Recherche dans les commentaires de blogs

Le blog de Morning Glory » La Poupée au Coeur de Verre » 22 avril 2023 à  18:47

Zénon
Replies: 39

Aller au message

[quote=Pesteux]On ne retient que ça de Descartes, et c'est bien dommage. On devrait citer plus souvent celle-ci, bien plus fine selon moi : "au moment de monter sur la scène du monde, je m'avance masqué". Et c'était avant le covid^^ Et pour compléter ta liste, on pourrait même ajouter "je pense, donc je fous" (comprenne qui pourra). Jaques Lacan lui, disais "Je pense où je ne suis pas, donc je suis où je ne pense pas". J'espère que tu m'en veux pas trop pour mon dernier post, mais fallait que ça sorte ! Je ne te hais point, camarade déserteur.[/quote]
T’en vouloir ?! T’es fou, au contraire. Ouvre ton blog pour partager tes idées afin que je vienne de temps en temps te gonfler avec mes histoires de chihuahua.

Certains affirment que le René, il s’avançait masqué surtout pour ne pas se faire brûler vif par l’Église façon barbecue à la Giordano Bruno.

Mettre l’Homme au centre du monde et postuler de ce fait le « moi » et l’individu, c’était pas trop du goût de certains « bons chrétiens ».

Comme quoi, faut toujours se méfier et s’avancer masquer par peur des représailles de ceux qui se disent « bons chrétiens »... …

Le blog de Morning Glory » La Poupée au Coeur de Verre » 17 avril 2023 à  09:34

Zénon
Replies: 39

Aller au message

[quote=Pesteux]La parole, le langage, c'est là que nous vivons vraiment. La réalité vraie et objective nous est inaccessible, on ne peut que s'en faire une représentation, une idée finalement très personnelle, engoncée par les mots employés pour la décrire. Ces mots surdéterminent les représentations qu'on a et les conceptions qu'on se fait. Finalement, c'est comme si c'était les mots qui déterminaient ce qu'on voit, et non pas l'inverse ![/quote]
Superbement dit !

Certains sémiologues pensent même que c’est le langage qui crée la pensée, pas l’inverse. Et que la raison est née le jour où le premier mot fut prononcé. Ce que je pense aussi, car quand je pense, je pense en mots dans ma tête.

« Au commencement était le Verbe, etc. »

Cette soudaine apparition de la raison nous aurait fait prendre conscience de notre propre mortalité et partir en couille complet ; conscience qui nous distingue des autres animaux.

Étant donné que toutes nos souffrances découlent de notre peur de la mort, la raison semble donc bien à l’origine de tous nos maux.

[i]« No brain, no pain. »[/i] (dixit Nineta)

« Je pense, donc je suis. » : oui mais non, René ; à un mot près, tu t’es planté. En fait, c’est plutôt : « Je pense, donc je suis fou. »

Du coup, en guise de cure, certains réclament la destruction de la raison en pratiquant une lobotomie généralisée (enfin non, ça, c’est moi qui le réclame).

D’ailleurs, à ce sujet, ce bon vieux William Burroughs a une théorie farfelue dont lui seul a le secret : il définit le « mot » comme un virus. Et contre-intuitivement, il affirme que le mot « écrit » (en tant qu’idéogramme ou pictogramme) est apparu avant le mot « parlé ».

Perso, je suis pas loin de penser comme lui. Et plus je pense, moins j’ai envie de penser... …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Vos bénéfices liés à l'usage des drogues » 26 novembre 2022 à  11:27

Zénon
Replies: 31

Aller au message

[quote=Cub3000]D'une certaine manière c'est comme un déploiement sur l'ensemble de ma pensée de ce sentiment que les psychonautes connaissent bien, ce [b]soulagement[/b] qu'on ressent quand on vient de passer 8h à faire des loopings dans la multiplicité des réalités psychédéliques et que soudain on reprend paisiblement contact avec le réel tout simple, avec l'espace ordinaire où nous sommes supposés vivre en dehors des états de conscience modifiés, et qu'on ressent de la [b]gratitude[/b] et l'impression de redécouvrir ce réel de base.[/quote]
Belle !

Presque pareil ici.

Mais moi, c’est pas les psychédéliques, mais la souffrance et la folie qui m’ont fait redescendre sur Terre pour me contenter de questions sans réponses et du « réel » tel qu’il est.

Tu me diras, j’aurais dû utiliser les psychédéliques autrement que pour écouter de la tekno dans un lugubre hangar désaffecté, encerclé par des gardiens de la paix enragés sur le point de charger.

Probablement, je me serais épargné quelques souffrances et j’aurais gagné du temps.

Cela dit, en t’entendant parler de « soulagement » et de « gratitude » en redescente de trip, peut-être que voyage psychédélique et souffrance recèlent finalement bien des similitudes ; surtout quand cette dernière cesse pour céder sa place à la joie.

En soi, la grande souffrance ne serait-elle pas aussi juste un état modifié de conscience, d’où la nécessité de l’expérimenter quelques fois durant notre existence ?

À quand le « chlorhydrate de souffrance à libération immédiate » ?

Bref, comme disait je sais plus qui : « Chacun son chemin ; qu’importe la route empruntée, pourvu qu’on ait une bière bien fraîche accompagnée de cacahuètes [i]concrètes[/i] à l’arrivée. » …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Vos bénéfices liés à l'usage des drogues » 24 novembre 2022 à  12:53

Zénon
Replies: 31

Aller au message

[quote=Cub3000]Les lysergamides m’ont complètement sorti d’une sorte de rumination d’angoisses existentielles/métaphysiques qui me bouffait littéralement la vie depuis des années… De fait mon rapport à la vie, au réel, s’est énormément simplifié et j’ai totalement viré du champ de mes préoccupations tout un tas de questions sans réponse qui me pourrissaient l’existence.[/quote]
Salut, Cub !

Du coup, t’as reçu des réponses, ou t’as oublié les questions ?

Qu’importe, super intéressant ton commentaire.

Tout le contraire des agités du champignon et autres évangélistes des psychédéliques qui viennent nous sermonner avec leur dernière illumination [i]fractalisée[/i] sous DMT quant au sens de l’Univers tout entier…

Le blog de TrotinetteElectrique » La journée éternelle d'un toxicomane » 30 octobre 2022 à  02:40

Tu t’es pris pour Robin des Bois, ou quoi ?

Tes flèches ? Quelles flèches ?!

Mon gars, on capte rien à ce que tu causes.

T’es pas au courant ? « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. »

Et plus alambiqué et poseur que toi, tu te tapes une crise de cécité ; ce qui illustre bien l’emberlificotage de ta pensée.

Dans tes commentaires, tu utilises exactement la même illisible grammaire que celle des institutions que tu critiques. Violence symbolique ?

Pas assez de Rimbaud, bien trop de Mallarmé.

Toi et ton style ampoulé, vous m’avez l’air d’avoir grand besoin d’une petite séance de psychanalyse.

Eh non, t’as tout faux, mon garçon ; c’est Zénon de Kition.

Le blog de ducobu » Je suis normale » 27 octobre 2022 à  10:21

[quote=VickNarobi]Mais dis toi bien un truc, c'est que dans les rapport de domination, soit tu te soumets, soit t'y opposes mais dans tout les cas tu te fais dominer (Je te fais du Laborit simplifié parce que bon je suis pas sur d'avoir tout tout pigé).
La dernière possibilité c'est la fuite. Ni pour, ni contre, ailleurs.[/quote]
Merci, Narobi !

Je kiffe ton style : saine lecture matinale avant une énième journée de turbin.

Mais dominé ? Non, on ne me dominera plus jamais sans mon assentiment.

Moi, j’ai fait mon choix : la fuite !

Oui, la fuite dans des contrées bien plus arriérées, loin de notre civilisation, sans smartphone ni télévision. Où là, racisme, misogynie et fanatisme religieux restent encore des valeurs sûres. Où à table, lors des repas quotidiens après la récolte des olives, t’avales des couleuvres du style :

« C’est pas nous qu’on est raciste, c’est eux qui sont Pakistanais... Maria ! il est où le vin, bordel ?! Bouge-toi, on a faim ! »

En attendant, ces « barbares » hébergent ma gueule de métèque athée depuis des années, me donne du travail, du pain, de la chaleur et du raki. En temps de guerre, tu peux compter sur eux pour cacher les « opprimés » dans leurs caves, mais pas sur certains citadins qui manifestent, signent des pétitions et rouspètent.

Ton Robert, je l’aime bien. Mais il est pas assez arriéré ; il reste bien trop civilisé pour ne pas devenir dangereux, bête et méchant. …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Vos bénéfices liés à l'usage des drogues » 17 octobre 2022 à  14:47

Zénon
Replies: 31

Aller au message

Pour faire vite, très vite, « la drogue », en plus de m’avoir fait passer des moments inoubliables, m’a enseigné une structure exogène à celle que l’on nous impose.

En d’autres termes : elle m’a permis un « long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens », c’est-à-dire entendre la lumière et voir les sons pour réaliser que bien des « vérités » que l’on m’a inculquées, c’est de la foutaise ; en particulier la « morale arbitraire » sur laquelle notre [i]société[/i] est fondée.

Même l’addiction, la part sombre de « la drogue », fut un éclairage.

Sans déconner.

Mon héroïnomanie m’a poussé à parcourir les quatre coins du globe, rencontrer les gens les plus givrés possible, faire les boulots les plus improbables qui soient, dépouiller de vieilles mamies cancéreuses de leurs morphiniques, lire tous les bouquins imaginables à la recherche de solutions, aller fouiller au plus profond de mon être et trouver ce qui déconne en moi... pour finalement, atterrir en Grèce.

Une galère de vingt-cinq ans, une odyssée qui m’en a plus appris sur moi-même que n’importe quoi d’autre.

