Un trip sous Psilo chargé

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Rhéus
Voyageur liquide
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Bonjour à  tous !

Deuxième post, deuxième récit de voyage psychique et chimique. Il s'agit d'une prise de champignons hallucinogènes (Psilocybe cubensis « Hawaiian »), rien de très exotique pour ce forum en somme. Mais c’est une expérience assez puissante et importante que je tenais à  partager, quitte à  donner quelques détails plus ou moins intimes.

Il s’agit de champis maison produits via un growkit acheté en ligne, champis séchés au ventilateur et pour lesquels, au contraire de mes petites Salvia, je n’ai pas d’affection particulière. Faut dire que ça pousse très vite et d’un coup ! Pas le temps de prendre le temps de les voir croître, et puis la première récolte est vraiment abondante, on se dit « ooooh qu’ils sont mignons » et c’est tout, pas de relation particulière avec l’organisme.

Bref je me suis égaré mais il me fallait décrire la relation que j’ai avec ces petites fleurs des dieux comme certains semblent les appeler. J’en avais déjà  pris un certain nombre de fois dans des contextes différents qui ne valent pas nécessairement la peine de tous les décrire autrement que de manière succincte pour l’instant.
Mais juste histoire, pour les plus curieux, de savoir où j’en étais alors avec les psilocybes :
1ère fois : 5 pieds moyens (je n’ai jamais compté en grammes, je trouve ça plus froid) en concert [Yom et Wang Li, allez écoutez l’album sur Deezer, un régal ! http://www.deezer.com/album/1531006], voyage intérieur, très spirituel, très émotionnel, débuté la soirée avec des amis en ayant pris (plus expérimentés) et d’autres sobres, fini la nuit en charmante compagnie, très bon souvenir
2ème fois : 5 pieds avec cette même personne, en forêt, trip très paisible et plaisant, j’y découvre cette connexion avec le monde végétal qui me plaît beaucoup
3ème fois : 7 pieds avec … une autre amie intime, trip extrêmement sensoriel, charnel et fusionnel. Erotique et sexuel même mais passons …
4ème fois : 10 pieds avec un compagnon de voyage qui a alors découvert la substance. On l’appellera Adrien par la suite pour respecter son anonymat (faux nom), on s’était foutus sur une butte près de chez moi en fin d’après-midi. Trip riche, intense et intéressant, puissantes premières hallucinations visuelles et angoisses mais très positif dans son ensemble.



Mais revenons au voyage que je souhaitais décrire ici. Je l’ai fait avec Adrien (faux nom) sur cette même butte, mais le contexte et la prise sont radicalement différents de toutes les autres fois.
En effet mon humeur était plus basse que l’abysse, le matin même j’avais appris mon échec à  un concours important ; une grande surprise cet échec, j’étais très confiant, inutile de dire combien j’étais abattu.
En rentrant chez moi je propose à  Adrien un petit trip. J’étais vide, vidé, presque anéanti, sans pleurs ou lamentations mais en me torturant la pensée. Je voulais penser à  autre chose, me défoncer, faire un reset mental, me soumettre à  mon inconscient, explorer les champis sous d’autres angles, … tout ça à  la fois. C’est assez inconscient ou dangereux comme envie mais en même temps je prenais, et prend toujours, les psilo très au sérieux, recherchant avec eux le spirituel plus que le festif. Je savais que c’était une mauvaise idée, je savais que ça allait être du sérieux, plus que les autres fois.


Avant de rejoindre Adrien, alors que je prépare une bouteille d’eau pour tenir le voyage et un peu de nourriture pour la redescente, je gobe 5 petits champignons seul. J’étais en effet curieux de connaître la puissance des petits (savoir s’ils sont équivalent aux gros notamment [ils donnent moins de nausées mais sont sensiblement moins chargés en psilocybine j’ai l’impression]).
Puis je me place sur la butte et j’attends Adrien et un troisième compère (celui qui m’aura plus tard accompagné avec la Salvia). L’attente est longue, je me met en tailleur, couvre ma tête d’une capuche et place mes mains en posture pseudo-méditative. Mon humeur se stabilise, je suis serein dans ma tristesse qui s’amenuise, je me sens bien ici, entouré de graminées, de pins, d’ailantes, de toute une vie qui m’aide à  me faire comprendre que tout continue, que ma peine n’est qu’un passage.

