psychoactif representatif de tous les ud?

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IZOU, a ses convictions, ses certitudes, et je pouvais avoir les memes ,alors que j'etais a fond ds l hero.
Ce site a pour but la RDR, mais il n y a pas que ça sur le site...
  IZOU a peut etre raison?, mais a 40 balais, je ne partage plus sa vision de la rabla,des drogues.
En MP , aprés une parano de ma part, un des animateurs/administrateur, m'a repondu, que son parcours avec la drogue n'etait pas le mien, qu il n'allait pas s'inventer une vie triste ,alors que sa vie avec les prods etait le contraire(en gros).
  C est vrai que sur le site, le glauque est rarement associé a la vie des ud de psychoactif.
Je veux pas me la jouer phylosophe, (j aurai du mal), mais j'ai l impression que sur le site,une partie,et pas une minorité(simple avis),des ud n'est pas representée.
Ce qui n enleve rien a son interet et utilité.
  Mr X ,(par exemple), a 20 ans,aprés deja +de 2 ans de conso, l'hero etait pour lui, plus qu'une drogue, c'etait son identité,et les autres l' identifiaient en tant que junkie.
   Mr X, y trouvait son compte, ....meme si pour certains ,j etais une merde, au moins cette image donnait enfin une case,une "qualification?"dans la vie.
   Aprés une vie de gosse un  peu triste, ou (a part un peu le sport), Mr X étais rien(nul a l ecole,timide,classé par les profs,ses "copains"d ecole, (de part sa mére  ses "origines"),comme 0, ou alors pris en pitié, la came lui a donné une existence,
   Mr x, avait trouvé un groupe auquel il pouvait s'identifier,ou se revendiquer
   ENFIN....,meme vu comme un parasite,  ou un taré de la pompe,comme une source de produit, diagnostiqué  psychopathe par des psys - spéciale dédicace au chs charles perrens-,  comme "rock n roll" par certaines meufs..., en bref: negatif ou "positif"  MR X n'etait plus transparent.
MrX écrivait et lisait niveau cm2.(et encore)
  Oui il etait (sans vouloir et savoir),le junkie caricatural.
  Malgré tout , meme si ça fait aussi cliché, les tapins pour payer leur came,  les potes fauchés,jouant sur la pitié,l amour,(ou si besoin un pain ds la gueulle), pour pousser en fin de mois, leur copine a aller seule chez le dealer:petite pipe pour 2/3bombones.... ,et pire encore,  ça  pendant les années 90,dans son monde c est du vu,et pas cliché.
  Les UD , fous, ceux limite débile mais sympas,( ou carrement mechants), les  analphabetes,....tous ceux  qui iront jamais taper "psychoactif" sur un clavier, meme si c est aujourd hui,loin deMr X, ça doit toujours exister!!!
  Mr X HAIT la zon, mais c est enfermé qu il a  compris(tres lentement et pas convaincu au début),que s' instruire(a son niveau),apprendre a lire,et a écrire(c est pas encore ça),était utile.
  Le déclic, c est en m.a., avec un prof ,qui  a donné le texte puis avait demandé,le sens d une chanson de noir desir,ont a tous dit que ça parlait de la mer et des marins, et en fait rien a voir...
   A mon avis ,l inegalité sociale, peut entrainer l inegalité de son vécu avec la came, mieux vaut etre un ud instruit( friqué en plus ça aide), qu un ud qui a rien appris a l ecole.
  J espere que c est lisible et pas trop con..
Faudrait pas que ne s exprime ici, que l élite des UD, pour pas montrer une mauvaise(mais aussi réelle) image de ceux ci.
PS: IZOU, quand je parle d analphabete le prend pas pour toi...ciao

Dernière modification par ex bakounine (20 avril 2014 à  05:21)

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Pour citer le (pas ex) Bakounine

"Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m’entourent, hommes et femmes, sont également libres.  »

Amicalement


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Intéressant ton post ex bakou, c'est vrai qu'on peut se poser des questions....;
Dans ce que je lis il semble que ceux qui postent ici sont relativement à  l'aise avec leur(s) consommation(s) ou leur TSO... Mais il y a aussi psychoniac qui nous fait part de ses galères, et il y en a sûrement qui viennent et qui taisent leurs galères.... Je pense également (peut être mal) que ceux qui n'arrivent pas à  gérer leur conso doivent se sentir bien "misérables" en lisant qu'on peut faire cela. Chacun doit faire avec ce que la vie lui a donné ou refusé à  chacun sa manière de fuir la réalité quand celle-ci devient trop pesante.

mais ce site est avant tout un site de RDR et de solidarité.... je ne sais à  combien se monte actuellement le nombre de visites par jour mais les derniers chiffres qui avaient été donnés étaient énormes. Alors même si tous les drogués ne sont pas heureux (mais il y a des gens qui ne sont pas UD et qui ne sont pas heureux non plus) au moins il trouve sur ce site des réponses ou des débuts de réponses à  leurs questions.

Bon dimanche à  tous et prenez soin de vous.

Je suis Charlie

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#4 
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Bicicle
Rat de laboratoire
21 avril 2014 à  05:57
Heu, je crois pas que sur le site, les gens gèrent leur conso...Ni même leur TSO d'ailleurs, y'a de tout je pense. Des mecs qui shootent aux mecs qui passent leur salaire dans la came et claquent leur "vie" là  dedans, sont dans la misère etc.

Y'a aussi ceux qui ont trouvé une stabilité avec le TSO, d'autres qui assument leur conso et qui ont trouvé une certaine stabilité avec (probablement pas avec l'héro/coke en IV ou le crack, pour moi, avec une grosse dépendance, c'est impossible d'y trouver une stabilité à  long terme, mais c'est une opinion qui se discute certes..).

Bref, c'est loin d'être un forum de drogués heureux, on voit énormément de trajectoires différentes, de toutes sortes. Et parmi ces trajectoires, oui quelques drogués heureux. Et tant mieux après tout.

Mais qu'est-ce qu'un drogué ? Le mec qui fume un joint le dimanche ? Ou le mec qui se shoot à  l'héro ? Déjà  faudrait savoir de quoi et de qui on parle...

Enfin bref, psychoactif c'est juste une petite parcelle des UDs, loin d'être représentatif de tous les UD (les plus marginalisés, SDF etc ne viennent pas ici, puisqu'ils n'ont pas accès à  un ordinateur/internet). Genre les gars de Chateau Rouge au crack et au fond du gouffre, à  dormir sur les quais du métro la nuit et à  revendre le sub, rivotril, crack etc la journée on les verra jamais ici !

Tout le monde n'a pas accès à  Internet ni les moyens ou le temps ou les possibilités de venir raconter sa life ici. Et puis la vocation de psychoactif n'est pas de montrer une image de tous les drogués, mais de montrer l'image qu'il est possible d'en montrer compte tenu de la réalité actuelle c'est tout. Et si certains se revendiquent "drogués heureux", c'est loin d'être le cas de tout le monde ici, en tout cas, moi je ne décèle pas beaucoup de joie de vivre et de bonheur dans les posts, c'est loin d'être le forum le plus joyeux que j'ai lu perso !

D'ailleurs, c'est même une des critiques que je pourrais formuler, ça manque de joie de vivre parfois.. Mais bon, peu importe.

"Quiconque fait deux cent mètres sans amour, va à  ses funérailles vêtu de son linceul." W.Whitman

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Ton post me touche bcp Ex Bakou, ce que tu évoques m'a fait revenir en arrière, repenser à  toute cette faune que tu décris, entre les faux amis, les vrais enfoirés, les paumés, les perdus...
Mais c'est vrai, au milieu de tout ca, on existe, on se positionne, bien ou mal, par rappot aux autres, à  la société, on est plus vraiment du rien, on devient quelque chose même si cette chose est vue comme une sale merde, un rockeur, un transgressif, un cramé,... bref, ca permet d'exister. En tout cas, pour ma part.
Il m'a suffit de vendre du matos pour devenir, quelque temps en tout cas, le mec à  connaître, le gars ac qui il fallait être pote, qui n'était pas comme lisse comme les autres. Et ca m'allait bien!! J'avais l'impression d'être quelqu'un, quelqu'un de différent, de mieux.

Aujourd'hui encore, près de 20 ans après, je ne sais toujours pas si cette période m'a apporté ou desservi, même si je pense connaître la réponse. En tout cas, j'y ai vu plus de misère, de douleur, de malheur, que de joie et de bonheur.
Peut être simplement à  l'image de la société en général ??

Comme dit Bicicle, il y a un monde entre le fumeur de H du dimanche, et l'ud qui dort sur un banc, en attendant sa peine, ou sa joie éphémère.
A partir de là , forcément, les grilles de lecture sont différentes, les interpretations aussi.
Il y aura donc fatalement des forumers qui ne se comprendront jamais, qui se prendront réciproquement pour des "tarés", et qque part, c'est bien normal.

Pour ma part, psychoactif m'a apporté énormément, déjà , égoïstement, le fait de pouvoir communiquer avec d'autres personnes, j'ai envie de dire éduquées, (par opposition à  tous ceux qui représentaient la très grande majorité des relations inter UD, et qui franchement, n'étaient pas très évoluées) mais ne le prenez pas mal, j'ai rarement pu échanger des considérations aussi profondes sur PA que dans la vie quotidienne, et ca, ca m'a permis d'être moins seul, de comprendre qu'il y avait foison de gens comme moi (ou un peu), qui revendiquent leur conso, ou leur état d'UD, et en même temps, une vie normale, sociale, affective, professionnelle.
Attention, je ne dénigre pas du tout les autres, seulement j'apprécie retrouver des gens dont je me sens proche, ici, sur PA.

Toutefois, l'autre côté de PA, c'est aussi du craving, à  lire certains posts, c'est aussi rester quelque part dans ce monde, et donc prendre le risque de ne pas en sortir et passer à  autre chose. Mon médecin me déconseille pour ca l'utilisation de PA. (Mais j'arrive pas à  arrêter!! promis, demain.... :-) ).

Suis je le seul à  ressentir cette "dualité"??
PA m'apporte, de par ses échanges, la richesse des discours, des opinions, et en même temps, en étant un lecteur assidu, je reste dans ce monde, ce qui n'est pas toujours le mieux, je le sais.
Ce qui est sur, c'est que c'est un progrès, dans l'absolu, au delà  de mes doutes personnels.
Mes mains auraient certainement été préservées si on m'avait appris à  bien me shooter, 10 ans en arrière.