Bien entendu, je ne la recommande à personne. Mais à condition d’en sortir, l’addiction s’avère aussi une putain d’école de la vie.

Aucun regret : si c’était à refaire, je signe direct.

Aujourd’hui, je ne bois plus qu’un raki par-ci par-là, parfois accompagné d’un joint, pour entre autres rire et danser avec des amis sur de la musique de dingue.

Autrement dit : célébrer la vie et savourer le pur plaisir d’exister.

Pouah ! ce vieux commentaire de hippie !

Bref, sans avoir connu la défonce, je serais actuellement saint de corps et d’esprit, plein de pognon, propriétaire terrien, marié à une bombasse et père de trois adorables bambins.

Mais entre nous, qui voudrait de ça, hein ? …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Le système de santé stigmatise les Personnes Utilisatrices de Drogues » 22 septembre 2022 à  18:35

Zénon
Replies: 14

Aller au message

[quote=prescripteur]Je dirais que la honte subie est toujours négative mais que celle que la personne nourrit rationnellement peut parfois l'aider dans ses choix.[/quote]
Superbe conclusion, Prescripteur !

Comme souvent, c’est pas tout noir, c’est pas tout blanc : [i]it’s all a fucking grey area.[/i]

Pour me la péter un peu et balancer du [i]name-dropping[/i], chez Nietzsche & Spinoza, en schématisant, honte et culpabilité (qu’importe leur origine) s’avèrent des « passions tristes » : funestes toxines qui nous rongent petit à petit la moelle épinière en nous éloignant des faits.

Dans le christianisme, au contraire, honte et culpabilité délivrent du péché originel. Du coup, elles sont presque élevées au rang de vertus, car elles permettent [i]a priori[/i] à l’Homme de vivre en société.

Moi, avec quelques réserves, je penche plutôt côté Nietzsche & Spinoza.

Mais ici, on parle de stupéfiants. Et dans un « système » tel que le nôtre, pour le cas d’un usager lambda sans problèmes particuliers liés à sa consommation, oui, honte et culpabilité poussent en général à l’isolement et au dérapage incontrôlé, voire à l’addiction.

Ici, les causes sont donc sociétales : notre système de santé pue souvent la merde.

Par contre, en matière d’addiction avancée, un microgramme de chlorhydrate de honte et de culpabilité (j’ai bien dit un microgramme) administré en sous-cutané par le patient lui-même ou par le praticien ne me semble pas forcément contre-indiqué.

Ici, c’est l’instinct de conservation du sujet.

Perso, le chlorhydrate de honte et de culpabilité reste pour moi souvent un poison, mais parfois un antidote ; tout dépend du dosage et du praticien, tout dépend du pourquoi du comment.

(Paye l’emphase de ce commentaire ! Par moment, je me fais peur.)

[quote=VickNarobi]Enfin... les gouts et les couleurs.[/quote]
« Et vous me dites, amis, que “des goûts et des couleurs il ne faut pas discuter”. Mais toute vie est lutte pour les goûts et les couleurs ! Le goût, c’est à la fois le poids, la balance et le peseur ; et malheur à toute chose vivante qui voudrait vivre sans la lutte à cause des poids, des balances et des peseurs ! »

Allez en paix, même Zarathoustra partage notre amour du débat ! …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Depuis plusieurs semaines, l'ambiance se dégrade sur Psychoactif » 08 septembre 2022 à  19:33

Zénon
Replies: 55

Aller au message

[Début du HS]

Je viens d’y réfléchir à l’instant. Gégé, quand tu reviendras fin septembre, tu me diras ce que t’en penses.

En fait, la Science me semble être aussi une métaphysique comme une autre, dont le postulat est :

Tout peut être expliqué. Grâce à « l’abstraction mathématique », nous allons trouver le « pourquoi ».

Et pour moi, cela relève également de la foi : à supposer que quelque chose est à expliquer et un pourquoi à trouver.

En fait, le « Tout peut-être expliqué » suffit. Au bout du compte, on se fout du résultat, seul le chemin importe pour nous donner une raison d’exister.

Si l’on va plus loin, on pourrait même conjecturer que la Science reste la dernière métaphysique moderne occidentale depuis la révolution industrielle et la chute du christianisme. Et sans jouer le prophète à deux balles, je pense qu’elle aussi déclinera.

Pourquoi, toujours des pourquoi et encore des pourquoi.

[Fin du HS]

AnonLect : Je t’aime, mais je suis d’accord avec toi jusqu’à un certain point. À trop jouer la politesse, on finit par devenir Kofi Annan. Et Kofi Annan, tu le connais, il manque cruellement de « méchanceté intellectuelle. »

Et puis, faut pas se mentir non plus : ce forum, même inconsciemment, incite quand même un peu les gens qui y traînent à se défoncer. RDR ou pas RDR. D’ailleurs, pour tous ceux qui sont en sevrage, je leur prescris de ne surtout plus vagabonder dans le coin tant qu’ils n’ont pas réglé leurs soucis.

Gégé, vieux justificateur de textes invétéré : Je viens de faire le calcul : je suis d’accord à 78,8 % avec tes revendications. Ouais, t’as perdu des points à cause de ton acharnement.

Ton acharnement, franchement, je comprends pas. C’est quoi le projet, dézinguer tous les forums pour modération bancale et incitation à la défonce ?

Non, parce que là, mon gars, t’es pas arrivé.

Moi aussi, je m’oppose à ces discours pour des raisons un peu différentes des tiennes, que j’ai déjà maintes fois évoquées ici dans mon style inimitable. Autant la modération peut grave me soûler, autant je suis pas vraiment contre l’incitation : pour certains, un peu de défonce ne peut leur faire que du bien.

Ici, t’es face à une idéologie. Moi aussi, je trouve ça parfois fumeux, ton analogie avec la dysphorie de genre me semble particulièrement pertinente.

Et alors ? Ainsi soit-il !

À mon avis, tu prends cette histoire trop au sérieux. Dans la vie, t’as bien plus grave : hier soir, l’OM a pris 2 – 0 contre Tottennham, putain !

Mais surtout, t’es en train de te faire du mal pour que dalle. Je te l’ai déjà dit : Internet peut devenir la pire source d’anxiété. Tu vaux bien mieux que ça.

Souvent, je culpabilise de ne pas avoir de smartphone et d’avoir volontairement lâché le Net. Mais là, vous me réconfortez dans mon idée.

Bref : « Je n’ai pas encore bien articulé les choses. Mais je ressens un truc qui cloche, qui ne me convient pas dans ton discours. »

Ceci dit, ouf ! je te croyais banni à vie, ce qui aurait été fort dommageable pour ce forum. D’accord, pas d’accord, malgré les pauvres petits ego blessés (dont le mien), ta rigueur intellectuelle se fait extrêmement rare aujourd’hui, elle est plus que salutaire ici.

Tu peux vraiment remercier les modos pour leur patience phénoménale. Comme quoi, ils ont leurs défauts, mais ils sont loin d’être abrutis. Comparé à d’autres, t’as vachement de chance (je pense par exemple à Randall, Cabaretvert et tant d’autres).

Bref, je crois que t’as dit ce que t’avais à dire et que tes revendications (pour moi, légitimes), ont été entendues ; du moins, je l’espère.

Maintenant, oublie Internet pour un temps et profite de cette déconnexion pour te concentrer sur tes recherches/études et reviens-nous au top de la forme pour tout défouirailler avec Ocram.

Ocram, putain, j’avais pas vu ton bannissement ! Si tu m’entends, mon pote, sache que personne est parfait : t’as beau être Suisse, je t’aime !

Bref, tout le monde peut « faire de nécessité vertu » et sortir plus aiguisé de cette altercation.

Eh merde ! me voici faire mon Kofi Annan ! Tu vois un peu ce que tu me fais faire avec tes conneries ?! Bon, ne le dites à personne, j’ai une réputation à tenir, ça reste entre nous.

Sur ce, on sonne à ma porte pour venir me chercher. Ouais, je me casse dans la montagne retrouver mes bergers misogynes et mes centenaires à moustaches. Moi aussi, pour un temps, j’aurai plus accès à Internet, ça vous fera des vacances.

À bientôt, dans une ambiance apaisée, mais qui reste tout de même teinté d’une violence respectable.

En attendant, grosse bise à chacun des participants et allez tous vous faire enculer ! …

Le blog de Bosko187 » Citation de film de tout genre » 08 septembre 2022 à  18:43

Zénon
Replies: 18

Aller au message

Excellent ! Merci pour [i]Fight Club[/i], ce grand classique : [i]« The things you own end up owning you. »[/i]

Et sinon ? Oh, les gars, vous êtes où, bordel ?!

Eh merde ! j’aime pas surenchérir sur moi-même, ça fait un peu... branlette !

Mais bon, tant pis. Et donc, voilà...

Non ! Attends, j’ai mieux, bien mieux : une devinette !

Attention, y a un piège — c’est pas vraiment une réplique :

[i]All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
All work and no play makes Jack a dull boy
...[/i]

Alors, quel film ?

Randall, lui, il aurait trouvé direct.

Un indice : c’est pas un film ouzbek.

Et je vous surveille, sans tricher sur l’autre sycophante de Google !

Alors ? …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Depuis plusieurs semaines, l'ambiance se dégrade sur Psychoactif » 07 septembre 2022 à  01:13

Zénon
Replies: 55

Aller au message

[quote=Gesus]Et si la religion, c’était la démocratie du temps où notre conscience était rugueuse. Tu parles de pulsions primaires qui vont se défouler inconsciemment à d’autres niveaux. Pense tu que laisser cours à ses pulsions primaires soit une solution plus pérenne ? Pense tu que même à notre époque la religion soit inutile ? Qu’il faille tout rejeter en bloc ?[/quote]
Salut, poto ! [i]Long time no see ![/i]

Excellente remarque.

