J'ai peur

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EloKhaleesi femme
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Je comprends extrêmement bien tes arguments Syam et c'est d'ailleurs le discours que j'ai tenu très longtemps. Cette "philosophie de vie" a été pendant très longtemps mon letmotiv et c'est pour cela que mon entourage a une vision de moi très combative, optimiste et résiliente. J'ai passé ma vie à  me construire malgré les épreuves et je suis loin d'être une personne qui semble accablée par le chagrin ou qui est dans la plainte. Bien au contraire, je ne sais que sourire face aux gens en général. C'est bien pour cela que je n'arrive plus à  sortir de chez moi : je ne veux pas qu'on me voit dans cet état. Je ne veux ennuyer personne mais je n'ai plus la force d'être dans cette position positive... Je me sens épuisée de lutter contres vents et marées pour garder le sourire...
Comme le dit si bien mon médecin, je suis en plein burn-out.
Mon proverbe de prédilection est, depuis des années "Le bonheur est dans les yeux de celui qui veut le voir" mais je me rends compte aujourd'hui que "vouloir" ne suffit pas à  la longue... Bien au contraire... En refusant mes souffrances et mes fragilités, en gardant la tête haute, le sourire aux lèvres et un optimisme à  toute épreuve, je me suis fourvoyée, je me suis voilée la face... forcément la chute fait très mal !

Oui, je ne peux m'empêcher de culpabiliser en lisant ton message car j'ai fondamentalement la même manière de voir les choses que toi : et je me sens faible de ne plus réussir à  être heureuse. Je me répète sans cesse "Si je veux je peux" et comme je n'y arrive plus, je me sens responsable et minable.

Il n'y a que sur ce forum que je me permets de "m'épancher" sur ma douleur et mon addiction. Je n'ai pas l'habitude de demander de l'aide. C'est mon travail normalement d'apporter de l'aide à  autrui. Alors oui je suis dépassée par la souffrance que je ressens et que j'exprime pour la première fois et sur ma peur de cette addiction aux opiacés. Dans mon entourage, personne n'imagine cela. On attends juste le retour de la femme battante et souriante que j'aI toujours donner à  voir. Pour les gens, je suis malade et je fais un break mais je vais forcément me relever. C'est une pression très forte que je me mets.

Alors je me pose une question aujourd'hui : est ça que je dois faire ? Reprendre ma posture positive face au bonheur en essayant d'occulter mes difficultés ? C'est pourtant ce que j'ai toujours faIt et qui m'a conduit à  cette situation inssuportable...

"sois heureuse avec ton médicament comme un petit vieux peut être heureux avec sa canne ou un handicapé avec ses béquilles"... mais est-ce si simple ?
J'avoue, je suis fatiguée de lutter. Fatiguée de dépenser tant de force à  essayer de faire le bonheur en moi et autour de moi.
J'y ai laissé toute mon énergie.
Je voudrais pourtant que ce soit si simple. Et je me résonne chaque jour dans ce sens... c'est d'ailleurs le fait de ne plus y arriver, comme avant, qui est si culpabilisant...

Bises
Elo.

Dernière modification par EloKhaleesi (03 décembre 2016 à  01:50)

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Elo : "Cette "philosophie de vie" a été pendant très longtemps mon letmotiv"

C'est drôle que tu dises ça parce que dans ce que tu décris on dirait au contraire que tu as fait tout l'opposé!

Quand je parle de l'attitude d'être heureux, je parle bien d'une attitude intérieure d'acceptation, pas d'une attitude extérieure de sourire et d'avoir l'air heureux... C'est toute la confusion apparemment en lisant ta réaction. Tant qu'on accorde de l'importance à  notre apparence et qu'on tient à  avoir l'air heureux, on fait exactement ce que je dis de ne pas faire : on fait dépendre notre bonheur de choses qui ne dépendent pas de nous. Donc on programme soigneusement et de façon irrémédiable notre malheur. En plus j'ai justement précisé que je ne veux pas parler de philosophie, parce que ce mot même introduit en général la confusion. On adopte une philosophie comme un style de musique, c'est identitaire, et si demain on se sent rejeté de cette identité que se passe-t-il? On devient malheureux, très malheureux. Donc EXIT la "philosophie" de toujours sourire. Personnellement quand je souffre, je fais la gueule, je pleure etc. Et je le cache pas.

