[ Guerre à  la drogue ]
Philippines: le président appelle à  tuer les trafiquants de drogue

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#1 
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Mascarpone homme
Vieux clacos corse pas coulant
04 juillet 2016 à  11:01
Le président philippin Rodrigo Duterte a encouragé vendredi les rebelles communistes à  tuer les trafiquants de drogue, après avoir prévenu pendant sa campagne que des milliers trouveraient la mort dans la lutte qu'il entend mener contre la criminalité.

L'avocat de 71 ans, qui a pris ses fonctions jeudi, avait mené une campagne populiste et promis d'éradiquer la criminalité en six mois en donnant carte blanche aux forces de sécurité pour tirer afin de tuer. Il a notamment affirmé que les dépouilles de 100.000 criminels iraient nourrir les poissons de la baie de Manille.

Dans son discours d'intronisation jeudi, Rodrigo Duterte a affirmé qu'il respecterait l'État de droit, apparemment pour apaiser les organisations de défense des droits de l'homme qui craignent des exécutions extrajudiciaires de masse.

Mais vendredi, le nouveau président a appelé la rébellion communiste, l'une des plus anciennes insurrections d'Asie, à  mener leur propre guérilla.
"La drogue a atteint l'arrière pays... Pourquoi ne pas utiliser vos tribunaux bidons pour nous aider à  résoudre le problème", a déclaré M. Duterte lors d'un discours devant de hauts responsables militaires à  Manille.

La Nouvelle armée du peuple (NAP), bras armé de la rébellion communiste qui compte environ 4.000 membres, assassine des civils qu'elle accuse d'avoir commis des "crimes contre le peuple", ses tribunaux et exécutions sommaires étant illégales.

"Si vous connaissez le moindre drogué, allez-y et tuez le", a déclaré M. Duterte devant une foule de près de 500 personnes. "Ces fils de pute détruisent nos enfants. Je vous préviens, ne plongez pas là -dedans, même si vous êtes policier, car je vous tuerai", a déclaré M. Duterte, alors que le nouveau chef de la police a récemment accusé des officiers d'avoir revendu de la drogue confisquée.

Vendredi à  l'aube, un corps criblé de balles a été retrouvé dans un bidonville de Manille, avec l'inscription "Je suis un baron de la drogue chinois", selon la police locale.

Le meurtre porte toutes les marques d'une exécution extrajudiciaire, a affirmé à  l'AFP un responsable de police locale, Marcelino Pedroso, ce qui en ferait la première sous la présidence de Rodrigo Duterte.
Encouragés par Rodrigo Duterte, la police a déjà  tué des dizaines de trafiquants de drogue présumés entre l'élection présidentielle du 9 mai et l'intronisation de jeudi.

http://www.lorientlejour.com/article/99 … rogue.html

Dernière modification par Mascarpone (04 juillet 2016 à  11:02)


Qui pète plus haut que son cul, fini par se chier dessus!
Le pire con, c'est le vieux con, car on ne peut rien contre l'expérience!
Ce qui est bien chez les félés, c'est que de temps en temps ils lais

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Ce type est fou.
Trump à  coté c'est Mère Térésa!

Ils avaient déjà  une politique ferme (le mot est faible) avec peine de mort pour les "trafiquants".
Mais au moins avant ils passaient devant un juge.

Ce pays est dans la merde..

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Merci Mas, j'étais passé à  côté de ce qui se passe aux Philippines...

La drogue a atteint l'arrière pays

meth ?
On dirait bien :

Le nouveau président philippin Rodrigo Duterte avait fait de la lutte contre la criminalité le moteur de sa campagne.

La police philippine a annoncé avoir tué trente trafiquants de drogue et saisi l'équivalent de 900 millions de pesos philippins (environ 17 millions d'euros) de produits illicites depuis que le président Rodrigo Duterte a prêté serment le 30 juin dernier.

Des trafiquants abattus. D'après le chef de police de la région de Manille, cinq trafiquants ont été abattus dimanche par les forces de sécurité près d'une mosquée voisine du palais présidentiel, trois autres dans d'autres quartiers de Manille et 22 à  l'extérieur de la capitale. La police et la brigade des stupéfiants ont également saisi une cargaison de 180 kilos de méthamphétamine, provenant de Chine ou de Taïwan et d'une valeur de 900 millions de pesos philippins (environ 17 millions d'euros), dans le nord de Luçon, la plus grande île des Philippines.

Des exécutions sommaires ? Duterte a gagné l'élection présidentielle en mai en promettant de mettre fin à  la criminalité dans le pays. Depuis sa victoire aux élections le 9 mai, plus de 100 personnes, pour la plupart des trafiquants de drogue, voleurs de voiture ou violeurs, ont trouvé la mort dans des opérations de police. Des Philippins s'inquiètent de la rhétorique incendiaire du nouveau président, rappelant le passé dictatorial qu'a connu le pays. "La menace des trafics doit s'arrêter (...) Cependant, ce qui ressemble à  une série d'exécutions sommaires de présumés consommateurs de drogue ou de petits barons de la drogue, trop soudaine, concertée et prévisible, doit aussi s'arrêter", a déclaré Edre Olalia, secrétaire général du syndicat national populaire des avocats.

http://www.europe1.fr/international/phi … te-2790532

En général, ce type d'exécutions annonce un changement... de fournisseur officiel.
Sous couvert de vouloir éradiquer la toxicomanie, il doit vouloir faire tomber un réseau pour installer le sien et il propose aux militaires d'en croquer...
En attendant, certains usagers philippins doivent avoir l'impression de se retrouver dans un zombie like. ça doit taper la parano assez salement vu l'ambiance...
Ceci n'était pas un message de l'office du tourisme.
Concernant le viol collectif d'une missionaire australienne, il explique que c'est du gâchis tellement elle était bonne et qu'il aurait aimé passé en premier et que le Maire devrait toujours être le premier. Il se classe bien. demon1
https://www.youtube-nocookie.com/watch?v=7mxVNYKUTrU
 

Dernière modification par Mister No (04 juillet 2016 à  17:09)

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#4 
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NeoX homme
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04 juillet 2016 à  23:29
Le pire dans tout ça, c'est qu'il a été élu démocratiquement...

