heroine et depression

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Miaouss homme
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Bonjour

Merci avant tout pour votre site, qui permet l'expression de tant de parcours de vie, et une meilleure compréhension des sensibilités, des personnes qui viennent s'exprimer ici sur leurs difficultés ou celles des gens qu'elles côtoient.

Je m'excuse par avance du récit de certains détails qui pourraient choquer. Je cherche à  travers cette démarche à  donner un maximum d'éléments de compréhension qui pourraient permettre à  chacun d'exprimer une opinion, des conseils, basée sur une connaissance disons un minimum détaillée du parcours de cette femme que j'aime profondément, et qui souffre beaucoup.

Je me suis mis en couple avec une jeune femme de 30 ans il y a 1 an et demi. Je l'ai rencontré dans l'école où elle travaille en tant qu'animatrice sur Paris, dans le 14ème. Elle m'a très vite dit à  l'époque les troubles et les traumatismes dont elle souffrait depuis un moment.

Elle s'était mise à  sniffer de l'héroïne vers l'âge de 15 ans. Elle était restée en couple avec un jeune homme pendant 4 ans sans travailler, ayant des contacts réduits avec ses parents, passant son quotidien à  se défoncer, à  aller en Hollande avec son copain pour se ravitailler, à  aller en rave-party de temps à  autre. Ce jeune homme a fini par aller en prison, se faisant pincer pour ses activités de deal.

A la suite de cela , elle a mis fin à  leur relation, tout en restant en contact plus ou moins régulier. Faisant part de sa situation à  ses parents, leur racontant ses problèmes de drogue. Son père l'a fait partir de Lorraine, la faisant emménager dans un appartement qu'il a acheté au dessus de chez lui en région parisienne. Elle a tenté deux formations, sans grande motivation. Elle est suivie depuis par le centre Cassini d'un hôpital, qui lui a prescris un traitement à  la méthadone. Elle a rechuté, organisant des activités de deal pour se faire sa consommation. Jusqu'à  ce qu'elle subisse un viol, à  l'âge de 26 ans, dans son appartement. Elle s'est faite frappée à  la tête avec une grande violence. Elle a cru qu'elle allait crever. Selon elle, ce viol était une sorte d'expédition punitive, liée à  ses activité de deal.

Cela l'a fait cessé ses activités. Elle est restée prostrée chez elle pendant 6 mois. Quand elle a dit à  son père qu'elle s'était faite violée, son père lui aurait dit, entre autre, "qu'elle l'avait cherché". Sa mère, 5 ans après les faits, ne sait rien de ce drame.Les parents sont séparés depuis une grosse dizaine d'années, entretenant des rapports distants mais courtois. Aucun suivi psychologique particulier n'a été effectué par rapport à  son viol. Pas de dépôt de plainte. Par la suite, elle a continué à  sniffer occasionnellement, diminuant progressivement sa consommation de méthadone. Elle s'est enfoncée dans la dépression, se mettant néanmoins à  travailler en tant qu'animatrice. La qualité de relation avec sa psy à  l'hôpital était selon elle foireuse, l'amenant à  cette conclusion : "les psys çà  ne sert à  rien".

Elle dit aujourd'hui ne plus ressentir d'émotions, elle se sent vide. Son travail l'emmerde. Elle n'arrive plus à  réfléchir correctement selon elle, elle a peur des gens, une estime d'elle-même en dessous de tout. C'est difficile d'avoir une conversation avec elle lors de laquelle on peut la sentir "investie", quelque soit le sujet, que cela concerne ses problèmes ou pas. Elle s'ennuie souvent, ressent une grande anxiété quand elle est seule. Son père est ingénieur, sa mère kiné, elle ressent une forme de honte à  dire qu'elle ne "réussit pas aussi bien qu'eux".

Quand nous nous sommes mis en couple, j'étais très amoureux, plein de compassion pour cette personne que je trouvais douce et pleine d'autres qualités. J'étais plein d'attention, voulant lui montrer comme elle pouvait compter sur moi, et qu'un avenir meilleur et heureux était possible. Au bout de deux mois de relation, elle devait dépanner un pote, le voir et lui donner une adresser pour se procurer de la coke. J'ai passé du temps avec elle à  lui expliquer que je trouvais que c'était une connerie, qu'elle se mettait en danger, etc. Elle m'avait dit qu'elle ne déraperait pas.

Mais quand je l'ai retrouvé le soir, les yeux rouges, elle m'a dit qu'elle avait tapé un trait de coke, et de l'héroïne. Je suis parti de chez elle rapidement, avant que cela ne dégénère. J'en ai beaucoup pleuré ce soir là , la confiance en notre relation fortement ébranlée. Nous nous sommes revus le lendemain, elle m'a sortie un discours assez neutre, elle était désolé, mais elle avait envie que cela continue entre nous, et moi aussi. J'ai cru que j'avais pardonné. Mais cela a alimenté une rancune chez moi, qui m'a fait péter les plombs plus d'une fois avec elle.

Je l'ai orienté vers un thérapeute, qu'elle a vu quelques séances sans plus. Par la suite, elle continuait à  recevoir des SMS de dealers lui proposant des produits, sans y répondre toutefois à  ce que je sache. Cela me mettait hors de moi. Je lui ai demandé de changer de numéro de téléphone pour se protéger et protéger notre couple. Après n'avoir rien fait pendant des mois, après que je lui ai écris mon mal-être, mon sentiment de désamour, il a fallu que je demande à  ce qu'on fasse une pause afin qu'elle fasse ensuite rapidement effectuer ce changement de numéro. Au bout de 6 mois de relation.

