Sevrage Heroine avec bupré

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#61 
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YourLatestTrick
Adhérent PsychoACTIF
24 avril 2014 à  23:38
C'est vrai que le PAWS peut se  manifester indépendamment du produit auquel on a été accroché.

On constate aussi des symptômes de sevrage à  long terme spécifique à  telle ou telle substance.

Je pense que le malentendu vient de là  : si on considère le PAWS comme un phénomène "indépendant", c'est peut être pas forcément pertinent d'affirmer qu'il comporte une composante physique systématique.

Enfin c'est ce que je crois comprendre, quand prescripteur mets en avant le lien avec le processus de deuil.

Dernière modification par YourLatestTrick (24 avril 2014 à  23:40)


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#62 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
25 avril 2014 à  03:37

YourLatestTrick a écrit

C'est vrai que le PAWS peut se  manifester indépendamment du produit auquel on a été accroché.

OK mais là , on parle plus du PAWS à  proprement parler..

En bref, je voudrais savoir ce qui vous gêne particulièrement dans cette façon de voir. Que voudriez vous qui soit dit de plus et surtout fait comme traitement qui soit différent de ce que je dis ???  Ma question n'est pas un piège ou une critique mais je voudrais vraiment savoir si je manque quelque chose d'important ou si, dans le fond, on est à  peu près d'accord quand même.

Pour être franc, je crois qu'il y a une certaine confusion dns ce que l'on nomme et c'est ce qui me gêne car là  on a tendance à  mettre dans cette appellation de PAWS un peu tout ce que l'on veux... jusqu'à  dire que le PAWS se manifeste indépendamment du produit par exemple. A mon sens là  il s'agit plus du tout de PAWS mais de symptome PSY liée à  la perte de l'objet came dont le deuil est à  faire. Pour étre juste a mon sens il convient de distinguer le PAWS du sevrage psychologique, car ce sont deux symptomatologies différentes même si elles sont vécues toutes deux après le sevrage et qu'il est facile de les superposer ou de croire qu'il s'agit de la meme chose....

je donne un premier exemple. Une personne non-toxicomane est administrée en morphine pendant plusieurs mois pour hernie discale. Puis les douleurs cessent et on lui diminue son dosage et on la sèvre. Les premiers jours sont chauds... mais après et là  bingo, la personne décrit un état de fatigue caractérisée par des ressentis physiques (sueurs, jambes, frissons, insomnie) pendant plusieurs semaines/mois.... mais aucun craving ni deuil.

autre exemple. Un héroïnomane arrête brutalement.  Apres le sevrage, il va éprouver les memes symptômes physiques qui perdurent mais il va aussi éprouver de la déprime (qui exprime le manque mental), des cravings, de la colère etc...

donc le PAWS tel que je le conçois concerne les symptômes résiduelles de manque liés à  la non retrocesion de la symptomatologie du manque et c'est bien ce qu'on mesure, il faut un temps long pour achever la rendorphinisation.

Les problèmes psys liés à  la conso (ou son arret) et qui s'expriment psychologiquement et physiquement aussi, c'est un autre probleme.

Je trouve que mélanger les deux transforme la notion de PAWS en pot pourri ou l'on indifférencie tout ce qu'il se passe dans cette phase de reconstruction...

il me semble important de différencier ce qui appartient au PSY et ce qui appartient à  l'ORGANIQUE.


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#63 
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YourLatestTrick
Adhérent PsychoACTIF
25 avril 2014 à  07:20
Ben comme le nom le suggère, le PAWS est un syndrome.
Après, est ce qu'il y a un ou plusieurs PAWS...

Il me semble qu'on parle de la même chose finalement.

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Si je comprends bien Ziggy, tu voudrais séparer des symptomes du sevrage des opiacés (PAWS1)  d'un syndrome "général" qui serait le PAWS2. Cela me parait important d'en parler parce qu'en effet le PAWS est une notion récente, donc il est possible que cette notion soit encore mal stabilisée.
Pour moi (c'est ce que je dis dans le wiki) je préfère parler de spécificité du PAWS qui s'ajoute lors du sevrage d'opiacés (mais aussi probablement de l'alcool des BZD, des stimulants) au '"PAWS de base" , et qui en effet est lié au produit.
Notons par exemple que le PAWS des opiacés répond bien aux petites doses de TSO, alors que pour celui de l'alcool et des BZD ce serait plutot des gabaergiques (Baclofene, GHB, BZD) et pour les stimulants des BZD, voire des stimulants.
Mais notons que le deuil est lui même responsable d'un grand nombre de consommations alcooliques ou opiacées. Un phénomène curieux est d'ailleurs le déni de ce mécanisme. De nombreux patients racontent qu'ils ont commencé à  boire ou consommer dans la période suivant un ou des deuils mais nient une relation avec ce deuil. (de nombreux autres patients aussi disent "j'ai commencé à  boire quand ma mère est mort").
C'est dans ce sens que je pense plus efficace de penser le phénomène comme global avec des différences et des spécificités plutot que comme deux problèmes indépendants.
Mais je pense que c'est ujne discussion utile.  drogue-peacedrogue-peacedrogue-peace
Amicalement