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#5 
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Mascarpone homme
Vieux clacos corse pas coulant
05 juillet 2016 à  06:58
Philippines-Trente trafiquants de drogue tués en 4 jours

MANILLE, 4 juillet (Reuters) - La police philippine a
annoncé avoir tué trente trafiquants de drogue et saisi
l'équivalent de 900 millions de pesos philippins (environ 17
millions d'euros) de produits illicites depuis que le président
Rodrigo Duterte a prêté serment le 30 juin dernier.
    D'après le chef de police de la région de Manille, cinq
trafiquants ont été abattus dimanche par les forces de sécurité
près d'une mosquée voisine du palais présidentiel, trois autres
dans d'autres quartiers de Manille et 22 à  l'extérieur de la
capitale.
    La police et la brigade des stupéfiants ont également saisi
une cargaison de 180 kilos de méthamphétamine, provenant de
Chine ou de Taïwan et d'une valeur de 900 millions de pesos
philippins (environ 17 millions d'euros), dans le nord de Luçon,
la plus grande île des Philippines.

Duterte a gagné l'élection présidentielle en mai en
promettant de mettre fin à  la criminalité dans le pays. Depuis
sa victoire aux élections le 9 mai, plus de 100 personnes, pour
la plupart des trafiquants de drogue, voleurs de voiture ou
violeurs, ont trouvé la mort dans des opérations de police.
    Des Philippins s'inquiètent de la rhétorique incendiaire du
nouveau président, rappelant le passé dictatorial qu'a connu le
pays. 
    "La menace des trafics doit s'arrêter(...) Cependant, ce qui
ressemble à  une série d'exécutions sommaires de présumés
consommateurs de drogue ou de petits barons de la drogue, trop
soudaine, concertée et prévisible, doit aussi s'arrêter", a
déclaré Edre Olalia, secrétaire général du syndicat national
populaire des avocats.   
   

(Manuel Mogato, Laura Martin pour le service français)
© 2016 Thomson Reuters. All rights reserved.
http://www.boursorama.com/actualites/ph … 569dae8d86

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#6 
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coluche homme
Psycho sénior
05 juillet 2016 à  10:16
cest caremment un genocide la ... l'onu devrai reagir

Les psychiatres, c’est très efficace. Moi, avant, je pissais au lit, j’avais honte. Je suis allé voir un psychiatre, je suis guéri. Maintenant, je pisse au lit, mais j’en suis fier.”

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Du côté de Marseille, on compte pas mal de morts liées au commerce de la drogue également... Il ne s'agit pas de condamnations à  mort sans jugement de la part du peuple, mais cela y ressemble un peu.

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#8 
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coluche homme
Psycho sénior
05 juillet 2016 à  10:34
encore un malade de plus qui dirige un pays ... cest la qu'on se rend compte qu'en france on est pas si mal loti

Les psychiatres, c’est très efficace. Moi, avant, je pissais au lit, j’avais honte. Je suis allé voir un psychiatre, je suis guéri. Maintenant, je pisse au lit, mais j’en suis fier.”

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Et dire Manny Pacquiao (un boxeur que j'adorai et l'idole des Philippin) s'est allié avec ce pourri... gerbe

/forum/uploads/images/1467/1467711320.jpg

Je savais qu'il faisait de la politique au Philippine entre ses combats (sénateur).

Mais il a rejoint le camp de Duterte, et évidemment vu la popularité de Pacquiao labas ça a du bien aider.

Pacquiao qui ensuite déclare que la peine de mort c'est normal vu que c'est dans la bible.

Bref lamentable l'un comme l'autre..

Lloigor
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Mister No a écrit

Du côté de Marseille, on compte pas mal de morts liées au commerce de la drogue également... Il ne s'agit pas de condamnations à  mort sans jugement de la part du peuple, mais cela y ressemble un peu.

Mafias et grossistes, surtout, je pense

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La loi de 70 les soumet à  une forme de jugement définitif, c'est que je voulais dire en tentant un rapprochement périlleux. big_smile

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#12 
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Mascarpone homme
Vieux clacos corse pas coulant
05 juillet 2016 à  13:17
Et pour ceux qui échapperaient à  l'exécution arbitraire, le Paradis les attend....big_smile
Et dire qu'en France, on dit les prisons surpeuplées......A côté de chez eux, ça semblerait presque une plaisanterie.....hmm


Système D dans les prisons surpeuplées des Philippines

Jamais les pénitenciers de l’archipel n’ont été aussi remplis, avec un taux d’occupation de 316%. Visite
de deux établissements proches de la capitale, dont l’un est le plus peuplé du pays avec 23 000 captifs.

«J’ai rejoint le gang pour avoir ma propre piaule, après un an à  récurer les toilettes.» Sous son tee-shirt de bagnard, Jimmy*, 48 ans, exhibe l’emblème du gang «Sigue-sigue Sputnik» tatoué dans son dos: un flamboyant vaisseau spatial, du nom d’un lointain groupe cyberpunk britannique. En récompense de son ralliement au gang, Jimmy bénéficie désormais d’un recoin attitré («kubol», abri en tagalog, la langue principale de l’archipel), près du dortoir qu’il partageait autrefois avec 800 prisonniers, à  la Quezo City Jail, dans la banlieue nord de Manille.