Quand j’étais plus jeune, j’étais un athée furieux. Un petit con, quoi.

Ces dernières années, je les ai passées entouré de croyants dans un minuscule village d’à peine une centaine d’habitants. 97 % des Grecs sont pratiquants. La question de Dieu ne se pose même pas.

Pas une semaine ne passe sans que t’ailles te bourrer la gueule à la messe ou fêter la Saint-je-sais-pas-qui. Et puis, c’est à l’église que tu trouves du boulot. Parfois, je suis même obligé d’embrasser les icônes, c’est te dire si ça craint !

Depuis, j’ai bien changé d’avis sur la religion. Et puis, en Occident, tu restes chrétien. Que tu le veuilles ou non, chacune de tes cellules respire le Christ. Ta morale entière est basée sur le judéo-christianisme : « Tu ne tueras point, le mal, le bien, monogamie, patin, couffin, etc. »

« Nos athées sont des gens pieux » — Max Stirner.

La différence principale qui sépare la Grèce de la plupart des autres pays occidentaux (États-Unis exceptés), c’est qu’elle est fondamentalement religieuse (orthodoxe, comme les Russes), ce qui la protège pas mal du [i]nihilisme[/i]. Ici, il fait bien mieux vivre que chez nous, en partie grâce à la religion.

En France, le [i]nihilisme[/i], je peux plus. Depuis que Dieu est mort chez nous, on patauge dans la perte de sens.

Dieu (qui comme chacun sait était une femme alcoolique), on l’a remplacée par du vent : travail à la con, famille et patrie, recapture de la sérotonine, aspiration au bonheur, aspirateur sans fil, barils de lessive, gamma GT, consumérisme [i]all inclusive[/i], postérité sans gluten, [i]dopamine nation[/i], téléphones intelligents, divertissement pascalien, jamais de « comment » et toujours des « pourquoi ? » 

Non, je n’ai pas la foi et reste très critique par rapport aux religions. Pour moi, après la vie, y a rien. Mais sans métaphysique, l’Homme se retrouve paumé complet.

Sur le sujet, Nietzsche (pourtant ardant ennemi du christianisme, mais loin d’être aveugle) a tout dit.

Donc non, tout n’est pas à jeter en bloc. Mais la camisole sur nos instincts primaires s’avère une catastrophe qui se retourne dans notre gueule chaque jour que Dieu fait !

Bref, vaste question. Mais là, il est tard, le PSG a gagné et je suis crevé.

Demain, si t’es encore là, je reviendrai étayer un peu tout ça. …

Le blog de Bosko187 » Citation de film de tout genre » 06 septembre 2022 à  15:19

Zénon
Replies: 18

Aller au message

[quote=marvin rouge]" les briques rouges, qui dit rouges, dit le sang, dit pot de vin, dit la violence.. "[/quote]
Mort de rire ! Putain, tu m’as tué — j’avais zappé complet cette réplique.

Une boucherie, ce film ! Quinze ans que je l’ai pas re-maté.

D’ailleurs, je remarque que les années 90 remportent pour l’instant le pompon.

[i]« Je vais tellement t’enculer que quand tu bâilleras, on verra le jour ! »[/i]

— Albert Dupontel, Bernie (1996)

Le blog de TrotinetteElectrique » La journée éternelle d'un toxicomane » 06 septembre 2022 à  13:54

[quote=Golom]Putain, cette condescendance ! Ce ton hautain ! Ça me met hors de moi...d’autant plus pour quelqu’un qui semble avoir consommé mais qui prends désormais les gens qui usent de drogues pour des débiles !!![/quote]
Condescendance et drogue, aucun rapport.

Tu peux avoir consommé des tonnes de drogues et rester un gros connard. La preuve : moi !

T’énerve pas, Golom, j’ai l’impression que tu le prends pour toi. Dans ce cas-là, j’y peux rien. Pour rester poli, désolé, mais mon commentaire ne t’était pas du tout adressé. Et encore moins une tacle sur les capacités de lecture des forumeurs.

Qui plus est, il me semble avoir été plus qu’élogieux. Sauf ton respect, je laisse l’auteur de ce blog en juger.

Quant aux petites critiques orthographiques, c’est juste pour taquiner un peu Trotinnette afin de le pousser à mieux faire. Car on voit qu’il a grave de talent, un sujet d’enfer, mais qu’il peut mieux faire.... si seulement il se défonçait pas autant !

Avec beaucoup de travail, on peut toujours mieux faire :

[i]« There are no two words in the English language more harmful than “good job.” »[/i]

Dans la profession, le massage de burnes gratuit s’avère totalement contre-productif, surtout avec de telles problématiques d’addiction.

En fait, je crois que t’as pas bien vu comment un membre du forum a reçu les textes de Trotinnettes dans une discussion (pas sur son blog) : aucune argumentation, juste de la critique pour critiquer. De la part de ceux qui ne se sont jamais frottés à la rédaction d’un roman de plus de dix mille mots, ça me les brise sévère. Je te laisse aller vérifier.

« Artiste », ça veut strictement rien dire. Écrire, c’est un boulot, pas un concept. …

Le blog de TrotinetteElectrique » La journée éternelle d'un toxicomane » 06 septembre 2022 à  01:40

Salut, Trotinette avec un seul « T » !

Moi aussi, j’adore le pédalo, mais que les mardis après-midi de pluie.

Ouaip, un peu dommage de se cartonner comme ça (dixit le mec qui faisait la même à ton âge).

Depuis quelque temps, j’ai carrément perdu pied avec la jeunesse et leurs nouvelles façons de se mettre la race. En ce moment, la moyenne d’âge de mon entourage doit se situer aux alentours de 103 ans, en comptant les chèvres.

Ignorant presque tout du milieu dont tu parles, je viens de parcourir ton blog. Paname, le chemsex, la 3-MMC, etc. Fascinant !

D’ici peu, je n’aurai plus accès à Internet. Faut que je fasse le plein de livres avant de repartir dans le [i]no man’s land[/i].

Dis-moi, où peut-on choper ton bouquin ? Livraison possible à l’étranger ?

Sinon, je connaissais pas du tout ce Zarca. De lui, tu me conseilles quel roman pour commencer ?

N’écoute pas les autres. Les autres, ils y captent que dalle. Passé dix mille mots, t’as plus personne. Alors un roman, t’imagines ! Pour un jeune de 26 ans, t’assures question écriture. Crois-moi, sur ce forum, je suis toujours friand de plumes originales. Très peu ont une « voix ». Et toi, j’ai l’impression que t’en as une.

Reste encore du boulot, mais t’as du style. J’ai grave kiffé ce billet : malgré quelques fautes d’orthographe, il me semble le meilleur de ton blog ; sans fioritures à la différence des autres. On sent bien l’urgence. En revanche, si tu permets, essaie d’aérer un peu tes paragraphes.

Bref, t’as du talent et une passion : les seuls remèdes contre tes addictions. Si tu souhaites réellement te sortir de la défonce, tu sais ce qu’il te reste à faire.

Bon courage pour la suite. Et quoi qu’il arrive, ne lâche rien ! …

Le blog de CaptainCrox' » Mon rapport aux substances - Vers un sevrage progressif » 05 septembre 2022 à  22:44

Ouah !

Témoignage poignant, super bien écrit et dépourvu d’une once de [i]ressentiment[/i] envers qui que ce soit ni quoi que ce soit malgré le chemin de croix.

Impressionnant !

Je devrais en prendre de la graine pour en tirer deux, trois leçons.

Mille mercis, Ô Capitaine ! mon Capitaine !

Le blog de Bosko187 » Citation de film de tout genre » 05 septembre 2022 à  19:01

Zénon
Replies: 18

Aller au message

Francophonie, quand tu nous tiens :

[i]« Gamin ! Gamin ! Allez, viens ! C’était pour rire, gamin ! Tu vas pas rester tout seul dans ce bois, hein ? »[/i]

— Benoît Poelvoorde, « C’est arrivé près de chez vous » (1992)

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Depuis plusieurs semaines, l'ambiance se dégrade sur Psychoactif » 04 septembre 2022 à  22:37

Zénon
Replies: 55

Aller au message

[quote=prescripteur]Voilà je retourne à mon « raki » , le vrai pastis c'est à dire celui de Pontarlier, en Franche Comté. Amicalement[/quote]
Non, non : le « raki » en Crète, c’est une autre appellation venant du turc pour la [i]tsikoudiá[/i]. La [i]tsikoudiá[/i], c’est le [i]tsípouro[/i] du continent, mais toujours artisanal et bien mieux raffiné : jamais de mal de casque.

Rien d’anisé là-dedans, juste de l’alcool de marc de raisin titré à 40/45 degrés. En revanche, le premier tiré en octobre qui sort de l’alambic, il titre à 70 degrés, c’est le [i]proto-raki[/i].

Avec le [i]proto-raki[/i], pas besoin de DMT pour aller voir Mortimer, tu décolles direct.

Ici, ils l’appellent [i]pharmakon[/i], c’est-à-dire à la fois le poison et le remède. De l’eau-de-vie, quoi. On l’utilise pour absolument tout : fêter les mariages, aller à la messe, cicatriser une plaie, enterrer les vieilles centenaires à moustaches, violer les Bulgares, tuer les virus, endormir les bébés, « créer des tarentules » et conduire le tracteur.

Conduire le tracteur sans raki dans le sang, c’est même illégal. Tu captes, faut pas trembler.

Et direct, te faut en boire un à six heures chaque matin avant de partir au boulot. Sinon, t’as rien compris.

Bref, le meilleur marc que la Terre ait enfanté, bien meilleur que le nôtre ou que la grappa italienne.