Les deux arrivent, me découvrant ainsi, tranquille et maussade. Adrien prend 10 pieds et moi 20 (moyens et gros, désolé … je suis nul à  estimer les masses). Le troisième un petit quart d’heure, le temps de discuter un peu, il essaye de me remonter le moral à  sa manière mais je le sens inquiet, non seulement pour moi mais aussi pour lui. Il avait en effet un important entretien quelques jours plus tard et voulait se tenir en forme, c’est pour cela qu’ils ne nous pas accompagné, ni spirituellement car il n’a rien pris, ni physiquement car il est même parti.


La montée est classique, lente, continue, avec des légères variations. Elle est plaisante, les sensations extérieures, la communion avec l’environnement qui s’installe, les premiers effets détournent mon état d’esprit de la mélancolie. Soir d’été, le soleil s’absente pour un long moment ne laissant que la clarté du ciel bleu. Il fait frais, je suis en sweat, short, tong (la fine classe en somme :p). Adrien et moi sommes « chill », on discute peu, mais on arrive encore pour le moment à  construire des phrases propres.

Un peu plus tard je me lève pour aller uriner, je m’éloigne exagérément, guidé par une pudeur et une envie de m’isoler un instant. J’éprouve  une grande affection pour le pin contre lequel je m’appuie et regarde la végétation que je surplombe. Tout me semble au premier plan, j’ai l’impression de déceler des structures, des organisations dans la végétation (tel groupe de buissons, tel relief, etc).
Sur le chemin du retour je traîne un peu fait quelques tours.
J’ai envie de me dégourdir les jambes car j’ai l’impression de m’alourdir, ma chair me semble fonctionner de manière bizarre, différente de ce que je connaissais d’habitude avec les champis. Et ce n’est pas le mal de ventre, ça touche mes jambes, mes bras, tout est … bizarre, pas lourd, pas encore cassant. Je sais que ce n’est pas positif.
Trainant autour des cendres d’un reliquat de feu de camp, Adrien me rejoint, on rigole à  propos de deux trois trucs. Rire jaune pour ma part, pas ce rire sincère qu’offrent parfois les psilos. Quelques mots vains sur quelques femmes. Ça me saoule.


Au fur et à  mesure que ça monte il me devient clair que quelque chose se passe en moi. Quelque chose de sérieux, de différent, qui a saisi mon corps, ma chair mais pas encore totalement mon esprit. Conscient de cela je mets mes bras en mouvement, quelques gestes yogiques, de relaxation. Des gestes circulaires, symétriques, passant près du ventre ou des épaules. L’objectif était de m’apaiser, de me faire croire que je faisais circuler des énergies bloquées … Si cet acte a bien eu un effet alors ça été quelquechose de bien différent. Je pense que ça a mis, en un sens, ma chair en mouvement, forçant des choses pesantes à  se déplacer plus qu’elles ne le faisaient déjà . L’image appropriée est celle du courant qui racle et dame les fonds marins, soulevant des algues mortes, des débris, des déchets.
Ça fait remonter à  la surface quelque chose de très inattendu.

Il faut savoir que cette année j’ai énormément changé intérieurement, devenu très paisible, arrêté de me torturer les esprits, moins d’angoisses, moins de stress, plus de joie. Ce qui est revenu ce soir là  date d’avant cette année. C’est un moi que je n’avais pas revu depuis un long moment.
Je m’en suis rendu compte en remarquant que mes gestes avaient changé. Jusqu’alors très fluides, circulaires, liquides presque, ils sont devenus solides, cassant. Je me contractais à  différents endroits, les bras surtout, mais aussi les jambes. Mes doigts se raidirent, ma main devint crochue, une serre cassante. Très tendu. Je donnais à  mon cou des angles antinaturels, le corps entier tordu comme un  arbre brulé et comme agité de mouvements étranges.
Et parallèlement, à  l’intérieur je retrouvais des émotions de sentiments que je n’avais pas connu cette année, même face aux pires situations. Je redécouvris, surpris, des émotions très négatives : la rage, la colère, une envie de violence, le tout animé par une tristesse noire, avec l’impression d’être capable de perdre le contrôle à  tout moment. Je sentais naître des envies d’être violent, de détruire, de défaire, mais frustré de ne rien trouvé d’assez solide pour résister à  ma rage. Mon esprit était brouillé, la tristesse froide a dû allumer une haine brûlante.