Dernière modification par prescripteur (25 avril 2014 à  08:45)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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#65 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
25 avril 2014 à  13:24
Disons que tu l'envisages de manière globale concernant l'arrêt de toute forme de psychotropes alors que moi je ne le vois que par la lorgnette de mon expérience et concernant l'arret des opiacés.

Si je différencie nettement le manque psychologique du syndrome déficitaire, c'est parce qu'au cours de mes années de dépendance, j'ai vu ces symptômes se mettre en place et je vois bien comment ce n'est pas du tout la meme chose. Concernant le manque psychologique, chez moi il est venu assez rapidement et même bien avant le manque physique et c'est ce truc psycho qui m'a fait perdre pied et m'a conduit à  aller jusqu'au seuil de l'intoxication... et je suppose que des 2, c'est bien sur le manque psycho le plus rebelle puisque car c'est celui la qui te fait replonger à  chaque coup  et meme tres à  distance du sevrage physique.

Mais voila lors de mes 2-3 premières années, je n'ai éprouvé aucun PAWS. J'ai fait pas mal de sevrages et je sentais vraiment la peche revenir en une dizaine de jours et ensuite roule ma poule.... le problème c'est que le psychologique était toujours là . Ca OK !

Voyant que je rechutais toujours, même après des 30 ou 60 jours clean j'ai décidé de me mettre sous TSO. Et c'est ensuite que pour la première fois, j'ai ressenti ces symptômes de PAWS.... Au début, comme beaucoup d'autres, j'ai mis ça sur le dos du subutex... dont on sait que le sevrage est plus long que l'heroine. Mais là  c'était vraiment TRES long... J'ai découvert par la suite que ça n'avait rien à  voir avec le SUB en tant que tel (et sa demi vie lente) puisque j'ai pratiqué plein de switchs (des semaines de codeine, plusieus mois de skenan) et à  chaque sevrage, quel que soit la molécule, j'ai éprouvé ces symptômes déficitaires qui durent des semaines.......

Pour pas vous mentir, à  partir du jour ou j'ai commencé à  éprouver ces symptômes, les choses se sont vraiment compliquées pour me "sevrer". Quand je me retappais en 10-12 jours, c'était chaud mais jouable, j'arrivais à  me sevrer et je sentais bien ce moment ou le sevrage est enfin FINI, ou le corps prend le dessus ou tout rentre dans l'ordre... mais avec le PAWS,une fois que j'y ai été sujet j'ai beau essayé une dizaine de sevrages et j'ai l'impression de n'etre jamais arrivé au bout d'aucun d'eux, malgré pourtant des 2ou 3 mois d'abstinence...cette sensation étrange que ça ne revient pas (ou revient plus), que 95% du manque a disparu mais qu'il reste 5% que le corps n'arrive pas à  éliminer. Une fois j'ai tenu 70 jours sans buprénorphine et un matin, j'avais tellement la chiasse et mal aux jambes malgré 10 semaines de sevrage, j'ai pris un demi 0.4mg= effet hallucinant. Le lendemain, je "revivais" enfin pour la première fois depuis ce sevrage... ça c'était COOL mais constat déprimant = comment est il possible de redevenir normal après des années de TSO ou d'opiacés ?

Le seul moyen que j'ai trouvé c'est avec la métha de diminuer très doucement en restant des mois sur des petits paliers et diminuer jusqu'au 0 absolu.

Sinon je crois que 0.4 de subu équivaut environ à  3 mg de métha, donc encore trop important pour ne pas sentir un sevrage difficile.

