allaitement et méthadone besoin d'une info

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Shaolin
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Salut Soumy,

Cool pour la chambre kangourou, mieux vaut tard que jamais......
Je vais me répéter, mais l'allaitement est tout à  fait possible,  même si on est sous métha.
Mais bon, si tu galères à  faire monter le lait, passe au bib. Ton fils aura été allaité les premiers temps, c'est déjà  super.

Soumy a écrit

Soit vous me dites qu'il faut 48h d'arret de morphine mais le pédiatre m'a dit lui qu'il fallait une semaine voir meme deux pour savoir si tout était ok (ça me parait exagérer tout de meme)

Comme quoi, la façon de procédé est vraiment différente d'un hosto à  l'autre.
Là  où j'ai accouché, la règle était: 48h de surveillance.
Une à  deux semaines.... ouah, quand même!
Au moins tu es sûre qu'une fois dehors, ça voudra dire que ton fils va bien, tu n'auras pas de soucis à  te faire.

Chez nous en France, c'est la pmi qui s'occupe du suivi des enfants (sauf ceux qui ont la thune pour un pédiatre).
Au début, la puéricultrice me laissait plein de messages pour prendre rendez vous (j'étais pas encore sortie de néonat). Je pensais que c'était pour me fliquer, voire me retirer ma fille au moindre doute, et en fait pas du tout.
J'ai fini par accepter un rendez vous, et ça c'est super bien passé. Ils ne s'inquiétaient pas plus que ça pour le bien être de ma fille, ils voulaient juste m'aider du mieux qu'ils pouvaient en fonction de mes besoins et de mes attentes.

De toute façon,  ne t'inquiète pas. Si tu t'en tiens bien à  ton TSO, tu n'as aucune raison de paniquer, on ne te prendra pas ton fils. Et si en plus, ils peuvent t'aider dans tes démarches, ce sera l'occasion de démarrer une toute nouvelle vie, à  tous les niveaux.

Bise


Faut rien regretter... Revendique tes conneries, elles sont à  toi. Et surtout, vis à  fond! On vieillit bien trop vite. La sagesse, ça sera pour quand on sera dans le trou.        Jacques Brel

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medea
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Salut Soumy.
Je suis contente de lire que tout va bien pour toi et ton petit.
C'est chouette que le personnel de l'hôpital l'ai bien choyé pendant son séjour à  la néonat.
Ne crains rien, ton bébé te reconnaîtrait entre 1000, il saura toujours qui est sa maman, d'autant plus qu'elle est aimante comme toi.
Quand je te lis sur ce que tu vis en néonatale, je repense un peu à  la période où mon bébé était à  l'hôpital et quand j'ai pu dormir avec lui.
Je le gardais à  bras tout le temps et une fois rentrés à  le maison, j'ai choisi le cododo pour l'avoir auprès de moi tout le temps. En plus, c'était beaucoup plus simple pour l'allaiter.

Quant au retour à  la maison, ne te fais pas de souci, tout se passera bien.
Tu s'adapteras vite et avec l'aide du Saj, tu n'est pas toute seule et c'est vrai qu'il sont là  pour t'aider, c'est le Spj (service de protection à  la jeunesse) qui retire les enfants aux parents qui ne s'en occupent pas comme ils faut.
Si à  l'hôpital, ils avaient suspecté quelque chose dans ce genre-là , c'est eux qu'ils auraient appelés à  la place.
Soit tranquille, continue à  penser au bien de ton bébé, on ne te séparera pas de lui uniquement parce que tu as un passé difficile.
Le Saj sert à  ça, justement, à  prévenir les situations où on est obligé d'enlever un enfant à  sa famille.

C'est une bonne chose que tu vois un psy, comme tu le dis, c'est bien pour faire le point sur soi-même et se remettre en question. C'est un bon remède contre les addictions car les médicaments ne restent que des palliatifs, ce sont des béquilles mais il un jour, il va falloir apprendre à  marcher sans...et puis, ça montre que tu es volontaire, que tu veux avancer, améliorer ta vie et, donc, celle de ton enfant.

C'est avec plaisir que j'echange avec toi Soumy et quand j'en ai eu besoin, heureusement que, j'ai eu aussi quelqu'un à  l'écoute, comme Shaolin.
Elle est sans conteste de très bon conseil et ce qu'il en ressort, c'est qu'elle est aussi très humaine.

Mon petit pot est maintenant, bien loin des petites mains de mon bébé! Je fais bien plus gaffe qu'avant avec ça, ainsi qu'avec tous les autres médicaments.

Une chose importante dont je voulais te faire part concerne les conseils du pédiatre concernant l'allaitement.
Je crois que je retire ce que j'ai dis précédemment sur ce pédiatre!... C'est n'importe quoi de te conseiller d'arrêter l'allaitement !
J'ai fait beaucoup de recherches, j'ai lu les témoignages sur ce forum même et les pédiatres qui se sont occupés de mon bébé, avant et après sevrage, m'ont toujours encouragés à  allaiter. Ton bébé ne risque absolument pas un nouveau sevrage parce que tu l'allaite et ce, quel que soit ton dosage (à  moins de prendre une quantité énorme!)!
Ton pédiatre ne doit pas connaître le sujet à  fond car sinon, il saurait que les avantages d'allaiter un bébé, qu'il fasse un sevrage ou pas, sont bien supérieur au fait de pas l'allaiter.
Moi, j'ai donné mon lait à  mon bébé pendant plus de 14 mois...il n'a jamais refait un deuxième sevrage !
Il n'a même pas été grognont, ou tendu, ou quoi que ce soit, une fois que je suis passée au lait de croissance.
Évidement, il faut que ça se fasse progressivement et pas seulement parce que tu prends de la métha. Déjà  pour tes seins et puis pour ne traumatiser le bébé, pour ne pas arrêter du jour au lendemain (alterner sein et biberon), ils font même des biberons qui facilitent la transition sein-bireon ( pour l'allaitement mixte, par exemple)
Surtout n'écoute pas ces sornettes !
Si tu veux avoir une confirmation, je peux te donner le numéro de téléphone de pédiatres de l'hosto ou j'ai accouché et même d'un hôpital ou j'avais pris des renseignements là -dessus avant d'accoucher et tu pourra poser la question à  des professionnels qui on l'habitude de mère qui sont dans notre cas.

Je t'encourage vivement à  bien y réfléchir car c'est dommage.
Des t'as de femmes n'ont pas envie d'allaiter (ce qui est un tort, au vu des bénéfices innombrables pour le bébé) car c'est très contraignant et toi qui en a envie on te décourage. C'est fou!

Enfin, la décision t'appartiens, ne laisse personne décider à  ta place.
Les docteus ne détiennent pas tout le savoir (surtout celui-là !) et de temps en temps ce serait bien qu'ils l'admettent (ou qu'ils se renseignent!!!!!)

Excuse mes coups de gueule.
Fais-toi confiance, pèse le pour et le contre et decide en fonction de ton instinct de maman .

À très vite j'espère.

Bises à  toi et à  ton petit chou.wink

"La plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu'il n'existe pas".
   Charles Baudelaire

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medea
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Soumy, voici un extrait d'un documen, parmis des centaines d'autres, trouvé sur internet concernant l'allaitement sous tso.

Impact de l’allaitement

L’allaitement pourrait présenter des avantages spécifiques pour ces enfants. Une étude rétrospective de Malpas et al (1997) sur 121 enfants a constaté que, lorsque la mère était sous méthadone, les nourrissons allaités sortaient de maternité environ 8 jours plus tôt que les nourrissons qui n’étaient pas allaités. Les auteurs concluaient que l’allaitement abaissait la durée d’hospitalisation pour syndrome de sevrage des bébés nés d’une mère traitée par méthadone, mais ne posaient aucune hypothèse sur la raison de cet état de fait. Une autre étude (Ballard, 2001) a suivi 16 enfants dont la mère prenait 30 à  100 mg/jour de méthadone, et a constaté que les bébés qui étaient allaités et ne recevaient aucun traitement par opiacés présentaient un syndrome de sevrage moins sévère, et restaient hospitalisés 8 à  29 jours de moins que les enfants non allaités traités par morphine ou méthadone. Dans la mesure où le taux lacté de méthadone est trop bas pour avoir un impact significatif sur le syndrome de sevrage chez l’enfant, on peut se demander à  quoi est dû cet impact favorable de l’allaitement. A des facteurs présents dans le lait maternel ? Au fait que l’allaitement a un effet calmant et antalgique chez l’enfant ?