Personne ne te demande d'avoir l'air heureuse, ça c'est effectivement une "philosophie de vie", qui vaut ce qu'elle vaut, j'apprécie tes efforts, mais comme tu dis, c'est une pression que tu te mets et la méthode Coué ne marche qu'un temps. Si tu échoues, tu te retrouves encore plus mal. Ce dont moi je parle c'est au contraire d'abandonner cette maîtrise des apparences, je parle d'accepter, je parle d'être heureux quelles que soient les apparences. Si je peux sourire, je le fais volontiers, le sourire est contagieux. Si je peux pas, je peux pas. J'ai des douleurs affreuses, certains jours je peux pas sourire. Je le dis : désolé, aujourd'hui ça va pas.

Ce n'est donc pas la méthode Coué que je recommande, j'ai jamais dit qu'on sera heureux en se répétant "je suis heureux", on ne sera heureux que lorsqu'on sera indifférent aux circonstances, bonnes ou mauvaises. Pas seulement en faisant semblant.

Elo : "Reprendre ma posture positive face au bonheur en essayant d'occulter mes difficultés ?"

Et je recommande encore moins d'occulter les difficultés! J'ai parlé exactement du contraire Elo : d'accepter nos difficultés. Et toi tu parles de les maquiller, de les cacher, de les enfouir en espérant qu'elles vont ainsi disparaître?!

Donc encore une fois je ne te demande pas d'avoir l'air heureuse, c'est bien gentil de sourire à  tout le monde quand on est malheureux et d'essayer quand même (il y a de la bonne volonté dans ce que tu fais je ne te blâme pas Elo), mais à  un moment il faut s'occuper de ses problèmes.

Elo : "c'est d'ailleurs le fait de ne plus y arriver, comme avant, qui est si culpabilisant..."

Et là  aussi j'ai bien parlé d'abandonner toute culpabilité comme d'une des formulations des philosophies pour dire la même chose. C'est parce que tu essayes de maitriser quelque chose qui ne dépend pas de toi (ton apparence de bonheur) que tu te sens coupable. La culpabilité je le répète sans cesse est l'imposture même : elle se fait passer pour la solution au malheur, celle qui va nous faire changer, alors qu'elle est la cause. Pourquoi veux-tu changer? Pourquoi veux-tu sourire? Pourquoi tiens-tu tant à  être libre de toute dépendance? Pourquoi faut-il vivre sans oxycontin? Pourquoi veux-tu être parfaite Elo? Et si tu arrives à  être parfaite, combien de temps penses-tu que ça va durer? Comment vas-tu accepter la vieillesse, la maladie et la mort? Dans la vie ceux qui veulent être parfaits, avec leur philosophie de vie et tout le bordel, ne peuvent connaître que des bonheurs éphémères, des bips de lumière dus au hasard ou à  la chance au milieu d'une longue vie de ténèbres. Ceux qui sont heureux durablement sont ceux qui s'aiment tels qu'ils sont avec les circonstances telles qu'elles sont. Il faut se rendre à  l'évidence, la plupart d'entre nous sommes médiocres, avec un peu de chance on parvient à  réaliser une toute petite partie de nos rêves avant d'être rattrapés par la maladie, la vieillesse et la mort. Il est impossible d'être heureux si on n'est pas foutu d'accepter ça.

