Faut-il tomber dedans pour en sortir ?

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cependant
Modo bougeotte
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Salut,

bon voilà, voici une question prise de tête comme j'aime bien :)

Peut-être ça serait plus approprié que j'en parle à ma psy, mais comme elle ne connaît pratiquement rien aux drogues, je la poste au coin du comptoir.

Petit point pour encadrer la question : depuis une bonne dizaine d'années je consomme occasionnellement quelques produits (speed, codéine, opium, éro, c, md, champi, , etc.) et pendant une quinzaine j'ai fumé quotidiennement du cannabis + conso alcool « limitée » (je préfère ça à "raisonnée", parce que je ne vais pas dire que je suis toujours raisonnable).

« Occasionnellement » en vrai ça veut rien dire, parce que j'ai l'impression que des occasions j'en trouve de plus en plus souvent, et comme j'écrivais je ne sais plus où, je ne consomme pas toutes les jours, mais c'est difficile qu'un mois, voire une semaine (ça dépend des moments), s'écoule sans que je ne consomme rien...

Et, en vrai, l’accélération de la conso concerne surtout les opiacés (ça fait..6 jours que j'en ai pas pris si on ne compte pas le kratom)...le reste c'est vraiment du festif (ça dois bien faire un mois que je n'ai pas tapé du speed/c...ah, non, 3 semaines).

Bon, à part pour la conduite, j'aime bien consommer ! Mais pas tout le temps, il y a des moments où je préfère être lucide (c'est peut être la raison du fait que pendant longtemps ça ne m'a pas du tout posé question ni de consommer ni de ne pas consommer).

Sauf, que, je n'aime pas y penser (tout le temps ? trop souvent ?)...et en avoir envie presque constamment.

Je crois que je suis bien dans une dépendance psy, je me limite, je me met de freins, je trouve des bonnes excuses pour ne pas consommer (style : conduire, devoir faire ça, si, etc.), j'arrive à le faire relativement facilement, mais j'ai grave l'impression de me frustrer !

En somme, je « gère » ma conso (je mets les guillemets parce que le fait de croire de «gérer» est souvent une impression), mais je ne comble pas mes envies de défonce...et j'y pense.

Alors, la question : je connais plusieurs potes ex-UD qui ne sont revenus à une conso trèèès occasionnelle voire nulle, qui, en gros, n'ont plus envie, qu'après avoir été bien « dedans ».

Pensez-vous qu'en gros, le seul moyen pour décrocher psychiquement ça serait celui de s’écœurer (et en prendre cher en passant) ? Comme je disais dans le titre, est-ce qu'il faut y tomber dedans pour en sortir (en sortir, ça veut pas dire arrêter, mais ne plus avoir envie, ne pas y penser, comme ça a été pour moi longtemps) ?
Mes potes ils me disent que non, qu'il faut que j'arrête de me prendre la tête, que moi je n'ai pas de problème avec la came et c'est tant mieux. Je crois que c'est un peu simpliste...

Je n'ai pas envie d'arrêter, mais je ne voudrais pas que ça devienne un problème et, au même temps, je n'ai pas envie de cette frustration.

Bon ça renvoie à des questions de fond déjà touchées plein de fois sur le forum, au fond c'est à moi de voir et pas à vous de me donner une réponse (parce que les addiction ce n'est pas des formules math), mais les expériences d'autres personnes sont très enrichissantes et essentielles pour essayer de comprendre.

Merci pour avoir lu le pavé

fugu kuwanu hito niwa iwaji

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Anonyme1756
Invité
Déjà, vu comment tu poses la question, elle ne s'adresse qu'à ceux qui ont (i) déjà testé le produit, et (ii) un caractère addict.

Cela peut s'appliquer à moi avec l'alcool, c'est quand j'ai reconnu que ma conso était problématique, que j'ai pu décrocher, mais en même temps je ne m'étais jamais pensée vraiment addict à l'alcool, mon accroche me semblait super négligeable en comparaison de celle que j'ai avec la cigarette, bien que mes consos soient abusives.

Maintenant, comme perso j'avais été très tôt mise en garde par ma relation addictive au tabac, j'ai préempté le problème en me refusant à toucher sérieusement aux autres produits (expériences négligeables), pour que la question du décrochage ne se pose pas.

Mais pour répondre intuitivement à ta question : ça dépend; de la personne, du produit en question...

PS: les personnes non-addictes testent ou décrochent très facilement.
 

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Dégun homme
notre drapeau rouge est noir
champi vert1champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 03 May 2018
533 messages
Salut,

Franchement à mon avis reste comme ça à profiter de l'occasionnel. Sinon une fois que t'auras dépasser les bornes et que tu te sentiras obliger de vraiment te sevrer, tu risques de culpabiliser à chaque extra, avoir même peur de faire un extra pour ne pas replonger. Tu risques de culpabiliser et tout et tout...

