TR 2012 Peganum harmala / Mimosa hostilis

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Mutombi homme
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TR publié sur le forum Lucid State le 13/11/2012 et que, jusque récemment, je croyais définitivement perdu.


Cuisiner c’est se transformer (Peganum harmala / Mimosa hostilis)

Homme / 37 ans / 1m83 / 85 kg
1 verre de 4g de pégane + 8g de mimosa
En appartement, seul dans le salon pour commencer.

Ca fait plusieurs jours que j’ai décider de cuisiner et que je repousse un peu plus chaque soir. Je souhaitais boire seul ce week-end. Donc ce samedi soir 20h00 ; je ne peux plus reculer. Je travaille plutôt bien dans l’urgence, avec cette petite excitation de l’homme pressé qui doit bien faire d’un seul trait.
Puisque le breuvage prévu se conserve très bien et longtemps au frigo et qu’en plus j’ai la possibilité de le congeler, je prévoie un bon litre (1,08 L) de boue psycho active soit 18 à 27 verres.
1 cl de breuvage = 1 g de pégane + 2 g de mimosa

Je prépare un autel composé d’outils de sorcier, d’objet de pouvoir ; des trucs chargés, quoi. Ca a de la gueule et me raconte mille et une histoires condensées en une seule particulièrement puissante. Je sors et prépare le matériel : balance, verres en plastique, cuillères, le gros mortier en bois, le moulin à café... Dans la cuisine j’ai sorti des saladiers en verre, le doseur, fouet, cuillères à soupe, entonnoir, des récipients pour la cuisson, de l’eau de source…

Je pèse 108 grammes de graines de peganum harmala et 216 grammes d’écorce de mimosa hostilis. En fait je prévoie un peu plus parce qu’il y a toujours une petite perte lorsque les graines sont passées au moulin à café et les écorces au mortier pour les attendrir avant le moulin. J’envoie les icaros juste avant les premiers coups de mortiers sur le mimosa.

Je pèse à nouveau le compte juste lorsque tout est réduit en poudre et filaments.
Ce que je préfère pour la cuisson c’est la cocotte, la cuillère à soupe et le fouet ; le tout en inox.
Pour filtrer la boue, un foulard en fibre synthétique, une passoire en plastique et un saladier en verre.
Pour conserver, des bouteilles plastiques de 0,5 L. C’est pratique car on peut les écraser pour chasser le surplus d’air et réduire les risques d’éclatement du récipient lors de la congélation.

Je suis concentré mais assez joyeux lorsque je verse le peganum et le mimosa ensemble dans 2 litres d’eau, juste sous le point d’ébullition. Je mélange le tout avec une grosse dose de bonnes intentions et 2cl de vinaigre blanc bien translucide et sans dépôt par litre d’eau de source. La boue est liquide et bien homogène, sauf les fibres d’écorce de mimosa qui sont enchevêtrées.
Je touille régulièrement et doucement avec la cuillère en inox pour décoller la poudre qui tente parfois de s’accrocher au fond ou sur la paroi de la cocotte. Ca fristouille sans bouillir pendant 45 minutes.

Les icaros ont le don d’induire chez moi une transe légère lorsque je travaille le breuvage et je passe ces 45 mns en fredonnant, sifflotant, vérifiant l’heure et consultant mon génie représenté par l’autel.
Ensuite je filtre une première fois. Le tissu sur la passoire qui repose sur le saladier ; je verse le tout et referme le tissu en l’entortillant. Putain c’est chaud et comme d’hab je n’ai pas de gants. Misère. Je presse le liquide pas si liquide que ça en écrasant le tissu. Je me brûle les doigts, casse une cuillère en bois… Je ris bêtement et joyeusement. Finalement tout le liquide est extrait et il reste une boule presque sèche qui ressemble à un gros crotin de cheval tout frais et fumant.
Le liquide extrait est mis de suite à réduire à feu doux.
Je délite la matière végétale dans 1,5 litre d’eau chaude et commence la deuxième cuisson avec 1 cl de vinaire par litre. Encore 45 mns, puis filtrage. Troisième cuisson avec 1 litre d’eau sans vinaigre, toujours 45 mns et dernier filtrage. A chaque filtrage un nouveau récipient pour la réduction.

