y aura un autre gros projet et après les 10 kilos, il y aura d'autres soucis, les prétextes c'est pas un problème de les trouver c'est le domaine sur lequel tous les humains brillent par dessus tout! De la même façon que tu te protèges contre ton bon sens aujourd'hui en l’annihilant avec ces prétextes, de la même façon tu le feras aussi demain. Non seulement cette approche n'est pas une protection contre l'addiction, mais c'est même la façon dont tous ceux qui arrivent à  l'addiction on construit leur addiction, en s'enlevant toute chance de réaliser ce qu'ils font avec leur esprit critique.

Donc avant de prendre un rail, ne cherche plus de prétexte, demande-toi si tu veux du plaisir à  crédit ou si tu veux obtenir le plaisir par tes propres efforts. Cette question suffira. N'aies pas peur que la réponse soit "oui". Si la réponse à  cette question est "oui", alors les faux prétextes ne permettront jamais de t'en protéger, de la même façon qu'on ne peut pas se protéger d'un coup de pelle avec de la fumée.

Tu as conscience que poser la limite à  "occasions spéciales entre amis" est le dernier garde-fou avec la CC. Et que tu l'as déjà  franchi. Bon maintenant que vas-tu faire? Si tu dois sombrer je te le dis : tu as bien plus de chances de t'en sortir par une prise de conscience en regardant la réalité plutôt qu'en la maquillant. Donc poses-toi la question la vraie et si la réponse est "oui je veux ce plaisir à  crédit", prends-le et régale-toi. En étant claire avec toi-même tu sauras exactement quoi faire quand tu trouveras que le jeu n'en vaut pas la chandelle. Mais si tu ruses avec toi-même, tu ne pourras pas sortir si facilement du piège, c'est une autre paire de manches.

Molly : "Peut être parce que j'ai toujours eu une vision de plaisir = culpabilité ?"

Ce n'est pas une fatalité, ce n'est pas parce qu'on fait une erreur aujourd'hui qu'on est censés la reproduire à  vie. Tu peux te soigner! Je veux dire se tromper est une chose qu'on peut soigner avec patience et bienveillance, et découvrir qu'avoir du plaisir est ton droit et même un des objectifs tout à  fait raisonnables d'une vie humaine, c'est possible! Jouir sans culpabiliser, c'est aussi possible!

Molly : "Et je regrette de passer à  tes yeux pour quelqu'un qui lit sans comprendre"

Allons Molly, j'ai été un peu cavalier mais tu as vraiment réellement fait obstruction à  ce qui t'a été expliqué, en lisant ton précédent message tu verras bien que je ne dis pas des salades.

Molly : "Je ne cherche pas une license à  consommer"

Si Molly et la preuve est donnée dans la question que tu poses juste après :

Molly : "je souhaitais simplement savoir si d'autres personnes avaient été dans le même cas."

Tu le sais déjà  : tous les addicts ont commencé comme ça. Donc il y a beaucoup de gens dans ta situation.

Molly : "Je vais raconter un peu ma vie mais j'ai toujours été l'archétype de la fille ultra sage"

J'adore c'est trop mignon. Ne change rien, mais être une "fille sage", ça veut pas dire s'interdire le plaisir. Ca veut seulement dire en contrôler la manifestation avec une retenue adaptée (et parfois coquine)

Molly : "et depuis que je suis gamine on me ressasse que les drogues c'est le MAL ABSOLU, qu'y toucher c'est faire une croix sur sa vie"

Oui on m'a dit pareil c'est exactement pour ça que je me suis dépêché d'essayer les drogues avec un soin méticuleux.

Molly : "Et je me demandais s'il existait des témoignages de personnes qui ont une conso raisonnable, ponctuelle et qui le vivent bien."

Il y en a plein! Mais ceux qui y parviennent sont ceux qui ne cherchent pas d'excuse, et qui savent se regarder en face lorsqu'ils décident de se faire plaisir avec de la CC ou autre chose. Je ne veux pas t'empêcher de snifer, personne ne peut t'en empêcher. Je veux te donner un maximum de chances d'être une droguée heureuse, capable d'avoir du plaisir quand elle veut et capable aussi de s'abstenir quand elle veut et d'être heureuse dans les deux cas. Bon tu te traines quelques casseroles pour y arriver, mais avec un peu de franchise, rien d'insurmontable!