Mes potes qui ont su rester occasionnels je les envie, quand ils veulent s'en mettre une belle ben ils le font de bon coeur...
Moi aussi mais après je flippe et je culpabilise en mode "chui qu'une merde"...(dès le début de la descente d'ailleurs, donc une bonne raison de redroper. Mais à l'arrivée de l'aube y a plus rien à faire pour contrer ce sentiment...)

Schuss

Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existées ne saurait être que fortuite.

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cependant
Modo bougeotte
champi vert30champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 25 Mar 2018
3506 messages
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Salut,
merci à vous pour vos réponses...

@ILE peut-être la question n'est pas bien posée, je ne sais pas, mais il me semble de comprendre que tu fais la différence entre personnes addictes (avec une facilité accrue à « tomber dedans ») et personnes non-addictes (qui n'auront jamais de problèmes vis-à-vis des dépendances) : c'est ça ? parce moi je ne suis pas trop d'accord, je crois ça dépend fortement de la période qu'on traverse, des conditions extérieures et intérieures, des produits et plein d'autres choses...

Sinon ça sous-entendrait que, vu que je n'ai pas spécialement de problèmes avec l'alcool et le tabac et ça fait dix ans que je touche aux opiacés, je peux y aller tranquille parce que je n'ai pas une personnalité addicte ? Je ne crois pas...d'autant plus qu'avec le cannabis j'ai eu une bonne relation de dépendance (bien que raisonnable) et qu'avec la bouffe je me sens grave accro (dans le sens de manger « pour la sensation » et ne pas arriver forcement à m'arrêter quand je le décide).

C'est vrai que c'est plus facile de ne pas toucher aux produits plutôt que d'essayer et de se contenir...mais je ne regrette pas :)
Même si par exemple j'évite les benzo en récréatif exactement pour ça...

J'espère que t'as trouvé ton équilibre avec tes (non ?) consos (je n'ai pas bien compris si t'as arrêté de boire/fumer ?) et que tu profite bien...

@Dégun
Oui, bien sûr que je préférerais rester comme ça et en profiter pour m'en mettre des belles, mais j'ai l'impression que j'en ai de plus en plus envie et ça me pose question...

Et toi de quel produit tu parles ?

Merci en tout cas et bonne soirée

Dernière modification par cependant (10 juin 2018 à  20:26)


fugu kuwanu hito niwa iwaji

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Anonyme1756
Invité

cependant a écrit

Salut,
merci à vous pour vos réponses...

@ILE peut-être la question n'est pas bien posée, je ne sais pas, mais il me semble de comprendre que tu fais la différence entre personnes addictes (avec une facilité accrue à « tomber dedans ») et personnes non-addictes (qui n'auront jamais de problèmes vis-à-vis des dépendances) : c'est ça ? parce moi je ne suis pas trop d'accord, je crois ça dépend fortement de la période qu'on traverse, des conditions extérieures et intérieures, des produits et plein d'autres choses...

Sinon ça sous-entendrait que, vu que je n'ai pas spécialement de problèmes avec l'alcool et le tabac et ça fait dix ans que je touche aux opiacés, je peux y aller tranquille parce que je n'ai pas une personnalité addicte ? Je ne crois pas...d'autant plus qu'avec le cannabis j'ai eu une bonne relation de dépendance (bien que raisonnable) et qu'avec la bouffe je me sens grave accro (dans le sens de manger « pour la sensation » et ne pas arriver forcement à m'arrêter quand je le décide).

C'est vrai que c'est plus facile de ne pas toucher aux produits plutôt que d'essayer et de se contenir...mais je ne regrette pas :)
Même si par exemple j'évite les benzo en récréatif exactement pour ça...

En simple, je pense qu'on peut avoir une prédisposition à devenir addict à une substance, et qu'une fois qu'on l'est devenu on peut confirmer son caractère addict par rapport à la substance en question, mais que c'est certainement sous-tendu par une prédisposition plus large à l'addiction en général, du moins on peut être tenté de le supposer, de se penser plus vulnérable  et de s'en méfier.

Donc effectivement, "addict" je l'entends plutôt a posteriori, une fois que c'est confirmé par les faits, mais ça laisse penser qu'une personne qu'on peut qualifier ainsi a plus de chances qu'une non-addicte de développer une addiction à une autre substance.

Par non-addicte, j'entends quelqu'un qui aura testé pas mal de trucs sans jamais développer la moindre addiction. Je connais des tonnes de gens comme cela.

Cela ne remet pas en cause le fait qu'on peut réagir de façon très variée à différents produits - mais pour le confirmer il faut tester et prendre ce que je perçois comme un risque accru si l'on est déjà accroché à un produit -, pas plus que cela ne remet en cause le rôle que peuvent jouer les circonstances : évènements de vie, état de santé physique, état de santé psychique, âge ou autre.

