Prete pour le CSAPA ?

#1 
fan ny p femme
Nouveau membre France
29 janvier 2018 à  20:48
Bonsoir,

Nouvelle venue ici, j'ai parcouru les discussions ; je vais essayer de faire un topo rapide de mon cas : 47 ans, et pas loin de 15 ans de codéine... Au début pour des crises de migraines que rien d'autre ne soulageait (je prenais du Prontalgine !) puis dafalgan codéiné, tous les jours, la dose maximale prescrite et puis tous les jours un peu plus, et encore un peu plus... J'ai tenté 1000 fois d'arrêter et j'ai rechuté 1000 fois.. je suis passé au codoliprane depuis plusieurs années sur prescription de mon généraliste (je prends aussi Séroplex 10mg), j'en prends entre 8 (quand tout va bien) et 12 par jours ; j'ai tenté la réduction progressive sans succés, ça marche 2 jours et je retombe aussi sec dedans. J'ai suivi une psychothérapie (arrêtée il y a 2 ans) qui m'a fait du bien, m'a aidé à comprendre un peu les choses. Bon mais je vois bien que je ne m'en sors pas, de plus j'ai déménagé à 400 kms de mon médecin généraliste (qui accepte pour l'instant de m'envoyer par mail mon renouvellement d'ordonnance c'est super mais ça ne fait qu'entretenir mon addiction, en plus évidemment il me le prescrit pour 6 comprimés par jour donc je me retrouve invariablement à court) mais je suis fatiguée de tout ça. Je tournicote depuis plusieurs jours autour de l'idée de prendre rdv auprès d'un addictologue du Csapa...mais j'ai peur ! j'ai tellement honte ! et encore une fois j'ai peur, de tout, du regard, de ce qu'on va me dire, de ce qu'on va me proposer (rien ??), de la douleur, du manque, de l'angoisse... j'ai même peur de l'accueil qu'on va me faire au téléphone (et si la personne qui décroche était malaimable ?)  Merci de m'avoir lue, la solitude pèse lourd, très lourd..

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#2 
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neo homme
Nouveau Psycho France
29 janvier 2018 à  22:36
Salut Fanny.
Bienvenue (si j ose dire). Bon...tu aurais vu ma gueule quand je suis allé au centre le 1er jour..j etais terrorisé ( j ai 43 ans, et 20 ans de codeines, je suis sous tso depuis 6 mois).
Donc j etais terrorisé, et je me suis rendu compte que j etais.entouré de gens plutot bienveillant. Surtout ne te juge pas. Personne ne le fait.. ton probleme est assez douloureux pour en rajouter.
C est pas facile, mais c est faisable. Parle de ton addiction sans honte, tu n as tué personne, tu n as pas a te sentir mal pour ca....vraiment. on est beaucoup dans ton cas. Des gens "lambda", je pourrais etre ton collegue de travail (et le contraire wink.
Bref on te proposera peut etre un traitement de substitution, si tu le desires. Tu peux essayer aussi la diminution (perso je n y crois pas, j ai essayé aussi plusieurs fois..au bout du compte on se fait plus de mal qu autre chose). Moi je suis sous bupré. Et ca fonctionne assez bien.
Donc courage. Va au centre, le plus cool possible. Hesite pas a causer par MP si t en as besoin. C est un cap pas facile a passer mais c est loin d etre impossible. Et si c est pas le moment c est pas grave. Je pense qu essayer c est bien, t as rien a perdre
Courage !!! Ca va lfaire..!

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Bonjour Fan,

Comme dit Néo, moi aussi j'étais totalement paumée à ma 1ère visite en CSAPA fin juillet. A cette date, la plupart étaient fermés et j'ai été à l'un des seuls centre ouvert toute l'année et recevant pour la 1ère fois sans rendez-vous...mais il est adossé à un hôpital psychiatrique très connu et ça m'a fichu une trouille d'enfer, même si l'entrée ne se fait pas par l'hôpital.

En fait, j'y ai été super bien accueillie par un infirmier qui m'a posé des question pour ouvrir le dossier et j'ai eu la chance de tomber sur une addicto de permanence absolument géniale avec laquelle ça a matché dès le 1er rendez-vous.