Houlala, ca part dans tous les sens, je m'en excuse!

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#6 
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@lex
Buprénorphinomane a la retraite. Methadonomane.
21 avril 2014 à  13:47
Ben pour moi y'a des deux.

Avant de se faire du mal avec la drogue, on s'y est fait du bien !

Mais ceux qui viennent ici (et restent) bien souvent sont d'anciens consommateurs. Et c'est clair que si on faisaient un sondage, je pense pas que beaucoup vivent leur situation actuele vis a vis de la drogue comme "heureuse". Ou que la drogue les aient rendus heureux  ...

Fin si, pendant la lune de miel quoi .... et basta.

La drogue a long terme (et donc la dependance etc) n'apporte en rien du bonheur ... Ou alors faut etre riche ou maso. Et encore. Y'a un moment ou la conso devient forcément douloureuse physiquement et psychologiquement.

Tout les drogués seraient heureux, y'aurait pas de soucis et tout serait tout beau tout rose lol


Aprés ouais, on peut etre un drogué OCCASIONNEL heureux.

Mais un drogué dépendant, j'vois pas comment il peut etre heureux vu la merde que c'est a vivre au quotidien ..Fin y'a p'tet des exceptions... Ou j'suis p'tet a coté de la plaque ... J'suis en vrac, lundi ferié de merde pas pu voir mon doc, alors suis p'tet a coté de la plaque.

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virtualfacto a écrit

Toutefois, l'autre côté de PA, c'est aussi du craving, à  lire certains posts, c'est aussi rester quelque part dans ce monde, et donc prendre le risque de ne pas en sortir et passer à  autre chose. Mon médecin me déconseille pour ca l'utilisation de PA. (Mais j'arrive pas à  arrêter!! promis, demain.... :-) ).

Suis je le seul à  ressentir cette "dualité"??
PA m'apporte, de par ses échanges, la richesse des discours, des opinions, et en même temps, en étant un lecteur assidu, je reste dans ce monde, ce qui n'est pas toujours le mieux, je le sais.
Ce qui est sur, c'est que c'est un progrès, dans l'absolu, au delà  de mes doutes personnels.
Mes mains auraient certainement été préservées si on m'avait appris à  bien me shooter, 10 ans en arrière.

Ahah c'est clair que les réseaux sociaux sont la nouvelle drogue du 21ème siècle, et ça touche bien plus de monde que les Rc (mais ça doit faire moins de mal..)

Pareil je suis dépendant aux réseaux sociaux, que ça soit Facebook ou les forums, dès que j'ai un temps libre j'y vais, quitte à  faire en sorte d'avoir ce temps libre..

Et franchement je suis content d'avoir découvert la drogue avec autant d'informations disponibles sur internet, c'est clair que d'un côté ça m'a poussé à  consommer et à  découvrir tout un tas de drogues dont j'ignorais l'existence, mais comme dans tous les cas je me serais drogués, je pense l'avoir fait plus safement grâce aux informations véhiculés sur ces forums.
De plus, juste le fait de pouvoir m'exprimer m'aide énormément, si je n'avais pas cette possibilité de dire ce que je pense et de vider mon sac après en avoir un peu trop prit, j'aurais pété bien plus de câble que la drogue ne m'en a fait péter...pour moi aller sur les forums c'est comme aller chez le psy, mais aussi comme retrouver des personnes qui partagent une même passion et avec qui il est agréable d'échanger des idées et des avis.

Après je suis majeur et saint d'esprit, à  moi de savoir décrocher de la drogue ou des réseaux sociaux quand ça oriente ma vie dans une mauvaise direction...et faut toujours garder en tête que les relations sur le web sont virtuelles, même si les infos restent réelles, enfin c'est un autre sujet.

Par rapport aux préjugés que l'on peut avoir sur les différents types d'UD, notamment en fonction de leur classe sociale, ba faut juste se respecter un minimum et il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Je me rappelle que l'on m'avait charrié sur mon côté mondain, ba pourquoi pas, si du point de vue d'un mec roots je suis un parisien mondain, pourquoi pas, je sais que les internautes ne me connaissent que de par ce que je poste, donc si ils me jugent comme mondain, c'est que je me suis exprimé de la sorte...de mon point de vue je ne suis pas le cliché du mondain, même si plus je grandis plus je calme et plus j'en deviens un, mais je comprends que pour un teufeur par exemple, j'en suis un...question d'image quoi.

Bref tant mieux qu'il y est de la diversité sur ce forum (même si toutes les catégories d'UD ne sont pas représentées), sinon ça tournerait vite en rond s'il n'y avait qu'un seul type de drogué avec une vision commune de la drogue.

Edit : il y a assez de forums sur les drogues pour que les classes d'individus trouvent le forum approprié à  leurs attentes et à  leurs personnalités. C'est comme dans une classe lorsque les groupes de mêmes personnes se forment, les gens qui se ressemblent s'assemblent...avant j'ai beaucoup participé sur le forum Psychonaut et en venant ici ça m'a fait un choc, ce n'est pas du tout la même politique même si le but premier est la RdR dans les deux forums, et socialement je n'ai pas l'impression que ça soit les mêmes personnes qui postent (ça m'a l'air bien plus roots ici, on parle de drogue qui font vraiment mal, pas du clubbeur qui prend sa perche le week end quoi).

Enfin pour moi Psychonaut est un forum plus gentillet, plus "mondain" arf, alors qu'ici on parle de drogue dure comme l'Héro ou la Coke en IV...disons que ça n'est pas du tout la même réalité que sur Psychonaut où il n'est pas autorisé de parler aussi librement d'injection.

Re bref c'était pour dire que ça soit au sein d'une communauté ou d'un ensemble de communauté, on trouve toujours cette diversité des genres et c'est tant mieux, chacun est libre de s'intéresser et de trouver des réponses à  ce dont il a envie comme ça.

Dernière modification par Laura Zerty (21 avril 2014 à  15:08)


"Alors vous c'était pas mieux avant, ça sera mieux plus tard !"

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#8 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
22 avril 2014 à  13:26

virtualfacto a écrit

Suis je le seul à  ressentir cette "dualité"??

Non je ne crois pas ! Au contraire, au contraire...

J'ai même envie de dire - qui n'a pas ressenti en long en large et en travers l'ambivalence de la came, la dualité qu'impose tôt ou tard la consommation à  travers la schizophrénie inhérente au métabolisme des produits (montée-descente) ?

Ce qu'il serait faux de croire c'est que d'un côté, il y aurait des usagers en "permanence au paradis" - heureux, tout jovials plein d'humour en pleine santé et parfaitement bien dans leurs pompes, en pleine gestion et savourant chaque shoot comme une assiette du Gault Millau - et de l'autre des usagers en enfer subissant l'enfer de leur dépendance jour après jour en regrettant chaque minute cette vie tox (à  part dans les 15 secondes post-injection) tout à  fait conscient de ce que la consommation leur prend  mais incapable de change de mode de vie....

D'un côté il y aurait des gens que la drogue a fatigué, réduit et détruit et de l'autre des personnes en pleine forme envoyant shoot sur shoot dans le carpe diem??? ... Bref, on se doute que cette vision manichéenne opposant un pole nord et un pole sud ne correspond à  aucune réalité tangible...

Il serait faux d'imaginer qu'une personne qui se déclare bien et heureuse de sa consommation ne traverse pas aussi des moments de doute, de fatigue, de serrage et de lassitude et de regret tout comme il est faux de croire qu'un drogué "malheureux" n'éprouve pas aussi des moments de relâche et des périodes cools où les choses se passent bien....

Sincèrement, je pense qu'avoir "la drogue heureuse" est aussi un gros boulot de maturation et nécessite un boulot sur soi, qui n'a rien d'inné mais qui s'acquiert (ou non) selon les contextes, l'expérience, l'environnement, les évènements... ça demande pas mal de recul, d'abnégation, de mise à  distance et surtout de relativiser... mais aussi, ça demande l'effort de penser la drogue autrement, de reconstruire une représentation sociale enfouie au plus profond de notre enfance et c'est pas facile car on nous a toujours enseigné depuis notre naissance que la drogue c'était la mort, la déchéance, la décadence absolue...

Avec la came, après la phase d'idylle des premiers mois, il me semble qu'une bonne majorité de consommateurs passe forcément par une phase difficile en découvrant le pot-aux-roses de la dépendance, (la joie des premières cures et de la décroche, l'horreur des cravings incontrôlables, la succession d'état clean et de rechutes, toutes ces journées recroquevillées sur soi à  grelotter de manque et d'angoisse... ) C'est là  qu'avec les représentations si fortes qu'on a enfoui au fond de nous, au lieu de voir en nous ce qui déconne, on prend le reflexe d'accuser la came d'être la source de tous nos malheurs...

Puis ensuite, on reste dedans, le temps file sans qu'on le voit couler et à  force de passer des années entières à  courir la came et alterner des états d'oubli dans la défonce et des états de manque et de maladie, qui n'a pas doucement dérivé vers une forme de marginalisation plus ou moins explicite ?

Entre le repli relationnel entre consommateurs (la diversité des relations qui se réduit naturellement) puis les longueurs de temps à  passer "trop de temps" pour assouvir son désir d'ivresse et le moyen de le financer et de se procurer, sans parler des nombreux jours OFF pour décrocher, pour se remplumer, se recycler etc...

on y passe toute sa vie - sans compter le fait d'allouer toutes ses ressources financières qui sont elles vont dans la came, ne vont pas ailleurs ce qui impose forcément de négliger beaucoup de choses pour pouvoir juste consommer. Si on ajoute à  cela, la nécessité de vivre au jour le jour et de ne jamais avoir vraiment le temps de préparer son avenir, ben forcément, la consommation est une méga bombe à  retardement... qui finit par péter.

Le réveil est abominable : on a perdu un tas d'années qui ne reviendront pas, on se réveille cassé, fatigué, rincé avec rien entre les mains, en manque, usé avec une pente extrêmement raide à  remonter et tout à  reconstruire alors qu'on est socialement à  la dérive, financièrement multi-endetté, physiquement en carafe (quand ce n'est pas plombé par plusieurs maladies graves, endocardite, VHC, HIV...), psychiquement déprimé et exténué, juridiquement impacté... ça semble tellement infaisable que l'idée de la balle dans la tête effleure l'esprit...