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#66 
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Snoop'
Modératrice à  la retraite
25 avril 2014 à  14:04
@prescripteur,

pour ma part, je suis globalement d'accord avec ce que tu dis, ca, c'est un fait, MAIS ce qui me "derange" c'est le fait de remettre toujours le coté psychologique en avant, qui est là , oui, mais pas que.....

je parle pour moi là  : le sevrage physique "pur", c'est ok, le sevrage psychologique "pur", c'est ok aussi, dans le sens où non, je ne vois pas ca comme un deuil de ma/mes consos passées, mon changement de mode de vie (dur aussi, on est bien d'accord), et autres.......

ce que MOI je retiens du PAWS (1,2 ou plus encore peut etre, vu que c'est une "decouverte" recente dans le milieu soignant), c'est que j'ai des hauts et des bas, mais je pense pas plus qu'une personne qui ne consomme pas de drogues, que je ne mets pas tout ca dans le meme panier, mais que pour ce qui concerne mes insomnies et autres soucis "physiques", apres des années de psychotherapies et autres aides plus naturelles genre sophro, acupuncture, blablabla, JE SAIS identifier quand c'est mon etat d'esprit qui est en cause (toutes mes insomnies ne sont pas toutes dues au PAWS), ou quand c'est strictement physique chimie cerebrale.......

quand tout va bien, et que pendant 15/20 jours je ne dors plus, que je tremble, que j'ai froid, voire des nausées, je sais que c'est pas du psychologique, mais bel et bien du physique........

mais comme tu le dis, ce syndrome est encore une "decouverte" jeune, et il va sans doute falloir bosser et creuser le sujet pendant.....années avant de vraiment connaitre tous les tenants et aboutissants de ce probleme....... pas glop, mais bon, pas le choix non plus hmm

en me relisant, je me trouve un peu con-con, a repenser aux UD d'il y a quelques dizaines d'années (voire plus) qui eux, n'avaient meme pas de tso, et encore moins d'aide, d'attention, et encore moins de respect venant des personnes censées les soigner......pas etonnant que beaucoup nous aient quittés, faute de "mieux"....... sad

Dernière modification par snoopy (25 avril 2014 à  14:04)


Born by accident, Bastard by choice, just...Bad seed...

"Si chaque personne savait ce que les uns disaient sur les autres, il n'y aurait pas deux amis au monde"

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#67 
ZeDude
Nouveau membre
25 avril 2014 à  15:18
@alex
32 mg en IV?! La capacité du corps à  s'accoutumer est sans limite ou quoi? Ca doit vouloir dire qu'il y a quand meme moyen d'éprouver du plaisir avec ce prod alors. Tu as l'air de bien connaitre le sujet donc j'ai pas de conseil à  donner mais c'est impressionnant comme dosage j'avoue. Peut etre que tu sera mieux en effet sous métha avec son effet anti dépresseur tu aura sans doute plus de satisfaction avec des dosages moindres et surtout moins de risques pour ta santé.

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#68 
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@lex
Buprénorphinomane a la retraite. Methadonomane.
25 avril 2014 à  15:42
Ben c'est surtout que là  j'commence la metha le 28, qu'il me reste genre 4 boites de 8mg et que du coup, j'me fais des shoots de 16mg matin et soir. Et ouais sur le coup, meme si y'a pas de flash ou quoi, ben j'pique du zen quand meme ca j'vais pas dire le contraire.

Aprés ouais normalement arrivé a 16mg le corps sature, mais vu que mes shoots sont espacés de + de 10h ca doit jouer aussi. Du coup je sens chaque shoot. Surtout qu'y'a une semaine j'etais a la moitié de ce dosage, donc forcément, ca me claque un peu quoi.

C'est comme le mec qui est a 80mg de metha, qui pendant 1 mois va prendre 60mg puis ensuite se faire une session extra a 120mg pendant 15j, il va piquer du zen.

Enfin pour moi, j'explose le sub qu'il me reste avant de passer sous metha quoi, j'en profite, j'me ruine avec c'qu'il me reste et j'tournerais la page le 28. C'est surement débile vu de l'exterieur lol. Mais bon, que veux tu, quand t'as 1 mois de ttm pour 15j de temps, doubler le dosage c'est tres tentant. Pi j'prefére ne pu avoir de sub une fois passé sous metha.

En tout cas, ouep, je serais mieux sous metha, ca c'est clair net et précis. Y'a "juste" l'induction a passer, le bon dosage a trouver, et aprés je pourrais appliquer tout mes projets et passer a autre chose, que cette periode limite morbide tellement le sub me mets en depression.