Comme j'avais entamé une modération de ma consommation de codoliprane toute seule depuis plus d'un an à la vitesse d'une tortue asthmatique (je pense que c'est la clé d'un sevrage dégressif quand on le débute dans son coin, il faut retirer cachet par cachet en prenant tout le temps nécessaire sans se dire par exemple tous les 15 jours parce que c'est marqué sur le net. Non, il faut faire comme si de rien n'était et hop, au moment propice, retirer un cachou, même si c'est au bout d'un mois). J'étais ainsi passée de 24 à 10 cachets en plus de 15 mois, c'est dire la vitesse...

Quand j'ai vu l'addicto, ça devenait bien trop dur toute seule et le changement de règlementation a fini de me convaincre qu'il était temps. J'ai continué mon sevrage dégressif avec l'addicto parce que cela me correspondait et que mon foie n'étais pas en ruine. Ensemble on a fini ce sevrage le 25/12/2017 lorsque j'ai décidé de passer de 2 à zéro car j'en avais marre.

Ce long sevrage dégressif m'a permis de me libérer de l'emprise de la codéine par lambeaux et en même temps faire avancer ma réflexion sur les motifs profond de mon addiction pour ne pas replonger. Néo reproche la souffrance inutile du sevrage dégressif. Je ne suis pas maso mais pour moi cette souffrance modérée et très relative a aussi été un moteur pour extirper de ce foutu cerveau de ce désir de codéine.

Ah, très important. Comme l'addicto est un psychiatre, il va être capable, s'il est curieux, de s'intéresser à toi et aux raisons de ton addiction. Moi, le médecin m'a dit: "vous gérez la codéine, je m'occupe de vos angoisses" et ça a été le cas. Jamais elle ne m'a fait de commentaire sur ma vitesse de réduction et elle a tenu parole, puisqu'elle a diagnostiqué un trouble anxieux généralisé (TAG) expliquant mes angoisses et une partie de mon addiction. Elle a pris en charge ce trouble et en prenant un antidépresseur, mon envie de codéine est partie. J'ai donc géré à la fin du sevrage le seul manque physique très léger à chaque retrait (pour être franche, j'ai souffert d'un truc qui est lié au sevrage d'opiacés mais qui peut se produire aussi sous TSO et qui est très rare donc je n'insiste pas trop. il s'agit d'impatiences nocturnes très sévères dans les jambes car se produisant chaque nuit pendant 5 à 6 heures. Bien sur, en crise, impossible de dormir. Je prends du lyrica et ce problème s'est résorbé. J'ai pu finir mon sevrage sans être parasitée).

Je suis désormais dans la gestion de l'après codéine et je continue à voir mon addicto tous les 15 jours. Je progresse dans ma réflexion et sans me dire que ça y est j'ai définitivement gagné, je n'ai jamais été aussi libre depuis 10 ans. Je vais être encore suivie environ un an et cela me soulage de le savoir. Je vais arrêter doucement le lyrica pour voir si mes impatiences ont disparu et d'ici un an on verra si le TAG à l'origine de mon addiction est parti, sinon, comme me dit l'addicto, je prendrai un antidépresseur plus longtemps comme si j'avais de la tension. Je ne fais pas partie de ces personnes qui voient le mal absolu dans un AD car contrairement à la codéine, il a fait disparaitre mes angoisses alors que la codéine les mettaient juste sous couvercle en laissant déborder la soupe trop souvent.

Voilà, Néo et moi, nous t'avons présenté les 2 suivis les plus utilisés en CSAPA. Il y en a d'autres plus rarement prescris  mais après t'avoir écouté, le médecin te proposeras quelques chose d'adapté à ta situation. Il est important que tu adhères à la solution proposée donc n'hésites pas à poser des questions.

Tiens nous au courant et courage, fonce sans la moindre culpabilité sur ton addiction. C'est à toi que tu as fait mal pas à la société!.

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#4 
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neo homme
Nouveau Psycho France
30 janvier 2018 à  12:35
Tres bien resumé. Perso j etais incapable de diminuer...j aimais trop ca. Moi aussi je suis un "angoissé" , mon addicto veut aussi me mettre sous anxyolitique/AD mais je refuse, preferant la meditation, essayer de prendre du recul, mais pourquoi pas plus tard. Apres tout j etais completement fermé a la bupré et il s avere que ca fonctionne pas mal.
Je me suis mal exprimé car  lorsque je parlais de souffrance dans le sevrage c etait surtout pour parler de ceux qui s engage dans un.sevrage sec. Je ne critique evidemment pas, chacun son truc, c est juste pas le mien.
Par contre c est clair que la diminution ne fonctionne pas sur moi et entrainait constemment des rechutes, ce qui est pas mal demotivant et usant a long terme.
Une fois de plus chacun reagis differement, c est pour ca que l  addiction est un.truc.sacrement complexe.