Un an après. Elle m'a plaqué il y a 1 mois, suite à  de trop nombreux éclats de colère de ma part. Il m'est arrivé à  deux reprises de la plaquer sur le lit en l'insultant, à  l'issue de soirées trop alcoolisées pour nous deux, à  bout de ne pouvoir résoudre des tensions via le dialogue. A bout depuis longtemps de la voir rester en contact avec des ex, dont certains consommant toujours des prods, de l'héro. A bout de ne pas la sentir prendre à  bras le corps ses problèmes, de la voir se reposer sur moi pour beaucoup de choses, blessé de ne pas ressentir vraiment une grande reconnaissance de sa part, une véritable empathie pour moi. Déçu,triste de ne pas la sentir aussi investie que j'aurais voulu pour tendre vers un mieux-être, et pour que ce mieux-être se ressente dans notre couple. A ma façon, je l'ai brutalisé, et je m'en veux énormément. Je l'ai dévalorisé, lui disant parfois "qu'elle se comportait comme une merde", "qu'elle était cinglée", etc. Ce genre de saloperie. Je vois actuellement une thérapeuthe, car je ne veux plus accepter ce genre de réaction chez moi, de pouvoir faire autant de mal à  une personne que j'aime, quelques soient les raisons de mes frustrations.

Elle ne fume plus ses 2 pétards quotidiens. Elle a arrêté les antidépresseurs. Je l'ai orienté vers la reprise du sport, pour lequel elle est excessivement douée de façon général. Je l'ai incité à  reprendre la peinture, qu'elle a arrêté depuis plus de 10 ans alors qu'elle a bien des qualités. Chose qu'elle reprend doucement, ayant du mal à  se motiver. Elle est actuellement à  1 mg de méthadone. Je m'interroge sur les effets secondaires de la consommation de méthadone, notamment sur la sensibilité, auriez-vous des avis sur cette question ?

Pour moi, elle tend vers un mieux depuis que je la connais. Mais il n'empêche qu'elle se sent souvent très mal. Elle ne réussit pas à  mettre du sens dans sa vie. Je l'ai incité à  lire régulièrement entre autre afin de mieux comprendre les problèmes l'affectant, également pour solliciter son imaginaire de façon positive. Afin de retrouver une certaine foi en la vie. Cela ne l'a pas vraiment motivée. Je fais de la musique depuis longtemps, elle n'a jamais été motivée non plus pour chanter alors qu'elle a une belle voix, ou pour apprendre un instrument. Dommage, car je crois fort à  l'art-thérapie, afin d'exhuter des sentiments qui ne demandent qu'à  s'exprimer.

Elle m'avait demandé de ne parler de ses problèmes à  personne, et j'accorde une grande importance à  l'idée de loyauté, de confiance. Je lui ai fait ma promesse, et je m'y suis donc tenu, bien que des choses me pesaient énormément. Ca a été une charge émotionnelle très dure à  gérer. Cela ne représente pas une excuse, et j'ai fini par me comporter avec elle comme un connard, alors que je mettais à  côté de cela une énergie et un investissement constant pour lui apporter mon soutien et ma présence , qu'elle sente qu'elle n'était pas seule pour affronter le quotidien.

Nous restons en contact, et je lui ai demandé depuis si elle n'avait pas voulu garder ce numéro de téléphone à  l'époque pour garder contact avec des dealers, ce qu'elle m'a confirmé. Depuis que nous ne sommes plus ensemble, elle dit être complétement perturbée, elle a repris de l'héroïne et de la MDMA, passe pas mal de temps dans les bars, elle dit "faire n'importe quoi". Elle ne supporte pas de se sentir seule. Je l'ai incité à  parler avec son père, afin qu'il prenne la mesure de son mal-être, qu'il y ait un suivi adapté. Je comprends que la démarche est très difficile à  effectuer.

Elle m'a dit avoir parlé avec son père, comme quoi elle avait envie de reprendre de la came. Elle dit cela sans lui dire qu'elle en a consommé tout récemment encore. Sans lui faire part non plus de l'ampleur de son mal-être. Je comprends qu'il y a de la crainte, de la honte derrière cela. Mais je me demande dans quelle mesure ce manque de sincérité, ce rapport à  l'autre ne l'enlise pas dans son mal-être.

Aujourd'hui, quand je la vois, je vois une personne très froide vis-à -vis de moi. Cela me parait logique à  plusieurs égards. Elle dit que par rapport à  son 1er dérapage alors que nous étions ensemble, j'ai été "crédule". Ce genre de propos, sans afficher clairement un quelconque remord vis à  vis du mal qu'elle m'avait fait et du tort qu'elle avait fait à  notre relation, me questionne énormément, plus encore qu'avant, sur sa façon de percevoir le rapport à  l'autre.
Il semblerait qu'elle soit dans bien des cas dénuée d'empathie.

Récemment, quand je lui demande si elle n'éprouve pas de scrupule sur le moment quand son père lui souhaite bon week-end et lui dit de faire attention, sans savoir qu'elle a déjà  racheté de la came et qu'elle compte se défoncer tout le week-end, elle me répond :" Non. J'étais défoncée d'ailleurs  à  ce moment là ". En en rigolant. Il lui arrive de dire, bien qu'elle considère que la came lui a gâché la vie jusqu'alors, "qu'elle aime trop çà ".

Cela ne semble pas la tarauder plus que çà  de mentir à  celui qui a tant fait pour être présent à  ses côtés et qui continue de l'aider dans de nombreuses démarches. Sa mère vient régulièrement la voir pendant 2/3 jours, la materne totalement, et s'inquiète de son état moral, en cherchant à  positiver de façon presque excessive à  mon sens. Sa fille ne lui dit pas qu'elle consomme de l'héroïne à  l'occasion, car "cela la rendrait folle d'inquiétude". Le compagnon de sa mère n'est pas au courant, car il y aurait de son côte de mauvais préjugés par rapport aux toxicos. Il y a donc une certaine culture du secret dans l'environnement familial.