Quatre euros le litre.

Avec ça, plus besoin de médecins.

Toute une histoire, un art de vivre. Le régime crétois, quoi.

Ah ! la culture !

Non, le Pastis grec, c’est l’ouzo, peu apprécié en Crète. Beurk ! Ça, je peux plus, j’ai trop fait de la merde avec : le truc qui te rend jobard complet et te fait parler couramment pakistanais.

D’ailleurs, si j’avais bu de l’ouzo ce soir, je vous aurais déjà tous insultés, bandes de pauvres toxicos dégénérés !

[i]Στην υγεία μας, παιδιά ![/i] …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Depuis plusieurs semaines, l'ambiance se dégrade sur Psychoactif » 04 septembre 2022 à  19:26

Zénon
Replies: 55

Aller au message

Okay, Marvin.

Pas de soucis, je te crois sur parole, surtout venant de toi.

En fait, c’est simplement mon expérience personnelle avec les médecins et une question qui me taraude depuis un moment.

Évidemment, je fais de grosses généralisations à deux drachmes.

Je me demande juste pourquoi ma relation avec cette profession fut autant désastreuse. Et c’est encore le cas aujourd’hui avec ce foutu Covid long que je me tape depuis cinq mois.

Excuse, mon pote — loin de moi l’idée de manquer de respect à ton père.

Le blog de Bosko187 » Citation de film de tout genre » 04 septembre 2022 à  18:38

Zénon
Replies: 18

Aller au message

Excellent, merci ! Topic d’anthologie !

Here’s another one :

[i]« I don’t know if I started drinking ’cause my wife left me or my wife left me ’cause I started drinking, but fuck it anyway. »[/i]

— Nicolas Cage, Leaving Las Vegas (1995)

Désolé pour l’anglais, mais comme chacun sait : traduction = trahison.

La prochaine, promis, je passe à la francophonie.

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Depuis plusieurs semaines, l'ambiance se dégrade sur Psychoactif » 04 septembre 2022 à  18:30

Zénon
Replies: 55

Aller au message

Prescripteur, mes hommages !

Chaque fois, je kiffe grave tes réponses — elles me font peaufiner mes exploits de la veille, parfois composés à la hâte après un raki de trop.

C’est précisément la raison pour laquelle j’aimais bien Gégé. Ma nature indolente penche dangereusement vers la nonchalance. Et cet enfoiré de Gégé, il me poussait à un peu plus de rigueur.

D’ailleurs, Prescripteur, permets-moi une petite digression : je me trompe peut-être, mais tu sembles l’exception qui [b]confirme[/b] la règle. Chez les médecins, peu sont « cultivés », non ?

J’imagine que c’est la profession qui veut ça : dix années d’études sur un seul et même sujet ont tendance à t’aveugler sur le reste. Et puis, les voilà d’un coup dans la « vie active » avec beaucoup d’argent et très peu de temps.

Dans son Abécédaire, Gilles Deleuze (que je trouve par ailleurs fumeux) confessait déjà :

« J’ai une grande haine non pas pour la personne des médecins qui sont souvent charmants, délicieux, mais pour le pouvoir médical et la façon dont les médecins l’utilisent... Et puis ils sont trop incultes ou alors quand ils se lancent dans la culture, c’est une catastrophe. Ma consolation, c’est qu’ils gagnent beaucoup d’argent, mais qu’ils n’ont pas le temps de le dépenser vraiment, d’en profiter parce qu’ils mènent une vie extrêmement dure. »

Bref, toi excepté, durant ma longue carrière de toxico, j’ai jamais croisé un médecin cultivé, jamais, hormis en psychiatrie.

Mais bon, dis-moi si je me plante complet et fais encore de grosses généralisations à la con.

Sinon, c’est certain, la roue du paon ne tapera jamais dans l’œil du bernard-l’hermite. Mais parmi les membres d’une même espèce, la beauté reste en majeure partie « préprogrammée ».

Par contre, grâce à la culture, l’Homme peut dépasser ce constat pour trouver « beau » un congénère disgracieux en le prenant dans son entièreté.

Moi, par exemple, quand je suis tombé « amoureux » de cette vieille et grosse Bulgare à moustache qui...

Non, pardon ; en fait, on s’en branle de mes amourettes.

Donc oui, tout est « en fonction de ». Mais la beauté existe aussi en tant que processus objectif, belle ruse de la Nature pour faire se reproduire certaines espèces.

Tout ça pour dire que nos « schémas évolutifs » sont bien plus ancrés en nous que nous le pensons. Je sais, j’enfonce des portes cochères grandes ouvertes, mais notre entêtement à vouloir se dissocier de la Nature est à l’origine de la plupart de nos maux.

Le rapport avec le sujet initial de cette discussion ? J’en sais rien. Si, justement, cette discussion !

Perso, je suis en désaccord profond avec bien des idées véhiculées par ce forum, mais il demeure une mine d’informations hors de prix et de participants drôlement intéressants.

Ici, le niveau est bien plus élevé comparé aux réseaux dits « sociaux », et pas que sur la drogue.

Des commentaires m’ont aidé pour bien des sevrages de came, certains m’ont ému, d’autres m’ont fait revoir mes convictions. Et le plus important : quelques échanges m’ont fait mourir de rire à haute voix (spéciale dédicace à feu Cabaretvert, ce génie incompris, pour ses histoires d’appuis-tête de Laguna).

Quand je retrouve une connexion Internet, c’est sur ce forum que je gaspille mon temps d’écran. Et parfois, après un raki de trop, quand on me file un clavier entre les mains, il m’arrive d’écrire des trucs sans vraiment penser à celui qui se trouve derrière son ordi. Mais blesser les gens gratuitement n’est pas dans mes intentions, juste bousculer un peu leurs certitudes.

Bref, un grand merci pour le boulot de tous les tauliers et la participation de chacun des membres qui font vivre ce lieu d’expression.

Par contre, quand je vois les sujets polémiques récents, pour faire vite, je pense que votre « politisation » de la drogue peut vous péter à la gueule.

Selon moi, le militantisme n’est en fait que du [i]ressentiment[/i] déguisé.

Autrement dit : des gens qui ont beaucoup souffert et qui réclament vengeance, consciemment ou non. Leur idée fixe ? Réintégrer une société dégénérée qui les a rejetés au lieu de se casser vivre dans les montagnes avec les vieilles centenaires bulgares à moustaches.

C’est, du moins, mon avis, que j’ai déjà longuement énoncé ici avec mon tact habituel. Et mon avis, on s’en bat les roustons. Vous êtes chez vous et faites comme bon vous chante.

Le plus important ? Que ce forum ne se transforme pas en un énième Twitter version foire à la saucisse.

3615 Code : Qui n’en veut du pavé ? …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Depuis plusieurs semaines, l'ambiance se dégrade sur Psychoactif » 03 septembre 2022 à  17:26

Zénon
Replies: 55

Aller au message

[Petit HS des familles]

[quote=g-rusalem]Merci pour vos précisions prescripteur. Je pourrait arguer et continuer dans le combat de mot, que je crois que la beauté est tout de même quelque chose qui peut être objectif et je suis pas vraiment d'accord avec l'idée que toute beauté est forcément subjective. Qu'on a tout de même un sens moral inné.[/quote]
Oui, la beauté n’a rien de subjectif, elle est à l’œuvre dans la Nature, elle dicte même la sélection de bien des espèces animales dans les rites de reproductions. Chez nos amis les mammifères, quand t’es moche, rachitique, tout chétif et asymétrique, t’es pas dans la merde.

En revanche, un sens moral inné, je crois pas. La morale, c’est l’œuvre de la culture et des « religions » pour que l’homme puisse vivre en société sans s’entredévorer.

Le bon vieux crédo chrétien : « Tu ne tueras point ! »

Bref, la notion arbitraire de « Bien et Mal », morale qui fonctionne péniblement ; elle refoule simplement nos pulsions primaires, qui se défoulent inconsciemment à d’autres niveaux.

En voulant se dissocier de la Nature, l’Homme s’est bien foutu dans la mouise.

La vie n’a pas de morale hormis sa propre survie.

T’as vu un peu comment j’affirme sentencieusement des trucs dont je suis loin d’être certain !

J’aime bien affirmer, ça me détend.

[Fin du HS, à vous les studios !] …

Le blog de Bosko187 » Citation de film de tout genre » 02 septembre 2022 à  19:52

Zénon
Replies: 18

Aller au message

[i]« Failed treatments to date: Beta blockers, calcium channel blockers, adrenalin injections, high dose ibuprofen, steroids, Trager Mentastics, violent exercise, cafergot suppositories, caffeine, acupuncture, marijuana, Percodan, Midrine, Tenormin, Sansert, homeopathics. No results. No results. . . »[/i]

From « Pi » by Darren Aronofsky (1998) : one of the best movies from the 90s, up there with « Teenage Mutant Ninja Turtles III ».

(Pourquoi je parle en anglais, moi ?!)

Le blog de Finn Easter » Obstiné. » 02 septembre 2022 à  19:37

Zénon
Replies: 17

Aller au message

Wow ! Réponses de dingue !

Putain, ces derniers temps furent, comment dire... éprouvants !

Je te jure, à force de traîner dans les montagnes pour ne fréquenter que de vieilles centenaires à moustaches et des bergers alcooliques, on finit par réfléchir seul dans son coin. Du coup, on oublie qu’un potentiel lecteur digital ne vous connaît pas et ignore totalement votre cheminement de pensée ; on zappe donc de signaler ce qui pour nous va de soi, d’où les malentendus.