Dernière modification par neo (30 janvier 2018 à  12:39)


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#5 
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Zazou2A homme
Psycho modo / RDR dreamer France
30 janvier 2018 à  13:01
Salut lila24, puis je me permettre de te demander le nom de ton csapa ?
Rien ne L interdit hein C est pas ce genre de plan dont on parle ^^

Zaz

Dans un monde qui va si mal, ce serait de ne rien prendre que d être malade..

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#6 
fan ny p femme
Nouveau membre France
30 janvier 2018 à  13:14
HOoo comme je vous remercie de vos réponses ! j'ai tellement besoin d'être rassurée.. et vos messages sont plein de bienveillance. J'ai tenté tellement de fois le sevrage dégressif sans succés qu'il me semble que ce n'est pas pour moi.. je me dirige lentement dans ma tête vers un TSO, alors qu'il y a qq années c'était hors de question. Je crois que j'ai épuisé mes ressources, je ressors trop découragée de ces sevrages, pourtant je prenais mon temps (en fait j'ai tout essayé : le sevrage sec ça a été vite vu) Je pense que je vais appeler le csapa cet après midi.. encore un grand merci à vous tous.

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Coucou Fan ny p

Je ne sais pas si tu en as encore besoin mais je t'apporte également mon témoignage. Âgée de 42 ans, j'étais accro au codoliprane durant 10 ans. Sans médecin, l'arrêté de juillet 2017 a fait basculer ma vie. Le sevrage sec a été abominable et par la suite l'obsession de la codeine encore pire. J'ai été contrainte d'aller en CSAPA car je ne pouvais plus supporter ça. J'ai été tres bien accueillie, avec bcp de bienveillance. Comme toi, j'avais terriblement honte : une mère de famille accro au codoliprane !!! Depuis, j'ai entamé une thérapie et un suivi médical. Après moultes péripéties ( un peu longues à raconter) je suis actuellement sous AD ( je ne vois pas bcp d'effets dans mon cas ; je viens d'ailleurs d'en changer) et j'ai 300mg de tramadol par jour. Pour moi, l'amour des opiacées n'a toujours pas disparu ( et ne disparaîtra peut-être jamais) mais le tramadol apaise mon appétence... pour l'instant. Après, quand je me sentirai prête, ce sera baisse dégressive ou TSO ou ???

En tout état de cause, grâce à PA et au CSAPA, je ne suis plus au fond du trou, j'arrive à survivre tongue

Tiens nous au courant et bonne journée.

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Salut :)
Comme l'ont souligné les autres, il ne faut pas que tu hésites une seconde. Dans un CSAPA, les soignants sont formés aux addictions, et avec la connaissance vient également la compréhension. Ce serait très étonnant que tu sois jugée pour tes consommations.

Passer la porte d'un CSAPA m'a permis d'obtenir un sevrage dégressif à mon rythme personnel, sans qu'on me force la main ou m'impose un TSO. Je pensais que ce serait impossible en raison de ma consommation élevée (34 comprimés de 19.5mg par jour), souvent dans ce genre de structure, les médecins qui t'accompagnerons auront moins peur de "prendre des risques" pour te soutenir.

Personnellement, c'est un soutien inestimable vue la situation actuelle. N'hésites pas !

Foutu citron.

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#9 
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neo homme
Nouveau Psycho France
30 janvier 2018 à  14:22
Je rajoute que tu as eu de la chance cher Chat. Car pour moi ca a ete bupré direct :)

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Pour Zazou, c'est celui de Sainte Anne à Paris (d'où l'énorme angoisse à l'idée d'aller là bas car j'associais cet hôpital à des pathologies psychiatrique lourde, mais en fait on entre par l'extérieur et de  toute façon c'était l'une de mes angoisses qui me poussais à une telle peur). Si tu es sur Paris, tu peux t'y rendre la 1ère fois sans rendez vous du lundi au vendredi avant 10 heures et tu verras un addicto dans la foulée.