Et pendant qu'on y est, tu sais la chance que tu as d'avoir ton oxycontin? Remboursé par la sécu? De pas être forcée de bosser dans une mine pour la survie de ta famille malgré la maladie? Tu veux que je te parle de ce que j'ai vu comme misère en Inde dans des villages où un cachet de ton oxycontin coute un mois d'économies? Des familles entières bouffées par la maladie, l'empoisonnement environnemental, la mafia violente, les jeunes filles qui disparaissent à  14 ans pour être prostituées de force et supprimées à  19 ans (trop vieilles)??? Je dis pas ça pour te faire sentir coupable (oh combien j'aimerais t'alléger de cette culpabilité stérile!) mais pour te dire putain Elo, profites-en! Défonce toi avec l'oxy si tu veux ou bien simplement prend ce dont tu as besoin pour pouvoir faire des choses simples et agréables quoi! J'en sais rien, mais jouis putain de cette vie elle est courte et on a aucune garantie d'en avoir une autre bientôt! Au lieu de chercher à  avoir l'air heureuse, prend ton pied avec ce que tu as parce que c'est juste énorme ce que tu as - au lieu de vouloir toujours mieux! Parce que quand on voit ce qu'on a à  côté du reste du monde, être heureux, c'est (en plus d'être une bonne idée égoïstement) aussi carrément un devoir.

Dernière modification par Syam (03 décembre 2016 à  23:52)


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EloKhaleesi femme
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Tes arguments sont très justes Syam même si, je l'avoue, ils font chez moi l'effet d'une moralisation assez agressive qui me donne envie de baisser les bras (Je ne pense pas que c'était ton intention néanmoins) car je n'ai pas l'énergie d'argumenter sur la légitimité ou non de ma souffrance ou sur la perception que je devrais avoir du bonheur.
Peut-être que je m'explique mal...

Même s'il est vrai que je ne suis pas de nature à  afficher mes difficultés et que la gaieté, le sourire et la joie de vivre ont toujours été ce que j'ai donné à  voir aux autres, cette "apparence" a toujours été authentique : j'ai toujours mordue la vie à  pleine et profiter de chaque instant !!! Malgré les épreuves, malgré la maladie qui m'emporte un peu plus chaque jour, malgré les douleurs physiques, malgré le fait que cette maladie a emporté ma mère d'en d'atroces souffrances, malgré le fait de savoir que c'est ce qui m'attends, ce qui attends ma soeur mais également mon petit garçon que je ne pourrais pas voir grandir... Malgré tout cela, j'ai toujours été heureuse et reconnaissante des moments extraordinaires que j'ai vécu, des rencontres et amitiés précieuses, des instants simples et magiques qui ont jalonnés mon chemin. Je n'ai pas de regrets même si j'ai fait des erreurs comme tout le monde.

Je suis juste arrivée à  un point d'épuisement... Et je ne sais pas comment y faire face, c'est tout. Et dans ce cafarnaum, je suis dépassée par mon comportement face aux opiacés.

Tu dis que je dois accepter mes difficultés au lieu de les évincer... mais comment accepter de mourir de la sorte, à  petit feu, en perdant progressivement tout ce qui fait ce que je suis : ma capacité à  marcher, à  parler, à  manger, à  raisonner... pour finir inéluctablement transformée en légume. Parce que c'est ça la réalité ! Et oui elle est difficilement supportable ! Aucun moyen d'y réchapper. Aucun traitement. La seule chose que je puisse faire c'est de mettre fin à  mes jours avant que mon cerveau ne soit trop atteint et que je sois dans l'incapacité de prendre la moindre décision et ainsi protéger ma famille car je sais, par expérience avec ma propre mère malade à  38 ans et morte à  54 ans (nous avons dû la débrancher), que je vais faire souffrir mes proches.

Est ce que par moment je me suis voilée la face pour réussir à  être heureuse malgré tout ?
Oui, c'était une question de survie ! Mais aujourd'hui je n'y arrive plus... C'est peut être pour ça que je suis accro à  l'oxy : ça me permet d'oublier.

J'aimerais juste trouver la force de rebondir une dernière fois... pour vivre ce peu de temps qu'il me reste aussi pleinement que possible... mais l'oxy ne m'y aide pas... Je recherche désespérément un regain d'énergie pour finir ma vie comme je l'ai vécu : avec enthousiasme et passion. Mais c'est plus facile à  dire qu'à  faire... Et je suis si fatiguée...