Des études ont constaté que le taux d’abandon de l’enfant est plus bas chez les bébés allaités. La succion de l’enfant induit une augmentation du taux d’oxytocine chez la mère, et favorise un état d’euphorie, de calme et d’amour pour son enfant. L’impact d’un comportement différent de la mère allaitante vis-à -vis de son bébé pourrait aussi avoir un impact sur les manifestations du syndrome de sevrage. L’impact émotionnel de l’allaitement pourrait être particulièrement important pour ces mères plus vulnérables, et pour leur enfant.

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medea
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Voici aussi le lien de La Leach League France (La Leach League Internationale est un organisme qui fait autorité internationale en matière d'allaitement et qui travaille avec l'Organisme Mondial de la Santé) où l'on parle des études qui ont été faites sur les bébés allaités par des mères sous méthadone.
Tu peux ne retenir que la conclusion, qui est:...allaiter, même (voir surtout) sous méthadone est bénéfique au bébé!
Tous les bons pédiatres connaissent cet organisme...hmm

www.lllfrance.org>fonds-documentaire

Dernière modification par medea (24 janvier 2016 à  04:59)


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Bonjour,
C'est vrai qu'il ne faut surtout pas contre indiquer l'allaitement à  cause de la Méthadone. Par contre, il arrive  que l'allaitement maternel soit insuffisant pour des raisons diverses et qu'on soit forcé de passer au biberon. En principe l'association des 2 serait une bonne chose mais il arrive que le bébé choisisse et comme c'est des gros feignants ils préfèrent le biberon.  C'est peut être pour ça que le pédiatre a conseillé l'arrêt de l'allaitement.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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medea
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e

Soumy31 a écrit

Le pédiatre m'a conseillé d'arrêter l'allaitement étant donné qu'il ne boit plus mon lait depuis lgtps (j'ai essayé par tout les moyens de le faire monter ça commencait enfin à  marcher)il ne reçoit plus de morphine. Il est
définitivement sevrer de tout donc ce serait bête de prendre un risque meme si la métha qu'il y a dans mon lait reste infime je veux pas risquer une mini rechute. Qu'en pensez vous? ça m'attriste moi qui adorait l'allaiter mais bon c'est son bien être avant tout!

Ben voilà , le pédiatre de ton bébé s'en est pris plein la tronche, de ma part, pour rien le pauvre!hmm
J'aurais dû relire avant d'accabler ce pauvre doc qui s'est manifestement bien occupé de ton petit.fache-non-non
En fait, le bébé ne buvait plus ton lait? Autant pour moi!hmm

Quand mon bébé était en néonat, mon lait a mis du temps à  monter et j'ai dû stimuler la montée de lait en utilisant, plusieurs fois par jour, le tire-lait.
Bébé s'énervait car il avait faim et mes seins n'exprimaient pas beaucoup de lait et comme il dormait beaucoup, ça n'arrangeait rien.hmm

On m'a tout de suite proposé le lait de suite de l'hôpital mais je voulais absolument allaiter mon petit et je ne voulais pas céder à  la facilité.
Donc, on m'a proposé, en attendant, de combiner les 2. 
D'abord donner le sein à  bébé et, après avoir calculé la quantité ingérée par la pesée avant et après la tétée, compléter avec le lait de suite. Mais, attention, pas au biberon mais à  la paille ou à  la sereingue ou encore à  la cuillère! Cela pour éviter que le bébé ne choisisse la facilité et donc le biberon!

Progressivement, j'ai eu beaucoup de lait et on a plus eu besoin de compléter avec le lait de suite. :)
Bon, bébé continuait à  s'endormir au sein mais ça c'est un autre problème...pasdebol

Dernière modification par medea (24 janvier 2016 à  23:33)


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medea
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Hep Soumy ! salut
Comment se passe ta "cohabitation" avec ton petit mignon?
J'imagine bien! Tu as décidé de retenter de l'allaiter ou pas, finalement?
C'est bientôt la sortiiiiiie!smiley-gen013
Grosses bises à  vous 2:)

Dernière modification par medea (24 janvier 2016 à  23:39)


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Melanie85
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Soumet 31 ,
Je suis vraiment désolé de ne pas avoir vue ton message avant car j'aurai pu te conseiller sur ton allaitement.
Avec la façon dont on t'a séparé de ton bébé,l échec de ton allaitement était clairement annoncé.
Je suis maman sous méthadone et j'ai allaiter ma première fille 10 mois.Mon fils,lui est toujours allaiter et il a bientôt 2ans.
J'ai donc une grande expérience de l allaitement,sous substitution aussi.
Tout d abord,pour ton enfant,il n y a aucuns risques,même à  l arrêt de l allaitement.
Au contraire,il n y a au niveau de la santé que des avantages malgré la présence de méthadone.
Ensuite,les personnes qui s occupait de ton bébé n ont apparemment pas les connaissances nécessaires en allaitement.
Parce que, un allaitement se fait à  la demande,c est a dire,à  chaque fois que ton bébé se réveil,il doit être nourri.
Un bébé qui reçoit du lait maternel (même au biberon)va se réveiller la majorité du temps toutes les 1h30 à  2h30. Rarement toute les 3 ou 4h comme au lait de vache.
Pour comprendre comment marche l allaitement,il faut comprendre que contrairement au lait de vache,le lait maternel se digère en une demi heure et que la quantité que le bébé boit au sein est différente d une tétée à  l autre.

Que le lait aussi est différent d une tétée à  l'autre si le bébé n a pas bu entièrement le lait présent dans le sein.
En faite,au cours d une tétée,il y a 3 laits différents:le premier lait est riche en eau ,sucre et en minéraux-le deuxième lait est riche en protéines-le troisième lait est riche en lipides (c est le lait de fin de tétée,le plus important,c'est lui qui fait grossir ton bébé et développe son cerveau).Se sont les lipides qui vont rassasié ton bébé.

Si ton bébé n a pas bu assez de lait de fin de tétée,il se réveillera au bout d à  peine une demi heure et il faudra l allaiter.

Pour maintenir une lactation normal,il faut allaiter très souvent.

J'ai vécu la même chose que toi pour ma fille,je devais tiré mon lait la première semaine.C est n importe quoi et je suis certaine que ma fille à  été surdose en morphine à  cause de celà .
Car,un bébé allaiter qui est nourri au biberon de lait maternel va pleurer très rapidement ,les soignants qui ,pour beaucoup n y connaisse pas grand choses vont mettre ça sur le compte du sevrage parfois.

La succion pendant le sevrage est aussi très bénéfique pour le bébé,sa aide à  apaiser le bébé en envoyant des endorphines.

En tout cas,si tu tiens vraiment à  allaiter ton bébé,je peux t aider pour une relactation.

Surtout que tu es mère célibataire et pouvoir allaiter son enfant la nuit en restant au lit,c est vraiment un luxe à  ne pas négliger!

Dernière modification par Melanie85 (25 janvier 2016 à  00:28)

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Las Vegas PaRano
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Ah bah moi je n'ai pas allaiter car on me l'a clairement déconseillé alors que je souhaitais vraiment pour le bien de ma fille ! À l'époque je ne savais pas grand chose à  ce sujet j'ai donc fais confiance à  l'équipe médicale ! sad

Je n'ai pas eu de chambre kangourou et on n'avais pas le droit d'y aller la nuit!
Dur dur, heureusement l'équipe médicale était sympa dans l'ensemble, même si une exception me refusait le peau à  peau!

Terrible moment, et tout ça m'a pas aidé car du coup je culpabilisé énormément d'infliger ça à  ma fille!
Maintenant tout ça c'est derrière nous!

Pour le deuxième je ne ferais pas les mêmes erreurs...

Et noté "syndrome de sevrage" sur le carnet de santé c'est moyen je trouve, car niveau confidentialité c'est pas terrible je trouve!

Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur, et rien d'autres...

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Shaolin
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Je ne me rappelais pas que tu avais autant morflé à  la naissance de ta fille, LVP sad
Y a encore du boulot!

J'ai un colloque à  Toulouse dans quelques semaines sur le thème de la maternité et des addictions, je vous promets de bien faire remonter tous vos témoignages, les filles!
Tout ce qui se dit ici a son utilité, en tout cas j'y veillerai! Merci à  vous toutes pour vos témoignages merci-1

Médéa a écrit

Ben voilà , le pédiatre de ton bébé s'en est pris plein la tronche, de ma part, pour rien le pauvre!hmm
J'aurais dû relire avant d'accabler ce pauvre doc qui s'est manifestement bien occupé de ton petit.
En fait, le bébé ne buvait plus ton lait? Autant pour moi!

