[ Expériences ]
3-mmc, la grosse synthèse, ou 36 sessions analysées sur un an.

PARTIE 2/3.

Ce second chapitre fait suite à la première partie, publiée ici :
https://www.psychoactif.org/forum/viewt … p?id=44519

Finalement, je parlerai ici surtout des écueils rencontrés lors de ce long périple, plutôt que des effets agréables de la 3-mmc. Et d’une contrepartie à payer exigée par cette cathinone, lourde en cas de dépendance. Une vraie péripatéticienne, cette 3-mmc, manipulatrice et belle comme le diable, terrible comme une armée rangée en bataille.
« Tu veux du plaisir, Chérie ? OK, j’vais t’en donner, mais ça va te coûter cher, ma Spoiler… ».

La troisième partie sera une conclusion avec, de manière exhaustive, les mesures de RDR mises en œuvre, désormais, concernant la 3-mmc, et illustrées par quelques anecdotes et souvenirs, peu glorieux dans l’ensemble.

On commence par ce graphique réalisé à partir de mes nombreuses notes.
/forum/uploads/images/1564/sans-titre-1.jpg
Les dosages en milligrammes sont en coordonnées verticales à gauche.

La consommation par voie orale, c’est le segment rouge des colonnes (j’appelle cela un drop, des drops, redroper, pour simplifier).

La consommation par voie nasale, c’est le segment jaune des colonnes (un sniff, sniffer, vocabulaire plus courant).

La consommation par voie anale (plug) n’est pas explicitement mentionnée, mais je l’ai testé quelques fois, j’en reparlerai.

Pas d’IV, c’est ma limite personnelle, je n’y touche pas parce que je sais que je suis bien trop fragile et déraisonnable. Je tomberais immédiatement, je me connais. Et je ne me relèverais sans doute pas de cette chute. Moi. Helena.

La durée des sessions en heures est en coordonnées verticales à droite, avec une courbe en escalier de couleur bleue.

Les « piments » correspondent à des expériences positives (plus exactement, des sessions où j’ai été raisonnable, où j’ai fait les bons choix).

Les « ambulances », quand à elles, me rappellent les mises en danger, c’est-à-dire les fois où j’ai pris des risques et où j’ai eu de la chance d’avoir évité de peu des accidents graves.

En coordonnées horizontales, les douze mois de l’année, 36 sessions, trois colonnes par mois (3 X 12 = 36).

Exemple : première colonne d’octobre, on a 100 mg en drop et 50 mg en sniff, 150 mg consommés en tout lors d’une session qui a duré 10 heures.

Dernière modification par Anonyme Acculée (26 juillet 2019 à  22:04)

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Les débuts.

Prudente, je cherche la dose minimale ou dose effective, celle qui m’apportera satisfaction avec le moins d’impact sur ma santé. 75 mg, les trois quarts d’un comprimé, voire exceptionnellement 100 mg, le comprimé entier. Et une autre préoccupation : bander ! Indispensable si je veux pouvoir me comporter en femme transsexuelle active, et pas seulement passive. Mon expérience de la 3-mmc était alors toujours sociale, je sortais beaucoup, à la recherche de partenaires sexuels. Les deux « piments » (fin juillet et fin août), rencontres croustillantes avec deux femmes biologiques, des amies précieuses, m’ont montré qu’avec un tel dosage, on pouvait tenir de longues heures (12) en restant très sage et modérée. Les 200 mg de début juillet, à l’époque, c’était déjà trop hardcore pour moi (cœur qui s’emballe, bruxisme, tremblements). À l’époque.

Puis, j’ai voulu un petit quelque chose en plus (je me croyais maline en imaginant que c’était moi qui allait dévergonder cette petite nana, innocente cathinone encore si timide avec moi, ha ha ha, quelle erreur). D’abord en buvant 50 millilitres de vodka. Ensuite, en testant la gbl que j’envisageais en remplacement de l’alcool. Fin octobre, j’ai fait quelques essais avec celle-ci, mon TR est consultable ici (cf cinq premières prises) : https://www.psychoactif.org/forum/viewtopic.php?id=45162


En vitesse de croisière.

Ne vous trompez pas sur ce titre. La croisière, dorénavant en solitaire, fut joyeuse, festive, pleine d’entrain. Le naufrage était cependant tout aussi réel, même si je n’ai pas coulé à pic; j’étais tombée dans une dangereuse addiction, et à deux reprises, je me suis vue morte (une fois en me découvrant dans le miroir, squelettique, décharnée, le teint blanchâtre, et une autre fois dans un cauchemar où j’observais un corps sans vie, à moitié décomposé, avant de réaliser qu’il s’agissait de moi !).

