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Le blog de Ygrek » Du rêve au cauchemar, l'éternel retour » 07 août 2020 à  04:34

Ah la culpabilité du lendemain, le sentiment d’être moins que rien, même si rien est déjà quelque chose. Le sentiment d’être à fleur de peau, que tout est dit contre nous alors que parfois, ce n’est pas dit. Le sentiment de tout faire mal, de ne pas mériter les autres, de trahir ses collègues en n’étant pas là, de trahir son amour en lui faisant vivre une énième redescente où il ne sait plus que faire sinon montrer son visage désolé. Encore une fois cette question : quelle est l’énergie malfaisante qui me pousse à me saborder, quelle est cette puissance démoniaque qui annihile toute raison ? Quel est l’intérêt de cette drogue de l’ego, qui ne nous fait nous sentir bien que dans la montée et nous fait reculer de trois pas en arrière en descente, qui nous fait douter de tout, de soi, et qui nous pousse à nous questionner sur notre capacité à continuer d’être aimé.. surtout quand on ne l’accepte pas soi-même. Finalement on s’écouter parler, on se masturbe intellectuellement et honnêtement j’ai vécu mes plus intéressants débats sous coke. Mais que reste-t-il de l’authenticité de ces propos quand ils sont dits si facilement, qu’il n’y a pas de « prix » à payer quand on les dit ? Est-on satisfait de la valeur qu’ils ont à être dits si facilement alors qu’ils mériteraient tout le poids qu’ils représentent. Se sert-on de ce produit par facilité pour mettre moins d’importance à des choses qui finalement nous bousculent ? J’ai eu des facilités impressionnantes à parler de mes traumatismes en étant dans cet état, alors que ça m’a valu des séances entières en pleurs avec mon psy ? Pour autant, quelle situation m’a fait le plus avancer et grandir ? La solution est pourtant la première.. car si j’ai avancé en séance, je ne suis toujours pas arrivée à ce pourquoi j’étais venue. Et même si comme une maison est un tas de pierres, la vie est une somme de choses, les constellations sont trop nombreuses pour arriver au noyau. Peut-être est-ce une étape, je me plais à le croire pour ne pas avoir à me donner du mal pour aller bien. J’aime cette expression et je la trouve terriblement juste. Il n’y a que ma décision qui puisse amorcer un changement. Mais j’ai beau en avoir envie en surface, peut-être que cet état d’habitation des conversations, cette recherche, cette mise en mots exacerbée me plaît. Malheureusement, faire un étalage, aussi intéressant soit-il, de mes pensées dans cet état, reste une conversation avec moi-même, même avec un interlocuteur. On n’écoute pas les gens dans ces cas-là, on répond pour répondre. Le résultat est que souvent le débat avance, mais ai-je vraiment écouté et entendu ce que l’autre a dit, ou lui ai-je laissé la parole juste pour répondre et exposer MON avis, MES idées, MA faiblesse finalement. Ne crions-nous pas au monde notre soif irrépressible de reconnaissance ? Mais vivre par l’autre, être avide de l’autre, n’est-ce pas une forme d’annihilation de soi ..? Quand est-ce que ma parole arrivera à me satisfaire moi sans avoir besoin de convaincre les autres, et sans avoir besoin de mettre sur la place publique l’évaluation et le jugement de l’autre pour se donner consistance ? …

Le blog de Ygrek » Amour et cocaïne : qui suis-je aujourd'hui? » 07 août 2020 à  03:35