C'est vrai qu'il faut être prudent avec les témoignages, on ne sait pas tout du personnel médical, de la santé du bébé, des antécédents médicaux, mais aussi du ressenti de la maman qui n'est pas toujours objectif du fait de la fatigue nerveuse et des épreuves rencontrées à  la naissance de bébé.
Certaines équipes aimeraient faire mieux, mais faute de place et de moyens suffisants, elles ne peuvent pas assurer une prise en charge adéquate, et ça pour tous les enfants, pas seulement ceux en syndrome de sevrage.

Après, c'est clair qu'il y a des hostos et maternités qui laissent franchement à  désirer et qui ont 15 ans de retard sur le sujet, avec du personnel jugeant. Mais ce n'est pas le cas partout heureusement.

Pour l'allaitement, Soumy y avait été encouragé. Je ne pense pas que l'équipe médicale ait changé d'avis sur la question en quelques jours, donc j'aurai tendance à  penser qu'ils s'y connaissent un minimum, même si le protocole a l'air totalement différent de là  où j'ai accouché.
Mais bon, on ne vit pas dans le même pays non plus!

Bise.
Shao

Ps: merci Médéa, ça me touche beaucoup merci-1


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Shaolin
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Mélanie85 a écrit

Un bébé qui reçoit du lait maternel (même au biberon)va se réveiller la majorité du temps toutes les 1h30 à  2h30. Rarement toute les 3 ou 4h comme au lait de vache.

On ne donne pas de lait de vache aux nourrissons, même si ils ne sont pas allaités.
Le lait de vache, ce n'est pas avant le premier anniversaire. Avant ça, c'est lait maternel ou lait infantile et lait "de suite" à  partir de 6 mois.
Le lait infantile est fait pour se rapprocher au maximum du lait maternel.

Ce n'est pas aussi bien que l'allaitement maternel c'est sûr, surtout pour des enfants en syndrome de sevrage, mais si l'allaitement devient problématique, ça joue sur l'enfant, et aussi sur la mère qui culpabilise de la situation, et dans ce cas là , ça n'est plus vraiment un avantage...


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Melanie85
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Shaolin,

Je ne suis pas une pro allaitement,une mère comme je les vois sur certains groupes qui culpabilise les mère parce qu' elle donne le biberon.
Mais y a rien de mal à  dire la vérité,le lait en poudre est belle et bien du lait de vache améliorée.


Composition du lait infantile : un lait de vache « revu et corrigé »
Le lait infantile est une préparation à  base de lait de vache. Mais pour qu’il se rapproche au mieux du lait de la maman, il subit quelques transformations. Principale modification de ce lait si particulier : « la réduction de la teneur en protéines – avec équilibrage des différentes variétés de protéines  comme la caséine et les globulines – et une diminution en sels minéraux. On va aussi ajouter du fer et certaines vitamines (vitamines K et D) », explique le Dr. Bernard Bedouret.  Comment procède-t-on à  se rééquilibrage ? Si certaines marques « remplacent les graisses animales par des graisses végétales », d’autres ont entrepris d’intégrer des lipides laitiers dans leur formule. L’objectif : proposer aux bébés des laits sans huile de palme qui répondent parfaitement à  leurs besoins.

Je ne suis pas une idiote non plus,j'ai aussi donner du lait maternisé à  ma fille à  partir de 6mois car j'en avais marre d allaiter donc je ne suis pas l extrémiste que tu as l'air de vouloir me faire passer.Je ne juge aucunement les maman qui n allaite pas mais c est pas parce qu' elle vivent un sentiment de culpabilité qu'elle doivent saboter (car c est belle et bien du sabotage)l allaitement des autres.

Je parle de sabotage car les conseils ou remarques du genre:t es sure que tu as du lait? Tu es sur que ton lait est assez riche? T es sur qu' il a pas faim? Ou encore. Il a bu y a une heure,tu vas pas encore l allaiter! Tu l endors au sein!  Tu l allaite encore à  son âge! 

Toutes ses remarques complètement sans fondement sont toujours donner par des femmes non allaitante,donc sans expérience et souvent mal informé.J y vois souvent quand même une jalousie et culpabilité mal assumer.

Bref,sinon je voulais surtout faire en sorte que soumy sache (vue qu'elle avait l air d avoir un vrai désir d allaiter) qu elle peut toujours allaiter,que la façon dont le personnel l a séparé de son enfant,il est clair que l allaitement était foutu à  l avance.

Les maman font se qu'elles peuvent,mais quand l information n est pas là  pour les mères qui veulent allaiter,je trouve ça honteux quand on connaît les avantages de l allaitement.

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Shaolin
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Je n'ai jamais dit que tu étais idiote, Mélanie.
Mais ton propos n'était pas très clair.
Quant au lait infantile qui ferait dormir comme le lait de vache... C'est très relatif, les enfants étant tous différents. Perso, ma fille dormait 2h30 à  tout cassé, même avec du lait infantile, ou lait de vache modifié si tu préfères.

Mélanie, le fait que nous soyons mères et ayons vécu cette expérience malheureuse qu'est le syndrome de sevrage ne fait pas de nous des expertes non plus.
Je ne me permettrais pas de critiquer systématiquement le travail des équipes soignantes, car je ne suis pas médecin ni pédiatre, et surtout je n'ai pas accès au dossier médical du bébé, donc je me garderai bien d'être aussi catégorique que toi quant à  l'incompétence des médecins (sauf quand c'est évident, bien sûr!).

Comme le dit si bien Prescripteur, il y a pleins de raisons qui font que l'allaitement peut échouer. Je suis tout à  fait d'accord avec toi quant au fait que les conditions n'étaient pas idéales pour un allaitement réussi, mais ce n'est pas forcément par mauvaise intention ou incompétence.
Dans chaque service, il y a des galères de ce types, et pas seulement pour les mamans substituées.
Moi j'ai vu une maman, dans l'hôpital où j'étais, devoir gueuler pour qu'on ne mettent pas ses triplés dans 3 hôpitaux différents par manque de place. Et elle n'a évidemment jamais eu de chambre kangourou pour ses triplés.
Je peux te garantir que l'équipe soignante était dégoutée de ne pouvoir faire autrement que de les mettre dans 3 chambres séparées. Ils ne font pas toujours comme ils le voudraient, même si ils savent bien que ce n'est pas l'idéal du tout.

Je ne dis pas non plus qu'ils font tous bien, loin de là , y a encore beaucoup de boulot, mais il ne faut pas toujours remettre en cause le travail des médecins, surtout avec si peu d'éléments à  notre disposition.

Ce que je souhaiterais, c'est que Soumy ne culpabilise pas, même si elle a dû arrêter l'allaitement. Parce qu'elle a tout essayé malgré les circonstances pour faire au mieux pour son fils.
Un post rageur de ma part à  l'encontre des soignants ou les remettant en cause (avec, encore une fois, si peu de données) ne l'aidera pas à  se sentir mieux.
Surtout que dans son cas, personne ne lui a rien contre indiqué quant à  l'allaitement.

Au fait Soumy, des nouvelles?
Parce qu'on cause, on cause, mais on ne sait pas comment vous allez tous les deux aujourd'hui?

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Las Vegas PaRano
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Shaolin a écrit

Je ne me rappelais pas que tu avais autant morflé à  la naissance de ta fille, LVP sad
Y a encore du boulot!

Malheureusement oui, mais c'est du passé, ce n'est plus qu'un mauvais souvenir!

Et puis, le fait d'en parler, cela permet à  d'autres mamans ou futures-mamans, de connaître leurs droits, ce qui est faisable ou non et surtout ce qui est bon pour leur bébé !

D'où l'importance d'avoir les bonnes infos au bon moment!

@Shaolin : existe-t-il des tracts d'informations destinés au mamans sous TSO (qui parle de la maternité, du syndrome de sevrage, allaitement, nursing spécifique du nourrisson, etc...)?
Car je trouve qu'il serait pas mal d'en avoir qui rapporte les principales informations !
Car dans mon csapa, y'avait des tracts divers, mais pas du tout sur ce sujet!