[quote=prescripteur]Donc et je le répète , pour moi diagnostiquer un PAWS est "simplement" reconnaitre les difficultés, voire la souffrance, de l’usager sevré et c’est important.[/quote]
Triple oui, Prescripteur, entièrement d’accord avec toi : le PAWS se doit d’être enfin diagnostiqué. Ras le cul d’entendre :

« Bah ! un sevrage de came, c’est sept jours au lit et puis c’est fini ! »

Un sevrage de came, c’est tout sauf sept jours au lit et puis c’est fini. Mais tout diagnostic gravé dans le marbre comporte une grande part de danger (dépressif, schizophrène, sociopathe, tennisman, bachi-bouzouk, etc.)

@Gégé : Mister No, c’est un des rares membres de ce forum que je lis chaque fois avec avidité quand je repasse dans le coin. Ce Monsieur possède des connaissances proprement hallucinantes sur nombre de sujets, qu’il déploie dans un style inimitable.

Écoute-le un peu, t’apprendras quelque chose.

Son seul problème, c’est qu’il fume trop de pétards !

Donc, je te somme de laisser notre Mister No tranquille. Je rigole pas, c’est un ordre ! Sinon, tu vas me voir débarquer sur ton palier en compagnie de Dédé. Dédé, mon ornithorynque dressé à la décapitation. Et Dédé, fais confiance, t’as pas envie de le rencontrer.

Sinon, concernant le…

Merde, j’avais pas vu : je parle encore à un mort ! [i]Story of my life.[/i]

Eh ben voilà, t’es enfin parvenu à te faire bannir. Félicitations, je suis fier de toi ! Même moi, j’y suis pas arrivé. Pourtant, c’est pas faute d’avoir essayé.

En même temps, normal, t’as dû en soûler plus d’un avec ton acharnement. Ces militants, tu les connais. Mais c’est dommage, bien que parfois en désaccord avec toi, je trouvais ta rigueur salutaire et tes « revendications » légitimes.

Si tu m’entends : sache que je viens de parcourir ton pavé avec attention. Bien sûr, il mérite bien des relectures. Mais déjà, j’y vois beaucoup de matière à penser, en particulier la différence que font les bouddhistes entre douleur et souffrance.

Où que tu sois, mille mercis d’avoir pris le temps de le composer. Pour ce soir, j’ai de quoi « méditer ».

Et pour conclure sur ce qui nous intéresse ici : la création de sens me semble une impasse pour l’humanité. En revanche, se trouver une raison d’exister (littérature, musique, astrophysique, culture des respounchous en Arizona, éradication des hérissons, peu importe) reste la seule et unique solution pour l’individu de se sortir réellement d’une addiction une fois le sevrage passé, même si cette raison s’avère illusoire face au cosmos.

[i]Να 'σαι Καλά ![/i] …

Le blog de Finn Easter » Obstiné. » 17 août 2022 à  10:05

Zénon
Replies: 17

Aller au message

Votre post a été cité trente-six fois !

Putain, j’ai du mal à disséquer les messages pour répondre point par point. La fonction « citer », elle me nique mon style ; on se croirait à l’école.

[quote=prescripteur]Excuse moi Zenon, c’est plus compliqué. Notamment parce que l’OMS a un temps préféré remplacer le terme « Addiction » par « Dépendance ».
Je suis entièrement d’accord avec la différence que tu fais mais elle n’est pas encore totalement acceptée par tous les experts.[/quote]
Merci pour cette information, Prescripteur. Je savais pas qu’une partie de notre corps médical refusait encore ces dénominations pourtant enfantines.

[quote=AnonLect]Je répond juste rapidement sur ça : qui a parlé de putain de pseudo-traumatisme dans l’enfance ?

Je ne parle absolument pas de traumatismes, et encore moins qui serait survenus dans l’enfance.[/quote]
C’était juste un exemple, manière de foutre au passage un petit tacle gratuit à la psychanalyse. Mais sache que l’addiction peut aussi déclencher des pathologies par elle-même. Tu trébuches sur de l’héroïne et te fais tout simplement niquer. Les mecs comme Gabor Maté me soûlent à toujours imputer l’addiction à de pseudo-traumas. Des traumas, on en a tous. Encore heureux, le contraire me semblerait préoccupant.

En tout cas, je crois pas que ce soit mon cas. Au départ, je n’ai jamais utilisé « la drogue » pour me soigner de quoi que ce soit, mais juste par curiosité et pour kiffer. Ouais, tout bonnement kiffer ! Des histoires de musique répétitive, de camions, de hangars désaffectés et d’affrontements avec les forces de l’ordre au siècle dernier. Les meilleures années de ma vie !

[Interlude Musical]

@Gégé : Neurosciences et bouddhisme me paraissent un combo intéressant. Te voilà avec une métaphysique et une passion ; autrement dit : une raison d’exister. Un médecin des temps modernes. Ou des temps anciens. En fait, avant que la philosophie occidentale ne dérive en pure spéculation masturbatoire, elle était avant tout une « psychiatrie », c’est-à-dire une « médecine de l’âme » au sens étymologique du terme, basée sur la pratique.

Tu sais, la philosophie grecque période hellénistique (épicurisme, stoïcisme, scepticisme) n’a rien à envier à l’Orient, elle regorge « d’exercices spirituels » à pratiquer chaque jour afin de pirater ton cerveau, exercices que j’utilise encore aujourd’hui.

Perso, j’ai fait le tour des sagesses antiques. T’as qu’à voir mon pseudo sur PA, que je regrette désormais. Après les premières années de découverte et d’emballement, j’en suis revenu. À l’épreuve de la vie et face à notre quotidien, quelques trucs et astuces fonctionnent, mais elles sont globalement inopérantes, à moins de se traduire par une vie réellement monacale, ce que je méprise et admire en même temps.

Et puis, ces sagesses qui prônent détachement et noble résignation, prêchant le côté illusoire de l’ego et affirmant que la solution ne peut venir de toi et uniquement de toi, sont du pain bénit pour le « néo-libéralisme » (je déteste ce terme, mais l’utilise faute de mieux).

En revanche, j’ai jamais pratiqué la méditation. Vu son succès actuel, je m’y refuse obstinément. Si tout le monde s’y met, doit y avoir un souci. Ouais, on se refait pas : je suis un gros tocard. Mais un jour, je tenterai, promis.

Bref, tu m’as l’air de quelqu’un d’enthousiaste et de brillant. Ta cause est noble et je te souhaite sincèrement d’arriver à des solutions. En tout cas, ne lâche rien, t’es sur le bon chemin. Enfin non, lâche Internet de temps en temps. Médecin moi-même le mercredi midi, je ne saurais que trop prescrire la déconnexion.

De plus, essaie de mettre de l’eau dans ton vin, jeune fougueux ! Moi, je m’en fous complet ; au contraire, je trouve qu’un peu de piment ne nuira jamais au débat. Maintes fois, tu m’as fait mourir de rire, surtout quand tu t’énerves et commences à insulter tout le monde. Mais tu vas accumuler rancœurs et malentendus. Et à force, ça va se retourner contre ton système nerveux.

Tu le sais, réseaux sociaux et autres forums sont les pires vecteurs d’anxiété.

Sinon, il me semble que tu cibles extrêmement bien les causes de tout ce bordel : rapport à la douleur et quête de sens, tout ça découlant de la peur de la mort (consciente ou non). Ajoute à cela le langage à l’origine de la raison, et te voilà avec la tambouille problématique de l’humanité.

Perso, j’en viens aux mêmes conclusions que toi. En revanche, mes solutions sont bien plus radicales : elles prônent exil, destruction de la raison et usage de la kalachnikov.

[Interlude Musical]

« Aux gens tristes, malades et qui veulent s’étrangler, faites prendre le matin en boisson la racine de mandragore à une dose moindre qu’il ne faudrait pour causer le délire. »

Voilà donc ce recommandait déjà Hippocrate, père de notre médecine, pour soigner la mélancolie. Le parallèle avec cette renaissance psychédélique pour guérir addiction et dépression me semble frappant : rien de nouveau sous le soleil.

Et puis, la réappropriation des psychédéliques par la médecine étatique me fait royalement chier. En fait, la médecine en soi me fait royalement chier. Prescripteur excepté, cela va sans dire. Mais ça, c’est moi et mes marottes. Je reste grave sceptique, mais attends cependant de voir ces résultats « hallucinants ».

[quote=g-rusalem]Pense tu que si tu avais vu ton vieil addictologue avant d’être mis sous méthadone, son discours aurait réussi à percer ? J’ai un petit sentiment que tu trache dans la soupe.[/quote]
Pour répondre à cette question : j’en sais rien et ne saurai jamais. Ma rencontre avec ce vieil addictologue au bout du rouleau, j’en fais pas une épiphanie, juste un chapitre marquant parmi tant d’autres lors de mon cheminement. Sache juste qu’on m’a foutu sous Subutex en 96/97, lors de sa mise sur le marché, alors que j’étais à peine majeur.

Comparé à bien d’autres pays occidentaux, la France, ce pays catho fondamentaliste en mission secrète, était grave à la bourre question substitution. Pour rattraper son retard, les toubibs ont commencé à prescrire le Subutex à tire-larigot.

Point de psychologie, aucune prévention et encore moins de mise en garde quant aux effets secondaires, à la durée du traitement et au potentiel « addictif » de cette molécule. Non, juste un médicament contre un « désordre psychique », un cachet en forme de losange à faire fondre sous ta langue chaque matin.

Moi, après seulement deux années de consommation, je pose nulle question, trop en chien pour chercher le pourquoi du comment : « Fais péter ton médicament ! » Et en bonus, sans rien demander, j’ai droit à un antidépresseur, un anxiolytique et un somnifère.

Le rendez-vous dure quinze minutes et me voilà dehors, tout content d’avoir pu accéder à une nouvelle défonce délivrée gratuitement par l’État, « le plus froid des monstres froids ».