Pour le chat d'Alice (plus facile à écrire), je suis contente de savoir que tu as pu bénéficier d'un sevrage dégressif et sur ce point, je reconnais que pour les addicto qui le font, le rythme importe peu. A un moment donné, j'ai mis 40 jours pour réduire d'un cachet à cause de mes foutues impatiences nocturnes (avant qu'elles soient soignées) et jamais l'addicto ne m'a fait la moindre remarque. Elle m'avait d'ailleurs parlé de paliers de stagnation dont je ne devais pas avoir peur. Savoir qu'on peut prendre son temps sans être mis sous pression par son médecin c'est tellement bon qu'à l'époque j'en aurai pleuré.

Pour Fan, quand j'ai franchis la porte du CSAPA, j'aurai tout accepté, même le TSO qui me faisais si peur, je ne savais d'ailleurs par pourquoi à l'époque, j'étais juste terrorisée par la buprénorphine parce que dans mon métier j'avais côtoyé des abus concernant ce médicament. En réalité, j'ai fini par comprendre que c'était une méthode efficace pour sortir de l'addiction, il ne faut pas en avoir peur. D'ailleurs, mon médecin m'avais prévenue que si le sevrage dégressif devenait trop dur on passerait au TSO et je l'avais accepté.

Donc fonce sans peur et donne nous des nouvelles.

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#11 
fan ny p femme
Nouveau membre France
30 janvier 2018 à  18:06
Vos sympathiques messages m'ont donné la force d'appeler le csapa cet après midi, j'ai rendez vous lundi prochain...
Un grand merci pour vos encouragements et le partage de vos expériences

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#12 
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Anonyme95 femme
Psycho junior France
30 janvier 2018 à  20:39
super

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#13 
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neo homme
Nouveau Psycho France
30 janvier 2018 à  21:07
Plein de good vibes. Ca va bien se passer..!

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#14 
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Zazou2A homme
Psycho modo / RDR dreamer France
31 janvier 2018 à  00:22
Merci pour la reponse ! Je demandais parce que moi aussi j'ai changer de csapa pour un csapa hospitalier, accolé a un HP tres connu maìs à Rennes, et c'est vrai que j'ai trouver Lequipe vmt bcp bcp Mieu que le premier que j'ai fréquentée plusieurs années avant, avant de repasser à la médecine de ville pour TSO oxycontin LP, mtn Cest suboxone !

J'ai teste tout les TSO officiel ou non, et jSpr que tu trouvera Celui qui te convient et que tout ira pour le Mieu!

drogue-peace

Zaz

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#15 
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neo homme
Nouveau Psycho France
31 janvier 2018 à  08:43
Tu vas a l envol Zazou?

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#16 
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Serge30003 homme
Nouveau Psycho France
31 janvier 2018 à  10:14
Bonjour fan ny p !

Visiblement tu es sur la région parisienne, compte tenu du CSAPA que tu as choisi.
Je souhaite que tout se passe bien - et il n'y a pas de raison que ca ne soit pas le cas !

Mais si pour x ou y raison tu n'accroches pas avec le médecin, ce qui peut toujours arriver, saches que tu es libre d'essayer d'autres CSAPA. Pour ma part je suis suivi par celui de Villeneuve-La-Garenne, et j'en suis extrêmement content. Ca n'a pas été facile de passer la porte, à 48 ans, mais tout le monde sur place est extrêmement bienveillant et professionnel.

Dans l'attente de te lire,

Serge

" Donner de l'amour et garder la Foi " (c) Psy

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Coucou,

Génial, fonce, on est derrière toi et tu vois il y a plein de centres et autant de personnes qui ont trouvé des solutions et comme Serge l'a dit (au passage cela fait plaisir d'avoir de tes nouvelles et de savoir que ton suivi te conviens).

Si effectivement tu es en Région Parisienne, il y a plein de CSAPA donc si ton contact avec l'addicto ne passe pas, tu pourras changer de centre, la liste est longue.

C'est vrai que le feeling avec son addicto est essentiel car que l'on fasse un TSO, un sevrage dégressif ou autre chose, il ne s'agit pas de suivis anodins. Rien à voir avec un sevrage sec à la dure bien sur, mais il y a des moments d'efforts, de doutes, d'autres plus heureux quand on se sent plus libre.

