[ Initiation ]
Premier RDV en CSAPA et induction BHD

#1 
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YourLatestTrick
Adhérent PsychoACTIF
15 juillet 2015 à  23:11
Bonsoir !
Une quinzaine de jours après mon premier rendez-vous, j'ai un peu plus de recul pour tirer un bilan de ma prise en charge.

Pour le contexte : je suis polytox depuis cinq bonnes années, avec notamment une grosse dépendance aux opiacés et aux benzodiazepines. J'ai plus récemment mis le nez dans les RC : stims, dissos, benzos, et cannabinoïdes.
Je suis également un grand amateur de kétamine, et dans une moindre mesure, de DXM.
J'apprécie également beaucoup la prégabaline, que j'adore consommer avec une benzodiazepine.
Quelques consos anecdotiques, genre acide, coke, extasy (RC mis à  part, mon contexte perso fait que j'ai toujours privilégié les produits pharmaceutiques).
Ma drogue de choix a longtemps été le tramadol. Les palliers III et l'injection sont venus progressivement.
Niveau benzodiazepines, c'était l'anarchie, que ce soit du point du vue de la dose ou de la molécule, ce qui m'a apporté pas mal d'emmerdes, mais aussi un confort certain, et également du plaisir (un goût prononcé pour l'hypnovel et le valium)

Pour ce qui est des voies d'administration, tout dépend du produit, mais je consomme aussi bien per os, qu'IV, IM, ou en plug. Je trouve le sniff assez désagréable, donc j'évite.

Grâce à  SAFE ainsi qu'un accès privilégié au matos médical, je n'ai pas eu de réel souci d'ordre somatique, d'autant que j'ai été sensibilisé assez tôt aux bases de la RdR.

Voilà  pour le préambule ; maintenant le vif du sujet :
J'ai pris RDV en CSAPA pour plusieurs raisons, notamment pour trouver une stabilité dans mes consos, et pour exercer mon métier sans lorgner sur l'armoire à  pharmacie. Je me suis jamais fait gauler, mais y'a une part de culpabilisation, et l'impression de me mettre moi même en marge de l'équipe, dans un job ou la cohésion d'équipe est justement primordiale.

Donc ma demande  était claire : une prescription de Valium, pour l'anxiolyse, le sommeil, le confort...
Deuxièmement, un TSO, pour les raisons que j'ai expliquées au dessus. En tant qu'injecteur, je pensais à  la methadone, car l'idée d'abandonner l'injection me parait séduisante. De plus, le tramadol a clairement une action positive sur mon humeur. Ayant lu des témoignages similaires concernant la methadone, l'idée m'a paru idéale.

J'en viens à  la prise en charge :

J'ai d'abord été reçu par un intervenants socio-éducatif, accompagné par une stagiaire éduc spé. Il a fait l'anamnèse, une bonne heure de discussion, plutôt agréable, et avec le sourire et l'écoute. Une première impression positive donc.

Ensuite je descend voir l'IDE, ça a été la douche froide. Déjà  j'aime pas qu'on me tutoie sans me demander, je suis un patient, pas son pote. Ensuite, en apprenant que je voulais de la metha alors que je ne consomme pas d'héroïne, elle m'a coupé dans une semi-hystérie "ah nonnonnon, pas d'héro, pas de metha!!" répété plusieurs fois.
Après elle s'est mise à  me parler comme si j'avais cinq ans ou 50 de QI, à  m'interpeller par mon prénom toutes les cinq secondes (je sais pas si vous voyez ce que je veux dire mais c'est horripilant). Je comptais pas specialement jouer là  dessus, mais elle s'est calmée quand je lui ai dit que j'étais IDE aussi. Elle commence à  me parler de suboxone, je lui explique pourquoi j'en veux pas.
On fixe le rdv avec l'addicto, et en attendant, on me dit de gérer...
Juste avant en attendant l'IDE, je suis sorti fumer une clope devant, j'ai causé avec les 2-3 UD qui étaient là , normal quoi.
En rentrant, l'educ me prend à  part, et me fait comprendre, à  coups de sous entendus bien nazes, que fallait mieux pas que je fasse copain-copain avec les UD, qu'ils allaient me tirer vers le bas tu vois... Oui, le même éduc à  qui je venais de parler de ce que je faisais en milieu associatif sur PA. Comme quoi, on peut être agréable un moment, puis être très con une demi heure après.