Je suis revenu vers Adrien, j’avais besoin de contact. J’avais l’impression qu’il se marrait. Mais en réalité il s’était allongé sur le ventre et pleurait. Il vivait quelque chose de très fort lui aussi. Un peu plus tard il m’expliqua qu’il s’était mis face à  une « porte intérieure » intime dont il s’était dangereusement rapproché. Il avait lutté pour la garder fermé, par peur de l’autre côté. Avec une part d’indifférence anormalement élevée, car je suis très empathique,  je lui exprimai ma peine de le voir ainsi, lui avouai mon amitié pour lui et lui demandai s’il désirait que je reste avec lui. A ce jour à  chaque trip sous champis j’arrive à  rester responsable, à  m’inquiéter pour les autres et m’enquérir de leur état. Mais je n’ai pas de connexion suffisante avec lui pour qu’il accepte ma main tendue. Et je ne devais moi-même pas être en état d’aider qui que ce soit. D’une voix larmoyante il me dit de le laisser.

Abandonné à  moi-même je me suis éloigné. Je n’aimais pas la tournure que prenaient les choses.
Alors j’ai laissé, en moi, s’exprimer cet être, ce moi qui n’avait pas eu son mot à  dire cette année. Je l’ai laissé me posséder, j’étais encore à  peu près conscient de ça, pas emporté par cet état d’esprit.
Et je l’ai chassé. Après l’avoir laissé un temps, je ne peux accepter qu’il reprenne le pas sur moi, son époque est révolue, j’accepte son existence. Je lui témoignai le respect de sa dignité en le laissant s’exprimer, sans chercher à  nier son existence. Mais il devait partir. J’ai consciemment entrepris de le faire partir, fermement. Il est parti, je me suis calmé.


J’étais alors épuisé, extenué mentalement, encore brûlant à  l’intérieur mais sans conducteur enragé à  l’intérieur de la cabine. Comme si je revenais sur un champ de bataille déserté, les armes laissées à  terre encore chaudes. Adrien aussi s’était calmé, on avait tous les deux dépassé un certain pic. Il me raconta sans grand détail les grandes lignes de ce qu’il avait vécu.
On discute, paisiblement.
On se marre, on plaisante.

Je sens que mes pensées prennent une forme différente, liquide. Elles se fluidifient et je le ressens bien en discutant avec Adrien et lui fais remarquer. C’est un effet que j’apprécie beaucoup avec les psilos. Les discussions sont plaisantes, pertinentes, je découvre que j’ai le bon mot, l’impression de saisir certaines choses justes. Adrien et moi pensons très différemment et vivons les trips sous champis de manières radicalement différentes, mais à  ces moment-là  on discute de manière constructive tous les deux. J’arrive à  saisir, ou du moins j’en ai l’impression, ce que c’est que de penser de façon singulière et différente.
Cet entracte est plutôt plaisant. Autre effet que j’aime beaucoup avec les psilos : une sensation thermique. C’est dur à  décrire mais on a la conviction que c’est affaire de température et pas de, je ne sais, lumière, humidité, son, etc. Pour le résumer grossièrement c’est comme si on avait les avantages de la chaleur et de la fraîcheur en même temps. Irradié d’une douce chaleur interne, la chair profite d’une grande fraîcheur. C’est un état thermique parfait.