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#69 
ZeDude
Nouveau membre
25 avril 2014 à  15:51
Je sors de chez le psy. Prescription 3X0.4 mg par jour comme ça je peux gérer 0.8 ou 1.2 selon comment je me sens. Je ne l'avais pas vu depuis un mois donc je lui ai expliqué mes tentatives infructueuses et ma décision d'arreter les sevrages rapides. Lui il a compris que je renonçais à  arreter la bubu pour toujours. Et il était content. Je ne sais pas si il s'est renseigné sur le PAWS mais selon lui à  partir d'un certain niveau de dépendance un ancien usager aura toujours besoin pour se sentir bien d'une dose meme minime de quelque chose qui se fixe sur les recepteurs opiacés. En gros qu'on les a bousillé et qu'il faut une béquille.

@snoopy
Merci de me confier ton expérience. Une de plus qui me conforte dans l'idée d'y aller très doucement. Depuis combien de tps estime tu que tu es sevrées? Tu crois que ta consommation de valium et de zopi est liés directement à  tes consos précédentes ou que c'est lié à  ton histoire personnelle plus globalement?
Parceque en ce qui me concerne meme si j'arrive un jour à  retrouver exactement mon état d'avant mes conso de came j'étais déjà  pas tranquille et c'est pour ça que la rabla m'a tout de suite accroché. Avant j'étais excessif en tout, alcool, sortie, dépense, libido, défonce en général voir des comportements violents. La came m'a bien arrangé à  tous ces niveaux. C'est triste à  dire mais ma femme est plus heureuse avec moi depuis que je tape. Quelque part ça m'a dressé. Tout ça pour dire qu'une fois qu'on a consommé des opiacés quand on arrete on peut mettre une cause  à  tous nos états d'ames. Le plus dangereux par rapport à  une personne lambda c'est qu'on a une solution instantanée à  tous nos problemes. Après c'est hors sujet avec le PAWS et les symptomes physiques que vous décrivez toi et Ziggy et qui sont incontestables. C'est plus par rapport à  la comparaison avec le deuil.

Si pour terminer de me sevrer je dois utiliser du valium et du zopi pdt quelques temps je le ferai mais si ça dois s'installer dans la durée je crois que je préfère encore rester à  un faible dosage de bupré mais j'aimerais avoir ton avis sur la question.

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Zigy et Snoopy, etes vous OK pour que je copie dans le wiki vos deux derniers posts ?? Je pensais ne pas l'ajouter au chapitre témoignage mais en fin du sous chapitre approprié dans la theorisation (chapitre final)
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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#71 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
25 avril 2014 à  17:47
Yes :)

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#72 
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YourLatestTrick
Adhérent PsychoACTIF
25 avril 2014 à  17:49
Salut !

ziggy a écrit

Pour être franc, je crois qu'il y a une certaine confusion dns ce que l'on nomme et c'est ce qui me gêne car là  on a tendance à  mettre dans cette appellation de PAWS un peu tout ce que l'on veux... jusqu'à  dire que le PAWS se manifeste indépendamment du produit par exemple.

Je me suis peut être mal exprimé ; je voulais dire que peu importe le produit auquel on a été dépendant, on retrouve un ensemble de symptômes communs ; auxquels s'ajoutent éventuellement des symptômes plus spécifiques à  la substance. Si je donne l'impression de pinailler, c'est que la finalité de cette discussion est bien d'identifier un phénomène, pour envisager des pistes de réflexion ; c'est en ce sens que je trouve important de poser les fondations d'un ensemble de symptômes communs.

En soi, le terme PAWS est, d'un point de vue sémantique, assez vague, au final ; c'est probablement ce qui rend la sémiologie difficile à  définir précisément.

Concernant le débat sur la composante psychologique du PAWS, je pense qu'il faut le comprendre comme ayant une origine psychologique, et pas seulement des symptômes de nature psychologique.
Pour prendre un exemple : la notion de douleur va bien au delà  de la nociception : l'OMS la décrit comme telle :

"la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable en réponse à  une atteinte tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en ces termes"

La composante psychologique du ressenti de la douleur est primordiale, c'est, à  mon avis, un fait à  prendre en compte, et à  explorer, parcequ'il contribue probablement au ressenti des symptômes spécifiques du sevrage opiacé, pour rester dans cet exemple.
Ce que je veux dire, c'est que quand on parle de l'aspect psychologique, on ne veut surtout pas dire que c'est "juste dans la tête", loin de là .