Je pense comprendre un petit peu à  quel point elle est désenchantée, à  quel point ce rapport à  la dissimulation semble banalisé chez elle puisque cela la "protège des réactions de ses proches" et les protège également. Je pense comprendre à  quel point des douleurs ont été intériorisées, sans espoir véritable de les voir ne plus la faire souffrir. L'armure qui semble l'habiter la protège en un sens, mais semble l'isoler encore plus d'une relation à  son environnement et aux autres qui serait douée d'un sens suffisamment fort pour ne plus ressentir le besoin de chercher des sensations apaisantes dans la came, l'alcool. Elle dit elle-même être dans la fuite, mais en faire le constat ne semble pas produire un déclic suffisant pour lui transmettre une volonté farouche de changer certains schémas comportementaux. Sa grande difficulté à  se concentrer et à  réfléchir la limite probablement aussi dans sa capacité au changement.

Aujourd'hui, elle en a marre de la vie. Elle me disait avoir trouvé dans notre couple une certaine stabilité, et qu'elle ne savait plus du tout où elle en était. Elle n'envisage pas du tout que l'on se remette ensemble, pour elle c'est fini. Elle dit qu'elle est fatiguée d'essayer de faire en sorte que çà  aille mieux, il y a un grand désespoir, une énorme lassitude. J'en ai mal pour elle. C'est dur de se sentir impuissant pour les gens qu'on aime.

Au-delà  du fait que je souffre énormément de notre rupture, j'aimerais connaître votre point de vue sur la façon dont je pourrais l'accompagner au mieux, tout en respectant la distance qu'elle me demande de respecter, en tant qu'ex. Je me suis beaucoup renseigné, lui recommandant des thérapeutes avec une spécialité en victimologie proches de son lieu d'habitation.

J'aimerais savoir si certains d'entre vous ont pu redonner un sens considéré auparavant comme faible ou absent à  la vie. J'aimerais savoir comment certains ont pu récupérer un élan vital perdu longtemps, nécessitant de compenser les contraintes de l'existence avec la came. Comment retrouver une confiance en soi et en les autres quand cette confiance est détériorée à  ce point ? Quand les blessures de l'existence sont aussi importantes et aussi présentes en soi ? Quand les traumatismes sont aussi lourds ?

J'aimerais savoir quel pourrait être un suivi adapté, et si autant d'années de came ne représente pas en elle quelque part un "paradis perdu" qu'elle ne peut désormais concevoir trouver ailleurs, alimentant ainsi sa dépression. Je sais que mes actions ont leurs limites, mais j'aimerais agir au mieux, éclairés par vos points de vue.

Je vous remercie tous par avance de vos conseils, retours d'expériences de vie,  et de faire part de votre sensibilité sur ce sujet. Merci aussi à  tous ceux qui auront eu le courage de lire ce pavé ^^

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Angy67 femme
Politoxi
Inscrit le 17 Dec 2016
51 messages
Je comprend que tu veuilles encore l aider,mais je la comprend aussi qu elle préfère garder des distances..Après autant d année de défonce,c un combat de tous les jours pour ne pas replonger...Et il est très difficile de reprendre goût a la vie et aux choses simples de la vie...surtout apres un passer aussi lourd et la rabaisser etait la pire chose a faire,tu as perdu sa confiance..un toxico n est jamais fiere de l etre,elle n avait surement pas confiance en elle alors si en plus la personne quon aime nous rabaisse cela est encore plus dure d avoir envie de changer..Même si cela ne devais pas être évident tu aurais du la soutenir même si il y a eu dérapage..surtout si cela était très occasionnel.maintenant la seul façon de l aider c est d être la pour elle quand elle aura besoin de parler...bon courage à  vous deux

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Miaouss homme
Nouveau membre
Inscrit le 17 Dec 2016
7 messages
Bonsoir Angy

Merci pour ton point de vue, tu as raison. Je l'ai blessé plein de fois, et elle a été patiente avec moi. Je me suis beaucoup investi à  tous les niveaux, et quelque part cela la sécurisait, elle est très dépendante affectivement, et quelque part je le suis aussi, cela m'a fait me sentir très mal-aimé souvent, me faisant excessivement mal réagir, étant totalement contre-productif par rapport à  ce que je désirais lui apporter.

Merci pour ton conseil, je serais présent si elle en a besoin.

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Anonyme9404
Invité
C'est un très beau témoignage.

Et tu as vraiment le discours d'une personne bien, et réfléchie, et douée d'une très grande sensibilité, et je pense sincèrement que tu as fais exactement ce que tu devais faire, même si tu as fais quelques bourdes, elle aussi, à  ce que je sache, elle en a fait, tu n'as point à  culpabiliser pour cela.

Et aujourd'hui, qui n'en fait pas des erreurs en couple? 

Surtout que tu expliques bien que par la suite, tu t'est repris en main pour justement ne plus réagir de la sorte. Faire le pas d'aller voir un thérapeute, c'est juste énorme.

Moi je crains de ne pas te donner la réponse, ou le conseil que tu attendais ..
Je pense que tu dois montrer un exemple cohérent vis à  vis de ce que tu souhaiterais pour elle. Et vis à  vis de ce que tu lui demandes en faites.

- Tu souhaites qu'elle se reconstruise, qu'elle soit heureuse, qu'elle tourne la page, n'est-ce pas?

Bien fait exactement cela.
Mais pour toi.

Ça ne veut pas dire que je suis en train de te dire qu'il faille que tu la laisses tomber, que tu l'abandonnes définitivement, je suis simplement en train de t'expliquer que toi, tu dois tourner la page...