Maintenant que j'ai fini mon sevrage dégressif mais que je reste suivie pour l'après (qui n'est pas rien non plus, ça c'est un peu la surprise), je me dis avec le recul que je vis une aventure étonnante depuis le début et que ce n'est pas fini. Regagner l'estime de soi c'est un beau combat.

Je trouve que comprendre les mécaniques profondes qui nous conduisent à l'addiction est peut être une quête sans fin mais qui vaut le coup. Pour ma part, je la continue car je sens qu'il y a plus dans mes traits de personnalité qui ont été bien planqués sous la couette moelleuse de la codéine.

Si je dis cela, c'est surtout à destination des plus matures en âge d'entre nous. Nous sommes plusieurs à nous être exprimés ici en étant installés dans la vie depuis une ou plusieurs décennies, à avoir un travail, une famille, des responsabilités et la dépendance a pour nous une place très douloureuse dans nos vies. En fait, pour être totalement franche, elle n'a pas sa place dans nos vies, il n'y a aucun interstice pour elle, enfin c'est comme ça que je le vois.

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#18 
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Zazou2A homme
Psycho modo / RDR dreamer France
31 janvier 2018 à  15:09
@neo oui L envol, jai bouge sur rennes expres pour Ca! Tu es dans le coin aussi ???

Dans un monde qui va si mal, ce serait de ne rien prendre que d être malade..

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#19 
fan ny p femme
Nouveau membre France
31 janvier 2018 à  15:41
Non je ne suis pas en région parisienne, j'ai emménagé depuis quelques mois en Mayenne, le csapa le plus proche pour moi est à Laval... j'espère que j'y trouverai la solution et des personnes bienveillantes !
Sinon je suis à 1H30 de Rennes donc si là bas c'est mieux ca pourra être une solution aussi

Encore un très GRAND MERCI à tous pour vos messages ! je vous tiendrai au courant

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#20 
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neo homme
Nouveau Psycho France
31 janvier 2018 à  18:23
Juste un ptit mot pour dire qu a l envol les gens sont plutot bienveillant. Un infirmier en particulier qui m a permis de faire le grand saut alors que j etais plein de trouille. Ce mec m.a parlé simplement, sans aucun jugement, il m a dit plusieurs fois qu ils etaient là pour m accompagner, c etait exactement ce dont j avais besoin a ce moment là. J avais presque l impression de venir chez un specialiste car j avais une maladie quelquonque (ce qui en fait est vrai, c est pour cela qu on n a pas a.culpabiliser, nous sommes malades. Certains ont le diabete, du cholesterole, et d autres sont addict, c est tout..)
Le principal soucis la-bas est que lorsqu on commence on est suivi au debut par des internes (mais c est aussi grace a ces internes qu ont peu avoir un rendez vous rapidement, donc bon...) . Et j avoue que le manque d experiences de certains etaient parfois agacant. Mais de toutes facons tout est tellement chamboulé qu on passe par des pensés un peu debile genre "mon addicto est une petite conne pretentieuse" à "finalement elle est plutot cool, tout va bien vive la vie".
En tous cas, et là je parle qu en mon nom, cette equipe a fait le taf et je passe le mois prochain avec un suivi auprés d un toubib generaliste plus proche de chez moi.
Je l avais deja dis sur un autre poste mais ca fait bizarre d aller dans ce type de structure car on y est confronté a des gens qui ne vont pas bien, qui sont parfois completement Out et c est pas tout le temps facile a gerer. Je ne stigmatise personne, je serais mal placé pour le faire. Juste que la precarité de certains est parfois dure a voir.
Bref, je ne connais pas les centres en Mayenne, mais l Envol a rennes est je pense un bon endroit avec du personnel competent.
Bon courage fanny, et tiens nous au jus (ou pas, perso au debut j avais un peu de mal a revenir sur ce forum, un peu besoin de faire une "coupure" avec le produit et son entourage).

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Bonjour,

Le post de Néo fait écho à ce que j'ai ressenti parfois à mon CSAPA. Il y a en effet des gens très abîmés par la vie qui viennent et c'est parfois dur à voir car cela nous renvoi à notre addiction qu'on a du mal à qualifier de toxicomanie, alors que ce mot semble si bien aller à ces gens démolis par l'héroïne, le crack ou l'alcool.