Après, je ne doute pas que, par vos expériences, vous puissiez l'interpréter de manière personnelle, et que vous êtes capables d'identifier les processus impliqués (cf l'exemple de Snoopy) , l'important étant de pouvoir trouver une réponse à  ce problème (on est d'accord là  dessus, je pense !)

Je crois que plus on aura de témoignages, plus on y verra clair. Au cas par cas, des éléments de contextes personnels peuvent brouiller les pistes, je pense.

Ziggy, ton exemple de la personne hospitalisée, donc -a priori- avec une moindre implication émotionnelle dans la conso du produit, est intéressant. Tu notes à  juste titre que les symptômes vont être uniquement d'ordre physique, très probablement spécifiquement liés au produit (opiacé en l’occurrence) .
C'est ce phénomène que tu associe au PAWS ?
On peut l'envisager ainsi, mais je pense que dans le cadre d'un usage de type addictif, il y a d'autres éléments qui entrent en jeu, d'origine psychologique, donc, qui viennent se greffer, et "potentialiser" les symptômes que tu décris.

Il faudrait alors identifier : les différents symptômes de sevrage post-aigus pour chaque type de produit consommé (le wiki comporte une partie spécifique aux benzodiazépines il me semble, par exemple);puis en déduire les phénomènes communs.

Pour ma part, le PAWS s'est principalement manifesté par des phases anxio-dépressives, en alternance avec des phases "sans souci" . Très peu de symptômes physiques, mis à  part ceux associés à  l'anxiété (qui peut se traduire par des troubles somatiques parfois impressionnants ) . Au bout de six mois, le PAWS était largement atténué. Un peu d'anxiété, et des variations de l'humeur, mais ni plus ni moins qu'une personne "normale".
Les produits dont je me suis sevré sont les opiacés (tramadol 400-600mg par jour pendant 2-3 ans) et les BZD (150mg de seresta par jour vers la fin) , avec des extras fréquents (morphine, oxycodone, fentanyl, codéine, dihydrocodéine, et une dizaine de benzos différents selon les périodes).

Je n'ai peut-être pas assez de recul, puisque j'ai repris ma conso au bout de six mois.
Je trouve cette discussion enrichissante, ça permet de confronter la théorie avec des expériences concrètes, et je pense vraiment que ça peut être d'une grande aide pour comprendre et se préparer à  "l'après" .

YLT


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#73 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
25 avril 2014 à  23:52
en fait moi j'ai jamais vraiment parlé de PAWS en fait j'ai parlé et évoqué la notion de syndrome déficitaire - dont tout l'intérêt est d'apporter un cadre explicatif aux vécus de milliers de personnes accrochées aux opiacés qui se sont retrouvés avec une flopée de symptômes résiduelles à  l'issu du sevrage et à  qui on a dit "monsieur c'est psychologique...", "monsieur c'est la conso qui vous manque", "monsieur vous devez faire le deuil de la drogue" etc etc... mais les gens qui sont passés par là  - ça fait des années qu'on en parle - savons parfaitement reconnaitre la différence entre un état anxio-dépressif et ses implications somatiques et ce fameux syndrome déficitaire. Heureusement des chercheurs se sont posés les bonnes questions et ont effectivement découvert que ces difficultés dans la phase de post-sevrage prenaient en fait leur origine dans un DEFICIT en endorphines et une difficulté de l'organisme à  en reprendre la synthèse totale. Cela se traduit par des symptômes essentiellement physiques (sueur frisson mal aux jambes, diarrhées, insomnies)/ On nous a répété pendant des années qu'un sevrage physique se faisait en 15 jours, on sait aujourdhui qu'il faut minimum 6 mois (souvent plus) pour arriver vraiment au bout du sevrage physique...

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#74 
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YourLatestTrick
Adhérent PsychoACTIF
26 avril 2014 à  00:42
Okay, merci de ta réponse, je comprends mieux. Ce syndrome déficitaire est spécifique aux opi du coup ?

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#75 
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Amarnath
Ni ceci Ni cela
26 avril 2014 à  01:37
Hello,

Très belle échange entre vous, intéressant, mais pas rassurant.

En fin de compte, je préférerai ne rien connaitre des expériences des "autres" pour ne pas m'en créer une éventuelle histoire personnelle en cas de sevrage. You know, what I mean ?