Molly : "j'ai sûrement tort dans ma manière initiale d'avoir considéré les choses."

Personne ne te le reproche, comment pourrais-tu avec si peu d'expérience connaître tous les mécanismes vicieux qu'on nous amis dans le crâne? C'est pour ça que tu es venue poser la question à  des gens plus expérimentés non? Donc voilà , accepte la réponse maintenant, elle est pas parfaite, mais elle est issue d'une observation plus longue.

Molly : "j'ai des effets certes"

Oui et tu les décris très bien : "en vrai j'en ai plus ENVIE que BESOIN." C'est un effet.
Comme la société t'as mis dans le crâne des conneries sur les drogues, et que tu ne vois pas d'éléphants roses ni de flash "meilleur que le sexe", tu penses qu'il n'y a pas d'effet et précisément à  cause de ça (des conneries qu'on t'a racontées) tu es incapable de voir le vrai danger. C'est toujours la même histoire. C'est pour ça qu'il faut parfois donner des coups de pieds dans la fourmilière. Que dois-je faire? Il faut bien dire les choses!

Bon maintenant que cela a été mis à  plat et que tu sais reconnaître les casseroles que tu te traines et qui diminuent beaucoup tes chances d'être une consommatrice raisonnée et heureuse -du moins à  court terme et même à  long terme si tu ne changes rien-, on peut, si tu veux, puisque tu ne pourras plus t'en servir d'excuse, discuter de tous ceux qui consomment de façon raisonnée et sont heureux comme ça. C'est effectivement possible avec toutes les substances et il y en a des milliers.
Mais qu'on soit bien d'accord :
cool Un rail tous les jours pour aller bosser n'est pas être raisonné
cool Consommer en se cherchant des excuses n'est pas être heureux
Ca me semble l'évidence même non? Alors puisque pour l'instant tu n'es ni raisonnée ni heureuse, tu n'atteindras pas l'objectif en continuant avec la même méthode qui t'a menée là  où tu es.

Dernière modification par Syam (24 juillet 2015 à  16:17)


Psychoactif propose l'analyse de vos produits (effets indésirables ou inhabituels) de manière anonyme, gratuite et par courrier (dispositif SINTES). psychoactif.org/sintes

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wastedreamor2
coz I've Wasted a Dream or 2
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Je me permets de rajouter une réponse pour rebondir sur la comparaison avec les TCA (Troubes du Comportement Alimentaire).

"j'ai plus peur d'une cuiller de Nutella que d'un rail de coke"
"On est obligés de manger tous les jours".

D'y penser du moins, moi j'étais capable de passer 3jours sans manger, de vivre d'alcool et de laitue ( tous les trois jours la verdure, au cas où je fasse une trop grande photosynthèse).  J'étais anorexique restrictive puis boulimique de 12 à  23ans. Où j'ai fini par arrêter de me purger face à  la dégueulassitude des plats servis sur mon campus. Aussi après un gros boulot sur-moi-même.

J'étais déjà  escorte pour avoir pu finir mes études coûteuses. Je suis partie aux states donc, ensuite j'ai déménagé à  l'étranger, je suis revenue en France, je précise qu'à  l'époque je buvais et fumais beaucoup ( je ne sais pas vivre sans au moins une dépendance à  assouvir), grosse déception sentimentale . Vie à  reconstruire. Besoin d'argent. J'ai refait la "Call-girl 2.0".

Et la coke, parce que je connaissais et que je me faisais pas mal d'argent, un client, je m'autorisais un gramme, pour pouvoir travailler au début, et me reconstruire une vie. Un an et demi plus tard je me shootais, dix ans plus tard c'est aujourd'hui, et même si j'ai été sevrée, hospitalisée, si j'ai réduit drastiquement, si mes rechutes sont moins fréquentes... La coke est devenue mon combat contre moi-même( (sans vouloir dramatiser, c'est juste que j'arrive pas à  me dire la drogue plus jamais, j'aime ça, j'espère juste pouvoir en prendre récréationnellement un jour, sans que ça ne remette tout en cause, mais je suis pas encore prête).