Shaolin a écrit

Au fait Soumy, des nouvelles?
Parce qu'on cause, on cause, mais on ne sait pas comment vous allez tous les deux aujourd'hui?

Bah oui, on veut des nouvelles !
J'espère que tout va pour le mieux !
Pleins de bonnes choses!


À très vite!

Dernière modification par Las Vegas PaRano (25 janvier 2016 à  22:49)


Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur, et rien d'autres...

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Melanie85
Nouveau Psycho
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Je crois surtout que tu me prêtes des intentions et des propos qui ne sont pas les miens.

Certains bébés peuvent bien sur se réveiller souvent avec le lait maternisé,mais les normes qu'ont donnes aux mamans ,c est bien toutes les 3 ou 4h entre chaque biberons.Alors qu' au sein,tu peu posé la question sur un site de mamans allaitantes,les bébés boivent dans la plus grande majorité toutes les 1h30 à  2h.C est un fait ,je ne l invente pas.

En matière d allaitement,en effet,je suis convaincu de l incompétence de beaucoup de soignants.
Nous n avons pas la culture de l allaitement en France et beaucoup de soignants ont eux mêmes échoué dans leurs allaitement en abandonnant ou en ayant écouté les mauvais conseils.Pose la question à  un généraliste par exemple ,il reçoit  1h de cours sur l allaitement pendant ses études.
On a le droit d abonner,sa ne fait pas de nous une mauvaise mère,mais ce que j'accepte moins c est l absence de soutien quand on veut allaiter.
Je ne suis pas la  seule à   être convaincu que les conseils laisse à  désirer dans beaucoup de maternité car je fréquente régulièrement les réunions de la leche league où je rencontre des mamans et des conseillères en lactation .
La majorité des mamans disent qu'à  chaques difficultés ,le biberon est proposé,voir imposer(exemple,donner des biberons sans prévenir la mère.)C est quelque choses qu' ont entend régulièrement.
Ma petite soeur à  accouché d un petit garçon le mois dernier justement.Une nuit ,le personnel n a jamais voulu venir l aider à  mettre son fils au sein,soit disant le petit n avais pas faim.Le lendemain,les autres soignants lui ont reprocher de ne pas l avoir assez nourri.
A son premier bébé, pour la tétée d accueil,ils lui on laisser la petite sur un sein 1h,elle avait le sein en sang.
Dans mon cas,pour mon premier accouchement à  Reims,j ai dû pesé ma fille avant chaque boire et après chaque boire pour qu' ils contrôlent les quantités bu.Du grand n importe quoi .Ma psy de l époque ,pro allaitement et maman de 5enfants allaiter à  dû aller plaider ma cause.
Elle même ma dit,"tu as été forte car peu de mère aurait supporter ça".
En effet,car la mère se dit "mon lait ne viendra pas",et qu il n y a aucune raison pour que le bébé français soit différent de l africain ou du japonais qui attend la monter de lait de sa mère,sans en risquer sa vie

J aimerais vraiment en tout cas,savoir qu'elle est la raison médicale qui justifie qu' ont arrête l allaitement!
Tu parles peut-être de manque de lait.Si l allaitement est mener normalement,le manque de lait n existe pas.Y a qu' en occident qu' ont parles de manque de lait.Même dans les endroits les plus pauvres d Afrique,les femmes ont du lait .

En tout cas,les messages de soumy montre une maman motivée,qui n avais pas l'air d avoir de vrai problèmes dans son allaitement en dehors de la séparation d avec son bébé.

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bighorsse
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Prescripteur a raison l allaitement maternel peut ne pas être suffisant ou bien le bb ne parvient pas à  téter et est donc insatisfait ...pour le mien j ai donc dû m adapter a mon bb : après deux mois d allaitement il a fallu opter pour les deux formes d allaitement : mon lait en le tirant avec une machine et donner le biberon ...on m à  conseiller d ajouter une farine ...et de lui donner une tutute entre les " repas" ...et tout c est bien passé

l angoisse est le vertige de la liberté

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Melanie85
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Moi aussi j'ai donné la tetine à  mes enfants et il n y a pas eu de problème.
Pour les biberons donner à  ma fille non plus mais c est pas le cas de tout les bébés.
La petite de ma soeur n a jamais su tétée au sein après avoir pris le biberon,C est assez connu la confusion sein tétine.
Ensuite,ma fille qui a reçu beaucoup de biberon ne faisait absolument aucune différence entre sein et biberon,zéro réaction au sevrage et manque de lait pour moi très rapidement.
Mon fils qui n a reçu aucun biberon avant ses 4mois,au contraire de ma fille, n a jamais voulu boire au biberon et à  arrêter la tute lui même à  2mois !
Introduire les biberons dès la naissance chez un bébé où la maman a un désir d allaitement,c est prendre le risque de ne pas avoir assez de lait car pas assez de stimulation des seins ou de créé une confusion sein tétine avec un enfant qui ne veut plus du sein ou ne voit plus de différence.

Sinon,les trois premiers jours,il est normal d avoir un bébé qui veulent être au sein très souvent car c est lui qui provoque la monter de lait,plus il tète,plus il y aura de lait rapidement et en quantité.

Après je comprends bien que devoir mettre nos seins à  disposition 24h sur 24 à  son enfant est dur mais l allaitement c est justement avoir confiance en notre nature et n avoir aucuns contrôles sur les choses.Tout le contraire de l éducation et la médecine occidentale.

à‚pres ses conseils s adresses  avant tout aux mamans qui veulent un allaitement de plusieurs mois ou année et exclusif.
Si on désir faire un allaitement mixte,il faut savoir que dans le temps,sa ne tient pas.Les seins finiront par ne plus produire assez de lait.

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Melanie85
Nouveau Psycho
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Voilà  le document de la lol France sur le laitAA 26 : Manque de lait : mythe ou réalité ?

Cet article a paru dans Allaiter Aujourd'hui n°26, LLLFrance, 1995

Manque de lait ! mythe ou réalité ?

Avec les douleurs de mamelons, le manque de lait - réel ou supposé - est sans doute la raison la plus fréquemment invoquée pour arrêter l'allaitement. Pourtant, "dans les sociétés traditionnelles, même les femmes qui vivent dans des conditions d'hygiène défectueuses, qui sont mal nourries et souvent malades, qui accomplissent des tâches physiques exténuantes et chez qui on note le plus grand nombre d'enfants de petit poids de naissance, ont presque toujours du lait. Par exemple, dans le travail collectif de l'OMS sur l'allaitement au sein (1), on a trouvé que sur un total de 3.898 mères étudiées au Nigéria et au Zaïre, aucune n'était incapable de secréter du lait" (2).

L'insuffisance de la lactation semble être un phénomène réservé aux pays industrialisés et aux groupes socio-économiques favorisés des zones urbaines des pays en développement...

Comment l'expliquer ? Peut-on se satisfaire des raisons invoquant les "conditions de la vie moderne", le "stress de la vie urbaine", le travail des femmes, etc. ?

Il semble en fait que mis à  part un tout petit nombre de causes purement physiologiques, les raisons sont plutôt à  trouver dans un manque d'information sur l'allaitement au sein, un manque de connaissance sur ses mécanismes, un manque de confiance en sa capacité à  allaiter et un manque de soutien pour surmonter les difficultés des débuts.

Quand il y a une cause physiologique

D'après une expérience clinique limitée dans des pays industrialisés, il apparaît que l'insuffisance de la lactation due à  des causes purement physiologiques ne représente au maximum que de 1 à  5% des cas. Des observations faites dans des sociétés traditionnelles semblent indiquer des chiffres encore plus bas (2).

Que recouvrent ces quelques % ?

D'abord des femmes dont la glande mammaire s'est mal développée dès la vie embryonnaire (agénésie) ou à  la puberté (hypoplasie). Une telle anomalie (qu'on peut soupçonner si les seins, déjà  petits, ne changent pas du tout de volume en cours de grossesse) est rarissime et, de plus, souvent unilatérale.

Ensuite - mais c'est là  aussi très peu fréquent - des femmes atteintes d'un trouble hormonal important (trouble de l'axe hypothalamo-hypophysaire, en général connu avant la grossesse, car il entraîne d'autres troubles endocriniens).

Il ne faut pas oublier le cas des femmes qui ont subi une intervention chirurgicale aux seins. Plus que la chirurgie d'augmentation, la chirurgie de réduction mammaire peut avoir des conséquences sur la lactation. Plus la masse enlevée a été importante, plus la glande mammaire est susceptible d'avoir été lésée. Il est alors presque inévitable que des canaux lactifères aient été sectionnés. Et si le mamelon a été déplacé et repositionné, ce sont tous les nerfs et tous les canaux lactifères qui auront été sectionnés (3).