Bref, face à  ce constat de réalité (qui représente la plupart de nos parcours, faut bien le dire...) comment est-il possible d'être heureux de sa consommation ??? Ca parait dingue !

Ben ce n'est pas impossible !

Si je prends mon cas personnel - alors que j'étais exactement dans la situation décrite plus haut - et bien je peux le dire une fois encore, aujourdhui ca va 1000 fois mieux..... et pourtant je consomme plus qu'avant ! Le truc, c'est que je consomme pas comme avant. Pas pour les mêmes raisons, pas dans les mêmes contextes, pas dans le même ressenti.

La différence fondamentale entre avant et maintenant, c'est qu'AVANT je vivais ma conso un peu comme une victime : je n'assumais RIEN, j'avais HONTE, je m'en voulais à  mort, je me traitais de MERDE tout le temps, je m'imposais un ou deux sevrages par mois (que je foirais, bien sur) chaque échec m'enfonçait et donnait raison à  ma dévalorisation. Et j'en voulais terriblement aux autres, ceux qui m'avait fait gouté, car je considérai qu'on m'avais mis dedans, et si j'y étais resté tant d'années, c'était à  cause du produit et de son accroche "diabolique". Bref, ce n'était pas ma faute, ce n'était jamais une décision perso !  Et nivo boulot, j'arrivais pas à  travailler (trop claqué, trop à  l'ouest) et je me disais "il faut que je réussisse à  me sevrer d'abord pour pouvoir retravailler", je tournais en rond, je foutais rien de mes journées, et j'étais en manque aigu 15 jours par mois.......A ce moment là , j'avais qu'un seul regret dans la vie, avoir démarré cette putain de conso qui m'avait conduit... en enfer ![i][/i] Je me sentais plus capable de rien, juste de me défoncer toujours plus, sans rien comprendre..Bref j'étais un drogué malheureux au dernier stade de la déprime.

En réalité, si la conso m'avait conduit jusque-là , ce n'était pas pour rien, ni un hasard, ni un accident de parcours.

C'est en travaillant sur moi meme que doucement, j'ai réussi à  faire la part des choses et que j'ai peu à  peu compris qu'en fait, il n'y avait qu'un seul acteur de mon mal-être (moi-même) et de comment j'avais utilisé inconsciemment le produit comme bouc émissaire à  tout mes problèmes et toutes mes colères : la vérité est que j'ai découvert derrière tout ça une grosse dépression larvée... que la came avait auto-entretenu bien sur car je m'auto-médiquais avec tout en ayant le bénéfice de ne pas regarder en face cette dépression car j'interprétais tout mes bad-trip comme conséquence de la consommation.

Peu à  peu, j'ai découvert comment j'avais inconsciemment utilisé à  mon insu l'excuse de la came pour m'auto-détruire, et comment c' était confortable d'éviter de voir les choses en face : car je pouvais me détruire moi-même tout en conservant le luxe de penser que je n'y étais pour rien et que tout ça, c'était l'enfer de la came... dont j'étais la simple victime et non l'acteur.

Il a fallu plusieurs années, ou j'ai 100% interrompu mes consos de came, ou j'ai pris un substitut, fait plusieurs cures d'AD, fait un suivi psycho, ou j'ai repris le fil de ma vie et repris gout aux choses pour refaire une base solide....... et comprendre un peu ces mécanismes.

En faisant la part des choses, j'ai littéralement progressé.

Quand des années plus tard, j'ai redémarré une consommation, ça n'a pas eu du tout le même parfum et ça n'a rien à  voir. Le fait de consommer ne m'empêche pas de vivre, de dormir, de manger, de travailler, d'apprécier les choses... je me sens pas pris au piège et régulièrement je marque des pauses salutaires en indispensables sans lesquelles je m'écroulerai comme auparavant... 

le fait de n'avoir aucune culpabilité, d'avoir appris à  me défoncer et à  connaitre les produits et mes limites, d'avoir appris à  gérer cet ensemble avec un TSO Methadone (outil indispensable pour équilibrer la recette) me permet de dire que ma consommation est tout à  fait vivable, souvent plus agréable que l'inverse, et que si ça commence à  prendre des proportions que j'estime inquiétante, je me rétracte immédiatement - quelques jours de pause qui font le plus grand bien - et les choses se remettent dans l'ordre immédiatement.

Ca va faire deux ans bientôt que j'ai repris la came en shoot et ça m'empêche pas de travailler et de m'assumer.... bref, par rapport à  mon épisode précédent de dépendance, je mesure bien comment la comorbidité dépressive fait toute la différence et associée à  la conso conduit au malheur...


Life on Mars ..........................................

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Et donc, Zig, quand tu dis avoir progressé depuis 2 ans, et que tu assumes cette (re)prise, tu revendiques le fait de pouvoir consommer de cette manière, que tu acceptes sans regrets, ou tu dirais plutôt que c'est faute de réussir à  stopper, ou en tout cas à  te tenir à  ton TSO???
Vaste question.
Accepter sa conso, ce n'est pas, quelque part, faire le deuil d'une vie plus classique, faute de résultat dans le sevrage ou dans la stabilité du TSO?? En quelque sorte un 'déni'.
Attention, je n'ai, pour ma part, pas la réponse; bien au contraire, je ne cesse de m'interroger, et c'est vraiment avec beaucoup d'intérêt que j'aimerais avoir ton point de vue, avec tout le recul que tu as.

En fait, mon point de vue se brouille entre l'idée que tu atteins le "graal", la quintessence de la dépouille, l'acceptation ultime, et même limite, la revendication de cet état, et, à  l'opposé, une sorte de 'bourrage de crane' (c'est pas le terme que je voulais trouver, mais faute de mieux) qui ferait dire: "de toute façon, je n'arrive pas à  me stopper, ce implique trop de sacrifices, une vie trop molle, et de ce fait, je prends mon partie de continuer à  taper en construisant une structure mentale qui me protège de la culpabilité, ou de ma non réussite à  arrêter.
Ou, peut être, un passage, selon les moments, les humeurs, entre les 2 points de vue.

Pour être honnête, avant de lire PA, et surtout tes posts et ta manière de voir les choses, je pensais que ce n'était qu'une belle utopie, un vœu de chasteté fait par Rocco Siffredi. un doux rêve quoi.
Depuis, mon jugement a évolué, et pour ca, merci à  toi. Mais je continue, malgré moi, à  rester dans ce questionnement. Ce serait plus simple si j'étais totalement convaincu, mais il faut être clair, tout ce m'entoure (et j'imagine la majorité d'entre nous) est à  l'opposé de ca, et m'empêche de 'baller' vers l'un ou l'autre.
Si j'étais seul, en dehors de tout jugement des autres, je pense que je m'accepterai très facilement comme 'opiophile-phage ad vitam aeternam', mais je ne vis pas seul, et cet état d'esprit ne ferait que me marginaliser par rapport aux autres, aux "normaux".
Pfffffffffffff j'ai le cerveau qui va exploser!
j'espère être clair, mais, heu, je doute!!!
Kes z'en pensez???

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Ba faut voir tout ça dans une échelle de temps :

- étape 1, tu te drogues sans trop savoir ce qui t'attend niveau dépendance derrière, s'en suit culpabilité et un non assumement de ses propres choix.

- étape 2, tu décides d'arrêter parce que ça devient néfaste, mais à  trop t'être laissé aller dans tes pulsions et faute d'extrême volonté tu fais un travail nécessaire sur toi même te permettant de comprendre le pourquoi du comment de ta dépendance, et pendant ce travail tu arrêtes ou réduis tes consos.

- étape 3, comme tu t'es sortis de ton merdier qu'est la dépendance tu te dis que tu peux y retourner sans trop recommencer les erreurs du passé puisque tu les connais, mais à  ce moment là  est-ce que tu vas être assez fort pour te contenir et ne pas replonger ?

La réponse à  cette question amène aux étapes 4 et 4 bis :

- étape 4 tu recommences à  chuter pour telle ou telle raison, au premier coup de mou ça part vite, surtout que tu n'es plus dans l'optique de travail sur toi, tu l'as assimilé et a assez fais d'effort comme ça, place au réconfort maintenant...FAUX ! retour à  l'étape 2, c'est la grande boucle de ta vie de drogué qui recommence par ta faute (combien de fois tu vas tourner en rond ?).

- étape 4 bis, tu arrives à  te maintenir à  un stade de défonce qui te permet de vivre sans subir ta dépendance, comme quoi le travail sur soi est nécessaire, tu as reconstruis ta vie et en ayant prit ta revanche sur toi même tu te dis que ça ne peut que aller bien maintenant, et donc tu passes à  l'

- étape 5, tu diminues ta conso jusqu'à  avoir presque arrêter pour ne pas avoir à  payer de nouveaux excès, désormais tu prends vraiment soin de ton corps et ton loooong sevrage diminutif est terminé, tu veux arrêter totalement parce que tu as bien compris que tout se paye sur Terre, et que si tu fuis la réalité elle te rattrapera toujours...et plus tu joues à  cache cache avec elle, plus elle te met une branlée quand elle te trouve !

MAIS ATTENTION, aucune de ces étapes n'est définitive, ce n'est pas parce qu'on est arrivé à  l'étape 4 que l'on va passer à  la 5 aussi facilement qu'on le veut, il faut faire en sorte d'y arriver pour le restant de ses jours, et ça c'est le plus compliqué huhu...on peut très facilement passé de l'étape 4 bis à  l'étape 4 sans même s'en rendre compte...

"Alors vous c'était pas mieux avant, ça sera mieux plus tard !"

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#11 
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YourLatestTrick
Adhérent PsychoACTIF
22 avril 2014 à  23:06
Discussion très intéressante.
Entre le drogué heureux, et celui au fond du gouffre ; celui en pleine montée qui n'a jamais ressenti la vie aussi fort, et celui dont l'odeur de sa propre transpiration donne envie de gerber prostré sur son matelas trempé ...
Je vais élargir un peu (beaucoup), mais ce que recherchent la plupart des gens, (drogués ou non) en vieillissant, c'est un équilibre. Physiologiquement, le corps humain fonctionne de la même façon : il lui faut un équilibre (l'homéostasie), et possède divers moyens de compensation, pour préserver cet équilibre. Quand les limites sont atteintes, on parle de décompensation, et tout s'effondre.