Car j'ai vécu un sevrage très express des benzos + Rohypnol et Tercian, après trois ans d'une très intense consommation, mais uniquement pour être un minimum sans angoisses. Ce n'était pas un état agréable en soi, mais juste  un soulagement. On peut être addicte au soulagement aussi, c'est vrai. Ce que je veux dire, c'est que je ne prenais pas une pilule, pour un éventuel plaisir intense, je n'en avais pas !

Mais bon voilà , après une hospitalisation urgente, en pleine nuit, vers une heure du matin, je me suis retrouvé en sevrage de tout ça, plus la cigarette et le pétard et l'incontournable drogue nationale, l'alcool.(à  de très bonne doses, puisque je suis Normand et punk depuis plus de 10 ans, ahahaha).

J'ai vécu des heures de pertes de consciences, avec retour à  une réalité faite de douleur extrêmes, du 10 sur 10 sur l'échelle du milieu hospitalier.

Constipation totale, hallucinations puissantes, et toujours des douleurs ventrales, comme des spasmes ou des crampes violentes, d'un degré jusqu'alors jamais connu, pour moi.
Opération du ventre, décidé par le chirurgien. Rien !

Juste le manque, que tout le monde ignore, plus le pneumothorax dû au coup de couteau de cuisine, dans le poumon, (et les côtes cassées). Mais la pire chose, fut le manque qui dura avec une intensité redoutable, 15 jours.
J'ai mouillé les draps toutes les nuits. Tremper, avec une odeur pestilentielles et l'accusation à  tord, des infirmières quant à  l'idée que je pisser au lit.
Des fièvres jusque plus de 40,5°.

J'ai perdu réellement 20 kilos en à  peine 15 jours, j'avais le sentiment que mon corps était devenu comme vide, tout comme mon esprit. J'ai vécu des angoisses vides !!! C'est étrange, c'est comme-ci que je les percevais, mais n'étais pas victime, juste spectateur.

Je suis resté dans un état psychologique, proche du néant, pendant de nombreux mois, avec un travail ouvrier des plus épuisants (portage de lourdes charges de 33 kilos) en faisant les 5/8 et parfois les 3/8.

Le cannabis m'a aidé pendant une courte période, pour limiter le manque psychologique, ignoré.
Car j'ai tout ignoré des symptômes, puisque je ne savais même pas que je faisais un sevrage.

Tellement habitué depuis le plus jeune âge à  la souffrance physique et mentale, je n'aurai jamais imaginé que je sois entrain de vivre une sorte de PAWS. Car cet état à  duré 7 mois, jusqu'a ce que je bloque tout dans les intestins et que je fasse une péritonite aigue, avec une dizaine de centimètres intestinaux nécrosés et qui laissé s'échapper le liquide digestif. J'étais entrain de cramer de l'intérieur. J'avais réussi à  faire à  peu près un kilomètre à  pied et arriver à  l'entrée d'un hospice, le médecin est venu vers minuit à  la porte et il ma rejeté en me traitant de sale drogué qui est entrain de faire une crise de manque !!! Véridique.

Bon après une vingtaine de jours d'hospitalisation en tout, j'ai continué à  enchainé les problèmes, abcès purulent sur la cicatrice, colites néphrétiques, inflammation testiculaire, escarres... La totale. Cela à  durée presque deux ans. Aujourd'hui encore après 20 ans, je souffre beaucoup de tout cet appareil digestif.

Alors est-ce que j'ai somatisé ma détresse psychologique, dans mes boyaux ?

Je ne sais pas tout ça, mais une chose est sûr, c'est que le sevrage à  la sauvage restera gravé dans ma mémoire, pour toujours.

Jusqu'à  il y a trois ans en arrière, j'étais toujours assez incomplet, pas satisfait. Toujours un truc, le chouilla d'endorphine qui manquait, je pense.

Et quand le cannabis ne m'étais plus accessible, car trop perchant pour moi, l'oxycodone est arrivée toute seule, sans même que je sois vraiment conscient de ce qu'il était entrain de se produire. Pour moi c'était bien en dessous de l'héro ou même de la morphine, car c'était un médicament et ma médecin me disait à  chaque fois : ne vous inquiétez pas, vous ne pouvez pas être dépendant, car tant que vous souffrez, vous ne développez pas de dépendance. Mais alors pourquoi je me sens si mal, quand je tarde à  en prendre ??? 
Ah, je ne sais pas !!!

Donc ai-je vraiment recouvert tout mes capteurs ???? Je ne pense pas. Je ne tenais jamais en place, jamais bien ici et maintenant. J'aurai pu donner l'impression, que j'attendais toujours quelque chose.