Cela dit, il est impossible de prédire le devenir de l'allaitement, qui est très souvent possible (4), même s'il pourra être nécessaire de donner des compléments (5). Le seul moyen de savoir est... d'essayer !

D'autres causes possibles du manque de lait incluent : une grande fatigue ; un stress, un deuil, une dépression sévère ; une hémorragie grave en tout début de lactation ; une maladie de la mère chronique (hypothyroïdie non traitée, diabète non équilibré, anémie sévère) ou aiguà« (en cas de fièvre, il est fréquent qu'on mange et boive peu, ce qui peut entraîner une baisse momentanée de la lactation) ; une alimentation gravement carencée en quantité et/ou en qualité, ce qui est rarement le cas en France (6) ; une déshydratation (7) ; une rétention placentaire (par persistance des hormones de la grossesse) ; la prise de certains médicaments (Parlodel° parfois donné en routine, pilule contraceptive contenant des oestrogènes, Atropine, diurétiques, certaines tisanes...) ; une nouvelle grossesse.

Quand la conduite de l'allaitement est en cause

Dans l'immense majorité des cas cependant, la cause du manque - réel - de lait n'est pas physiologique, mais tient à  une non-compréhension de la base même de la lactation : la loi de l'offre et de la demande, qui fait que plus le bébé tète, plus il y a de lait, moins le bébé tète, moins il y a de lait.

Quand une mère manque de lait dans les premiers temps de l'allaitement, c'est très souvent parce qu'elle a suivi les conseils erronés qu'elle a reçus : mise au sein retardée, séparation d'avec le bébé pour la nuit, limitation du nombre des tétées, limitation de la durée des tétées, respect absolu d'un écart minimum entre les tétées, un seul sein par tétée.

Dans la plupart des cas, il suffirait alors de laisser le bébé téter vraiment à  la demande (à  condition qu'elle soit assez fréquente) pour voir la lactation augmenter très rapidement.

Malheureusement, très souvent, dans les cas où le nouveau-né perd trop de poids, ne reprend pas assez vite son poids de naissance, ne prend pas assez de poids, on va dire à  la mère : "Vous n'avez pas assez de lait, il faut donner des compléments". Compléments qui, en plus de tous leurs effets iatrogènes possibles (confusion sein-tétine entraînant des problèmes de succion et des douleurs de mamelons, risque d'allergie, perturbation de la flore intestinale) vont accentuer l'insuffisance de la lactation. En effet, le bébé, "calé" par les compléments, va moins téter, moins stimuler les seins. Moins de lait va être fabriqué, et l'on rentre dans un cercle vicieux rapidement infernal : le bébé, de plus en plus frustré au sein, va réclamer des compléments de plus en plus importants, ira même jusqu'à  refuser le sein. Et voilà  comment tant de bébés sont sevrés du sein au bout de dix ou quinze jours, sans que la mère comprenne ce qui s'est passé...

Quand il y a des problèmes de succion

L'allaitement étant par définition une relation à  deux, les problèmes peuvent également venir du bébé. S'il tète peu et/ou mal, il ne va pas stimuler correctement les seins et les terminaisons nerveuses de l'aréole. Le message enjoignant de faire fabriquer du lait ne va pas bien arriver au cerveau, et l'on peut ainsi aboutir à  une insuffisance de la lactation.

Ces problèmes de succion peuvent être là  dès la naissance : bébé somnolent, léthargique, hypotonique, parfois suite aux anesthésiques donnés à  la mère pendant l'accouchement ; mais aussi bébé hypertonique ; prématurité, post-maturité, retard de croissance intra-utérin ; anoxie, hypoxie ; trisomie, anomalies génétiques ; myasthénie, maladies neuro-musculaires ; pathologies de la bouche (8).

Ils peuvent apparaîtrent en cas d'ictère sévère qui, ainsi que la photothérapie, rend le bébé somnolent, et en cas de muguet important qui peut rendre la tétée douloureuse.

Mais dans la plupart des cas, ils sont malheureusement créés de toutes pièces par une conduite inappropriée de l'allaitement. Notamment par le don de biberons de complément qui chez beaucoup de bébés, vont entraîner une confusion sein-tétine : la façon de prendre le biberon et la façon de téter le sein étant complètement différentes, ces bébés, surtout s'ils ne savent pas très bien téter au départ, ne sauront plus du tout le faire après un seul biberon.

Les "bouts de sein" présentent le même risque de confusion sein-tétine. De plus, la bouche du bébé n'étant plus alors en contact direct avec l'aréole, les terminaisons nerveuses de celle-ci sont mal stimulées, le message envoyé au cerveau plus faible, et par conséquent la quantité de lait produite baisse et peut se révéler rapidement insuffisante (selon une étude anglaise, le "manque à  gagner" représente de 20 à  60% selon les modèles de bouts de sein).

Les fausses alertes

Pour finir, on peut aussi mentionner tous les cas où la mère et/ou son entourage croient à  tort à  une insuffisance de la lactation. Il est bien sûr impossible de les chiffrer, mais à  entendre les histoires qui se racontent, ils doivent être relativement nombreux.

Il y a d'abord le bébé qui "réclame" beaucoup, qui voudrait être toujours au sein, qui dort peu, etc. Il se peut que la conduite de l'allaitement soit à  revoir, il se peut que ce soit un bébé "aux besoins intenses" (9) ou un bébé qui a un besoin de succion particulièrement développé. Malheureuse-ment, cela va trop souvent être interprété comme le signe que le bébé meurt de faim, et qu'il faut lui donner des biberons...

Beaucoup de mères, ensuite, croient qu'elles n'ont plus de lait quand, l'allaitement bien établi, leurs seins redeviennent souples et moins volumineux, et ne coulent plus entre les tétées. Ce qui est un bon signe d'adaptation et un gain de confort, et non pas une baisse de lait !

Enfin, quand les bébés grandissent, ils ont à  certaines périodes des "poussées de croissance" (où ils peuvent prendre jusqu'à  deux centimètres en moins d'une journée (10) !) pendant lesquelles ils ont brutalement besoin de plus de lait. Une seule chose à  faire alors : leur donner plus souvent à  téter, comme ils ne manquent d'ailleurs pas de le demander ! Et ne pas croire qu'on n'a "plus assez de lait"...

En conclusion

De ce qui précède, on peut conclure qu'il est très rare de ne pas pouvoir remédier à  une insuffisance de la lactation, même quand la cause en est physiologique. Encore faut-il savoir faire un diagnostic correct, apporter des solutions adaptées qui remettent l'allaitement sur ses rails, et aussi ne pas être aveuglé par le fait que le bébé est allaité au point de ne pas aller chercher plus loin une pathologie possible. On voit encore trop souvent des bébés qui ne prennent pas de poids, ce dont on rend responsable la quantité ou la qualité du lait de la mère, pour s'apercevoir ensuite qu'une infection urinaire en est la cause...

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Soumy31
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10 messages
Coucou tout l'monde,

Comment allez vous? Désolé de pas avoir donné de nos nouvelles plus tôt mais je n'ai pas vraiment eu l'temps, il s'en est passé des choses :)

Voilà  bébé est enfin chez moi! On est sorti jeudi! Yooouuupppiiiee!! Quelle joie, quel soulagement, du pur bonheur. Il sera resté environ 1 mois et demi à  l'hosto. il a eu droit au test du sommeil et comme les résultats étaient bons, le pédiatre nous a donné son consentement à  condition de le voir après le week end.
En tout cas, le test du sommeil s'est très impressionnant de voir tout ses files sur sa tete ça m'a fait peur et Noam n'était pas content, il a hurlé et 'jai eu vraiment dû mal à  le calmer. D'ailleurs, cette nuit la j'ai craqué de le voir comme ça et c'était la dernière nuit, j'ai eu le contre coup de tout ça.

Avant la sortie, j'ai eu un rdv avec le Saj ça c'est bien passé (sauf qu'on m'a prévenu tard que je saurai suivi par le Saj) La femme qui me suit devait passer chez moi pour me parler et voir ou l'enfant allait vivre.