Ce que je veux dire en racontant tout ça, c'est que l'analogie avec les deux extrêmes de la consommation m'interpelle. Il y a une dizaine d'années, je me suis souvent répété "je préfère être le plus heureux du monde un jour, et le plus triste le lendemain, qu'aucun des deux" ; et je ne consommais pas du tout à  l'époque, à  part vaguement du hasch et de l'alcool. Pas étonnant que j'en sois venu aux opi quand j'y pense roll .

Que ce soit physiquement, psychologiquement, socialement, la conso, quand elle devient excessive, peut chambouler l'équilibre de chacun. Et, quand ça commence à  déconner, chacun réagit différemment : certains veulent retrouver leur équilibre "d'avant" via un sevrage, une substitution... D'autres, selon le contexte, peuvent plonger ...
Parvenir à  se construire un nouvel équilibre, qui inclus la drogue, en évitant les conséquences liées aux "montagnes russes", ça doit pas être de la tarte. Mais l'exemple de ziggy montre que c'est faisable !


PS : C'était plus clair dans ma tête avant que je l'écrive lol

Think of everything you've got
For you will still be here tomorrow
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#12 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
23 avril 2014 à  03:49

Laura Zerty a écrit

Ba faut voir tout ça dans une échelle de temps :

- étape 1, tu te drogues sans trop savoir ce qui t'attend niveau dépendance derrière, s'en suit culpabilité et un non assumement de ses propres choix.

- étape 2, tu décides d'arrêter parce que ça devient néfaste, mais à  trop t'être laissé aller dans tes pulsions et faute d'extrême volonté tu fais un travail nécessaire sur toi même te permettant de comprendre le pourquoi du comment de ta dépendance, et pendant ce travail tu arrêtes ou réduis tes consos.

- étape 3, comme tu t'es sortis de ton merdier qu'est la dépendance tu te dis que tu peux y retourner sans trop recommencer les erreurs du passé puisque tu les connais, mais à  ce moment là  est-ce que tu vas être assez fort pour te contenir et ne pas replonger ?

La réponse à  cette question amène aux étapes 4 et 4 bis :

- étape 4 tu recommences à  chuter pour telle ou telle raison, au premier coup de mou ça part vite, surtout que tu n'es plus dans l'optique de travail sur toi, tu l'as assimilé et a assez fais d'effort comme ça, place au réconfort maintenant...FAUX ! retour à  l'étape 2, c'est la grande boucle de ta vie de drogué qui recommence par ta faute (combien de fois tu vas tourner en rond ?).

- étape 4 bis, tu arrives à  te maintenir à  un stade de défonce qui te permet de vivre sans subir ta dépendance, comme quoi le travail sur soi est nécessaire, tu as reconstruis ta vie et en ayant prit ta revanche sur toi même tu te dis que ça ne peut que aller bien maintenant, et donc tu passes à  l'

- étape 5, tu diminues ta conso jusqu'à  avoir presque arrêter pour ne pas avoir à  payer de nouveaux excès, désormais tu prends vraiment soin de ton corps et ton loooong sevrage diminutif est terminé, tu veux arrêter totalement parce que tu as bien compris que tout se paye sur Terre, et que si tu fuis la réalité elle te rattrapera toujours...et plus tu joues à  cache cache avec elle, plus elle te met une branlée quand elle te trouve !

MAIS ATTENTION, aucune de ces étapes n'est définitive, ce n'est pas parce qu'on est arrivé à  l'étape 4 que l'on va passer à  la 5 aussi facilement qu'on le veut, il faut faire en sorte d'y arriver pour le restant de ses jours, et ça c'est le plus compliqué huhu...on peut très facilement passé de l'étape 4 bis à  l'étape 4 sans même s'en rendre compte...

Etape 6 : après des année d'abstinence, tu finis par comprendre que la vie clean ou la vie en consommant c'est vraiment pas si différent et que les problèmes du quotidien sont inhérents à  la vie et ne sont pas autant liés aux consommations de drogue qu'il était possible de le croire.... Apres avoir fait le deuil de la drogue, il faut continue à  évoluer et voila venu le temps de faire le deuil de l'abstinence - afin de revenir aux fondamentaux, et se réinscrire pleinementt dans la logique du plaisir et le conso pour le plaise, assumée en tant que tel, sans prise de chou ni culpabilité.


Life on Mars ..........................................

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#13 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
23 avril 2014 à  03:57

virtualfacto a écrit

Et donc, Zig, quand tu dis avoir progressé depuis 2 ans, et que tu assumes cette (re)prise, tu revendiques le fait de pouvoir consommer de cette manière, que tu acceptes sans regrets, ou tu dirais plutôt que c'est faute de réussir à  stopper, ou en tout cas à  te tenir à  ton TSO???
Vaste question.
Accepter sa conso, ce n'est pas, quelque part, faire le deuil d'une vie plus classique, faute de résultat dans le sevrage ou dans la stabilité du TSO?? En quelque sorte un 'déni'.
Attention, je n'ai, pour ma part, pas la réponse; bien au contraire, je ne cesse de m'interroger, et c'est vraiment avec beaucoup d'intérêt que j'aimerais avoir ton point de vue, avec tout le recul que tu as. ??

Ce n'est pas au cours de ces 2 ans que j'ai progressé - mais plutôt au cours des 10 années passées. Aujourdhui j'ai pas l'impression de subir ma consommation, et je ne m'inscrit pas dans une logique d'échec par rapport à  l'arrêt. J'ai passé 4 années sans came (et sous substitution) suivi d'un sevrage total des opiacés qui s'est très bien passé et a duré plusieurs années, j'ai appris au cours du temps à  savoir gérer une sortie d'opiacés, cela n'est pas un problème je n'ai aucune inquiétude sur la question de l'intoxication puisque j'ai déjà  gravi les cimes de cette démarche avec succes...

Quand j'ai décidé de reprendre, je l'ai fait pour des raisons personnelles et c'est un choix que j'ai fait en connaissance de cause et ça se passe vraiment bien. Tout est parti d'un extra et du fait d'avoir trouvé en France une came largement aussi bien que ce qu'on chope dans le Nord Thaïlande ! Ensuite j'ai voulu en profiter... je n'aura jamais pu reprendre avec un produit de merde qui rend malade, ca ne m'aurait pas intéressé. Par le passé quand j'étais malade de dépression et toxico, je tapais n'importe quoi. Aujourdhui je ne m'inscris plus du tout dans une logique de besoin. Il m'arrive souvent de pas taper pendant 15 jours. Je n'ai aucun probleme avec mes consommations étant donné que je les assume pleinement. Qui plus est, je subis pas "la came" puisque par exemple, en ce moment, j'ai décidé de réduire pour mieux en profiter et je n'ai aucune difficulté à  y aller plus qu'une fois par semaine.

Peut etre qu'un jour ca redéraperera comme en 14 mais aujourdhui ca va bien, j'ai plein de choses cools qui arrivent et la came est pour moi un plaisir parmi d'autres, plaisir que j'assume à  100% et que j'arrive à  gérer.

Les seules difficultés que je rencontre sont celle liées à  la prohibition et c'est peut etre ces difficultés qui me feront renoncer : il y a 6 semaines j'ai été victime d'un empoisonnement à  cause d'une came de merde. Il y a 2mois, je me suis fait péter par la BAC... il y a 3 mois, j'ai eu des soucis d'argent parce que tout coute un bras...

Bref c'est pas la molécule qui me pose des soucis mais le fait qu'elle soit interdite. Si elle était légale, alors la je pourrais vraiment vivre ma vie et mes choix sans angoisse.

Dernière modification par ziggy (23 avril 2014 à  04:06)


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Ah oui tu prods quand même beaucoup moins qu'avant..!

Sinon ton étape 6 c'est mon étape 4 bis, et vu que tu parles de diminution des produits c'est que tu passes à  l'étape 5 :)

"Alors vous c'était pas mieux avant, ça sera mieux plus tard !"

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#15 
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Bicicle
Rat de laboratoire
23 avril 2014 à  16:34
Ziggy, t'es sûr que t'es vraiment objectif dans ton message ? Parce que quand si je relis tes anciens messages tu tiens pas tout le temps le même discours, disons que ça change un peu selon ton état d'esprit du moment, c'est jamais très objectif quoi.

Et puis tu ne nous dis pas tout : un jour tu évoquais avoir claqué 10 000 euros d'épargne dans la came, avoir des dettes de fou, etc etc. On n'a qu'une partie de ton histoire, celle que tu veux bien raconter, mais tous les côtés moins "glop", on les a pas... Après c'est ta vie privée c'est normal, t'as pas à  nous raconter ta vie en détail ou quoi !!

Mais bon, faut voir d'où vient l'argent de tes consos et combien ça t'a coûté tout ça aussi, comment tu vis, dans quoi tu travailles, ton état de santé, etc. Je parle pas pour toi en particulier mais en général.

Si par exemple je demande à  un mec au crack/héro de Chateau Rouge, SDF et détruit par la came physiquement parce que c'est aussi à  prendre en compte.. On est jamais très beau après des années de came, moi ça fait partie des points qui m'ont dégoûté de l'héro : je pouvais plus me supporter dans la glace, j'avais trop honte de ma tête de défoncée, je voulais avoir une tête "normale" qui évoque pas que je me suis shootée etc.

Bref, si tu demandes à  un mec de Chateau Rouge de l'extérieur au fond du gouffre, le mec va peut être te répondre que la came il l'a vit bien, t'en sait rien... Il va peut être même te dire que le problème c'est la rue, pas la came. Bref, c'est une perception personnelle après, mais t'aimerais sûrement pas avoir sa vie vraiment dure même s'il vit bien son rapport à  la drogue...

Donc bon, quand on disait plus haut qu'il y a autant de rapports à  la drogue que d'usagers de drogue... Tout dépend de la vie que tu veux mener : ici il y a des mecs en mode festivals, vie en camion, d'autres en mode hippie, ou en mode bobo ou banal et même des flics (pas que pour nous surveiller), des étudiants, des gens insérés avec un bon travail, des prostituées, des dealers, des professeurs, des commerçants, des infirmiers, etc etc. Chacun a une trajectoire différente.

Mais moi je crois que la consommation récréative ne dérange pas grand monde, en revanche, la dépendance/l'addiction dérange pas mal de monde et rares sont ceux qui la vivent bien. Après c'est mon avis personnel hein, ça se discute probablement.

