Que faire quand on est instable avec son traitement de substitution?

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Thiase
Nouveau Psycho
Inscrit le 22 Oct 2014
61 messages
Bonjour, ceci est à  la fois un témoignage et une question.
Depuis cinq ans que je suis avec mon conjoint je l'ai toujours vu sur-consommer son tso.
     
Quand je l'ai rencontré il était à  la buprénorphine, il sniffait ou prenait plus de cachets. J'ai commencé comme ça mon parcours dans la drogue: en consommant son traitement avec lui. Malgré tout, il a bien fallu que j'ouvre les yeux, cette façon d'envisager son traitement nous apportait pleins d'emmerdes, il fallait toujours courir après ces foutus cachets, toujours dans l'urgence, à  réclamer aux médecins, aux pharmaciens, aux copains substitués. J'ai donc compris comme une belle claque dans la gueule que je ne pouvais pas à  la fois lui demander d'arrêter de faire le con et accepter les cachets qu'il me proposait.

  Au bout d'un moment, il s'est dit que changer de traitement serait bénéfique. Nous voilà  donc devant le médecin généraliste à  demander de passer à  la méthadone (j'ai longtemps servi d'intermédiaire entre lui et le soignant, jusqu'à  devoir parler à  sa place en consultation car il ne pipait pas un mot). Le médecin me regarde avec des yeux ronds en m'expliquant que non il ne peut pas faire une primo ordonnance de méthadone, il faut voir un addictologue...J'allais vite comprendre que la prescription de méthadone est beaucoup plus contraignante que celle de subutex.

L'addictologue approuve ce passage à  la méthadone, lui explique que ce traitement lui coupera toute envie de surconsommer, la méthadone n'ayant aucuns effets psychoactifs. Mon homme passe donc de 8mg de bupré à  40 de méthadone en gélule(?!). Plus tard j'apprendrai que les gelules de méthadone sont réservées aux patients stables.

Quoiqu'il en soit, mon homme à  continué à  surconsommer son traitement ce qui a fait littéralement pété les plombs à  l'addicto qui a jeté mon homme dehors. Après une période de flou artistique bien stressant où j'ai du appelé un peu partout pour trouver à  mon homme un moyen de se faire prescrire sans passer par le type qui lui dit que son père devrait lui foutre des mandales, nous avons fini par trouver un medecin qu'il voit depuis 2 ans maintenant.

Ce medecin accepte plus ou moins bien de faire continuellement des ordonnances à  l'avance et mon conjoint est moins kamikaze il se rend chez le toubib avec entre 2 ou 5 jours d'avance. Cependant, cette situation est foireuse, mon conjoint est très souvent en manque. Depuis toutes ces années, nous avons continué à  acheté de l'héroine régulièrement, parfois parce qu'il n'avait plus de métha. Le doc lui a déjà  augmenté le traitement plusieurs fois mais il n'est jamais monté à  plus de 60 alors qu'il continue les écarts. De plus, il a une certaine réticence à  l'augmentation je trouve, et je l'ai déjà  vu essayer de faire des baisses très ambitieuses (de 40 à  20 d'un coup par exemple) juste après une augmentation de posologie(ces tentatives finissent toujours chez le dealeur).Il m'exprime des choses contradictoires, d'une part sa lassitude du traitement d'autre part l'impossibilité pour lui de régler son humeur et apaiser ses angoisses autrement qu'en sur-consommant.

Y a t'il des solutions? comment s'en sortir si le traitement est utilisé comme une drogue? des amis ont parlé de déclic, mais le medecin ne peut-il pas proposer quelque chose? je le trouve au mieux indifférent au pire il s'enerve un peu ce toubib (et mon homme cache ses écarts dans l'héro). Merci si vous m'avez lue

спасибо героина

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Stylez
Psycho junior
Inscrit le 21 Sep 2014
202 messages
Bonjour thiase,
situation difficile en effet. Est ce que ton conjoint souffre d'une pathologie psy à  ta connaissance ? Ce n'est pas toujours le cas, mais ça peut être une piste qui peut expliquer cette difficulté extrême à  suivre son traitement sans le détourner systématiquement.
La défonce est parfois une soupape pour ne pas péter les plombs. Et en traitant le problème à  la source ça peut parfois changer du tout au tout.