Il est aussi envisageable que tu t'investisses un petit peu trop pour elle, et tu sais, j'en ai déjà  vu des gars comme toi, qui ont finis aussi mal que l'autre membre du couple, ça les as détruit.

Bon, je pense que tu as tout de même suffisamment de recul pour ne pas que ça arrive.
Mais sois vigilant. Dans le sens, que tout cela ne te nuise pas, à  toi, personnellement.

Fais confiance, quelque chose de bien, le lui arrivera.
En espérant que ce "bien" ne t'effraie pas que ça puisse être sans toi?

Parfois, l'inconscient nous joue des tours. On pourrait même en arriver à  entretenir la souffrance de l'autre, parce que ça nous arrange... quelque part. Mais tenir un discours contraire.

Je n'insinue rien.
J'écris ce qui me vient simplement à  l'esprit........
Voilà , en espérant que chacun puisse trouver la paix, et la libération, a une prochaine fois, peut-être.

Dernière modification par Anonyme9404 (18 décembre 2016 à  01:24)

 

Angy67 femme
Politoxi
Inscrit le 17 Dec 2016
51 messages
Et je pense bien que t as place n étais pas facil a vivre non plus...savoir comment réagir au mieux n est jamais simple...tu ne doit pas t en vouloir,vous aurez essayer et pendant ce temps la elle c calmer et sa c bien aussi...sa lui montre qu' elle a déjà  réussi et que donc elle peu le refaire...mais comme il disait avant,prend un peu de la distance avec tout sa va te faire du bien aussi ?

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Miaouss homme
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Salut Baiala

Merci pour ton éclairage sur tout çà .  Je pense comme toi qu'il me faut prendre du recul. Il est certain qu'à  partir du moment où nous avons été ensemble, je me suis senti "investi", ce qui m'a à  la fois servi de moteur, et j'ai aimé pouvoir lui rendre service, lui procurer du réconfort, du plaisir. Sentir qu'elle croyait en nous. Cela donne un grand sens au quotidien, tu te sens d'autant plus indispensable, et cela charge aussi le quotidien au final d'une certaine tension. Le couple tourne pas mal du coup autour des "progrès" du partenaire, c'est difficile d'avoir du détachement par rapport à  l'expression du mal-être de sa conjointe.

Je suis plutôt d'un tempérament déconnant. Mais la légèreté perd progressivement du terrain, pendant que les petites rancunes s'accumulent. C'est bien plus dur pour elle. Car elle est souvent absente à  elle-même comme elle est souvent absente aux autres. Là  sans être là .

Et il est effectivement douloureux de se "désinvestir" d'une "mission", comme sortir la femme qu'on aime de cet état qui la rend si triste, si désespérée. Alors qu'elle a bien des qualités à  faire valoir. Et plein d'atouts pour avoir une belle vie.

Je sais qu'il n'y a pas de formule miracle, mais peut-être avez-vous des avis sur l'ensemble des thérapies à  mener afin qu'elle puisse se "restructurer" et tendre petit à  petit vers un véritable épanouissement ?

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Miaouss homme
Nouveau membre
Inscrit le 17 Dec 2016
7 messages
Oui Angy, je pense que c'est bien de voir le positif, qu'elle puisse se dire qu'elle a pu effectivement gérer mieux sa vie pendant un moment. C'est très dur en ce moment, elle est selon ses propres termes très perturbée.

J'ai peur pour elle qu'elle déconne grave à  nouveau. Après, je sais bien que je ne peux agir pour elle, et je suis d'accord avec toi. Prendre de la distance, du recul, ce qui m'a manqué pendant notre relation, devrait me permettre d'être plus dans l'acceptation, et donc plus relax aussi avec elle si l'on doit se voir un de ces jours.

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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3358 messages
Effectivement ce qui se passe naturellement lorsque l'empathie a été ruinée régulièrement dans la vie d'une personne, c'est cette espèce d'aphasie émotionnelle. Disparition apparente de l'empathie. C'est un problème purement énergétique et technique : elle a perdu la capacité à  s'investir empathiquement, en sentant la nature des relations, bref à  sentir les choses essentielles dans l'interaction, d'où perte de la notion des priorités etc.

Si on vous tire une balle dans le bras une fois par mois au bout d'un moment le bras ne fonctionne plus. L'empathie est comparable, même si c'est une fonction plus subtile (énergétique) elle peut être détruite par trop d'agressions. Si chaque fois la sincérité mène à  une blessure profonde, la sincérité sera enfouie et oubliée. Contrairement au bras, cet organe subtil peut "repousser", mais cela ne repoussera jamais à  un rythme qui peut satisfaire son amoureux. C'est très très lent. Des années ne suffisent souvent pas à  reconstruire ce qui a été détruit en quelques secondes.

Si on t'avait expliqué ça avant peut-être aurait-tu pu éviter les réactions de colère, mais c'est très difficile. Ca crée un déséquilibre insupportable dans la relation pour une personne qui a besoin d'un retour amoureux. Bien entendu un amoureux assez fort pour elle, une personne capable de donner sur le long terme sans rien exiger en retour, peut éviter les réactions que tu as eues, c'est théoriquement et techniquement possible... Mais c'est rare et tu n'es pas celui-là . Et il ne faut pas regretter de ne pas savoir faire ce qu'on ne sait pas faire. La vérité est que tu as fait de ton mieux et que tes réactions sont juste humaines. Toi aussi tu as un fonctionnement énergétique, tu aurais pu donner beaucoup à  condition de recevoir un peu de gratitude, mais voyant qu'elle ne savait pas évaluer ce que tu faisais pour elle tu n'as pas accepté.

