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bonjour Mikykeupon
il y a vraiment des mots qui ne collent pas à la réalité!
il est vraiment regrettable que des situations comme la tienne existent. tu fais tout pour "quitter la marge", tu trouves un travail qui te plaît etc mais tu es toujours confrontée aux ennuis, aux tracas financiers et autres, comme beaucoup de personne hélas (je pense aux femmes à qui on impose les temps partiels avec toutes les conséquences négatives quand elles sont en plus mère célibataire)!
La crise a bon dos parfois!!!
Continue ton chemin Mily! tu as trouvé de quoi t'épanouir dans un domaine qui te plaît et dans lequel tu viens en aide aux autres!
Moi je te félicite pour tout le chemin parcouru et celui que tu vas encore faire, tu n'as pas fini de nous étonner. Accroche toi même si les difficultés sont encore nombreuses. Il est vrai que parfois les gens sont maladroits (référence aux personnes de ta famille qui te font des courses) mais n'oublie pas que si ils le font c'est parce qu'ils t'aiment, mal peut être, mais ils t'aiment, et ça aussi c'est très important de savoir qu'il y a des gens quelque part qui sont là pour nous.
pour tous tes papiers "en attente" essaie de t'arranger pour avoir 1 ou 2 jours de libre pour faire les démarches nécessaires, on sait que la France est procédurière et que l'administration est parfois une machine infernale!
je comprends très bien le fait que tu ne puisses plus venir autant sur P A que tu as marqué de ton empreinte, mais je sais que tu penses toujours à ceux que tu as connu sur le site!
Au plaisir de te lire, bonne continuation, bonne route à Toi! …
Bonjour Loriss
Un jour après l'autre...... c'est ce qui m'a aidée quand j'ai arrêté la dive bouteille.
Prendre le temps de profiter de ce qui nous entoure, sortir se perdre dans la nature...
courage à toi!
Bonsoir Tomboy
surtout prends soin de toi, on était plusieurs à s'inquiéter quant à ton sujet..... nous voilà donc rassurés.
bon courage à toi.
Bravo Miky!!!!
Bonne continuation et au plaisir de te lire prochainement:
Je ne connais pas le rapport Roques (que je vais consulter dès que j'aurai le temps) mais pour avoir eu des problèmes vis à vis de l'alcool (le bon vieux pinard) et pour connaître pas mal de gens dans mon entourage buvant, je peux te certifier que l'alcool [u]est loin d'être une boisson sans danger d'addiction. Quand tu bois en public, que tu es plutôt drôle on va te qualifier d'alcoolique mondain mais la réalité est tout autre quand tu es dépendant de la dive bouteille![u]
Certes tu trouves de la piquette à bas prix, cela est une économie dans ton "budget" mais au final quel est le prix réellement payé? La vie familiale, professionnelle en pâtit......
Bien sûr certains ne tomberont jamais dans le "piège" de l'alcool, mais [u]MOI[/u] quand une bouteille était débouchée je devais la boire jusqu'à la dernière goutte..... jusqu'au dégoût de moi même!!!!
Bonjour à tous
je suis plutôt en accord avec Bicicle et gône.
je ne dis pas que livre est le pur reflet de la réalité et je ne dis pas non plus que le film l'est. Bien sûr qu'il fallait faire peur aux citoyens, faire passer le message que la drogue beurkkk.
Pourtant, j'ai 48 ans, et quand j'étais petite (une dizaine d'années) dans le village où je vivais la drogue était présente... Je me souviens d'une famille qui habitait dans les petits immeubles et l'odeur de caramel qui s'échappait de chez eux (ils vivaient au 1er étage) et je me souviens des pompiers qui venaient régulièrement dans le même immeuble pour des jeunes (un peu plus vieux que moi tout de même).
Je me souviens aussi que les journaux de l'époque parlaient sans cesse de "braquages de pharmacies", du nombre d'overdoses.
Peut être que ma mémoire me joue des tours....