Dernière modification par Bicicle (23 avril 2014 à  16:37)


"Quiconque fait deux cent mètres sans amour, va à  ses funérailles vêtu de son linceul." W.Whitman

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Bicicle a écrit

même s'il vit bien son rapport à  la drogue...

Ce serait plutôt "même s'il dit qu'il vit bien son rapport à  la drogue" :)


"Alors vous c'était pas mieux avant, ça sera mieux plus tard !"

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#17 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
24 avril 2014 à  12:49

Bicicle a écrit

Ziggy, t'es sûr que t'es vraiment objectif dans ton message ? .

Je ne peux être objectif dans la mesure ou je ne parle que de ma subjectivité, ce qui n'est par définition pas vraiment objectivable... C'est vrai que mon discours peut changer et comme je disais plus haut, une toxicomanie n'est pas toujours marrante à  vivre, même quand on la gère plutôt bien et qu'on l'assume comme on peux la plupart du temps, mais y a toujours des moments de merde inhérents à  ce sport extrême qu'est le shoot et le shoot de came.

Cet automne, y a un moment ou je devenais dingue, je trouvais plus de veines, je me faisais 50 trous par bras, c'était collant, plein de sang, crade, au bout de 30 minutes c'était toujours au point mort... j'en suis venu à  inspecter la jugulaire et à  tenter de shooter dedans, j'ai même tenté et mis à  côté, le cou tout gonflé, les boules... bref...

sur les thunes, j'en suis plutôt arrivé à  15000-18000 euros de mis la dedans... mais bon c'est cumulé sur 20 mois donc rien d'aberrant en fait pour un consommateur quotidien puisqu'en minimum c'est 40e/jour... ca représente un SMIC mensuel et moi c'est de l'épargne que j'avais gardé pour en cas de coup dur et ben c'est passé la dedans et évidemment maintenant qu'il ne reste plus rien, ben forcément c'est pas que je regrette mais je me dis que j'aurai pu en faire un meilleur usage...

Evidemment c'est la course au quotidien qui est vaine, harassante, inutile, shooter pour shooter alors qu'on ressent plus rien...mais quand on gere ses extras du week end avec son TSO métha la semaine, autnt le dire, c'est presque transparent..

Mais bon, faut voir d'où vient l'argent de tes consos et combien ça t'a coûté tout ça aussi, comment tu vis, dans quoi tu travailles, ton état de santé, etc. Je parle pas pour toi en particulier mais en général.

c'est vrai l'environnement dans lequel on s'inscrit influence fortement la qualité de son TRIP avec la came et même la gestion et son rapport à  la dépendance... quand on est à  la rue et démuni, c'est compliqué d'assumer d'être dans la came alors que tu n'as pas de quoi te nourrir, ni prendre une douche, ni se reposer correctement...

Donc moi ca va, ça tient debout malgré tout, j'ai fait mes tests HIV (Neg) VHC (Neg) Transaminas (inférieur à  24) donc je suis en forme, j'ai la santé....

Mais pour moi, le nerf de la guerre, c'est la question ........ de la qualité des produits. ll faut donc faire attention quand on parle de l'heroine, beaucoup trop de gens parlent de l'hero qu'ils consomment alors qu'en réalité il s'agit de produits frelatés, dont le frelatage est à  l'origine de la plupart des soucis...

Quand je sniffais de la marron, j'avais une gueule de mourant, triple cerne, tout blanc, l'œil glauque, le teint pas frais... j'avais des crises de manque ingérables, des angoisses de fou : j'étais vraiment mal si bien que naturellement j'ai abandonné...

Quand des années plus tard on m'a fait testé une came beaucoup plus propre et bien, je dois avouer, que ca se gere bien mieux, c'est quasiment comme prendre sa méthadone ou comme taper du sken mais en mieux le matin avec un pique de plaisir en plus qui met de bonne humeur... mais aucun effet cheulou comme avec la marron.

C'est étonnant mais c'est pourquoi les programmes d'hero pharmaceutique remettent les gens en forme :)

Donc c'est pas l'hero en tant que tel qui détruit mais les produits de merde qu'on nous envoie dans des containers rouillés !

Dernière modification par ziggy (24 avril 2014 à  13:04)


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C'est vrai que les soignants de la salle de shoot de Bâle où je suis allé (celle où ils donnent de l'héroine pharmaceutique et qui est très orientée psychiatrie) pensent que l'heroine traite favorablement les pbs psys de leurs patients.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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#19 
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Amarnath
Ni ceci Ni cela
24 avril 2014 à  21:30
Hello,

Il est clair que Ziggy à  raison, la prohibition est source de problématiques supplémentaires, pour le consommateur d'héro. C'est d'ailleurs vraiment le poison cet interdit.

Avec l'oxycodone délivrée par ordonnance 28 jours, entièrement remboursé par la sécu, je n'ai que les problèmes de manque de nuit, ou lors d'oubli de pharmacie ou RDV médecin. Sinon c'est super confortable. Par contre le pique plaisir, il est plus dans mon culs que dans le produit (quoi que, avec la constipation....). Je ne ressens plus vraiment de plaisir, et ça c'est super frustrant, car cela devient juste la pilule de la normalité.
J'essaye de me mettre bien avec les joints, mais l'herbe que j'ai, n'offre pas la détente musculaire, il me faudrait une variété médicale, bien équilibrée.

Merci une fois de plus, à  la politique française.
Je le dis souvent, mais je suis sur et certains que si j'avais eu de la bonne herbe, adaptée à  mes besoins, je n'aurais jamais ressenti le besoin de prendre des opiacés. Surtout que je connaissais bien le sujet.


En ce qui concerne les variations d'humeurs ou de changements d'états d'esprits, nous sommes tous à  la même enseigne. Relisons nous, relisons nous !!!

Par exemple, pour ma part, j'écrivais il y'a une semaine, que depuis trois ans, je vivais un état de paix intérieure merveilleux. Ce qui ne m'empêche pas de pouvoir vivre et écrire, comme là  aujourd'hui, putain c'est dur !
Je parle souvent aussi, de la culpabilité qui m'avait quittée, et que c'est une bonne chose car elle officie à  une importante destruction morale.

Pourtant, aujourd'hui j'ai vécu une culpabilité de fou, avec un état anxieux inhabituel, l'impression d'être dans la merde jusqu'au cou. A me dire, merde, mon dos me fait trop souffrir et je vais peut être devoir tout de même me faire opérer. Comment vais-je faire pour gérer les douleurs, si je suis déjà  à  toque de produit ? Comment je vais faire pour payer mes factures...

Voilà , c'était un ballet de pensées négatives, qui est arrivé comme ça, de nulle part et qui est repartit, comme ça.

Donc si j'écris chaque jour, le discours sera différent. Mais cela n'empêche pas que la paix reste toujours présente, à  l'arrière plan, malgré que parfois, au premier plan, c'est la tempête. C'est comme un cyclone, la périphérie démonte tout, alors qu'au centre, c'est le calme plat.

Bon dit donc Bicicle, je te trouve un peu flic, tendu du slip sur les bords. Heureusement que Ziggy a était bien sympa de jouer le jeu des questions/réponses, parce qu'autant il aurait pu t'envoyer sérieusement chiez, et tu l'aurais bien cherché !

Mais bon ton charme a encore opéré. Ah bah tiens, tu peux peut-être faire quelque chose, pour mon dos !

Bonne soirée

Amarnath

Et si tout ceci, n'était qu'une blague !

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Dans le merdier d'illusions qu'est la réalité, nous autres drogués cherchons la vérité.

"Alors vous c'était pas mieux avant, ça sera mieux plus tard !"