Pour arriver à  donner sans cesse sans jamais avoir de retour positif, ce n'est pas possible sur la base de la seule bonne volonté, ça demande de savoir se recharger énergétiquement à  la source (par la méditation par exemple). On ne peut pas y arriver par la force brute sans cela on s'épuise et on parvient à  ses limites et on finit par se mettre en colère. Tu ne pouvais juste pas le faire car cela doit s'apprendre rigoureusement. Tu as simplement le choix : soit tu veux savoir faire ça et tu peux apprendre et accepter de t'engager sur ce chemin austère où on donne tout en renonçant à  recevoir et ce sur une longue durée - comme la traversée à  pied d'un long tunnel - et il est indispensable d'apprendre les techniques, soit il faut que tu renonces à  exiger de toi-même ce que tu ne peux juste pas faire, pour des raisons de limites techniques. Et que tu trouves satisfaction dans ce que tu as fait malgré les regrets etc. Mais ne ressasse pas, cela ne sert à  rien, ce que tu n'as pas réussi à  faire, ce n'est pas par mauvaise nature, c'est parce que c'était techniquement impossible pour le corps énergétique, de la même façon que le corps physique s'il n'a pas l'entrainement suffisant, ne peut pas enchainer 200 pompes.

Entre les deux options que j'ai citées, il y a la voie du milieu, qui consiste à  donner ce qu'on peut sans rien exiger mais à  condition de se reposer souvent pour se recharger. L'aider mais de façon discontinue, par petites périodes. Et cela demande de la lucidité pour s'arrêter et partir avant d'être à  bout sinon le risque est de tout gâcher à  nouveau en s'énervant contre elle. Cette approche a du bon, il vaut mieux aider moins mais ne jamais déraper dans la violence car même un tout petit peu est extrêmement néfaste pour elle. Rien qu'élever la voix contre elle un instant ruine complètement tous les efforts pour la soutenir. Donc il faut partir avant de montrer le moindre signe de reproche.

Dernière modification par Syam (18 décembre 2016 à  07:21)


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Miaouss homme
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Inscrit le 17 Dec 2016
7 messages
Salut Syam

Merci, ton opinion m'apporte beaucoup.

Tu parles de l'empathie, et tu dis que des années ne suffisent souvent pas à  reconstruire ce qui a été détruit en quelques secondes. Peut-être peux-tu me suggérer des voix thérapeutiques à  emprunter en ce qui la concerne afin de tendre vers une forme de libération ?

Elle a honte de son vécu d'héroïnomane, elle ne veut pas que les gens sachent. D'autant plus que c'est une dépendance dont elle souffre toujours, notamment sur le plan psychique. Je comprends. Mais je ne peux m'empêcher de penser que c'est lorsqu'elle se sentira libre d'en parler et de partager son vécu émotionnel sur cet aspect de sa vie, qu'elle pourra se libérer de ses chaînes.

Elle a honte de son viol, selon elle liée à  ses "bêtises" et au fait de revendre de la came à  nouveau, alors que ses parents avaient pris des mesures afin de la protéger au maximum, en la faisant déménager du milieu dans lequel elle évoluait. Elle passe beaucoup de temps à  ressasser des sentiments de honte.

Si des personnes ont un avis là -dessus, dans quelle mesure peut-on s'épanouir ou pas dans la culture du secret en quelque sorte, çà  m'intéresse énormément. Et comment s'en libérer.


Dans notre relation, j'ai eu des retours positifs, elle a fait des choses pour moi. Mais disons que ses élans, de tendresse ou d'enthousiasme, sont très intermittents. Tu peux passer toute une journée avec elle en ayant le sentiment qu'elle est presque absente à  ta présence. Et effectivement j'ai souvent eu le sentiment que je n'existais pas réellement à  ses yeux, j'étais là  pour être utile et rassurant. Disons que je ne me suis pas senti considéré dans mon entièreté, loin de là , et que c'était dur, surtout quand tu te sens prêt à  tout donner pour l'autre.

Comme tu l'as dit, je n'avais pas la "technique", bien que je me sois énormément informé sur les problèmes liés à  la toxicomanie, à  la dépression, au syndrome de stress post-traumatique, etc.

Quand tu parles du chemin austère, et qu'il est indispensable d'apprendre les techniques, tu fais référence à  la méditation ?

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L'Italien homme
Nouveau Psycho
Inscrit le 23 Apr 2013
176 messages
Salut,

Tu ne peux pas faire décrocher quelqu'un. La motivation pour qu'elle soit effective doit venir de Soi, et pour Soi.

Les rechutes font partie d'un cycle.

Cycle pouvant ou non débouché sur une abstinence a long terme ou définitive, mais abstinence qui se doit d'etre librement consentie, et surtout choisi.

Je conçois la difficulté de regarder quelqu'un qu'on aime se détruire, la meilleure des aides reste si non la compréhension, le non jugement, le regard sur Soi est en général assez dur lors de rechutes, surtout quand a passé un moment a souffrir des prods et des modes de vie l'accompagnant.

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Miaouss homme
Nouveau membre
Inscrit le 17 Dec 2016
7 messages
Salut

Oui, le regard sur Soi, en ce qui la concerne, est très dur. Quelqu'un a peut-être un témoignage sur les chemins qui lui ont permis de retrouver une certaine estime de Soi, ainsi qu'un sens à  l'existence après avoir vécu des choses aussi lourdes ?

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
Inscrit le 26 May 2015
3358 messages
Miaouss : "Tu parles de l'empathie, et tu dis que des années ne suffisent souvent pas à  reconstruire ce qui a été détruit en quelques secondes. Peut-être peux-tu me suggérer des voix thérapeutiques à  emprunter en ce qui la concerne afin de tendre vers une forme de libération ?"

