[ Arrêt & Sevrage ]
Sevrage réussi

#1 
Emma4778 femme
Nouveau membre France
12 novembre 2019 à  19:14
Bonjour,

Nouvellement inscrite, je viens ici pour partager mon expérience.

Il n'est pas évident de parler de ça autour de soi, mais je ressens tout de même le besoin de partager mon vécu du canna.

Grosse fumeuse depuis un peu plus de 20 ans (j'ai commencé vers 18 ans), je fumais une bonne dizaine de joints par jour (et plus... et oui je ne comptais pas en fait). Très insérée socialement, mère de famille, grosse travailleuse, peu de gens imaginaient ma vie cannabique. Même mes études n'en ont pas empatis... je retenais mes cours parfaitement... toujours eu une bonne mémoire... Professionnelle de santé, je fumais même avant de travailler.
Je n'avais jamais vraiment arrêté, et j'ai augmenté ma conso au fil des années.

Mais grand ras le bol: en trouver, de bonne qualité, les poumons qui brûlent, la peur du contrôle au volant, j'ai décidé d'arrêter... bon pour être franche, j'ai mis plus de 6 mois à concrétiser, en ne cherchant pas à trouver un nouveau fournisseur quand l'habituel a déménagé loin. J'ai sauté sur l'occas... et là ca fait 2 mois! et c'est cool.

Je peux donc témoigner que je n'ai eu aucun symptome physique... j'ai juste augmenté ma conso de tabac, comme toujours quand c'est la dèche... (l'arrêt du tabac ca sera dans un 2eme temps...). Outre, des envies et quelques angoisses que je ne peux plus calmer en fumant, ca va. J'y pense plus en fait... j'ai encore des réflexes, genre prendre 2 feuilles au lieu d'une pour rouler une clope. lol Par contre, les effluves dans certaines rues, me donnent envie quelques secondes... que ca sent bon!!!

Bref, même si 2 mois c'est court et rien ne dit que je n'y retouche pas si une occasion se présente, je suis satisfaite de savoir que c'est faisable, et bien plus facilement que l'arrêt du tabac, qui m'écoeure pourtant, et que je n'aime pas comme j'aime l'effet de thc.

Je ne me sens pas particulièrement mieux sans... mes coups de barre après le boulot sont toujours là, donc c'était bien le boulot et pas le canna... je me rappelle un peu plus de mes rêves, mais je dors ni mieux, ni plus mal. Je ne suis pas plus active, je procrastine toujours autant... mais je suis contente de voir que je n'en suis pas prisonnière. Et surtout je vais enfin pouvoir tenter d'arrêter la clope.

Voilà si mon témoignage peut servir à rassurer ceux qui veulent arrêter!
(il faut savoir que j'étais intimement persuadée que le sevrage cannabique ne provoquait aucun effet physique, et donc pas d'effet nocébo induit.)

je vous salue tous.

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Malheureusement tout le monde n'a pas tes aptitudes. Certains sevrages cannabiques sont difficiles, d'après les témoignages sur ce forum.
Mais il est bon de savoir que rien n'est impossible.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Emma4778 a écrit

Voilà si mon témoignage peut servir à rassurer ceux qui veulent arrêter!
(il faut savoir que j'étais intimement persuadée que le sevrage cannabique ne provoquait aucun effet physique, et donc pas d'effet nocébo induit.)

Je suis dans les mêmes dispositions que toi vis à vis du cannabis qui me sert essentiellement à changer ma vision du verre à moitié vide en vision du même verre à moitié plein après une vie remplie de polytoxicomanies sévères et maîtrisées les unes après les autres.

Bon, ça m'arrive de ne pas consommer pendant quelques jours et à part un sommeil plus difficile à trouver et une fatigue naturelle qui tombe plus facilement sur mes épaules (l'heure fatidique de l'apéro), je n'ai jamais ressenti ce que certains témoignages de sevrages difficiles racontent.

Je ne suis pas neutre du tout dans ce post.

Amicalement

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#4 
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Macroscopie homme
Voyageur du temps
13 novembre 2019 à  14:29
Bravo Emma, l’arret de cannabis après x années de conso quotidienne donne beaucoup de recule.
Pour ma part j’encaisse vraiment mal le sevrage du canna, perso c’est même limite horrible, j’avais vraiment douillé pendant 1 mois et demie quand j’ai dû arrêter à cause de mon annulation permis, depuis j’ai bien sûr recommencé à fumer après avoir re obtenue mon permis et je redoutes fortement un future arrêt pour x raisons.

On est bien tous différents face à tout ces effets négatifs.

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Salut,

personnellement, pour avoir arrêté le cannabis après quinze ans de conso (et dix de conso quotidienne), je n'ai pas eu un sévrage difficile (à part une grosse sudoration pendant la nuit pendant la première semaine), cependant, encore après deux ans d'arrêt je remarque :

- grosse difficulté à gerer une envie de défonce, par exemple justement après une journée de taf, le joint décompresseur me manque énormement --> j'ai remarqué que ma conso d'opi a grave augmenté depuis (hasard de la vie, ou "besoin" d'un truc ?), tout de suite après, j'avais remplacé le bedo après-taf par clope + vin (du coup, ça me fait dire de faire quand même attention à ne pas remplacer un produit par d'autres, pas forcément plus safe) ;

- sommeil matinal plus difficile (je prends plus de médoc pour dormir qu'avant) ;

mais :

- amélioration d'un état d'angoisse/parano semi-permanent quand je fumais qui me fait dire que pour moi c'est mieux comme ça...

En tout cas, on est tous différents et je suis heureuse que pour toi ça s'est très bien passé...