Avant les BZD, il y'a eu de la beige et de la blanche.... Et surtout une bonne année de consommation de crack, sans savoir que c'était du crack.

J'ai toujours eu une innocence non voulue, car non connue. Je ne savais rien. J'aurai pu jouer avec une bombe nucléaire dans le jardin, sans jamais savoir. Et toujours l'ignorer aujourd'hui.

Je vous rappel que c'est Snoopy entre autre qui m'a fait comprendre que je fabriquer tout les jours mon caillou...

Donc d'une certaine façon, je me suis, ou j'ai étais sevré, sans savoir que le sevrage existait.
On pourrait, de ce fait, me ranger dans la case de la personne avec une hernie discale (putain j'en ai une, en plus !!!) ouais les mecs, les mecs, la classe !).
Je n'ai pas accompagné le manque avec ma tête. Je retrouvais juste mon fidèle "moi"... Et c'étais le paysage habituel, avec le beau temps, la pluie, le beau temps..... Après tout cela, c'est vraiment devenu un jour avec, un jour sans. Au bout de quelques années, je remarqué que j'avais vraiment une parfaite alternance, du feeling intérieur. Bien, pas bien.... Etrange. Un jour sur deux !

C'est comme-ci que mon corps, réussissait à  produire ce qu'il fallait pour ensuite en manquait. Ou alors il en balancer trop d'un coup et pas assez après.

Je ne sais pas, mais quoi qu'il en soit, avec l'oxynorm, il y a une partie en moi, qui ne crie plus la souffrance.

Ma deuxième fois avec la rabla, j'avais vécu un peu ça aussi. Le sentiment d'être enfin moi-même, comme quant j'étais avant. Le sevrage au cannabis, suivi de 6 à  8 mois de glauque profond. Mais alors bien sympa !!!

Mystère des capteurs !!!

Bon je pique du nez naturellement, sans les mains.
J'ai bossé, je suis fatigué.

Bonne nuit. Je ne me relis pas, pardonnez moi.

Amarnath

Et si tout ceci, n'était qu'une blague !

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#76 
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lilaclumen07
20 ans de pratique clinique
26 avril 2014 à  02:25
Mon dieu quel courage tu as de vouloir te sevrer à  l'héroine seul chez toi!!Jai été intervenante en toxicomanie pendant 20 ans, je nai jamais vu ca, c,est sûr que ceux qui  font ca ne viennent pas nous voir...Enfin l,aspect médical n,est pas mon domaine de compétence juste psychologiquement.  Il me semble qu'un support médical et psychologique si tu as accès à  ca ds ta région   ton pays, te serais sûrement d'un grand secours. Tu dois tenter de comprendre ce qu'il y a en toi qui te fais tant souffrir pour avoir besoin de geler tout cela par des opiacés aussi puissants que l'héroine. C,est ma simple recommendation: tente de créer un lien de confiance avec un professionnel du domaine afin d'entrer en toi et de comprendre la partie de toi que tu désires faire mourir au fond....Ce sont des pulsions de mort à  mon sens des consommations aussi importantes.Je peux vous dire que ds mon pays , mon secteur, plsu de 2 points d'héroine par jour nécessite un encadrement hosppitalier.Le centre de désintoxication avec nurse et médicaments prescrits ne sont pas suffisents pour les cas d'héroine à  plus de 2 points par jour.
Je te souhaite de trouver la lumière, tu as bcp. de courage.
lilas lumen.

Nos aventures,nos peines, nos joies, nos forces, nos fragilités,nos désirs, nos chagrins, nos espoirs, nos rêves servent à  nous définir,s'aimer malgré nos imperfections;le défi d'une vie.La base d'un

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#77 
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Tomboy
Adhérent PsychoACTIF
26 avril 2014 à  03:04

lilaclumen07 a écrit

plsu de 2 points d'héroine par jour nécessite un encadrement hosppitalier.Le centre de désintoxication avec nurse et médicaments prescrits ne sont pas suffisents pour les cas d'héroine à  plus de 2 points par jour.
lilas lumen.

tu parles de quoi quand tu parles de "2 points", il s'agit de grammes?d'injections?


"Mieux vaut être une exactitude dans la marge qu'une erreur dans le texte..."