Cet été en août, alors que j'étais déjà suivie par mon addicto, j'ai été confrontée dans la salle d'attente à un routard clochardisé en manque total. C'était dur à voir mais comme le matin le centre reçoit sans rendez-vous, cela peut se produire. Cette confrontation a été assez vertigineuse pour moi à l'époque car entre un polytoxicomane aux yeux jaunes tant son foie semble détruit et moi et bien il y a un  lien, la dépendance, mais à un niveau différent. Je suis sortie secouée par cet épisode, j'ai même pleuré à chaudes larmes car à l'époque, à cause de mon TAG, je pleurais dès que quelque chose me touchais. Aujourd'hui, je peux être en empathie avec quelqu'un sans chialer et ça c'est top!

J'ai fini par rencontrer toutes sortes de gens dans cette salle d'attente, des gens très abimés par la vie et l'alcool, des personnes venant chercher leur méthadone, des ados accompagnés par leurs parents, des étudiants, de jeunes cadres dynamiques bien propres sur eux, des hommes et femmes de tous âges, voire des gens assez âgés qui ont tous l'air, sans doute comme moi, de pères, mères de familles ou de grands parents.

Bref, il y a toutes sortes de gens et parfois, quand on attend un peu trop à cause d'une urgence passée devant soi, on peut rencontrer des gens sympas comme ce jeune étudiant à qui j'ai parlé cet été. Il avait besoin d'une aide médicamenteuse temporaire le temps de rentrer à Rennes et de pouvoir être reçu car là bas ce n'est pas tout de suite, il faut un rendez-vous. Cette aide, il l'a obtenue et il est parti avec le sourire prendre son train à Montparnasse.

Voilà, il faut voir la salle d'attente du CSAPA comme un lieu de rencontre étonnant, parfois déstabilisant, triste, mais aussi, réconfortant et heureux quand on voit des gens qui ont le sourire aux lèvres car ils avancent dans leur parcours. Il y a aussi les infirmiers à l'accueil. Dans mon centre, je les appelle les anges gardiens car ils sont posés, calmes, humains et bienveillants, même s'ils peuvent être fermes quand un patient est en crise.

Je sais que Fan, tu n'es pas en Région Parisienne, mais je suis sure que tu vas bénéficier d'un bon accueil et que toi aussi tu finiras dans quelques mois à avoir le sourire dans la salle d'attente !

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#22 
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neo homme
Nouveau Psycho France
01 février 2018 à  12:35
C est tres bien resumé :)

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#23 
fan ny p femme
Nouveau membre France
05 février 2018 à  20:15
Bonsoir,
Alors voilà ça y est, je suis allée à mon rendez vous cet après midi au csapa ! Bon accueil et la femme médecin que j'ai vu était très bien, à l'écoute, et pas étonnée pour 2 sous de mon addiction... apparement nous serions nombreux à être codéinomane (ça se dit ça ??), de plus en plus à se faire connaître depuis le retrait de la vente sans ordonnance (même discours de la pharmacienne -pharmacie toute proche du csapa- et qui voit défiler tous les patients sortant de là...) J'ai eu droit à une analyse d'urine sur place et la prescription d'une prise de sans histoire de voir l'état de mon foie.
Compte tenu de mon parcours et de mes échecs successifs en matière de sevrage progressif, elle m'a proposé 2 choses : soit un sevrage en milieu hospitalier, ce que je n'ai jamais fait ou bien la mise sous TSO... J'ai opté pour le traitement de subsitution, espérant faire le bon choix. Après discussion avec le médecin, je commence demain matin afin d'être au plus loin de la dernière prise de codéine. J'ai les chocottes vu qu'elle m'a donné la dose minimale (2 mg) j'espère que ça suffira... Mais elle m'a dit de les appeler si ça n'allait pas..on verra...

En Combien de temps la buprénorphine fait elle effet à partir du moment où on a pris le comprimé ? (je n'ai pas pensé à lui poser la question !!) je m'attends à subir les effets du manque mais combien de temps ?

Encore merci à tous, grâce à vous j'ai franchi le pas !

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#24 
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Zazou2A homme
Psycho modo / RDR dreamer France
05 février 2018 à  21:32
Sî ton organisme est vide de tout opiacé, le sub ne provoque pas D effet de manque, en sublingual il fait effet en environ 15min, et atteint l'effet plateau à partir D 1h30 je dirais!