Avant de rentré chez moi j'ai préféré passer le week end chez mes parents pour pas être seule avec le bb directement en sortant de l'hosto et puis toute ma famille avait que je reste, mes frères et soeurs ont enfin pu prendre le petit dans leurs bras:)

Je suis rentrée à  mon appartement dimanche. La sage femme est déjà  passé deux fois, je suis suivi aussi par une femme de l'ONE. Je vois pas trop l'utilité d'être suivi par les deux car elles font partiquement la même chose mais bon c'est le Saj qui veut ça. Le Saj voulait savoir si j'aurai du soutient une fois dehors, j'ai dit oui ma mère et j'avais l'aide familiale qui venait déjà  chez moi (aides aux courses, repas, ménages, repassage etc..) Le Saj m'offre 4h en plus.

La sage femme est passé aujourd'hui, elle était étonnée de voir que mon bébé était si éveillé et souriant, bien calme. il lui répondait même :) Elle m'a dit qu'elle le trouvait beaucoup mieux qu'avec eux. Je lui ai dit que c'était normal qu'il avait été en manque de sa maman. Elle m'a avoué que c'est vrai que l'hopital était pas bon pour les bébés et elle déplore aussi le fait qu'on sépare les mamans de leur bout de chou. J'espère qu'un jour ils feront qqch pour ça!

Dsl jai pas encore lu tout ce que vous avez écrit sur l'allaitement, je ne l'aillaite plus. Je lui donne du Nan ar 1 et c'est terriblement cher tout ça. je n'ai plus tiré mon lait depuis presque une semaine donc je sais pas si c'est récupérable?? Enfin je vais lire un peu tout ce qui a été dit sur l'allaitement ici mais je voulais vous donner vite des nouvelles et j'ai vu qu'il avait pas mal de mouvement sur le post

Voilà  donc maintenant suis à  la maison avec bb, ça change de routine. Je suis pas encore vraiment habituée, ça me fait tout drôle. Je dois encore trouver mon rythme mais ça va viendra petit à  petit.
Je suis folle de mon bébé, et je suis contente de voir à  quel point il est éveillé et en bonne santé. C'est l'amour de ma vie:-D Moi aussi je pratique le cododo, il m'a trop manqué à  vrai dire mais bon un jour je le rermetterai dans son lit hein et c'est dur aussi de pas courir des qu'il pleure. C'est pas très grand chez moi et on est que tout les deux, j'ai peur de trop le couvé et j'ai pas envie qu'il en profite au final lol enfin c un peu normal je suppose on vient de rentré la et il m'a trop manqué et la culpabilité qu'il ait été si longtemps hospitalisé joue aussi.

Enfin voilà  tout va bien :) je lirai ce que vous dites au sujet de l'allaitement car il est clair que moi j'aimerai vraiment bien le remettre au sein mais reste à  savoir si je peux récupérer mon lait :-s

Je tenais à  vous remercier pour tout vos conseils, votre écoute et soutient durant ce long et triste passage de ma vie. C'est enfin derrière moi, je pensais jamais voir le bout du tunnel et ça y est. Une nouvelle vie qui s'offre à  nous. J'avance et je ne regarde plus derrière moi

BizZzZz à  vous

Soumy

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bighorsse
Banni
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Non il ne va pas abuser de toi ce bb...il cherche ta présence constante car il y a eu un manque pdt un mois...c est long ..mais rassures toi les bb comprennent bien plus qu on ne le croit ...
Aussi mon conseil est le suivant : agis avec lui comme si il venait de naître , établis votre relation en te ré_ présentant à  lui, et lui a toi , tu te nommés tu le nommes tu peux aussi lui dire le nom de son père même s il est absent ....le cocooning ne sera jamais de trop ...le porter comme une femme africaine le faut afin qu il sache que vous êtes un .. Tout en étant deux.   À cet âge ce qui compte vraiment c est l affirmation de l amour qu on porte à  son bb
Tu peux lui parler de ce premier mois difficile ..que jamais tu ne l a quitte en pensée ...c est important en fait de l inscrire dans une filiation , la votre ...
Tu peux le mettre au sein juste pour le plaisir de téter et de la proximité physique ..pour lui vous former un couple ds une poche et le fait de lui permettre le sein  même sans lait constitue cette poche ..
On ne refusé pas l amour de bb au nom de la morale établie ..genre on le laisse pleurer ça lui fait du bien...c est absurde surtout qd il y a eu séparation des la naissance...
N écoute que ton coeur et tes élans d amour pour lui
Tu peux dormir un peu avec lui et après le déposer ds un petit lit à  côté du tien... C est rassurant pour le bb qui te sait tout près et pour toi ..pour un sommeil sans craindre de l écraser ...
Voilà ...bon cocooning avec bébé ..

l angoisse est le vertige de la liberté

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Shaolin
Modératrice à la retraite
Inscrit le 20 Sep 2009
3454 messages
Eh bien Soumy, tous mes voeux de bonheur pour cette nouvelle vie qui s'offre à  ton fils et toi.
Tu as su affronter cette épreuve avec beaucoup de force et de courage, surtout en temps que mère célibataire, Bravo!

Pour ce qui est de ton suivi, je ne connais pas trop les protocoles belges, mais peut être que la sage femme est là  pour le bien être de bébé, et la personne de l'ONE pour te soutenir toi.
Peut être que là  encore, Médéa sera plus à  même que moi pour te répondre, elle a eu à  faire à  cette organisme qui, de mémoire, l'avait bien épaulée.

Pour l'allaitement, Mélanie pourra plus te répondre que moi là  aussi. Je ne sais pas s'il est possible de reprendre après une semaine, mais on ne sait jamais.
Moi j'étais tombé sur une connasse qui ne m'avait pas aidé du tout, espérant que j'arrête rapidement, et elle a réussi la p***! Si j'avais eu connaissance de certaines choses, j'aurai pu reprendre rapidement....
Mais si ce n'est pas possible, il ne faudra pas culpabiliser, tu auras fait ce que tu as pu en fonction des circonstances.

Profites bien de ton retour à  la maison et de ton loulou, ça grandit trop vite!

Biz

Faut rien regretter... Revendique tes conneries, elles sont à  toi. Et surtout, vis à  fond! On vieillit bien trop vite. La sagesse, ça sera pour quand on sera dans le trou.        Jacques Brel

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Melanie85
Nouveau Psycho
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186 messages
Bonjour Soumy,

Tout d abord,je tiens à  te dire que tu fais très bien en écoutant les besoins de ton bébé.
Les conseils de bighorse son très bien aussi,le cocooning est essentiel pour les bébés,surtout ayant vécu une séparation.
Pour le sein en effet,même si tu n'as plus de lait ou plus beaucoup,tu peu quand même,si tu le désir,proposée le sein à  ton bébé.
Si tu désir un allaitement,il est toujours possible de faire une relactation jusqu'à  6mois après une grossesse.
Je te met toute l information nécessaires

La relactation, ou comment ne pas rester sur un regret de non-allaitement ou un échec précoce

La relactation est le processus permettant de reprendre l’allaitement après un sevrage datant au plus de six mois. Au-delà  de six mois, il s’agit plutôt d’une lactation induite, même si l’on peut penser qu’elle est probablement facilitée par la grossesse encore relativement proche.
De nombreuses mères décident de ne pas allaiter leur bébé ou arrêtent leur allaitement bien plus tôt que ce qu’elles avaient prévu, et ce pour de multiples raisons : stress, douleur, reprise du travail, prise d’un médicament, maladie maternelle, mauvaises informations conduisant à  un échec d’allaitement, etc. Souvent, avec le temps qui passe ou les circonstances qui changent, elles peuvent regretter leur décision et se demander s’il n’est pas possible de revenir en arrière.
Une des demandes de relactation les plus fréquentes correspond au cas du bébé qui ne supporte pas le lait industriel et fait une réaction allergique nécessitant une hospitalisation.
Comme pour l’induction d’une lactation, savoir que c’est possible est fondamental.
Dans une étude, les dossiers d’environ un millier de mères s’étant présentées en consultation avec un bébé de moins de 6 semaines ont été analysés. Les mères avaient cessé très précocement d’allaiter, ou n’avaient pas réussi à  démarrer un allaitement pendant leur séjour en maternité. Les bébés et les mères qui étaient malades étaient exclus de l’étude.
Ces mères ont bénéficié d’un soutien et d’un suivi pendant les dix premiers jours de relactation. 91,6 % d’entre elles ont réussi à  relacter pendant les dix jours du suivi : 83,4 % allaitaient exclusivement, et 8,2 % partiellement. 8,4 % des mères n’ont pas réussi à  relacter parce qu’elles ont dû être hospitalisées pour diverses raisons.
Les auteurs concluaient qu’il est la plupart du temps possible de réussir à  relancer la lactation chez des mères dont le bébé est âgé de moins de 6 semaines et qui ont présenté de très importants problèmes d’allaitement en post-partum précoce. Aider les mères à  mettre correctement leur bébé au sein semblait être le point le plus important pour le succès de la relactation.


