Je suis moi aussi sous
méthadone depuis fort longtemps, et je commence à avoir pas mal de soucis avec mon amie depuis quelques temps à cause de ça.
Mais avant de rentrer un peu plus en détail sur mon problème je vais un peu te parler de ce produit vu que tu te questionnes là -dessus.
la
méthadone (ou chloridrate de
méthadone) est un produit de
substitution de l'
héroïne.
l'
héroïne est un opiacé qui s'obtient en précipitant de la
morphine base avec de l'anhydride acétique.
Quant à la
morphine, c'est l'alcaloïde principale de l'
opium (alcaloïde=principe actif)
La
méthadone n'a (pour le moment) aucune utilité thérapeutique autre que la
substitution à l'
héroïne.
Elle fut synthétisée durant la seconde guerre mondiale en Allemagne qui manquait d'
opium pour fabriquer de la
morphine et traiter les blessés de guerre.
La
méthadone (on dit souvent "métha") mime en fait l'effet de la
morphine, mais ne contient pas d'
opium, c'est un produit synthétique.
Cependant c'est bien plus puissant à dose égale que la
morphine.
Voilà pour le petit cours de chimie.
La question que tu dois te poser, et que je me pose encore également, est qu'Est-ce qui peut bien pousser un être humain à devenir dépendant de l'
héroïne, car ce n'est pas un secret, l'
héroïne, comme la
méthadone ou la
morphine, rend très dépendant.
C'est une foutu question, qui se situe au carrefour de bien des sujets, mais toujours est il que l'
héroïne te procure, en plus d'un puissant bien être, une paix intérieure (en tout cas tant que tu en as), et on peut se poser bien des questions sur ce qui t'amène à avoir besoin de rechercher artificiellement cette paix intérieure.
Toujours est il que la pratique de l'
héroïne au jour le jour, pour ma part, m'a amené à me l'injecter par voie intra veineuse, et c'est là que les problèmes sérieux commencent, et c'est pour cette raison essentiellement que la
méthadone fut prescrite dans la seconde moitié des années 90 en France, car la
méthadone quant à elle est un produit qui ne présente que 2 risques, celui d'accrocher énormément, et également de constiper (mais de moins en moins au fur et à mesure du traitement), c'est tout.
Je prends de la métha depuis plus de 20 ans et il n'y a aucun désagréments d'ordre physiologiques (mais je n'arrive pas à décrocher, cependant je ne prends presque plus d'
héroïne).
Je serais plus nuancé en ce qui concerne le psychologique, mais par définition chacun réagissant différemment et chacun ayant sa propre histoire, je ne peux que te parler de moi.
Il se trouve que j'ai connu mon amie au moment où j'avais arrêté la métha (pendant 2 ans), et s'il y a une chose que tout ceux qui arrêtent les
opiacés te diront, c'est que tu retrouves tes émotions.
Par exemple lorsque j'avais rencontré mon amie je m'étais remis à la musique, aujourd'hui j'en fais beaucoup moins et je ne joue plus dans les cafés parisiens, probablement parce que je la ressens beaucoup moins, mais pas seulement
Il en est de même pour la vie en général, sans métha j'allais beaucoup plus vers les autres, c'était même presque une nécessité, aujourd'hui je peux rester des semaines sans voir d'amis, je dirais que je me replie un peu plus sur moi.
Le dosage de métha entre également en compte, je prends 120 mg/ jour, ce qui est beaucoup, et puis nous avons plusieurs vies dans une seule vie, peut-être Est-ce une phase qui ne durera pas...
Bref, tout ceci est très personnel, et ne va pas t'inquiéter pour ton couple, je le redis, chacun à son histoire et ses capacités.
En tout cas je pense que si ton ami n'a pas souhaité te parler de tout ça au début c'est probablement pour te préserver de cela , mais également parce que l'on ne sait jamais comment les gens vont réagir face à ça.
Nous sommes le dernier pays d'Europe à avoir mis en vente libre en pharmacie les seringues (un vrai désastre sanitaire), nous sommes encore le dernier pays à ouvrir des (que dis-je, une)
salle de shoot, il faut lire les commentaires de ceux qui sont contre, alors que c'est une question de bon sens.
Et pour la petite histoire, une de mes ex avait oublié un flacon vide de
méthadone à moi caché dans un drap sale qu'elle a donné à laver à sa mère, avec qui je m'entendais plutôt bien.
Ce fut la fin de notre entente du jour au lendemain, et cela est allé crescendo jusqu'au moment où je décida de ne plus aller voir ses parents, 15 jours après nous nus séparions.
Bon j'arrête là mon roman, et te souhaite ainsi qu'à ton ami (ou mari) pleins de bonnes choses.