Avec presque 3500 détenus, soit plus de quatre fois sa capacité d’accueil, c’est l’une des prisons les plus surpeuplées des Philippines. Masque plaqué sur le visage pour se protéger des risques de transmission de tuberculose, Roselyn Carta, inspectrice en chef et l’une des rares femmes présentes dans cet univers d’hommes, a de la peine à  se frayer un chemin parmi la foule massée dehors, en quête de fraîcheur: «Le soir, certains couchent sur le terrain de basket-ball.»

«Urgence humanitaire»

Certains des bagnards se retrouvent avec moins de deux mètres carrés chacun, alors que la norme de construction locale requiert 4,7 m2. «La surpopulation carcérale est une question d’urgence humanitaire aux Philippines», scande Vincent Ballon, chargé de l’épineux dossier à  l’antenne philippine du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Rendre visite aux prisonniers fait partie des missions de l’organisation basée à  Genève. Les entretiens avec les prisonniers se déroulent sans témoin et restent confidentiels. «On exige d’avoir accès à  tous les détenus et ce de manière répétitive», explique Vincent Ballon.

En 2014, on dénombrait 120 000 détenus pour près de 100 millions d’habitants dans l’archipel. En 2015, la population carcérale est passée à  plus de 140 000 (140 pour 100 000 habitants, loin devant les Etats-Unis, champions avec 716 pour 100 000 habitants). Les prisons philippines sont les plus surpeuplées d’Asie et se classent cinquièmes à  l’échelle mondiale parmi les pays recensés par l’International centre for prison studies (ICPS), avec un taux d’occupation de 316%, là  où il s’élève à  116% en France, 96% en Suisse.
Pour remédier au problème de surpopulation mais aussi favoriser la réinsertion, les détenus sont encouragés à  participer aux activités les plus diverses: cours de morale dispensés par les organisations religieuses; ateliers manuels de réparation ou de peinture assurés par les détenus eux-mêmes en fonction de leurs compétences; chorale et même cours de danse. Reprise par 1500 prisonniers, la chorégraphie de Thriller d’un pénitencier de Cebu devenu attraction touristique dans le centre du pays, a enregistré 45 millions de vues en ligne.

Des crédits de «bonne conduite»

En plus d’un an, une cinquantaine de détenus ont bénéficié d’une remise de peine grâce à  un système crédits de jours. «A la prison de Quezon City, vous gagnez trois jours et demi si vous étudiez, deux si vous faites un petit boulot, un juste si vous vous tenez à  carreaux. Il est possible de cumuler jusqu’à  huit crédits par série hebdomadaire, soit plus que les sept jours de la semaine», détaille Roselyn Carta. L’impact sur la récidive reste néanmoins périlleux à  évaluer. Jusqu’ici, les crédits de «bonne conduite» sont comptabilisés sur le papier uniquement, avec des erreurs parfois. La compilation informatique, pour lequel le CICR a financé en partie l’achat d’ordinateurs, vient juste de démarrer.

«Le pire, c’est que seuls 10 à  20% des détenus sont ensuite effectivement reconnus coupables et condamnés aux Philippines», reprend Vincent Ballon. Philippin de 41 ans, Raymund Narag en sait quelque chose: durant presque sept ans, il a croupi dans cette même prison de Quezon City, pour un meurtre qu’il n’a même pas commis. «J’avais seulement 20 ans lors de mon incarcération, encore ignorant des choses de la vie», témoigne-t-il. Quelques jours avant la cérémonie de remise de diplôme, le brillant étudiant en droit est accusé du meurtre d’un camarade de promotion, avant d’être finalement blanchi et recouvrir la liberté en 2002. «Les assassins ont agi masqués. J’étais très populaire à  la fac. Quelqu’un a fini par lâcher mon nom, sans doute par jalousie», affirme Raymund Narag.

Malgré tout, l’ex-taulard décide de mettre à  profit sa détention de «manière productive»: il accepte un jour de rédiger la lettre d’un analphabète destinée à  sa famille, s’improvise ensuite écrivain public tandis que de plus en plus de détenus le sollicitent pour préparer leur défense. A sa sortie, c’est décidé: il veut consacrer le reste de sa vie aux prisons et accomplit un doctorat en administration pénitentiaire aux Etats-Unis, pour lequel il étudie les prisons du monde entier.

«En Occident, c’est l’incarcération totale qui prime: il s’agit de surveiller à  tout instant le moindre mouvement du détenu. Ce que n’ont pas forcément les moyens d’accomplir les pays en développement, où c’est davantage le système D, entre autogestion assurée par les détenus eux-mêmes en Amérique latine, ou la cogestion partagée avec les gangs comme ici aux Philippines. Pour moi, le meilleur modèle est la prison ouverte scandinave qui s’appuie sur la communauté, mais avec davantage de ressources. Mon pays lui, dépense seulement 50 pesos [1 franc] par individu par jour. A peine de quoi s’alimenter.»

Le choix radical de la cogestion

Comble de l’histoire, Raymund Narag conseille désormais son gouvernement pour réformer son système carcéral. Bénévolement, car la paie se fait attendre. «Mon épouse commence à  râler car nous aurons bientôt épuisé toutes nos économies», houspille l’ex-détenu, à  mi-temps professeur assistant dans une université américaine. Il se rend régulièrement à  New Bilibid, qui signifie «prison» en tagalog, situé à  Muntinlupa, un faubourg au sud de la capitale.