Il est vrai qu'à cette époque on ne parlait pas de RDR(et je me demande si bcp de nos compatriotes connaissent ce terme, moi je ne l'ai entendu pour la première fois que lorsque je me suis inscrite sur ce site), que le sida n'était pas encore passé par là et les hépatites non plus!
Hier soir ai fait un tour sur le net et ai regardé les reportages sur le Letten à Zurich au début des années 90.... Cette gare désaffectée a été fermée en 94 (mais le "problème" des scènes ouvertes subsiste ), bien sûr les journalistes emploient un ton "effrayé" ai donc préféré regarder les reportages en allemand (autant dire que seulement qqs mots me parlaient) mais on peut faire le rapprochement entre ce qu'il se passait à Berlin dans les années 80 et le Letten!
J'ai pu également voir un reportage sur la distribution de l'héroïne médicalisée en Suisse et ses bienfaits (et là bizarrement le reportage est en anglais).
Il y a également un reportage sur le site de RTS sur l'échec de la guerre à la drogue (diffusée le 24 avril) à voir également.
Peut être que le premier livre de Christiane F a été exagéré mais il reflète les questionnements de cette époque.
Bref je m'éloigne un peu du sujet je vais donc cesser mon "discours" ici.....
Bonne journée à tous, moi je m'en vais profiter du soleil (voilé) …
Courage à toi DCD.....
Reviens en pleine forme!
Salut Noibe
je ne peux que te souhaiter du courage....
TankGirl a eu aussi des ennuis et je te souhaite que tu trouves les mots justes à la sécu pour qu'ils reviennent sur leurs décisions....
Essaie de mettre les poings dans ta poche quand tu iras les voir même si c'est facile et que tu as envie de leur sauter à la gorge.
Moi aussi je t'envoie une pensée amicale....
Certainement un mélange entre prostré et frustré.... une petite faute de frappe sans doute
Bicicle
je suis interrogative par rapport à ton étoile! Pourquoi alors que la poisse ne fait pas l'apologie d'un site? Ton étoile tombe comme une sentence définitive du style tu as raison et la poisse tort!!!!
Dommage, moi je trouvais la réponse de la poisse plutôt pleine de bon sens et bien tournée.
De plus claudine ne demandait pas de plan came mais voulait savoir si c'était plus risqué que d'aller chez un dealer "lambda".... Sa question était un peu surprenante mais de là à la fustiger aussi.....:peace::peace:
Dans la même démarche interrogative, pourquoi ne pas avoir mis d'étoile rouge à la rubrique "snobé par le site de RC....." alors?:thinking::thinking:
Sur ce bonne journée à tous:flag::flag:
Salut Niglo
ne culpabilise pas, tu as essayé, tu n'as pas entièrement réussi....
Tu as raison, la prochaine fois soit tu en commandes moins, soit tu en laisses chez un ami... Quand la tentation est là il est difficile de résister surtout quand on ne va pas bien.
La chose positive c'est que tu arrives à analyser la situation et cela t'empêchera peut être la prochaine fois de vouloir te prouver que..... te prouver quoi d'ailleurs? Que tu es plus fort que le produit?
Courage à toi et prends soin de toi.
Bonjour à tous et surtout à toi Niglo
Tu as écrit ce matin très tôt
[b]00h15:je viens de faire mon 7ème fix et je crois que ça va être le dernier pour ce soir. Demain matin il faudra que je m'en fasse un car je sais que je vais être en manque et après je vais prendre quelques benzo et faire ma pause d'au moins 1 journée. si je pouvais y arriver, ça serait une 1ère victoire pour moi sur le produit. Je vous tiendrais au courant demain de ce qui se passera.[/b]
Puis tu as écrit quelques heures plus tard
[b]7h31: 2ème fix de la journée, très rapproché du 1er que j'ai pas bien senti car j'ai pas tout envoyé dans la veine, une partie est allée à côté...Donc le flash n'était pas intense comme d'habitude....[/b]
Prends soin de toi Niglo, je sais que c'est facile à dire, à écrire, mais je ne peux m'empêcher de te le dire. Courage!