J’ai attaché beaucoup d’attention à la réduction. C’est très délicat, ça demande à être soigner ; je suis plein de bonnes vibrations… Je suis presque à jeun, les icaros sont excellents, les joints d’herbes sont doux mais sûrement pas étrangers à toute cette délicate attention dont j’entoure le breuvage. J’attends le signe d’une soupe réussie, l’apparition de cette tâche d’huile comme la crème sur le lait. Une belle flaque d’huile prend l’aspect d’une nappe de cristaux assemblé, elle est irisée. Cet arc en ciel est prometteur.
Enfin elle arrive. Je suis vraiment content et prends soin de la mélanger régulièrement au breuvage sans qu’elle colle à la paroi ni reste accrochée à la cuillère.

Cuisiner, pour moi, c’est déjà tout un trip. Je me moque presque de savoir si je fais bien. C’est évident que j’en fais trop mais c’est là que réside la magie. Cette soupe sera terriblement efficace, grâce à la combinaison de trois génies, celui de chaque plante et le mien. C’est un travaille d’équipe et à aucun moment je ne me suis senti seul pendant que nous nous préparions ; que je nous cuisinais.




Ma gonzesse est rentrée d’un dîner vers 23h30. L’appart empestait. Elle a fait un petit tour et n’a pas tardée à se coucher. Je ne lui ai pas dit que j’allais boire cette nuit juste après la cuisson. Trois portes et deux couloirs nous séparent. Je ne serais pas complètement seul cette fois.

1,08 litre, il est 3h08.
Je stresse un peu à l’idée de boire. Je prépare deux petits verres de 4cl soit 4g de pégane et 8g de mimosa chacun…
J’angoisse pas mal à l’idée de boire. Je me pointe dans le salon avec mes deux verres déjà prêts et rejoint l’autel. Les icaros me filent des frissons le long de l’épine dorsale…
Je flippe carrément à l’idée de boire. Ce n’est ni raisonné ni raisonnable mais une évidence ; j’ai peur de boire cette nuit.

2 x 4 cl, il est 3h45.
Je suis toujours face aux verres. Si je ne bois pas maintenant, je ne boirais pas; c’est clair. Je bois le premier verre comme on se jette dans le vide ; en fermant les yeux et en serrant les fesses. Je me demande humblement ainsi qu’au génie de la bouteille d’y aller mollo. C’est un travail thérapeutique que je souhaite et j’aimerais me ménager si possible. Voilà… Quitte à y retourner un deuxième soir pour approfondir.

Dans les 5 minutes j’ai une méga envie de vomir qui vient de loin, bien profond. Un bon gros rot, beaucoup de salive et un peu de sueur. Le verre est finalement bien calé. Pas sûr que le deuxième verre le fasse sortir. Ca devrait rouler.
Après environs 1 demie heure j’ai les intestins qui glougloutent, se tordent dans tout les sens. Direction les toilettes. Les toilettes c’est clairement un refuge. L’idée idiote que si je chie vite cela se passera mieux et rapidement. J’y reste très longtemps. Jusqu'à ce que la divine chiasse me libère le ventre. J’ai de chauds frissons qui me parcourent les bras et le dos, c’est super agréable. Je repars au salon pour un bon trip.
Je m’allonge sur le canapé. La monté est violente mais agréable, je me sens envahi par le breuvage. Mon ventre, mes bras, mes jambe sont habités par ce qui devient un deuxième corps de force et de chaleur. C’est très physique, je me cale sur le ventre et me sens littéralement possédé du bout des orteils au bout des doigts. Je me sens très fort, très costaud. La colonne vertébrale vrombit et cela pousse du bas vers le haut, ça grimpe, grimpe, grimpe par vague ou par étapes. Je suis scotcher au cuir du canapé je n’ai plus conscience que de cette puissance qui m’envahi. Arrivée au niveau de mes omoplates la force bute comme contre un obstacle. Elle repart et butte à nouveau, et encore, encore, encore… C’est violent, très violent. Ca ne me plait plus du tout. Je ne maîtrise plus rien, je ne vois pas d’échappatoire, je dois changer de position pour faciliter le passage à cette force qui doit absolument atteindre le cerveau. Je change de position toujours violemment secoué ; ça ne passe pas. Je change encore et encore et encore. Je fais carrément une fixette, je tourne en boucle et sur moi-même. Je perds pied et panique.

