Question perspicace.
J'aurais deux réponses pour toi :
la premier degré : Techniquement parlant oui c'est possible.
Le hic est qu'il faut trouver le prescripteur pour cette méthode type "bouteille chinoise" et que de façon "académique", l'usage de la
méthadone dans ce but là n'est pas très bien répandu.
J'y ai eu le droit en décroche d'
héroïne quand la
méthadone était encore au stade expérimental en France dans les années 80.
Résultat (je ne connaissais pas le dosage que l'on me donnait) : dès la première prise, un sentiment joyeux de liberté vis à vis de l'
héroïne. Chaque matin, je passais avaler lmon gobelet de
méthadone. Au fil des 5 semaines, pas de manque du tout, euphorie dégressive, juste le retour d'envies de
came (envie pas besoin) et puis arrivé à 5 semaines, j'ai eu un entretien avec la psychiatre du service qui m'a expliqué que je prenais du sirop neutre depuis une semaine, donc Bye Bye !
J'ai repris de la bonne blanche 2 mois après !
Depuis la
méthadone est devenue un
TSO officiel en France avec un protocole qui exclue ce
sevrage en douceur.
Je te souhaite de pouvoir convaincre ton addictologue, mais les usagers comme les professionnels savent à peu près tous que dans l'arrêt du
TSO, la partie physique n'est que la partie émergée de l'iceberg. Une fois vide de tout opiacé exogène, le manque physique parti, il reste pour beaucoup d'entre nous la partie la plus difficile qui passe par une dépression qui peut être sévère et à la confrontation à tout un tas de difficultés jusque là occultées.
La deuxième degré :La
méthadone comme le
Subutex sont des Traitement de
substitution aux
opiacés.
Substitution ne veut pas dire
sevrage.
Alors, oui les
TSO provoquent une dépendance forte, mais leur usage en tant uniquement d'outil de
sevrage ne donne pas de résultats satisfaisants. C'est ce que tu écris faire à chaque fois qu'on t'a prescrit du
Subutex. Pour la
méthadone, tu devras passer par un addictologue pou un
CSAPA et là, on t'expliquera peut être que la
substitution fonctionne bien dans la durée, assez ma dans l'instantané du
sevrage rapide.
Aujourd'hui, tu es dépendant pour la première fois du
Subutex, comme quasiment tous les consommateurs thérapeutiques de
Subutex. J'aurais tendance à penser : enfin ! Ce que devrait te suggérer un soignant est de trouver le dosage de
Subutex qui te convient sans flipper sur la dépendance et de vivre le temps qu'il te faut bien dans ta peau, ce qui permet de construire le cadre d'un éventuel arrêt des apports
opiacés. Ça prend du temps et ça marche pas bien dans le "tout tout de suite".
Une fois que ta vie sera bien remplie avec en détail une consommation équilibrante de
Subutex, ce dernier peut devenir un épiphénomène qui t'aide à mieux vivre. A partir de là, avec ou sans, tu pourras t'en foutre, ce ne sera plus quelque chose d'obsédant.
Un diabétique ne se pose pas de question avec son insuline, il en a besoin sinon il meurt.
Pour moi, c'est le but à atteindre avec les deux
TSO. L'arrêt et le
sevrage viendront si le besoin se fait sentir, sinon, je préfère vivre bien en étant accro à la
méthadone que mal en n'ayant plus de dépendance. Pourtant, je suis dépendant de plein d'autres choses qui ne me posent pas de problème (eau, air, nourriture, sommeil, amour, etc...).
Je m'arrête là, ma réponse étant déjà longue.
Prends soin de toi et essaye de lire des études, des articles sur les
TSO et sur leur bon ou moins bon usage.
Bien à toi
Fil