Je suis aussi sous méthadone, à  la base pour mon addiction à  la cocaïne, vu qu'il n'y a pas de substitut. C'est devenu une seconde addiction, même si avant j'arrivais à  gérer des extras d'héro, avec la métha je suis passée à  une addiction aux opiacés. Ca n'a jamais réduit mes envies de coke, sauf pendant la phase "Lune de Miel".
Et je suis toujours capable de faire une crise de boulimie si je stresse trop et que je n'ai pas de drogue/coupe-faim. Comme quoi le fond du problème n'est toujours pas résolu.

Les TCA impliquent ta tendance à  avoir une personnalité addictive ( en tous cas c'est mon cas et ce que j'en pense), tout comme la tendance à  enchaîner les verres, ou abuser des benzos, si tu penses à  la cocaïne comme pouvant t'aider à  te sortir d'une phase où tu es sous pression, c'est déjà  se chercher une excuse...
Il y aura toujours des obstacles, des dead-lines, on sera toujours à  2kg du bonheur et je pense que si tu commences à  voir la c comme une réponse, ce sera une tendance à  la hausse. Et donc le risque d'une réelle dépendance. Aussi pour être opérationnel, si tu en as pris la veille, et après on a toujours une bonne raison. Jusqu'au jour où on veut de la coke parce qu'on arrive à  rien faire sans.

Je ne veux pas dramatiser, la coke a un impact particulier sur moi, c'est la seule drogue pour qui sans tuer père et mère, je peux ne plus être maître de rien à  bord, suffit d'une glissade.

J'ai rajouté mon témoignage parce qu'il est vrai que mes "problèmes de drogue" ont complètement éteint mes TCA. Mais m'ont fait plus toucher le fond que ces derniers. Pour avoir participé à  des groupes & forums de personnes atteintes de TCA (et ils m'ont beaucoup aidée), j'ose présumer que nos personnalités ont une analogie, au moins au niveau du processus d"addiction. Savoir si une addiction est pire que l'autre n'est pas la question, mais ça atteste d'une "tendance à  accrocher" de la personne.

Dernière modification par wastedreamor2 (26 juillet 2015 à  11:03)


"We obey people we don't trust, to buy things we don't need, to impress people we don't like, using money we don't have, for gratifications that don't last, killing animals we don't hate, for pleasures that don't satisfy, dreaming of a life we don't deserve, and praying for an afterlife that doesn't exist : we are a stupid species"   Philip Wollen

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anarcoca
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Salut.
Je suis nouveau, je viens de m'inscrire et m'abonner à  cette discussion. En fait, ça fait aussi écho à  ce que j'ai vécu et à  ce que je vis : quand j'ai commencé à  consommer de la c (il y a 3 ans), je me posais les mêmes questions que toi Mellony, à  savoir est-ce qu'il était possible de gérer ma conso. J'en prenais pour me booster un peu le matin dans mes études, le soir après manger et en fin de semaine pour sortir. Et puis, s'en m'en rendre compte, je changeais les règles tous les jours, je m'adaptais et légitimait une augmentation de la conso; j'ai mis longtemps à  accepter le fait que je ne pouvais plus "gérer ma conso";

Donc, j'ai pas su gérer ma conso et après des mois à  me voiler la face, j'ai bien du reconnaître que la coke faisait partie de mon quotidien. Quand j'ai découvert, sur ce site et ailleurs, la notion de craving, j'ai compris que c'est ça qui était mon pire problème. Chaque limite que je m’imposais, chaque règles que je fixais volaient en éclat, m'entraînant dans une spirale de culpabilité, dépression, croyant que tout cela était du à  mon manque de volonté etc etc.
Après plusieurs mois de sevrage en partie lié à  un départ et à  un changement de vie, je me suis remis à  taper quotidiennement et tape encore quotidiennement. Alors que je sais pertinemment que je ne devrais pas car je fais de terribles descentes, idées noires etc. Ce qui me pousse à  en reprendre pour retarder ce moment. Encore aujourd'hui, quand j'ai de la coke, je continue à  rationaliser mes prises, mais je finis toujours par tout consommer d'un coup. Dans mon cas, je tape seul, chez moi, pour le travail, pour la détente; je fais partie de cercles d'amis et de proches qui sont absolument étrangers aux drogues.