Réfléchir à  sa motivation et avoir des attentes réalistes

Pour certaines mères, la motivation est essentiellement relationnelle. La quantité de lait obtenue est en quelque sorte un bonus. Pour d’autres, avoir le maximum de lait maternel compte beaucoup. Il est sûr que le deuxième objectif est plus difficile à  atteindre et demande un plus grand investissement.
Le succès de la relactation et/ou de la lactation induite dépend de plusieurs facteurs.
Des facteurs propres au bébé... : son comportement au sein et la qualité de son réflexe de succion ; son âge (les bébés de moins de 3 mois pourront plus facilement revenir au sein, soit spontanément, soit avec un accompagnement, cela peut être plus difficile pour les bébés entre 3 et 6 mois) ; son expérience pendant le temps écoulé (a-t-il eu une expérience d’allaitement avant l’arrêt de l’allaitement ou l’adoption et de combien de temps ?),
... et des facteurs propres à  la mère. D’abord son degré de motivation et sa disponibilité. Au départ, il faut effectivement pouvoir investir beaucoup de temps.
Après la naissance, la progestérone décroît rapidement et la prolactine atteint un niveau important qui redescend progressivement. Donc, plus tôt la relactation sera commencée, plus facile elle sera. Mais aucune date ne doit décourager une mère. Seule la tentative donnera des réponses. Dans ma pratique, j’ai ainsi vu un bébé de 3 mois n’ayant jamais été allaité et hospitalisé pour allergie grave revenir à  un allaitement complet en quinze jours et être ensuite allaité jusqu’à  2 ans.
Le temps nécessaire à  l’établissement d’une production de lait suffisante varie de quelques jours à  quelques semaines, et il est difficile de prédire à  l’avance le temps nécessaire dans chaque cas. Des attentes irréalistes peuvent générer trop de stress pour la mère, le bébé et toute la famille.
Il est impératif de savoir par exemple qu’allaiter un bébé adopté est une aventure difficile, et que personne ne peut garantir à  la mère qu’elle aura du lait, même si la plupart en ont, en plus ou moins grande quantité. Et de savoir aussi que la plupart des mères ayant tenté l’aventure en ont retiré un sentiment positif, quels que soient les résultats obtenus.
Autre facteur important : avoir un environnement favorable et soutenant. L’aide d’un professionnel de l’allaitement et d’un groupe de mères sera souvent très utile. Un environnement familial positif et comprenant le sens de cette démarche est un facteur fondamental. Prendre contact avec des mères ayant déjà  vécu cette expérience peut être aussi d’un grand soutien.


Les bases physiologiques de la lactation

Une production de lait en quantité suffisante dépend essentiellement du développement des cellules sécrétrices de la glande mammaire, de la sécrétion de lait par les cellules sécrétrices, et de l’extraction de lait du sein.
Le développement de la glande mammaire se fait essentiellement pendant les cinq premiers mois de la grossesse, sous l’influence de la prolactine mais aussi de la progestérone, de l’œstrogène et des hormones de grossesse. Mais il a été montré que la prolactine seule peut permettre de développer les glandes sécrétoires, même en l’absence des autres hormones.
Il est intéressant de rappeler que la prolactine et l’ocytocine, les deux hormones qui sont responsables de la lactation, sont produites par la glande pituitaire et non par les ovaires, donc non nécessairement reliées à  la grossesse et à  l’accouchement.
La prolactine, l’hormone qui produit le lait, et l’ocytocine, l’hormone qui libère le lait, répondent toutes deux à  une stimulation du mamelon. Cette stimulation peut être faite de différentes façons : par le bébé bien sûr, mais aussi par l’expression de lait, soit à  la main soit au tire-lait.
Pour les mères adoptives, la stimulation des mamelons, en augmentant la prolactine, aura donc une double fonction : dans un premier temps, permettre le développement de la glande, et ensuite permettre la sécrétion de lait.
Extraire le lait (par le bébé ou au tire-lait ou à  la main) le plus souvent possible est également indispensable pour augmenter la production. Or cette extraction repose sur une autre hormone, l’ocytocine, qui répond aussi à  la succion. On sait que cette hormone est très sensible au climat émotionnel de la mère, d’où la nécessité d’être bien entourée et de se faire confiance.
En résumé, la physiologie permet de comprendre plusieurs éléments fondamentaux :
– établir la production de lait par une stimulation suffisamment fréquente des seins (dont l’objectif chez la mère adoptive sera dans un premier temps de développer la glande et non de produire du lait),
– le comportement du bébé et sa coopération à  la mise au sein : le peau à  peau et une très grande proximité vont lui permettre de trouver ou retrouver le chemin du sein,
– un climat émotionnel positif facilitant l’écoulement du lait produit : le stress peut garder le lait « captif » dans les alvéoles, diminuant ainsi la production de lait.


Etablir la production de lait et l’augmenter

Il faut pour cela stimuler le sein et l’aréole le plus souvent possible, et plusieurs moyens peuvent être employés.

En tirant son lait

Plusieurs situations peuvent amener la mère à  se tirer le lait elle-même.

* Se préparer

Il est possible, et même souvent préférable, de se préparer avant les premières mises au sein.
Dans le cas d’une mère adoptive, plus longue sera la préparation, plus les chances d’avoir du lait au moment des premières mises au sein seront importantes. Dans ce cas, la stimulation va, au début, permettre essentiellement de développer la glande mammaire en augmentant le taux de prolactine.
Pour une relactation, la préparation peut être très courte et permettre dès les premières mises au sein que le bébé soit gratifié par un flot de lait.

* Si le bébé refuse le sein ou n’est pas encore suffisamment efficace

En attendant que le bébé tète, la mère devra bien sûr tirer le lait elle-même.
Cette situation est souvent difficile à  vivre et demande une grande patience. Elle ne signifie pas, et c’est important de s’imprégner de cette idée, que le bébé refuse sa mère, mais qu’habitué au biberon, il ne sait pas quoi faire du sein.
Beaucoup de contacts peau à  peau et de proximité totale, une proposition du sein avant que le bébé pleure et soit trop énervé pour coopérer, pas de sentiment d’urgence, sont les meilleurs moyens pour sortir de cette situation. Mais là  aussi le délai est très variable.
On peut aussi, dans ce cas-là , proposer un dispositif d’aide à  l’allaitement (voir plus bas) qui va associer sein et lait dans la tête du bébé.

* Par quel moyen

Cette stimulation peut être faite de plusieurs façons : soit manuellement, soit à  l’aide d’un tire-lait. Dans tous les cas, commencer par un massage doux de l’ensemble du sein et de l’aréole afin de déclencher le réflexe d’éjection.
Tirer le lait manuellement est un moyen simple et économique, qui ne nécessite aucun matériel. Cela demande un certain coup de main : pouce sur l’aréole et autres doigts au-dessous, sans bouger les doigts, presser doucement l’aréole, puis tourner les doigts autour du sein et recommencer de façon rythmique.
Tire-lait : il est plus commode, vu le temps investi, d’utiliser un tire-lait électrique à  double pompage (sur les deux seins en même temps) qui se loue en pharmacie. Mais le choix du tire-lait se fait aussi en fonction de la situation.
De toute façon, plus la stimulation sera fréquente (huit à  quatorze fois par jour) et inclura aussi une séance d’expression la nuit, meilleurs seront les résultats. Bien sûr, chaque mère doit évaluer ce qu’elle peut faire en fonction de ses objectifs et du temps dont elle dispose.
Il est aussi très important de ne pas avoir d’attente de résultats, car il peut se passer un temps très variable d’une mère à  l’autre avant que ces stimulations permettent d’extraire du lait.