Le passage D un agoniste a un agoniste/antagoniste peut être dur les premiers jours, maìs Ca s'arrange vite! En moin de 2 semaine tu devrais avoir trouver la dose qui te convient, maìs Ca peut être au bout de 3j

2mg de sub Ca équivaut a environ 60mg de morphine, soit en moyenne 300mg de codeine.
Maìs le sub fait effet un peu plus de 24h en général. Donc ne soit pas trop inquiéte ! Sachant que Sî 2mg cetait light tu pourras augmenter des le lendemain, voir le jour meme s'il n'y a pas de signe de manque précipité

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#25 
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neo homme
Nouveau Psycho France
06 février 2018 à  12:38
J ai perso attendu 25h. Mais je me souviens que j etais bizarrement detendu ce soir là. Lorsque les jambes ont commencé a s enervé j ai mis les 4 mg sous la langue, l.effet a ete quasi immediat et je n etais plus en manque. J ai dormis comme un bebe.
MAIS c est mon experience, et je sais que.lorsque j avais essayé la bupré 2 ans avant, ca ne s etait pas super bien passé (mais l induction etait differente, on m avait fait commencé par 8mg).
Donc tu risques d etre un peu chamboulé, tu vas attendre quelque chose (une ptite monté de codeine) qui ne va pas venir, et c est du coup assez frustrant. La bupré ne fait rien de comparable a.la.codeine. ton corps et ta tete vont avoir besoin d un peu de temps. Mais si ca fonctionne (ce que je te souhaite), tres rapidement les choses vont rentrer dans l ordre et, si c est comme pour moi, tu vas te sentir plus "libre".

Si j ai juste un ptit conseil, n intelectualise pas trop ce que tu vis, essayes de pas trop cogité et accepte ce qu il te passe (je sais c est pas facile). Mais la bupré est une sacrée bequille mine de rien.
Bon courage, le mois de fevrier va peut etre (pas obligé) etre un.peu rocknroll, mais le mois de Mars devrait etre plus cool.

Et bravo pour avoir fait "le.grand saut" ! super

Ps. Et je trouve ca mieux de commencer par petit. Tu auras peut etre besoin d augmenter la dose, c est pour ca que c est bien de voir l addicto ou les infirmiers tous les jours jusqu a trouver la dose de confort. Apres on est tous diffetent et vivons l induction differement.

Dernière modification par neo (06 février 2018 à  12:42)


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#26 
fan ny p femme
Nouveau membre France
06 février 2018 à  17:47
Je vous fais un petit point après ma première prise (et je vais encore vous demander vos avis éclairés !)
J'ai pris la bupré 2 mg ce matin à 9H, les effets du manque ont disparu en quelques minutes ! puis de 9H à 10H30/11H, très bien aucun souci. Par contre à partir de 11H j'ai commencé à me sentir "flagada", fatiguée, dans le coaltar ! avec des espèces de vertiges, et un peu des sensations comme lorsqu'on a une baisse de tension... Nausées, j'ai vomi vers midi. Impossible de manger, juste quelques cuillerées de riz vers 13H30, je me suis ensuite échouée sur mon canapé, somnolente (mais les vertiges étaient passés, encore un peu de nausées) jusque 15H30. ça va beaucoup mieux maintenant, jusque un mal de tête entêtant j'ai pris du paracétamol (et un chewing gum à la menthe pour tenter de faire disparaitre le reste de ce côté nauséeux)
Du coup je me demande si tout ça serait dû à un trop fort dosage de buprénorphine ?
Ou bien des effets secondaires, mais ça disparait avec le temps ?
J'ai appelé le médecin du csapa pour lui faire part de tout ça : elle penche pour un sur dosage tout en étant étonnée car pour elle ça reste un dosage plutot bas (pour le côté effets secondaires, si c'est ça je serais sa première patiente à les subir..) Elle m'a donc proposé de divisé par 2 le cachet de demain et voir ce qui se passe... Je serais donc à 1mg... Et au cas où j'aurais du manque dans la soirée, prendre la moitié du comprimé restant.
Que pensez-vous de tout ça ?
MERCI ! thinking