POUR APPORTER DE L EAU AU MOULIN SI C ETAIT ENCORE NECESSAIRE
L'histoire secrète du manifeste des 343 "salopes"
Sophie Des Deserts
Par Sophie Des Deserts
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Publié le 26-11-2012 à 12h45
A+A-I
313 femmes déclarent dans "l'Obs" avoir été violées. En 1971, dans nos colonnes, elles étaient 343 à reconnaître avoir avorté. Retour sur leur combat.
En couverture du "Nouvel Observateur" du 5 avril 1971, 343 femmes reconnaissent "Je me suis fait avorter". (Le Nouvel Observateur) En couverture du "Nouvel Observateur" du 5 avril 1971, 343 femmes reconnaissent "Je me suis fait avorter". (Le Nouvel Observateur)
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"Je déclare avoir été violée" : "l'Obs" lance le manifeste des 313
(Article publié dans "le Nouvel Observateur" du 30 mars 2006)
Au risque de décevoir, il faut bien l'avouer : les "343 salopes" doivent leur succès à un homme. Un sacré salaud qui, en douce, a fomenté la révolte, un mec sans qui rien n'aurait été possible. Jean Moreau, ancien de "l'Obs", est le père oublié du manifeste sur l'avortement.
Trente-cinq ans après, il en rigole au téléphone : tout ça, c'est loin, il n'a jamais aimé la gloriole. On vient déranger sa paisible retraite, au milieu des livres et des tableaux. C'est un petit bonhomme en jean, des yeux bleus délavés. Le sourire espiègle qui ne s'éteint jamais. "J'en ai fait des conneries dans ma vie, celle-là , j'en suis pas trop mécontent."
La peur du ventre qui enfle
Jean Moreau, c'était la grande gueule de "l'Obs", l'éternel révolté. Un journaliste comme on n'en fait plus, ce fils de garagiste avait débuté à la documentation de "l'Express", avant de diriger celle du journal de Jean Daniel. Un drôle de zébulon, ami de Sartre et Glucksmann, un cégétiste apprécié de ses patrons, qui passait sa vie dans les usines, les manifs, sur les grands boulevards à distribuer "la Cause du peuple".
Jean, c'était celui avec qui on aimait refaire le monde, celui à qui on venait raconter sa vie. Les filles surtout. Elles se savaient en confiance, cet homme-là avait lu et relu "le Deuxième Sexe". Elles pouvaient tout lui dire : l'amour souvent gâché par le manque d'insouciance, le plaisir surveillé, la peur obsessionnelle du ventre qui enfle.
Garder l'enfant ou braver la loi
De la préhistoire pour les jeunes générations... Pourtant, ce n'est pas si loin. Fin des années 1960, début des années 1970, on prônait l'amour libre sans en avoir les moyens. Malgré la loi Neuwirth sur la contraception et les campagnes d'information du Planning familial, seules 6% des femmes prenaient la pilule. "Ici Paris" et "France Dimanche" la disaient alors dangereuse et inefficace. On baisait, en priant le ciel que ça n'arrive pas... Celles qui "tombaient" enceintes n'avaient qu'un choix : garder l'enfant ou braver la loi.
Les privilégiées partaient en Grande-Bretagne ou en Suisse, trouvaient dans leurs relations un médecin qui, moyennant finance, acceptait de faire le sale boulot. Les autres bricolaient, des aiguilles à tricoter, une sonde, des pastilles d'eau de Javel... Beaucoup y perdaient leur fécondité et, dans 1 cas sur 1.000, leur vie. Après des années de silence, l'opinion publique découvrait l'horreur des avortements clandestins grâce notamment aux féministes.