Le début de la fin.

Au lieu de m’éloigner de Morphée, ou au contraire de m’en rapprocher sainement, on l’imprime dans mon organisme âgé d’à peine 18 ans pour un long moment. Une fois sous TSO durant des années, il est extrêmement difficile de décrocher.

Ils te diront Non ! Si c’est fait proprement et lentement, le sevrage passe crème.

Parmi mes potes, deux sur une douzaine l’on fait. Quant aux autres, la plupart flirtent désormais avec l’alcoolisme : triste statistique. Les TSO ne règlent en rien l’addiction et déplacent souvent le problème.

En espérant que tu nous dégotes des moyens plus doux de sortie de traitement.

Les TSO méritent d’exister. Ils sont une très bonne chose pour une minorité, mais une véritable calamité pour la majorité. Ils fonctionnent à une seule condition : les prendre à vie. Si ça, c’est la solution à l’addiction aux opiacés, je me coupe un bras. Le moindre mal en attendant mieux, quoi. Comme la démocratie. Et la démocratie, tu m’as compris.

Mais en fait, ma critique des TSO est bien plus profonde.

Voici la conclusion de la Commission de la Transparence du 25 décembre 1995, année de mise sur le marché français de la méthadone en tant que substitut :

« L’expérience montre que certains patients sont au bout de quelques mois, voire quelques années, insérés dans la société avec un travail et une vie active normale. Compte tenu du problème de société, il en résulte un apport thérapeutique important dans la stratégie de prise en charge de la toxicomanie. Les dosages de 40 et 60 mg constituent des complètements de gamme justifiés. »

Si tu possèdes les mêmes yeux que moi, chacun des mots de cette conclusion devrait te faire vomir, même les conjonctions de coordination.

Deux ans plus tard, je me barre vivre en Angleterre et passe à la méthadone. La méthadone est très peu neurotoxique et hormis les sudations, une petite baisse de libido et quelques constipations, peu d’effets secondaires. Elle recèle même des vertus antidépressives. Bref, elle est presque inoffensive, c’est te dire si elle est dangereuse.

Me revoilà donc à reprendre mes études chez les Rosbifs. Une copine, une maison, un boulot à la con. Un bon vieux mouton. Heureux, je suis heureux. Et être heureux, je pense qu’il n’y a rien de pire.

Tu sais, l’héroïnomanie en terre prohibitionniste me semble une réponse saine face au délire ambiant. Cette dernière te procure une structure exogène à celle que l’on t’impose. Bref, l’héroïne, c’est un art de vivre. Et souvent, on est autant addict au chaos qu’elle génère qu’au produit lui-même.

De plus, elle recèle maintes vertus, certains affirment même qu’elle prolongeraient l’espérance de vie. Sans parler de la castration chimique qu’elle engendre : fini, le problème du sexe est enfin réglé !

Eh oui, en te soumettant à son joug, l’héroïne te rend paradoxalement indépendant de plein de choses.

Mais au lieu d’entendre cette révolte, on la soigne.

Conclusion : me revoici donc réinséré dans cette société. Et voilà bien le problème de la méthadone, c’est qu’elle fonctionne et t’invite à accepter ta propre médiocrité.

Et puis, ras le cul de leur bonheur, j’ai donc décidé de décrocher pour de bon. En comptant de longues périodes d’abstinence arrosée de Jack Daniel’s, cette aventure aura duré presque vingt-cinq ans. Comme tu dis, c’est une éternité. Mais rien, je ne regrette rien et n’ai aucun ressentiment. Si c’était à refaire, je signe direct. Tu peux pas savoir à quel point j’en appris à travers ces tribulations qui m’auront mené aux quatre coins du globe.

Tu m’excuseras mon côté dolorisme chrétien, mais la souffrance reste une enseignante hors-pair, peut-être la condition [i]sine qua non[/i] au changement. Beaucoup ne changent pas, car ils ne souffrent pas assez.

D’ailleurs, à vouloir supprimer la douleur de tout temps, le genre humain court droit dans le mur, d’où mon antipathie pour les idéaux ascétiques.

En ce moment, je vois l’Occident virer dangereusement bouddhiste. Tout, mais ne surtout pas souffrir. Notre mot d’ordre, c’est « anti-douleur ». Mais la négation de la douleur, c’est la négation de la vie.

Quant à l’absence de sens et la peur de la mort (voir Ernest Becker), je ne réfléchis qu’à ça, c’est bien le nœud du problème.

Dans un Univers dénué de sens, se créer sa propre raison d’exister, voilà le seul et unique moyen de ne pas se suicider en tant qu’espèce.

Mais au bout de mon analyse, la création de sens reste un pis-aller, tout ceci n’est que divertissement pascalien. En fin de compte, je pense que le dilemme n’est pas dans l’absence de réponse, mais bel et bien dans la question.

Pourquoi quelque chose plutôt que rien, hein ? Un joyeux nihilisme, en somme.

Bref, voilà ce que l’humanité, cette espèce animale ratée au cerveau hypertrophié, doit dorénavant affronter. Après, tout n’est peut-être aussi qu’évolution totalement déterminée et que ce qui est doit être. Mais ça, ce sera pour une autre débat.

Oh, et j’ai jamais dit que le fait que de changer de pays était la solution. En anglais, ils appellent même ironiquement cette technique « a geographical cure ». Crois-moi, j’ai fait l’erreur un nombre incalculable de fois. Où que tu ailles, te revoilà. Mais un changement drastique d’environnement reste d’un grand secours.

Oh, et j’ai jamais nié l’existence du PAWS, mais l’ai juste fait baisser d’un ton pour ne plus apeurer nos petits colibris. D’après moi, il ne doit pas s’étendre à plus de deux mois. Le reste, c’est ce qu’on appelle la réadaptation à la vie sans opiacés, que l’on assimile trop souvent à des carences.

Et puis même, carence ou pas, pousse ! Tu verras, ça va passer. Tout passe, rien n’est permanent... sauf l’impermanence. Putain, il était pas une contradiction près, ce pauvre vieux Siddhartha !

Comme disait ce politicien anglais amateurs de cigares et de bombes atomiques : « If you’re walking through hell, keep walking. »

Mais la plupart en sont incapables et resteront donc sur le carreau. C’est dur à dire, mais on n’est pas là pour « sauver » la majorité. Quelle majorité ? Celle qui croyait que la Terre était plate et raffole de cordon bleu de poulet ?

Oh, et il te suffit de lire n’importe lequel de mes 138 commentaires sur ce forum pour comprendre que mon avis sur Big Pharma est bien plus complexe que ce que tu laisses entendre. La victimisation, c’est sans moi.

Oh, et...

Non, c’est bon, je crois qu’on est bon.

Shalom, jeune fougueux ! …

Le blog de Finn Easter » Obstiné. » 14 août 2022 à  23:25

Zénon
Replies: 17

Aller au message

Gégé, je t’aime !

Oh putain, ça va être compliqué, tu me réponds sur tous mes posts.

J’ai pas ta vélocité Internet ni de smartphone. Internet, j’y passe pas ma vie comme toi, deux fois par mois grand max, quand je dégote une connexion. En plus, ce soir, j’ai pas trop le temps et je suis sur un ordi qui merde grave et j’ai pas l’habitude de répondre au tac au tac.

Bon, je te promets rien, mais on va essayer.

Alors voilà, vite fait :

« Dépendance » : non destructive : l’air, l’eau, le mec qui sort d’une jambe cassée et de 200 mg de morphine par jour pendant six mois, qui se sèvre, mais ne retouche plus jamais aux opiacés de sa vie, etc. Bref, tout ce qui engendre un sevrage, mais pas d’addiction. L’humanité, quoi.

« Addiction » : destructive. Le fait de ne pouvoir se passer d’un usage malgré le désir de le faire et la conscience de sa propre auto-destruction, donc différente de la dépendance où l’on n’a aucune velléité de cesser cet usage.

C’est la base. Si t’as pas compris ça, t’as rien compris.

Le PAWS : syndrome récemment établi comme une vérité absolue. Oui, il existe réellement... pour ceux qui ont toujours une vie de merde. Si à la sortie de ton sevrage, ta vie est la même qu’à l’entrée de ton addiction, c’est mal barré, te revoici en face de tes problèmes en fois dix, sans filet de sécurité.

J’ai des douzaines de sevrages à mon actif, dont un de 80 mg de méthadone en brutal après dix années de traitements. Des PAWS m’ont duré un an... comme deux semaines. Tout dépend de ta vie ; si t’as fait le boulot entre-temps ou pas.

En fait, le PAWS n’est pas une réalité « chimique » (ou sur deux mois, pas plus), mais un problème existentiel. Non, c’est pas une fatalité.

Une maladie au sens strict du terme, c’est une pathologie. L’addiction n’est pas une pathologie, elle est juste un signal que ta vie est merdique. À l’aide de quelques astuces comportementales (changer de pays, de femme, de boulot, de chien, de métaphysique, de tout ce qui te fait du mal et d’arrêter le produit), elle est tout à fait « soignable ».

Désolé, je fais vite, pas trop le temps.

Non, j’ai pas lu le premier bouquin de Marc Lewis. Je te crois sur parole. Mais son deuxième bouquin explique très bien le danger des Twelve-steps et autres conneries yankees, qui mettent en avant l’addiction comme maladie et enferme les gens dans leurs pathologies. De la victimisation, en somme.

Et puis, oui, une addiction peut mener à frapper sa femme. Excusable ? Non. Compréhensible ? Oui.

Pas taper, pas taper !

D’ailleurs, Céline était un antisémite notoire, mais reste un des plus grands romanciers français. Je te savais pas adepte de la « moraline ».