Ce texte est... wow...
Je l’ai lu avec une sensation de réalité augmentée. J’avais plein de choses à dire en étant en montée tout-à-l’heure et là que la dernière trace remonte à un peu plus d’une heure, ma prose s’est évaporée. Quel désespoir de ne sentir sa verve et en être fier que lorsque l’on est sous l’effet de ce produit. Quel désespoir de se sentir plus intelligent en travestissant sa personne, en utilisant des substituts pour oublier son manque de confiance en soi, quel désespoir d’avoir l’impression de ne trouver les bons mots, d’avoir l’impression de taper juste, uniquement dans cet état. Quel désespoir d’aimer la vie et de se sentir l’habiter, mille fois plus dans cet état que sobre.
J’ai vécu la même chose, le même espoir, la même impression d’être passée à autre chose, d’être différente et de ne plus en avoir envie ni besoin. Et quelle déception de soi-même lorsqu’on s’aperçoit que, comme tu dis, l’addiction est un vice qui n’attend que de se montrer et de t’en rendre esclave. Après, être en colère contre l’addiction, revient au même que dire que c’est à cause de la société qu’on est malheureux. « Toutes les choses ont l’importance qu’on leur donne ». C’est par notre prisme que cette impression arrive, et je suis d’avis que nous sommes le seul maître à bord, en tout cas la seule personne qui peut agir là-dessus, et que personne ne pourra le faire ni ne le fera à notre place.
Mettre son destin au bénéfice de la connaissance au lieu de l’absurde... mais l’absurde n’est-il pas une forme de connaissance ? De réflexion ? En tout cas Ionesco ou Goethe sont des exemples qui pour moi le démontrent. L’absurdité de notre comportement est d’avoir l’impression d’un bénéfice, alors qu’il n’est qu’éphémère, et qu’il n’est pas proportionnel au ressenti et à la durée de la vie, et surtout que les effets secondaires ne valent peut-être pas la chandelle du bénéfice initial. Pourtant on continue. Pourquoi ? Quel est le mal-être, la cause ? Moi aussi j’ai eu beau creuser, voir des psys, me questionner, devenir psy, revoir des psys, isoler certaines choses avec objectivité, le problème reste là. Alors qu’en général lorsqu’on comprend la cause, on est en capacité d’agir dessus... soit je ne veux pas agir dessus, je ne mets pas en condition pour le changer, car ça ne m’insupporte pas encore assez.. soit je n’ai pas touché du doigt LA chose. Est-ce qu’il y a LA chose ? Est-ce qu’elle existe ou est-elle une chimère que je vais passer ma vie à chercher et donc passer à côté de cette vie ..? Pourquoi il y a des gens qui arrivent à s’arrêter et pourquoi j’en suis incapable ? Pourquoi je me saborde en en prenant une veille de taff alors que je sais d’entrée de game que je vais le regretter et me flageller le lendemain ? Est-ce par masochisme ? Mais quand j’y réfléchis je n’ai pas envie de me faire du mal, je ne m’en veux pas, ou alors est-ce inconscient ? Suis-je dans le déni ? Pourquoi certains arrivent à dormir quand personnellement mon cœur bat la chamade et que je ne peux rien faire pour le calmer ? Les pétards ne m’aident pas, et je n’ai jamais osé demander à mon médecin des somniferes... je prends du stilnox quand mes potes en ont, mais encore une fois, c’est pallier un état par un autre.. j’ai pallié l’alcool par la coke, puis la coke par les somnifères. Je m’en veux trois jours où je suis fatiguée puis je recommence. Le rituel de chien de Pavlov, le samedi sonne comme un tintement et j’accoure à la gamelle...
Ça me fait du bien de lire ton texte, et en même temps me désespère... il n’y a pas de solution générique, et j’ai bien peur que ma seule volonté soit le levier pour tout ça.. sauf que ma volonté est à peu près équivalente à celle d’une huître fermée... je me dis que c’est la dernière, puis celle d’après est finalement la dernière. Je me promets que c’est la dernière et finalement je romps les promesses que je fais à la personne qui devrait être la plus importante à qui les tenir : moi.
J’ai changé de ville, d’environnement, en espérant profondément changer de dynamique.. mais l’envie survient comme une vieille amie avec laquelle on sait qu’on va faire des conneries. Et je ne sais pas m’arrêter.. je bosse dans 6h, j’ai pris deux cachets de doliprane codéiné en espérant que mon cœur se calme, mais résultat zéro... donc je me dis, foutue pour foutue, autant ressentir à nouveau le plaisir de taper... et la petite voix de la raison dans mon cerveau raisonne très très loin, et je crois qu’au fond je ne fais pas grand chose pour l’écouter... et demain je m’en voudrai.. encore une fois, une énième fois. …

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