Le MLF voulait tout foutre en l'air
Elles n'étaient au départ qu'une poignée, de jeunes profs, étudiantes, réunies dans l'élan de Mai-68. Au MLF, on voulait tout foutre en l'air, le capitalisme, le patriarcat... A cette époque, les "soeurs" américaines brûlaient leurs soutiens-gorges dans les rues de New York. Elles balbutiaient, mais leurs actions commençaient à faire du bruit : une gerbe déposée en août 1970 à la mémoire de la femme du soldat inconnu, des batailles rangées contre les troupes antiavortement du professeur Lejeune, un célèbre lancer de mou de veau lors des Etats généraux de la Femme du magazine "Elle".
"D'inquiétantes amazones à la nuque rasée et aux larges épaules ont envahi le cocktail", écrivait alors "le Figaro". Distribution de questionnaires, puisque l'avortement n'était pas au programme de la journée : "Quand vous êtes enceinte et que vous ne voulez pas garder votre enfant, préférez-vous : les aiguilles à tricoter, la branche de vigne, le fil de fer barbelé, le cuivre, le laiton?" Elles y allaient fort au MLF, elles parlaient de la maternité comme d'un esclavage, de la grossesse comme d'une tumeur.
"Il se passe quelque chose dans mon ventre"
Personne ne pourrait aujourd'hui entendre ces filles qui hurlaient : "Il se passe quelque chose dans mon corps, une croissance, un processus biologique qui m'est intolérable. Je veux donc l'enlever de là ... malheureusement, me dit-on, c'est un futur être humain, il appartient à la collectivité. Que la collectivité fasse des oeufs, qu'elle les féconde, qu'elle vomisse le matin..."
Il fallait bien ça pour lutter contre tous ces cathos, ces salauds, ces machos... En face, on ne faisait pas non plus dans la dentelle. A Assas, les militants de Laissez-les vivre ! faisaient monter une jeune handicapée sur une estrade et demandaient : "Alors tu n'es pas heureuse de vivre?" Une centaine de personnalités révoltées par le projet de loi Peyret (qui proposait de légaliser l'avortement dans certaines conditions, en cas de viol ou d'inceste, notamment) dénonçaient, à l'automne 1970, "cette tentative de légalisation du meurtre, premier pas dans la voie de l'extermination idéologique qui, après les bébés mal aimés, prendra pour cibles les infirmes et les impotents, les débiles mentaux et les clochards...".
"A l'époque, tout était possible, on changeait le monde."
A l'été 1970, la France s'étripe et Jean Moreau ronge son frein. Selon les sondages, deux tiers des femmes sont déjà favorables à l'avortement, il faut trouver un moyen pour les faire triompher. Le chef de la doc a vu, avec Sartre et "la Cause du peuple", les pouvoirs publics plier devant les célébrités... "Mettez-vous ça dans la tête, insiste-t-il aujourd'hui. A l'époque, tout était possible, on changeait le monde." L'idée, géniale, lui vient un soir de juin : et si des femmes connues avouaient publiquement qu'elles ont avorté... "Qui oserait les poursuivre? On mettait les autorités au pied du mur."
Jean Moreau monte son coup en douce, avec une amie de la rédaction, Nicole Muchnik. Rendez-vous au café de la rue d'Aboukir avec des filles du MLF. "L'idée nous parut bonne, se souvient l'une des fondatrices du mouvement, Anne Zelensky, alors jeune agrégée d'espagnol ("Histoire de vivre. Mémoires d'une féministe", Calmann-Lévy, 2005). Mais il fallait en débattre entre nous." Des heures de discussions... la majorité des filles du MLF ne veulent ni d'un appel de stars ni d'une collaboration avec "la presse bourgeoise". Pas question de se compromettre.