Le problème de la Volonté : Là, il te faut prendre la volonté au sens philosophique du terme et non pas au niveau des pâquerettes. Dans l’existence, tout est volonté, la vie en premier. Oui, l’addiction est justement l’annihilation de cette volonté. Et tu vas en guérir comment ? Justement, avec une consolidation de cette même volonté.

« Quand on veut, on peut ! » : notion que j’ai toujours contestée comme un bon mouton que je suis.

Toute ma vie, on m’a bien expliqué que j’étais « malade » incurable, que la volonté ne pouvait rien contre mon addiction, que la méthadone était la seule solution, traitement que j’ai pris dix ans durant et qui n’a rien résolu du tout. Et moi, j’ai bien avalé cette morale d’esclave.

« Erreur de thérapeutique : au lieu de combattre la faiblesse par un régime fortifiant, on lui applique une sorte de justification, de moralisation, c’est-à-dire d’interprétation. » — Nietzsche, La Volonté de Puissance.

Tu sais, quelque part, la négation de la « volonté » participe de cette dévitalisation de l’Occident. Moi, qui est toujours crut que la volonté ne pouvait rien contre mes addictions, j’ai récemment bien retourné ma veste par simple praxis de cette dernière.

Mais ça, comme le reste, tu peux plus le dire sous peine d’être taxé de toxicophobe du siècle dernier.

Je me répète : notre addictologie moderne est la négation du libre arbitre (en spéculant que ce dernier existe réellement). Mais en fait, tout, absolument tout est question de « volonté ».

Oh, et petite anecdote : le dernier addictologue que j’ai eu la chance de croiser dans ma vie, c’était un mec proche de la retraite et au bout du rouleau. Voilà notre entretien :

– Assieds-toi. C’est pour quoi ?
– La rabla. L’héroïne, quoi.
– Et allez, encore un ! Et alors, que puis-je pour toi ?
– Je sais pas, besoin d’un avis. Vous savez, c’est pas le sevrage le souci, non, c’est l’après, cette putain d’obsession qui vous lâche pas, ces mois de dépression et d’insomnie. Et la méthadone, vous en pensez quoi ?
– Pas grand-chose. Pour les cas désespérés. T’es désespéré ?
– Je crois.
– Non, t’as la tronche du mec pas encore désespéré. Toi, t’as pas encore assez souffert.
– Merci, c’est gentil. Et ma dépression, mon anxiété sociale ; ma peur, quoi ?
– Bah ! des inventions de labos pharmaceutiques. Quand tu fais des pompes, t’es déprimé ? Non. Bon. Et quand tu fais un jogging, t’as peur ? Non. Bon. Ta culpabilité d’homme blanc privilégié, laisse tomber. Assez avec ta pleurniche. Tu sais, l’héroïne est très peu neurotoxique. Aujourd’hui, on traite même les dépressifs avec de la buprénorphine. Le seul problème, c’est la prohibition et le style de vie qu’elle engendre, sans parler de la qualité de la came. Mais si t’as de l’argent, un bon plan, pourquoi te sevrer ?
– Parce que j’en ai marre d’être malheureux. Non, je veux être heureux.
– Heureux, heureux, vous faites tous chier avec votre bonheur. Le bonheur, le bonheur, on entend parler que ça, de bonheur.
– Non, non, c’est bon, j’ai envie d’arrêter.
– Eh ben alors, arrête. Fais pas chier. La seule façon d’arrêter, je te le donne en mille, c’est d’arrêter. Le reste, tout le reste, c’est des conneries.

Je brode un tantinet, mais histoire vraie de chez vraie.

Putain, je te jure, après des décennies à entendre des morales de serpillière dans les CSAPA, j’ai eu un choc. Je sors de là bouche bée, tout chamboulé. On m’aurait dit ça y a quelques années, je lui aurais craché à la gueule en lui sortant ma logorrhée prémâchée sur le « vouloir, c’est pas pouvoir ». Mais là, ça fait sens. Ce jour-là, ça tilte. Enfin, me voilà maître de ma vie, mon sort entre mes mains : je peux donc arrêter.

Et puis, je me suis barré vivre à l’étranger, loin des tentations. Et j’ai arrêté. Deux ans plus tard, à l’aide du kratom, mais j’ai enfin arrêté pour de bon.

Ici, c’est un héroïnomane de plus de 25 ans avec dix années de méthadone derrière lui qui te parle et qui s’est finalement sorti de sa merde après des décennies de tâtonnements.

Eh ouais, la seule façon d’arrêter, c’est d’arrêter.

Je sens que le sujet te touche, car tu bosses dessus. Et tu as raison, des solutions à cette souffrance qui fait des ravages en ce moment plus que jamais sont possibles. Mais je crois que tu n’as pas encore assez réfléchi sur le problème.

LA solution ne peut être que scientifique ni chimique.

C’est frustrant de parler à des gens qui ne captent rien en philosophie, ni en psychologie, ni en anthropologie. Ici, on parle de « malaise de civilisation » et pas que de transmetteurs et autres récepteurs. Tant que t’auras pas guéri cettedite civilisation, tu guériras du vent.

Quant aux promesses [i]ibogaineuse[/i] et psychédéliques contre l’addiction, je préfère me taire avant de me faire un ulcère. On connaît l’histoire par cœur : la panacée qui ne tient que très rarement dans le temps.

Tout ça pour dire que non, l’addiction, c’est pas une maladie.

Après, tu mettras les : je parle pour moi, perso, selon moi, à mon humble avis et toutes les mises en formes at autre blablabla qui s’imposent ici.

En tout cas, depuis que j’étais pas passé dans les parages, je trouve que tu t’es grave amélioré question style. Peu de fautes d’orthographe et une syntaxe du tonnerre. Sérieusement. L’habitude, je présume ; ces milliers de commentaires et toutes ces années passées dans le coin.

Es-tu dépendant ou addict à ce forum ? …

Le blog de Finn Easter » Obstiné. » 14 août 2022 à  20:06

Zénon
Replies: 17

Aller au message

[i]Is addiction a disease ?[/i]

Ce bon vieux débat importé des USA !

Vaste question !

Cependant : tu sembles confondre les termes « dépendance » et « addiction », qui sont totalement différents, d’où l’adoption du terme « addiction » en médecine pour bien dissocier de la simple dépendance. C’est pourtant la base, je te laisse chercher sur Internet cette différence cruciale.

[quote=g-rusalem]Ce n’est pas toujours problèmes psys > addiction pour gérer la douleur. Ça peut être inversé. Ce qui réfute ton argumentaire que l’addiction n’est toujours qu’un symptôme.[/quote]
Exact ! Et on ne le répétera jamais assez : l’addiction se suffit à elle-même. Souvent, aller chercher dans l’enfance de pseudo-traumatismes reste totalement inefficace (voir la psychanalyse).

Mais, g-rusalem, sauf ton respect, je crois que tu n’as pas saisi la portée du débat. Bien sûr qu’il faut aider les gens et ne pas stigmatiser l’addiction, mais le « disease model of addiction » est totalement contre-productif.

À la question, « Is addicition a disease ? », les NA/AA et l’addictologie moderne s’accordent à répondre unanimement avec un grand OUI !

Serais-tu membre des NA ?

Pour ma part, je pense tout le contraire. Non, l’addiction n’est pas une maladie au sens strict du terme. Le diagnostic « maladie » enferme le toxico en le privant de tout libre arbitre et l’on finit fatalement par des commentaires sur ce forum tel que :

« Dépendant à vie aux opiacés, la méthadone est mon amie. »

Toi qui es féru de neurosciences, je te conseille ce bouquin : « The Biology of Desire: Why Addiction Is Not a Disease » par Marc Lewis, un neuro-scientifique ex-toxico.

En plus de démonter le « disease model », Marc Lewis explique que beaucoup de gens atteints de toxicomanie ou d’alcoolisme s’en sortent aussi par eux-mêmes et sans traitement médicamenteux. Mais bien sûr, on n’entend pas parler d’eux. Comme ici, bien sont ceux qui ne traînent plus sur ce forum, car ils en ont fini avec leurs histoires d’addiction ; seuls les internautes à usages problématiques continuent de poster sur de tels sujets.

« Ce que j’ai compris a fini de m’intéresser. »

Et puis, si l’addiction était réellement une maladie, dans les centres d’addictologie, on ferait incessamment l’analogie entre TSO et diabète :

– Malade ? À vous écouter, Docteur, c’est méthadone à vie.
– Et alors ? Considère ça comme de l’insuline.
– Je suis pas diabétique, que je sache.
– Non, mais c’est pareil.
– Ah bon ? Mais si j’arrête la métha, j’en meurs pas !
– Non. Enfin si. Bref, t’énerve pas. Après 25 ans d’opiacés, c’est rédhibitoire, pour toujours et irréversible. Ton système de récompenses est détraqué. Quant à ton cortex préfrontal, il est niqué.
– Mon cortex préfon quoi ?
– Cherche pas, c’est niqué. Tiens, ton ordonnance, j’ai d’autres patients à voir. À dans quinze jours !

Tu vois, le truc hyper dangereux, quoi. Heureusement que c’est de la fiction et que…

Ah non, pardon, on me souffle encore dans l’oreillette que cette analogie est une triste réalité récurrente dans les CSAPA.

Et merde !

Bon, je pourrais élaborer pendant trois mois, mais j’ai pas le temps, j’ai du poulpe à pêcher à la dynamite… …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Edito : Nous sommes des Personnes Utilisatrices de Drogues (PUD) » 30 mai 2022 à  22:51

Zénon
Replies: 110

Aller au message

Mychkine, joli pseudo ! Pourvu qu’on ne finisse pas comme l’autre atrabilaire des « Carnets du sous-sol », risque qui me guette constamment.