Il y a encore des jours où je pense pouvoir gérer ma conso; et puis je dégringole encore plus fortement. J'ai commencé une thérapie avec un psychiatre, parce que je pense que j'ai une personnalité addictive. J'ai mis du temps mais je l'assumes enfin. Dans mon cas, ce que j'aimerais comprendre, c'est le processus qui me m'amène à  me droguer. C'est bien moi, comme sujet, qui dois régler certains problèmes psy et comprendre pourquoi la coke a un tel effet sur moi.
Je cite :

cool Un rail tous les jours pour aller bosser n'est pas être raisonné
cool Consommer en se cherchant des excuses n'est pas être heureux
Ca me semble l'évidence même non? Alors puisque pour l'instant tu n'es ni raisonnée ni heureuse, tu n'atteindras pas l'objectif en continuant avec la même méthode qui t'a menée là  où tu es.

Je suis tout à  fait d'accord : moi maintenant je cherche un moyen pour pouvoir gérer ma consommation sans me bousiller mon quotidien. Désolé pour ce témoignage un peu décousu. Et merci à  celles et ceux qui témoignent, ça m'aide énormément !

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noibé
Psycho sénior
Inscrit le 30 Jan 2013
786 messages
Ca me fait doucent marrer ceux qui sont sûrs de "contrôler, gérer "comme ils disent mais perso je ne connais personne qui soit mlus forts que de la coke consommée de façon expotentielle bien entendu car la c on l'a diminue pas!!!! Et puis ton corps et ton esprit finissent par ne plus fonctionner comme normal et ça se dégrade avec le temps crois moi j'ai testé. Je n'ai lu que des vérités et des conseils pleins de bon sens parmi ceux qui t'ont repondu, et dans quelques années si t'as la chance d'avoir un dentier , peut-être que t'auras préféré la came aux dents, et puis pu besoin de bouffer, pas besoin de dormir des heures, t'auras 100% de ton temps pour trouver ta chère coke
Penses y dans 10 ouX années quand tu mettras tes dents devant ta glace, je cherche pas a te décourager je te dis ce qu'il se passera pour toi et tout le monde , moi, lui , elle, etc...
Faire de l'escalade en tongs ça peut tuer!!

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anarcoca
Nouveau membre
Inscrit le 26 Jul 2015
5 messages
Du coup je réagis sur le vif pour demander :
1) comment on fait pour créer une discussion ou un forum (je suis ultra nul de nul en informatique...) ?
2) Cette semaine, pour moi, j'ai consommé au taquet (8 - 10 g) et justement j'ai mal aux dents pour le première fois depuis que je tape. Je sais qu'il faudrait que j'aille voir un médecin, oui mais voilà , je crains la réaction de ces derniers. Donc j'aurais voulu en savoir plus au sujet de la nocivité de la c sur les dents (j'ai trouvé que par rapport à  la MDMA)
et 3) sur les rapports des UD avec les docteurs...