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#78 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
26 avril 2014 à  08:09
moi c'était 1500 mg les jours de fete en IV j'ai toujours réussi à  redescendre de mes excès grace  à  la métha, il y a toujous 3 jours un peucruels à  l'arret d'une conso et passé 5-7 jours, tout rentre dans l'ordre... et il ne s'agit pas forcément de geler des pulsions de mort car l'effet de l'heroine peut etre tout simplement tres agreable plaisant et en plus stmulant... dans mon cas, un shoot d'hero me rend euphorisé et presque agité parfois "je parle fort" "je déconne" "j'ai la patate"...

Life on Mars ..........................................

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J'ai modifié le wiki sur le syndrome de sevrage prolongé en mettant quelques &échanges tout à  la fin (Ziggy, Snoopy, YLT et j'ai mis un de mes posts qui est indispensable pour comprendre la reponse de ziggy).
Je peux modifier si un auteur le souhaite.
Amicalement
http://www.psychoactif.org/psychowiki/i … de_sevrage

Dernière modification par prescripteur (26 avril 2014 à  08:46)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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#80 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
26 avril 2014 à  09:39
super taff Presc,
C riche complet et bien écrit
Bravo

Life on Mars ..........................................

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#81 
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Snoop'
Modératrice à  la retraite
26 avril 2014 à  14:21
super prescripteur super
(et ziggy m'a piqué les adjectifs les plus adaptés, donc..... bouh, le voleur de mots tongue )

zedude, si j'ai un conseil a te donner, sans hesitation c'est : prends ton temps en patience !!
ecoutes ton corps, vas y molo, ne lui en demande pas trop d'un coup, l'equilibre c'est pointilleux a trouver, et ce qui demande precision demande du temps..... selon ton dosage, rien ne t'empeche d'etaler tes diminutions tranquille, surtout pour les tous derniers (les plus durs), ca evitera la casse........
et c'est aussi le cas de ton esprit !! :) si tu veux rester positif pendant ton sevrage, va falloir etre bien dans ton corps......

l'etat d'esprit aggrave t'il le coté physique d'un sevrage, ou c'est le coté physique qui aggrave l'etat d'esprit ?? (ca y est, je philosophe roll )  la reponse pour moi, c'est "les deux", et le seul truc que j'ai trouvé, c'est d'essayer de prendre soin des deux......

pour le moment, j'en suis encore plus au jonglage qu'a l'equilibrage nickel, mais j'ai pas fais tomber de balles depuis mon sevrage il y a 10 mois !! big_smile
mais bon, c'etait il n'y a QUE 10 mois, et meme si les opiacés ca me tente plus (MA drogue cherie a moi ca a toujours été La Coke) je n'ai peut etre pas encore assez de recul sur mon sevrage tso......?? et puis, j'ai encore besoin d'un coup de pouce-cacheton pour dormir, donc......
"on verra", la vie ca va, ca vient, avec ou sans substances :)

salut

Dernière modification par snoopy (26 avril 2014 à  14:24)


Born by accident, Bastard by choice, just...Bad seed...

"Si chaque personne savait ce que les uns disaient sur les autres, il n'y aurait pas deux amis au monde"

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#82 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
26 avril 2014 à  16:35
Snoopy tu as pris du subutex pendan combien de temps et à  quelle dosage ?

Life on Mars ..........................................

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#83 
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Snoop'
Modératrice à  la retraite
01 mai 2014 à  15:39
ziggy,

j'ai pris du dicodin pendant 3 mois pour commencer, puis mise sous suboxone par la suite, grosso merdo pendant un an......

pour les dosages, ils etaient pas "super elevés" par rapport a d'autres, si je me souviens bien, j'ai du commencer a 8 (mais pas sure, vu que sur les boites de suboxone, y'a le dosage naloxone et le dosage buprénorphine, je me suis toujours melangée les pedalles).....et quand j'ai decidé que j'en avais marre, et que j'ai tout jeté, j'en etais a un quart/un demi cacheton de .... 2 ?? (j'me revois encore le matin me prendre la tete a caller le cacheton dans la tite boite que la pharma m'avait fournie pour couper le bordel en 4 : miiiiseeeeere !!)

mais là  encore, niveau dosages, je pourrai pas te repondre, vu l'embrouille que c'est dans ma tete avec ces deux dosages marqués l'un a coté de l'autre (naloxone/bupré) sur la boite...... pas les memes dosages que les sub niveau equivalence, donc pas facile facile d'evaluer (au mieux, "a vue de nez" tongue )

en gros, j'y ai été a l'aveuglette avec mon tso, et pour le sevrage.....no comment roll

Dernière modification par snoopy (01 mai 2014 à  15:44)


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