Dernière modification par EloKhaleesi (05 décembre 2016 à  02:49)

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Elo : "Je suis juste arrivée à  un point d'épuisement... Et je ne sais pas comment y faire face, c'est tout."

Et c'est bien naturel de venir et demander de l'aide. Malheureusement même si j'aimerais, je n'ai pas de mots magiques. Donc je me contente de ce que je peux réellement faire pour toi et hélas c'est pas grand chose. Je ne viens pas ici en gourou pour te dire le sens de la vie, et il n'y a aucune agression contre toi, -la seule chose que j'essaye d'agresser c'est pas toi, mais ce sont les mécanismes dont je vois qu'ils ne peuvent qu'empirer la situation. Je ne peux pas te soulager, mais je peux essayer de casser (au prix d'une souffrance supplémentaire immédiate) ce dont je sais que ça ne fera que causer encore plus de souffrance.

Pourquoi veux-tu être si parfaite? Je t'aime comme tu es et j'aimerais que tu fasses pareil. Que tu cesses de te rendre responsable de tous ces malheurs qui t'arrivent. Que tu sois heureuse quand même. Parce que je ne suis pas capable d'empêcher les malheurs d'arriver (sinon je le ferais plutôt que de philosopher).

Elo : "Et dans ce cafarnaum, je suis dépassée par mon comportement face aux opiacés."

Être dépassés c'est notre lot à  tous. Chacun a ses propres difficultés. N'en fais pas une montagne, personne (de sensé) ne te reproche de consommer de l'oxy. Pourquoi faire de ce petit problème une montagne qui fait de l'ombre à  toute ta vie? Si tu n'as pas de solution pour un problème, alors apprends à  vivre avec, c'est tout ce que je dis.

Elo : "Tu dis que je dois accepter mes difficultés au lieu de les évincer... mais comment accepter de mourir de la sorte, à  petit feu, en perdant progressivement tout ce qui fait ce que je suis : ma capacité à  marcher, à  parler, à  manger, à  raisonner... pour finir inéluctablement transformée en légume."

On finit tous en cadavre. Personne n'a jamais pu échapper à  ça. Tu me demandes comment l'accepter. Je vais pas venir te dire que c'est facile, dès le premier message j'ai parlé de la difficulté de la tâche. Mais est-ce que tu peux l'éviter cette fin? Si la réponse est non alors la question suivante est : comment être heureuse quand même. Il ne faut pas rester bloquée Elo, il faut voir les choses en face sur notre impuissance.

Elo : "Parce que c'est ça la réalité ! Et oui elle est difficilement supportable ! Aucun moyen d'y réchapper. Aucun traitement."

Bon donc la réponse est "non". Et la question suivante est : comment être heureuse quand même.
Et la réponse est individuelle, je ne peux pas répondre pour toi. Mais je sais que cela passe par l'acceptation d'une part, et la destruction des culpabilités d'autre part. En général, une fois qu'on a fait ce ménage, on découvre qu'on peut apprécier les petites choses.

Mais oui c'est très dur d'abandonner nos rêves de grandeur pour nous-mêmes. On a basé toute notre éducation sur l'idée de nous implanter de grands rêves... Sans se rendre compte que cela constituera les fondations de notre malheur. Il faut désapprendre.

Elo : "La seule chose que je puisse faire c'est de mettre fin à  mes jours avant que mon cerveau ne soit trop atteint et que je sois dans l'incapacité de prendre la moindre décision et ainsi protéger ma famille car je sais, par expérience avec ma propre mère malade à  38 ans et morte à  54 ans (nous avons dû la débrancher), que je vais faire souffrir mes proches."