La voie est moins importante que la qualité du pratiquant de ces soins. Un psychologue vraiment spécialisé sur ces blessures qui est capable d'aider la personne à  s'ouvrir et à  parler peut rapidement amener une amélioration. Mais c'est rare, quelque soit la thérapie il faut trouver le thérapeute qui sera capable de la mettre à  l'aise, de lui permettre de s'ouvrir et de se pardonner à  elle-même (arrêter de s'accuser alors qu'elle est victime) pour reconstruire l'amour propre.

Donc à  moins d'avoir des tuyaux particuliers sur des thérapeutes compétents pour ces situations, j'aurais tendance à  pas forcément chercher la thérapie originale et super-spirituelle (ce qui est hélas parfois un attrape-couillon même si le domaine de pratique est un domaine sérieux) et de chercher tout simplement des psychologues spécialisés sur CE TYPE de traumatismes. Celui qui connait vraiment bien le sujet et les problèmes spécifiques de ces patients peut gagner beaucoup de temps dans une thérapie. si possible les trouver dans un service hospitalier (services spécialisés post-traumatique etc) c'est l'hôpital le mieux placé pour vous donner les meilleurs adresses.

Après si tu penses à  d'autres approches plus occultes, j'ai étudié la chose, je m'y suis pas mal intéressé et je recommande pas à  moins de bien comprendre où on met les pieds et d'avoir des tuyaux vraiment sérieux (ou du fric à  perdre). Certains connaissent des raccourcis, peuvent débloquer très vite certaines choses avec des raccourcis occultes (magnétiseurs, énergéticiens) c'est très réel mais c'est la roulette russe et là  aussi il faut qu'ils soient spécialisés sur ce type de traumatismes sinon ils peuvent faire plus de mal que de bien. Honnêtement je SAIS que dans certains cas il y a vraiment des déblocages rapides propres et efficaces (j'en ai vu d'inespérés) mais malgré tout je ne recommande pas ce type de recours. Parce qu'il y a un maximum d'arnaqueurs (et les pire sont ceux qui pensent sincèrement être honnêtes) et que même si on tombe sur la personne compétente, ça peut quand même mal se passer et finalement aussi parce que la posture qui consiste à  attendre une aide extérieure miraculeuse est juste statistiquement néfaste. Il vaut mieux se discipliner patiemment pour guérir doucement mais sûrement. On a déjà  parlé sur le forum de thérapies avec des retours très positifs pour traiter ce genre de traumatisme (une sorte d'acupuncture-like sur les oreilles il me semble? si quelqu'un veut bien retrouver le nom, je ne connais pas donc je vais pas cautionner mais je me souviens de nombreux retours positifs de participants du forum). D'ailleurs l'acupuncture peut être une aide TRES réelle. On n'attend pas d'elle une guérison instantanée, mais si le praticien est bon il peut vraiment aider l'énergie à  circuler et nettoyer les blessures.

On a parlé de méditation. Oui mais à  condition que ça vienne d'elle et qu'elle ait le désir. Mais définitivement ça aide considérablement.

Moussia : "Elle a honte de son vécu d'héroïnomane, elle ne veut pas que les gens sachent. D'autant plus que c'est une dépendance dont elle souffre toujours, notamment sur le plan psychique."

Oui des années de propagande et de culpabilisation. Et voilà  le résultat, on persuade ces victimes qu'ils sont des merdes et on les condamne à  s'enfermer dans cette perception d'eux-mêmes. Quelle misère! Alors que si on prenait la peine de comprendre ces gens on découvrirait à  coup sûr qu'elle n'a fait que soigner de la seule façon qu'elle savait/pouvait des blessures que personne ne voulait l'aider à  guérir. Bref qu'elle a juste fait la seule chose qui marchait pour redonner un sens à  sa vie.

Comment vaincre ça? Il faut certainement que des personnes qui la comprennent et ne sombrent pas dans ce genre de culpabilisation la fréquentent et en parlent avec elle jusqu'à  ce que peu à  peu elle voit dans le miroir de l'autre une image d'elle moins affreuse! Mais tu as déjà  commencé ce travail et tu as vu qu'il est long et difficile. Le compagnon en plus n'est pas si bien placé que ça en tout cas seul il ne peut pas suffire. Il faut qu'elle fréquente les bonnes personnes. Et les gens ouverts d'esprit et compréhensifs sur les problèmes d'héroïne sont rares. Mais elle peut certainement en parler ici avec nous.

Mouiass : "Je comprends. Mais je ne peux m'empêcher de penser que c'est lorsqu'elle se sentira libre d'en parler et de partager son vécu émotionnel sur cet aspect de sa vie, qu'elle pourra se libérer de ses chaînes."

Excellente observation.

Ssamoui : "Elle a honte de son viol, selon elle liée à  ses "bêtises" et au fait de revendre de la came à  nouveau, alors que ses parents avaient pris des mesures afin de la protéger au maximum, en la faisant déménager du milieu dans lequel elle évoluait. Elle passe beaucoup de temps à  ressasser des sentiments de honte. Si des personnes ont un avis là -dessus, dans quelle mesure peut-on s'épanouir ou pas dans la culture du secret en quelque sorte, çà  m'intéresse énormément. Et comment s'en libérer."

Très difficile. On ne peut guère tenir en ayant une double personnalité, une affichée qui va à  peu près et l'autre secrète, dans laquelle on se perçoit comme un paria. Il ne faut pas compter construire quelque chose de correct avec cette approche et espérer que la personnalité sombre va s'envoler d'elle-même. Il faut la guérir d'abord. Mais je dois dire il y a un cas qui marche pas trop mal et même très bien avec cette approche c'est celui où on aide d'autres personnes ayant les mêmes problèmes. Au lieu de ressasser nos ennuis, on part aider ceux qui ont les mêmes. Là  non seulement on se sent utile, mais on trouve par nous-mêmes les réponses simples à  nos propres difficultés parce qu'en voyant comment ça fonctionne chez les autres, on découvre à  travers eux notre propre innocence dans les choses qu'on se reproche. Ca c'est une thérapie très efficace. Une association d'aide aux prostituées serait idéale car en général elles sont tous ces problèmes à  la fois (drogue, viol -souvent dès l'enfance-, sentiment d'avoir trahi la confiance et piètre image de soi). Mais là  aussi c'est excellent à  condition qu'elle ait quand même le désir d'aider. Il faut prévoir beaucoup de temps et de disponibilité.