Si le bébé accepte le sein

La première chose à  faire est de proposer le sein au bébé et de voir sa réaction. Certains bébés vont accepter le sein tout de suite, ce qui bien sûr facilite beaucoup les choses. Dans ce cas, des mises au sein les plus fréquentes possibles, et dès que le bébé manifeste des petits signes d’éveil, vont être un stimulant très puissant de la lactation. Une fréquence de huit à  quatorze fois par jour est l’optimum.
Garder son bébé peau à  peau le plus souvent possible et vivre en proximité jour et nuit pour favoriser le démarrage, la réponse à  tous les signes d’éveil et l’apprentissage de la succion.
Donner les deux seins, en changeant dès que l’on sent que bébé ne déglutit plus, et en revenant ensuite au premier sein tant que le bébé accepte de téter.
Compresser le sein sans se faire mal quand le bébé ne déglutit plus, du haut du sein vers le bébé et de façon rythmique, pour faciliter l’écoulement du lait.
Il n’est pas suffisant qu’un bébé accepte de prendre le sein dans sa bouche, même si cela est un signe très encourageant. Il faut aussi s’assurer qu’il tète avec efficacité. Pour une bonne position du bébé et une bonne prise du sein en bouche, le bébé sera enroulé contre soi, ventre contre ventre, le menton dans le sein, la bouche grande ouverte, les lèvres éversées, les joues bien rondes, la lèvre inférieure plus près du mamelon que la lèvre supérieure.
Eviter toute sucette et biberon qui n’aident pas le bébé à  téter avec efficacité. Ceci ne veut pas dire bien sûr que l’on ne nourrit pas le bébé en plus des tétées, mais que l’on utilise d’autres moyens pour le nourrir : tasse, seringue, dispositif d’aide à  l’allaitement (voir plus bas)…



L’accompagnement médicamenteux

Un « nouvel optimisme » est en train de naître concernant la lactation induite. Des protocoles ont été affinés, impliquant l’utilisation des mêmes hormones qui stimulent la croissance du tissu mammaire pendant la grossesse, et ce afin de « développer » le tissu mammaire d’une mère en attente de son bébé. On rapporte que, selon le nombre de mois qui s’écoulent entre le moment où la mère débute ces protocoles et le moment où le bébé arrive, elle peut être capable d’allaiter exclusivement dès le moment où le bébé est dans ses bras. Le docteur Jack Newman, au Canada, expérimente depuis un certain temps un protocole médicamenteux que l’on peut trouver sur Internet (voir bibliographie), mais qui nécessite, avant sa mise en œuvre, de trouver un médecin capable de comprendre cette démarche et de l’accompagner.
Il existe aussi des galactogènes médicamenteux (dompéridone par exemple) ou à  base de plantes (fenugrec par exemple) pouvant accompagner une relactation au cas par cas, que je ne développerai pas ici. Il est important de savoir que de très nombreuses relactations ont été possibles sans galactogène et que le meilleur des galactogènes, c’est le bébé qui tète souvent et efficacement.


Comment donner les compléments en attendant que l’allaitement soit exclusif

Comme je l’ai déjà  dit, le temps qui va s’écouler avant que le bébé puisse se passer de substituts du lait maternel complètement ou partiellement est très variable, de quelques jours à  quelques mois.
Il est nécessaire de baisser progressivement la quantité de compléments pour que le bébé stimule suffisamment la lactation. Mais la baisse des compléments doit se faire en s’assurant que le bébé est toujours suffisamment nourri.
C’est à  chaque couple mère/bébé de trouver son rythme. Il n’y a pas de modèle unique pour tous les bébés. La baisse peut être de 10 cc par jour comme d’un tiers des compléments par jour, en fonction de la situation. Dans les cas de relactation, la baisse est souvent plus rapide.
Vouloir aller trop vite est souvent générateur de stress, mais il est aussi important de comprendre que le bébé freinera rarement de lui-même. C’est à  la mère de diminuer les compléments, soit très lentement et avec d’éventuels paliers ou retours en arrière si le bébé parait insatisfait, soit plus vite
Parfois, surtout pour les mères adoptives, l’allaitement peut rester partiel jusqu’à  6 mois, moment où l’introduction des solides peut alors rendre la quantité de lait fabriqué suffisante pour le bébé.
Un des grands écueils dans cette situation, c’est le bébé qui refuse le sein. Refus lié à  l’utilisation du biberon pendant une période plus ou moins longue suivant les cas.
Il peut alors être nécessaire de « sevrer » le bébé du biberon et de le nourrir en complément du sein par d’autres moyens, à  choisir en fonction du bébé et de la sensibilité maternelle.
Le bébé peut être nourri à  la tasse, à  la seringue... Mais le moyen le plus cohérent avec la nécessité de (ré)habituer le bébé au sein est le DAL, dispositif d’aide à  l’allaitement. Ce dispositif qui existe tout prêt (commercialisé par Medela) peut aussi être fabriqué artisanalement avec un biberon et une sonde en caoutchouc qui part du biberon puis est fixée sur le sein : le bébé tète ainsi en même temps le sein et le tuyau (voir photo page précédente).


Quelques repères pour s’assurer que le bébé est suffisamment nourri, et pour ajuster la baisse des compléments

Il est bien sûr fondamental de s’assurer que, pendant la période de transition, le bébé est suffisamment nourri, et de disposer pour cela de quelques repères.

– Tout d’abord la fréquence des tétées et leur déroulement : le bébé tète-il suffisamment souvent (huit à  quatorze fois par jour) et boit-il du lait quand il est au sein ? Un bébé qui obtient beaucoup de lait au sein tète d’une manière très caractéristique. Il ouvre généralement sa bouche très largement, et son rythme de succion est lent et régulier. Ses lèvres sont retroussées. Au moment où sa bouche est ouverte au maximum, il fait une pause perceptible que l’on peut aussi observer si l’on regarde son menton. Puis le bébé referme la bouche. Cette pause n’est pas la pause qui sépare deux succions consécutives, mais bien une pause au milieu d’une succion, alors que le bébé ouvre la bouche au maximum. Chacune de ces pauses correspond à  la prise d’une gorgée de lait, et plus la pause est longue, plus le bébé boit de lait. À ce moment-là , le bébé peut même faire entendre une déglutition, mais il peut également prendre beaucoup de lait sans faire de bruit.

– Son comportement : a-t-il des phases d’éveil, paraît-il satisfait après les tétées ?

– A-t-il suffisamment de couches bien mouillées (cinq à  six par 24 heures) ? Pour avoir une idée de ce que veut dire « bien mouillée », on peut verser 60 ml d’eau dans une couche et la soupeser. Les urines sont-elles claires ? Le bébé devrait avoir des selles fréquentes, c’est-à -dire au moins deux à  trois selles abondantes, liquides ou molles, par 24 h (des taches sur la couche ne suffisent pas). A savoir : au-delà  de 6/8 semaines, les selles peuvent être beaucoup moins fréquentes.

– La prise de poids est aussi un très bon repère. Les trois ou quatre premiers mois, un bébé doit prendre environ 20 à  30 grammes par jour. La fréquence des pesées est à  réguler en fonction de la situation. A certains moments, une pesée journalière peut guider la mère, mais cela peut être trop stressant dans d’autres cas. Une pesée par semaine est souvent un bon rythme de croisière si tous les autres repères paraissent positifs.


Conclusion

La démarche de relactation ou d’induction de la lactation peut à  première vue paraître très compliquée et « peu naturelle ». Mais il est important de comprendre qu’une mère peut garder des regrets définitifs et très douloureux face à  un échec précoce, un non-choix d’allaitement ou une adoption.
La relactation à  la suite d’une grossesse est plus facile que la lactation induite sans grossesse, mais les accompagnements médicamenteux (comparables, dans leur logique, aux traitements d’induction de grossesse) paraissent ouvrir de nouvelles perspectives pour le futur, et sont déjà  expérimentés ailleurs qu’en France.
Je n’ai tracé là  que les grandes lignes, mais il n’y a pas de modèles standards et chaque situation est particulière. Chaque mère devra définir ses objectifs avec réalisme, et en ne se fixant pas de date pour obtenir des résultats.
La situation nécessite la plupart du temps un accompagnement par une personne expérimentée et compréhensive, et un environnement familial soutenant.
Et à  tout instant, il est important de se rappeler que toutes les mères qui témoignent parlent des bénéfices immenses qu’elles ont eus à  retrouver le chemin de leur compétence à  allaiter leur bébé, et ce quelle que soit la quantité de lait qu’elles ont réussi à  obtenir : la relation d’allaitement, c’est bien plus que nourrir son bébé.

Dernière modification par Melanie85 (05 mars 2016 à  00:19)

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