Ce n'est bien sûr qu'une hypothèse.

Portez vous bien.

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Disturb
Anim' à  la retraite
Inscrit le 21 Aug 2013
1363 messages
Salut Thiase ,

plusieurs problemes dans le meme message...

  tout d'abord, pourquoi ne pas aller dans une structure spécialisée ?!  CSAPA par exemple , jamais ils ne délivreront à  l'aveugle, et sauront ce qui est le mieux pour ton copain...

  Sinon ta dernière question est très intéressante.
je pense que ce n'est pas possible...

  pour  arrêter il faut le vouloir tout 'abord , puis ensuite prendre son traitement d'une façon correcte , ou du moins en se stabilisant...

  Et crois moi je suis bien placé pour en parler puisque je " détourne " ...

  J'ai pas envie d'arrêter , mais j'ai trouver mon dosage , et un mode de conso qui me permet de ne plus prendre d'héro.  ce qui est déjà  pas mal...

  La premiere des choses est que te "homme " trouve un dosage qui lui convienne et qu'il change de médecin...ou plutôt l'inverse !!!

  vous en parlez ? souhaite il dejà  entamer un véritable TSO , j'entends par là  avec le moins de dérapage possible...?

bon courage à  vous deux !
Dstrb

Tout ce qui monte doit redescendre...

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Thiase
Nouveau Psycho
Inscrit le 22 Oct 2014
61 messages
Stylez,  à  ma connaissance non. Après il s'agit de quelqu'un de très instable émotionnellement mais je trouve que les prods sont loin d'être étrangers à  la situation. Il dort bien par contre, le chanceux... Une démarche psy serait à  mon sens bénéfique, mais cela doit venir de lui et il déteste les psy pour l'instant.

Disturb, tu es donc quelqu'un qui détourne son traitement ET qui a trouvé un certain équilibre? Si c'est possible cela me rassure. Comme je l'ai dit ces derniers temps il y a une certaine régularité dans sa sur-consommation avant c'était vraiment trop rock and roll. Pour la came, y a du mieux aussi, même si en fait il la remplace par les amphets. Mais c'est surtout moi qui a du mal à  comprendre l'utilité de ce comportement puisqu'il se retrouve très régulièrement en manque. Et surtout c'est incompatible avec le désir qu'il a de baisser et d'arrêter la méthadone! Pour ce qui est de changer de medecin, je ne crois pas que ce soit une bonne idée, il a déjà  fait le tour des doc du coin et c'est le seul avec qui il ait réussi à  développer une relation de confiance et qui accepte plus ou moins ce comportement, les autres l'ont tous jeté. Oui on en parle, à  part me dire qu'il aimerait prendre ces cachets correctement mais qu'il n'y arrive pas, il n'a pas grand-chose à  dire. Je crois qu'il en a un peu honte. Effectivement, je pense qu'il est sous-dosé mais j'ai peur que si il augmente la posologie et continue ce comportement, les manques soient pires...

спасибо героина

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prescripteur
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Inscrit le 22 Feb 2008
11142 messages
Si ça marche avec ce medecin OK. Mais s'il ne va pas au dessus de 60 mg il y a en effet des risques que ton copain  soit sous dosé.
Mais l'important est de donner la sensation au medecin qu'il y a une équipe. Sans vouloir critiquer ton copain, s'il ne sait pas lui même ce qu'il veut et qu'il n'arrive pas à  stabiliser sa conso, comment veux tu que le médecin ait l'impression qu'il est "dans une équipe qui gagne".
L'important est si c'est possible de mettre tout sur le tapis et d'essayer de stabiliser la situation mais il faut que le medecin ait l'impression que s'il "cède" sur la dose c'est pour le mieux et pas pour le pire. Il faut donc que ton copain y mette du sien et d'abord sache ce qu'il veut reellement.  Et qu'il essaie de le réaliser même si ce n'est pas "médicalement correct" mais au moins que cela corresponde à  ce qu'il veut faire.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Thiase
Nouveau Psycho
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61 messages
merci prescripteur, ça m'aide. Effectivement, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas clair dans ses intentions. Je vais lui en parler. Si le docteur est capable d'accepter qu'il ait des extras et d'adapter la posologie de manière à  prévoir ses extras et si mon copain est capable de se limiter sur le nombre de ceux ci, ça me semble un bon moyen d'arrêter d'aller chez le medecin en avance.