Première « ambulance », début novembre. J’ai rectifié, c’était bien 150 mg en drop/50 mg en sniff. Cf sixième prise de gbl.

Helena a écrit

Je m'amuse seule à des jeux BDSM qui me rendent folle de plaisir, avec harnais de poitrine en cuir, pinces à seins, contentions aux chevilles et aux poignets. Vers 06h00 du matin, épuisée, je m'endors subitement - je m'écroule littéralement - avec un bâillon en silicone en forme d'os de chienne dans la gueule ! Je pionce ainsi harnachée jusqu'à midi. Heureusement, je ne me suis pas étouffée, mais quelle idiote, tout de même !!

Rétrospectivement, j’ai eu du bol. Décès par autoérotisme. Sordide comme drame… Finir ainsi, quelle merde. Au moins, j’aurais fait rigoler les pompiers.

Helena a écrit

J'ai oublié de conclure sur le thème du mélange gbl + 3-mmc.
Naturellement, l'ensemble fonctionne, une synergie existe bel et bien. La 3-mmc potentialise probablement la gbl, et permet aussi de mieux la supporter, j'entends par-là sans en ressentir les effets négatifs. La gbl, quand à elle, apporte cette ivresse, cette déconnexion, cette fantaisie peut-être, qui pourrait faire défaut à notre diablesse-qui-sent-bon-la-réglisse (la 3-mmc).
Cependant, cette combinaison m'est vite apparue comme potentiellement [très ?] dangereuse. J'en donne les raisons. La 3-mmc est déjà puissante, elle est plus qu'aphrodisiaque, elle peut vous rendre bestiale, tant elle a le don de vous inspirer les fantasmes de la plus grande bassesse. Dans ces moments-là, il est important de rester un minimum vigilant, de ne pas avoir la vue trouble, les sens engourdis ou l'impression de flotter dans un demi-rêve. Et il faut aussi être capable d'exercer son jugement pour interrompre des actions que l'on pourrait ensuite regretter. La confusion mentale induite par la gbl ne va pas faciliter les choses, elle va rendre le terrain glissant, vous faire céder à toutes les tentations, à vos risques et périls. Trop dangereux. Et encore plus si vous n'êtes pas accompagné(e) pendant la session. Pour terminer, si la gbl est connue pour être un anesthésiant à plus fortes doses, j'ai découvert que la 3-mmc me rendait très résistante à la douleur (un effet morphine-like). Redoutable, dans les jeux BDSM qui me plaisent, on comprend vite pourquoi.

Dernière modification par Anonyme Acculée (26 juillet 2019 à  22:06)

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« Ambulance » poppers, jeux SM. Sous 3-mmc, le sniff de poppers est planant. Tellement bon qu’on s’y brule les narines, on ne contrôle plus la durée de l’aspiration, on s’endort sur le flacon. Suite à une session, j’ai ressenti une douleur en bas du poumon droit, et elle a mis une semaine ou deux avant de s’en aller. Je sais pas ce que j’ai foutu, cette nuit-là. De plus, le poppers est un feu de paille qui consomme trop vite votre carburant du plaisir. Je n’en prends plus. Problème identique à la GBL, la 3-mmc masque les effets négatifs du poppers et plus aucun signal ne nous dit qu’il est temps d’arrêter (la douleur est un système d'avertissement de notre corps, voir ci-dessous).

Pouvoir anesthésiant de la 3-mmc : sous 3-mmc (à partir de 200 mg, disons), mon seuil de douleur s’élève, c’est juste DINGUE !! Je cache les lignes suivantes qui pourraient choquer certaines personnes. Spoiler Quand je me suis retrouvée le corps couvert de marques et de bleus qui ont mis un bon mois avant de disparaître, j’ai stoppé net les jeux SM sous 3-mmc. EDIT : je me souviens, j'ai aussi jeté à la poubelle briquets et bougies chauffe-plats. Je me demande si la douleur ne libère pas des endorphines à leur tour boostées sous l’action de la 3-mmc, car je prenais un pied de malade, ainsi flagellée, torturée. Moi qui me montre si chochotte en temps normal.