Simone de Beauvoir : "Je vais vous aider"
"Sales connes, hurle Mafra, la complice d'Anne Zelensky, je vous dégueule dessus, tas de bourgeoises, vous, vous pouvez toujours vous payer un avortement!" Un petit groupe décide quand même de tester l'idée auprès de Simone de Beauvoir. L'icône du féminisme français les reçoit dans son duplex de la rue Schoelcher. Le Castor, avec ses petits yeux bleus, son chignon impeccable, va, comme toujours, droit au but : "Eh bien, je trouve l'idée très bonne. Et je vais vous aider."
Première étape : écrire le "Manifeste". Dans le petit groupe fondateur, l'écrivain Christiane Rochefort et la comédienne Christiane Dancourt plaident pour une phrase unique : "Je me suis fait avorter." Faut-il être plus revendicative, faut-il inclure les hommes ? Une version commençant par : "Je déclare avoir été complice de l'avortement d'une femme...", signée par François Truffaut et Sami Frey, circule. Mais c'est Simone de Beauvoir qui rédige la version finale. En quelques phrases, tout est dit : "Un million de femmes se font avorter chaque année en France. Elles le font dans des conditions dangereuses... On fait le silence sur ces millions de femmes. Je déclare que je suis l'une d'elles, je déclare avoir avorté."
Marguerite Duras, Françoise Sagan, Jeanne Moreau, mais pas Françoise Giroud
La récolte des signatures commence. Le Castor, Christiane Rochefort, qui s'était longtemps chargée des relations publiques du Festival de Cannes, et Christiane Dancourt ouvrent leurs carnets d'adresses. "J'ai contacté Micheline Presle qui a tout de suite signé et m'a donné le numéro de Françoise Fabian, se rappelle la comédienne. J'ai appelé Loleh Bellon, qui, à son tour, s'est démenée..." A chaque fois, des heures au téléphone, l'histoire douloureuse d'une soeur, d'une amie, d'une voisine...
Les signataires affluent, celles qui ont connu le calvaire et celles qui s'engagent par simple solidarité. Des noms prestigieux : Delphine Seyrig, Marguerite Duras, Françoise Sagan, Bulle Ogier... Jeanne Moreau, l'avocate Gisèle Halimi, mais pas Françoise Giroud, souvent fâchée avec le milieu féministe, toutes les maîtresses de Sartre et du Castor, et des dizaines d'inconnues, profs, artistes, journalistes...
"L'Obs" se mobilise
Des femmes dans l'ensemble cultivées, aisées, des "bourgeoises", râlent encore les filles du MLF qui refuseront jusqu'au dernier moment de pactiser avec ces "sales vedettes". Mais voilà , elles seules peuvent alors parler sans crainte et interpeller réellement l'opinion.
Toutes ces signatures... Jean Moreau n'en revient pas. Il monte voir Jean Daniel. "J'ai attendu le dernier moment, que les carottes soient cuites, raconte-t-il. Il a immédiatement adhéré, il a toujours eu un flair incroyable."
A part quelques bons mots d'Olivier Todd, sur "le gotha de l'avortement du Tout-Paris", la rédaction paraît enthousiaste. Chacun apporte sa signature, celle d'une amie, d'une épouse. "L'Obs" se mobilise, mais les filles du "Manifeste" ne sont pas encore sûres de confier leur trésor de guerre au journal. On parle du "Monde", de "Politique Hebdo"... Simone de Beauvoir contacte Pierre Lazareff, le patron de " France Soir ", qui décline l'offre. Va pour "l'Obs", à condition de le tenir sous contrôle. Les filles du MLF ne veulent pas "se faire caviarder".
Jean Daniel : "Je devais affronter cette meute. Elles me voyaient comme un réac"
"Je craignais un peu que les copines mettent le bordel", s'amuse Jean Moreau. Comme d'habitude, elles font leur numéro : provoc, cris, debout sur les tables, elles veulent tout le journal à elles. "Je devais affronter cette meute, se souvient Jean Daniel. Certaines étaient insultantes. Elles me voyaient comme un réac au service du système capitaliste masculin. Moi qui ai toujours pensé que la révolution féministe était la plus importante de toutes..." Après des heures de négociation, le directeur de "l'Obs" s'engage à publier les noms et prénoms de toutes les signataires, et cède au MLF une tribune d'une page, qu'elles titreront : "Notre ventre nous appartient".