Avec plus de 23 000 prisonniers, il s’agit de loin de l’établissement le plus peuplé des Philippines, sur plus de 500 hectares. Réputé abriter les pires criminels, le pénitencier a fait un choix radical: celui de la cogestion par les 12 gangs régionaux, faute de ressources. A grand renfort de parapluies pour protéger du soleil, le visiteur est escorté par des détenus rémunérés au pourboire. «Nous servons d’intermédiaires entre le reste des détenus et l’administration qui nous charge de la sécurité», explique Mike*, condamné à  perpétuité pour meurtre, et commandant adjoint du gang Batang City Jail, représenté par un tatouage à  l’effigie d’un lapin rigolard. A demi-mot, il admet que les récalcitrants sont parfois victimes de règlements de compte.

A la prison de Quezon City, Roselyn Carta a développé sa propre technique pour contourner l’influence néfaste des gangs: «Ce sont les détenus homosexuels qui occupent les postes clés.» Les principaux intéressés ne semblent pas s’offusquer de cette discrimination positive à  l’embauche: «Nous sommes une centaine ici, la plupart non-membre d’un gang. On nous appelle les paperdolls [poupées en papier].»

Sucreries et DVD piratés

Dimanche, jour des retrouvailles familiales à  New Bilibid. En se baladant dans le quartier de haute sécurité où sont cantonnés ceux condamnés à  plus de 20 ans de réclusion, l’atmosphère ressemble à  celle d’une kermesse. En dehors des horaires de couvre-feu, les prisonniers peuvent aller et venir à  leur guise dans l’enceinte. Le commerce est également autorisé, et des stands bricolés proposent sucreries et DVD piratés. Sur la terrasse ombragée de la cantine, d’autres papotent avec leurs femmes venues passer la nuit, en guettant le moment où le dortoir sera enfin vide pour s’offrir un moment d’intimité.

Introduite au début des années 2000, cette mesure en particulier aurait permis de faire plonger le taux de criminalité dans la prison, relativement faible comparé à  la population de l’établissement: 22 tués en 2014 selon la direction, dont deux lors d’une émeute, deux autres victimes de coups de couteau, sans compter un médecin de l’administration abattu à  l’extérieur de l’enceinte.

En dehors de l’entrée, les gardes, une centaine en tout seulement, sont invisibles. Chez les barons de la drogue, des cellules sont de temps en temps transformées en hôtel de passe étoilé, avec climatisation, jacuzzi, barres de strip-tease, et même un studio d’enregistrement dans lequel un ex-escroc avait enregistré sa balade à  l’eau de rose. Le clip est visible sur YouTube. «C’est loin de représenter le sort de la majorité des détenus», clament les locataires de l’ancien couloir de la mort. Au-dessus de leur tête, ils pointent du doigt l’étage intermédiaire bringuebalant encombré par une enfilade de matelas poussiéreux. Ce sont les détenus qui l’ont eux-mêmes construit pour ne plus dormir par terre. Mais l’introduction de matériaux de construction est désormais interdite.

Il est question d’édifier un site encore plus grand à  quatre heures de route de la capitale. A terme, 27 000 criminels y seront transférés, soit l’une des plus grosses prisons au monde jamais construites.

* Les noms ont été changés.

https://www.letemps.ch/monde/2016/05/06 … hilippines

Dernière modification par Mascarpone (05 juillet 2016 à  13:20)


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Je savais qu'il faisait de la politique au Philippine entre ses combats

C'est pas vraiment nouveau dans les sports de combat. Aux premiers rangs se mêlent souvent mafieux et politiques pour ceux qui ne cumulent pas les vocations^^. C'est un peu cliché, mais terriblement vrai.

Dernière modification par Mister No (07 juillet 2016 à  16:37)


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#14 
taffeur
Nouveau membre
07 juillet 2016 à  17:10
Encore la meth qui continue ces ravages. Mais bon aux phillipine sur ce coup ça fait un peu "solution finale" !!!

"De toutes les superstitions, la plus dangeureuse n'est-elle pas celle de hair son prochain pour ces opinions?"  Traité sur la tolérance. Voltaire (extrait).

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Mais bon aux phillipine sur ce coup ça fait un peu "solution finale"

Pas ici quand l'accès aux seringues a été bloqué en pleine épidémie de sida hépatites ?
Retournons aux Philippines. En général, c'est comme cela que l'on change les réseaux de distribution quand on arrive au pouvoir dans certains coins du monde. Je n'imagine pas une once d'idéologie là  dedans, tant est si bien que l'on puisse associer la notion d'idée ou d'idéal dans de telles entreprises ou solutions.
Bref, faut pas se leurrer. Ce n'est pas pour lutter contre la meth, c'est pour implanter des nouveaux réseaux et déloger les anciens et certainement changer de fournisseur ou renégocier avec l'ancien.
Dans certaines démocraties, c'est la police et la justice qui gèrent les réseaux et les régulent. Qui donne des infos peut vendre.
http://www.lesinrocks.com/2016/06/news/ … dic-stups/
Dans d'autres pays, la chasse aux sorcières se fait armes aux point par la mort et le vide. Vide qui va vite se remplir, cette fois avec des partenaires affiliés au pouvoir.
Ceci n'est qu'un fantasme destiné à  nous leurrer :

https://www.youtube-nocookie.com/watch?v=Q9-gUPncwR8
 

Tu crois sincèrement que le gars qui dit comprendre le viol collectif d'une missionnaire car elle était bonne et qu'il serait même passé le premier en tant que Maire si il avait pu participer, se soucie du bien-être de ses concitoyens en appelant au meurtre ?
J'en doute fortement même si on dit que l'enfer est pavé de bonnes intentions. demon1

Dernière modification par Mister No (07 juillet 2016 à  17:59)


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Je sens que ce type risque de rester un moment au pouvoir. Je ne connais pas la constitution philippine mais elle risque de subir quelques changements...