Puis vient le plateau.
C’est là  que j’ai compris combien l’expression « ivresse fongique » lue quelque part est appropriée. La confusion s’abat rapidement sur moi. Sans voir flou tout me semble s’animer, miroiter, sans se déformer, ou scintiller en relief. Je ne sais pas bien le décrire mais c’est très particulier, assez perturbant mais pas trop déplaisant.
Vous vous souvenez quand je disais tout voir au premier plan ? A ce moment-là  c’est bien plus fort, tous les éléments du décor végétal deviennent essentiels, la moindre brindille prend une importance visuelle. Je me déplace bizarrement, pas vraiment en trébuchant ou titubant, je me sens chargé mais pas vraiment lourd. Mes gestes sont redevenus liquides, mais assez proches de la mélasse tout de même, ce qui est rassurant. Euphorie tranquille. On n’est plus capables de discuter comme tout à  l’heure.
Les cendres du feu de camp sont une vision très belle, les cendres noires et les cendres brillantes scintillent, j’ai l’impression de voir un magma sombre.
Je retourne uriner, on rigole avec Adrien parce qu’on ne se souvient plus quel arbre m’avait tenu compagnie tout à  l’heure. C’est assez confu.
Adrien essaye de lancer un marron sur un arbre pour tester ses fonctions corporelles. Il pousse un cri d’étonnement : il y est arrivé ! On s’y essaye tous les deux. Notre précision ne souffre pas de la confusion totale, de l’ivresse psychédélique.
Pour voir, il me lance un marron dessus. Avec un bras sorti de nulle part, comme une déesse hindoue à  cent bras, j’attrape le marron au vol avant qu’il ne me percute. Je suis ébahis par mes réflexes qui restent opérationnels.
En parlant tout se mélange, le passé, le présent et le futur. Quand il me dit quelque chose j’ai l’impression que j’ai prédit qu’il allait me le dire, ou l’impression qu’il vient de me le dire, ou qu’il me l’a déjà  dit la dernière fois qu’on avait pris des champis ensemble. Nos dires ont une place étrange dans nos esprits, on dirait que mes mots sortent de nulle part, que je les découvre, mais qu’ils étaient pourtant déjà  là , bien imprimés dans un recoin de ma tête.
Quand je prends les graines d’un épis d’une herbe sauvage, en récupère plein et les frotte contre ma jambe la sensation tactile me paraît être celle d’un liquide. Effet que je connaissais déjà  et que j’apprécie.
Par curiosité je regarde la paume de ma main gauche. En effet la dernière fois que j’ai pris des psilos, sur cette même butte, avec cette même personne mais avec une dose plus faible, j’avais frappé par une hallucinations visuelles assez dérangeante. Je voyais dans les motifs pigmentaires de ma paume deux femmes au look rétro (genre magasin de glace US) discuter, l’une était obèse l’autre avait un visage déformé effrayant quand je m’étais rendu compte qu’elle me fixait. Ce n’était pas une hallu plaisante mais au contraire angoissante. Du coup en regardant ma paume de nouveau il me semble reconnaître leurs contours. Comme je n’ai pas envie de les revoir je me force à  distinguer les motifs pigmentaires, à  me rendre compte que ce n’est que ma main bordel !  Effet mitigé, je préfère fermer ma main, détourner mon regard, et je n’y pense plus.
Ivresse fongique
Quand je m’asseois de manière que je crois inconfortable je m’en fous. Je ne sais pas. L’importance du confort, de la douleur incommodante me deviennent ambigues. Mes pensées tournent en rond autour d’une idée confuse que je voulais retenir après mon trip sur la volonté du corps à  se remettre droit. Je ne sais pas. Je me dis à  ce moment qu’il faudra une fois prendre avec un sitter sobre qui puisse noter les éventuelles pensées ou idées intéressantes.
Ivresse fongique
Flou mental, confusion clean, ivresse.