Le 5 avril 1971, "le Nouvel Observateur" publie en une "La liste des 343 Françaises qui ont le courage de signer le manifeste" : 'Je me suis fait avorter'". 343, parce qu'il fallait un moment s'arrêter. "En réalité 342, confesse une ancienne maîtresse de Sartre, Liliane Siegel. J'apparais deux fois dans la liste. A l'époque, j'étais prof de yoga, et on m'avait conseillé de garder mon nom de jeune fille, pour ne pas risquer de perdre ma clientèle." Jean Moreau a passé des heures à vérifier pour déjouer les pièges des copines du MLF, qui ont fait signer sans le leur demander Françoise Hardy et Sheila.
Catherine Deneuve menace le journal d'un procès
Le lendemain, l'avocat de Catherine Deneuve menace le journal d'un procès. L'actrice, alors en tournage à Hollywood, a découvert, en une du "Los Angeles Times", sa photo accolée au texte du "Manifeste". Elle l'avait finalement bien signé au cours d'une soirée chez Nadine Trintignant.
La presse du monde entier parle de "l'Obs" et des "343 salopes", selon l'expression restée célèbre de Cabu dans "Charlie Hebdo". Au Japon, en Italie, en Allemagne où le magazine "Stern" reprend l'idée, deux mois plus tard, avec l'aide de Romy Schneider. En France, les journaux de droite tirent sur le manifeste "des culs ensanglantés". "Le Monde", lui, titre en une, le 6 avril, "Une date", malgré les tiraillements d'André Fontaine qui "au risque de paraître sentimental ou vieux jeu" juge "inhumaine l'idée qu'on puisse en venir, un jour, à trouver aussi banal de retirer à une femme l'enfant qu'elle porte que la dent qui la fait souffrir"...
La justice reste muette
Mais pour "l'Obs" et pour les féministes, le pari est gagné. La justice reste muette : ni le journal ni les signataires ne sont poursuivis. Dans la foulée, des filles du MLF avec Gisèle Halimi créent l'association Choisir et écrivent de plus belle sur "le pouvoir du con" ou les recettes d'une bonne masturbation.
Le journal, lui, croule sous les lettres. Des félicitations, de nouvelles signatures, comme celle de Simone Signoret, des médecins, nombreux, qui, publient, le 3 mai dans l'Obs", leur propre manifeste. Des témoignages poignants d'hommes et de femmes sur le commerce des faiseuses d'anges, "la ferraille improvisée à la hâte", la douleur de toutes ces grossesses non désirées.
Manifeste de la honte
"J'attends un huitième enfant, je le déteste. On me bourre de calmants, mais je n'en peux plus. Je ne crois plus en Dieu", écrit une lectrice. Une autre : "J'ai deux filles et je ne leur souhaite pas la jeunesse que j'ai eue." Des plumes crachent aussi leur écoeurement contre "l'Obs", ennemi de la France, "ami des putes" et des assassins. Et la morale, et le "tu ne tueras point" ? Manifeste de la honte, "défi à la morale et à la famille", dénonce une gynéco d'Aix. "Naïvement, je croyais qu'il fallait être deux pour faire un enfant. Que c'est bête, ironise l'abbé Marc Oraison. Avec un bon godemiché, une réserve spermatique et une seringue... La femme sera enfin libérée!"
Il restait du chemin, Jean Moreau, durant plus d'un an, a été assailli d'appels de lectrices désespérées. Elles demandaient de l'écoute et des adresses pour avorter. "J'ai rempli chaque semaine l'avion de Londres", confesse l'ancien chef de la doc. Un jour, une voix britannique lui a téléphoné : "Merci, vous nous envoyez beaucoup de monde. Où vous fait-on parvenir l'argent?" Jean Moreau a décliné l'offre, d'autres n'ont pas eu de ces scrupules. Le juteux trafic durera encore quelques années.