спасибо героина

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Disturb
Anim' à  la retraite
Inscrit le 21 Aug 2013
1363 messages
salut.

tu sais en CSAPA il dix fois plus facile de faire confiance et d'etre compris car les pros qui y bosssent sont " spécialisés " dans les addictions. on est pas face au doc de faille ou de campagne...Mais bon c'était une idée...

Remplacer la came par du speed désolé , mais oui c'est pas ultra cohérent... Tu métonnes qu'il fasse le yoyo avec de la mthadone par la dessus... ( j'avais pas fait le rapprochement avec l'autre sujet, désolé...)

  Et pour te répondre , oui c'est plus ou moins possible, mais je le répète , je suis loin d'une démarche d'arret , je consomme le tt comme une drogue...faut pas se leurrer...

  mais oui , en revanche je ne consomme plus rien à  coté ( enfin si, mais 1/an , en voyage , rien à  voir avec le genre de conso que j'avais avant ) .

Tout ce qui monte doit redescendre...

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prescripteur
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Inscrit le 22 Feb 2008
11142 messages
A Thiase,
En fait consulter un CSAPA ne veut pas dire obligatoirement qu'il quitte son medecin pour la prescription de Methadone. Il peut aller consulter les professionnels du CSAPA pour justement essayer de savoir ce qu'il veut. Et, je ne connais pas son médecin mais la plupart sont d'accord pour que le suivi se fasse à  plusieurs, notamment avec les psychologues du CSAPA, sachant qu'ils sont gratuits en CSAPA et non remboursés en ville.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Thiase
Nouveau Psycho
Inscrit le 22 Oct 2014
61 messages
merci de vos conseils, mais après une discussion avec lui, il reste dans sa position paradoxale de désir de baisser son traitement (voir de s'en débarrasser!) et de détournement de ses gélules pour régler ses humeurs. Là , il fait une énième tentative de baisse et ne veut pas me dire si c'est parce qu'il a surconsommé et qu'il ne lui reste pas assez de traitement. Il est têtu alors je n'en tirerai rien, malgré les conséquences que le manque a sur notre vie de couple.
Je crois que le mieux que je puisse faire est encore de m'occuper de mes propres problèmes, vu qu'on a tendance à  s'auto-entraîner l'un et l'autre dans la consommation et qu'après cinq ans mon propre rapport à  la drogue n'est plus tellement récréatif.

спасибо героина

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prescripteur
Modérateur
Inscrit le 22 Feb 2008
11142 messages
Tu as raison, thiase. D'autant que, souvent, les usagers sont ambigus parce qu'ils ont des pressions de leur entourage qui sont contraires à  leur désir. Alors ils trichent, mentent etc.. pour louvoyer entre les différentes sources de pression. C'est pourquoi il est important qu'il définisse ce qu'il veut faire. mais, comme tu le soulignes, ce ne sera pas a priori ce que tu souhaites pour lui. D'où l'importance de lui laisser sa liberté mais aussi d'utiliser ta liberté de définir ce que toi tu peux supporter et accepter de sa part. Tu peux le faire sans mettre fin à  votre relation mais en définissant ce qu'il devra faire en dehors de votre couple. Et bien sûr aussi ce que toi tu feras pour toi qui ne le regarde pas.
Amicalement

Dernière modification par prescripteur (26 novembre 2014 à  23:21)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
Inscrit le 21 Jul 2008
1935 messages
Une substitution injectable serait dun grand secours mais en France meme en 2050 cette questio' ne sera toujours pas a lordre du jour...

Life on Mars ..........................................

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