Et là  commence le leeeeeeeeente redescente. On se rassoit, rediscute, le début de la redescente est plaisant. On parvient de nouveau à  aligner nos mots dans des phrases propres. Discussions intéressantes.
La sensation thermique change. On ressent tous les deux un froid sans frisson, surtout Adrien qui n’a pas comme moi un sweat. Pas très agréable, assez pénétrant comme sensation.
Au bout d’un certain temps il se lasse de cette butte et veut, contre mon avis et mon envie, aller dans un endroit plus chaleureux, plus animé. Moi je veux rester ici, il me laisse seul et part.
La tristesse reprend le pas sur moi, mais moins forte qu’avant la prise. C’est une tristesse réfléchie, sereine, sage. Comme si on voulait chasser la crasse en augmentant le débit dans la tuyauterie. Je me laisse m’attrister mais je suis paisible. Je sais à  ce moment qu’après ça ce sera fini, que j’ai acquis cette année la maturité suffisante pour dépasser cet épisode négatif de ma vie.
Je tire grave la tronche et reste sur cette butte avec la clarté qui décline et les ombres qui se répandent. L’environnement semble se mettre en accord avec mon état d’esprit. Ou est-ce l’inverse ?

A un moment je perçois quelque chose. Sous champis je deviens ultrasensible, détectant des choses que les autres en voyage ne se croient pas capable de percevoir.
Il s’agit d’une présence, un bruit, un mouvement, quelque chose qui bouge. Je ne me sens pas en sécurité ici, c’est la dernière fois que je prends des champis sur cette butte, je n’aime plus cet endroit. La peur me prend.
« Il y a quelqu’un ? » parviens-je à  dire tourné vers la source de ces perceptions.
« Adrien c’est toi ? »
« Il y a quelqu’un ??! »
En forçant sur mes yeux, ma vue est encore confuse, je n’arrive pas à  discerner quelque chose de lié à  une présence humaine. C’est agaçant, on y voit de moins en moins bien avec l’obscurité.
Timidement je me rapproche jusqu’à  voir quelque chose se déplacer dans l’herbe. Il y a bien quelque chose, je n’hallucine pas. Bug pendant de longues secondes. Finalement je reconnais un hérisson. Cette présence m’indispose, je fais d’abord de grands bruits et de grands gestes pour qu’il parte. Mais c’est un hérisson, il a dû prendre peur et s’est arrêté de bouger.
Alors je … je lui explique que je ne veux pas qu’il soit là  … voilà à à à à  ^^’
Bien sûr c’est moi qui part finalement, rejoindre Adrien, notamment pour lui rendre ses affaires qu’il a oubliées sur la butte.


Il est dans la cafét ; sur le chemin je me sens redescendre, redevenir opérationnel bien qu’encore sous effets. D’un côté je suis content de revoir des présences physiques mais j’ai peur du regard des autres sur moi.
Je le retrouve, m’assoit près d’un pote bien bourré mais calme.
J’en ai marre, je veux que l’effet s’arrête.
J’ai l’impression que tout le monde a capté mon état.
Je vais passer pour le drogué de service.
Je veux que ça s’arrête, ce n’est plus agréable. Je sais que je suis encore sous effet.
Mes pensées tournent en rond autour de ces idées. D’un côté je sais que pour que ça aille mieux je dois penser à  autre chose mais en même temps le fait de penser à  ça me montre que je n’y suis pas encore. Je tourne en rond.
Retour de la tristesse. Mélancolie triste, toujours calme.
Je regarde beaucoup les visages des autres, au risque de paraître envahissant.
Un pote qui, lui, a réussi le concours arrive dans la cafét avec sa copine et une autre fille qui a échoué comme moi.
Je m’en fous de passer pour un drogué en fait.
Leur présence est gênante, plus pour eux que pour moi on dirait.
Ils sont suivis par de nombreux autres potes, quasiment tous ivres, tous euphoriques. Ça m’énerve.

Cette partie-là  de la redescente a été très déplaisante, interminable. Mais discuter avec d’autres m’a aidé. Notamment avec des potes bourrés, ils m’ont beaucoup touché personnellement. Et puis en parlant avec eux, parlant de manière appropriée, je me rend compte que ça va, je ne dois pas avoir l’air défoncé.

En fin de soirée a débarqué un ami proche, pas revu depuis longtemps. J’étais si heureux de le retrouver. Il venait de se faire larguer, on était tous les deux maussades. Et c’est là  que s’arrête mon trip, les effets se sont évanouis. Je suis resté avec lui pour la nuit et on s’est beaucoup vus les jours suivants, se remontant le moral mutuellement.