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#21 
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noibé
Psycho sénior
25 avril 2014 à  00:21
Bonsoir a todos
Je lis avec grand intérêt tous vos posts et je vois du vrai partout,mais je rejoins à  100% bicycle lorsque il différencie les 2 seules catégories d'ud: les usagers récréatifs et les usagers accro
Je vais prendre mon exemple( parce que  c celui je connais le mieux)
Pendant un paquet d'années j'ai consommé de tout mais sans être dépendant, je prenais quand le prod croisait ma route , j'allais pas vers le prod,et je trouve qu'à  ce moment la c'était 100% benefique,et même en cherchant bien je ne trouvais pas d'inconvénients à  mes consos
Par contre que ça soit le crack ou l'hero,jamais je ne pourrais dire que j'étais 1 droguézeureux.
Ziggy, lorsque tu parles que ta conso est maîtrisée et que ça va, je ne peux m'empêcher de penser: attends kelk années et on reparlera de tout ça!!
Je m'explique:la ton corps tient encore le coup, tu bosses alors tu penses que tu maîtrises mais c'est à  mon avis faux car en fait tu es un funambule qui s'ignore encore,je te ne le souhaites pas mais comme le funambule il peut suffir qu'une boulette( héro pour toi je crois)pour basculer,et puis faut pas se voiler la face , quand tu prends pas de came tu prends ton TSO,ce qui veut dire que même si c'est à  un niveau incomparable avec héro ou coke tu n'es pas complètement libre,c'est comme un accro a l'alcool qui se dit qu'il arrête le rouge mais qu'il ne fait que le remplacer par du pinard blanc
Je pense que quelqu'un qui a une addiction ne peut se dire en se regardant dans une glace:pt1 j'ai aucun problème j'suis heureux,on est quand même plus ou moins esclave d'1 prod
Quand je dis d'attendre kelk temps, je veux dire par la que si tu continues un jour pas si lointain tu boufferas comme. Un lapin car plus de dents à  part kek unes devant,+ de sandwich mais purée,qu'un jour après des exam sanguins on te dit:HVC positive,comme la pub Benetton sauf que c'est HIV,mais avec un peu de chance si si on peut avoir les deux!!
Et c pas fini!quand t'auras plus de veines et que tu mettras 20 min(et encore ça peut être bienplus)pour te faire un shoot que tu considéreras réussi car t'en as mis la moitié. Ds la veine,et. que wwwtes bras et jambes seron pleins de cicatrices qui te rappelleroÅ„t tes sympatiqueS abcès passés,ça sera moins sympa déjà  ,et encore je compte pas la tune que j'ai claqué pdt ttes ces années d'addiction ou j'ai fumé et me suis mis dans les veines un appart , ptet même une ptite maison!!!kelk voitures aussi: Fumées!!!Shootées!!!
Et quand on parle d'erreurs kon refait pas parce ke on les a déjà  faites, sérieux faut pas se voiler la face,on le voit bien les jours ou y'a rien, même pas de TSO et que t'es tellement malade qu'une grand mère c'est Hussain Bolt a côté de toi(ou certains d'entre nous dont moi)dis moi si on "gère" dans ces cas la?
Quand j'avais une sérologie négative, encore la pêche et un Taf qui me plaisait et que je mettais 5 sec pour me shooter parce ke j'avais des autoroutes à  la place de ma " plomberie" actuelle je pensais exactement comme toi Ziggy, mais un drame familial dont un décès découla me fit lâcher ma perche de funambule et me fit me casser la gueule de haut,si haut que je suis tjrs en tr1 de tomber.
Et puis franchement les gars(et filles):quand on se shoote maintenant c'est objectivement plus pour être bien mais pour ne plus être mal, ça fait une sacrée différence !!
Quand t'as kelk OD au compteur, ce qui veut dire que t'as frôlé la mort et que tu continues a te défoncer,ça veut quand même dire que tu choisis consciemment ou pas de te tourner vers la mort plutôt que vers la vie c'est assez significatif vous trouvez pas?
Et je passe tout un tas d'autres trucs,sinon j'y serais encore demain
Pour finir tout ça n'a rien a voir avec kelk1 qui le W.End se prendra un peu de C en sortant,ou 1trip, Ecsta ou MD ou n'importe quoi d'autre, même avec un ou 2 extras ds la semaine, celui qui consomme de cette manière c'est lui qui a tout compris et qui bénéficiera de tous les cotes positifs de la drogue et aura 0% de cotes négatifs
Faut garder en mémoire qu'on est des funambules mais sans filet de sécurité,et que des mecs comme toi et moi arrivons très bien à  nous mentir à  nous même, surtout lorsqu'il s'agit de minimiser un truc grave en broutille de rien du tout.
La ou on est sûrs d'être d'accord c'est qu'on paye un tribut très fort pour la défonce, je parle pas d'argent mais du temps qu'on passe pour trouver notre bonheur,qu'on risque même le pire: être privé de sa liberté,rien que ça c'est trop cher payé,parce que j'ai beau entendre dire que en France la zonzon c un 4 étoiles,qu'on a Canal + et ce genre de conneries, je suis sur que ceux d'entre nous qui sont passés par la case prison ils ont pas touche
Je sais pas quoi comme au Monopoly mais que malgré qu'on soit dans un des pays les plus riches du monde Fleury ou Fresnes ou je sais pas ou encore c'est le moyen âge,pas le club med et que rien , surtout pas la came ne vaille de se retrouver la bas,et que même si t'achetais ta came au tabac du coin car elle n'aurait plus le statut d'interdit qu'elle a aujourd'hui tu te retrouverais avec quasiment les mêmes problèmes que ceux que j'ai cité plus haut, c'est donc pas la prohibition qui crée les blems lies a l'addiction comme certains le sous entendent, je le vois avec mon TSO de Skenan, j'ai les mêmes problèmes qu'avec l'hero, a part les emmerdes financiers,ce qui est quand même ça de pris.
Tout ça pour dire que celui qui consomme tous les jours un prod qui entraîne une addiction on peut pas dire que c un "drogué zeureux"mais qu'il est plus près d'être comme un malade vu que sa conso conduit à  des problèmes de santé, des problèmes d'ordre social,économiques ce qui nous éloigne du bonheur un tant soit peu vous trouvez pas?
Imaginons qu'on aie la possibilité de se réveiller dem1 vierges de toute addiction et sans besoin de prods,vous sauteriez pas sur l'occasion d'être libre?
Pendant mes 20 et kelk années de conso j'ai été abstinent pdt 8 mois et je me suis jamais senti aussi bien( je parle pas d'abstinence forcée au placard)il m'aura fallu 1 "extra" pour replonger la tête la première dans tt ça,comme un grand
Je conclurai par 1 question : si un d'entre vous avait un gamin qui se shoote à  la coke ou a l'hero lui diriez vous: tu t'y prends mal, je vais te montrer comment "te shooter heureux mon fils"
Sur ce jvous dis à  plus tard les loulous
Amicalement
Noibé

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#22 
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YourLatestTrick
Adhérent PsychoACTIF
25 avril 2014 à  01:42
@noibé:
Merci de remettre certaines choses à  leur place, et de partager ton vécu d'une réalité froide, glaçante...

A mon échelle, je me rend bien compte de la différence entre conso récréative et addiction. Pendant une bonne dizaine d'années, j'ai consommé des trucs auxquels j'aurais pu être accro, sans jamais que je me lève un jour en me disant "merde, il me manque un truc là  !", à  part le tabac. Puis j'ai gouté aux opiacés et ça a changé beaucoup de choses. Le gros problème, c'est qu'actuellement, comme pour le tabac, l'idée de ne plus jamais en consommer me rend triste, ou me fait peur, je sais pas.

Quand je dis "à  mon échelle", c'est que l'impact sur mon quotidien, c'est surtout au niveau social. Physiquement ça va ; psychologiquement, ça m'a valu quelques emmerdes, surtout en sevrage.

Mais je me rend compte que ça évolue pas forcément dans le bon sens ; j'avais déja IV quelques fois par le passé et m'en étais beaucoup voulu après coup, c'était une barrière que je ne voulais pas franchir. Là , plus récemment je le fais quand j'en ai l'occasion, sans état d'âme, et ça me trotte beaucoup dans la tête.

Et pourtant, j'ai l'impression d'en être encore au point ou je pourrais tout envoyer balader. J'aurais d'excellentes raisons de le faire, je vois bien que la conso a remplacé énormément de choses épanouissantes pour moi. J'achète des livres que je ne lis plus. Je sors ma gratte que quand je suis en manque. Mon temps libre : je scotche sur le net pour tuer le temps, je suis sur psychoactif/bluelight/opiophile/drugs-forum.

Ca peut paraitre dérisoire, quand je lis le vécu de certains ; mais pour répondre à  une des questions que tu poses, noibé : il y a quelques temps, peu de temps en fait, je t'aurais répondu que je ne regrettais pas d'avoir connu les opi. Je ne pense pas que je dirais pareil aujourd'hui, parceque j'ai l'impression de pas tout à  fait mesurer la merde dans laquelle je suis en train de me mettre. Parceque là , je suis "privilégié", je paie pas mes produits, j'ai même pas à  me déplacer pour ; je suis "inséré", j'ai une copine depuis un bail (qui consomme aussi). Mais le jour ou ça va péter ... pourtant un des membres de ma famille est bien plus dans la panade que moi, niveau conso, mais je continue de faire l'autruche.

Bref ; ce n'était pas le bonheur parfait avant de consommer, mais j'étais bien plus épanoui quand ce n'était que récréatif.

Encore du chemin à  faire de mon coté ...

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#23 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
25 avril 2014 à  02:31
Salut Noibé, Mercii pour le partage mec !

On a tous une histoire différente et des parcours différents et chaque vie est différente, chaque personne évolue et gère différemment selon sa personnalité, sa constitution, et selon les aléas de la vie... Ce que tu décris semble être le résultat de la trajectoire d'un paquet d'années de défonce extrême non-stop et ca correspond à  tous un tas de mecs que je croise sur le CAARUD mobile de StDenis ont en moyenne 20 à  30 ans de consommation en shoot. La bonne majorité pour etre franc. Ils sont lessivés et cassés par la life, c'est visible. Je n'arrive jamais à  savoir si c'est la conso ou la maladie (VHC ou HIV) qui leur donne cet air si fatigué...

Parce qu'a contrario, j'en connais deux ou trois autres (dont un qu'est devenu un super pote) qui sont hallucinants et font hallucinés les éducateurs du PES tant ils bouillonnent d'energie : camés jusqu'aux oreilles depuis des décennies et ça se voit même pas, tapant 80balles par jour, avec 3-4 gamins à  charge et poste à  haute responsabilité, des gros bosseurs !... Y en a un qui est patron de trois restos et lui me dit "que sans la came, il n'aurait jamais réussi autant, c'est son dopant, c'est sa patate secrète". Quand je discute avec eux ( je les adore), je trippe ils sont un manifeste contre les idées reçues. Ils sont accro à  balle mais ils le vivent carrément bien. Y en a qui m' a sorti cette phrase "l'hero ça a toujours été mon truc, ça me réussit bien et ça me booste à  fond !".

Donc ne généralisons pas les parcours, il y a de tout et c'est clair et injuste mais c'est comme partout : certains s'en sortent mieux que d'autres ! Le truc c'est que beaucoup de gens s'enfoncent au moment ou il est l'heure de tirer sa révérence...

Mon vieux dealos parisen de marron qui se trainait 25piges de came (et plutôt en forme le mec) me disait tout le temps : "si tu veux faire de vieux os et te défoncer le plus longtemps possible, vas y mollo et fais des pauses. Le secret de la longévité c'est les pauses. Si  te tu laisses jamais le temps de récupérer, tu vas faire un feu de paille et dans quelque années, tu seras rincé"...


Je respecte vraiment cet idée que les break de repos sont salutaires et font toute la différence. Grace à  ces breaks; j'arrive à  10 ans avec les opiacés et pour l'instant en pleine forme. Et si je veux que ça dure, je sais qu'il faut faire des longues plages de recupération, c'est vital et meme RDR je dirais..

Ma première lune de miel avec la meuk remonte à  10 piges et je cache pas que j'ai connu quelques années horribles avec la rabla dans le pif, j'ai tout tenté pour m'en sortir et j'ai cru que jamais j'en sortirai .... JAMAIS. Cette période d'A/R Hollande parsemée de plein de coke a foison était une période extrêmement malheureuse de ma vie et hyper glauque. Je me suis vu partir la dedans et je savais que c'était une connerie... J'ai essayé d'arrêter l'hero et j'ai fait sevrage sur sevrage sur sevrage... ensuite le subutex... et sevrage sur sevrage... j'ai lutté comme pas permis et ca a été vraiment difficile mais finalement grâce à  un bon psy j'ai pu comprendre que j'avais une dépression la dessous... comme je le disais dans l'autre post.