Semaine suivante, rendez-vous avec l'addicto. Pas très avenante (genre je m'assieds, elle me dit juste froidement "je vous écoute"), quelques bizarreries de comportement (je lui explique quelque chose, j'attends un dialogue, puis elle reste me fixer pendant 5-10 secondes, sans aucune émotion lisible sur son visage), mais bon, elle mène ses entretien comme elle veut, à  la limite, tant qu'elle est compétente.
Donc déjà  la methadone, hors de question en première intention. J'aurais rien dit, je me serais retrouvé avec du suboxone.
J'ai eu ma prescription de Valium au dosage que je voulais, ça c'est cool.
Par contre, je suis bel et bien sous BHD... Prise supervisée en pharma pendant une semaine (commencé à  2mg, augmenté à  4mg le lendemain).

Je viens de la revoir aujourd'hui, la BHD à  été augmentée à  5mg (pas de manque physique avec 4mg, mais un bon gros craving qui me titille les 2-3 dernières heures de la journée).

J'ai donc passé une semaine sous BHD, qui me convient bien pour le moment, au final. J'ai donc eu un renouvellement de deux semaines à  5mg +le Valium, impeccable.
Et en rentrant je relis l'ordonnance : ces quinze jours de BHD sont ENCORE sous prise supervisée en pharmacie ! Fais chier quoi, c'est pour me punir d'avoir refusé le suboxone ?
Et bien sûr, elle part en vacances. Pendant deux semaines, je la revois dans quinze jours. D'ici là  j'aurais repris le taf, les horaires hospitaliers, je vais devoir jongler avec tout ça. Vraiment, ça m'emmerde, je comprends qu'il faille une phase d'induction pour adapter le dosage, mais là  c'est bon ! Ça rime à  quoi ces deux semaines ? J'aurais aussi bien pu aller m'en faire prescrire chez un généraliste, si on en reste là .

Bon, l'addicto à  l'air motivée pour m'aider à  régler mes soucis d'anxiété, et m'a prescrit un bilan sanguin pour voir ou j'en suis niveau hepato. Je doute pas de sa bienveillance, mais le bilan est bien mitigé pour le moment.

J'ai un autre rendez vous avec l'educ dans une semaine, je sais pas trop quoi en attendre...
Je suis le premier à  reconnaître l'importance d'une prise en charge pluridisciplinaire, mais si quelqu'un peut m'eclairer là  dessus...

Voilà  pour le moment ! Merci de m'avoir lu.

YLT

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#2 
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Ricoson
Adhérent PsychoACTIF
15 juillet 2015 à  23:49
Bonsoir YLS.

J'aurai du mal a t'éclairer, parce que tu sais ce que tu veux, et qu'en l’occurrence, J'aurais tendance cette fois a penser que le CSAPA que tu consultes n'est pas a la hauteur, et encore moins a la tienne.

Quand je compare avec mon premier RDV le 9 Juillet 2012, et ma première prescription de TSO qui a commencé par le Subutex, je constate les différences qu'il peut y avoir entre les soignants, les centres, les associations......

Tu aurai mérité l’accueil que j'ai eu. J'avais le choix et c'est moi qui ais choisis le subutex au début.
La DOC me demandait de monter mon dosage pour trouver du confort, ce que je n'ai pas fait, n'écoutant que mon instinct culpabilisant, pour tenter un sevrage idiot et donc replonger pour la retrouver en Septembre et recommencer a zéro avec la Méthadone, pas parce que c'était mieux, mais parce que cognitivement, ça remettait les pendules a l'heure.

A l'époque, j'étais altéré et atterré. C'était nouveau, ou de nouveau pour moi, et je découvrais la substitution après prés de 23 ans d'abstinence heureuse, plein d'idées préconçues de cet époque épique.
PA sur le sujet m'a plus qu'éclairé et ma DOC m'a parfaitement épaulé.

J'entends aussi l’infantilisation que tu ressent.
Prends de la hauteur et continue de penser comme tu le fais si bien avec ta tète entre tes deux oreilles.

Je t'embrasses YLT.