[quote=Mychkine]J’avais compris, ne me prends pas trop au sérieux non plus, je doute beaucoup en général de mes paroles, et j’ai trop de faiblesses pour ne pas souffrir - en plus - de lâcheté dialectique[/quote]
Avant d’être coupable de lâcheté dialectique, petite réponse expéditive et peu réfléchie. Car justement, la dialectique me semble une forme de lâcheté, elle manque cruellement de corps et rechigne à l’action. Et l’action reste le régime le plus efficace contre la mélancolie.

À force de chercher le pourquoi, on finit par oublier le comment.

Bref, faut mettre le cerveau sur pause, poncer des chaises, trancher des pastèques, randonner avec les Belges, prendre l’air, le soleil et des décisions.

Je sais pas pour toi, mais pour moi, la dépression fut toujours synonyme d’incapacité à prendre une décision. Depuis, je réfléchis moins, j’agis.

« J’y pense et puis j’oublie. »

Mais bon, tu l’auras voulu. Alors, voici :

[quote=Mychkine]Ce qui m’a frappé c’est que le débat porte plus sur la validité du combat que celle du terme utilisé en ce sens : plutôt rare dans un milieu militant.[/quote]
Bien sûr, je rigole de la terminologie, donc du combat qui se cache derrière, l’une dérive de l’autre. « Militant », le terme me file des boutons.

D‘ailleurs, Cynisme à la Diogène et anarchisme, je réfute violemment : [i]réactions[/i] en fonction d’un ordre établi. Comme disait l’autre con : on ne se construit pas en fonction d’autrui ni de valeurs établies. Non, faut créer ailleurs de nouvelles valeurs. La [i]réaction[/i], c’est l’opposé de l’action.

[quote=Mychkine]Si c’était si facile, pourquoi ne pas t’être [i]approprié[/i] aussi sec ces expressions qui te hérissent ?[/quote]
Touché ! Tu vois, je n’ai pas le cuir aussi dur que tu le penses. Et bien que j’ai remporté quelques victoires récemment, je patauge encore dans la [i]réaction[/i] et la défaite (financière, affective et littéraire).

En même temps, tracasse, rien de rédhibitoire. En plus de t’éloigner un peu de la peur de la mort (qui ne nous quitte jamais vraiment, petits êtres alphabétisés et formatés que nous sommes), je trouve aussi que la dépression, à condition d’en sortir, reste un signe de vitalité : l’organisme se défend contre une agression.

Leur injonction au bonheur, c’est du sparadrap sur une double fracture tibia-péroné. Être heureux aujourd’hui serait inquiétant.

Pour le reste, il me semble t’avoir inconsciemment répondu dans mon dernier commentaire.

Et t’inquiète, moi aussi, je doute en permanence des conneries que j’affirme. Je fais que ça, douter. Surtout le lundi soir, après deux jours de trekking pour baliser de nouveaux sentiers, par 36 degrés à l’ombre, avec pour seule compagnie : Alice. Alice, une Belge guide de randonnée psychorigide. Dans cet ordre-là.

Rien, je sais rien de rien ; et même ça, j’en suis pas certain.

Mais là, je me défends et c’est guère intéressant.

Prends soin de toi, j’espère sincèrement que tu trouveras une porte de sortie. Dis-toi que c’est possible, tout est possible. La vie est trop longue pour souffrir ainsi. Oui, le souci de la vie, c’est qu’elle est trop longue.

Mais quand on veut, on peut. (Attention ! commentaire à caractère iconoclaste.)

[quote=Morning Glory]Edit :
[quote=Mister No]Puisque tu demande.
Bin déjà commencer par dire que nous sommes en couple et que c’est inconvenant dans ces conditions de lire ses émois sans jamais avoir lu que tu ne t’opposes a ses assauts répétés. boulet[/quote]
Hahahahaha j’avais pas fait gaffe. Les lecteurices vont finir par me croire en couple avec tout le forum CALMEZ VOUS :lol : <3[/quote]
Moi non plus, j’avais pas fait gaffe.

Mister No, oublie ! C’est fini, la Morning, elle est à moi. T’as pas vu, elle le révèle plus haut : « je suis toute à toua. »

Eh ouais, mon gars. En même temps, tu peux t’en prendre qu’à toi. Avant-hier soir, elle me racontait des histoires pas claires à ton sujet, elle disait :

« Le Mister No, il en foutait pas une à la maison. Jamais la cuisine, jamais la vaisselle. Que dalle, c’est moi qui me tapais tout : le ménage, donner à bouffer aux chihuahuas, la lessive de ses slips sales... Ses slips, putain, t’aurais vu ses slips ! Ah, par contre, pour fumer des pétards, affalé sur le canapé devant La Ligue des Champions, là, il était fort. »

T’es pas au courant ? Elles sont féministes maintenant ! Faut plus chipoter.

Depuis, je mate le foot en cachette et c’est moi qui fais la cuisine à la maison : c’est pastèque matin, midi et soir.

Tu la verrais, elle est radieuse.

(Alors, Mister No, entre nous, dis-moi : content pour le Réal ou pas ?) …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Edito : Nous sommes des Personnes Utilisatrices de Drogues (PUD) » 24 mai 2022 à  18:53

Zénon
Replies: 110

Aller au message

Du vrai dans ce que tu dis.

Surtout que, crois-moi, ma position sur bien des sujets m’isole drôlement. Après tout, j’ai choisi de vivre sur une île grecque, loin de notre civilisation. Et parfois, la solitude est effroyable.

De temps en temps, je l’avoue, il m’arrive de souffrir d’un certain déficit calorifique, ce manque de chaleur humaine nécessitant un petit retour parmi les vivants, d’où cet échange temporaire sur ce forum, que je critique énormément, car je l’aime tout autant.

Après, beaucoup de faux aussi dans ton commentaire. Je pourrais développer, mais ce soir, j’ai pas le temps.

N’oublie pas, cela reste pour moi un divertissement, un délassement entre deux ouvrages avant le prochain exil volontaire, le temps d’un passage en ville où j’ai retrouvé une connexion Internet.

(Ouais, je m’obstine à refuser le smartphone, dénuement que je conseille vivement au monde entier.)

Bref, une tranche de rigolade, juste une blague. Des enfantillages, quoi. Mon sérieux, je me le garde pour d’autres lieux.

Mais oui, je souffre d’une méfiance chronique qui frise l’obsession envers tout ce qui vient de notre « société », et d’un certain dégoût de l’humanité que je vois chaque jour courir un peu plus à sa perte, dégoût qui par moment se transforme en ce bon vieux poison de ressentiment.

Je me soigne, mais plus avec « la drogue » ni les médicaments homologués par notre médecine, médecine qui m’a rendu malade en voulant me guérir de ma propre mortalité.

Car oui, tout est là : la peur de la mort. Le reste... quel reste ?!

Bref, c’est ma position et j’essaie de la tenir. Bien que raréfié, l’air me semble bien plus frais et vivifiant sur les cimes. Ça fait circuler le sang et protège contre la dépression, qui s’avère extrêmement contagieuse quand tu vis parmi nos semblables, mélancolie que je me refuse désormais de soigner avec la pharmacopée de ceux qui m’ont infecté.

Fuir ce monde de fou sous peine de rester malade à vie, faire sécession pour se reconstruire ailleurs, au soleil, proche de la mer et en minuscule comité, voilà pour moi l’unique solution.

Solitude VS dépression, j’ai fait mon choix. Et depuis peu, je vais beaucoup mieux : j’ai enfin retrouvé mon sens de l’humour que j’avais perdu durant des années.

Mais pardon, je suis hors sujet complet et ne parle que de moi. Aussi, c’est ta faute.

En tout cas, t’écris bien, j’aime ton style.

Et si tu souffres réellement de dépression, affection qui m’a longtemps accompagnée, je te souhaite de trouver ton propre remède pour en sortir un jour.

Sincèrement. …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Edito : Nous sommes des Personnes Utilisatrices de Drogues (PUD) » 23 mai 2022 à  22:11

Zénon
Replies: 110

Aller au message

[quote=Mister No]Si le voleur de bouses de yack subit des reproches morales, c’est justifié, je ne vois pas pourquoi on s’escrimerait à tenter de changer son statut.
Il n’a qu’à faire comme tout le monde et les ramasser au fur et à mesure, pas se servir la nuit dans le stock des autres, qualifiant son vol.

On ne plaisante pas avec le vol de bouses de yacks.[/quote]
« Quand j’croise un voleur malchanceux
Poursuivi par un cul-terreux
J’lance la patte et, pourquoi le taire ?
Le cul-terreux se retrouve par terre
Je ne fais pourtant de tort à personne
En laissant courir les voleurs de bouses de yack »

Espèce de sycophante !

Le blog de Papaseul » Juste envie de partager. » 23 mai 2022 à  20:02

Zénon
Replies: 369

Aller au message

Ah, tu vois, rien n’est perdu !

« The bottom is bottomless. » — Hubert Selby Jr. (un mec qui s’y connaît grave en touchage de fond)

En pakistanais dans le texte, ça donne :

« Quand tu crois avoir touché le fond, tu peux toujours creuser plus profond. »

Autrement dit : j’ai connu mieux, mais bien pire aussi.

Pense aux petits africains qui crèvent la faim. Je te jure, ça te fait toujours relativiser de savoir qu’il existe plus miséreux que soi. Ça aide. Pas tout le temps, mais ça aide souvent.

On n’a beau dire, mais oui, le malheur des uns fait heureusement le bonheur des autres.

Sinon, je vote Séresta ! Avec le reste, tu vas dormir direct.

Je sais pas comment t’en es arrivé à cette situation, mais t’inquiète, on est beaucoup à être passé par là. Fais attention à toi et tiens le coup, mon gars.

Sincèrement.

Remonter

Pied de page des forums