Un bon p'tit dictateur en puissance. Barjot, violent, démagogue, et en plus riche comme Crésus...

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Ecoute, je ne le connaissais pas il y a de cela quelques jours, mais ça a l'air d'être un bon candidat. demon1
Il a déjà  fait du pied aux militaires, je crois que tu as raison pour la constitution. Elle va être vite mise à  l'amende.

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#18 
taffeur
Nouveau membre
07 juillet 2016 à  20:38
Si mister no ici aussi, mais j'avais compris que ce thread évoquait les phillipines.
Mais je pense qu'il n'y a pas d'echelle dans la méchanceté et l'horreur que peu engendrer un etre humain sur ces semblables.
France, Pakistan Canada partout les UD sont une cible facile pour beaucoup de gens qui ont besoin de ce sujet pour en elluder d'autres.

Enfin bref j'vois pas l'interert de comparer la souffrance d'une catégorie d'humain sur cette planete.

Amen

"De toutes les superstitions, la plus dangeureuse n'est-elle pas celle de hair son prochain pour ces opinions?"  Traité sur la tolérance. Voltaire (extrait).

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Je voulais simplement rappeler que l'enfer est aussi pavé de bonnes intentions chez nous.

Encore la meth qui continue ces ravages.

Je voulais aussi signifier que la meth n'est pas responsable de ces assassinats et de cette absence de justice.

Enfin bref j'vois pas l'interert de comparer la souffrance d'une catégorie d'humain sur cette planete.

Moi non plus d'autant plus que je ne compare pas la souffrance de catégories d'être humains. thinking Tu as du mal lire. Ce qui tue le plus dans le dossier, ce n'est pas la meth, c'est les solutions mises en place pour traiter le problème. Je ne compare pas, je relativise, je déplace le contexte.
Il se trouve que chez nous aussi, la solution trouvée finit par tuer les plus fragiles, c'est aussi légitimer la sentence de mort à  un moment donné que de refuser l'accès aux seringues ou l’ouverture de salles de conso. On sait même que cela sauve des vies et permet l'accès aux soins.
A Marseille, il y a peu, une gamine s'est ramassée une balle perdue et des dealers sont abattus régulièrement même si ce n'est pas vraiment comparable avec ce qui se passe aux Phillipines...

Amen

A la tienne ! (Ceci est son sang, élevé en futs de chêne) fume_une_joint

Dernière modification par Mister No (08 juillet 2016 à  14:54)


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#20 
taffeur
Nouveau membre
08 juillet 2016 à  15:16
J'ai sans doute lu trop vite et de tavaers je m'en excuse.

Le sang mini 12 ans d'age !

Dernière modification par taffeur (08 juillet 2016 à  15:16)


"De toutes les superstitions, la plus dangeureuse n'est-elle pas celle de hair son prochain pour ces opinions?"  Traité sur la tolérance. Voltaire (extrait).

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#21 
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Mascarpone homme
Vieux clacos corse pas coulant
09 juillet 2016 à  21:22
Offensive anti-drogue aux Philippines: 9 trafiquants présumés tués

Neuf personnes, soupçonnées de trafic de drogue, ont été tuées dans la nuit de vendredi à  samedi aux Philippines, où le président Rodrigo Duterte a engagé une lutte sans merci contre la drogue, multipliant les appels à  tuer les trafiquants. M. Duterte, élu le 9 mai, avait promis pendant sa campagne d’éradiquer la criminalité en six mois, en donnant carte blanche aux forces de sécurité pour tirer afin de tuer. Ce «permis de tuer» a suscité l’inquiétude des organisations de défense des droits de l’homme qui craignent des exécutions extrajudiciaires de masse.

Samedi à  l’aube, les forces de l’ordre ont lancé une opération dans la ville de Matalam, à  environ 900 km au sud de Manille, au cours de laquelle huit «personnalités de la drogue», dont une femme, ont été tuées, a déclaré à  la presse un porte-parole de la police régionale, Romeo Galgo. A Manille, la police a par ailleurs découvert le corps d’un homme, dont le cadavre était recouvert d’un carton portant l’inscription «je suis un dealer».

http://www.lesoir.be/1262118/article/ac … sumes-tues

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Je crois que si ont commencent à  comptabiliser les victimes va falloir un tableur excel.
Meurtres de masses institutionnalisés...

J'imagine aussi que certains vont régler leurs différends non liés à  la drogue avec la petite pancarte "je suis un dealer"
Le mec a remis au gout du jour le permis de tuer pour tous, et des homicides violents en plus.

Consterné.

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C'est dingue, il avait déjà  l'air barjo de parler des "méchants drogués" et des femmes qu'il voulait violer en public, comme ça à  la télé, quand ils en parlaient brièvement dans les JT. Mais là  c'est du grand nawak, il est complètement malade, et dire qu'il a été élu... c'est juste de la folie. J'espère que ça prendra fin le plus vite possible.

Si, la terre est ronde, c'est ce qu'on m'a dit !!

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ww.rfi.fr/asie-pacifique/20160714-philippines-pres-200-trafiquants-toxicomanes-drogue

Aux Philippines, 192 personnes ont été tuées en deux mois dans le cadre de la lutte contre la drogue. Elu le 9 mai dernier, le président Rodrigo Duterte avait lancé plusieurs appels à  tuer les trafiquants et les drogués. Il semble donc avoir été entendu.

Entre le 10 mai et le 10 juillet, quelque 192 trafiquants et toxicomanes ont été tués aux Philippines, indique la police. Le porte-parole du président parle d’« un succès ». Depuis début juillet, 1 800 personnes ont été arrêtées, 48 000 perquisitions ont été menées, et près de 6 000 dealers et 60 000 toxicomanes se sont rendus à  la police de crainte d'être tués, complète le centre philippin du journalisme d’investigation (lien en anglais).