Rico@Son y su Melao.....

Dernière modification par Ricoson (15 juillet 2015 à  23:51)


Soyons réalistes, exigeons l'impossible !!

La majorité des imbéciles reste invincible et satisfaite en toute circonstance. La terreur provoquée par leur tyrannie se dissipe simplement par leur divert

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#3 
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YourLatestTrick
Adhérent PsychoACTIF
20 juillet 2015 à  19:27
Merci beaucoup pour ta réponse Rico, je t'embrasse aussi.

Je ne suis qu'à  moitié surpris, j'avais déjà  pu constater la disparité, en terme de qualité de la prise en charge, selon les CSAPA.

Je veux pas être médisant, je pense que la plupart des professionnels sont, au fond, bienveillants ; mais au delà  de l'infantilisation (qui s'atténue, avec les RDV successifs) ; j'ai le sentiment désagréable que ça ne plait pas à  certains que le patient puisse en savoir au moins autant qu'eux sur certaines notions ou domaines. Ça donne des échanges un peu hallucinants.
Par exemple, l'addicto m'a prescrit le valium que j'avais demandé, à  la dose que j'avais demandé. La semaine d'après, je lui dit que c'était nickel, niveau confort, sommeil, anxiolyse...

Elle me dit alors que le valium c'est pas un traitement de fond, etc etc...
Je lui dit justement que si j'ai demandé du diazepam, c'était aussi dans l'optique d'un éventuel sevrage dégressif, à  moyen terme. Visiblement ça lui a pas plu, que ce soit moi qui envisage la façon de me soigner, elle s'est agacée, m'a dit que c'est pas comme ça qu'on faisait, puis voilà . J'attends pas d'elle qu'elle me fasse juste une ordo selon mon bon vouloir, qu'on soit clairs, j'attends justement un échange avec un professionnel qui a des compétences que je n'ai pas, et j'aime pas trop qu'on me prenne pour un con non plus.
Bon, elle partait en vacances le lendemain, je suppose qu'elle devait en avoir besoin.

En attendant, mes 5mg de sub me vont bien, mes 20mg de diazepam aussi. Un peu agacé par les trois semaines de prise supervisée, mais les pharmaciens sont par contre irréprochables, professionnels, et aimables. Une plutot bonne nouvelle, vu que je les vois tous les jours... wink

Bises.

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#4 
coy
Nouveau membre
24 août 2015 à  10:49
Hello
malheureusement ton report ne me surpend pas (et je bosse en CSAPA)
Bon tu peux te réconforter en pensant que si on avait accepté ta demande de méthadone tu aurais été bon pour venir tout les jours...et ça peut durer durer......d'autant que si tes analyses urinaires sont positives a quelconque produit, selon les centres  ça peut encore durer...... :)

Mais un jour les médecins généralistes pourront prescrire de la méthdone!

Pour moi l'idéal est de trouver un bon médecin sympa qui a consommé,  (enfin qui sait de quoi il parle).....ça évite tout jugement (le fléau de la relation le jugement).

Sérieusement, il y a encore beaucoup de choses à  faire dans les CSAPA et les éducateurs bien que de bonne volonté s'inscrivent dans des projets institutionnels et plus largement "politiques" (au sens orientation de pensée).

Il y a peu de temps c'était l'ère de la psychnalyse, de l'abstinence etc etc.....c'est entrain de changer depuis un bon moment.

Maintenant je pense que c'est aussi aux usagers de faire changer les choses, on ne peut pas mettre la faute que sur l'équipe éducative...cet éducateur sympa voulait te protéger en te disant "ne traine pas avec les UD"...car qui niera que l'environnement n'a pas son importance dans la consommation, alors oui c'est maladroit je suis totalement d'ac avec toi :), tu n'as peut etre pas envie de trainer avec des gens que tu connais pas et le raccourci et les représentations qui y sont attachées dérangent.....mais tu aurais pu lui faire part de tes sentiments ça l'aurait aidé.

On est pas parfait les éducs on reste humains :)...on apprend des autres, c'est une relation duelle qui n'est pas à  sens unique.

Alors j'espère que la prochaine fois tu leur feras un report à  eux aussi (si tu sens que c'est possible)

bon courage pour la suite :)

Connais toi toi même..

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