Ssoumia : "Dans notre relation, j'ai eu des retours positifs, elle a fait des choses pour moi. Mais disons que ses élans, de tendresse ou d'enthousiasme, sont très intermittents. Tu peux passer toute une journée avec elle en ayant le sentiment qu'elle est presque absente à  ta présence."

J'ai observé que c'est souvent parce qu'ils ne savent pas comment l'exprimer. En fait ils se sentent tellement nuls qu'ils ont l'impression que leur gratitude n'a aucune valeur et n'arrivent pas à  ressentir que leur affection peut donner du bonheur à  l'autre, ils voient parfois plus leur corps comme une source de convoitise que d'expression sincère. Voir ce même corps comme étant une source de tendresse authentique est difficile, et ils ont aussi peur que la tendresse, si elle implique le corps, reste toujours ambigüe (intéressement, désir égoïste). Dès lors comment peuvent-ils exprimer l'affection? Leur situation est très difficile. J'ai observé que pour eux, le simple fait d'être présent avec vous, de juste passer du temps ensemble, et en fait leur manière "par défaut" d'exprimer leur affection. Oui c'est très lent mais si on le comprend ça peut aider à  accepter cette lenteur nécessaire.

Ssiamou : "Et effectivement j'ai souvent eu le sentiment que je n'existais pas réellement à  ses yeux, j'étais là  pour être utile et rassurant. Disons que je ne me suis pas senti considéré dans mon entièreté, loin de là , et que c'était dur, surtout quand tu te sens prêt à  tout donner pour l'autre."

Comme tu le constates tu es prêt à  tout donner mais quand même sous condition d'un retour. Pour supprimer cette "condition" qui mène à  ce qu'on puisse finir par faire du mal à  quelqu'un qu'on aime il faut avoir une autre source où trouver sa satisfaction.
C'est pour ça que j'introduis méditation ou autres pratiques spirituelles. Autrement à  un moment donné ça coince. Mais bon je veux pas non plus ni faire de prosélytisme (c'est un forum de RdR et d'autosupport pour consommateurs, pas un forum de spiritualité ou médecines parallèles) , ni limiter à  ça le champ des possibles, certains trouvent dans la production artistique, dans leur religion ou dans le sport ou de bien d'autres manières cette source intérieure d'énergie. Comme tu semblais sensible à  cette approche, je développe un peu au sujet méditation : il est absolument normal d'avoir une réaction comme tu as eu si on n'a pas à  côté une manière de s'équilibrer, de se régénérer. Donner de façon vraiment inconditionnel est certes une excellente chose pour nous, mais dans les faits on n'y arrive pas et alors qu'on croyait aider l'autre on finit par le blesser à  son tour. Soit on perd son temps en culpabilité, sans chercher de solution, soit on comprend que c'est une réaction normale et que pour être la personne qu'on voudrait il nous manque un truc essentiel, un secret de la vie que manifestement on n'a pas alors qu'il doit à  vue de nez être en fait une des choses les plus importantes sinon la plus importante. La liberté d'être celui qu'on veut sans dépendre des circonstances, sans devenir l'opposé dès que tout ne se passe pas comme on aurait voulu. Est-il possible de résoudra ça ou pas? Est-on condamné à  rester un animal la moitié de sa vie ou existe-t-il des techniques pour reprendre le contrôle de soi-même (à  commencer par le contrôle de son propre mental et de ne plus le laisser en proie à  la colère etc)?
La réponse est OUI. C'est possible et c'est depuis la nuit des temps l'essence de l'enseignement spirituel. Dès lors il y a de nombreuses approches, mais je vais t'aider à  faire le tri : tout ce qui consiste à  lire des trucs et à  croire qu'en ayant compris ça ira mieux est à  oublier, ça ne sert à  rien qu'à  développer de l'ego et de la masturbation intellectuelle. Pour obtenir des résultats, ce sont les pratiques qui comptent avant tout, c'est à  dire un effort personnel pour apprendre à  contrôler ce mental. La méditation est un exemple. Un mental dont on est redevenu maître n'a plus besoin de se nourrir sur le dos des autres en espérant un retour ou en devenant cruel quand on ne l'obtient pas, il trouve son énergie en lui-même, sa satisfaction en lui-même, et il peut résister à  la colère.

Moussia : "comme tu l'as dit, je n'avais pas la "technique", bien que je me sois énormément informé sur les problèmes liés à  la toxicomanie, à  la dépression, au syndrome de stress post-traumatique, etc."

Illustration que la compréhension intellectuelle n'est finalement d'aucun secours quand on est poussé dans nos retranchements. Un entraînement est nécessaire. Un mental capable de rester grâce à  un entraînement, pendant une heure concentré sur un objet unique sans se laisser distraire, il sera possible de ne pas le laisser s'égarer quand il connaîtra la difficulté. Et on connait tous de grandes difficultés un jour ou l'autre et là , prendre les bonnes décisions et non pas les décisions désastreuses, ne dépend pas de notre intelligence, ni de notre niveau d'information, mais uniquement de notre entrainement.

Amoussi : "Quand tu parles du chemin austère, et qu'il est indispensable d'apprendre les techniques, tu fais référence à  la méditation ?"