C'est une décision très dure. Mais dans cette décision il faut un instant que tu cesses de vouloir être parfaite. Que tu décides simplement ce que tu veux pour TOI. Quand on fait intervenir la morale et la culpabilité, les questions essentielles deviennent impossibles à  démêler. Mais si on enlève les intrus (morale et culpabilité) et qu'on cherche seulement ce qu'on veut, en général c'est beaucoup plus simple.

Elo : "Est ce que par moment je me suis voilée la face pour réussir à  être heureuse malgré tout ?"

Crois-moi, face à  ces difficultés, tu t'en sors très bien. Je ne suis pas venu sur ce fil de discussion pour ajouter encore de la culpabilité. C'est seulement ton interprétation et ta tendance automoralisatrice qui te pousse à  y voir encore plus de culpabilité. Laisse filer tout ça, arrête de vouloir être parfaite. Ce que tu as déjà  traversé est considérable, pourquoi ne pas être fière de toi à  la place? Laisse filer toute cette culpabilité.

Elo : "C'est peut être pour ça que je suis accro à  l'oxy : ça me permet d'oublier."

Mais d'oublier quoi? Le piètre jugement que tu as de toi-même alors que tu es juste remplie d'amour et de bonnes intentions, mais aux prises avec une situation très dure! Comprends-tu que si tu cesses de vouloir changer les choses, de vouloir être parfaite, alors il n'y aura plus rien à  "oublier" ?
Avec les opiacés voilà  l'affaire :
1) Si on pense que notre vie imparfaite va devenir parfaite en supprimant les opiacés, on va au devant d'une grosse déception.
2) Si on veut vraiment arrêter quand même, alors il faut commencer par être heureux avec ce que l'on a et l'arrêt deviendra possible puisqu'il n'y aura plus de vide à  combler.

Elo : "J'aimerais juste trouver la force de rebondir"

Et pour cela il faut éliminer ce qui te pèse. On ne peut pas rebondir si on porte le poids de notre échec. Ceux qui rebondissent sont ceux qui ne portent pas de poids.

Elo : "mais l'oxy ne m'y aide pas"

C'est toi qui a décidé de ça. L'oxy ne fait pas grand chose. Mais admettons que tu veuilles quand même arrêter. Dans ce cas commence par être heureuse et ensuite arrêter sera possible, si on fait dans l'autre sens, arrêter en pensant que cela nous rendra heureux, c'est coincé. C'est comme ces casse-têtes chinois : si on ne déplace pas les pièces dans le bon ordre, on ne peut pas les démonter. (D'ailleurs le casse-tête à  l'origine est un objet spirituel justement).

Elo : "Je recherche désespérément un regain d'énergie pour finir ma vie comme je l'ai vécu : avec enthousiasme et passion."

Pourquoi en exiges-tu autant de toi-même? Pourquoi ne pas juste être heureuse et apprécier ce que tu as?

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CoachMigui homme
Cyber TechnoChamane amateur
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Quand je lis tes messages Elo, je vois vraiment une femme qui a eu effectivement une vie pas facile du tout et malgré tout tu es encore là  et tu trouves encore la force d'écrire des messages sur ce forum. Et rien que pour ça ça mérite déjà  un grand bravo.

Tu dis beaucoup aidé les autres en temps normaux, mais que ferais-tu si tu savais que tu avais une personne proche qui était dans ta situation actuelle ? Ne voudrais tu pas, justement parce qu'elle vie une situation très difficile et qui découragerait TOUT le monde, lui donner le plus d'amour possible ? Lui dire qu'elle n'a pas à  s'occuper des autres, à  s'inquiéter de ce que sa famille ou ses amis puissent penser... Mais ne voudrais tu pas juste l'aimer encore plus à  cause de sa maladie ? Et bien si tu veux mon avis, ce n'est pas parce que tu es toi que tu dois te traiter différemment que tu traiterais quelqu'un d'autre. Aime-toi inconditionnellement, malgré l'addiction, ne te culpabilise pas si tu n'arrives pas à  faire certaines choses. De la même manière que tu n'haïrais pas ton mari si il était dans ta situation, de la même manière que tu n'as pas du haïr ta mère quand elle est passée par la, traite toi comme si tu traitais les autres personnes que tu aimes. La première étape du bonheur comme l'a dit Syam, c'est déjà  de s'aimer soit-même. Sans cela je pense vraiment pas que le bonheur est possible. Et de façon très belle, le réel malheur ne l'est peut-être pas si on sait s'aimer.

