Salut,
Vous trouverez, en annexe, le lien vers un article très complet et bien renseigné sur le mésusage de
codéine sans prescription médicale au Canada. Un pays identifié depuis 1935 comme le plus grand consommateur de
codéine par habitant par la Société des Nations (qui deviendra plus tard l'ONU).
Pourquoi, malgré plusieurs tentatives par l'Ordre des Pharmaciens local de délivrance uniquement sur prescription médicale, les autorités de la Santé du Canada s'entêtent-elles à laisser les comprimés de
codéine (obligatoirement associée à du
paracetamol ou de l'aspirine) de 8mg en Schedule II, c'est-à -dire stockage derrière le comptoir mais délivrance sans prescription? Est-ce parce que la
codéine est une molécule vraiment efficace dans la diminution de la douleur? Pas vraiment, puisqu'aucune étude n'a été faite sur des doses de
codéine très basses comme 8 mg. En revanche, les études sur des doses plus grandes pointent l'accroissement des effets secondaires, mais aucune plus-value dans l'efficacité par rapport aux anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) comme l'ibuprofen.
Mais lorsqu'un pharmacien, plus consciencieux ou altruiste que ses collègues, ose poser une question du genre: "Pour quel usage désirez-vous ce médicament?", il est littéralement enguirlandé par le client qui lui répond: "Pourquoi me posez-vous cette question? Aucun pharmacien ne me l'a jamais posée!".
La solution à ce problème se cache peut-être dans la marge bénéficiaire de tels produits, se situant (avouent deux pharmaciens pour le moins perplexes) entre 200% et 300%.
http://www.thestar.com/news/canada/2015 … oblem.htmlN.B. Pour être tout à fait complet, j'ajouterai que la
codéine est une prodrogue de la
morphine. Ce qui signifie qu'un pourcentage de la
codéine est métabolisée par les enzymes du foie en
morphine et qu'en définitive l'addiction à la
codéine est vraiment très similaire à l'addiction à la
morphine, ou même l'
héroïne (ou diacétylmorphine, qui passe plus rapidement la barrière hémato-encéphalique que la
morphine et procure un effet "flash", alors que la
morphine met 15 ou 20 minutes à monter progressivement en usage oral).