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Mellony
Banni
Inscrit le 03 Jun 2015
14 messages
Bonjour à  tous,

Merci pour vos partages de témoignages... Effectivement tout cela m'a bien fait réfléchir de mon côté.
Peut-être que j'ai eu une sorte de "prétention" à  vouloir gérer la coke parce que, pour le moment, je n'en ressens pas l'emprise (et là  encore il est possible que je sous-estime !), mais au final bien entendu que cette phase peut dériver dès lors que je donne un but à  ma conso, car au final c'est l'emprise psychologique qui sera le plus dur à  gérer...(= si on m'enlève la béquille qui me faisait marcher  et que ça fait des mois que je n'ai pas posé mes pieds au sol, je risque de me manger le trottoir vite fait  en essayant de remarcher comme une grande)
et entre autres, j'ai pris conscience du potentiel report de l'addiction boulimie sur la C. que je vois (j'éxagère mais bon, c'est dans l'idée), comme ma "sauveuse". Celle qui va me booster tout en faisant - physiquement - disparaître un problème très important et récurrent dans toute ma vie. Mais en soi, je n'aurai rien réglé du tout. Je me sens très bête de dire ça, car ça paraît parfaitement évident mais je suppose que je me voilais moi-même la face.
Voilà , j'assume ma naïveté (et aussi parce que franchement ça soulage de voir quelque chose comme un "remède", on se sent guérit, capable de tout mais effectivement ce n'est qu'un leurre à  court-terme)

Sans lire vos réponses car je me suis peu connectée cette semaine, j'ai "tenté" de m'orienter vers la conso "plaisir" avec le meuge qu'il me restait. Bilan : plus je tape, plus j'avais envie de taper quand je ne me fixai pas de limites particulières (en gros je me disais : tant que tu en as envie, do it). Je me suis retrouvée des soirées dans un état très chelou, les narines explosées et toute fébrile, légèrement stressée, et avec une réelle difficulté à  me dire "stop" (en fait exactement comme être boulimique, hein, on se refait pas), mais avec un sentiment d'euphorie sympa tout de même.
Et le lendemain, je ne voulais pas du tout y toucher, parce que les "excès" m'avaient un peu dégoûtée, rien que l'odeur me rebutait. Je n'en prenais alors que si j'en avais envie de nouveau (laissant parfois une trace parfaitement dessinée, qui m'attendait des heures durant sur ma table basse, mais parce que pas envie.)
En revanche j'ai tapé quasi tous les jours, des fois plus que d'autres. Mon meuge m'a fait 6 jours.

Mais voilà , effectivement, je ne trouve pas que cette semaine avec C. ait finalement transfiguré ma vie, elle m'a juste permis de ne plus penser à  la bouffe, ce que j'ai vécu comme une libération. Mais retour à  la case départ puisque substituer une addiction à  une autre ne me semble pas une voie pérenne à  suivre...

Donc honnêtement, à  part dans un cadre où l'occasion se présenterait, je pense que je ne m'achèterai plus mes meuges (pour conso solo), préférant quand même de très loin dans un cadre festif la mdma.

Ce qui finalement me renvoie à  mes propres démons et une voie beaucoup plus sinueuse à  emprunter, même si elle a moins de chance de me précipiter au bord d'une falaise à  la fin :)

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noibé
Psycho sénior
Inscrit le 30 Jan 2013
786 messages
Salut mellony
Des scientifiques ont fait 1 expérience : ils ont donné libre accès à  de la coke a des souris,1 fois qu'elles ont gouté au prod elles en ont pris de plus en plus compulsivement et au bout de X jours elles étaient toutes mortes
De plus il suffit que tu vives 1 période difficile pour plonger à  fond et le fond peut être d'1 profondeur terrible,d'où beaucoup ne sortiront jamais
Etre plus fort qu'une drogue dure me paraît etre bien prétentieux,je dis pas
Ça pour toi mais par rapport à  mon existence,je suis conscient d'avoir fait souffrir mes proches mais aussi d'avoir détruit une partie de ma vie
Amicalement

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nokkloom
Psycho junior
Inscrit le 27 May 2015
358 messages
Tu évoques un sujet très récent et assez récurrent chez beaucoup de personnes : le fait de remplacer une addiction par une autre. Ce n'est pas le cas qu'avec les TCA et la drogue, y a plein de trucs qui existent comme ça. Par exemple, pour quelqu'un qui a énormément besoin d'affection, une espèce de dépendance à  l'attention & l'affection (j'ai pas de terme psy pour ça), découvrir une drogue qui le fasse se sentir en confiance et plein d'amour serait une putain de bénédiction. Mais une bénédiction vicieuse, tu vois, parce qu'on en revient toujours à  la même histoire : soigner un souci intérieur en s'appuyant sur l'extérieur.
Personne d'autre que toi ne te soignera.