1974 : le Parlement vote la légalisation de l'avortement
Après le "Manifeste des 343" et le retentissement médiatique du procès de Bobigny, le Parlement vote en décembre 1974 la légalisation de l'avortement. Depuis cette date, le nombre d'avortements s'est stabilisé, autour de 200.000 par an, preuve que l'IVG, malgré toutes les prédictions apocalyptiques de l'époque, n'est pas considérée comme un moyen de contraception, mais qu'il reste de nombreux progrès à faire en matière d'éducation sexuelle. Les temps changent.
Aujourd'hui, ironie de l'histoire, de jeunes féministes font circuler une pétition pour qu'on cesse d'appeler les signataires, les "343 salopes" ! "Des foutaises", se désespère Jeanne Moreau qui tient, coûte que coûte, à "en rester une". Les petites nouvelles se trompent parfois de combat, leur voix ne porte guère. Pour les filles d'aujourd'hui, le féminisme, c'est ringard, ou dépassé. Enfants gâtées qui ont la pilule du lendemain à l'infirmerie du collège... Leurs aînées observent, intriguées, cette jeune génération qui paraît trouver son bonheur dans la maternité.
Dire aux petites qu'il faut continuer
"C'est bien, soupire la photographe Catherine Deudon. C'était pour ça qu'on luttait, la maternité choisie, et donc la maternité heureuse... Mais on luttait aussi pour le droit d'être femme sans être mère. Et ça, c'est indicible aujourd'hui." Les anciennes rêvent d'autres manifestes pour l'égalité des sexes et la construction de crèches ouvertes 24 heures sur 24. Elles voudraient dire aux petites qu'il faut continuer. Rien n'est jamais joué. Là -bas, dans le Dakota, des fous de Dieu refusent de nouveau aux femmes le droit d'avorter. Un jour peut-être, ils convertiront toute l'Amérique... Le monde aura toujours besoin de salopes pour ne pas régresser.
Sophie des Déserts - Le Nouvel Observateur
(Article publié dans "le Nouvel Observateur" du 30 mars 2006 …
Hello Psychoniac, hello Amarnath, hello à tous
ce matin j'ai voulu poster une p'tite réponse à toi Psychoniac mais mes mots me semblaient tellement vains que j'ai tout effacé... je ne trouvais pas les bons mots, je ne trouvais pas les bonnes tournures de phrase, mes mots ne reflétaient aucunement mes pensées.... Mais Amarnath a trouvé les bons mots...... tout ce qu'il a écrit est tellement vrai!
courage quelque soit le parcours!
Tu as entièrement raison cristaline, mais j'ai un affect particulier pour Smone Veil et son parcours....
Et je sais que rien qu'en réfléchissant un tout petit peu on pourra trouver d'autres noms à ajouter à la liste pour le combat en faveur de l'égalité Homme/ Femme.... Tiens me vient à l'esprit Olympe de Gouge à l'époque révolutionnaire......
Mais il y a surtout des anonymes qui ne baissent pas les bras.....
Il y a une personne politique que j'aime beaucoup c'est Mme Simone Veil!!!! A l'époque où elle fait adopter sa loi la France était déjà une grande hypocrite, on savait que les plus "chanceuses" allaient en Suisse (tout près de là où je vis) ça ne dérangeait pas grand monde (tant que ça ne se passe pas en France)!
Je me souviens bien que j'étais petite (9 ans) de la violence des débats sur l'avortement, dans ma famille italienne où la religion tenait un grand rôle, où une femme se devait d'élever sa marmaille, j'ai vu la déception "face à cette loi"....