Le représentant du gouvernement pour les affaires juridiques a expliqué que ces meurtres étaient justifiés par la résistance des criminels lors de leur arrestation. « A mes yeux, ce n’est pas assez », a ajouté Jose Calida, invitant la police à  tuer davantage. Mais la police n'est pas seule à  agir, des milices multiplient aussi les descentes. Des corps ont été retrouvés avec des pancartes indiquant « je suis un drogué » ou « je suis un trafiquant ».

Des voix s'élèvent pour dénoncer une légalisation des exécutions sommaires et le risque d'un embrasement de la violence. La sénatrice d'opposition Leila de Lima a demandé une enquête parlementaire.

Alors que les Philippines ont un des taux les plus élevés au monde de consommation de méthamphétamines et sont une plaque tournante du trafic de drogue, certains soulignent que, pour éradiquer le trafic, il vaudrait mieux s'attaquer aux laboratoires des barons de la drogue, souvent d'origine étrangère, qui semblent opérer en toute impunité."

la barbarie commence souvent par s exercer sur les populations les plus problématiques aux yeux des gouvernements ; comme il est dit ici , les labos étrangers produisent en toute impunité, mais pour faire croire qu il lutte contre la drogue, ce président à  opter pour le meurtre , appelant même la population à  se retourner contre ses propres membres....

l angoisse est le vertige de la liberté

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Des voix s'élèvent pour dénoncer une légalisation des exécutions sommaires et le risque d'un embrasement de la violence.

Il semblerait que c'est déjà  embrasé, la situation à  l'air beaucoup plus critique que ce que je pensais... Concrètement qui, ou quel organisme plutôt, peu arrêter ce fou furieux ?
Parce que c'est tout ce qu'il y a de plus immoral et illégal ce qu'il est en train de faire subir aux gens, qu'il soient martyrs ou bourreaux. Et le meurtre c'est pas illégal ? L'appel au meurtre ? Je me demande ce que fabrique l'instrument judiciaire.

Dernière modification par MydriHaze (16 juillet 2016 à  15:29)


Si, la terre est ronde, c'est ce qu'on m'a dit !!

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#26 
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Mascarpone homme
Vieux clacos corse pas coulant
23 juillet 2016 à  09:51
De mieux en mieux....



Idi Amin Dada pour modèle

Duterte n’est pas homme à  craindre les reproches, ni les critiques, lui qui a promis l’exécution de «dizaines de milliers de criminels» pendant sa présidence. «Je partirai à  la retraite avec la réputation d’Idi Amin Dada», a-t-il revendiqué dimanche. Non sans provocation et sans redouter la comparaison avec l’un des plus sanguinaires dictateurs africains, en l’occurrence ougandais, dont le régime causa la mort de 300 000 personnes dans les années 70.

Début juin, Duterte avait appelé les Philippins à  abattre des trafiquants de drogue. «Appelez-nous ou appelez la police, sinon faites-le vous-même si vous avez une arme, vous avez mon soutien.» Il est même allé jusqu’à  promettre des primes de plusieurs milliers de pesos par délinquant exécuté.

Comme si le message n’avait pas été assez entendu, le nouveau Solicitor General, un juriste qui représente officiellement le gouvernement, est sorti du bois le 11 juillet en demandant aux forces de police de tuer davantage. «A mes yeux, ce n’est pas assez», a dit Jose Calida, un proche de Duterte et combattant acharné de la lutte anticorruption. «Combien y a-t-il de personnes dépendantes à  la drogue et de trafiquants aux Philippines ? Nos villages sont quasiment saturés.» Le juriste-justicier «s’est posé en défenseur de la police» et l’a «encouragée» à  «ne pas avoir peur des enquêtes parlementaires».

Explosion nucléaire de violence

Des élus, la conférence des évêques, des militants, des juristes, aux Philippines comme à  l’étranger, pointent déjà  les inquiétantes dérives de la présidence Duterte. Ils accusent le président d’avoir «engendré une explosion nucléaire de violence qui dégénère de manière incontrôlable et créé une nation sans juges», selon les mots de Jose Manuel Diokno, avocat des droits de l’homme.

Cette inédite chasse aux sorcières révolutionne le pays et produirait des résultats étonnants. Redoutant de faire les frais d’exécutions aveugles, quelque 72 000 personnes, trafiquants et consommateurs de stupéfiants, se sont rendues à  la police à  travers tout le pays où près de 1,8 million de personnes seraient dépendantes à  la drogue selon des estimations de l’Agence de lutte antidrogue des Philippines. Des démissions et des licenciements se multiplient dans les rangs de la police, de la fonction publique.

Une liste de proscrits a été établie par l’administration présidentielle, à  en croire Martin Andanar, un ancien présentateur de télévision reconverti dans la communication de l’équipe de Duterte. On y trouverait les noms des trafiquants, des cartels de la drogue et de leurs protecteurs. Andanar s’est dit «peiné» d’y avoir vu autant de personnes illustres, confiait-il récemment.

Show devant les caméras

Duterte est allé jusqu’à  citer le nom de grands barons de la drogue. Et s’est même offert le luxe d’en rencontrer un présumé devant les caméras de télévision. On l’a vu ainsi sermonner Peter Lim, un homme d’affaires de Cebu, suspecté par la présidence d’être un membre actif d’une triade. «Je vous conseille vivement de vous soumettre à  l’enquête» du Bureau national d’investigation, a dit Duterte à  un Peter Lim dans ses petits souliers, qui a nié les accusations et s’est dit «propre à  500%».