« Ambulance » malaise. Seulement 100 mg en drop. 50 mg en plug. 3 fois 50 mg en sniff. Un dernier plug de 50 mg. C’est la seule fois où j’ai senti que j’avais dépassé les bornes, j’ai été malade, prise de nausées, en sueur, j’ai vomis, mon cerveau disjonctait, il venait de dire à mon corps « arrêtez tout, on gère plus, là-haut ! ».
EDIT : mais oui, je viens de réaliser, syndrome sérotoninergique, certainement.
Essayé seulement quelques fois, le plug est un mode d’administration des drogues très intéressant. La muqueuse du rectum étant riche en vaisseaux sanguins, la 3-mmc est directement absorbée, elle rejoint la circulation sanguine rapidement et agit donc plus vite; je ne connais pas les IV, mais j’imagine que le plug se situe entre le sniff et l’IV. 50 mg en plug, c’était beaucoup trop d’un coup. Entre parenthèses, la flaque de vomis au pied de mon lit a séché et n’a pas été nettoyée pendant trois semaines, pour vous donner une idée de ma déchéance. Épuisée le week-end, crevée la semaine, plus le temps de faire le ménage… Rien d’autre, d’ailleurs (je me suis désocialisée, je ne voyais plus personne, la 3-mmc prenait toute la place dans ma vie).

Les « piments » de cette période (en vitesse de croisière) marquent un constat : 300 mg en drop (répartis en trois fois 100 mg) et 200 mg en sniff (huit fois 25 mg, par exemple), 500 mg en tout maximum, et c’est le top pour moi. Le dosage idéal que je ne devrais jamais dépasser. À quinze jours/trois semaines d’intervalle minimum, en revanche, pas toutes les semaines. Récupération et reconstitution des stocks de neurotransmetteurs obligent.


La saturation.

Dosages trop élevés (risque d’overdose), durée des sessions proportionnellement de plus en plus longues, forte tolérance acquise et tolérance croisée avec d’autres substances, mélanges hasardeux avec les psychédéliques (1-p-lsd, 4-ho-met), que dire de plus ? Beaucoup d’ « ambulances »… Les seuls deux « piments » sont accordés pour relative modération (le premier quand j’ai jeté mon troisième et dernier buvard de 1-p-lsd au lieu de le gober, et le second quand j’ai fait une pause de deux bonnes semaines, ce qui a fait baisser ma tolérance).

C’est à cette période, enfin, que j’ai pris conscience qu’il fallait absolument que cesse cette addiction. Je n'ai pas eu la force de demander le divorce. J'ai présenté la nécessaire séparation, l'éloignement, comme un célibat géographique. Nous continuerions à nous voir, mais moins souvent. De façon organisée, planifiée. Moins sauvagement.

Cette cathinone, la Grande Impératrice Cathinone, ma Maîtresse, m'avait comblée de bonheur et d'extases sans fin, elle avait su m'élever dans l'humiliation, extirper de mon âme des poisons, et leurs antidotes.

Cette catin m'avait fait aussi trop de mal. Et elle s'en était prise à ma famille, à mes ami(e)s, telle une perverse narcissique, jalouse, accaparante. Je ne suis point la gardienne de mon frère, mais avais-je le droit de le laisser à la porte de chez moi, faisant semblant d'être absente, un soir où j'ai préféré l'étreinte d'une démone jamais avare de délicieuses promesses ?

Dernière modification par Anonyme Acculée (27 juillet 2019 à  18:51)

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#4 
avatar
Hilde femme
Adhérent PsychoACTIF France
26 juillet 2019 à  22:16
J'ai dévoré. C'est très instructif et un plaisir à lire.

Boileau a écrit

Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Surtout, qu’en vos écrits la langue révérée
Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.


Faut pas chercher midi à quatorze heures -
"19 heures c'est un peu tôt"

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Hilde a écrit

J'ai dévoré. C'est très instructif et un plaisir à lire.

Boileau a écrit

Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Surtout, qu’en vos écrits la langue révérée
Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.

Merci. Que cette exploitation rétrospective de mes expériences, comme tu le formules si justement, soit utile aux autres lecteurs et lectrices.

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J'aime énormément ton style d'écriture, je pourrait lire des textes comme le tiens toute la journée haha !

C'est vraiment super toutes les notes que tu as prise et l'utilisation que tu en fais, merci !

Pour ma part je trouve que la 3-mmc à un coté thérapeutique certain, elle m'a apprit à m'ouvrir en société, à être plus à l'aise avec les gens. Mais elle à un côté très fourbe, très accaparante comme tu dis, elle devient vite une priorité dans notre vie et ne veut pas nous laisser souffler un peu. Elle est un peu comme cette amie qu'on va se faire juste après une rupture et qui va nous aider à nous relever des épreuves de la vie et avec qui on va passer de super moments, tout en s'imposant dans notre vie privée chaque jours un peu plus jusqu’à prendre des décisions pour nous, et cela en nous faisant croire qu'on est plus apte à avancer sans elle. Cette amie toxique manipulatrice et fourbe.

Sur ce je te souhaite une bonne soirée, en attendant la partie 3 avec impatience :)

Tekosaure

"Je n'ai pas peur de la mort, j'ai peur de ne pas avoir assez vécu"

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