Je me lève d’un bon pour m’étirer et respirer. Je suis aveuglé de l’intérieur par un éclair arc en ciel, le souffle coupé, les jambes fauchées. Je tombe à genoux la tête toujours explosée à répétions. Je vais crever. C’est trop pour moi, il me faut du secours mais je suis incapable d’en demander ni même d’organiser une idée. Ca me tape l’intérieur du crâne et c’est des gerbes de laser multicolores qui explosent de partout yeux ouverts comme fermés. Putain je morfle ! Et ça secoue toujours. Dés que je me dis que c’est trop, c’est pire encore. Mentaliser le mot « trop » me piétine, me terrasse. Bien qu’au sol, chaque secousse m’enterre un peu plus. J’ai peur de l’anéantissement total. L’instinct de survie me pousse vers la porte de la pièce. C’est en rampant et avec mille efforts que je traverse le couloir pour pousser la seconde porte. Putain c’est le Vietnam ! Impossible d’éviter les balles et les bombes qui m’explosent de l’intérieur.
Du salon à la porte de la chambre j’ai bien du mettre 15 à 25 minutes… Pour 2 ou 3m50.

J’appelle au secours, « AAAaaaargh… », Et maintenant que c’est fait je change d’idée et part à quatre pattes et en rampant jusque la cuisine. Je m’écroule contre le placard de l’évier. Assis en position fœtale, la tête entre les mains, je tente de négocier avec le moi-breuvage, le moi-végétal. « C’est trop fort_aAahhh_ Euh non ! C’est fort, c’est très fort… Doucement s’il te plait ou juste un peu moins fort alors. Je veux juste aller mieux. Je souhaite aller mieux, prendre soin de moi »… Et bla-bla-bla… Vraiment pathétique, mais j’en peut plus.

Ma compagne se pointe dans la cuisine, les yeux bouffis, la tête en vrac, me regarde athérée et me demande ce que j’ai pris. C’est hyper dur de penser un truc cohérent qui serait une réponse. Elle insiste. Je lui réponds un verre, juste un tout petit verre. Elle demande encore la dose et je lui répond « un 4 et 8 ! ». Et là je crois bien que cette conne me répond « c’est tout ? » avec un air de c’est que dalle !
Putain ça m’aide pas !
Pourtant ça m’aide quand même parce que je suis plus tout seul. Je voudrais qu’elle soit là, mais qu’elle se taise parce que je suis en pleine négociation là et c’est vraiment trop d’efforts. Je prend conscience que j’ai pu extériorisé et même verbaliser. C’est encourageant, je vais pouvoir gérer un peu. Ma femme a bien compris l’importance de sa présence et de son silence et maintenant je vais pouvoir avoir le meilleur de l’expérience. Je reste encore au moins 1 demie heure en position fœtale à négocier dans la douleur, la tronche écrasée contre le placard à poubelle prenant conscience que je suis une ordure et plus longtemps encore affalé par terre me réparant de toute part, demandant pardon, distribuant des merci ; avant qu’enfin, je tète le miel au sein du breuvage amer, que la lumière soi.

Puis…

Viens le temps de l’inénarrable. Le temps au-delà du temps, le voyage intérieur qui fait découvrir notre cosmos individuel et collectif, ce multivers personnel partagé par tout vivant. J’ai régressé vers les formes de vie complexes les plus simple pour arriver à la lumière qui est le dieu vivant qui est «Je Suis», ce grand guérisseur du devenir vivant. Moi, moi, moi (!) ne sera plus jamais seul.
C’est le voyage intérieur intersidéral le plus puissant que j’ai jamais fais. De rencontres en rencontres, de potions en racines et de racines en mycètes, de révélations en révélations… Un genre d’aboutissement en digestion…
Jusqu’a l’oubli d’une vérité et le souvenir d’une réalité parcellaire. Je vais sûrement m’égarer à nouveau pour le plaisir de me retrouver. En attendant j’ai cette impression d’absolu.

Bref, tout ce que je pourrais en dire serait très con et je serais obliger de le travestir sous un hermétisme qui en plus d’être occulte serait inutile.
C’est fou, ces révélations qui disparaissent à peine perçues et ces autres qu’on ne peut partager.

Enfin…

On peut toujours partager nos potions et recettes en espérant que quelqu’un, un jour, rencontrera lui aussi le Lucifer prométhéen au plus profond de ses Ténèbres.

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neo homme
Nouveau Psycho
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199 messages
Magnifique..j y etais presque..

I think it's time to go down!
I scream  you scream, we all scream for ice cream

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