Toi qui fais de la boulimie et en souffres, tu peux effectivement voir que les "binges" vécus avec la drogue sont (ils l'ont été pour moi en tous cas) exactement les mêmes qu'avec la bouffe, la seule différence étant la substance (bouffe ou drogue). Mais le principe reste le même : on veut penser à  rien, on se remplit pour avoir l'impression de vivre quelque chose sur le moment, et comme ce qu'on prend (bouffe ou drogue, peu importe) nous procure du plaisir, on s'dit que c'est cool, on s'dit de continuer si ça nous plaît, parce que c'est plus facile de s'arrêter à  cette facilité que d'se dire : oula, wait, c'est pas sain c'que je fais et j'vais avoir du mal à  faire demi-tour... Et on s'retrouve vite dans la merde. Sans s'en rendre compte, tu vois.

Je pense que le meilleur conseil qui existe, ce n'est pas nous qui pouvons te le donner mais que toi tu vives une expérience. Ensuite, tu te confrontes à  toi-même (je pense que tu n'es pas dénuée de bon sens, franchement) et tu prends exemple sur nos expériences & nos conseils de vécu. Si on a une certaine sagesse, c'est qu'on la tire de quelque part,on n'invente pas ce qu'on te dit, les gens ici ont plus ou moins l'expérience et son là  pour aider ;  et même si on a chacun des façons différentes de vivre la chose, on reste tous humains, à  tenter de tirer le meilleur de nos bonnes & mauvaises expériences et à  en tirer une force.

Pas besoin de se sentir bête, tu sais. Prends c'que tu as vécu comme une expérience significative. Quand on peut pas deviner, on apprend. Tu ne pouvais pas deviner et tu as appris. On passe notre vie comme ça.

Et je pense que ce que tu as vécu à  la soirée dont tu parles est très significatif de c'qu'on peut vivre avec la coke. T'inquiètes, il m'arrive la même chose, mais je te dis pas forcément ça pour te rassurer : en fait, c'est hyper récurrent. Vu que tu as très probablement une personnalité addictive et une tendance à  reporter des soucis plus profonds sur qqch. de concret (le grand principe des TCA), tu risques de foutre le nez dans la coke (ou autre, je n'sais pas ce que tu aimes) de façon assez compulsive, sans raison, et par là  j'entends sans être raisonnée.

Ensuite, il n'y a pas de "plus fort". La drogue est forte si tu la laisses être forte. Tu peux pas te plaindre d'avoir été détruite de telle ou telle façon par la drogue, parce que la drogue elle y peut rien. Kestuveu, elle prend pas ses p'tites pattes pour aller se coller dans ton nez. C'est bien toi qui prépares ta traces et te l'enfiles en jubilant, c'est bien toi qui vérifie si ton caillou est encore assez gros pour le reste de la nuit et qui te bouffes les doigts au matin parce que tu piges pas trop pourquoi t'as laissé tes impulsions parler avant ta raison. Alors certes, il y a tout l'impact que ça a au niveau du cerveau (avec l'article de bijord super intéressant) mais avant tout il y a toi et ta conscience. Et ça, je te jure que ce n'est pas à  mettre de côté.
Il y a une certaine facilité à  dire "p'tain, cette drogue est trop magique, je peux pas résister". C'est admettre quelque chose qui nous arrange, parce qu'on n'veut pas (et admet qu'on ne peut pas) l'éviter. Il ne vaut mieux pas être trop humble par rapport à  la drogue : y a que toi qui peux décider.

Et si ça peut t'aider, c'est avec cet état d'esprit que je suis sortie de la boulimie.

Dernière modification par nokkloom (03 août 2015 à  23:24)


Ne pas s'éterniser dans la même merde, car même si la merde est une bonne école, on en connaît qu'elle a engloutis pour toujours. | Bukowski.

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