Le chemin austère est celui qui consiste à  renoncer à  trouver satisfaction à  l'extérieur (pour supprimer le risque de devenir méchant si cette satisfaction ne nous est pas offerte ce qui est inévitable). Il n'est pas si austère que ça : ce n'est qu'au début qu'on a le sentiment désagréable de renoncer à  du plaisir. Mais quand on ne dépend plus des autres émotionnellement, les autres vont naturellement nous trouver plus stable et rassurés en notre présence, à  la fin c'est très positif.
Quand à  la méditation, oui là  aussi c'est austère du moins ça semble l'être puisqu'on a l'affreux sentiment de perdre notre temps. Alors qu'en "perdant" ainsi une heure par jour on va gagner bien plus d'une heure par jour, notamment parce qu'on devient capable de prendre de meilleures décisions, mais aussi parce qu'on a besoin de moins de sommeil, qu'on est juste mieux et plus efficace... Il n'y a pas grand chose de plus bénéfique que ça, probablement rien en fait, c'est donc curieux que les gens pensent que la méditation c'est quand on a rien d'autre à  faire wink

Dernière modification par Syam (19 décembre 2016 à  13:37)


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Miaouss homme
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"La voie est moins importante que la qualité du pratiquant de ces soins. Un psychologue vraiment spécialisé sur ces blessures qui est capable d'aider la personne à  s'ouvrir et à  parler peut rapidement amener une amélioration. Mais c'est rare, quelque soit la thérapie il faut trouver le thérapeute qui sera capable de la mettre à  l'aise, de lui permettre de s'ouvrir et de se pardonner à  elle-même (arrêter de s'accuser alors qu'elle est victime) pour reconstruire l'amour propre."

Oui tout à  fait d'accord, c'est une question de personne. Je lui ai recommandé de contacter une femme expérimentée, spécialisée en victimologie, qui a écrit également pas mal d'ouvrages, dont certains sur les addictions. Ayant vu des vidéos où cette professionnelle s'exprime sur divers sujets, et connaissant mon ex, j'ai le sentiment que la qualité de la relation pourrait être bonne.

Sans penser à  des approches "occultes", je pense que le Reiki pourrait être adapté, j'ai déjà  eu des échos favorables. Je pense aux TCC également, les thérapies comportementales et cognitives. Après, je pense que c'est dans la multiplicité des approches que les déblocages, les progrès se feront. C'est pour cela que je l'ai encouragé à  faire plus de sport, ce qui semble lui faire du bien, ainsi qu'à  reprendre ses activités artistiques.


Syam : "Mais je dois dire il y a un cas qui marche pas trop mal et même très bien avec cette approche c'est celui où on aide d'autres personnes ayant les mêmes problèmes. Au lieu de ressasser nos ennuis, on part aider ceux qui ont les mêmes. Là  non seulement on se sent utile, mais on trouve par nous-mêmes les réponses simples à  nos propres difficultés parce qu'en voyant comment ça fonctionne chez les autres, on découvre à  travers eux notre propre innocence dans les choses qu'on se reproche. Ca c'est une thérapie très efficaces. Une association d'aide aux prostituées serait idéale car en général elles sont tous ces problèmes à  la fois (drogue, viol -souvent dès l'enfance-, sentiment d'avoir trahi la confiance et piètre image de soi). Mais là  aussi c'est excellent à  condition qu'elle ait quand même le désir d'aider. Il faut prévoir beaucoup de temps et de disponibilité."

L'idée est intéressante, et je lui avais un moment suggéré de venir à  des cercles d'aides, afin de partager son expérience de vie avec d'autres personnes. Mais c'est très dur pour elle d'en parler, elle est depuis des années phobique sociale, elle rougit facilement devant des gens qu'elle ne connait pas. Même de l'humour gentil avec elle en public, cela peut la mettre très mal à  l'aise.

Je me demandais si le risque d'une telle démarche n'était pas de solidariser avec des gens qui au final pourraient comme elle par ailleurs rechuter ensemble, dans des instants de faiblesse partagés.

Actuellement, elle est en train de reprendre contact avec des ex, des personnes qui comme elle ont consommé ou/et consomment toujours occasionnellement de l'héroïne, et je crains que cela ne favorise des épisodes de rechute.

Syam : "Comme tu le constates tu es prêt à  tout donner mais quand même sous condition d'un retour. Pour supprimer cette "condition" qui mène à  ce qu'on puisse finir par faire du mal à  quelqu'un qu'on aime il faut avoir une autre source où trouver sa satisfaction."

C'est très compliqué, d'autant que dans ma situation, je me trouvais avec une femme qui elle, aime sous de nombreuses conditions : il faut lui prouver ton amour de nombreuses et très régulières façons, elle est très femme enfant, capricieuse. Ce qui donne un charme, mais a aussi un coût ^^ Et c'est pénible à  la longue d'avoir le sentiment qu'au final, malgré tes efforts, l'autre se comporte de façon très égocentrée.

Je me demande dans quelle mesure les troubles cognitifs qui l'affectent (difficulté à  se concentrer, à  réfléchir) sont possibles à  soigner. J'aimerais beaucoup lire des témoignages de personnes qui ont pu résoudre ce genre de troubles.

Merci aussi pour tes renseignements sur la méditation. Là  où je fais un peu en blocage, c'est quand je lis "ne plus dépendre des autres émotionnellement". Dépendre de leurs propres émotions, de leur présence, de leur absence ? Je pense que tu raisonnes en terme d'"équilibre émotionnel".

Car si cela fragilise, la fragilité est aussi un atout, notamment sur le plan artistique. Encore faut-il savoir l'accepter, la gérer. C'est parfois une autre paire de manches ^^

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