Et j'en suis sorti ! Et ça, ça a tout changé. Ca m'a rassuré. Ca m'a apporté la preuve que rien n'est irréversible et que j'avais les ressources pour arrêter et ne pas me sentir en séquelle malgré des années d'abus. J'ai largement dédramatisé tout ça et fait la part des choses.

J'ai réussi à  descendre la métha super tranquillement et j'ai arrêté à  1 mg sans ressentir la moindre sueur, tellement facile qu'il m'a fallu 15 jours pour réaliser que j'étais LIBRE !!! Putain c'est là  que j'ai compris à  quel point je m'étais pris la tête à  dramatiser la dépendance.... Et puis j'ai passé 1an et demi sans rien toucher. Pas une codéine.

Au départ, j'étais super heureux et content de m'être sorti de ma dépendance. Mais bon l'abstinence - qui avait tout un sens pour moi - a tourné à  l'ennui. Et puis plein d'angoisses que je croyais lié à  la dope j'ai pu comprendre que NON, j'avais mal interprété et que cela venait en fait de la vie. La aussi j'ai appris à  relativiser tout ça.

A tel point qu'en comparant, je me rends compte que limite (choix perso) je me sens mieux avec une dose quotidienne de métha que sans rien. J'ai comparé, je me suis laissé le temps, j'ai fait un choix.

Quand jai repris la conso bien des années après, c'était en pleine connaissance de cause.

Pour moi la vie sans ivresse, sans rush, sans cassure et ben ça m'emmerde. Jai besoin de me mettre la tete régulièrement et je le cache pas, je kiffe. Et mon but est que ça se passe le mieux possible. Je ne suis plus là  pour m'auto-détruire, just pour le funk...

Donc clairement, pour moi aujourdhui tout est vraiment tres différent et meme si je shoote encore trop souvent, je fais plein de pauses régénératrices qui sont fondementales pour durer, mais aussi j'applique strictement la RDR et merci à  fond à  elle pour me permettre aujoudhui d'etre en forme malgré des années d'excès.

Quand t'as kelk OD au compteur, ce qui veut dire que t'as frôlé la mort et que tu continues a te défoncer,ça veut quand même dire que tu choisis consciemment ou pas de te tourner vers la mort plutôt que vers la vie c'est assez significatif vous trouvez pas?

Carrément même. J'ai pas oublié ma premiere surdose de Coke tout seul à  03h en plein Asnières à  avoir hurlé à  la mort dans ma cage d'escalier pour que les voisins appellent les pompiers en pleine crise morbide panique attaque cardiaque explosion du cœur qui tape à  en arracher les côtes.  Rien que l'écrire me fait badder meme apres tout ce temps. J'avais trop chargé la cup et j'étais tout nouveau dans le shoot, c'était y a 8 ans - un des premiers taquet que je faisais solo. En 4 secondes chrono les murs me sont tombés dessus,cetait 100 fois trop fort, meme plus un flash mais une bombe nucleaire l'horreur et en pleine conscience de l'atrocité sensations aigues crise totale - j'ai cru que j'allais creuver, énorme vertigue tout les muscles qui convulsent, le cœur a 160, puis 180, 200 ....puis bannng... évanoui. Heureusement les pompiers avait été contacté et sont arrivés rapidement. J'étais tombé dans lescalier (+fracture et points de suture) Réveillé par une baffe de pompier. L'horreur. Direction l'hôpital de Clichy. Ils m'ont rien donné, même pas un benzos, qu'ils pouvaient pas selon eux, q'il fallait m'observer d'abord j'ai donc passé la nuit patchée à  l'electrocardio à  regarder les chiffres. Je me souviens encore que plusieurs heures après j'étais encore à  140 BPM... Puis vers 10H du matin, ca a commencé à  retomber sous 100. La je me suis cassé, il pleuvait, c'était un dimanche gris sordide, j'ai fait les 4 kilometres en chausson pour rentrer chez moi. Le premier truc que j'ai fait c'est continuer à  taper plein de came. Par contre j'ai pas retouché une aiguille pendant plusieurs années.

Mais c'est dingue oui qu'en répétant ce genre d'expérience lamentable, aucun changement ne se produise.



Noibé en tout cas merci pour ce tableau réaliste du devenir quasi inéluctable dune toxicomanie IV sur des années, je suis aussi conscient qu'on gère un temps mais que physiquement il faut faire attention à  ne pas trop s'exquinter, sans quoi ca peut devenir la grosse merde et les conséquences de taré, je pense à  ceux qui se sont fait bouffé les valves du cœur à  cause d'un mauvais shoot entrainant crise de sépticémie... en ce moment je ne consomme plus, j'ai carrément diminué depuis fin Mars et je remarque que je me sens de mieux en mieux. Impression d'être arrivé au bout dun chapitre et la lassitude fait le reste, merci la métha pour accompagner cette sortie dans le confort et la sérénité.

Clairement, le shoot au quotidien, j'ai vécu une période mortelle à  fond de came, j'en avais vraiment envie, je l'ai choisi à  partir d'une opportunité, je regrette rien (si ce n'est l'épargne perdue) mais comme dit NOIBE, et je dois bien l'avouer, à  force ça fait vraiment plus rien, ça met à  peine NORMAL (et encore...) et à  ce compte la méthadone marche bien mieux, je le ressent chaque matin en ce moment...

Sinon que te dire mec ? Quand je te lis, je me dis que tu as l'air toi aussi bien saoulé à  mort par la consommation IV et que tu sembles dans les bonnes dispositions pour pas continuer à  t'infliger ce mode de vie.

Pourquoi ne pas tenter de te stabiliser pour de bon avec le sirop ?

Sur l'univers carcéral, mec, t'as plus que raison ! Moi je ne connais que les cellules de commissariat et claro ça me suffit, pas envie de connaitre les souricières du tribunal ni ce qui se trame derrière les mandats de dépôt ! Tout les copains qui ont fait du placard, même pas longtemps (2 ou 3 mois...) disent carrément comme toi : c'est hallucinant ! Douches glacées, édifice en décomposition, les conditions de détention en France sont réellement pourraves, pas pour rien qu'on a terminé derrière la Lituanie en matière de prison !!! Sale sujet !

Dernière modification par ziggy (25 avril 2014 à  02:58)


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#24 
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noibé
Psycho sénior
25 avril 2014 à  04:20
Je savais pas kon était au niveau d'un minuscule pays de l'ex bloc de l'est en matière de geôles mais ça m'étonne pas
Ce qui me fait halluciner chez toi c'est ta çapacité a faire des breaks,chose quim´est 1possible sauf contraint d'une manière ou d'une autre,et je pense que ça doit faire la différence.
De plus c'est vrai que physiquement je suis en train de raquer grave, j'allais presque écrire que si j'étais "conscient ou normal ou je ne sais quoi,je trouve pas le bon mot je devrais écouter mon corps mais non
Je devrais soigner ci et ça, prendre encore une trithérapie mais non,je cache même certains trucs relatifs a ma santé a ma copine(sans la mettre en danger bien entendu)pour éviter qu'elle se fasse trop de soucis.
Finalement je ne m'écoutes pas,pourquoi, mystère
Quand a passer de la morph a la metha j'ai déjà  essayé mais sans succès,la même avec le subu, et je crois qu'arrêter entraîne chez moi un vide qui me fait plus peur que de continuer malgré les soucis évoqués.
En tout cas ce qui est curieux et j'aurais aimé avoir cette réaction avec les opi c'est d'avoir arrêté crack et shoots de c comme ça du jour au lendemain, ça s'est fait tout seul,sans efforts malgré quelques années de " pratique" si on peut dire, j'eatais déjà  sous Sken a cette période,mais ça ,pas possible ni question d'arrêter.
Ce qui est curieux avec mon TSO c'est que malgré le temps ou je tourne à  ça je le sens tjrs, piquotements,etc, tout ça après une douzaine d'années de sulphate de morphine
Au moins je m'explose pas la santé pour rien,je trouve même que si je suis pas en short et sans manches à  part les dents je me trouve très "présentable"encore,mais peut être que je suis complaisant avec moi , sur ce point je ne sais pas si je me mens a moi même,comme si je me perdais danS les méandres du labirynthe de mon cerveau,
C'est à  peu près tt pour le moment
Je vous souhaite a tous de beaux rêves les Psychos
Noibé

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#25 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
25 avril 2014 à  12:15

noibé a écrit

Au moins je m'explose pas la santé pour rien,je trouve même que si je suis pas en short et sans manches à  part les dents je me trouve très "présentable"encore,mais peut être que je suis complaisant avec moi , sur ce point je ne sais pas si je me mens a moi même,comme si je me perdais danS les méandres du labirynthe de mon cerveau,
C'est à  peu près tt pour le moment
Je vous souhaite a tous de beaux rêves les Psychos
Noibé

Je te confirme que t'as l'air bien en forme le Noibé, d'ailleurs j'ai halluciné quand tu m'as parlé de l'ancienneté de ton TSO Skenan, plus de dix ans j'aurai pas cru. Comme quoi ça conserve :) Franchement, le sulfate je crois avec le recul que c'est un moindre mal. Le vrai problème c'est effectivement ces espèces de cames de merde dont on ne sait vraiment pas ce qu'on injecte et qui nous coute la peau du cul. Sérieux 20 balles le pete ? Ces temps-ci, à  mesure que les jours passent et que le dernier shoot d'hero s'éloigne derrière moi, ça me parait abusé !! Mais bon on connait le mécanisme, quand on est dedans continuellement, on pense à  très court terme  J'avoue qu'il y a encore quelques mois j'avais confiance dans les plans à  la GP ou truc dans le genre, maintenant plus du tout..Sinon pour la métha, j'imagine qu'en prison t'as du faire avec ? Ca n'allait pas? .. Ca t'a pas fait du bien un gros beak de plusieurs mois niveau santé, psy, veines etc.. ? tu te sens pas mieux apres les quelques jours de switch (qui sont tjs un peu cruels)? Peut etre que la conso t'apporte plus qu'elle ne t'enlève, ce qui expliquerait pourquoi tu continues ? Moi mes breaks sont un peu dictés par le corps  par la fatigue mais aussi la lassitude le besoin de faire autre chose d'oublier ce concept etc... le truc c'est que souvent j'y reviens et ça repars pour un tour...


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Franchement, je trouve cet échange plus qu'intérressant!!!!
Merci à  tous de vous livrer avec tant de franchise et d'honnêteté.bravobravobravo

C'est vraiment un point que je trouve central, et lire toutes ces opinions est autant enrichissant que perturbant. Voir comment les uns et les autres appréhendent l'addiction et la consommation montre bien que l'on ne peut uniformiser le discours, quelque soit sa position sur celui ci.