Des fois on aimerait se défaire de son éducation, mais c'est pas si facile! Ai toujours vu ma mère prendre soin de sa famille pendant que mon ère allait au travail à l'extérieur, j'ai toujours vu ma maman faire ce qu'on lui demandait, j'ai toujours vu ma maman faire passer les autres en premier et elle en dernier..... Mais tout cela date: Marina était née en 1920, une autre époque...... Pourtant aujourd'hui dans certaines contrées au nom d'une soi disant religion on contraint les femmes à se taire, à cacher leur corps .... Un siècle plus tard et rien a changé, triste constat non?!
Il faut lutter encore et toujours pour que les droits acquis le restent, pour que nos revendications soient entendues..... …
SALUT
il n' y a pas de honte à avoir (mais je ne me souviens pas de tes propos) on a tous des jours sans....
prends soin de toi surtout
noibé,
que tu mettes une photo ou non de ta plaie ne changera rien, ce ne sont pas de nos avis dont tu as besoin mais DE SOINS!
Allez prends rendez vous à l'hôpital!!!!!
Et que te dit noibette?
Salut Vera
ta dernière phrase met la peche dis donc!
Je suis bien contente pour toi!
Continue ainsi!!!!
T as pris la décision qui s'imposait noibé!
La solidarité n'est pas un vain mot sur ce site!!!!
:bravo:
Bravo mortfine pour ce premier pas et tous les autres qui vont s'enchaîner!
Bonne continuation
bonjour
pour être un peu moins bête que veut dire "UROD"? Merci d'éclairer ma lanterne
hier ai fait un post pour dire que ce site d'utilité publique!!!!
il suffit de voir les chaînes de solidarité qui se mettent en place quand un UD (ou un membre de la famille d'un UD ) ne va pas!!!
bravo et longue vie à ce site et à tous les modérateurs et animateurs qui s'investissent de manière incroyable!
Rico
juste pour te rassurer non, JAMAIS je ne voterai F HAINE!!!! de part mes origines et d'autre part par mes convictions
fin du hs
amicalement
lemike
suis bien d'accord on s'est fait avoir (pour être polie) encore une fois par les politiciens, mais si par un malheureux hasard le FN devait passer ce serait encore bien pire pour les UD!!!! Souviens toi de leur "clip" qui tournait sur youtube quant à la salle de consommation!
Tu sais avant de m'inscrire sur ce site je ne connaissais de la vie des UD que ce que les médias colportent t'imagines! je n'ai jamais autant appris que depuis mon inscription sur ce site..... d'utilité publique!
bonne journée à tous
bonjour Douch
merci pour ton récit, les liens insérés.
Tu verras sur ce site il y a des personnes qui connaissent tout ça qui pourront apporter des réponses à tes questions et cela sans jugement.
Courage à toi
C est moche ce qui s'est passé pour toi Ziggy et tu as raison de faire valoir tes droits.
Ce qui me dérange à la lecture de la plupart des réponses qui t'ont été adressées ce sont les commentaires anti-flics primaires! On connait tous dans notre entourage des personnes qui se pensent supérieures à toutes les autres, qui pensent tout savoir, être les meilleures.... mais ce n'est pas une raison pour en faire une généralité!
J'ai préféré écrire cela que de mettre des étoiles à tous les commentaires qui me semblaient "limite" (du genre ils savent pas écrire etc) et oublier de signer l'étoile.
Continue ton combat Ziggy !
Bonsoir AliceAuPays desGouttes
si tu as des inquiétudes le mieux c'est d'aller consulter ton médecin non? Cela pourrait te rassurer.
Prends soin de toi!
ciao
Salut Snoopy,
hier pouety disait cela à zobiwoof
"trébucher, ce n'est pas tomber. et puis, l'important, c'est de se relever..."
eh bien je trouve que cela te va très bien aussi. Tu as fait un super parcours jusqu'ici, tu peux donc te relever, personne n'est toujours au top!
Courage à toi et continue ton bonhomme de chemin.
Amicalement
Ben je te félicite snoopy!
Bonne route et continue à prendre soin de toi!
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