[ Conduite et cannabis ]
Cannabis et conduite sur Paris

#1 
nick222 homme
Nouveau membre
17 septembre 2020 à  00:05
Bonjour à tous,

Quelques éléments sur moi en introduction qui feront office de présentation.

J'ai toujours eu un fort penchant pour l'alcool, et je sens depuis quelques temps que je dois vraiment lever le pieds avant de me trouver vraiment dans une impasse au niveau de ma santé. J'ai consulté 3 médecins, avec plus ou moins de succès mais ce n'était pas vraiment efficace sur le long terme. Il suffit toujours d'une bière en soirée pour que tout reparte.

Il y a 3 mois, je me suis remis au cannabis, que j'avais découvert dans ma jeunesse (je ne suis pas tout jeune). Et là, surprise : super efficace. J'ai complètement arrêté l'alcool, j'ai perdu 5 kg très rapidement, en forme, motivation intacte, etc. Le paradis ! Et quel plaisir de rouler 4 ou 5 joints le soir !

Mais voilà, j'ai aussi acheté une voiture alors que je me déplaçais jusqu'ici en transport, par nécessité. Et là, j'ai lu les posts, car je ne connaissais pas la loi ni les limites. J'étais persuadé que le dépistage fonctionnait comme l'alcool, mais pas du tout, et qu'on pouvait conduire le lendemain sans risque, mais pas du tout.

Ni une ni deux, pour éviter tout risque, j'ai donc jeté toute ma beuh dans les toilettes (mauvaise idée : ça flotte et survit à la chasse d'eau, et faut donc "pousser" le machin au fond).

Ma hantise : un accident grave, dépistage, prison. Difficile à expliquer, mais j'ai toujours eu très peur de tuer quelqu'un sur la route, bien plus que de subir l'accident. Et avec un test positif, inutile de dire que je serais le coupable parfait et que je prendrais cher.

Je roule assez peu, en banlieue + le périph, pour le moment une fois par semaine, et bientôt tous les 3 jours en banlieue.

Mais voilà, maintenant que je n'ai plus le cannabis, ben je rebois, je m'abime, et je reprends des kg. Et en plus, du coup, vu que je refumais du cannabis, maintenant je fume du tabac comme un malade. Bref, j'ai tout gagné !

De façon pragmatique, je suis en train de faire "mon analyse de risque" pour préserver ma santé d'abord, et ensuite minimiser les risques juridiques. Sans le problème de la conduite, je continuerais de fumer : c'était vraiment salutaire, à raison 4 ou 5 joints par soir tout était vraiment nickel et l'habitude commençait à s'ancrer (et les habitudes, c'est la clé pour lutter contre l'alcoolisme).

Niveau alcool, on m'a fait essayer : antidepresseurs, anxiolitiques et baclofene. C'est ce dernier qui a été le plus efficace, mais 3 mois après avoir arrêté sans être suivi, il a suffit d'une soirée festive pour que je replonge. Mes 4 ou 5 joints le soir ont été plus efficaces que tous ces traitements, je le vois bien. C'est peut-être une erreur, mais j'ai l'impression que je ne peux pas vivre sans un psychotrope que je dose moi même suivant mon humeur.

Place à mes questions :
- Sur paris / banlieue, y a t-il beaucoup de contrôles ? Je demande car j'ai l'impression en lisant les posts que c'est la gendarmerie qui contrôle beaucoup, mais je me trompe peut-être.
- Ces contrôles peuvent-ils être systématiques ? Avez-vous des retours sur la probabilité de dépistage sur les routes parisiennes / banlieusardes ?
- Trouvez-vous justifié la non-peur d'être contrôlé positif par un contrôle aléatoire (je peux faire sans voiture pour le moment), mais d'avoir une peur terrifiante d'être contrôlé positif après un accident avec blessé grave ou mortel ? Peu de monde aborde cette éventualité dans les posts.

Et pour finir, que feriez-vous à ma place ?

Merci !

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#2 
Pio homme
Nouveau Psycho
17 septembre 2020 à  08:32
Hello,
Tes 3 questions, je ne peux pas y répondre, et je pense que pour les 2 premières c'est de l'aléatoire total.
Perso, je n'utilise pas la voiture au quotidien, je ne fume pas non plus quotidiennement (du moins j'essaie). La règle que j'essaie de respecter le plus c'est : 24h entre ma dernière prise, et n'importe quel trajet en tant que conducteur.
Ça m'a permis d'apprendre à avoir une conso saine, et c'est plus facile de s'imposer le choix -fumer aujourd'hui ou conduire demain- que de se raisonner big_smile

Sinon il y a les Kleaner a s'asperger dans la bouche avant de conduire, mais perso je tenterais pas le diable.

Autre conseil, arrêtes les joints au tabac, et investis dans un petit vapo (Xmax pro v2 pour 60€ par exemple). Ça t'éviteras une dépendance inutile au tabac.

Pour l'alcool, il parait que le CBD full spectrum en vapoteuse fonctionne pas trop trop mal, mais j'ai jamais essayé.

Dernière modification par Pio (17 septembre 2020 à  08:33)

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Tu poses sur la table la vraie épée de Damocles suspendue au-dessus de la tête des usagers thérapeutiques de cannabis.