Très long TR pour un trip aux champis complexe, riche et grave. Ça confirme ma vue sur la substance, c’est quelque chose de sérieux. J’y ai revu une part enfouie de moi, pas mal travaillé ma tristesse, ma sensibilité, ma spiritualité. Ce n’est pas un bad heureusement, mais ça comportait ses épisodes sombres et négatifs comme des moments marrants ou plaisants.
Voilou ! J’espère ne pas vous avoir trop ennuyé big_smile

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Sorcier_moléculaire
Banni
Inscrit le 04 Dec 2014
126 messages
Très sympathique TR ! Moi même je n'en écris pas parce que j'arrive pas à  le faire en "reportage" mais ça se rapproche pas mal de comment je vois les choses.

En effet, ça a l'air d'avoir été du sérieux, tu t'en es bien remis ?
En tout cas j'ai beaucoup apprécié ton TR, et j'espère pour toi que ton chemin sera truffé de bon champignons.

Bonne soirée !

Tout est poison, rien n'est poison. Seule la dose définit ce qui est poison.

-Satanique est ta race.

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Rhéus
Voyageur liquide
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La prochaine fois j'essaierai d'en prendre avec quelqu'un qui restera sobre, éventuellement pour noter ce qui se passe. ça se rapprocherait plus d'un reportage objectif je pense.

Après l'intérêt d'un TR plus personnel et subjectif prend tout son sens avec des voyages aussi introspectifs, on comprend mieux ce qui s'est passé pour l'auteur.


Pour te répondre Sorcier c'était assez sérieux en effet parce que ça avait vraiment remué le fond de la vase, creusé assez loin et exhumé des choses un peu oubliée et assez puissantes. Et puis le côté "ivresse" était de façon assez surprenante fort.
En même temps j'avais besoin à  ce moment de quelque chose de grave, de travailler sur moi donc je ne l'ai pas perçu comme un mal.

Je m'en suis bien remis heureusement, grâce à  des amis assez présent et un boulot prenant. Comme j'en ai parlé à  quelques personnes dignes de confiance ça m'a aussi permi d'évacuer, de faire la part des choses plutôt que de me torturer sur ce que j'avais rencontré et ressenti.


Bon route à  toi aussi, à  bientôt !

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Sorcier_moléculaire
Banni
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Oui j'imagine, je sais pas si je l'ai écrit ici, mais à  l'inverse de l'alcool qui fait oublier ce qu'on sait, les champignons nous rappellent ce qu'on à  jamais su.

Heureux de savoir que tu l'as bien pris. Tu as sans doute pu remarquer que tout se qui se passe sous champis peut être autant négatif que positif. Prendre un voyage puissant positivement est signe de bonne santé mentale.
En fait, tout ce qui arrive sous champis est neutre. Mais si on le voit comme ça, ça en devient quelque chose de positif, encore plus que le positif original sans la perception du neutre.

Effectivement, l'ivresse est relativement puissante, et le pire c'est que c'est pas les champignons qui nous enivrent, mais ce qu'ils nous montrent.

En revanche, je te déconseille de les prendre avec quelqu'un de sobre, ça risque fortement de casser le délire.
Quand on fait une soirée champis, tout le monde en prends, sinon c'est une soirée tout court avec des gens perchés.
Mais fais comme bon te semble, toute expérience est bonne à  prendre.

Tout est poison, rien n'est poison. Seule la dose définit ce qui est poison.

-Satanique est ta race.

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Rhéus
Voyageur liquide
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Ce qu'on n'a jamais su je ne sais pas, c'est vraiment trop intérieur et trop personnel pour paraître complètement nouveau. Je dirais plus que ça remue bien en profondeur alors que l'alcool ne fait que s'écouler à  la surface, mais là  ça devient affaire de sémantique ^^

Par contre complètement d'accord avec cette idée que le voyage avec les champignons est de base "neutre", ni positif ni négatif comme tu le dis. C'est des changements qualitatifs, l'euphorie ou la tristesse n'étant qu'affaires d'humeurs et d'ouvertures d'esprit sur le moment.