J'espère que t'arrives à trouver ton équilibre et ton bonheur !

fugu kuwanu hito niwa iwaji

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#6 
Emma4778 femme
Nouveau membre France
14 novembre 2019 à  00:45

prescripteur a écrit

Malheureusement tout le monde n'a pas tes aptitudes. Certains sevrages cannabiques sont difficiles, d'après les témoignages sur ce forum.
Mais il est bon de savoir que rien n'est impossible.
Amicalement

Je n'en doute pas une seconde...

A la relecture de mon post, ca m'a fait le même effet que ceux qui disent "moi la clope quand j'ai décidé j'ai arrêté" ou " c'est une question de volonté"... ceux qui me donnent des envies de les jeter dans un grand bucher et de danser autour!! Genre "bah c'est facile!! il suffit de le vouloir"
(ou la connasse à la maternité, qui devant mon bb minus, m'a sorti son laïus sur les méfaits de la clope quand je connais tout ça par coeur, quand mon 1er décès d'étudiante en poste de nuit, était un gars de 38 ans père d'enfants en bas age, d'un cancer du poumon... 2h avant de mourir il avait trainé sa carcasse dans la salle fumeur pour s'en griller une... en 20 ans, j'ai vu bien pire que tout ce qu'ils mettent sur les paquets de clope... j'en ai vu souffrir, mourir...)

Si c'était facile, j'aurais arrêté depuis bien longtemps...

Je n'ai pas arrêté enceinte, ni la clope, ni le joint... et j'en ai honte... ca m'a gaché mes grossesses... ou quand je choisissais mes lieux de vacances qui me permettaient de fumer tranquillou, ou quand je disais à mes gosses "j'arrive, je me fume un truc et j'arrive..." ou quand malade à crever, je me roulais quand même mes joints... ou...

Je pense aussi que le sevrage du tabac ne provoque aucun symptome physique et que la dépendance est à la fois relative et intense. Et pourtant  arrêter m'a terrifié longtemps. Aujourd'hui je commence enfin à l'envisager possible.

Dire que la dépendance est psy ce n'est pas une manière de la dénigrer, ni de la minimiser... le stress qu'elle peut provoquer peut être dévastatrice, et insurmontable. (et provoquer des manifestations physiques... indirectement donc)

Mais non, pas de risque de mourir d'un tel sevrage... pas de délirium terrifiant (j'en ai vu quelqu'uns... oui il y avait encore des cliniques qui faisaient ça très mal, il y a quelques années, j'espère que ce n'est plus le cas). Pas de souffrance physique, pas de risque vital. Non. Et le savoir, peut aider.

Moi j'ai autant d'anxiolytiques que j'en veux, au cas où... ca me rassure.... car ne plus rien avoir à fumer, sans cette sécurité, m'aurait terrifiée. J'ai du bol, je ne suis pas attirée par la défonce pure et dure, ni par les médocs... j'ai tapé 2 ou 3 fois dans une boite de benzo les 1ers jours du sevrage... dosage ultra léger, surtout pour me rassurer. Après avoir épuisé toutes les réserves de beuh que j'avais à droite et à gauche, j'ai parfois un peu paniqué, mais cette fois ci, je ne voulais pas en racheter... Mais si pour une raison, je me retrouverais avec de la beuh ou du shit... ca serait fumé aussi sec... rien que d'y penser là.... bref.

Ca va oui....... mais non je n'ai pas de capacité particulière face à l'addiction... juste la chance de ne pas être entourée de fumeurs ou de dealers.

Dernière modification par Emma4778 (14 novembre 2019 à  00:50)

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#7 
avatar
Mascarpone homme
Vieux clacos corse pas coulant France
17 novembre 2019 à  17:58

Emma4778 a écrit

e pense aussi que le sevrage du tabac ne provoque aucun symptome physique et que la dépendance est à la fois relative et intense

Emma4778 a écrit

Dire que la dépendance est psy ce n'est pas une manière de la dénigrer, ni de la minimiser... le stress qu'elle peut provoquer peut être dévastatrice, et insurmontable. (et provoquer des manifestations physiques... indirectement donc)

Exactement!

D'ailleurs, on a toujours dit, à mon avis avec raison, que  la coke, n'entrainait pas, au contraire des opiacés, de sevrage physique. Pourtant, de ce que j'ai pu en voir autour de moi, cette dépendance, qui n'est que psychique, entraine des effets et des réactions chez ceux qui en souffre, à 99%, 1000 fois pire que chez les mêmes personnes accros aux opiacés...Mais si on réfléchit, c'est assez logique. En effet, les opiacés rajoutent un syndrome de sevrage physique trés pénible, mais la pensée (car sevrage psycho aussi il y a évidemment) ne fait que renforcer le mal physique et vice et versa...Je suis prêt à parier, qu'un sevrage opiacé sans aucune accroche psychologique se ferait presque les doigts dans le nez (comme on subit une grippe finalement!)En bref, le plus corsé, c'est toujours le psychisme, quoi qu'il arrive! Aussi, dire qu'il n'y a pas, de base, de syndrome physique, ça n'est en rien minimiser et dire que c'est du pipi de chat (mais peu de gens le comprennent comme ça...).

C'est aussi pour ça que (qu'il s'agisse de tabac, de canna, de coke ou d'héro etc), JE pense qu'on décroche définitivement (ce qui ne veut pas forcément dire abstinence totale pour toujours, mais addiction terminée)le jour où le déclic se fait et rarement (voire jamais) quand on se force et qu'on se contracte (pour faire imagé) pour arreter...Hélas! JE pense qu'on doit tous en passer par x sevrages foirés avant de s'en rendre compte...

Amicalement


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bonjour je suis nouveau et j'ai bien apprécier votre post c'est toujours encourageant de voir quelqu'un s'en sortir

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