Duterte envisage également de frapper à  la porte de la Chine pour lui demander des comptes sur les activités illégales de ressortissants chinois. Dans sa volonté d’affichage, sinon de provocation, l’administration Duterte envisage d’aller plus loin. Dans les prochaines semaines, elle va installer aux abords du palais Malacanang un grand panneau compilant le nombre de délinquants et de criminels arrêtés, tués et poursuivis par les autorités. «Il tient ses promesses et c’est ça qui est inquiétant, juge David Camroux, professeur associé au Centre d’étude des relations internationales (Ceri). Rien ne l’arrête. Mais il risque de se mettre à  dos pour de bon l’église, de provoquer une réaction de l’armée et des officiers réformistes, de la justice et du Congrès. Le soutien populaire dont il bénéficie pour l’instant pourrait s’étioler.»

Le président pourrait faire face à  une procédure de destitution. C’est peut-être pour cette raison que le shérif Duterte veut aller vite. Il s’est donné six mois pour éradiquer les trafics de drogue. Le compte à  rebours risque d’être macabre.

Arnaud Vaulerin   

http://www.liberation.fr/planete/2016/0 … es_1467117

Qui pète plus haut que son cul, fini par se chier dessus!
Le pire con, c'est le vieux con, car on ne peut rien contre l'expérience!
Ce qui est bien chez les félés, c'est que de temps en temps ils lais

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hollande s est il prononcé sur cette politique? et l UE ?

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#28 
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PSYCHOCRACK
la poupé qui se tue
06 août 2016 à  10:59
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20 … pines.html

EN IMAGES. Cette photo raconte l'horreur de la guerre contre la drogue aux Philippines
http://referentiel.nouvelobs.com/file/15394826-en-images-cette-photo-raconte-l-horreur-de-la-guerre-contre-la-drogue-aux-philippines.jpg

Michael Siaron est devenu le symbole de la guerre du président Rodrigo Duterte contre la drogue. Ce chauffeur de cyclopousse, toxicomane, a été abattu en pleine rue à  Manille. De telles exécutions sommaires y sont devenues la norme.




Une jeune femme en sanglots serre le corps sans vie de son compagnon contre elle. La scène se déroule en pleine rue, dans la nuit du 15 juillet 2016. L'homme vient d'être abattu par des motards non identifiés, qui se sont ensuite perdu dans les dédales de la capitale des Philippines, Manille.

A côté de lui, ses tueurs ont laissé une pancarte. "Pusher Ako", "Je suis un dealer", est écrit dessus. Impossible de savoir si Michael Siaron l'était réellement - si tant est que cela change quelque chose. Jennilyn Olayres, qui le tient dans ses bras, a en tout cas balayé cette idée, à  l'instar de la famille du jeune homme qui a toutefois reconnu sa toxicomanie.


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Une jeune femme en sanglots serre le corps sans vie de son compagnon contre elle. La scène se déroule en pleine rue, dans la nuit du 15 juillet 2016. L'homme vient d'être abattu par des motards non identifiés, qui se sont ensuite perdu dans les dédales de la capitale des Philippines, Manille.

Michael Siaron a été abattu en pleine rue à  Manille (Noel Celis/AFP).

A côté de lui, ses tueurs ont laissé une pancarte. "Pusher Ako", "Je suis un dealer", est écrit dessus. Impossible de savoir si Michael Siaron l'était réellement - si tant est que cela change quelque chose. Jennilyn Olayres, qui le tient dans ses bras, a en tout cas balayé cette idée, à  l'instar de la famille du jeune homme qui a toutefois reconnu sa toxicomanie.

A côté du corps de Michael Siaron, ses tueurs ont jeté une pancarte l'accusant d'être un dealer (Noel Celis/AFP).
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A voir le domicile qu'il partageait avec Jennilyn, un taudis de bric et de broc en équilibre au-dessus d'un égout à  ciel ouvert, rien ne laisse en effet présager que le conducteur de cyclopousse de 30 ans avait un second emploi. Comme 16 millions de Philippins, Michael Siaron avait voté pour Rodrigo Duterte.
Pour Duterte, "c'est très théâtral"

Michael Siaron et Jennilyn Olayres sont devenus bien malgré eux les symboles de la guerre sale que mène le président Rodrigo Duterte contre le trafic de drogue qui gangrène son pays. Cette photo a ainsi fait la une de nombreux journaux philippins, jusqu'à  entraîner une réaction du président. Fidèle à  lui-même, il n'a pas particulièrement fait preuve d'empathie.
"Si vous ne voulez pas mourir et être blessé, ne placez pas vos espoirs entre les mains des prêtres et des groupes de défense des droits de l'Homme. Ils ne peuvent pas arrêter la mort. Si vous le faites, vous finirez vautrés par terre et en photographie dans un journal comme la Vierge Marie berçant le corps mort de Jésus Christ. Oh, c'est très théâtral."

Une telle réaction ne surprend pas vraiment de la part de l'ancien maire de Davao. Dès sa campagne, il s'était donné pour mission de mettre fin au trafic de drogue en tuant tous les "fils de pute" y prenant part, des dealers des rues aux chefs des cartels, en passant aussi par les consommateurs, dont Michael Siaron faisait visiblement partie. Et le président philippin s'évertue à  appliquer son programme à  la lettre.
Une explosion de violence

Selon ABS-CBN, la principale chaîne du pays, ce sont 603 personnes qui ont été abattues depuis le 10 mai, 211 d'entre elles par des tireurs n'appartenant pas aux forces de l'ordre. Ces chiffres dignes d'un pays en guerre civile, proviennent bien d'une supposée démocratie : les Philippines. Le président Duterte ne s'inquiète pas outre mesure de cette accumulation de morts. Bien au contraire, il s'en félicite.
"Doublez vos efforts, triplez-les si besoin est. Nous ne nous arrêterons pas avant que le dernier baron de la drogue, le dernier financier et le dernier dealer ne se soit rendu ou soit derrière les barreaux - ou six pieds sous terre, si c'est ce qu'ils souhaitent", a-t-il ainsi déclaré dans un discours à  la nation, le 25 juillet.