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#27 
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neo homme
Nouveau Psycho France
07 février 2018 à  09:14
Bonjour,
C est difficile a dire..c est peut etre en effet.un surdosage, ou alors juste que ton corps comprend pas bien ce qu il lui arrive. Mais je pense que l idee de prendre 1mg le matin et 1 mg le soir est une bonne idee. Tu n auras peut etre pas besoin plus (quand je pense que je suis a 10mg...comme quoi on est vraiment tous different).
L idee c est d etre bien, de ne plus penser a la codeine, de ne pas avoir de grosse envie (craving). Par contre je serais incapable de prendre les 10mg le matin (je les prends en fin d aprem). Suivant les jours, je peux parfois etre bien  cassé par la bupré et avoir du mal par exemple pour conduire. C est d ailleurs.un des trucs chiant avec cette molecule. Avec la codeine je pouvais baisser ou monter mes doses comme je le voulais, suivant si j avais des choses a faire ou pas. Avec la.bupré j ai du mal a faire pareil. Et certains jour ca.ne va rien me faire, et d autres je vais etre completement out avec vertiges et mal de crane...

I think it's time to go down!
I scream  you scream, we all scream for ice cream

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Fanny : si c’etait Ça je serai la première de ses patients à subir ces effets secondaires ..

Juste pour te dire que les nausées, les vomissements, les céphalées avec la buprénorphine sont des effets secondaires connus et courants..

Je suis surpris du discours de ton medecin qui dit ne pas avoir de patients ayant ces effets indésirables car perso je connais pas mal de personne ~1/3 qui ne supporte pas bien la buprénorphine a cause de pb de céphalées ou de vomissements.

Es ce que ça va mieux avec 1mg plutôt que 2 ?

SINTES: Analyse de produits :
https://www.psychoactif.org/sintes

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Bonjour,

Je suis contente de savoir que tu as reçu un bon accueil. Je ne suis pas passée par un TSO mais pour avoir lu beaucoup de messages à ce sujet sur le site, il y a un temps de réglage et c'est normal.

Dis toi que tu es partie pour une longue aventure au cours de laquelle, normalement, tu seras soutenue par ton addicto si tu flanches ou que tu as un coup de mou.

Même si moi j'ai fais un sevrage dégressif de la codéine, ce qui est très différent dans le déroulement, je pense que dans les 2 cas il y a un temps pour tout.

J'ai vu mon addicto hier et je me suis excusée auprès d'elle en lui disant que depuis que j'ai arrêté la codéine fin décembre, je lui parle un peu comme si elle était ma psychothérapeute, ce qui l'a fait sourire. Comme elle m'a dit, il y a un temps pour tout.

C'est vrai, je m'en rends compte maintenant. Au début, il faut se concentrer sur soi et la gestion du suivi pour ne pas souffrir trop du manque ou avoir un coup de mou. Pendant des mois, toute mon énergie a été accaparée par cela, au point d'ailleurs d'impacter un peu mon travail.

Maintenant que je ne prends plus de codéine, vient le temps de la réflexion et je découvre que l'immédiat après n'est pas un long fleuve tranquille. Je me sens comme un oignon dont les pelures tombent unes à unes. Alors que je n'ai plus d'angoisses et que mes impatiences nocturnes sont sous contrôle, je n'arrive pas à m'endormir avant le petit matin. Je ne vis pas cela comme un drame, mais je suis surprise, déstabilisée.

Je me souviens soudain de ce que j'avais mis sous le tapis, à savoir que j'ai aussi pris 24 codoliprane tous les soirs en me couchant pour calmer ce foutu cerveau toujours en ébullition depuis l'enfance, sauf quand je fais des activités accaparantes pour lui (travail, ski et jeux vidéos difficiles...pas grand chose d'autre à vrai dire...).

Je vais donc explorer avec mon addicto les méandres de ce foutu citron pour savoir pourquoi il fonctionne comme cela au point de gêner mon sommeil. Cela ne relève pas de sa compétence mais elle va m'aiguiller vers des confrères spécialisés dans le sommeil et rester près de moi tant que j'en aurai besoin et ça c'est un sentiment de sécurité qui n'a pas de prix pour moi.

Je te souhaite donc le meilleur, une bonne stabilisation et ensuite de trouver les réponses à tes questions pour ne jamais replonger, cet espoir qui motive certains d'entre nous, c'est à dire tous ceux qui vivent mal leur addiction.

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#30 
Luci0le femme
Psycho junior France
04 juin 2018 à  14:31
Hello Fanny, hello Lilas

Désolée de te remonter ce post, mais il me parle puisque je suis dans le même cas, je voulais savoir où tu en été Fanny depuis ?

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