J'avoue que je n'arrive pas à  me faire un jugement. Droguézeureux, ou toxicomanie subie, j'ai l'impression que je ne cesse de tourner entre l'un et l'autre, en fonction des moments, de mon "état" (mal ds ma peau, en deprime, grosse patate,...), de mes influences (famille proche, amis,...).
Et à  vous lire, je m'aperçois que je ne suis pas le seul, et que bcp d'entre nous passe par des phases qui tendent de l'un à  l'autre.
J'ai toujours eu du mal à  avoir des avis figés, quelque soit le sujet d'ailleurs.

Je crois que c'est Amarnath qui écrivait il y a un moment, que lui aussi, écoutait les autres, et parvenait à  "entendre" différents points de vue, de les comprendre, même si il ne les partage pas. De l'empathie pour nos congénères, du recul sur les choses??
Surement un peu des 2. En tout cas, c'est un peu mon état d'esprit, et ma manière de voir les choses.
Le problème est que avoir un avis ferme et définitif peut aider à  se construire une ligne de conduite, et s'y tenir sans trop se poser de questions. C'est apaisant.drogue-peace

C'est apaisant, mais pas forcément constructif.
Reculer des qques pas et se poser des questions fait peut être mal au crane, mais apporte bien plus.

Quant à  notre affaire, je n'avais, avant PA, jamais envisagé la consommation comme quelque chose d'accepté, de revendiqué, mais toujours du côté maladie, victime, meurtrissures, blessures, dettes, irresponsabilité, douleur, douleur pour soi, pour les autres......
Bref, vous connaissez la musique!!!
"Nous sommes des malades faisant du mal à  nous même et aux autres, dans un mécanisme automatique, qui nous entraine à  plus ou moins court (long) terme vers la déchéance et la mort."

Put.., qu'il est bon de sortir de ce schéma!!!! supersuper
Et avant la confrontation d'idées permise par le forum, je n'avais même pas l'amorce d'un début de commencement de raisonnement dans ce sens.
Tellement lobotomisé par le discours officiel.
Et ca, sérieux, c'est énoooooorme!!!bravo

Alors, certes, droguézeureux, je ne sais pas si j'y arriverai un jour, mais en tout cas, je ne suis plus dans cette logique de toxico honteux de sa condition. Enfin je peux me considérer comme une personne avec ma spécificité si, heu, spécifique. Même si très peu de personnes pourraient accepter d'entendre ce discours, et encore moins de le comprendre, pour nous, UD, c'est un virage à  90°, une nouvelle porte qui se présente. Bon, encore faut il réussir à  l'ouvrir proprement, sans glisser vers les travers subis auparavant. C'est bien ca le nerf de la guerre. Consommer sans engendrer de frustrations (alors je ne prends qu'un petite trace, pour en garder pour demain: beurk), ni se dépouiller H24, le juste équilibre quoi!!

Après, est ce donné à  tout le monde de pouvoir être un droguézeureux???thinking
A voir les posts, on se dit que non, que malheureusement, nous ne sommes pas tous égaux sur ce point, même si il existe des ovnis dans le genre (n'est ce pas, Ziggy??).
Je pense qu'en effet, pour réussir à  atteindre ce nirvana, au delà  de l'experience, des années, c'est une alchimie bien complexe entre la personne, son état d'esprit du moment, son éducation, son boulot, sa famille,....... bref tellement d'éléments qui s'emboitent les uns dans les autres qu'il est difficile d'en tirer une formule mathématique qui nous donnerait le mode d'emploi pour une consommation d'opiacés épanouie sur le long terme.
Mais ca existe, et ca c'est cool!!bravo

Bon, sur ce, je m'en vais gouter mon dernier arrivage direct de Ketama (pas ketamine, hein), sans culpabilité, sans honte, et avec un plaisir bien assumé fume_une_joint fume_une_joint fume_une_joint
bisoussss

Dernière modification par virtualfacto (25 avril 2014 à  13:53)

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#27 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
25 avril 2014 à  16:03

virtualfacto a écrit

A voir les posts, on se dit que non, que malheureusement, nous ne sommes pas tous égaux sur ce point, même si il existe des ovnis dans le genre (n'est ce pas, Ziggy??).

Cool que cette discussion t'apporte VF...On se rend pas toujours compte du poids des représentations sociales dans notre expérience subjective.... et oui, il y a pas mal de choses à  percuter, des choses qui change pas mal d'autres choses, c'est clair net et sans aucune ambiguïté pour moi....

Que l'on oscille d'un pole à  l'autre est tout à  fait normal. Ca me rappelle les Lettres de Burroughs à  Ginsberg où on peux lire l'évolution des ressentis de l'écrivain par rapport à  sa conso : d'une lettre à  l'autre, il passe de décrire les opiacés comme "la plus grosse saloperie de tout les temps" à  "un cadeau de Dieu pour apaiser l'horreur de la condition humaine"... Ce qui est intéressant avec cet auteur, c'est qu'il a écrit sur le sujet pendant plus de 40 ans. A 82 ans, dans ses dernières lignes a fond de méthadone, il écrivait "William Lee, votre serviteur, 80 ans, à  fond de came et toujours prêt à  vous servir :)"... Il trace un bilan de vie et n'éprouve aucun regret pour ses 30 années de haute addiction...

Ce type d'approche sur les opiacés n'est pas nouvelle, il suffit de relire ces quelques lignes de Cocteau écrites il y a presque 80 ans qui casse déjà  toutes les idées reçues concerne les opiacés et l'opium :

http://books.google.fr/books?id=X0iCAtR … mp;f=false

Mais je suis pas sur d'etre un ovni il m'a fallu des années pour déconstruire tout ça et mon premier épisode de dépendance a été l'enfer sur Terre, en ce temps là , je n'aurai pas conseillé la came à  mon pire ennemi, j'aurai facilement tenu des discours ultra diabolisant, j'avais la sensation d'avoir fait la plus grosse connerie de toute ma vie en commençant à  tapotter des traces, je n'avais aucun recul, j'étais en plein dedans totalement dépassé, sans aucun repère et sans savoir vers quoi ça allait tendre....   - et comme tu dis, c'était 100% honte, culpabilité, de l'hyper-dévalorisation, de l'angoisse à  me voir sombrer toujours plus, de la peine et de la déception à  me voir échouer sans cesse... ce qui m'a conduit dans une logique de sevrage sur sevrage et refus de TSO - qui pour moi - représentait le sommet de la loose, prendre un traitement pour moi ça revenait à  jeter l'éponge et dire la dope a gagné...

bref alors que j'étais déjà  extrêmement mal, je donnais mes dernières forces à  tenter d'en sortir en arrêtant tout n'importe comment. Je suis passé par une période sombre à  taper de la came un jour sur trois et à  passer les 2/3 d'une année complète dans mon pieu à  crever. Les potes disaient que j'étais dingue et qu'il fallait que j'arrête d'arrêter comme ça, c'était de la folie... J'ai perdu 15 kilog, j'ai vieilli de 10 ans en quelques semaines et c'est un médecin à  Marmottan qui m'a hurlé dessus en me disant que si je continuais à  faire le yoyo comme ça, il ne me donnait pas quelques semaines avant un accident grave (TS, décompensation, HP...). Et il était vraiment sérieux.

Pour moi le choc salutaire ca a été le subutex : je pensais pas que ce traitement allait autant me soulager... ça m'a sauvé la vie. Et permis de sortir du marasme. De me soigner. De comprendre ce qui était en jeu dans tout ça. J'ai appris que "consommer un produit" pouvait faire du bien et depuis je privilégie la notion de bien etre à  celle de dépendance qui n'a plus aucun sens pour moi...


Life on Mars ..........................................

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#28 
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Malang
Toxico-situationniste
25 avril 2014 à  18:29
J'ai lu un peu tous les posts mais rapidement, mais il me semble qu'il ya un véritable problème, c'est de se définir comme tox, ex-tox, tox en désintox ou en voie de désintox, en rechute...etc. Il y a toujours une sorte de culpabilité qui plane sur les rapports entre les gens. Pour moi, on est pas tox ou autres variantes : on est avant tout un individu qui fait face à  la vie comme il le peut.
Comme le fait justement remarquer Bicicle nous n'avons pas tous la chance d’avoir un ordi et un endroit ou bouffer et dormir. Ni de quoi nous payer de la pure en cas d'envie subite.
Alors, cessons de pleurer sur nos sorts.
Non, il n'y a pas de drogués heureux, mais pas de psys, de cadres ou de balayeurs non plus.

Il y a mille façons de se perdre ou de se trouver dans ce monde ; mais putain, quel est l'intérêt de vivre si on ne peut pas dire qu'on les a toutes essayées ( Joà«l Williams ) "Du sang dans les plume

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#29 
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noibé
Psycho sénior
25 avril 2014 à  19:47
Palangre, avec tout le respect que je te dois je suis cette discussion depuis le début et il ne me semble pas sortir de tous ces témoignages la seule chose que tu remarques: chialer sur nos sorts ,nous plaindre ....
Perso j'y ai lu pas mal de trucs intéressants mais il y a bien quelque chose que je n'ai pas trouvé c'est ta déduction de tout ça:chialer sur nos sorts,si ce que t'aq retenu se résume à  ça,soit je sais plus lire ou alors je comprends rien
Dans ces témoignages j'ai vu des personnes qui dévoilaient la manière dont ils vivaient certaines situations particulières,j'y voyais aussi une certaine franchise dans le fait de dévoiler certains aspects de nos personnalités,comment on réagissait face à  nos consos, c'est ça que j'ai vu et pour être franc c'est facile de balancer des phrases toutes faites comme tu l'as fait avec des : on est des tox qui chialent sur notre sort , quand bien même tout ce qui ressortirait de tous les posts se résumait à  ce que tu dis, explique moi ce que ton constat,encore 1fois dans l'hypothèse ou il serait vrai, nous apporte, essaye au moi s d'étayer tes dires pour éviter de balancer un truc comme une mouche dans une assiette de soupe
Amicalement

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#30 
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noibé
Psycho sénior
25 avril 2014 à  19:49
Pardon Palang, mon tel a marqué Palangre:lol:

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