Depuis son élection, le 10 mai 2016, et encore plus depuis sa prise de fonction, le 30 juin, le "grand nettoyage" se poursuit. Celui que l'on appelait le "Donald Trump d'Asie" en campagne a aisément supplanté son homologue américain pour se faire sa place au panthéon du populisme.

10 sorties du président philippin Duterte qui font de Trump un enfant de chœur

Promettant de "mettre fin à  la criminalité et au trafic de drogue en six mois", il n'a fait qu'inciter la police et la population à  exécuter directement toute personne suspectée d'être en lien avec le trafic de drogue, de la rue aux postes les plus hauts placés. Dès le 4 juin, alors qu'il n'était pas encore en fonction, il exhortait déjà  les foules dans un discours télévisé :
"Sentez-vous libre de nous appeler, nous la police, ou de le faire [tuer un criminel] vous-mêmes si vous êtes armés… vous avez mon soutien."

L'explosion de violence qui a suivi n'a pas découragé le président, qui a continué, une fois au pouvoir, à  pousser la police et la population à  tirer à  vue sur ceux qui "détruisent [leurs] enfants". Cookie Diokno, secrétaire générale de l'ONG Free Legal Assistance Group, confiait à  CNN que ce nombre de morts n'avait pas été atteint depuis la sombre période de la fin d'année 1972, durant laquelle la loi martiale avait été instaurée.
Perte de contrôle

Si les chiffres diffèrent selon les médias, ils restent frappants : la "kill list" du "Philippine Daily Inquirer", considérée comme une des plus précises, détaille l'identité et les circonstances du décès des victimes de la guerre que mène Duterte. 

Dernièrement, la police est allée un cran plus loin en s'attaquant pour la première fois à  des responsables politiques. Un maire, Rolando Espinosa, et son fils Kerwin, soupçonné d'être impliqué dans le trafic de drogue, ont été sommés de se rendre. S'ils ne coopéraient pas, ils risquaient de se "faire abattre à  vue". Espinosa s'est finalement rendu mardi 2 août (tout en disant "craindre pour sa sécurité" après les menaces du président), mais ce n'est pas le cas de son fils, ni des gardes du corps du maire : le lendemain, six d'entre eux ont été tués par la police, qui a expliqué avoir répondu à  des tirs.

Selon le gouvernement, il existe "une possibilité" que des justiciers auto-proclamés ou que des gangs tirent profit du chaos ambiant, en réglant leurs comptes sur la place publique. Cette escalade de la violence ne semble pas effrayer l'exécutif, qui a à  plusieurs reprises expliqué sa détermination à  aller jusqu'au bout. Pas gêné par les différentes condamnations des Nations unies ou d'anciens ministres, Duterte répète inlassablement son discours : "Pour stopper le problème, je dois leur bloquer le marché. D'abord, je dois exterminer l’appareil."
Jusqu'où ira-t-on ?

Alors que la violence et la peur gagnent de plus en plus la population, notamment dans les quartiers défavorisés, plus de 100.000 personnes, consommateurs et (petits) trafiquants confondus, se sont rendus aux autorités. Tous ne finissent pas derrière les barreaux, comme l'avait promis Duterte. Les prisons, déjà  surpeuplées, ont dû faire face à  un flot continu de détenus depuis l'arrivée au pouvoir de l'ancien avocat.

Certains Philippins ont donc été remis en liberté après s'être livré aux autorités. Mais leur reddition n'empêche pas la police ou d'autres civils de les tuer quelques jours plus tard. Rodrigo Duterte l'avait prédit, une fois qu'il serait président, ça allait "saigner". La question est de savoir jusqu'où le président philippin sera prêt à  aller, alors qu'il a expliqué le 4 août vouloir désormais s'attaquer autant aux "oligarques" (des hommes d'affaires qu'il accuse de collusion avec les élites politiques) qu'aux criminels.

Martin Lavielle

"sometime i scared myself!"
"tu peu mettre un slip vert si tu veux à condition qu'il soit noir!"
"ont chourave des verres sur l'parking, ricard jacking" mc circullaire

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le journaliste ecrit "10 sorties du président philippin Duterte qui font de Trump un enfant de chœur" il va un peu vite en besogne! trump un enfant de coeur? attendons qu il prenne le pouvoir (et lui il va pas regner sur un pays mais sur la terre entiere en determinant les guerres à  faire pour leur propre expension et richesse)

l angoisse est le vertige de la liberté

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#30 
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Snoop' femme
Modératrice à  la retraite
06 août 2016 à  13:32
Ce mec est un fou y'a pas d'autres mots !

c'est terrifiant de voir comment on peux dire et faire des choses aussi immondes en restant en toute impunité ! Ca me dépasse.....et me fait fremir pour tous les UDs Phillipins qu'on traque et abat sans autre forme de procès......

le pire, c'est que les autres pays (l' ONU a été cité, pourquoi rien ne bouge ?) font mine de ne rien voir et detournent les yeux d'un genocide en cours (en même temps, c'est un peu leur politique, d'arriver "apres", pour dénoncer et se faire bon protecteur devant les médias internationaux)

l'extremisme suinte par tous les pores de la peau de la planète, on est encerclés.....

Born by accident, Bastard by choice, just...Bad seed...

"Si chaque personne savait ce que les uns disaient sur les autres, il n'y aurait pas deux amis au monde"

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