Conduire avec le risque du contrôle ? Cela va devenir de plus en plus tendu suite aux derniers virages de politique répressive souhaitée par le ministre de l'intérieur. Consternant !

J'ai choisi ce risque énorme en cas d'accident sans responsabilité personnelle. On l'a profond dans ce cas là, car les assurances peuvent refuser la prise en charge. Je n'ose pas imaginer les conséquences d'un tel "drame".

Pour toi, la question n'est pas là, surtout si tu peux te passer de conduire. Tu as testé et vécu la puissance du cannabis sur la dépendance alcoolique (sur toi comme sur moi et pas mal de potes).

Je ne bois plus du tout depuis 30 ans et sais de façon certaine que supprimer ce "traitement" m'enverrai rapido vers le bon Bordeaux, voire d'autres consommations quotidiennes que j'ai déjà connues avec des résultats souvent fâcheux.

Je laisse d'autres répondre au détail de tes questions ayant quitté la région parisienne depuis 10 ans pour vivre là bas, là bas dans le forêt.

Pour ma part, j'ai traversé quelques contrôles routiers policier et douaniers sans aller plus loin que le contrôle des papiers et une fois alcootest négatif.

À terme, c'est à dire dans x années, la revendication de test comportementaux en remplacement des test de dépistages de drogues, de nombreux consommateurs de cannabis ayant une attitude ultra prudente au volant alors qu'avec l'alcool, le phénomène est inversé. On en parle en Californie un peu et l'association française PCP (Police contre prohibition) l'a déjà évoqué. Mais pour quand ???? Je serai sûrement mort le jour qui verra tant de pragmatisme devenir loi.

Amicalement

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#4 
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Stelli femme
Modératrice - Dinosaure de PA France
17 septembre 2020 à  09:47
Effectivement c’est une épée de Damoclès au dessus de la tête... Je me considère comme relativement prudente au volant, après 17ans de permis je n’ai jamais eu d’accident et j’ai tous mes points. Depuis que j’ai mon fils je suis d’autant plus prudente, mais ça ne me protège pas du danger qui provient des autres... j’y pense régulièrement et j’avoue que j’ai peur de ce qui arriverait si j’étais impliquée dans un accident où je suis non-responsable... Je trouve ça particulièrement injuste. Je fume quotidiennement mais je ne me considère pas comme dangereuse. Déjà ma tolérance fait que ça fait bien longtemps qu’un joint ne me « défonce » plus, ma consommation ne m’a jamais empêchée de remplir mes responsabilités, de suivre mes études, de travailler, de conduire, de m’occuper de mon fils. Simplement ça m’aide à gérer mes angoisses et à fonctionner au quotidien... Tel est mon crime... et malheureusement je risque gros au regard du danger que je suis sensée représenter.

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#5 
nick222 homme
Nouveau membre
18 septembre 2020 à  01:23
Merci pour vos réponses.

Elles me touchent davantage qu'elles m'orientent vers une décision, mais toutes sont intelligentes.

Pio : conso saine et s'auto-limiter avant de conduire, je pense effectivement que ça doit être la règle. Plus ou moins gérable car on sait pas trop quand on sera négatif néanmoins, et surtout, en cas d'accident, je pense que ce sera par prise de sang, et là... difficile. C'est un peu ce que je faisais avant de jeter mes sachets, j'attendais 48h. Mais sans certitude, c'est très difficile d'avoir une stratégie cohérente.

Filousky: très très surpris de votre témoignage et de celui de vos potes qui ont opté pour le cannabis et donc réduit l'alcool. Je pensais être assez isolé sur cet aspect. Je trouve ça dingue que cela ne soit pas une thérapie. Ca m'ouvre beaucoup les yeux sur la réalité alcool/cannabis. Perso je le vois, dès que je fume je commence à jeter le vin ou bières dans l'évier avant de finir. Dans le cerveau, ca a l'air d'être les mêmes zones, c'est très direct et simple pour ma part, quasiment bijectif : un joint = une bière. 5 joints = conso d'alcool normale et sans danger. Quant à PCP, je les ai vus, je les soutiens au max de mes capacités sur Twitter, ils ont de bons arguments.

Stelli : j'ai un enfant aussi, avec du coup une bagnole suréquipée pour sa sécurité, et vous cernez parfaitement le problème. Le fait d'être considéré comme irresponsable alors qu'on est de nature prudente est la pire des injustices. Vous parlez d'angoisses aussi et de "fonctionnement au quotidien", je me reconnais parfaitement dans ces mots. C'est d'ailleurs ce que n'offre pas les traitements médicaux : le quotidien pérenne. Ils sont tous un "traitement passager".

Bref, je suis très surpris de la qualité de toutes ces réponses ! Ca m'aide pas trop pour prendre une décision, je suis encore très hésitant, entre tenter une nouvelle fois de "prendre sur moi", de consulter à nouveau et me prendre une dose de cheval de medocs divers, ou de me dire "j'accepte le risque du cannabis et ça résout au moins une grande partie de l'aspect santé" en croisant les doigts pour ne pas avoir d'accident grave.

J'en sais rien, mais en tout cas, merci pour ces réponses, et si d'autres peuvent me renseigner notamment sur l'aspect "parisien", n'hésitez pas !

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