Maintenant tu te positionnes du côté non-addict tout en reconnaissant 2 ou 3 addictions présentes ou passées, donc là j'aurais plus de mal à te répondre...

cependant a écrit

J'espère que t'as trouvé ton équilibre avec tes (non ?) consos (je n'ai pas bien compris si t'as arrêté de boire/fumer ?) et que tu profite bien

Oui c'est lamentable, je crois que j'ai bien merdé avec la concordance des temps. A la fin il faut remplacer présent du subjonctif par imparfait : "bien que mes consos fussent abusives".
En clair, l'alcool c'est fini mais le tabac est toujours présent.

 

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cependant
Modo bougeotte
champi vert30champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 25 Mar 2018
3506 messages
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Merci pour ta réponse,

Anonyme1756 a écrit

Oui c'est lamentable, je crois que j'ai bien merdé avec la concordance des temps. A la fin il faut remplacer présent du subjonctif par imparfait : "bien que mes consos fussent abusives".
En clair, l'alcool c'est fini mais le tabac est toujours présent.

Lamentable, c'est juste la concordance des temps ?
Parce que sinon je ne vois pas qu'est-ce qu'il y a de lamentable smile, même dans une conso abusive (à part le fait qu'on peut la vivre mal et ça peut nous faire du mal, mais c'est pas pour ça qu'il faut se culpabiliser en plus !).

Arrêter l'alcool dans un pays comme la France où c'est un délire ultra-sociable, ce n'est pas rien ! Ce n'est pas lamentable du tout...

Anonyme1756 a écrit

Maintenant tu te positionnes du côté non-addict tout en reconnaissant 2 ou 3 addictions présentes ou passées, donc là j'aurais plus de mal à te répondre...

Non, je ne met pas du côté non-addict parce que clairement là j'ai une bonne dépendance psy !

Au contraire, je rebondissait sur la dichotomie tranchée entre addict/non-addict en disant que ce n'était pas parce que avec certains produit je ne développait pas d'addiction flagrante (et ça m'est quand même arrivé à certains moments de ma vie, d'avoir des conso abusives même en alcool/tabac que j'ai apporté comme exemples), que j'étais exempte d'addiction en général !

Parce que trop de potes, justement accros physiquement et sous TSO, n'arrivent pas à concevoir qu'une dépendance psychologique puisse me poser problème, pour eux je ne suis tout simplement pas accro (je ne dis pas combien ça me donne envie de me défoncer leur discussions, à en avoir les mains moites et la tremblote !).

Sinon, je n'aurais pas posée la question :)

Anonyme1756 a écrit

Par non-addicte, j'entends quelqu'un qui aura testé pas mal de trucs sans jamais développer la moindre addiction. Je connais des tonnes de gens comme cela.

Oui, j'en connais aussi, mais qui, finalement, tout simplement ne consomment pas...Et, logiquement, si on ne consomme pas, c'est plus facile de ne pas tomber addict...

Il me semble que ce n'est pas une prédisposition, mais une concomitance de causes.

Par exemple, pour moi, sur dix ans de conso d'opi, je peux dire que les premiers 4 étaient vraiment en non-addict, mais dans les faits j'avais une consommation hyper rare (comme je n'y pensais pas), voire nulle.

Puis, après avoir trouvé les doses qui me convenait et sans m'être fait des parano pour une fois, j'en ai eu à disposition et j'en ai consommé pendant trois semaines tranquille, dans un cadre idyllique, avec des potes. J'ai découvert des sensations qui me sont restée imprimées...

J'ai été trop bien et depuis mon cerveau ne veut pas deschotcher, puis j'ai commencé à ne pas aller bien, à avoir des bonnes crises d'angoisses, à être angoissée en permanence et là, les opis c'était presque du thérapeutique.

Avec tout ce que j'ai essayé d'autre C, MD, , LSD, champi...sauf speed et cannabis) je n'en ai jamais eu beaucoup sous la main (et j'ai cherché à ne pas en avoir trop sous la main) donc le problème de l'addiction ne se pose pas dans les mêmes termes. Mon cerveau n'a pas fait le lien, vu que ça reste une conso vraiment occasionnelle (et où je trouve que les effets négatifs dépassent les positifs).

Pour l'alcool, le speed et le cannabis (et le poppers), ce n'est pas la même, mais bon, je ne vais pas m'étaler.

Bon voilà, mais peut-être t'as raison, des fois c'est utile  de mettre des mots sur les choses...!
Avouer une faiblesse c'est peut-être un point de départ pour reconnaître et résoudre un problème...

Dernière modification par cependant (11 juin 2018 à  12:56)


fugu kuwanu hito niwa iwaji

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