Quant à  la présence d'un sobre à  côté je ne sais pas ... J'avoue que le fait de ne pas voyager ensemble peut être assez pénible mais j'ai vraiment l'impression que des pensées, des mots, devraient être notés, observés durant le trip. ça c'est mon côté scientifique on va dire ... Je me vois mal dessiner ou écrire pendant à  vrai dire. Mais avec un ami qui connaît bien les champis, avec qui on se sent en confiance et qui n'est pas trop invasif, même là , ça ne le ferait pas ? Ou en groupe avec quelques observateurs ouverts et plusieurs voyageurs ?

A bientôt !

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Sorcier_moléculaire
Banni
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Non effectivement c'est un peu vite expliqué, mais l'idée est dans le coin.

Si tu veux, je te donne une petite recette,que j'aurais publié sur son propre fil si je monopolisais pas déjà  la partie champignon du site.

Pour que le voyage soit complet, il faut trois personnes, un lieue isolé, une théière, de l'eau et des tas de bonnes choses.

Préparez une tisane avec autant de champi qu'il faut pour trois personnes, avec beaucoup de sucre et des épices, et buvez là  dans un endroit isolé, une fois que le soleil s'est retiré derrière l'horizon.
Un feu est recommandé.

J'ai résumé au plus vite la chose, mais je pense que tu découvriras le reste de la recette par toi même.

Après, j'ai eu l'occasion d'être en présence de gens sobre, mais ces personnes en question, même sobres elles sont perchées, cela dit, c'était des contact très court.


Sur ce, bonne soirée, à  bientôt.

Tout est poison, rien n'est poison. Seule la dose définit ce qui est poison.

-Satanique est ta race.

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Rhéus
Voyageur liquide
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Concernant les accompagnateurs je pensais justement à  des amis perchés de ce genre, à  même d'entrevoir, sobres, les éléments du voyage ^^

ça a l'air intéressant ta recette, assez ritualisé mais les conditions ont l'air optimales pour des recherches spirituelles. Par contre avec le feu, l'obscurité et la dose les compagnons doivent se connaître un peu eux-mêmes avec ces doses, sinon le risque d'un accident me semble un peu conséquent.

Je me souviens d'un trip (psilo toujours) que j'avais partagé avec une amie moins expérimenté que moi (bien que je considère encore n'en être qu'à  mes premières explorations). Durant une phase un peu sombre elle avait eu cette interrogation : ça fait quoi de se couper les veines ? Alors elle prit un baton et essaya de le frotter contre son poignet ...
Personnellement je pense que sans disposition mentale à  l'auto-destruction on est incapable d'aller jusqu'au bout, comme dans son cas. Sous champis, du moins, j'ai l'impression que le moi "automatique", le moi végétatif, le même qui fonctionne lors de soirées trop arrosées dont on ne se souvient de rien, reste encore fonctionnel et incapable de se causer du mal. Après peut-être à  haute dose délire-t-il et devient-on vraiment capable de se faire vraiment du mal tout seul.
Mais dans un rituel, surtout s'il implique du feu, il faut vraiment bien s'entourer, histoire que tous sachent s'ouvrir, s'envoler avec le voyage sans s'abandonner complètement.

A l'occasion il faudra que j'essaye cette recette, l'expérience pourrait être très spirituelle.


Par contre j'ai remarqué, dans ce post comme dans d'autres, que tu es un adepte plus ou moins régulier de ces infusions enthéogènes.
J'avoue que je trouve ça assez exotique comme mode de consommation bien qu'intéressant.