Courage à  toi en tout cas, et ne passe pas le temps qu'il te reste ici (mais ça c'est valable pour tout le monde) à  ne pas t'aimer, mais profite de cette occasion que la vie te donne de pouvoir t'aimer toi même d'un amour profond, absolu et inconditionnel !
Reputation de ce post
 
C'est exactement ça, merci pour cette lucidité. /Syam

Si tu médites et que le diable arrive, fais méditer le diable.
Gurdjieff

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Mascarpone homme
Vieux clacos corse pas coulant
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Syam a écrit

1) Si on pense que notre vie imparfaite va devenir parfaite en supprimant les opiacés, on va au devant d'une grosse déception.
2) Si on veut vraiment arrêter quand même, alors il faut commencer par être heureux avec ce que l'on a et l'arrêt deviendra possible puisqu'il n'y aura plus de vide à  combler.

Je me permets juste en passant, de confirmer (par expérience) ces quelques mots, on ne peut plus justes.

Et je rajouterai , que la culpabilité ( particulièrement dans ton cas et dans ton histoire) est LE véritable toxique qui t'empoisonne l'existence...Je n'ai pas le temps de développer car je dois aller bosser, mais Syam le fait mieux que moi et il trouve souvent les mots justes.

Je m'arrête là  avant de dire des bêtises, bon courage et bonne journée à  tous wink


Qui pète plus haut que son cul, fini par se chier dessus!
Le pire con, c'est le vieux con, car on ne peut rien contre l'expérience!
Ce qui est bien chez les félés, c'est que de temps en temps ils laissent passer la lumière!

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EloKhaleesi femme
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Bonsoir à  tous, .
Je repasse sur le forum après 2 mois de silence radio, j'en suis sincèrement désolée... Je voulais vous remercier chaleureusement pour vos messages de soutien qui me font chaud au coeur, en particulier Syam qui m'a beaucoup aidé à  y voir plus clair dans mon propre fonctionnement.

Je retrouve petit à  petit l'espoir et l'envie de m'en sortir même si j'ai encore un long chemin à  parcourir je pense. Je commence à  revoir du monde, a sortir un peu et je me remets progressivement à  la musique qui est fondamentalement mon oxygène. Et votre soutien n'est pas étranger à  tout ça !

Ma conso d'oxy est malheureusement toujours anarchique mais je ne fais plus de surdoses. Je n'arrive pas à  trouver d'équilibre et à  être régulière dans mon traitement... Est ce que certains d'entre vous sont passés par là  ? Le pire c'est la nuit... Je ne dors pas et j'ai tendance à  augmenter les doses pour me sentir planer. En gros je n'arrive pas à  réguler ou à  baisser mes prises d'oxy et je vacille sans arrêt entre moments de bien-être,  de somnolence, de tensions et de tremblements dû au manque je pense. Je voudrais équilibrer tout ça mais j'ai beaucoup de mal à  le faire... Je ne sais par où  commencer... J'aI stopper tous mes suivis médicaux depuis plusieurs mois (je crois que je n'en pouvais plus même si je sais que c'est loin d'être une bonne idée) et je ne vois plus qu'une fois par mois mon médecin traitant qui renouvelle mon traitement sans trop se poser de questions (40mg oxycontin matin/soir + 20 mg d'oxyNormoro toutes les 4h... mais j'en prends bien + donc mon doc chevauche régulièrement les Ordo sans s'inquiéter hmm...)
Auriez vous quelques conseils à  me donner ?

Merci encore à  tous pour votre aide précieuse.

Elo

Dernière modification par EloKhaleesi (25 février 2017 à  05:06)

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