Je conçois bien que les composants fongiques ne sont pas sensés être pris dans une alimentation (chitine, mycotoxines) mais l'effet "intoxication alimentaire", par exemple les sensations aux ventres, qui peuvent être désagréables, font pour moi partie du voyage. Au même titre que les vomissements avec le peyotl j'imagine, mais je ne vais pas parler de choses que je connais pas ... pas encore wink

Quelles sont les spécificités de la prise sous infusion ? En quoi le voyage diffère-t-il de la voie de la digestion ?
Faut pas avoir peur de trop se mettre en avant sur ce site. Tu as tes expériences, tes ressentis et tes savoirs, aucune honte à  les partager. En plus tu prends les psychoactifs dans leur dimension spirituelle, chamanique et rituelle ce qui n'est pas si fréquent mais qui est enrichissant.


Au plaisir d'en apprendre plus, à  bientôt !

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Sorcier_moléculaire
Banni
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Bonsoir Rhéus.

En effet, des gens perchés de bases sont de bons accompagnateurs, malheureusement, j'ai eu maintes fois la confirmation qu'il est simplement impossible de "vraiment" communiquer entre personnes sobres et personnes champignonnées (hormis si ces personnes elle mêmes connaissent bien la chose.)

Pour ce qui est des accidents, voilà  ce que je peux conseiller : Ne rien attendre du voyage, ne pas dépasser la dose prescrite (32mg de psilocybine), être sûr de soi et être bien entouré.
En revanche, tu comprendras rapidement, si tu suis ma recette, que quelqu'un qui a grande connaissance de la chose sera capable de prendre des champignons avec n'importe qui, et n'importe quand. Cependant, il sait avec qui, et quand les prendre.
De même que tu comprendras que tout ce qui se passe, se passe précisément comme cela doit se passer. Celui qui vomit, qui se blesse, qui fait du mal à  quelqu'un pendant le voyage ou qui devient fou, dépréssif ou autre après les avoir mangé, l'aura fait parce que c'est ce qu'il devait se passer, précisément.

Concernant la tisane, elle a deux avantages, qui sont d'améliorer le goût pendant l'ingestion (et sans doute la régurgitation aussi) et d'améliorer le délire. Je m'explique.

Quelqu'un qui doit vomir vomira de toute façon, peu importe le moment et peu importe le mode d'ingestion. La potion magique permet simplement de mieux accéder au voyage. C'est toujours plus agréable de boire un bon thé chaud que des champignons gluants au goût vomitif (ça reste mon avis personnel).

Pour ce qui est d'améliorer le délire, je te décris simplement la scène.. :

Pendant une nuit de pleine lune, dans une forêt sombre, trois personnages devant un feu, dont un habillé de peaux animales, paré d'objets emplis d'allusions ésotériques, psalmodiant des incantations étranges en tendant une louche sortie d'un chaudron gravé de symboles magiques, dans lequel se tortillent une foule de champignons aux formes improbables dans une eau fumante..

Enfin, tu vois le truc quoi.


Pour le côté "intoxication alimentaire", j'ignore si ce sont des molécules contenues dans le champignon qui les provoque, mais j'en doute, à  mon avis, c'est uniquement les principes dits hallucinogènes qui provoquent tout ce qui se passe pendant le voyage.
Les champignons sont un venin autant qu'un élixir, "tout est question de dosage", mais il ne s'agit pas que d'une question de quantité de substances actives, loin de là .


Pour ce qui est du feu, il n'est pas forcément nécessaire, mais tu viendras sans doute un jour à  lui donner un corps physique pendant tes voyages.
Il sert, comme je te dis, à  donner une présence, un corps physique (la flamme) à  l'élément du Feu, qui est présent partout (comme les trois autres) bien qu'indécelable s'il est incompris.
C'est utile dans le cas d'une initiation pour d'autres personnes qui justement ne le voient pas.

En tout les cas, je vois que ce que je peux avoir à  dire de mon expérience semble en intéresser certains, donc je tenterai de la résumer au mieux dans un post, qui traitera donc de mon expérience et de la marche à  suivre pour trouver le chemin qui mène aux champignons.


En tout les cas, ça me fait plaisir de voir que des gens s'intéressent aux "drogues" pour une autre raison que la défonce ou "l'introspection".

Sur ce, bonne soirée, et bonne recherche..

Tout est poison, rien n'est poison. Seule la dose définit ce qui est poison.

-Satanique est ta race.

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